morning coffe (lenus)

morning coffee / lena la plus belle

tw : suicide, mort, alcool

Alors qu’il lui renvoyait sa boutade, le doigt magique de Lena se releva, soulignant la différence hiérarchique qui existait entre eux. Une référence qui amusa grandement le blond vénitien qui n’avait jamais porté grand intérêt à ces titres un peu ridicules. « Supérieur ? Parce que tu crois que je vais suivre ces histoires de cercle ? A quel moment je suis éternellement cercle 3 ? » Depuis son entrée à l’Ordre du Phénix, Seamus n’était jamais monté très haut dans les rangs, et même s’il trouvait ça un peu ingrat de la part de ses supérieurs, il n’y portait pas beaucoup de valeur. Il savait ce qu’il valait, et avait prouvé, lors de l’attaque du manoir, sa loyauté envers les siens. Il ne se battait pas pour rentrer dans les jolis papiers de la résistance, mais pour la liberté, une nuance que certains avaient visiblement oublié. Pour lui, Elena était une amie, un statut bien plus important que son positionnement dans les cercles du groupe. S’il se permettait autant de liberté, c’était parce qu’elle comptait pour lui et qu’il estimait qu’ils pouvaient parler d’absolument tout, sans aucun filtre.

Alors que la brune expliquait pourquoi sa situation avec Dae était provisoire, Pyro leva les yeux au ciel, avant de finalement conclure amicalement. « J’espère bien que c’est temporaire, tu as intérêt à revenir à Little Ireland après ! » Sans elle, Little Italy ne serait pas ce qu’elle était ; la meilleure planque de l’Ordre. « Du moment que j’ai la plus grande, ça me va. » En aménageant, enfin plus précisément, en désencombrant la planque, ils réfléchissaient forcément à l’agencement futur des pièces. L’espace était grand, chacun pourra presque avoir sa chambre. En réalité, Seamus se moquait bien d’avoir la plus grande ou non. De toute manière, il passait plus de temps dans les pièces communes que dans sa chambre.

Pour autant, en étant le préféré de sa “supérieur hiérarchique”, il méritait sans aucun doute d’avoir la chambre avec la meilleure vue des lieux. Être qualifié de favoris lui faisait naturellement chaud au cœur, après avoir été le vilain petit canard de l’Ordre pendant bien trop de temps. Pour autant, lorsqu’il demanda une promotion, elle refusa avant d’annoncer que cette dernière aurait lieu au moment où elle sera nommée présidente de l’ordre du phénix. L'existence, parfaitement impossible, de ce monde lui fit lâcher un rire sincère. « Elena Alvarez à la tête de l’Ordre du Phénix, je signe. » Seamus serait sûrement la seule personne à signer pour cet avenir et c’était là, la clef de leur amitié.

En parlant de promotion. Beaucoup au sein de la résistance en avaient obtenu à la suite de Gracefield. Pour certains, les raisons étaient évidentes, pour d’autres, cela ressemblaient plus à un élan de sympathie pour se faire pardonner de les avoir envoyé au casse-pipe. Un point que la brune partageait d’ailleurs, et qu’elle ne manqua pas de tourner en blague. Dean était visée par l’humour de la brune, et même si c’était encore un peu tôt pour se lâcher sur la nouvelle condition de leur ami, Seamus approuva. « J’avoue, ils sont prêts à tout pour évoluer dans les cercles. Quelle bande de carriéristes. » Le ton était léger, mais en réalité, il pensait quand même que l’Ordre se foutait bien de leur gueule parfois. Dean n’avait pas obtenu une promotion pour sa bravoure, mais simplement pour calmer sa colère. Même s’il affichait un côté très simplet, Seamus avait un avis très poussé sur l’organisation pour laquelle ils se battaient. L’objectif était commun, mais cela ne sous-entendait pas qu’il cautionnait toutes les pratiques. Pour autant, même s’ils adoraient critiquer, l’heure n’était pas au débat politique. De toute manière, même en parlant, ils ne pouvaient rien changer à la situation. Lui comme elle, n’était que les petits chiens de l’Ordre. A la fin, ils seront simplement remerciés, rien de plus, rien de moins.

