ON THE RUN

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nom prénom(s)  » Brisbane, Dwight. surnom(s)  » Tagada par Leo, Blondie ou Winnie pour d'autres, quelques noms d'oiseaux aussi, faut dire qu'il mérite qu'on l'en fleurisse parfois. Taurus chez les Black Hands, Ursaring à l'Ordre, parce qu'on a pas meilleur sens de l'humour chez les Brisbane-Martillo, fallait qu'on lui colle le nom d'un Pokémon. date de naissance » 28 novembre 1970, sagittarius sun, taurus rising, sagittarius moon origines & nationalité  » nationalité britannique, origines anglaises, écossaises, bref un peu de tout ça, peut-être même australiennes mais ça c'est juste pour la frime, tout le monde le sait. pureté du sang  » sang-mêlé et il en fait pas une affaire d'Etat. métier/études  » il a fait son service militaire à la British Army une fois sorti de Hogwarts, parce qu'il fallait bien faire quelque chose, ne serait-ce que pour calmer son besoin de bouger. Il s'y est même engagé un moment après ça, a même été déployé sur le terrain en tant que conducteur de blindé (ça va deux minutes, de marcher).
Le temps de retourner dans la (vraie) vie et il a fallu faire des choix professionnels : ça a commencé en reprenant le volant en tant que chauffeur privé, re-traînant dans les courses illégales par la même aubaine, il lui fallait absolument retrouver l'adrénaline de la vitesse.
Ça a été sa porte d'entrée chez les Black Hands et il n'a jamais eu la prétention de monter en grade depuis (Pinkie un jour…). Les missions pour l'Ordre ont vite été remplacées par celles du gang. Engagé essentiellement dans ces activités, ne crachant que quelques infos aux Phénix lorsqu'il en a (moins il les voit, mieux il se porte, dira t-on), l'autre moitié du temps est consacrée à son occupation tout à fait banale de taxi driver. orientation & état civil  » hétérosexuel, en couple avec Azaël ; ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent sur son père, c'est elle la plus belle. camp  » Plus du côté de sa famille que du reste, cercle 2 à l'ODP après avoir été au 3, Black Hands par pur intérêt financier. baguette  » elle est en Acajou et il n'est pas allé la mesurer, vous savez, on est pas comme ça ici. patronus  » pas très limpide, une fois lancé, mais cette espèce de brume prend la forme d'un taureau ou d'un bœuf, on sait pas trop. épouvantard  » sa famille qui crève, bardée d'AK, et pas ceux qu'il a pu manier autrefois. particularité(s)  » animagus non déclaré (ours brun européen), tape fort et parle fort, conduit trop vite, mange trop, bref rien de spécial pour un Brisbane. Ah, si… en connaît un rayon niveau combat au corps à corps et à distance ; mains occasionnellement dans le cambouis quand il faut s'occuper de la mécanique. Connaissances en armes à feux et sait les manier, à croire qu'il est plus moldac que sorcier. Le reste, parce que y'en a, faudra lire ça dans le pensieve.

tw: TCA, traumatisme (guerre, deuil), comportements à risque

…mais vous nourrissez votre fils, au moins ?  » C'est pas tant qu'il avait la peau sur les os, le mioche, mais à le regarder dévorer ce qu'on voulait bien lui offrir à dîner chez ses meilleurs copains et même à Hogwarts, c'était à se demander si on ne l'en privait pas. Des remarques dont se serait très bien passées ses parents (tout à fait sains, au demeurant, sauf peut-être pour la propension du père à crier un peu trop fort au lieu de discuter normalement) qui ont dû se justifier de l'appétit gargantuesque de leur cadet. Il n'a heureusement souffert de problèmes de poids que dans la petite enfance, son activité physique ayant toujours permit de brûler le trop plein de calories. Si bien qu'aujourd'hui il n'en a plus, à moins de se laisser aller, comme ce serait le cas pour bon nombre d'entre nous. Restes assez évidents et symptôme persistant néanmoins, il a toujours quelque chose à manger au bec, ou au moins à portée, et son seul moyen trouvé pour se caler dans les pires moments, c'est bien de fumer. (T'en veux plus ? — (secoue la tête) — (ramène l'assiette, l'échange) — Got your back, bro.) Il est d'ailleurs bien incapable de partager son tribut alimentaire, même si son propre frère se mettait à crever la faim (ça, c'est ce qui est écrit sur le papier). Rompre le pain pour deux, pourquoi pas, hein, ça arrive même aux meilleurs des moments de faiblesse ; mais ne vous y méprenez pas, ça n'arrivera qu'une fois à chaque éclipse solaire et une année bissextile.

