#4 Deamus - Le Reboot

Dean est toujours un peu coincé dans une spirale "je suis fatigué donc je fais rien. Je fais rien donc je suis fatigué" après les pleines lunes, encore plus quand ce n'est pas son tour de prendre la potion Tue Loup. Pour son anniversaire, et Noël, il aurait bien aimé pouvoir en profiter, faire des trucs, voir du monde, passer du temps avec Seamus - bien sûr - mais aussi voir Vanessa, Raheem, Neville, Lena, et tous les autres. S'il était plus réveillé que ça, il serait sûrement un peu frustré - et probablement grognon - mais il se sent déjà repartir et râler demande trop d'énergie. (Et puis Seamus est là, avec lui, il lui a offert des cadeaux, lui à ramené à manger, et Dean ne s'est sans doute jamais senti aussi peu grognon de sa vie.)

"J’ai supplié Lena de t’acheter une gamelle avec ton nom dessus, mais elle a répondu : “too soon”." Dean lève les yeux au ciel même si, au point où il en est, il aurait sûrement accueillit le cadeau avec le même sourire béat que les autres. "Je lui ferais un petit mot," Dean répond avec un petit sourire.

"Tu veux regarder un film ? Même si je doute que tu termines le film," Seamus propose, et même si Dean commence à sentir ses paupières devenir lourde, il acquiesce, n'a pas envie de s'endormir maintenant alors que Seamus est là. Un film semble être un bon compromis pour qu'il puisse rester là sans rien faire et que Seamus reste avec lui.

"Aller. Doit bien y avoir un ou deux films de Noël à la télé." Dean tâtonne sur sa table de nuit - touche le jouet pour chien qui couine faiblement - et attrape la télécommande pour commencer à zapper jusqu'à tomber sur un film de Noël. Il y a clairement du choix mais éventuellement, il tombe sur le début de Love, Actually, pour lequel il a toujours eu un petit faible. (Si vous n'aviez pas encore compris, Dean est un romantique.)

Il laisse ce film là sans vraiment attendre l'approbation de Seamus - c'est quand même son anniversaire, il a le droit de choisir - et s'enfonce encore un peu plus dans son lit. La télé étant face à son lit, Seamus l'a rejoint à côté de lui - Dean sous la couette, Seamus par dessus - et petit à petit, Dean se laisse partir, de plus en plus avachi, jusqu'à ce que sa tête se pose sur l'épaule de Seamus. Celui-ci ne semble pas dérangé, semble trop concentré sur les commentaires qu'il fait sur le film pour même remarquer, et Dean n'a pas vraiment l'énergie pour se mettre la pression. Peut être pour la première fois depuis le retour de Seamus, il est totalement confortable en sa présence.

A mi-chemin pendant le film, Dean n'a plus trop la force de garder ses paupières bien ouverte et il finit par abandonner la lutte, penche sa tête contre Seamus et quand celui-ci lui parle, Dean n'enregistre même pas ce qu'il lui dit, et à la place répond, "Je t'aime." Il lui faut à peine plus de 10 secondes de plus pour s'endormir.

le reboot | dean thomas

( en musique )

25 décembre 2007, little ireland.

Comment c’est nul. Bon Love actually n’est clairement pas le meilleur choix de film pour Finnigan. De manière générale, il préfère les trucs d’action, comme un bon Top Gun ou Terminator. Cependant pour l’anniversaire de son meilleur ami, il accepte de faire un effort, même s’il passe la moitié de son temps à critiquer l'entièreté des personnages. « Wouah, mais moi on m’approche comme ça, j’ai envie de fuir. » [...] « Non, mais toujours plus. A l’aide !! » [...] « Mais non ?! Sérieusement. » Il critique beaucoup, mais il est très impliqué dans le film, a-tel point qu’il ne remarque même pas son ami qui sombre dans le sommeil, collé à son épaule.

Seamus se sent bien. Il a l’impression d’être de retour quelques années en arrière quand Dean le forçait à regarder des films vraiment pas fous. Pas habitué à regarder la télévision, il se retrouvait toujours très facilement happé par l’histoire. Posé dans le lit, il fixe la télévision, jusqu’à finalement sentir le poids de la tête de son ami devenir de plus en plus lourd sur son bras. Dean s’endort. Ce n’est pas vraiment une surprise. Du coin de l'œil, il regarde si ce dernier va bien. L’irlandais ne dort jamais très bien, un sommeil très agité, il suppose naturellement que son ami doit vivre le même genre de nuit. Et pourtant, actuellement tout semble aller parfaitement, puisqu’il somnole comme un petit bébé.

Même si le film est NUL, Seamus compte bien le regarder jusqu’au bout, histoire de pouvoir affirmer que c’est vraiment moins bien que ses films à lui. Alors qu’il reste sûrement encore une bonne moitié, Dean semble avoir envie de discuter, du moins c’est ce que suppose l’irlandais en sentant la mâchoire de l’autre bouger. Pour dire vrai, il s’attend à une remarque sur ses commentaires incessants, mais la suite des événements va être totalement imprévisible (sauf pour Léna, ofc).

Je t’aime. Seamus reste immobile. Son cerveau cherche à comprendre. Est-ce que Dean répète le film ? Non, aucun personnage vient de prononcer cette phrase. Est-ce une blague ? Non, il est déjà en train de dormir. Un coup de chaud arrive, l’irlandais panique en silence. QUE VIENT-IL DE SE PASSER ? Gêné, il n’ose plus bouger dans le lit, par peur de réveiller son ami et de devoir réagir à cette phrase, prononcée dans un presque soupir. Ca venait du cœur, inutile de douter cette information.