Le sujet Dean Thomas, quant à lui, était un peu plus festif, et surtout moins statique. Alors qu’il expliquait pourquoi Dean et lui étaient des amis sans ambiguïté, Lena semblait dubitative, visiblement pas convaincue par ses explications. Comme réponse, elle lui indiqua seulement qu’il ne remarquait rien, ce qui le destabilisa un peu. L’espace d’un instant, il se demandait si elle en savait plus que lui et si cela cachait une éventualité que son meilleur ami soit réellement en crush sur lui. Puis finalement, après quelques secondes de réflexion, il poussa un petite sourire amusé, se rappelant qu’il parlait à Elena et qu’en la matière, elle n’était en rien plus douée. « Si je remarque pas grand chose, toi non plus. » Ils se ressemblaient suffisament pour se renvoyer la balle à chaque boutade, critique ou remarque.
Comme pour confirmer ce qu’il pensait, Lena s’interrogea sur le style de Thomas, sans réussir à émettre une idée réellement pertinente. « Aucune idée, il m’a dit qu’il en avait pas. » Mystérieux et peut-être un peu plus pudique qu’eux, Dean s’était bien passé d’en dire davantage à ce sujet. Dès lors, cela devenait un sujet d’enquête qu’ils allaient très certainement creuser dans les prochains mois. Inspecteur Lenus à votre service.

Contrairement à leur ami commun, les deux habitants de Little Italy ne ressentaient pas de gêne particulière pour parler de leur vie sentimentale (peut-être parce qu’elle était un peu trop calme). Lorsque la brune indiqua ne coucher avec personne, Seamus ne douta pas une seule seconde de sa parole, persuadé que jamais, elle ne pourrait lui mentir. « Bah on est deux. » Depuis son retour de France, la vie sentimentale et sexuelle de FInnigan ressemblait davantage à une traversée du désert qu'à une sortie rodéo. Si dans un premier temps, il n’avait ressenti aucun besoin de cet ordre là, il avait par la suite préféré se concentrer sur son bien-être personnel plutôt que sur la construction d’une relation sérieuse. Maintenant que son amitié avec Dean allait mieux, il allait peut-être pouvoir se projeter dans autre chose que sa rédemption. En attendant, il fallait reconstruire une planque digne de ce nom, qui pour la sérénité, avait élu domicile au milieu de la mer.

Tandis que son regard se perdait sur le large, la petite brune le poussa légèrement pour se poser à ses côtés. Leur nouvelle planque avait un potentiel indéniable, ce qui dessinait un avenir positif. Pour autant, parce qu’ils étaient à l’ordre, le calme n’était jamais de longue durée. Fatiguée, Elena lui expliqua finalement ce qu’il s’était passé la veille. Effectivement, le récit était moins festif qu’une nuit caline. « Ah ouais, il s’est passé quoi ? Raconte ! » Seamus aimait les potins, mais surtout, s’interrogeait sur la situation des autres planques. Visiblement, l’histoire était assez compliquée et pleine de conflit, loin de de l’ambiance de leur famille de cœur.

Usée, Elena aborda un sujet qui étonna légèrement l’irlandais ; prendre des vacances. C’était la première fois qu’il voyait la brune s’accorder du temps pour elle. Une décision qu’il accueilla avec un sourire sincère. « Bien sûr que si, j’en mettrais même dans ta chambre. » Il avait déjà hâte de s’occuper de la décoration des lieux et d’en faire son Little Ireland tant attendu. Il savait que la brune ne lui en voudrait pas vraiment pour cette histoire. « Je rigole, enfin non je rigole pas, mais tu sais que la maison sera bien gardé pendant ton camping en amoureux. » Finnigan était capable de tenir la baraque, autant de temps qu’il faudra. Dans le pire des cas, il proposera des soirées tous les soirs pour détendre l’atmosphère.

