Summer is a curse (Seamus)

Seamus & Vanessa

Summer is a curse.

juillet 2007, Fawkes Learning Center

Elle n’a pas réussi à se poser, à se détendre, à arrêter de cogiter imaginant le pire comme le meilleur en guise de conclusion pour cette mission de grande envergure. Ça fait peut-être une semaine qu’elle fait les cent pas, qu’elle se ronge les ongles, qu’elle dort mal et qu’elle n’écoute d’une oreille distraite ce qu’on lui raconte parce qu’elle s’imagine le pire, visualise trente scénarios différents, sans qu’un seul ne soit satisfaisant à ses yeux. Chaque fois, il y en a au moins un dans lequel quelqu’un disparaît du paysage. Et ça lui fait peur, ça l’inquiète que ça puisse réellement se produire et impacter directement son quotidien. Même Mélinda n’a pas été capable de la distraire avec ses habituelles questions, est-ce qu’elle lui a seulement bien répondu ? Merlin, elle espère que oui ! Les inventaires ont été vu et revu, les kits de chacun minutieusement préparé en fonction de leurs compétences diverses. En théorie leur stock devrait être suffisant. Ils savent tous ce qui est attendu d’eux et qui pourra prendre en charge quel type de blessures au moment du retour. L’important c’est d’être efficace.

Ils sont prêts.

Ils vont assurer.

Ce n’est pas la première fois qu’ils doivent gérer la prise en charge sur un retour de mission aussi important.

Il y aura certainement quelques blessés graves dans le lot, il y en a toujours eu et il y en aura toujours sur des contextes d’intervention comme celui-ci. Mais ils vont gérer. C’est leur métier et ils tout va bien se passer. Ils savent ce qu’ils doivent faire. Elle se repasse ça en boucle. Tout va bien. Ils vont tous revenir. Un pansement ou deux, une potion pour les aider à dormir – encore que, certains sont facilement capturés par Morphée – et le tour serait joué. Mais ils vont revenir et une fois la vague passée, ils se retrouveront tous à la Tour comme à leur habitude, pour passer une bonne soirée, pour souffler parce qu’ils l’auront tous amplement mérité. Voilà, ce sera ça le plan auquel elle compte se tenir : soigner tous ceux qui lui tombent sous la main, rentrer prendre une douche bien chaude et aller trainer avec les autres dans une chambre ou dans le salon avec de quoi boire et manger n’importe quoi.

Et alors qu’elle s’assure que Mélinda sera bien capable de prendre en charge ses premiers patients en quasi-autonomie, les premiers éclats de voix se font entendre. Ils sont là. Le bal des blessés va commencer. Ils ont été avertis, tout le monde est amené à la Fawkes et on les dispatchera ensuite dans les différentes planques en fonction des disponibilités. Et alors qu’eux avaient imaginé un plan à peu près stable pour répartir les différents sorciers en zones de priorités, les revenants se posent simplement là où ils peuvent. Vanessa prend une grande inspiration. Ok. C’est pas grave. Ils vont s’en sortir quand même. Ils ne savent pas, ils n’auraient pas pu le savoir de toute façon. Elle scanne la foule, essayant de déterminer qui a besoin d’elle en priorité, mais c’est finalement un sorcier qui attire son regard. « Seamus ! » Elle l’interpelle, en reconnaissant son visage au milieu de la vague de visages, et lui fait signe d’approcher. « Viens, installe-toi là. Je vais t’examiner et si tout va bien, j’te libère dans la foulée. » Tout ira bien. Elle lui adresse un sourire qu'elle veut rassurant et alors que d’une main, elle tapote le tabouret en face d’elle, de l’autre elle fait léviter son propre sac de soins jusqu'à elle. «On a mis des trucs à grignoter et à boire là-bas, si jamais vous en avez besoin toi et les autres. » A première vue, il n’a pas l’air trop mal en point, il devrait pouvoir rejoindre sa planque d'ici quelques minutes. C’est plutôt bon signe, alors Vanessa se permet d’espérer qu’il en sera de même pour le reste des membres de son équipe. Pour toutes les autres équipes, en fait. « Ça va ? » Elle pose la question machinalement, il a l’air un peu sonné, alors elle se dit que ça a quand même dû bien secouer là-bas, sur l’île. « Je veux dire, t’as des douleurs particulières ? des blessures dont je dois m’occuper ? »

Et sans vraiment attendre la réponse, elle s’attaque à l’aide de sa baguette aux premières contusions qu’elle peut voir sur son visage.

summer is curse / vanessa

( en musique )

Complétement perdu, Seamus déposa Ginny, encore inconsciente sur un des lits de l’infirmerie. Autour de lui, il chercha ses amis désespérément, effrayé par l’idée d’apprendre leur mort. Il se sentait coupable, parce qu’il était relativement en forme par rapport aux autres, pourtant, il avait fièrement combattu et protégé ses amis. Debout au milieu de la foule, il sentait son cœur qui battait la chamade. Où était Lena, Dean, Cormac et tous les autres. Il n’osa pas bouger par peur de gêner, et par reflexe, il attrapa une cigarette dans sa poche pour la fumer. Pyro avait peur et il n’avait jamais su gérer ses craintes et ses doutes. Finalement, alors que son regard se perdait dans le vide, une voix l’appela. Il leva les yeux et regarda Vanessa, une amie proche de Dean. Son ventre se serra, comme s’il allait entendre une mauvaise nouvelle. Lorsqu’elle lui demanda de s’assoir pour l’ausculter, il accepta qu’elle n’en savait rien, sinon elle le lui aurait déjà dit.