C'est quand même pas compliqué de le tenir, on est pas au zoo !  » L'activité physique, indispensable pour Dwight, et ce depuis qu'il a été capable de marcher sans s'éclater au bout de trois pas. S'il a été capable de tenir en place, et l'est encore, précisons, ce n'était certainement pas pour faire les devoirs qui ne l'intéressaient pas (à tout hasard, apprendre à faire ses lacets, les vrais savent qu'il n'a réussi à les faire qu'à neuf ans passés). Le problème, c'est qu'à force de se prendre pour une voiture, ou un animal plus rapide qu'il ne l'était, les nuisances étaient particulièrement intenses et les dégâts collatéraux indénombrables. Citons l'armoire à CD moldus (rip, surtout cette édition limitée de U2) détruite par ses soins, le pare-brise du voisin moldu ayant reçu un jet de pierre qui n'a pas volé assez loin (il visait le buisson, pour sa défense, et le choix d'une pierre de 700 grammes n'était pas du tout une erreur de sa part), ses grand-parents aussi épuisés que son aînée à l'entendre hurler à la mort à la pleine lune ou danser sous les grondements de l'orage, et ses sorties au parc, puis dans le quartier, parce qu'il lui fallait découvrir et goûter toujours plus loin.
(Arrête de courir sur la route, t'es pas bien à la fin ! — Mais va le chercher !! — Chuis la voiture !!!!)
On peut dire que les bêtises sont d'un autre genre désormais, et que certaines expériences ont fait que le calme parvient à faire sa place (l'ours et la discipline militaire, architecture qu'il s'est d'ailleurs lui-même offerte). Dwight n'a jamais été placé dans la case "pathos" de la suractivité, et à raison, il y a bien pire que lui ; seulement celle du "il est mal élevé, le p'tit Brisbane", mais la bonne nouvelle c'est qu'il n'aura pas été le dernier.  

Tu peux… tu pourrais pas… ralentir un peu ?  » C'est qu'avec tous les efforts possibles qu'on aurait pu mobiliser pour l'empêcher de le faire, ça n'aurait pas fonctionné. Le jour où il en a vu une passer, (et c'était comme McGonagall pour l'Animagie, fermeture de la parenthèse), il s'est mit en tête qu'il lui en fallait une, et une belle en plus. Il en parlait tout le temps, à toutes les sauces, et il a même demandé à pouvoir avoir une voiture comme familier, pour aller étudier à Hogwarts. Quelle idée, hein. Il se dit qu'il avait déjà des idées révolutionnaires à l'époque, même s'il s'agissait sans doute de la seule qui ait pu vraiment traverser son esprit, de toute son existence.
Les Martillo ont débarqué dans sa vie et ça n'est pas allé en s'améliorant. Puis sont arrivés les Sacramoni, et là, c'était fini. À seize ans Dwight gruge pour conduire, déjà trop hypé d'avoir rentré la voiture dans le garage tout seul "pour essayer" à ses treize. La majorité lui fait pousser des ailes et c'est bien le seul cadeau qu'il demande, les finances lui manquant. Va bosser, qu'on lui dit, et tu verras en rentrant. Un jour il est rentré et elle était là, il a bien cru qu'il allait en pleurer.
Engagé dans la British Army, il se forme pour conduire les blindés, après avoir été ballotté comme la jeune recrue qu'il était. Ses permissions lui permettent de goûter de manière tout à fait différente à la conduite """citadine""" (il a peut-être un carnet de contraventions fleuris)(et Lucjan n'a jamais vomi, ce qui est la preuve de sa haute compétence en la matière), le poussent même à aller toujours plus dans les extrêmes, tant il ne peut plus pratiquer, à cet instant T. Il fourre son nez de temps à autre dans des courses illégales dénichées là, parce qu'on lui en parle lors d'une soirée arrosée dans un bar — l'expérience est grandiose, et de cette nuit-là, Dwight n'en reviendra jamais vraiment.

