NEW ORDER

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nom prénom(s)  » "McIntosh! McIntosh! - Oh, yeah, right-" Grands yeux doucement relevés, quand l’idée fait enfin son chemin — parce que McIntosh est un appellatif banal, suffisamment pour se frayer un chemin jusque dans les bureaux de lambdas no-maj américains (l’Algorithme aura évidemment prouvé qu’il ne s’agit, de fait, que de malheureux homonymes), tristement oubliable face au vacarme qu’évoque un Carrasquillo porté pendant plus de dix années. Comparaison d’autant plus cruelle quand le patronyme vient se confronter à Jaqweshia, fantaisie d’un oncle glissé avec succès dans le cornet maternel parce qu’il désignerait une demi-reine. (Avec tout le naturel du monde, McIntosh Sr a toujours ardemment honni le nom de son aînée : trop coloré, trop clinquant, trop long, trop tout, quand ils auraient tout aussi bien pu se contenter d’un Agape (amour inconditionnel) sobre, mystérieux et chrétien qui lui, dans la bonne diplomatie propre au mariage McIntosh, viendrait tout de même se frayer un chemin sur les documents officiels et dans la bouche de certains intimes.)

surnom(s)  » Yeux plus fixes, pour le coup — Jaqweshia n’a jamais toléré aucun surnom et/ou autre mauvais sort fait à son prénom, sur les conseils avisés d’un oncle au sourire un peu trop fier (et au grand désarroi de ses professeur·e·s et, accessoirement, de son géniteur, et, parfois même, d’une mère réalisant avoir été prise entre deux feux). Quelques passe-droits ont été octroyés avec les années : aux noms doux de Mrs McIntosh, au Shi de McIntosh Sr (de mauvaise grâce et, surtout, de guerre lasse), aux quolibets misogynes des collègues les plus insignifiants. Jaqweshia n’avait rien prévu de la sorte, à son arrivée en Angleterre ; elle a tout juste tiqué, aux premières railleries douanières ; s’est assurée qu’elle pouvait tenir bon, à grand renfort d’ongles enfoncés dans les paumes, et de crises de larmes rageuses sitôt les portes du penthouse londonien refermées ; a consenti à un premier Jaclyn, après trois semaines britanniques et une moyenne de six heures de sommeil cumulées par week-end. Deux jours plus tard, elle était devenue aux yeux de tous·tes Jacqi, le petit prodige du département DevOps ou, comme on dit plutôt du côté de la BCBC, "mais si tu sais, avec l'accent chelou et le Nimbus 2009 dans le cul".

date de naissance » Le 19 janvier 1977 à San Juan, capitale du Puerto Rico : Jacqi a célébré ses 31 ans au cours de sa première semaine au Royaume-Uni (et, plus précisément, au cours d'une soirée très triste), et est née, sans grande surprise, sous le Signe du Capricorne.

origines & nationalité  » "Well now that's a messy tree!!" : couinements nerveux d'une magi-généalogiste dépassant déjà difficilement de derrière son comptoir. Jacqi est de nationalité américaine, comme sa mère ; elle est jamaïcaine, comme son père ; elle est porto-ricaine, puisque c'est là que les deux se sont établis. Mais Jacqi est aussi espagnole, selon Mrs Smith — et égyptienne, aussi, peut-être (là elle a déjà plus de doutes, mais si c'est l'Algorithme qui le dit.....).
Elle attend, dans tous les cas, la naturalisation glorieusement promise. (mariage blanc who, duh)

pureté du sang  » "What a beautiful tree!!" Mrs Smith a été infiniment moins casse-couilles, quand est (enfin) venue cette question — parce que les McIntosh ne paient pas toujours de mine, mais qu'ils sont une des dernières dynasties pures de Jamaïque ; que les Marshall, eux (la famille de sa mère), sont des conservateurs américains, solidement implantés au MACUSA depuis des années. Jacqi a un pedigree impeccable de pureté, dont l'unique petit accroc est ainsi amplement pardonnable — ce n'est pas de chance, après tout, que d'être tombée sur la pomme avariée de la lignée Carasquillo (famille porto-ricaine historiquement proche de la caste régnante des Osorio). Le sang de son fils est sauf, c'est tout ce qui compte ; et pour définitivement faire oublier cette bavure, ne manque plus qu'à retrouver un partenaire tout aussi côté. (taking suggestions ig)