Sans trop répondre, il s’exécuta et s’installa sur le tabouret indiqué. Il n’était pas vraiment blessé, juste une oreille qui bourdonnait depuis l’explosion et une joue légèrement brûlée par le feu provoqué par Marlon Travers. Il écoutait à peine la brune, toujours dans l’attente des autres, ceux pour qui il était revenu en Angleterre. Après un temps de latence évident, il répondit finalement à la question de la médicomage. « Ca va, je vais bien. » Il s’était déjà trouvé en meilleur santé, mais à l’heure actuelle sa vie n’était pas en danger, inutile de chouiner. Son esprit bouillonnait et sa main se faisait tremblante. « Vanessa… Où est Dean ? » Il aurait pu dire une bonne dizaine d’autres prénoms, mais de tous, c’était celui-ci qui lui venait en premier.

Il était parti avant lui, il devrait être ici. Pourtant, nulle part, il ne trouvait le visage de son ami. Il espérait une bonne nouvelle de la part de Vanessa, mais en voyant son visage, Seamus comprenait que le garçon n’était pas revenu. Le manoir avait déjà explosé, et le pire était envisageable. Son ventre se serra encore plus fort, il voulait y retourner, mais cela était impossible, pas maintenant. La liste des morts allaient arriver, il le savait, c’était toujours pareil. Ses anciens démons revenaient à la charge, lui qui était parti en France pour fuir les morts.

« Dis moi que tu as vu Dean. » Son ton n’était pas agressive, juste chargée de doutes. Peut-être que la brune ignorait l’explosion. Peut-être qu’elle pensait que le combat continuait dans le manoir. Il ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas savoir, mais il voulait une réponse. Naturellement, il se mordait la lèvre, avant de finalement repousser la main de la brune. Il ne voulait pas qu’on le soigne, il voulait revoir ses amis, sains et saufs.

(@dean thomas)

Seamus & Vanessa

Summer is a curse.

juillet 2007, Fawkes Learning Center

L’air préoccupé de Seamus ne lui échappe pas, c’est un truc qu’elle retrouve souvent chez les résistants à leur retour de mission. Il a dû se produire des choses qu’elle n’image même pas sur cette foutue île. Le portrait qu’on leur en avait fait était déjà loin d’être intéressant, mais la réalité à laquelle ils avaient dû être confronté devait être pire encore. Il doit certainement se rejouer le déroulement de la mission dans sa tête, imaginer un scénario différent peut-être aussi. C’est souvent le cas, alors ne s’en formalise pas. Pas plus qu’elle ne le fait lorsqu’il lui demande où est Dean. Le premier groupe vient d’arriver, elle ne l’a pas encore repéré au milieu de la foule, mais ça ne saurait tarder, non ? « Il doit être dans le coin. » Elle en est persuadée. Si Seamus est là, Dean ne devrait pas être très loin, après tout, ils étaient dans le même groupe donc ce serait logique.

D’un mouvement de la main, elle le contraint à tourner la tête dans sa direction, s’il joue les girouettes elle passera plus de temps sur son cas ce qui n’est pas souhaitable. « Dis-moi que tu as vu Dean. » Elle aimerait lui dire de se détendre, d’arrêter un instant de bouger qu’elle termine de lui désinfecter la joue, mais à la place elle arrête ses soins pour tenter de le rassurer. Un classique, chez elle. « Je ne l’ai pas vu, Seamus. Mais ne t’inquiète pas, il va arriver. » Sa réponse est toutefois moins assurée que la première fois, elle le sent et ne comprend pas bien pourquoi cela se produit. Pas plus qu’elle ne comprend la raison de l’agitation de l’homme face à elle ? Est-ce qu’il s’est produit quelque chose qui nécessiterait qu’elle s’inquiète ? Alors elle se reprend, récupère l’assurance qui avait manqué de lui échapper une poignée de secondes plus tôt. « Donne lui deux minutes, il est probablement en train d’aider quelqu’un. » C’était certainement ça, tout à fait le genre de Dean de se faire désirer. Elle-même rassurée, elle lui sourit avant de poursuivre son travail. « Et voilà, je vais te filer un pot de crème pour ta joue. Tu m’en mets une bonne couche le matin et une autre le soir et t’auras une peau de bébé en un rien de temps ! » qu’elle conclue. Simple et efficace. Elle peut donc dès à présent le libérer et enchainer avec les blessés suivants. D’un Accio, le pot lui arrive dans les mains et elle lui tend.

Sauf que Seamus ne bouge pas. Il est toujours là, face à elle, et il n’a pas l’air plus serein non plus. Ca va, d’ici quelques jours sa joue sera totalement remise. « Seamus, il s’est passé quelque chose ? » Est-ce qu’ils ont été séparés à un moment ? Si ce n’est que ça, il ne faut vraiment pas qu’il s’inquiète, Dean est plein de ressources.

summer is curse / vanessa

( en musique )

Sous le choc des événements, Seamus ne se contrôlait pas autant qu’il le voulait. Déboussolé et inquiet, il peinait à garder un souffle régulier, alors que la brune le soignait. Vanessa comptait parmi les rares médecins de l’ordre, dès lors, le groupe jugeait plus essentiel de la laisser en retrait. Pour autant, cela faisait déjà pas mal d'années qu’elle comptait parmi les phénix, et son expérience lui permettait parfaitement de comprendre à quoi ressemblait un champ de bataille. Naturellement, elle se voulait rassurante, d’autant plus qu’elle ne doutait pas un seul instant des capacités de Dean à se débrouiller tout seul. Cependant, malgré ses paroles pleines d’espoir, l’irlandais ne parvenait pas à se calmer, déjà torturé à l’idée que le pire soit arrivé.