Entendre la brune se centrer sur son bien-être le rassurait. Après la mort de Lee, il s’était réellement inquiété pour elle. Tout comme lui, elle avait laissé ses démons la dévorer, un comportement destructeur qu’il ne connaissait que trop bien. « Tu as le droit de souffler Léna. Après tout ça. Tu as déjà été assez forte pour les autres, détends toi maintenant. » Son ton était soudainement assez sérieux. Il parlait avec une voix assez protectrice qui lui donnait un charisme d’une autre envergure (s’il se comportait plus souvent comme ça, il ne serait certainement plus cercle 3). « Avant de perdre la tête. » D’un coup d’un seul, il repensa à la période qu’il avait traversée avant d’aller en France. A ce moment-là, Elena ne le connaissait pas vraiment, ce qui pour dire vrai, était une bonne chose.

A bout, il ne parvenait plus à donner du sens à sa vie. Mort à l’intérieur, il se demandait à quoi servait sa vie et chaque matin, il priait pour que cela soit le dernier. Une période dont-il n’avait parlé avec presque personne. Honteux d’avoir été aussi mal, il éprouvait beaucoup de difficulté à assumer sa vulnérabilité, même si cette dernière expliquait très largement son comportement. Le regard un peu dans le vide, il se revoyait sombrer dans les ténèbres et espérait sincèrement ne jamais retourné auprès de ces démons. Même si aujourd’hui, il s’amusait avec une amie dangereuse, l’alcool, il ne ressentait plus la moindre envie d’en finir avec la vie. Loin d’être complètement soigné, il essayait de trouver un équilibre nouveau, auprès de ses amis. Elena lui ressemblait et il voulait s’assurer que jamais, elle n’ira aussi mal qu’il ne l’a été. Un peu de calme ne pouvait que lui faire du bien.

(@elena alvarez)

morning coffee

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- 6 octobre

Comme souvent lorsqu’elle parle avec Seamus, Elena oscille entre rire et moue plus ou moins approbatrice (Little Ireland c’est un “meh”, sa propre accession à la tête de l’Ordre c’est évidemment un grand oui) (non). Parce que c’est ce qu’il convient de faire, elle fait ainsi mine de tiquer (sous son sourire) quand Dean est indirectement qualifié de “carriériste” (c’est sûrement encore un peu trop tôt pour en rire). Ce qui est marrant, en revanche, c’est… « Si je remarque pas grand chose, toi non plus. » Ça, par exemple. “Déjà je remarque beaucoup de choses (que Moran est un enfoiré doublé d’un type dangereux, pour n’en citer qu’un), puis je sais quand j’intéresse quelqu’un, moi” (bon ça c’est déjà vachement moins sûr (*cries in Lucjan*) mais c’est ce qu’elle pense, alors hein…). Pour appuyer son argument, Lena va d’ailleurs développer de plus belle ; elle est coupée en plein élan quand elle obtient la confirmation que Dean n’aurait pas de style (enfin, de préférences quoi) (de style, c’est une autre question) (non pas qu’il en ait beaucoup non plus, vous dirait Lena du fond de son plus beau treillis). “Hm,” elle dit ; suspicieux, elle pense. Tout le monde a des tendances plus ou moins définies, non ? Au moins des choses qui “meh”, non ? (Au hasard, des yeux bleus et/ou des cheveux blonds ?) (Nate c’est pas pareil, ok)

La discussion divague alors que Lena a toujours l’esprit tourné vers le sujet Dean (il aime bien les gens plus petits, qu’elle se dit… mais vu sa taille, est-ce un critère pertinent….) ; elle hausse tout juste un sourcil quand Seamus lui dit « Bah on est deux. » C’est pour ça qu’elle aime bien le Finnigan : pas de question maladroite sur Lee, pas de mise en doute de ce qu’elle dit, pas d’inquiétude mélodramatique par rapport à son train de vie habituel. “Toi, j’vais réfléchir à ton cas,” elle avertit en pointant un doigt (moins menaçant) en direction de l’irlandais : il mérite, après tout.
Elle serait même déjà en train de faire mentalement le tour de ses ami.e.s (en fixant la mer, ce serait le setting parfait pour l’inspiration), si un sujet un peu plus lourd ne tombait pas sur la moquette. Lena jette un œil à Seamus, hésite un peu. Elle lui fait confiance (trop, diraient certains), mais… “Je… Je sais pas trop ce qu’ils vont dire, mais il y a eu une évasion et, tu sais, vu que c’est lui qui gère la… la prison, là, bah il était en première ligne quoi. (Elle tourne la tête vers la mer en serrant fort les mâchoires pour ne pas ajouter pendant que les autres roupillaient. Pendant que cette connasse de Soeur Sourire roupillait--). Il s’est fait casser la gueule. J’veux dire, c’est pas la première fois mais… ça fait chier, quoi.” Même en entrant dans les détails, Elena édulcore un peu ; pour la hiérarchie, mais pour son meilleur ami, surtout. Personne n’a besoin de savoir qu’il s’est effondré, ce matin -- pas en ces termes-là, en tous cas. “Puis c’était un des meilleurs amis de Lee aussi,” elle conclut donc simplement, parce que ça veut bien dire ce que ça veut bien dire.