métier/études  » Jaqweshia est une personne simple, rationnelle, et doucement extravagante : elle a donc toujours mené sa vie de manière simple, pragmatique, et légèrement baroque. A dix ans Jaqweshia mesure 1m30 et elle est résolue quant à son choix d’école : ce sera le SWAMP, en Floride. Elle est taiseuse mais férocement appliquée, originale mais brillante, et un de ses cousins est censé y étudier (on ne mettra finalement jamais la main sur lui mais soit, les marécages sont vastes après tout) ; elle rallie le continent. Son cursus est expérimental, croisant formation artistique et initiation aux technologies émergentes — il le devient d’autant plus quand Jaqweshia, dix-huit ans et 1m58, décide de s’inscrire simultanément à plusieurs formations moldues, dans une duplicité familiale plus ou moins avérée. On ne sait pas trop ce qu’elle fiche pendant deux ans, en vérité, et ses explications à l’occasion de brefs retours au pays sont vagues : l’histoire ne pourra retenir formellement qu’un diplôme des Beaux Arts de São Paulo, parce qu’affiché dans le bureau d’une tante férue de postmodernisme. Quand Jacqi se résout enfin à mettre un pied dans la vie active (soupir de soulagement à peine dissimulé de McIntosh Sr), c’est dans l’un des leaders de l’audiovisuel magique brésilien (conveniently enough dirigé par un cousin Carrasquillo) qu’elle le pose. Elle participe ainsi au développement des premières cristal novelas d’ampleur, s’assurant, grâce à son tempérament taiseux, son joli sourire, et son “gros cerveau” (les mots de Juan Carrasquillo), une bonne place au sein de l’équipe internationale, puis une toute aussi jolie offre de la part de l’American Cristal Broadcast Corporation (ACBC). Jacqi part s’installer aux Etats-Unis, des ambitions et des idées pleins la tête ; mais elle se heurte à une équipe peu éclairée, aux recrutements questionnables, et plie à nouveau ses bagages quelques mois plus tard à peine, sous le bras d’un chef-stimage scandinave bien content de la ramener en Europe. Elle débute véritablement sa Silicon Valley era au sein de la mégalopole sorcière The APPLE, entamant des recherches de pointe sur ce qui constituent alors le prémisse des crystal app sorcières. Pionnière dans le domaine, elle est repérée au cours de l’APPLE WEEK de 2007 par un délégué de la British Cristal Broadcast Corporation (BCBC) ; et, peut-être parce qu’elle menace de s’enraciner au Groenland, Jacqi accepte de le suivre. Après quelques mois à superviser la régularisation de crystal apps via l’Ikrys 6 et le BCBC Store à distance, Jacqi s’installe officiellement derrière un bureau de la BCBC à la fin de l’année ; un frémissement de lèvres de McIntosh Sr semble alors vaguement s’apparenter à une ombre de sourire. (Jacqi, elle, déchante doucement mais sûrement.)