Laisse ton frère tranquille ! » Que serait-il sans ses frères et sœur, de sang ou de cœur ? Probablement rien. Tout a toujours gravité autour d'eux en permanence, à tel point qu'ils ont contribué à son évolution, voire à sa maturation émotionnelle — on ne naît jamais vraiment avec un cœur de lion, et Dwight a entretenu le sien grâce à cette farandole bruyante et aimante. N'étant pas le premier à faire ses devoirs assidûment (je sais pas vous mais on a l'impression de se répéter, dans cette fiche), il n'est pas allé beugler sur les nuisances qu'on aurait pu provoquer pour l'embêter dans son labeur.
Disons plutôt qu'il était souvent l'initiateur des conneries de ce genre, sans doute parce que Nate ou Tommy étaient légèrement plus intellos que lui. Être intello de la métamorphose et de l'animagie, des trucs moldus qui sentent plus le fuel que la magie, ça c'est Dwight, sans grande surprise. Autant dire qu'il a travaillé ses sorts à la maison pendant les vacances, à transformer en jolies fleurs les cheveux de Nate ou l'empêcher d'étudier en Lapifors ses tomes de potions. Marque indéniable de son affection débordante, mais pas moins le dernier à leur ramener leurs becs préférés en faisant les yeux doux à la boulangère.
Les paris sont par ailleurs monnaie courante entre eux, bien intéressé par les Gallions (ou les Livres) et par la bouffe qu'il est. Il faudrait songer à ce qu'on le paie pour le dernier en date qu'il a gagné — Nate and Lenita, who would've thought ? Him and Benny, probably.
La guerre et le deuil ont fait qu'il s'est éloigné - au moins physiquement - de l'Ordre et des siens, perdant peu à peu ce qui faisait de sa relation avec Tommy quelque chose d'authentique et nourrissant, pour ne citer que lui. Il n'aurait pas dû se comporter ainsi mais force de quiproquos et de la souffrance d'une perte (devenue fantôme), ont dégradé ses relations. Depuis que Nate est retourné d'entre les morts, cela dit, et cela prendra le temps qu'il faudra, les ponts semblent se reconstituer petit à petit. Une trêve irréelle, s'il en est.

Brisbane, langage !  » Dwight n'est pas méchant dans le fond, mais ses manières ne sont pas spécialement adéquates à toutes les situations sociales. Il suffit d'un manque de sucre ou de nicotine, d'une mauvaise nuit ou qu'on lui fasse une critique bien piquante pour qu'il sorte de ses gonds — une impulsivité qu'on pourrait appeler de circonstancielle, s'il n'avait pas une propension certaine à être une tête brûlée. Pas complètement paumé dans ses émotions cela dit, sauf dans de rares cas. Monsieur Brisbane a un vocabulaire plutôt familier, il n'est de toute façon pas à bosser à l'administration, ça se saurait. Encore un élément particulièrement gênant durant sa scolarité, mais les vrai.es diront qu'il leur a apprit les gros mots les plus stylés du terter (oui, même à toi, Mira).