« Faut que je retourne la bas… » Il le voulait sincèrement, seulement il savait que c’était inutile. Les murs du manoir avaient valsé, et seul un champ de ruine l’attendait sur l’île. De plus, les mangemorts devaient rôder en masse là-bas et seul, il ne donnait pas cher de sa peau. Incapable de prendre une décision, il resta un long moment le regard perdu, attendant qu’un miracle se produise. La brune l’extirpa de ses pensées. Visiblement, elle avait fini de le soigner, mais comprenait que quelque chose n’allait pas. Elle posa une question simple. Tellement simple qu’elle en devenait stupide. Seamus avait envie de lui répondre sur le ton de l’agacement, mais il savait qu’elle était amie avec Dean, si bien qu’il garda un minimum son calme. « Vanessa, tu sais dans quelle mission on était ? » La mission suicide. Ceux qui partaient sans savoir s’ils allaient revenir. Ils devaient faire exploser le manoir, coûte que coûte. Seamus, roi de l’explosion et résigné à jamais, avait accepté de s’y rendre, presque convaincu d’y rendre l’âme. Et pourtant, il respirait encore.

Il pourrait être heureux, seulement, il se demandait à quel prix il était en vie. L’idée de vivre sans son meilleur ami l’effrayait et lui donnait la gerbe. L’irlandais voulait crier, hurler, s’arracher la gorge, mais rien ne sortait. Il était condamné à accepter une fatalité qui pourrait surgir à n’importe quel moment. « Dean ne peut pas être au manoir, parce qu’il n’y a plus de manoir. » En partant, il avait échappé de peu au souffle de l’explosion et si quelqu’un se trouvait encore entre les mûrs de la bâtisse, alors il était mort. Impossible de résister à une violence pareille, si elle avait été là, elle saurait. « Alors vraiment, dis moi que tu l’as vu revenir ! » Son regard était plus sombre qu’auparavant, même si cela n’allait en rien changer la réponse.

Seulement, il voulait y croire. Seamus voulait entendre la brune lui annoncer qu’en fait, il était déjà rentré depuis un moment et qu’il aidait d’autres blessés. Parce que si cela n’était pas le cas, alors il avait abandonné son ami. Une idée qu’il ne pouvait supporter. Dans la panique, il avait attrapé le corps de Ginny pour la tirer d’une mort certaine et à ce moment précis, le groupe s'était divisé. La dernière fois qu’il avait vu le visage de son compère, il disparaissait à travers le sol.

(@dean thomas)

Seamus & Vanessa

Summer is a curse.

juillet 2007, Fawkes Learning Center

Quand il lui dit vouloir retourner sur l’île, elle sent ses épaules s’affaisser. Elle voit la détresse dans le regard du fugitif, elle la comprend plus ou moins même, mais elle ne peut pas le laisser repartir. « Vanessa, tu sais dans quelle mission on était ? » Elle hoche la tête, bien sûr qu’elle le sait. Dean a eu beau lui assurer que tout se passerait bien, qu’ils seraient tous de retour en un seul morceau, elle n’a pas pu s’empêcher d’en douter. Leur escouade était en charge de la pire partie de la mission. « Oui. » C’est tout ce qu’elle a répondre, parce qu’elle appréhende déjà la suite de la conversation. Il y a un petit nœud qui se forme au niveau de son estomac, le genre qui se crée quand un pressentiment vous saisi et pas un des bons. Mais la brunette fait le choix de l’ignorer, en tout cas tant qu’elle le peut encore, elle ne peut pas laisser cette appréhension prendre le dessus, pas là, pas maintenant. On compte sur elle. Et puis, Dean pouvait très bien se trouver quelque part dans le manoir comme elle venait de lui dire, non ?

« Dean ne peut pas être au manoir, parce qu’il n’y a plus de manoir. » Ses sourcils se froncent, sa tête s'incline légèrement sur la droite, comment ça il n’y a plus de man … Oh ! Sur l’île … Bon, ça fait toujours un endroit de moins à chercher, il doit être ailleurs. De toute façon, son colocataire est revenu. Il est quelque part dans les parages, entre ces murs, occupé à aider quelqu'un. « Alors vraiment, dis moi que tu l’as vu revenir ! » Elle aimerait pouvoir lui confirmer, lui dire qu’elle l’a aperçu, sauf que Seamus est parmi les premiers qu’elle a reconnu dans la foule de revenants. « Seamus, je .. » Je quoi ? Qu’est-ce qu’elle peut bien lui dire ? Rien de plus que ce qu’elle a déjà pu faire, hélas. « Ok. » Elle jette un coup d’œil autour d’elle, toujours pas de trace de Dean.