orientation & état civil  » C’est un peu l’histoire de sa vie, de déchanter ; comme c’est totalement l’histoire de sa vie, de fuir sa famille et de se réjouir de leur approbation. Jaqweshia a toujours eu une soif inconditionnelle de liberté et de connaissance, et un sens (sous-jacent, mais persistant) du devoir induit par son nom, et de sa place au sein d’une micro-société patriarco-conservatrice — c’est pourquoi elle n’a pas franchement bronché, quand ses fiançailles avec Christian lui ont été plus ou moins imposées. Elle connaissait Christian depuis l’enfance, c’était un beau garçon, un peu trop porté sur ses émotions mais dont la compagnie était toujours rafraîchissante : il y aurait pu avoir pire, et Jacqi a sincèrement cru pouvoir l’aimer (Christian, lui, ne l’a jamais envisagé). Ils se sont donc fiancés à dix-sept ans, dans une belle cérémonie au pays, ont même brièvement habité ensemble, aux Bahamas, quand Jacqi a quitté le SWAMP. Huit mois de cohabitation et Christian ne l’a pas touchée une seule fois : Jaqweshia a commencé à comprendre de quoi il en retournait, et chacun est parti vivre de son côté, dans une certaine confusion parentale, et un accord qu’elle trouvait pourtant troublant de ressemblance avec celui entretenu par le couple McIntosh-Marshall. Ils se sont mariés à dix-neuf ans, pour faire plaisir aux aînés ; ont conçu leur unique héritier ce même soir, pour faire perdurer leurs lignées respectives (et parce qu’ils avaient beaucoup bu). Puis chacun est reparti, Jacqi le ventre considérablement arrondi, puis le petit Alejandro balloté à droite à gauche selon les pérégrinations de ses parents (de sa mère). C’est là que les soucis ont véritablement débuté : là que Jacqi n’en a plus eu grand-chose à foutre, de Christian, n’a plus nourri que du ressentiment à son égard. Elle a multiplié les amant·e·s au gré des déménagements, sans grande considération pour leur genre ou leur statut social ; elle en a aimé d’autres, plus d’une fois, a vécu selon des moeurs qui auraient fait glapir McIntosh Sr d’effroi, mais n’a jamais perdu son sens du devoir : jamais, ô grand jamais, Jacqi n’aurait daigné revenir avec un enfant illégitime sous le bras.
La même chose ne peut pas être dite de Christian, malheureusement — et Jacqi s’est laissée berner, encore, en pensant que le Carrasquillo daignerait revenir dans leur vie s’ils s’imposaient dans la sienne, désormais britannique. Jaqweshia est une personne simple, rationnelle, et plutôt douce — mais elle ne supporte pas qu’on se moque d’elle, et elle ne supporte pas les injustices. Les papiers du divorce étaient signés quelques semaines tout juste après leur arrivée ; et Christian abruptement ramené au pays, déshonoré, pour les mêmes raisons qui l’avaient fait s’en éloigner. Christian est peut-être mort, aujourd’hui : Jacqi y pense parfois, sans doute pas assez souvent. Elle pense plutôt au fait qu’elle est une mère célibataire dans une tyrannie puriste étrangère et que, si elle compte connaître le succès auprès de son premier amour (sa carrière) ici aussi — si elle compte tout simplement survivre, en vérité —, il vaudrait sans doute mieux que ce statut n’en vienne pas à s’éterniser. Elle a donc les yeux attentifs, dès que le contexte semble approprié ; quoique les rumeurs (pas celles qui disent que la moitié de la BCBC “lui passe dessus”, les autres) disent qu’elle aurait déjà pu trouver hypothétique soulier (quoique bosselé) à son pied.

camp  » Jaqweshia aime les hommes, elle aime les femmes ; elle apprécie les soirées de gens moins fortunés, qu’elle trouve toujours divertissantes ; elle s’adresse avec le même respect à ses aîné·e·s qu’à ses subordonné·e·s et, son elfe de maison ne lui ayant toujours pas indiqué ses pronoms, elle fait toujours en sorte de le·a genrer au neutre. Jaqweshia s’est toujours sentie étouffer, au pays ; elle a souvent eu l’envie de mettre McIntosh Sr face à ses contradictions, ou sa pure et simple bêtise ; elle a préféré partir. Jacqi n’est pas une battante : elle est plutôt lâche, même, s’épanouit là où on le lui permet, ferme les yeux quand elle a besoin d’assurer son confort ou sa sécurité. En Angleterre, on appelle ça être neutre, un label moins violent pour celle qui s’est toujours considérée infiniment plus vertueuse (et éclairée) que le reste de sa parenté. En Angleterre, Jacqi va surtout découvrir qu’elle ne vaut pas mieux qu’eux ; qu’ils ont peut-être raison, un peu ; et que ce n’est peut-être pas si insensé, après tout, la vie de tradwife… (cringey queen incoming lets go!!!)

baguette  » Si Jaqweshia devait aller au SWAMP, ce qui faisait déjà perdre un an de vie à McIntosh Sr à la moindre évocation de cet évènement, Jaqweshia se devait au moins d’avoir la plus belle baguette de toute cette école “de saltimbanques”. La baguette qu’elle arbore toujours (Merlin merci, au vu de son prix) a donc été taillée sur mesure, à l’aube de ses onze ans, dans le bois unique d’un hibiscus elatus. Son coeur est végétal, selon les principes du SWAMP (et de Jacqi à dix ans et demi) : il est composé de fibre végétale de kapopier, et son bois est serti de quartz rose visant à renforcer une baguette de vingt-deux centimètres seulement, puissante, élégante, et raffinée, mais ayant également une légère tendance à l’auto-combustion quand, par mégarde, sa détentrice se laisse aller à quelques transports passagers (mais résolument parasites).
( sur mesure ofc, 22 cm, hibiscus elatus, fibre végétale de kapopier, quartz rose, franchement super sauf la partie où elle est auto-inflammable mdr lol )

patronus  » Petit animal qui est presque de compagnie, ici — le Patronus de Jacqi est un épagneul papillon constamment dans ses pattes, et presque parfaitement semblable à celui qui vivait sur la propriété familiale de son enfance, où il ne semblait pourtant appartenir à personne en particulier. (Abram va être ravi)

