EVENT MINEUR #12 » PIERCE THE VEIL.

pierce the veil

the sight filled the northern sky;
the immensity of it was scarcely conceivable.

EVENT MINEUR #10

Ça a commencé avec un murmure, qui est devenu une plainte, qui est devenue un hurlement.

La nuit précédant Yule, une explosion a résonné à Godric's Hollow, l'un des villages sorciers les plus marqués par la magie en Angleterre. Suite à la mort d'Armand et Lothar von Bäume, des centaines d'Inferis ont retourné la terre pour en sortir et terroriser, à quelques endroits importants de Grande-Bretagne, sorciers.ères et moldu.es pris.es au dépourvu. Ce que la plupart de ces victimes ignore, c'est que l'influence de leur sacrifice ne s'arrête pas là. Parce qu'au milieu de leur rituel alchimique, ils ont percé une partie du Voile.

Toustes les sorciers.ères connaissent l'existence du Voile, cette séparation infime entre le monde des vivants et le monde des morts. Toustes les sorciers.ères ont un jour vu un fantôme, et la plupart n'ont pas pu empêcher de poser la question : que se passe-t-il, après la mort ?
Mais personne ne connait la réponse.

Les seul.es qui ont une petite idée sont les outre-tymbistes. Hanté.es depuis toujours par ces murmures, qui sont devenus des plaintes, qui sont devenues des hurlements, iels ont été irrémédiablement attiré.es par les morts jusqu'à Godric's Hollow, quelques jours après l'incident. Guidé.es par des spectres — familiers ou inconnus —, ou alors leur instinct, ou alors leur malchance, iels se sont glissé.es à travers les protections magiques érigées par le Gouvernement autour du cimetière jusqu'à se retrouver dans le mausolée où les frères von Bäume ont accompli leur sombre ouvrage.

Les outre-tymbistes ont de nombreux noms. Ultratombeur.ses, Gens du Sidh, passeurs d'âme, fouilles-tombes — de nombreux sobriquets ont contribué à la légende les entourant, mystifiant un peu ce don méconnu et généralement mal vu par leurs adelphes sorciers. Beaucoup de non-initié.es pensent simplement qu'iels parlent aux morts, qu'iels savent quand quelqu'un va mourir, qu'iels sont maudit.es, immortel.les, inhumain.es.

Les autres sorciers oublient souvent le nom qu'on leur donnait pendant la Première Guerre Sorcière, quand le monde des morts et le monde des vivants étaient séparés par une frontière magique plus fine encore qu'un cheveu : les marcheurs du Voile.

Et ils ont ce soir une faille à réparer.

» PERSONNES CONCERNÉES. les outre-tymbistes britanniques.
» NOMBRE DE PARTICIPANTS. illimité.

» PETIT PLUS
— Les outre-tymbistes ont été guidé.es (par chance, par un esprit ou par instinct) jusqu'à Godric's Hollow quelques jours après Noël.
— Iels vont essayer de réparer la faille dans le Voile à Godric's Hollow en utilisant leur abilité à le traverser et à revenir... entier.ères !! Évidemment !!!!
— N'hésitez pas si vous avez des questions (ou des idée farfelues à nous soumettre), have fun !

smoke and mirrors

Atropos ouvre les yeux soudainement, tirée d’un sommeil agité par des murmures d’outre-tombe particulièrement sonores. En coup d’œil à sa droite, et elle y découvre la figure encore endormie de son ancien référent. Elle adorerait pouvoir continuer à détailler ses traits, au calme, mais c’est sans compter sur les morts qui l’ont réveillée, s’agitent et l’appellent. Loin d’être assez réveillée pour réussir à leur fermer son esprit, elle se redresse dans le lit en se frottant les yeux, et se glisse finalement hors des couvertures le plus discrètement possible (manquerait plus qu’elle l’empêche de dormir !). Ce n’est qu’une fois hors de la chambre, la porte refermée derrière elle qu’elle trouve enfin une pendule qui lui permet de constater ce que la pénombre indiquait déjà : on est au beau milieu de la nuit.