Parle plus fort, j'entends que dalle » Ça, c'est le genre de truc qui sort un peu trop souvent de sa bouche, surtout quand vous mesurez 1m20 comme Lena ou Tilly. Pour lui ce sont les autres qui ne parlent pas assez haut, pas assez distinctement, et il suffit que ce soit un peu trop bruyant dans les environs pour que ça devienne un vrai calvaire. Il froncera les sourcils un instant, voire même le nez, (niera être un peu sourd, cela va de soi), forcera à se concentrer — ou abandonnera. Non seulement les autres ne parlent pas fort, mais lui en revanche, on pourrait l'entendre à l'autre bout du pays : sa voix porte naturellement, mais depuis son traumatisme auditif lors d'un déploiement militaire, ça ne fait plus tout à fait la même impression.
Se prêter au jeu des sept différences dans un environnement calme ne sera pas bien concluant car ce sera comme autrefois. Du moins, s'il n'est pas en crise, avec des bourdonnements plus intenses qu'il n'en a déjà en permanence au creux des oreilles. Lui vient parfois des maux de tête, dans ces cas-là, et il est vrai que Dwight abuse pas mal de petits remèdes de rebouteux (Lou, big up à toi) pour pouvoir s'en soulager. La bonne nouvelle c'est que c'est un bon moyen pour revoir sa tête de bichon, la moins bonne c'est que Dwight est persuadé qu'il va finir par cracher le morceau à la famille. Parce que oui, ce serait pas drôle sinon, si tout le monde était au courant des réels tenants et aboutissants de cette affaire.

Et le travail, ça se passe bien ? » Ça va, tranquille. Rien de plus à dire quand on est supposément au volant d'un black cab pour se fondre dans la masse, à voir passer autant de gens bizarres que de bavards. On lui sous-entendrait même qu'il doit se faire chier, et qu'il n'est pas très utile vis à vis de l'effort de guerre, alors qu'il devrait être le plus apte à le faire. (Au moins les moldus, eux, sont structurés à bien des niveaux, il relèvera.) Peut-être même qu'il prend des risques inutiles et qu'il ferait mieux de rester dans une planque comme tout le monde, au chaud le cul vissé entre deux résistants. Pas trop son truc, de rester enfermé, et encore moins avec trois haricots et un McDo festif pour se nourrir.
Depuis la supposée mort de Nate il s'est jeté tête la première dans l'illégalité, étant à la fois une source de revenu (et de protection) fiables à son goût. Au moins avec ça il se bouge, et si par le plus grand des hasards des informations lui parvienne dans son taxi ou en dehors, il saura quoi en faire. Ces activités-là il n'en a jamais parlé aux siens (comprendre son microcosme familial), il la partage d'ailleurs avec d'autres, y a rencontré son actuelle petite amie, et même un ami de confiance en la personne de Lance. Cultiver le secret ne le dérange pas, étrangement, puisqu'il n'y a selon lui aucune chance que cela retombe sur un des Brisbane-Martillo-Sacramoni. Alors ils peuvent bien continuer à croire qu'il roule pour trois sous, et qu'il dort à regret dans sa voiture au lieu de récupérer un lit à l'ODP, mais force est de constater que c'est la vie choisie qui lui convient le mieux en ces temps troublés.

T'es devenu bizarre, t'es sûr que ça va ? » À trois reprises, à trois phases spécifiques et marquantes dans sa vie, Dwight a vu son comportement se nuancer.