Ça veut même tellement bien dire ce-que-ça-veut-dire que Lena se permet de glisser l’idée d’un break à Seamus, l’air de rien. Et parce qu’il est super, elle sent aussitôt un sourire sur ses lèvres, même si elle n’ose pas franchement le regarder. “Bien sûr que si, j’en mettrais même dans ta chambre. - Oh non pas ma chambre, elle fait semblant de bougonner -- hé, je compte pas rentrer dans les ordres non plus…” (Et bonjour le tue-l’amour à devoir expliquer pendant quinze minutes à quelqu’un que non, on n’est pas dans les eaux territoriales irlandaises, et que la planque ne s’appelle pas du tout Little Ireland, et que--) “Je rigole, enfin non je rigole pas, mais tu sais que la maison sera bien gardé pendant ton camping en amoureux. - Seamus !”, Lena grince de plus belle, avec le retour de sa grimace coincée entre agacement et amusement. “C’est pas…” (Elle pose les coudes contre le rebord, vient encadrer les arrêtes de son nez de ses mains, puis se tourne finalement franchement vers l’irlandais.) “Tu sais quoi ? C’est autant des vacances en amoureux (elle grimace de plus belle) que ta soirée avec Dean hier était un date. Uh ?” (Elle a l’air très fière de l’analogie, qui démontre bien tout le ridicule des propos du Finnigan.) “Des trucs de meilleurs amis, tu sais.” (Après si elle continue d’insister on va vite avoir l’impression que c’est de ses précédentes affirmations qu’elle se moque, comme quand il qualifiait Dean de “frère” par exemple, et dans ce cas-là ça n’arrangerait pas trop ses affaires, du coup…)

“Tu as le droit de souffler Léna. Après tout ça. Tu as déjà été assez forte pour les autres, détends toi maintenant. - Hmm.” Le son est un peu sceptique, alors qu’elle a plus l’impression d’avoir été un boulet infernal qu’une grande aide pour les autres, ces derniers mois ; mais elle accueille tout de même les mots de Seamus avec un petit hochement de tête. De toute manière, ce n’est pas comme si elle était certaine d’obtenir lesdits RTT… (le droit du travail à l’OdP, bon) « Avant de perdre la tête. » Elle relève les yeux vers l’irlandais, a un “Hey…” un peu trop doux qui ressemble à un réflexe. Elle le fixe légèrement, les sourcils froncés ; parce qu’Elena sait que Seamus n’est pas parti de gaieté de cœur, qu’il doit parler d’expérience, qu’il boit encore un peu trop, parfois. Est-ce qu’elle n’a pas un peu oublié de s’inquiéter pour lui aussi, dans le tumulte des derniers mois…?

“C’est pas comme si je prévoyais de partir en France, non plus, ‘fin… Ce serait trop bizarre comme idée. A la rigueur en Espagne, mais ça fait de la route quoi…”, elle tente, sourire rieur mais discret aux lèvres. Finalement, la plaisanterie ne dure pas longtemps ; Elena vient plutôt poser son menton sur l’avant-bras de son ami, lui aussi accoudé au rebord, pour mieux le regarder avec une affection qui vient tempérer la raillerie. “T’es un chef.” (Bon pas dans le genre hiérarchique, plus du genre chef kébabier, mais elle le pense quand même, au moins.) “Si ça se fait, je veux un appel tous les deux jours, et des… Des MMS, tu vois ce que c’est ?” Elena se relève déjà (faut pas non plus déconner avec les démonstrations de sympathie), darde un oeil plus inquisiteur sur Seamus (parce que les sorciers… ils seraient du genre à détruire leurs portables au premier souci, j’vous jure….)