Et, vu la force des cris des défunts qui emplissent déjà son esprit et sont sur le point de lui filer un mal de crâne carabiné, Attia sait d’ores et déjà qu’elle ne va pas se rendormir de plus belle. Autant se lever, se faire un thé, et trouver quelque chose à lire pour faire passer le temps.
Sauf que le cottage où elle se trouve n’a pas une bibliothèque extensible et que les morts insistent, s’immiscent entre ses pensées, et, sans vraiment que leurs cris soient compréhensibles à se superposer les uns les autres, l’outre-tymbiste se retrouve forcée d’écouter leurs complaintes et plus particulièrement celle d’une voix qu’elle connaît bien mais n’aurait pas voulu entendre.
C’est son grand-père maternel qui s’adresse à elle, alors qu’elle n’a plus jamais entendu sa voix depuis qu’il est passé dans l’au-delà. Mais depuis Noël, tout se détraque un peu, à tel point qu’elle a ordonné à Tilly de prendre une potion de sommeil réparateur chaque soir, de façon à éviter que la jeune adolescente encore à la Fawkes soit réveillée par les morts comme sa mère l’est à l’instant.

Nonno, donc, s’adresse à elle et la rousse en est bouleversée, ne s’attendant pas à ce qu’il « revienne » dans sa vie. Attia, j’ai besoin de toi. et son timbre grave et un peu chuintant s’impose par-dessus les cris plus stridents des autres défunts non-identifiés. Elle lutte un peu avec les larmes, à la gorge serrée d’entendre cette voix dans son esprit, mais arrive à se concentrer et à écouter les instructions qu’il lui donne.

La moitié de son thé reste dans sa tasse lorsqu’elle se lève et retourne dans la chambre, pour embrasser un Kingsley Shacklebolt mal réveillé, lui glisser quelques mots sur le fait que les morts veulent qu’elle aille quelque part et qu’elle revient bientôt. Récupérant sa baguette, encore posée sur sa table de chevet, elle attire à elle quelques vêtements et referme la porte derrière elle. S’habillant rapidement, elle choisit de transplaner pas loin du village sorcier où sa présence semble être requise et réussit sans trop de peine à arriver dans le cimetière de Godric’s Hollow, son grand-père toujours à portée d’esprit. À la lumière des rayons de lune, décroissante mais toujours assez conséquente, elle repère ça et là des tombes ouvertes, comme si les cadavres étaient eux-mêmes sortis de terre. Baguette en main, un peu plus réveillée, elle observe les alentours, s’assure qu’aucun mort-vivant (inferi ? Manquerait plus que ça) ne la prend pour cible voire se balade dans le coin, et se laisse guider par son sens du Sidh. Elle arrive sans trop d’hésitation devant le mausolée des Von Bäume d’où émane une énergie funeste (c’est le cas de le dire) et, plissant le nez et fronçant les sourcils, elle s’apprête à pénétrer dans la tombe (c’est du moins le seul endroit qui l’attire réellement, et si elle réfléchissait un tout petit peu plus longtemps, elle se rendrait compte que c’est la même attraction produite par la proximité du Ministère de la Magie et du Voile dans le Département des Mystères, quoiqu’en plus forte), sauf qu’un bruit la fait pointer sa baguette vers une silhouette qui s’avance dans la même direction.
Menace ? Allié ? La baguette pointée vers l’intrus(e), voilà Attia qui lance un : « Qui va là ? » tout en essayant de lever lentement ses barrières mentales pour atténuer la cacophonie des défunts.

Une fois qu'ils fûrent sortis de l'hôpital, Metis dû rendre sa veste Wizadidas à Diarmuid. Fort heureusement, elle était trop courte pour cacher ce que sa tunique de patient de St Mungo's exposait au grand jour: ses petites fesses pâles comme un fantôme, mais très bien rebondies. Pas le temps de trop reluquer, en revanche; déjà, dans un désastre chaotique de la machine mal rodée qu'ils étaient, ils traversèrent les rues du Londres moldu pour trouver un coin isolé, regardant par-dessus leurs épaules de crainte qu'un.e médicomage trop zélé.e les ait suivis.
Ils finirent par trouver (comme à leur habitude) un terrain vague ne répondant pas du tout aux sécurités sanitaires de leur époque, enjambant rapidement le grillage. L'envie de s'allumer une cigarette fit courir des frissons dans les mains de Metis qui se renforgna dans sa veste en jean (elle fit exprès de frissonner très fort, avec l'espoir que Dee le remarque et lui propose de lui rendre sa veste - un vain effort, qui la fit soupirer de déception) en balayant les alentours d'un regard anxieux. "Et maintenant on fait quoi?" On aurait pu penser qu'elle s'adressait à ses compagnons d'infortune, debout près d'elle; mais son véritable interlocuteur reprit forme rapidement, sous l'apparence fantômatique d'un jeune adulte médiocre aux grosse binocles et aux cheveux jaune pisse.