La première, c'est sans doute la fois où il a emprunté la peau d'un autre, de son autre ; moment fantasmé et goûté non sans peine, alors qu'il n'avait prévenu personne du fameux jour où tout allait se jouer (il ne le savait pas vraiment lui-même, le processus est ainsi fait). Avec des traces irrémédiables du choc et de cohabitation, si peu qu'on puisse vraiment parler en ces termes. Rêve décroché après un long chemin, où le rituel a dû être refait plusieurs fois, le double-battement ayant peiné à se faire ressentir. Il était si sûr de lui qu'il ne l'a pas regretté, mais Dwight a bien dû assimiler. Les nouvelles sensations qui se sont mêlées à la douleur vibrante dans ces nouveaux membres inconvenants, puis le retour difficile à la forme humaine, et les expériences qui se sont réitérées, pour s'habituer. Ça l'a changé parce qu'il a dû se réapproprier son corps, ses sens, ses appuis, un peu tout à la fois ; et peut-être aussi parce qu'avec la perte de Nate il a voulu s'échapper, et que c'était pas encore assez. Les effets de l'hivernation se sont fait plus importants et il est maintenant de notoriété publique qu'il ne faut ni l'emmerder d'octobre à janvier, ni lui demander de se taper les sprints de sa vie. Et que la sieste, surtout si elle dure trois heures un quart en pleine matinée, c'est sacré.

La seconde, si elle peut vraiment se dater, traînasse sur ses années d'engagement dans l'armée, où il ne fait parfois pas bon à tout raconter. Bien sûr que ça lui a apprit des choses inestimables, et bien sûr qu'il a apprécié marcher dans les rangs et porter l'uniforme ; et bien sûr on lui en avait parlé, que c'était pas tous les jours jojo, qu'il fallait s'accrocher, et ce dès le départ. Porter des sacs trop lourds sur le dos sur des kilomètres sous la pluie chaque jour ou manger des rations peu fournies pour son appétit n'ont certainement pas été les pires, même si au début, il pensait bien que ça l'était. La Guerre du Golfe était bien différente pour lui et les autres belligérants que sur l'écran de télévision des citoyens d'Europe ou d'ailleurs, et il l'a vécu de bien des façons. Impossible de ne pas se souvenir, mais comme beaucoup d'autres, car il y en a plus souvent qu'on ne le croit, de ces survivants silencieux, il a fait preuve de résilience. Revenu avec un traumatisme sonore traité de manière assez approximative, il n'a pas été jugé inapte pour autant et a été réaffecté une fois sa permission consommée. Sa permission pour le mariage de Chérie en 92 avait un drôle de goût, de fait, même si ses traits fatigués étaient tirés dans des sourires qu'on lui connaît bien — y'avait pourtant quelque chose de fragile, quand il se retrouvait seul le soir. Et ça a duré quelques années après ça, s'est finalement tassé une fois réinséré dans la vie civile, refaisant surface par intermittences. Encore une fois, l'ours a été un bel échappatoire, le travail aussi, la conduite à risque qui lui vidait la tête et l'épuisaient suffisamment. Ça n'a toujours été qu'une question de temps.

Comme ce troisième événement, d'abord marqué par l'avénement du sans-pif soumis à un binoclard au patronus cervidé (c'est juste ?), mais très tôt suivi par la disparition de Nate, Nate qui n'aurait pas dû partir si tôt, Nate qu'il a laissé partir. Dwight s'en est suffisamment voulu pour réagir comme un idiot, à rejeter la faute sur lui-même puis sur le premier du lot, Tommy, parce qu'il fallait bien trouver un autre coupable. Fracture marquée tant dans ses relations qu'à l'intérieur, Dwight s'est progressivement isolé, d'abord en quittant le Cercle 3 pour rétrograder 2, préférant se noyer dans ce qu'il faisait de mieux : travailler, et surtout, rouler.
Une question de temps.
C'était bien neuf ans avant que la nouvelle ne tombe, après un quiproquo désarmant, rageant, déchirant. Neuf ans passés à croire que c'était de sa faute, que plus rien ne serait comme avant, que la tombe de son frère vide allait encore la rester longtemps. Et là, plus vraiment. Le choc renvoie à la fois la honte et l'incompréhension, choc encore non digéré, parce qu'il faut bien parvenir à enterrer ses propres croyances et propres démons, maintenant qu'il a été prouvé qu'ils ne rimaient plus à rien.