Alors elle se lève, il n’y a rien qu’elle puisse dire, mais elle peut faire quelque chose. Elle quitte son poste, convaincue qu’on pourra se passer de ses compétences quelques minutes, avec une nouvelle idée en tête. « Viens, on va le trouver. » Elle se lève, abandonne sur son siège le soin qu’elle lui destinait pour attraper sa main et l’entraîner et sa suite sans trop lui laisser le temps de discuter. « Mélinda, je reviens, tu gères cette zone ! » Un bref coup d’œil à celui qu’elle tient fermement. « On va le retrouver, il peut pas être bien loin de toute façon. » Il ne peut qu'être ici. Difficile à dire si elle cherche à se rassurer elle ou bien si c’est plutôt à lui qu’elle destine ces quelques mots. Ils sont tous partis ensemble, ils doivent revenir ensemble. C’est la règle. A moins que ça ne soit juste la sienne … Le nœud qu’elle a senti se former prend un peu plus de place et elle s’efforce de le réprimer. Tout va bien se passer. Ils franchissent une porte, laissant une partie du brouhaha derrière eux, pour rejoindre un autre espace. « Il-il était avec qui la dernière fois que tu l’as vu ? » Avec qui ils étaient déjà ? Merde … elle a oublié les noms ! C’est pas le moment d’oublier ce genre d’informations .. « Il était conscient quand vous avez été séparé au moins ? » Ça aiderait peut-être à cibler dans quel secteur de soins on avait pu emmener leur ami commun. Telle la girouette, elle tourne la tête à droite, à gauche, croise des regards tout en essayant de deviner où Dean aurait pu aller ou encore être amené.

Rester sur du factuel pour ne pas se laisser submerger par des émotions qui n’auront certainement pas lieu d’être. Il faut qu’elle reste concentrée, qu’elle fasse cette taire cette panique qui essaye de s’emparer d’elle.

summer is curse / vanessa

( en musique )

La détresse sur son visage était forte. Il paniquait et Vanessa commençait à comprendre la gravité de la situation. Leur ami était peut-être mort. Seamus se le refusait, alors il fallait chercher. S’il le fallait, il cherchera pendant des mois pour retrouver le brun. Par chance, la médicomage se proposa d’aider. Une présence qu’il accepta volontiers, conscient qu’à cet instant, il n’avait pas tous ses esprits. « Okay. » Dean lui avait déjà parlé de la jeune femme, à plusieurs reprises. Il avait vanté son calme et sa capacité à garder la tête froide. Des qualités qu’il ne possédait aucunement et qui ne pouvait qu’être favorable dans cette période d’incertitude insoutenable.

Sans demander son reste, il accompagna la plus âgée dans ses recherches. Du regard, il analysait chaque lit, chaque branquart et chaque chaise à la recherche d’une trace de son ami. Malheureusement, la seule chose qu’il trouvait, c’était le visage tuméfié des phénix, mais pas de son phénix. Le souffle court, il avait l’impression de tourner en rond. L’idée de découvrir la mort de son ami lui trottait dans la tête, tel un cauchemar vivant qui s’installait juste devant ses yeux. Noyé dans la peur, il avait une envie soudaine de gerber et comprenait qu’il ne voulait pas vivre sans son compère. Dean représentait beaucoup de choses pour lui. Cela faisait longtemps qu’il avait compris que cela dépassait le simple fait d’être amis. Il ne pouvait pas mettre de mot sur ce qu’il éprouvait pour l’autre, principalement parce qu’il l’ignorait. Seulement, une évidence restait, celle que sans Dean, la vie, sa vie perdait tout son sens.

Il n’était pas revenu au pays pour le voir mourir. S’il le pouvait, il donnerait sa vie pour son ami et de la part de Seamus, cela avait beaucoup de valeur. Loin d’être aussi courageux que les autres, il n’avait rien d’un héros. Seulement pour Thomas, il le pouvait. Dans la foule, il ne parvenait pas retrouver son ami, et Vanessa restait tout aussi bredouille. Tout en restant calme, du moins autant qu’elle le pouvait, Vanessa l’interrogeait sur les circonstances de leur séparation. Persuadé de sa bienveillance, l’irlandais essaya de se remémorer le dernier regard échangé avec son camarade de toujours. « Non, la dernière fois que je l’ai vu, il a traversé le parquet pour atterrir à l’étage du dessous. » Dans d’autres circonstances, Seamus aurait sauté son duo, sans aucune hésitation. Seulement, la vie en avait décidé autrement et c’était depuis ce moment-là qu'il avait perdu la trace de Dean. « Oui, il était conscient, mais après il s’est passé un moment. Je m’occupais de Ginny et Ruben… » Entre la chute du sol et l’arrivée de Seamus à l’infirmerie, il s’était écoulé un long moment et bien des batailles. Tout avait pu arriver, cela ne faisait aucun doute.

Plus le temps passait, plus il peinait à trouver son souffle. Sa tête tournait et son cœur tambourinait dans sa poitrine. Il se sentait mal, et commençait à perdre la raison. Son esprit divaguait. Désespéré, il commença à chercher dans des endroits improbables où le corps longiligne de Dean ne pouvait passer. « Dean ?! » Il aurait voulu crier, mais sa voix resta étouffée au fond de sa gorge. Son ami n’était pas là, il se faisait une raison, sans quoi, il ne se cacherait pas d’eux. Défaitiste, Seamus réalisait à quel point son ami lui manquait et surtout, regrettait de ne pas avoir pu lui dire à quel point il aurait voulu que les choses se passent autrement.