Paul Job faisait partie de la vie de Berxwedan, Metis et Diarmuid depuis quelques temps maintenant. C'était lui qui les avait réunis (supposément pour élucider sa mort); lui qui leur avait permis de retrouver Dee à l'hôpital et de le faire s'en réchapper (ce heist digne d'un grand film aurait mérité sa propre histoire); et lui enfin qui leur donnait souvent des choses à faire "pour le plus grand bien du tieks côté gens morts" (?) (Metis avait cessé depuis longtemps de questionner les motivations du fantôme).

Malaise, mal de crâne et gros coup de blues; les symptômes habituels de l'Outre-Tombe fûrent rapidement écartés par Metis qui soupira lourdement en entendant Paul: "il faut aller à Godric's Hollow! Et fissa! Quelque chose de mauvais augure se prépare..." Malgré son envie évidente de les encadrer, Paul Job avait la mauvaise habitude de ne pas être précis, ni particulièrement efficace, utile ou serviable. "Mais ça va nous coûter une blinde en Knightbus!" D'un geste habitué, elle sortit la boule cristal (dernier cri) de sa poche en maugréant. "Je vais voir si y'a pas un truc de dispo..."

C'est ainsi que les trois compères se retrouvèrent sur un balai d'emprunt Blablabroom, Dee le cul à l'air aux commandes, Metis accrochée désespérément à lui pour ne pas tomber, Berxeweda en train de deadant inside derrière et Paul Job en figure de proue hurlante.

Le fantôme les aida à lever les protections autour du cimetière; les mena à travers les tombes; leur indiqua le chemin du mausolée. Plus ils avançaient, plus Metis se rapprochait de ses compagnons. Si sa prescription d'Atoner aidait la plupart du temps, les défunts étaient agités ce soir, et plus particulièrement en cet endroit de repos éternel; elle sentait déjà une chappe de plomb tomber sur son crâne et se resserrer, cran par cran. "Y'a pas eu, genre, une explosion y'a quelques jours?" demanda-t-elle à mi-voix à Berxwedan, lui adressant en regard en biais en se rappelant qu'elle travaillait pour le gouvernement.

« Qui va là ? - Yooo, salam, c'est juste moi!" Metis, pétrifiée d'abord par la voix inattendue, ensuite par la baguette pointée sur eux à travers le corps translucent de Paul, poussa un petit couac de surprise en rebondissant contre Berxwedan. "Ah, cool, y'a plus de gens, on va pouvoir fermer la brèche! - Mais c'est qui, elle? Vous êtes qui?" Metis posa la main sur sa baguette, alors que Paul s'avançait (en flottant, et d'un air carrément flippant malgré ses mains levées en signe de paix) en direction de l'inconnue (d'ailleurs, uuf). "Vous aussi vous êtes, euhhhhhh......." Elle jeta un regard équivoque à l'inconnue avant de froncer les sourcils. "Attends, Paul, une brèche?? Où ça?" La réponse était évidente dès la question posée à haute voix et la température chuta de quelques degrés (Metis frissonna encore plus fort, en jetant un regard équivoque à Dee).

tw: blagues sur la mort un peu quand même

Ce n'est pas souvent que Berxwedan remet en cause les choix qu'elle a pu faire au court de sa vie. Mais il faut croire qu'aujourd'hui fait exception à la règle.

Elle n'avait pas prévu de participer à l'évasion de Diarmuid - yet here we are. Tout ça sous l'égide de Paul qui, comme souvent, a décidé qu'il était temps pour une petite réunion de l'équipe. Les propos du mort ont été aussi flous et mystiques qu'à son habitude (il faut croire qu'il mourrait une deuxième fois s'il parvenait à leur donner ne serait-ce qu'une fois une information claire et limpide). S'ils sont nombreux (voire: tous) à être particulièrement agacés par les tendances qu'a Paul à toujours venir percer leur quotidien avec ses quêtes secondaires digne d'un PNJ de RPG moldu, cette dynamique s'est rapidement installée dans leur vie.