“Tout ça pour dire que c’est toi qui a eu la soirée la plus marrante,” elle conclut en frappant le rebord du plat de la main et en se redressant. “Même si Dean t’a pas vomi sur les chaussures, a priori…?” (oeil dédaigneux pour les chaussures du Finnigan, car c’est signe que le max du fun n’a pas été atteint ; si jamais ils font une soirée ici, par exemple, après le Deamus kiss, Elena attend bien un ou deux dégobillages sur le futur tapis…) “Eh oh, au boulot !”, elle ouspille maintenant Seamus, lui jetant littéralement une éponge (dégueulasse) dessus (qui passe ensuite par la fenêtre, oops) avant de se remettre à l’atelier désencombrement.

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( en musique )

A l’image d’un frère et d’une sœur, ils adoraient s’envoyer des petits pics insensés, tout en veillant l’un sur l’autre. Si l’un prononçait une fausse critique, l’autre se prenait automatiquement la même où une nouvelle un poil plus créative. Ce jeu d’enfant l'amusait grandement, lui qui était heureux d’avoir pu créer une si belle amitié durant cette période si compliquée. « Mais bien sûr, j’aurai tout entendu. Moi aussi je sais quand j’intéresse quelqu’un, en France j’étais plutôt convoité ! » D’après ses histoires d’un soir, il avait un accent adorable et un certain charisme. Il fallait dire que malgré sa simplicité d’esprit, Seamus en imposait par sa grosse voix, son accent et son attitude. Cependant, ces points ne marchaient aucunement sur Elena, car elle connaissait trop bien sa vraie personne, celle dotée d’une certaine sensibilité.

Ils se ressemblaient beaucoup. Raison pour laquelle ils se comprenaient aussi bien. D’ailleurs, alors qu’ils parlaient du genre de Dean, l’irlandais n’avait pas besoin d’entendre la voix de sa compère pour savoir qu’elle partageait son avis. Le silence du métisse était étrange et cachait quelque chose. Cependant, Seamus espérait que ce dernier avait appris de ses erreurs et éviterait de lui mentir, d’autant plus pour quelque chose d’aussi futil. « Après, comme c’est récent, il a peut-être pas vraiment identifié son style. Après il a de suite parlé de Cormac et Lou, il faudrait faire une liste de leurs points communs. » Pour faire une liste, il avait clairement besoin de Lena, puisqu’il ne connaissait aucunement le deuxième homme. Même s’il ne doutait pas un instant que ce dernier possédait un charme évident, il se demandait pourquoi il avait été mis dans le même panier que Cormac. Aux dernières nouvelles, Elena n’avait jamais éprouvé d'attirance envers leur ami commun, ce qui devait très largement limiter leur similitude. La seule chose qui lui restait vraiment à faire était finalement de partir à la rencontre de ce mystérieux jeune homme et d’étudier par lui-même le pourquoi du comment.

Alors qu’il se posait des questions sur la vie amoureuse et sentimentale de Dean et Elena, cette dernière s’empressa de lui annoncer qu’elle allait s’occuper de son cas. Une annonce surprenante qui ne manqua pas de le faire rire. « Tu vas jouer les agences matrimoniales ? Il faut que je m’inquiète alors. » Très honnêtement, Seamus n’avait pas cherché de véritable relations depuis son retour en Angleterre. Il avait ressenti le besoin de se retrouver avec lui-même, de souffler un peu et surtout de se faire pardonner auprès des autres. Pour autant, maintenant avec le temps, il se sentait à nouveau près pour ce genre de choses, même s’il doutait d’être le petit ami idéal. Certes il avait des qualités, mais ils étaient bien plus au courant de ses défauts, à commencer par son amour pour la boisson et ces vieux démons. Malgré sa simplicité apparente, l’irlandais possédait plusieurs facettes qui le rendait tout aussi clair à lire que difficile à comprendre. Si Elena souhaitait vraiment lui trouver chaussure à son pied, elle allait sûrement devoir écumer une bonne partie du pays.