(@dean thomas)

Seamus & Vanessa

Summer is a curse.

juillet 2007, Fawkes Learning Center

Elle essaye. Vraiment, elle fait de son mieux pour rester concentrée sur la tâche dans laquelle ils se sont lancés. Retrouver Dean. Ils doivent y arriver, parce qu’elle se connait suffisamment bien pour savoir qu’avec toute la fatigue et le stress accumulés ces derniers temps, s’ils ne mettent pas la main sur Dean, elle va craquer. La petite voix à son oreille lui souffle qu’elle sait déjà que c’est inutile de dépenser de l’énergie dans cette mission, lui murmure qu’elle ferait mieux de tout abandonner tout de suite. Mais elle refuse. Pas tant qu’elle peut encore y croire, ce qu’elle pourrait se permettre de faire avec les détails que Seamus. « Non, la dernière fois que je l’ai vu, il a traversé le parquet pour atterrir à l’étage du dessous. » Sauf que ce genre de détail ne l’aide en rien. Sa respiration se bloque une fraction de seconde alors qu’elle visualise trop bien la scène dans sa tête. Traverser le parquet. Elle pourrait presque entendre le craquement du bois, l’effondrement de la structure du sol sur le niveau inférieur, les os qui se brisent, à force de regarder trop de films dans lesquels les personnages sont soumis à ce genre de chute, elle a capturé des images et des sons bien trop précis. Il y a même souvent du sang. Des morts, aussi, parce que le parquet ne fait jamais que s’ouvrir comme une porte d’ascenseur, il laisse ceux qui s’engouffrent dans la brèche emporter dans leur chute tout un tas de gravats et d’objets. Et à cet instant, c’est comme ça qu’elle imagine Dean, des plaies un peu partout, enseveli sous des morceaux de planchers et de débris de toute sorte. « Oui, il était conscient, » Il lui faudra bien une grande inspiration et un rapide battement des cils pour dissiper les larmes qui menaçaient de percer. Ok … il était conscient la dernière fois que lui et Dean se sont vus, quatre mots qui la rassure, enfin jusqu’à ce qu’il ne termine sa phrase ... Cette dernière information tourne en boucle comme un vieux disque rayé.Il l’avait perdu. Il l’avait vu. Savait où il était. Et n’avait pas cherché à en savoir plus.

« Dean ?! »

Seamus continue à l’appeler, elle le voit regarder n’importe où et dans un autre contexte, avec un enjeu bien différent de celui-là, elle aurait pu en rire. Elle en aurait bien besoin de cette légèreté. Mais elle n’y a pas droit parce que Seamus n’a pas pris la peine de s’inquiéter davantage pour son ami. Non, en fait c’est pire que ça : Il l’avait vu tomber, passer à travers le plancher du manoir et avait préféré s’occuper de deux autres résistants qui devaient certainement très bien se porter, eux.

« Arrête… » On ne saurait dire si c’est un ordre ou une demande tant le ton est bas et manque d’assurance. Et vu le monde dans l’espace où ils se trouvent, l’irlandais n’a probablement rien entendu. Dean n’est pas là. Ils ont fait tout le tour du rez-de-chaussée où les blessés devaient être amenés. S’ils ne l’ont pas déjà trouvé c’est parce qu’il n’est pas là. Il n’est pas revenu. On ne l’a pas ramené. Ils ne l’ont pas ramené. « Arrête, ça sert à rien. » Chaque syllabe lui brise un peu plus le cœur, pour finalement l’ancrer dans une réalité difficile à accepter.

La petite voix se réjouit, elle a gagné. Quant au nœud qui s'était crée un peu plus tôt au niveau de son estomac, il continue de grossir.

Mais elle attend qu’il la regarde, qu’il lui fasse face et qu’elle soit en mesure de parler à nouveau pour poser la première question qui vient faire écho à ses pensées. La première pique. « Pou-pourquoi t’as pas été le chercher ? » Pourquoi l’avoir simplement regarder tomber sans tenter de le rattraper ou être allé le chercher ? Pourquoi ? Ils ne devaient pas compter les uns sur les autres ? Ce n’est pas ce que font des coéquipiers lors d’une mission ? Ce n’est pas ce que sont supposés faire des amis ? Sa main vient se perdre dans ses cheveux avant de retomber dans le vide. Elle ne comprend pas. Comment ça a pu arriver ? Dean était – non, est. Il l’est toujours, pourquoi en parler au passé - son meilleur ami, même lorsque Seamus était parti lui n’avait jamais cessé de le considérer comme tel. En tant que tel, il aurait dû se précipiter pour le sauver. « Il est tombé, il s’est probablement blessé et toi, toi, t’as pas été le chercher … » Elle ne saurait dire si elle est plus déçue, en colère ou triste, chaque émotion essaye de prendre le dessus pour les autres sans y parvenir, et elle sait que la maigre barrière qu’elle avait érigée un peu plus tôt ne va pas tarder à céder. Elle n'est définitivement pas assez forte pour continuer à la faire tenir. « Mais à quoi tu pensais ? » Des imprévus dans les missions de ce genre, il y en a toujours, ça fait partie du jeu, c'est dans les petites lignes du contrat, elle peut le comprendre, l'envisager. Mais ça ? Abandonner quelqu'un ? Non, ça, elle ne peut pas l'accepter.