épouvantard  » Son Epouvantard aurait pu être tout aussi cliché que son Patronus, et il a après tout longuement pris les traits de McIntosh Sr ; mais Jacqi se voit, depuis des années déjà, mourir seule, enlaidie, probablement appauvrie aussi ; et si les circonstances changent selon les pays, elle se voit rarement partir de manière apaisée (ici, elle est généralement assassinée, parfois exécutée, par des bourreaux toujours difficiles à identifier).

particularité(s)  » ( illuminaries (venus), occlumens (maître), magie hoodoo (intermédiaire), apprentie legilimens )

tw : culte de l'apparence / TCA, exploitation spéciste (blingee ), older men fetish, sexy-ish times,  drogue (mention), avortement mal (di)géré (nostalgie, vocable lowkey pro life), implied violence, dépression, classisme, négligence maternelle (implied), sexisme (internalisé), puis surtout tw rich people tw start up nation

Jacqi a une liste de priorités bien établie.

( Froo-froo ) “Shit, Blingee, where’s Froo-froo?!”
4:30 a.m  — l’elfe Blingee s’attelle à sa huitième tâche de la journée, ses petites pattes nues cliquetant à toute vitesse sur le sol marbré (Jacqi n’est pas foncièrement en paix avec l’exploitation des elfes, mais les anglais semblent y tenir et celui-là servait auparavant un influenceur bien côté). Blingee est de toute manière troisième dans l’ordre de ses priorités. Blingee est efficace : Froo-froo est déposé à côté de la vasque de la salle de bains en un temps record (hier Jacqi avait eu le temps d’appliquer sa lotion réparatrice pour cheveux exotiques (c’est comme ça qu’on appelle ça ici), aujourd’hui elle n’en est qu’à sa seconde couche de gomme magique pour peaux sensibles. Elle tend le bras et referme les ongles sur Froo-froo à l’aveugle : Froo-froo est sa priorité absolue. La boule cristal dernier cri (elle n’est pas encore disponible sur le marché) et personnalisée jusqu’au dernier rubis est allumée sur le champ. Une voix féminine grave et apaisante s’en élève pour lui donner les nouvelles de la journée à venir ; un ton professionnel et presque sentencieux lui lit ses messages en attente alors qu’elle repose la boule à son précédent emplacement. Jacqi s'assoit et appelle à nouveau l’elfe pour qu’il vienne convenablement shampouiner et démêler ses cheveux ; elle soupire d’aise sous l’eau chaude (rien ne ravit plus Jacqi que les nouvelles technologies, d’autant plus quand c’est elle qui a aidé à les développer).

( Ruby Vendetta ) La boule cristal passe par le rose puis le vert : Blingee est bousculé dans le réflexe que cela provoque chez Jacqi.
4:43 a.m  — Ruby Vendetta lui a laissé un message, et Ruby Vendetta est sa deuxième priorité, sa nouvelle obsession (pardon, coqueluche). Ruby est de ces gamines qu’on trouve connes mais dont Jacqi sait qu’elles ont tout compris. Ruby a déjà une net worth de dizaines de milliers de Gallions et elle en vaudra bien plus si elle accepte de tourner dans le nouveau cristal clip d’Appmortentia. Ruby a les plus beaux ongles que Jacqi ait jamais vu, Ruby porte le ventre de femme enceinte comme personne, et Jacqi aimerait bien être elle. Ruby cherche (dans une syntaxe bégayante) une robe pour la Fyre Party de la semaine prochaine, à laquelle on trouvera tout le gratin londonien et Jacqi a réussi à les faire inviter grâce au concours de Rodolphus Lestrange. Jacqi ne prend pas la peine de s’habiller ou de s’inquiéter de l’heure avant de se mettre à appeler tout son répertoire.

( Blingee ) Jacqi remercie Blingee car Blingee reste sa troisième priorité.