Pour l’irlandais ces trois petits mots font l’effet d’une bombe. Depuis Poudlard, Dean est son meilleur ami, son frère. Une relation claire, nette et précise. Cela fait bien longtemps que Seamus se sait bisexuel, et même s’il n’a jamais réellement fait de come out, il ne doute pas instant que Dean l’a plus ou moins toujours su. A l’époque, Dean n’affichait aucun penchant pour la gente masculine, un fait assez classique qui a toujours poussé Seamus a ne jamais regarder son ami d’un autre œil. Lorsque Thomas lui a annoncé son orientation sexuelle, il n’a jamais imaginé en être la raison. Parce qu’ils sont frères, c’est comme ça depuis toujours.

Il se souvient des blagues de Lena et commence à paniquer. Dean a-t-il déjà parlé de ça aux autres ? Est-il le seul guignol à ignorer cette information ? Ce ne serait pas la première fois, mais là, c’est quand même un gros sujet. Depuis quand Dean l’aime ? Depuis son retour ? Non impossible, il lui a mis la misère. Et peut-être que c’est ça la cause de leurs disputes. Son cerveau bouillonne, les informations s'emmêlent.

Et toi, tu en penses quoi ? Sa petite voix finit par prendre le dessus sur le reste. Dean l’aime. Déjà, c’est super bizarre comme information, mais finalement, la question c’est surtout de savoir si c’est réciproque. L’exercice est difficile pour l’irlandais, parce qu’il a toujours mis un point d’honneur à considérer Dean comme un frère. Il ne s’est jamais vraiment attardé sur le visage ou le corps de ce dernier, excepté à halloween car il était assez compliqué de ne pas voir les abdos de l’anglais.

Sa gorge est sèche et son cœur bat beaucoup trop vite, alors qu’il reste parfaitement immobile. Tétanisé, il essaye de relativiser. Il voulait dire je t’aime bien. Bah non, sinon il aurait dit je t’aime bien. Seamus se doute qu’aucune personne homosexuelle ne s’amuserait à dire je t’aime de cette manière à son meilleur ami, sous peine d’engendrer un peu trop d’ambiguïté. En tout cas, lui il ne le ferait pas. De toute manière, Finnigan n’a jamais dit “je t’aime” à qui que ce soit, sauf à sa mère. Pour lui, montrer ses sentiments est quelque chose de périlleux, si bien qu’il prend l’aveu du dormeur très au sérieux.

Il fixe l’écran, sans écouter un mot de l’histoire. Il réfléchit, dans tous les sens, jusqu’à en avoir la migraine. Il repasse chaque instant de sa vie avec Dean devant ses yeux, cherchant les failles et les indices. Perdu, il ne voit pas le temps passer. Le programme télévisé passe jusqu’à venir au moment de l’émission de pêche. Il est tard, très tard et Seamus est encore sous le coup de l’émotion. Il a envie d’en parler à quelqu’un, mais en même temps, il est parfaitement incapable d’aller sur ce genre de conversation, même avec Lena.

Il doute de deux choses. Premièrement, est-ce que Dean l’aime vraiment ? Secondement est-ce que Dean lui plait ? Comment savoir après autant d’années de bromance. Il doit répondre à ses questions. Le plus rapidement possible. Pour autant, il sait qu’il ne pourra jamais demandé à son ami, parce qu’il refuse cette conversation gênante. De plus, il est possible qu’en fait, il n’arrive pas à accepter l’autre sous une autre forme que l’amitié, dans ce cas là, inutile de faire souffrir l’autre.

Seamus se sent un peu coupable, alors que factuellement, il n’a rien fait. Il n’est pas sûr d’être le copain idéal, ni pour Dean, ni pour personne d’autre. L’anglais mérite infiniment mieux que le sanguin du coin qui fait bruit et des bateau. D’un autre côté, il est vrai qu’ils ont toujours eu une complicité évidente. Même si c’est amicale, son partenaire de crime est sa relation la plus longue. Peut-être que finalement, ce qu’il ressent pour son binôme s’est plus que de l’amitié… Mais comment comparer ?

Par la fenêtre, le jour se lève doucement. Seamus n’a pas bougé d’un centimètre. Il attend que son ami bouge pour pouvoir s’échapper et se retourner le cerveau à l’écart. Le bricolage lui remettra peut-être les idées au clair, ou une bonne baignade. Il faut qu’il se pose, qu’il reprenne l’ensemble des informations afin de réfléchir. Il veut protéger Dean de cette réflexion, parce qu’il se doute que c’est un moment gênant. Bien évidemment, il a peur que l’autre se souvienne de ces quelques mots. Si c’est le cas, il fera sûrement mine de ne pas avoir entendu. C’est plus simple, du moins pour le moment, jusqu’à arriver à une évidence.

Les premiers rayons du soleil se lèvent et éclairent le visage de Dean. L’irlandais le regarde et sent ses joues rougir. Merde, j’arrive même pas à le regarder. Son esprit lui joue des tours. Il doit se ressaisir avant que Dean s’extirpe des bras de morphée. Il souffle, une méthode de méditation qu’il tient d’une ex un peu hippie qui l’encourageait à prendre des moments pour se détendre. Il ne l’a jamais fait, mais aujourd’hui semble un bon moment pour commencer. Il inspire doucement, puis expire tout aussi tranquillement. Son cœur se calme et son esprit se vide. Pour dire vrai, son esprit ne se vide absolument pas, mais il parvient à se mettre en pause, pendant que la mise à jour s’opère dans l’ombre.

(@dean thomas)