C’est trop.
Ça fait trop de choses à contenir dans son état.

summer is curse / vanessa

( en musique )

Les recherches ne menaient à rien. Aucune trace de Dean et plus les minutes passaient, moins ils avaient de chance de le trouver. Une évidence qui faisait froid dans le dos. L’irlandais ne voulait pas baisser les bras. Il ne pouvait pas arrêter, parce que cela reviendrait à accepter le pire. Désespérément, il continuait de déambuler à la recherche de l’autre, avant de remarquer la résignation de la brune. Elle lui priait d’arrêter. Vanessa rendait les armes, visiblement perturbée. La brune soulignait que ces recherches étaient peine perdue, mais il ne comprenait pas. Quelques minutes avant, elle le tirait dans la mêlé avec espoir et maintenant, elle le blâmait d’insister. Seamus ne comprenait pas ce revirement de situation, pour autant, il comprenait qu’elle se sentait mal face à la perte potentielle d’un ami. « Si ça sert ! » Il essayait de tout son cœur de la remotiver. De lui insuffler la même énergie qu’elle lui avait donné. Finalement, Vanessa le rejeta en bloc.

Derrière la question de la brune, Seamus comprenait les reproches. Choqué, il s’immobilisa, les bras tombant. Comment pouvait-elle lui demander ça ? Pensait-elle qui avait abandonné son meilleur ami ? La question lui faisait froid dans le dos. « Je… Je… » Plus que surpris par la réaction de l’autre, il bégaya bêtement, incapable de trouver les bons mots. La situation aurait pu s’arrêter là, mais visiblement la plus âgée avait d’autres choses à dire. Chaque mot prononcé par la brune lui retournait l’estomac. Au pied du mur, il se sentait acculé par la situation. Il trouvait ces reproches injustes. Pour lui, c’était la remarque de trop. « A quoi je pensais ? Pardon, mais tu te fous de ma gueule ? » Depuis son retour en Angleterre, Seamus s’était confronté à la véhémence de beaucoup. La plupart, même ceux qui ne lui avaient jamais adressé la parole, s'étaient autorisés à lui faire la morale, à le critiquer et lui faire comprendre que pour être de nouveau considéré comme un membre, il devait faire ses preuves. De nature impulsive, l’irlandais avait fait preuve de mesure, acceptant sans rechigner cette amertume. Seulement, après un an de résignation, il estimait largement avoir donné de sa personne pour le groupe et en revenant de sa mission suicide, il aurait aimé un peu plus de considération.

Dans le manoir, il n’avait pas hésité à se mettre en danger pour ses amis. Il avait ramené Ginny et Ruben au bercail, mais visiblement, même ça, ne suffisait pas. « En fait, vous vous foutez tous de ma gueule ? » La colère montait en lui. Il se sentait injustement traité et pour la première fois depuis son retour, il laissait son impulsivité parler. Pour lui, tout ça été trop et il en avait marre qu’on le traite comme un chien. « C’est tellement facile de venir me cracher à la gueule. Seamus le déserteur, Seamus le lâche, Seamus le peureux ! » Sa voix portait un peu trop. Quelques membres de l’Ordre se tournaient vers eux, curieux de savoir pourquoi ses deux personnes pouvaient bien se disputer.

En roue libre, Pyro ne les calculait pas. Il se moquait bien de savoir ce qu’ils pouvaient penser de lui. De toute manière, il avait accepté que personne ne l’appréciait, excepté Elena, Lee et Cormac. S’ils voulaient le critiquer, au moins, il allait leur donner une raison. « Pourquoi tu parles en fait ? Je te rappelle que pendant qu’on risque nos vies, toi tu restes au chaud à l’arrière ? » Son ton était agressif. Son accent ressortait plus que jamais. Il ne pensait pas que Vanessa était une lâche, seulement il trouvait ça trop facile de faire de tels commentaires. « Tu n’étais même pas là, tu n’as pas la moindre idée ce qui s’est passé là bas, mais tu viens m’accuser d’avoir abandonné mon meilleur ami ?! » Il exposait les faits. Pour lui, il avait raison de lui parler ainsi. Elle méritait que quelqu’un la remette en place. Certains à l’Ordre commençait sérieusement à prendre la confiance. Se faire juger en permanence était déjà compliqué à vivre, mais entendre quelqu’un remettre en question sa loyauté envers Dean, c’était trop.

« Ca va ?! Tu te sens pas trop hypocrite ? Aux dernières nouvelles, tu as laissé ton ami partir pour une mission suicide, alors fait pas trop de remarques. » S’il était coupable de la situation, alors tous les autres l’étaient aussi. Lui avait pris les armes. Lui avait signé pour une mission suicide. Qui pouvait lui faire le moindre reproche ? Certes, il n’avait jamais brillé par son courage depuis Poudlard. Il n’était peut-être pas Neville ou Hermione, mais aujourd’hui, il avait prouvé qu’il pouvait se mettre en danger pour la cause. « Tu es vraiment conne ! Bien sûr que j’ai voulu l’aider, mais je devais m’occuper de Ginny qui était inconsciente et de Ruben qui n’a pas de pouvoirs magiques ! Putain, je vois même pas pourquoi je me justifie ! » Hors de lui, il frappa avec son pied une chaise qui traînait à côté de lui. Il peinait à se canaliser et quelques murmures autour d’eux commençaient à se faire entendre. Seamus en avait marre de tout ça. La seule chose qu’il voulait, c’était retrouver son ami et arrêter de devoir se justifier d’exister.