( Thad ) “Shi?”
5:07 a.m — Les mains de Jacqi s’affolent et son cœur manque un ou deux battements : un inconnu est assis au bord de son lit, dans une semi pénombre tout juste perturbée par les lumières du Londres magique sous leurs pieds. (Thad n’est pas un inconnu, d’un point de vue technique, puisqu’il est un de ses collègues et qu’elle a commencé à coucher avec lui à peine deux semaines après sa mutation ; mais elle n’aime pas vraiment qu’il l’appelle Shi, pas plus qu’elle ne se sent rassurée (à son grand désarroi) de le trouver là.)
Thad n’est certainement pas censé être une de ses priorités, et encore moins la quatrième, mais puisqu’il est là Jacqi s’astreint à lui donner de l’attention. Elle enroule les bras autour de sa nuque, l’attire contre elle et le laisse glisser ses boucles sous son peignoir en soie chinoise. Thad soupire contre sa peau, elle se laisse tomber sur ses genoux et fixe les rares lumières aux fenêtres voisines. “I’ve got work to do” — Jacqi se détache légèrement, sourit à quelques centimètres des lèvres de Thad (il est plus vieux qu’elle mais elle trouve sa moustache quelque peu dérisoire). Thad capitule après quelques minutes, et part sans l’embrasser. Jacqi reste assise une ou deux minutes sur son lit, le peignoir à demi ouvert. “Blingee, can you please come and make the bed?”

( Zabini ) 5:45 a.m — Jacqi décortique minutieusement une grappe de raisins quand elle entend pour la première fois la voix d’Ezekiel Zabini (et seulement la voix, car celui-ci ne daigne jamais laisser de messages vidéos comme toute personne un tant soi peu civilisée). Jacqi soupire — elle n’aime pas franchement Ezekiel Zabini (comprendre : elle aimerait l’étriper et songe parfois à quel sort hoodoo fonctionnerait au mieux sur lui). Jacqi abandonne sa grappe (Blingee pourra la débarrasser), appelle Blingee pour que l’elfe l’aide à mettre convenablement ses épaulettes ; Zabini est évidemment une priorité.

( Greene ) 6:00 a.m — Jacqi a à peine mis un pied dans la rue qu’une rafale londonienne vient brusquer son brushing parfait. La bourrasque amène avec elle des reliquats de Thad, niché contre son cou, qu’elle s’empresse de noyer sous un épais nuage de rose musquée du Chili. Parfois une chose pareille se passe et elle pense à Greene. Elle pense à ses lèvres, à ses longs cheveux verts, au froid glaçant du Groenland, si insignifiant face au creux créé par Greene dans son King Size. Elle pense à leur liberté infinie, et un peu à la Worrynot aussi. Greene n’est évidemment pas une priorité et Jacqi cesse d’y penser sitôt le bras refermé sur son accompagnateur de Portoloin.

( Alejandro ) 6:05 a.m — Jacqi vient de s’asseoir à son bureau (elle est seule dans l’open space) quand elle attrape soudainement sa boule cristal. Elle envoie un message à Blingee (Blingee a bien évidemment été équipé.e d’un simulacre de boule cristal une semaine après son arrivée), pour s’assurer que le nouveau précepteur d’Alejandro est bien arrivé. Jacqi fait venir un précepteur magique tous les matins à six heures trente, et elle en a déjà changé quatre fois en un mois et demi. Elle ne repose la boule cristal que quand elle est rassurée par un portrait discrètement capturé par l’elfe. Ses yeux s’attardent sur une photo d’Alejandro, juste derrière deux écrans fumés : bien entendu, son fils est une de ses priorités…

( McIntosh Sr ) 8:33 a.m — Jacqi reçoit un message de McIntosh Sr au cours de sa troisième réunion de la matinée, et elle en est si contrariée qu’elle ne décroche plus un mot jusqu’à midi. (De toute manière, sa parole est peu sollicitée.)

( That dead baby ) 12:01 a.m — “Oh yes, to you too--” Jacqi n’est pas bien sûre de ce que vient de lui dire Velveteen (elle n’est jamais bien sûre de ce que lui dit Velveteen, avec son accent londonien construit de toutes pièces) ; par ailleurs, à vrai dire, elle n’en a pas grand-chose à foutre (Velveteen l’a sans doute ravie d’un “BoNnE aPpEtiTe” cringe as fuck, de toute manière : rien d’intéressant, comme d’habitude). Jacqi fait distraitement tourner sa cuillère dans un minuscule pot de yaourt (islandais, 0% de matière grasse). Ils ne sont pas beaucoup à rester à leurs bureaux pour le déjeuner (aussi, avez-vous vu la gueule de la salle de pause….) (le Groenland lui manque, Greene lui manque), et elle pense à son bébé mort. Elle se demande s’il aurait ressemblé à Alejandro, si elle l’aurait aimé plus fort, si elle aurait pu l’élever seule. Jacqi se demande si elle peut élever Alejandro seule et si elle n’a pas envie d’un autre bébé. Elle pense à l’odeur qu’auraient eu les cheveux de son bébé-mort et imagine son ventre arrondi, forcément moins joliment que celui de Ruby Vendetta. Elle jette son yaourt et la cuillère et parcoure les cubicules voisins du regard. Hm.