Il la connaissait persévérante, mais aussi très occupée. Il doutait qu’elle puisse gérer ses histoires de cœur en plus des siennes. Son histoire avec Dae-Wong semblait assez difficile à elle seule, inutile d’en rajouter une couche. Seamus ne connaissait pas vraiment le jeune homme, et possédait une image de lui uniquement basée sur les paroles de son entourage. Le camarade de camping de son amie semblait traverser une période difficile, en conflit avec son groupe et avec ses proches. Une place qu’il ne pouvait que trop bien comprendre et pour laquelle il ressentait une empathie certaine. « Je vois… Tant mieux si tu étais là pour lui. » Il la connaissait suffisament pour savoir qu’elle était une bonne épaule dans les moments difficiles, même si dans leur cas, cela restait platonique.

Dès lors, au moment où elle compara sa relation avec le brun à celle de Seamus et Dean, l’irlandais ne manqua de s’exclamer. « Rien à voir ! Je connais Dean depuis qu’on a 11 ans, il ne s’est jamais rien passé d'ambigu. Ce qui ne semble pas vraiment similaire à ton histoire de camping. » Il ne doutait pas de ses paroles. Il avait grandi avec comme idée principale que son meilleur ami était parfaitement hétéro. Comme un véritable ami, Seamus s’était forcé de ne jamais traiter son compère comme une cible envisageable et avec les années, cela était devenu parfaitement normal et naturel pour lui. Le changement de sexualité de son ami pouvait effectivement changer la donne, mais pour le moment il était bien trop occupé à retrouver son ami. L’amour après l’amitié. Une évidence pour lui.
Elena, tout comme lui, avait traversé des moments particulièrement difficiles, qui allaient sans aucun doute laisser des séquelles. Même s’il se sentait bien mieux que deux ans en arrière, Seamus sentait que son équilibre tenait à un fil. La brune était devenue un des piliers de sa nouvelle vie. Le genre de personne qui aide à avancer dans la vie et sur qui on peut compter, dans les bons et dans les mauvais moments. Avec elle, il se sentait à l’aise, suffisament pour parler à coeur ouvert de ses doutes et des ses peurs. Parce qu’elle savait écouter, mais surtout parce qu’elle savait redonner le sourire.

Un petit rayon de soleil qui faisait du bien et qui lui évitait de replonger dans ses idées sombres. « Tu devrais aller en Italie surtout ! » Le nom de la planque restera le sujet le plus houleux de leur amitié, aucun doute là dessus. Heureusement, elle ne s’offusqua pas et posa son menton sur l’avant brun du blond vénitien. Seamus lui porta un regard bienveillant, avant de sourire de manière chaleureuse. Le compliment qu’elle lui accorda lui faisait chaud au cœur, lui que beaucoup qualifiaient encore de traître. « Tu es sûrement la seule personne de l’ordre à le penser. » Il ne cherchait pas vraiment l’approbation des autres, de toute manière, il ne l’avait jamais eu. Seulement, vivre avec une étiquette de traître collé sur le front ne lui plaisait pas. Si au moins une personne le voyait comme un soutien et une personne de confiance, alors cela le rendait heureux.

Pendant la future absence de la brune, il s’efforcera de faire des petits rapports, même s’il ne doutait pas qu’elle aurait mieux à faire que lire des informations sans importance : Oui, Percy a bien fait son tour de ménage. « Oh mince, moi qui pensais t’envoyer des pigeons, je suis déçu. » Bien que son père soit mort il y a quelques années, l’irlandais avait tout de même grandi auprès d’un moldu. Une éducation davantage sorcière que moldue, mais qui lui permettait de savoir à quoi servait un téléphone portable. OK. Le sien était tout le temps sans batterie, mais tout de même.