(@vanessa devon)

Seamus & Vanessa

Summer is a curse.

tw : Vanessa est une horrible personne ..Oubliez pas qu'elle a pas eu assez de sommeil et qu'elle était pas bien pour ses copains qui partaient en mission.

juillet 2007, Fawkes Learning Center

Exploser ou s’effondrer.

Son esprit ne lui laisse pas entrevoir beaucoup d’autres options, la première pique qu’elle lance contraste avec sa douceur et son calme habituels et la pousse définitivement vers l’explosion. Les larmes attendront un peu avant de pouvoir se montrer, d’abord, elle a des choses à dire. La question qu’il lui renvoie n’est pas beaucoup mieux que la sienne. Alors elle y répond avec le même ton, la même énergie, à croire que la fatigue qui la ronge a décidé de s’effacer un peu pour lui laisser le loisir de vider son sac.

« Mais tu t’attendais à quoi, Seamus, au juste ? T’espérais sincèrement qu’ils allaient tous t’attendre et t’accueillir à bras ouverts après ce que tu leur as fait ? Redescends mon gars. »

Présenté ainsi, une oreille non avisée pourrait croire à un geste terrible de sa part – ce qui ne serait pas totalement faux. Il les avait tous lâchement abandonné pour aller vivre sa meilleure vie en France, pour finalement revenir la bouche en cœur. Elle s’apprête à enchainer, à lui expliquer combien ça a pu être compliqué pour Dean notamment, mais il est plus rapide qu’elle. Et il a visiblement autant de choses qu’elle sinon plus à dire. « Pourquoi tu parles en fait ? Je te rappelle que pendant qu’on risque nos vies, toi tu restes au chaud à l’arrière ? » Elle ouvre la bouche pour la refermer presque aussitôt, les dents serrées. Il marque un point. Vanessa ne sort que trop rarement sur des missions de grande envergure. Son truc à elle, c’est de s’occuper de ceux qui y vont, de s’assurer que peu importe ce qui leur est arrivé, ils repartiront en état. Elle n’est pas taillée pour ce genre d’aventures, elle le sait. Mais il croit quoi au juste ? Que parce qu’ils ne sont pas sur le terrain à éviter les sorts, qu’ils se tournent les pouces en attendant qu’ils soient de retour ? « Ca va ?! Tu te sens pas trop hypocrite ? Aux dernières nouvelles, tu as laissé ton ami partir pour une mission suicide, alors fait pas trop de remarques. » Oh des remarques elle pourrait en faire, et pendant un long moment. Il ne sait visiblement pas de quoi il parle. Cet engagement dans la mission, ils en ont longuement parlé tous les trois : Dean, Raheem et elle. Si ça n’avait tenu qu’à elle, aucun des deux n’y serait allé, parce qu’elle craignait trop – et à juste titre à en juger par la conversation actuelle – que leur trio se retrouve amputé d’un membre. Mais Dean avait insisté, beaucoup, Raheem un tout petit peu moins, alors elle avait fini par hausser les épaules en lâchant un « t’as plutôt intérêt à revenir » ou quelque chose s’en approchant, le cœur serré. Alors oui, elle l’avait laissé partir mais parce qu’il l’avait bien voulu. Parce qu’il était sûr de rentrer pour leur prochaine soirée films. Mais non, elle ne se considère pas comme hypocrite. Egoïste à la rigueur d’avoir voulu empêcher Dean de s’embarquer dans cette mission, oui, mais pas autre chose.

« Tu es vraiment conne ! » Nouvelle qualification qu’elle refuse qu’on lui attribue. Si elle avait été plus proche, elle sait que sa main serait allée frapper la joue de Seamus. On ne l’a que rarement insultée ces dernières années et celle-ci lui fait autant d’effet que s’il avait traitée de Sang-de-Bourbe. C’est une douche froide, sur un tas de braises encore chaudes. La combinaison n’est assurément pas la bonne. « Bien sûr que j’ai voulu l’aider, » Et quelle efficacité ... on en voit clairement le résultat, qu'elle aurait voulu ajouter à la suite. « mais je devais m’occuper de Ginny qui était inconsciente et de Ruben qui n’a pas de pouvoirs magiques ! Putain, je vois même pas pourquoi je me justifie ! » Ginny inconsciente et Ruben sans magie, la belle affaire. Il ne pouvait pas confier la fille Weasley à Ruben et faire preuve d’un semblant d’intelligence en allant voir comment allait Dean ? en vérifiant au moins qu’il n’était pas mort dans sa chute ? « Si tu te justifies c’est que clairement t’as pas la conscience tranquille ! » Seule explication logique qui s’impose à elle. S’il avait eu la conscience tranquille, il ne serait pas comme ça avec elle. « A aucun moment tu t’es dit que peut-être la chose à faire c’était d’y retourner, d’aller le chercher ? » Elle a déjà oublié que ce sont parmi les premiers mots qu'il a prononcé quand elle l'a pris en charge. Oui, d’accord, il avait peut-être eu sur le moment d’autres priorités à gérer, mais ensuite ?? Il s’était sagement installé à bord du Tempest pour profiter de la croisière de retour en espérant que son meilleur ami serait quelque part à bord ? S’il considère qu’elle se tourne les pouces en attendant, elle l’imagine parfaitement en avoir fait autant sur le bateau. « Va falloir que tu trouves mieux quand t’expliqueras aux autres pourquoi Dean n’est pas là. J’espère que t’auras de meilleurs arguments.» Elle parle sans réfléchir, les mots sortent et elle ne les entend que de loin. Plus tard, peut-être, qu’elle regrettera de s’être autant emportée, mais là, elle est bien incapable d’avoir ce recul sur la situation. « T’as fait un choix, Seamus et c’est un putain de mauvais choix. T’as condamné Dean, félicitations. » Elle enfonce le couteau dans la plaie déjà bien ouverte, et regretterait presque ses propres paroles si elle ne les pensait pas un minimum quand même. « J’espèce que t’arriveras à vivre avec. »