( Abram ) 12:05 a.m — Jacqi a tiré son tapis de yoga à même le béton, dans un coin de la BCBC en plein travaux pour “extension”. Elle inspire, elle expire, elle tente de se concentrer sur la tension qu’elle impose aux muscles de sa cuisse, sur la tension dans ses mains jointes, sur le froid sur ses épaules, là où ses boucles ne les recouvrent pas (Zabini ne fait évidemment pas chauffer les parties inoccupées de son royaume, par radinerie ; on aurait fait pareil à The Apple, par conscience écologique). Elle fixe ce qu’elle devine être l’emplacement du Ministère, à travers la baie vitrée qu’elle a elle-même nettoyée ; elle pense à Abram Carrow. Elle pense à ses airs sardoniques, à sa barbe plus fournie que celle de Thad, à la réaction des gens à son contact, au bruit sentencieux de sa canne sur le sol lustré. Elle pense à ses deux mains refermées comme autant de serres sur ses hanches, à l’impression rugueuse qu’il laisserait sur ses joues, à ce qui peut bien lui valoir de claudiquer de la sorte. Jacqi inverse le mouvement de ses jambes et elle sent une chaleur sous son estomac. Elle soupire et ramène ses genoux à elle : Jacqi a toujours préféré faire ses manifestations en bālāsana.

( Ruby Vendetta ) 01:00 p.m — Jacqi referme soudainement les neuf fenêtres numériques qu’elle avait d’ouvertes sur Abram Carrow : Froo-froo clignote de rose et de vert, trois fois, et elle se rue pour se saisir de l’appel de Ruby. Ruby Vendetta est bien entendu sa priorité absolue, et Jacqi sent presque son estomac ronronner de plaisir en voyant le diastème caractéristique apparaître en gros plan sur son écran.

( That missing husband ) 03:15 p.m — Jacqi a réglé le problème de Ruby Vendetta et elle a rencontré six autres acteur·ice·s de deuxième catégorie. Froo-froo est silencieux et Jacqi sent le vertige de l’ennui enfler dans sa poitrine. Elle est en avance sur les dossiers à remettre à Thad et bientôt, elle aura envie de chialer. Jacqi fixe son reflet dans l’écran assombri et elle pense à Christian. Elle pense à leurs rares étreintes, aux sourires toujours adressés à d’autres, au fait qu’il la préférait quand ils étaient gamins. Jacqi se demande quand elle a commencé à sentir la putréfaction et comment ils ont bien pu le tuer. Elle se fixe un instant : elle a beau chercher, elle ne ressent pas de regrets. Alejandro est, après tout, sa priorité.

( These women, ig ) 06:37 p.m — Dill, la sang-de-bourbe de leur étage, lui apporte (enfin) un café. Jacqi grimace en sentant la stévia sur son palais : elle revient tout juste d’un shooting au cours duquel l’assistante n’a pas arrêté de lui servir des expressos serrés à souhait mais surtout atrocement sucrés, et Dill devrait le savoir. Jacqi l’ignore de manière évidente quand la petite femme lui demande si tout va bien d’un air empressé : elle est trop occupée à fixer Velveteen d’un sale oeil, alors que celle-ci enfile son trench en cuir, couleur yellowish sap green. Jacqi se brûle la gorge et elle a une fulgurance : Velveteen ne lui sort pas par les yeux parce que tout lui va, ou qu’elle est en route pour un superbe date avec son tout aussi superbe fiancé dans un grand restaurant, mais parce qu’elle lui fait penser à sa soeur. Jacqi pense aux os de Zekia, à son sourire poli et à sa manière de ne jamais mettre les pieds dans le plat. Jacqi pense à Zekia, ses trois superbes enfants, McIntosh Sr dînant à leur table tous les soirs, et elle réalise qu’elle n’en a pas grand-chose à foutre. Elle regarde Velveteen sortir, lui souhaite une bonne soirée, et elle pense à Abram. Jacqi laisse un message à Zekia, qui ne pourra sans doute jamais l’ouvrir parce qu’elle ne connaît rien aux nouvelles technologies. Elle rit un peu, attirant le regard de son dernier collègue. Jacqi fait la moue. (Elle ne pense pas à sa mère, à ses amies américaines, à la mère de Christian qui était toujours si bonne avec Alejandro, aux innombrables nannies ayant permis son train de vie nordique — toutes ces femmes, Jacqi ne les voit que très peu : pourquoi le ferait-elle ?)