Le concours de la meilleure soirée était définitivement gagné par ses soins, aucun débat n'était possible. « Je t’accorde que ta soirée était moins festive. » Alors qu’il approuvait les paroles de son amie, cette dernière lui balança une éponge dans la main, tout en l’invitant à astiquer la pièce. Un ordre un peu fatigant, lui avait finalement passé qu’une très courte nuit. « C’est pas l’heure de la bière plutôt ? » Il était peut-être dix heure du matin, peut-être onze heures, mais certainement pas l’heure de la bière. De toute manière, pour l’irlandais, chaque heure était idéale pour se désaltérer.

(@elena alvarez)

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- 6 octobre

« Tu vas jouer les agences matrimoniales ? Il faut que je m’inquiète alors. - Tu sais définitivement pas qui je suis, Seamus Finnigan. J’ai l'œil. » Elena rit, sous un air faussement trop sérieux et un nouveau doigt pointé en direction de l’irlandais — alors certes ça lui donne un air un peu agressif mais sincèrement, il suffit qu’on lui laisse plus de cinq minutes pour y réfléchir, et assurément, elle trouvera le match parfait pour celui-ci (puisqu’il ne veut toute évidence pas de Dean). “Et je parle pas de ta copine qui avait un troisième oeil tout pété, là.” Sa blague lui vaut un nouveau gloussement étouffé (comment ça on a dit pas les ex) (il ne faut pas lui donner ce genre d’informations, alors….) ; et Elena aimerait passer la journée ainsi, à caqueter et oublier la veille, faire comme si tout cela n’avait été qu’un mauvais rêve de plus, et pas une réalité qu’elle allait se prendre en pleine gueule en rentrant le soir même--

Mais Seamus est son ami, pour les bons et les mauvais moments, alors la discussion dérive immanquablement vers sa sale tronche et les quelques explications qu’elle a à fournir à ce sujet. « Je vois… Tant mieux si tu étais là pour lui. - J’essaye. » Elle grimace, loin d’être convaincue d’y arriver (comme elle est d’ailleurs loin d’être convaincue d’arriver à quoi que ce soit, ces derniers mois, et comme si elle n’espérait pas que Little Ireland (heurm) puisse être un nouveau départ, une preuve que la rouetourne commence enfin à tourner). “C’est plutôt l’inverse, en général,” Elena achève de grommeler, et Seamus semble aussitôt comprendre le message en détendant à nouveau l’atmosphère, une fois les hypothétiques vacances (auxquelles elle a définitivement un peu trop pensé cette nuit) mises sur la table.

« Rien à voir ! Je connais Dean depuis qu’on a 11 ans, il ne s’est jamais rien passé d'ambigu. Ce qui ne semble pas vraiment similaire à ton histoire de camping. » Les épaules plus détendues, Elena hausse les sourcils et entrouvre une bouche scandalisée. “C’est juste….. exactement la même chose avec Dae ?! Je sais que je suis vachement plus vieille que toi, mais quand même…” Elle articule avec indignation (Seamus n’a pas le monopole des ami.e.s trouvé.e.s malencontreusement en première année, même s’il l’oublie sans doute à cause de leurs deux malheureuses promos d’écart) -- sauf que ses joues se colorent d’un coup, au doux rappel d’un moment légèrement ambigu survenu, justement, juste après la chute de l’OG Little Italy. “‘Fin j’veux dire, à part… (Est-ce que Seamus est seulement au courant….? Dans le doute, autant faire diversion…..) Attends tu partirais pas en vacances avec ton meilleur pote, genre ? Mytho..” (Qui ne partirait pas en vacances avec son bestie, même ?! Sounds fake but ok…) “Deux semaines à juste boire un maximum de pintes et é-cla-ter Deanito au beerpong, ça-- - Tu devrais aller en Italie surtout !”