Si on ne la voit que très rarement s’emporter, c’est parce qu’il y a une raison …

summer is curse / vanessa

( en musique )

Si tu te justifies c’est que clairement t’as pas la conscience tranquille !. Seamus hallucinait. Vanessa envoyait des répliques dignes d’une adolescente en crise et visiblement, elle était bien décidée à lui faire porter le chapeau. L’irlandais ne comprenait pas cette haine et même avec un peu d’empathie, il ne voyait pas ce qu’il avait pu faire qui méritait cette méchanceté. Sur son visage on lisait aisément sa tristesse et son désarroi face à l’absence de son ami, alors pourquoi l’agresser et l’accuser d’un défaut d’amitié. Plus la brune déblatérerait de conneries, plus il serrait les poings. Si ce n’était pas une femme qui se tenait devant lui, cela ferait un moment qu’il lui aurait collé une droite, histoire de lui remettre les idées en place. « En plus d’être conne, tu es sourde visiblement. » Le simple fait qu’elle puisse lui reprocher la première idée qu’il avait eu en revenant ici confirmait qu’elle nageait en plein délire. Il réalisait à quel point Vanessa perdait la tête, et l’espace d’un instant, il éprouvait même un peu de compassion pour elle.

Vanessa, tout comme lui, était terrifiée par la mort potentielle de Dean. Au lieu de se lancer des répliques sanglantes, ils feraient mieux de se soutenir l’un et l’autre. Seamus aurait peut-être pu arrêter le massacre à ce moment précis, dans un élan de conscience et de maturité. Seulement, la médicomage ne s’arrêtait pas et frappait chaque fois plus fort. Ces paroles n’avaient pas vraiment de sens, mais blessaient le plus jeune qui se sentait accablé par de la méchanceté absolument gratuite. Tout feu, tout flamme, Pyro retourna dans sa colère et s’empressa de remettre l’autre à sa place. « Mais tu es une tarée, vraiment. » Pourquoi devrait-il se justifier ? Pourquoi avait-il condamné son meilleur ami ? Elle perdait la raison, la sorcière, et il fallait la raisonner avec force. Par chance, Seamus excellait pour foncer dans le tas. « Tu ne me connais pas, tu ne connais pas mon amitié avec Dean. C’est ton pote depuis quand ? Arrête de jouer la meuf parfaite. » Il connaissait le brun depuis infiniment plus longtemps que la plupart des gens. Ils avaient partagé plus de la moitié de leur vie, et se connaissaient comme des frères. Depuis trop longtemps, les autres estimaient qu’ils avaient le droit de se mêler de leurs embrouilles. Seamus était fatigué d’entendre les commentaires de chacun. Ils ne connaissaient pas le lien qui les unissait. Pour lui, il était temps de leur faire comprendre que leur avis, ils pouvaient se torcher avec.

L’irlandais n’avait jamais douté de son amitié pour Dean. Ce fait, beaucoup semblaient le remettre en question et très honnêtement, il leur chiait au visage. A critiquer les autres, ils oubliaient de balayer devant leur porte. « J’ai condamné Dean ?! Et toi tu faisais quoi pendant ce temps ? » C’était facile de faire la morale aux autres, mais beaucoup moins d’accepter ses torts. Tout le monde s’était empressé de souligner ceux de Seamus, mais maintenant, il allait leur exposer pourquoi ils étaient une bande hypocrites. « Moi je donnerais ma vie pour Dean, pendant que toi tu te caches loin des problèmes ! Tout ce que tu sais faire, c’est des ouin-ouin quand tu apprends que la guerre c’est violent. » Des gens mourraient tous les jours au combat. Une évidence qu’il avait eu du mal à accepter. S’il était parti en France, ce n’était pas pour s'offrir des vacances, mais simplement pour ne pas craquer et faire une erreur fatale. Pendant des mois, il avait marché dans les rangs de l’Ordre avec une seule envie : mourir. A son retour, les gens l’avaient pointé du doigt, critiqué et hurlé dessus, mais combien lui avait demandé les raisons de son départ ?

Il avait accepté la rancune des autres. Il avait réfléchi à ses actions. Aujourd’hui, il était bien plus mature qu’avant, mais cela ne l’empêchait pas de réagir face à temps de méchanceté. « Rejette tes remords sur les autres si ça te fais plaisir, mais tu n’es rien d’autre qu’une lâche et une sale harpie. » Vanessa préférait accuser les autres pour les horreurs qui se passaient, mais s’il était coupable, elle l’était tout autant. « Puis honnêtement, j’en ai rien à foutre de ce que tu penses de moi. Par rapport à moi, tu n’es personne pour Dean. Moi je veux retrouver mon ami, toi tu veux trouver un coupable. » Ca, c’était pas gentil. Il le savait, mais n’en avait rien à faire. Il était Seamus Finnigan, pas Professeur Quirell.

(@vanessa devon)

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