( Anna-Lise et Abram )  07:15 p.m — Jacqi a reçu un message de Blingee et elle songe depuis vingt minutes à enfiler sa cape. Elle attend des réponses de ses “amies”, mais la plupart ne semble pas vouloir quitter leurs manoirs (et leurs horribles maris) un mardi soir. Jacqi regarde par la fenêtre et met quelques instants à réaliser que le hibou à grandes plumes qui y stationne semble être là pour elle. Jacqi ouvre la fenêtre, attend que l’animal vienne à elle : là, perché sur l’un de ses écrans, elle le défait de la lettre accrochée avec tout le soin du monde à sa patte. La lettre est bel et bien frappée de son nom, avec une même rigueur presque scientifique accordée au lettrage : Jacqi sait immédiatement que la missive vient d’Anna-Lise. Elle a un petit sourire. Anna-Lise la convie à un dîner, son effroyable mais parfois intéressant époux sera là, ainsi qu’Abram Carrow. Jacqi repense à sa précédente séance de yoga et elle sourit encore un peu. Elle songe à Anna-Lise, à sa froideur si attrayante, et elle se demande si elle couche parfois avec Abram. Jacqi se voit assise entre eux deux à la table d’un Manoir sombre, un rire de circonstances aux lèvres ; elle se voit dans le lit au carré d’Anna-Lise, elle se voit les mains crispées autour de son petit cou blanc. Jacqi accepte l’invitation avec plaisir, et somme Blingee de lui trouver un tailleur prêt à les recevoir dans le quart d’heure suivant (et d'annuler son rendez-vous avec Ingibjörg, qui n'est après tout qu'une Psychomage de pacotille).

tw: yaddi yadda

Vbi curarum abiectis ponderibus aliis tamquam nodum et codicem difficillimum Caesarem convellere nisu valido cogitabat, eique deliberanti cum proximis clandestinis conloquiis et nocturnis qua vi, quibusve commentis id fieret, antequam effundendis rebus pertinacius incumberet confidentia, acciri mollioribus scriptis per simulationem tractatus publici nimis urgentis eundem placuerat Gallum, ut auxilio destitutus sine ullo interiret obstaculo.

Nunc vero inanes flatus quorundam vile esse quicquid extra urbis pomerium nascitur aestimant praeter orbos et caelibes, nec credi potest qua obsequiorum diversitate coluntur homines sine liberis Romae.

Itaque tum Scaevola cum in eam ipsam mentionem incidisset, exposuit nobis sermonem Laeli de amicitia habitum ab illo secum et cum altero genero, C. Fannio Marci filio, paucis diebus post mortem Africani. Eius disputationis sententias memoriae mandavi, quas hoc libro exposui arbitratu meo; quasi enim ipsos induxi loquentes, ne 'inquam' et 'inquit' saepius interponeretur, atque ut tamquam a praesentibus coram haberi sermo videretur.

Cum saepe multa, tum memini domi in hemicyclio sedentem, ut solebat, cum et ego essem una et pauci admodum familiares, in eum sermonem illum incidere qui tum forte multis erat in ore. Meministi enim profecto, Attice, et eo magis, quod P. Sulpicio utebare multum, cum is tribunus plebis capitali odio a Q. Pompeio, qui tum erat consul, dissideret, quocum coniunctissime et amantissime vixerat, quanta esset hominum vel admiratio vel querella.

Itaque verae amicitiae difficillime reperiuntur in iis qui in honoribus reque publica versantur; ubi enim istum invenias qui honorem amici anteponat suo? Quid? Haec ut omittam, quam graves, quam difficiles plerisque videntur calamitatum societates! Ad quas non est facile inventu qui descendant. Quamquam Ennius recte.