Elena cligne à nouveau des yeux, a un nouveau temps de latence avant qu’un faible “Hé, si, bonjourno…” lui échappe (juste le temps de se dire que la remarque tient sûrement plus du nom de la feu planque, Little Italy, que d’une nouvelle blague liées aux origines de Lou Sacramoni…). Elle se secoue (littéralement), fait en sorte de reprendre un peu de poil de la bête. “On choisit une destination encore plus cool alors. Genre Little Caraïbes… Little Bali…… P’tain.” Son regard se fait rêveur alors qu’elle jure en fixant l’horizon — ça va sûrement faire un peu short pour aller à Bali cette fois, mais franchement… Un mois sur un transat au soleil, à refaire son bronzage et boire un max de cocktails, c’est…..

Pas prêt d’arriver. Elena repose donc son regard (et brièvement son menton) sur Seamus, en profite pour le secouer un peu lui aussi (c’est la contrepartie d’accueillir tant de personnes au parcours accidenté à Little Italy : il faut les rebooster souvent, parfois longuement, et Elena s’y plie toujours sans rechigner). “Tu es sûrement la seule personne de l’ordre à le penser.” Cette fois-là, pourtant, elle prend d’abord le temps d’en rire, glissant un “Tu veux qu’on t’emmène ?” teinté d’un sourire et d’un coup d’épaule un peu trop viril, avant de répondre plus sérieusement. “Je suis sûre que c’est pas vrai. Tu sais quoi ? Je sais que c’est pas vrai. Personne ici ne pense que t’es un tocard, et s’ils le font…..” Lena ferme le poing, le brandit et l’agite par la petite fenêtre, pour bien montrer qu’elle se battra avec le premier venu osant penser une chose pareille. Elle se recule ensuite, prenant appui sur le rebord pour se redresser et se remettre aux choses sérieuses — juste le temps de régler un dernier petit détail.

« Oh mince, moi qui pensais t’envoyer des pigeons, je suis déçu. - Mais et la photo de Percy faisant le ménage ?! », elle répond aussitôt, reprenant un air faussement horrifié (on a attendu que la planque soit présentable avant de faire venir ce dernier, mais Lena compte bien sur son habilité à récurer toutes sortes de surfaces pour les jours à venir, parce que Seamus, bon…). “Peu importe, je veux juste des nouvelles. Vraiment.” Et comme juste avant, elle finit par reprendre son sérieux, désormais complètement relevée et les yeux plantés dans ceux de l’irlandais. “Puis on n’est pas encore partis de toute manière.” (D’ici à ce qu’on refuse de laisser deux cercles cinq vagabonder dans la campagne écossaise….)

Elena va pour reprendre son ouvrage, testant une caisse du bout du pied — mais Seamus ne semble plus particulièrement motivé, lui, et Lena elle-même sent bien ses kicks faiblir au fur et à mesure, et finit par se laisser tomber sur un objet définitivement bien trop résistant pour ses trente minutes de sommeil dans chaque oeil. « C’est pas l’heure de la bière plutôt ? - Non. » La réponse tombe plus abruptement qu’elle ne l’aimerait, à sa manière habituelle de s’inquiéter mais toujours un peu brutalement ; elle a beau elle-même être à moitié irlandaise, et avoir certainement besoin d’une bonne cuite ou d’une virée à Sheffield, elle sait aussi qu’à dix heures du mat, c’est un big no-no, un red flag qu’elle note silencieusement dans un coin de sa tête de linotte. “T’as pas assez bu hier ? C’est toujours aussi facile de coucher Deanito ?” Elena reprend, tentant de faire passer ça sous le ton de la blague, puis de faire oublier le tout en se relevant avec définitivement trop d’énergie (le genre à vous faire voir des petits points de couleur un instant).

“Je suis une petite caisse mais tu sais quoi ? (Elle vient passer un bras autour des épaules de Seamus, ce qui lui demande un effort de taille toujours un peu vexant.) Je dois pouvoir te payer….. Un jus d’orange. Coupé à l’eau.” Son sourire s’élargit, plus qu’elle n’aurait pensé pouvoir le faire ce jour-là, alors qu’elle accepte finalement d’en rester là (pour l’instant !!) et de le traîner à nouveau vers la pièce commune, pour une pause amplement (nullement) méritée. “En attendant raconte-moi tes bails en France, que je mette l’agence matrimoniale sur le coup ! Non mais parce que tu sais que ton genre…. Si ça se trouve, c’est Lou ?!”

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