Lorsqu'ils arrivent à un terrain vague (un point de rendez-vous assez récurrent pour leur équipe), Metis est la première à poser la question qui leur brûlait les lèvres: "Et maintenant on fait quoi? - Si notre très cher guide voulait bien se manifester.." Aussitôt dit, aussitôt fait: la silhouette fantomatique de Paul se présente à eux de façon plus distincte. Berxwedan hoche doucement de la tête: Paul Job est toujours une tête à claque."il faut aller à Godric's Hollow! Et fissa! Quelque chose de mauvais augure se prépare..." Godric's Hollow? Quelle étrange coïncidence .. "T'entends quoi par quelque chose de mauvais?" Parce que, bon, c'est un peu l'excuse qu'il leur met sur la plateau 99% du temps. Au bout d'un moment, ça veut plus rien dire. "Mais ça va nous coûter une blinde en Knightbus!" Et elle a totalement raison. "Je vais voir si y'a pas un truc de dispo..."

***

Ce n'est pas souvent que Berxwedan remet en cause les choix qu'elle a pu faire au court de sa vie. Mais aujourd'hui fait définitivement exception à la règle.

La position est inconfortable, il fait froid, et elle a envie d'envoyer Paul par-dessus bord. Au lieu de ça elle s'applique à fermer son esprit pour au moins apaiser le mal de crâne intense que lui procure la présence du défunt qu'elle aimerait enterrer une seconde fois. Elle s'accroche un peu à Metis aussi, plus qu'à la maigre portion de balais à laquelle elle a accès. Tout ce qu'elle peut espérer c'est que Diarmuid ait un bon sens de l'orientation et les fasse arriver au plus vite. C'est un miracle qu'ils ne se prennent pas une amende sur la route parce qu'à trois sur un balais une place, ils ne respectent décidément pas le code de la route aérien.

Une fois sur les lieux, Berxwedan échange un regard avec ses compères pour être sûre qu'elle n'est pas la seule à avoir ce pressentiment: quelque chose ne tourne effectivement pas rond ici. Elle jette ensuite un regard à Diarmuid. "T'es sûr que t'as pas froid comme ça?" La question est un peu inutile parce qu'ils n'ont, de toute façon, rien à lui proposer de mieux que ce qu'il possède déjà.
Le trio avance prudemment, s'engouffre dans le mausolée. "Y'a pas eu, genre, une explosion y'a quelques jours?" lui demande Metis, ce à quoi elle répond après un court instant de réflexion: "Oui .. Le fossoyeur est porté disparu depuis. C'est tout ce que je sais." Les informations au sein de son département ont été assez filtrées. Et Berxwedan reste lucide: elle sait quand il est inutile pour elle d'insister auprès de ses supérieurs. "Vous pensez que c'est lié?.." Parce qu'elle le pense assurément. Ça serait trop pour une coïncidence, pas vrai? "Qui va là ? - Yooo, salam, c'est juste moi!" Metis sursaute et se cogne contre elle, et Berxwedan se cogne à son tour contre Diarmuid. Paul prend aussitôt la situation en main et tente d'apaiser les esprits - Berxwedan, elles, fixe sur la baguette. Le sang ne fait qu'un tour dans ses veines et elle braque ses doigts vers l'autre sorcière sans prendre la peine de chercher sa baguette. Pas question qu'une inconnue ne leur mette des bâtons dans les roues.

"Ah, cool, y'a plus de gens, on va pouvoir fermer la brèche! - Mais c'est qui, elle? Vous êtes qui?" Paul s'approche (Berxwedan le soupçonne d'aimer être au centre de l'attention, c'est facile d'être serein quand on est déjà mort). "Vous aussi vous êtes, euhhhhhh......." Silence. "Attends, Paul, une brèche?? Où ça?" Paul se contente de pointer le sol - et Berxwedan hausse les sourcils. "Ici?" Pause. Elle le fusille du regard - il aurait pas pu être plus clair?! "C'est pour ça que tu nous a traînés jusque là? - Bingo!" Il a un grand sourire, elle a envie de lui faire ravaler ses dents. Il faut dire qu'en même temps, ça explique pas mal de choses. "Faut la fermer au plus vite hein! Ça fout un bordel monstre au terter de l'au-delà!" Berxwedan n'a aucune idée de ce qu'il baragouine (ou si, justement, et c'est ça qui la terrifie). Paul est beaucoup de choses (notamment un clown) mais il n'est pas un menteur - du moins, pas sur ce genre de choses. "Et si nous baissions nos - (un regard vers la baguette de l'inconnue braquée vers eux, puis vers celle de Metis pas encore brandie, puis enfin vers ses doigts tendus devant elle par réflexe) "- baguettes, hm?" fait-elle ensuite avec un sourire pincé. "Ouaiiiis graaave, ça craint là!" Après un léger moment d'hésitation (instinct de survie etc), elle baisse sa main en gage de bonne foi (mais continue de fusiller l'inconnue du regard).