Salade mixte » vit dans sa voiture et squatte de temps à autre chez Lance, son cercle étant ce qu'il est, il a (heureusement) toujours quelqu'un sur qui compter — déteste le café (ne le regarde pas comme ça Attia), l'odeur des petits pains grillés, faible manifeste pour les fraises ou les amandes, et tous les plats qui en dispensent — a apprit le langage des signes anglais pour communiquer au sein des Black Hands, pas de tout repos pour Brisbane cadet qui a tendance à baver son lot de mots par secondes — ne parle jamais de ses années d'engagement, sauf pour se vanter d'avoir survécu avec d'aussi maigres rations — sieste sacrée, sieste indispensable à l'entrée dans l'hiver, à raison de trois à quatre heures par jours disséminées çà et là (les micro-siestes de 10mn sont à prendre en compte aussi, avec vitesse d'endormissement médaillée d'or) — grandes capacités en métamorphose et en sorts de contrôle, le reste pas vraiment faut dire (pas assez intello, CQFD) ; faut croire qu'il préfère foncer dans le tas ou s'en occuper à la moldue : force est de constater que ça surprend toujours un peu — comme déjà mentionné, acouphènes permanents aux intensités oscillantes selon le degré de fatigue et l'environnement — si le règne animal est autant sa came que le règne mécanique, les limaces ou les grenouilles n'ont clairement pas leur place dans son cœur (en fait, les limaces lui filent littéralement la gerbe)(sans doute parce qu'il s'est rendu compte trop tard qu'il en a mangé une, une fois, habillé en ours)

grandes capacités aussi pour se casser des trucs, mais au moins, il a la tête dure — parlant de ça, il casse son GSM au moins deux fois par an, pour des raisons tout à fait légitimes et qui ne regardent que lui — tout le monde a parié sur le fait qu'il allait pécho l'examinatrice au permis de conduire, la légende raconte qu'un de ses frères a amassé plus de thunes qu'à n'importe quel autre pari — (il a le rot facile après manger, grand bien lui fasse, il a la décence de faire ça la bouche fermée) — paradoxe, mais il apprécie écouter de la musique et fort, mais uniquement quand c'est lui qui décide — Dwight a d'ailleurs foutu la honte à Chérie à son mariage en se levant précisément au moment où il ne fallait pas ; déjà qu'on l'y attendait pas, ils s'en souviendront longtemps (la vérité, c'est qu'il a eu honte aussi, il voulait juste se déplacer pour mieux entendre, l'acoustique étant ce qu'elle est) — très bon public pour les blagues de merde — fluent en anglais, comprend plutôt bien l'italien et l'espagnol si c'est parlé à vitesse humaine, des pauvres notions de gaélique irlandais, d'arabe et de français (c'est ça, d'avoir eu une copine d'outre-Manche), et un mot ou deux en russe histoire de se la péter en soirée, si mal prononcé que les natifs en frémiraient.

croit en Dieu, ou un truc qui y ressemble, n'est pas pratiquant (mamie le rationnerait si elle savait), mais éprouve un certain respect de la chose ; sa foi est laissée à sa seule discrétion et il a toujours été le premier à en douter, mais Dwight se rappelle d'avoir prié un soir en janvier 91 — qu'on le protège, lui et les siens, jusqu'à ce que ça se termine. Il a non seulement réchappé de peu à deux morts certaines durant le mois, mais en est revenu (presque) en entier… il n'en fallait pas plus pour qu'il canonise son collier dont la croix pend toujours à son cou — …

chrono:

Les coups contre tes énormes cages sont particulièrement lents et rythmés, à l'image de tes pas lourds sur lesquels s'accrochent parfois des feuilles humides. Cela fait bien vingt minutes que tu as quitté ta voiture, laissée à un endroit où on ne viendrait pas la chercher ; vingt minutes que tu as réussi à l'oublier, aussi, bien trop absorbé par ta promenade calculée. Le vent n'est pas très insistant et les nuages pas trop chargés, si bien que tu as l'occasion de profiter d'une bonne visibilité. La fraîcheur, tu la sens sur le bout du museau, sur tes coussinets aussi, mais tu la supportes comme tu supporterais de porter Leo sur ton dos. C'est l'odeur des baies qui t'attirent d'abord, celles que tu connais que trop bien, pour en avoir bouffé des tonnes sur ces territoires. Tu ne t'y appesantis pas trop, tentant alors de suivre le son de l'eau qui serpente naturellement non loin d'ici, par-dessus ces bourdonnements d'oreille qui ne te lâchent pas.

Tu croises même un sanglier et ses petits à quelques mètres de là, que tu ignores après avoir croisé son regard, bien aise d'être en si bon chemin et en si bonne compagnie (il fait bon à ton goût, et tu es bientôt arrivé à destination). Arrivé près du petit torrent d'eau glacée, tu le traverses nonchalamment et ressort non sans te secouer un peu sur les quelques mètres où tu te traînes, reniflant un peu l'air. La tête brune qui s'oriente dans la direction indiquée par ton sens le plus affûté, suivie par tout le tronc épais qui fait ta charpente. Elle est là-bas, et encore une fois, tu es en retard.

C'est que tu fais mine d'accélérer un peu le pas, quand cette pensée (un peu distortionnée par l'instinct, il faut l'avouer) te traverse. Quand tu l'aperçois, tu ralentis le pas déjà mal soutenu, te concentre sur un point central au milieu de ton crâne - visualise ton apparence que tu reprends cela aussitôt fait, tes jeans trempés jusqu'aux genoux alors que tu tires un peu ton épine dorsale pour reprendre tes habitudes de bipède. "Quoi ? Je suis en retard ?" le regard qu'elle te lance est accompagné d'un sourire en coin que vous vous partagez en l'instant, alors que tu remontes à sa hauteur. Si offense il y a eu, il semble être clair que cette dernière est enterrée au même titre qu'une dégaine propre - même tes mains sont humides du cours d'eau que tu as traversé il y a quelques minutes de ça, et tu les passes à peine sur tes cuisses pour t'en débarrasser. "Ça va que j'étais pas en train de crever, hein…" Aza tire le menton vers toi et tu lui prends le visage (il est brûlant, le sien) pour l'embrasser, bien peu regardant d'à quel point tu pouvais encore la salir. Tu sens ses bras presser sur ton dos, le sentiment d'être à ta place gagnant du terrain sous le plexus, si bien que…

Le claquement de portière te tire de tes songes comme réaspiré par réalité, une longue inspiration gonflant tes poumons alors que tu replaces machinalement une de tes mains sur le volant.

"Tu t'es encore endormi… — …non ?" c'est la seule chose que tu trouves à lui dire, alors qu'Azaël te tends un chocolat chaud ramené du coin de la rue où vous stationnez. Elle y a même balancé quelques sucreries près de l'allume-cigare, et tu lorgnes dessus comme si c'était devenu l'heure de t'empiffrer pour douze. "La moitié c'est pour toi. — Hein ? Tu bouffes autant, toi ?" tu ris du nez en te passant une paume sur l'œil, histoire de te tirer une bonne fois pour toute de ce rêve. Elle ne répond pas parce qu'elle a jugé bon de se brûler la langue avec son café (et tu vas devoir embrasser l'odeur de café après, alors que tu détestes ça — si c'est pas une preuve d'affection indéniable, ça, tu sais pas ce que c'est). "T'inquiètes j'ai l'artillerie lourde dans le coffre, si jamais tu crèves la dalle entre deux tournées." C'est que la journée était loin d'être terminée.