"Mais du coup hier j’ai encore rêvé de cette meuf là! Genre j’fais ma vie, tranquille, et là, soudain j’ai une épée dans la main, et y’a cette meuf qui m’dit d’lui rendre son bras sauf que je l’ai pas, moi, son bras!! Et putain, à chaque fois, chaque fois j’me réveille et j’sens plus mon bras c’est horrible, j’ai l’impression qu’il va tomb— woh la!" Dee redresse le balai surchargé qui commençait à piquer du nez. La manœuvre lui rentre un peu le manche à balai dans le cul et il grimace (non sans une pensée pour Connor mdrrr oups tmi). C’est qu’elles sont bien gentilles les copines, de venir le libérer de l’hosto, mais elles auraient pu quand même prévoir des fringues de rechange!!

Anyway, c’est toujours mieux que de croupir à St Mungo avec des perfusions jusque dans le pif. Il faut dire que ces dernières semaines ont été éprouvantes pour Dee qui, à cause de la recrudescence de fantômes dans les environs, avait vu sa tendance à voir ses symptômes de euh lets call it "somatisation post mortem" lui faire perdre connaissance à tout bout de champ. On avait dû le mettre sous Atoner, histoire de calmer les crises.

La joyeuse bande finit par atterrir un peu n’importe comment, sans perdre qui que ce soit en route (un miracle!!). "T'es sûr que t'as pas froid comme ça?" Répondant par dessus le frisson exagéré de Metis, Dee hausse les épaules: "Si, de ouf, mais pas sûr que piquer le futal ectoplasmique de Paul va changer grand chose…" D’ailleurs, en parlant de Paul, il ferait bien de cracher le morceau sur ce qu’ils faisaient là où Dee allait rentrer fissa au bercail. "Y a pas eu genre une explosion? - Oui .. Le fossoyeur est porté disparu depuis. C'est tout ce que je sais. - Ah bah le fossoyeur fossoyé mdr la routourne a tourné…" souligne Dee sans décrocher le moindre sourire pour autant, comme si le froid, en plus d’avoir gelé son sens de l’humour, avait figé son visage en place.

"Vous pensez que c'est lié?… - T’sais, si j’en crois la vieille carne avec qui on s’est retrouvé coincé dans l’ascenseur l’autre jour, Dee se tourne vers Metis: Putain, faudra que je te raconte— puis de nouveau à l’intention de Berxwedan, non seulement c’est lié, mais en plus, c’est très certainement de ta faute miss kaya lol."

La fine équipe aurait pu continuer de brillamment mener leur enquête, en marchant entre les tombes, si ça n’avait été pour une intervention extérieure. "Qui va là ?" - Yooo, salam, c'est juste moi! - Omg doc, vous êtes là vous aussi!!" Dee, ne songeant même pas à sortir sa baguette, fait un petit signe de main à Attia. Ce faisant, il se penche vers Metis en susurrant: "C’est ma psy…" d’un air vaguement embarrassé avant de s’approcher d’Attia, tandis que ses deux camarades se chamaillent avec Paul.

Dee est soudain un peu trop conscient qu’il se balade encore avec le fantôme de son petit frère sur le dos, mais fait mine que tout va bien, comme si la bande d’outre-tymbistes se retrouvaient pour un pique-nique. "Alors, doc, vous aussi, vous êtes là pour recoudre euh je sais pas trop quoi? le trou dans le Voile?? Vous le croyez? Il pointe Paul du pouce. Nan parce que nous, c’est pas la première fois qu’il nous embarque dans des combines de merde, hein… Mais bon, si vous êtes là, c’est que c’est un peu plus sérieux, j’me dis…" - Hé, j’suis mort, pas sourd! Bon allez, là, en route, mauvaise troupe!" Paul passe au travers du mur du mausolée, sous le regard de ses comparses. "Pff mais pfff, pourquoi c’est genre pile dans le bail le plus creepy du cimetière que ça doit se passer!" grommelle Dee en passant le seuil du mémorial. D’un coup, malgré ses Atoners, il a l’impression de débarquer dans l’une des boîtes de nuit favorites de Connor, à ceci près que la musique techno avait été remplacé par des chœurs humains désespérants. Il porte ses mains à ses oreilles en grimaçant. "Ah bah c’est ambiancé ici, dis donc!!" tandis qu’il sent son sang ultrasensible bouillonner, prêt à jaillir de ses plaies imaginaires.

Contenu sponsorisé