octobre 2007, Wizard London Paris a besoin de se défouler aujourd'hui. Elle a presque l'impression de vibrer, tout son être attendant désespérément un peu d'action. Cela fait plusieurs jours qu'elle n'a pas dormi, enchaînant les doses de Somnis et de Spitfire pour ne surtout pas rester sobre une seule seconde. Elle est comme une bombe prête à exploser à tout moment, incapable de rester immobile plus de cinq secondes.

Cela fait également plusieurs jours qu'elle n'est pas rentré chez elle, squattant à droite à gauche parce qu'elle ne supporterait pas de se retrouver seule avec ses pensées. Elle passe donc chez Harper, chez Dorian, et chez n'importe qui d'autre qui pourra lui tenir compagnie, la distraire, et surtout l'empêcher de penser à Zanjin.

Son premier réflexe quand elle décide justement de partir de chez Dorian, est d'aller au Dancing Phoenix mais il est encore tôt, le club n'est pas ouvert et à part trainer dans les pattes de tout le monde et de les saouler, elle n'a pas grand à faire pour s'occuper. Alors elle se vautre sur un des canapés et fouille dans son petit carnet noir pour voir où en sont ses comptes. Depuis son retour, il y a un bordel sans nom dans ses affaires. Chacun de ses clients a dû être redistribué pour pouvoir garder le réseaux à flot et voilà maintenant prêt d'un mois que Paris rame pour tout récupérer et remettre en place. Elle voit enfin le bout du tunnel, tout ses réguliers heureux de la retrouver (à part Lux, que Paris n'a toujours pas revu, barrée au Japon pour un voyage d'affaire si elle doit en croire la rumeur. Tant mieux. Vu l'état dans lequel elle se trouve, elle doute qu'un rendez-vous avec elle se terminerait bien.)

En regardant sa dernière liste de mise à jour, Paris remarque quelque chose d'étrange, un manquement de paiement qui ne semble pas nouveau. Elle se redresse alors immédiatement et tourne rapidement les pages pour vérifier mais non, elle ne se trompe pas. Un sourire étire alors ses lèvres et elle bondit sur ses pieds, ayant trouvé la parfaite occupation pour ce début de journée.

Louis Scamander. Paris se souvient parfaitement de lui. Un de ses clients les plus fidèles, qui n'a pas tardé à rejoindre la liste des "plus que client". Il était l'un des rares a pouvoir tenir la distance avec Paris avant qu'il ne disparaisse du jour au lendemain. Mort, apparement tué par un groupe de fugitif, et laissant derrière lui une bonne grosse ardoise. Paris avait prévenu Zanjin, pensait qu'il avait pu s'en occuper mais avec tout ce qu'il s'était passé en un an... L'ardoise est toujours là, noté soigneusement sur les pages du petit carnet noir de Paris. Elle fouille alors dans ses autres notes, le compte-rendu des dogs s'étant occupé de ses clients en son absence et remarque une adresse écrite en rouge à la va-vite et entouré trois fois.

R. Scam - sister.

Heureusement pour Paris, l'adresse n'est pas très loin alors elle s'y rend à pied, vêtue de son plus beau manteau de fourrure, le vert la rendant visible aux yeux de tous au milieu de la grisaille automnale londonienne. Elle toque avec ferveur, des petits coups secs et rapides pour bien signaler l'importance de sa visite et, quand la dénommée R. Scam ouvre la porte, Paris n'attend même pas qu'on l'invite, pousse à travers elle pour passer et se plante au milieu de son salon, comme si c'était normal.

"R. Scam, je suppose ?" Paris demande sans lui laisser le temps de faire ou dire quoi que ce soit. "R, c'est pour quoi ? Ronnie ? Rosie ? Mince, j'arrive plus à me rappeler s'il m'a déjà parlé de toi... Foutu mémoire," elle ajoute en pouffant et en frappant son front d'une main. "Enfin, c'est pas grave, on va avoir tout le temps pour apprendre à nous connaître toutes les deux. Tu veux bien me servir un petit truc à boire ? Je viens parler de ton frangin."

La proposition lui avait été faite à la fin de l’été et jusqu’à ce qu’elle ne reçoive une relance, Rowan avait totalement oublié le premier courrier, bien trop préoccupée avec sa promotion. Trop soucieuse de bien faire et d’être bien vue.

Un livre …

Un livre, signé de son nom. Un livre sur elle. Il faudrait qu’elle y parle de son frère, bien sûr, c’était l’élément indispensable pour que le projet se fasse, mais un livre ! Elle ne pensait pas un jour pouvoir ajouter cette ligne sur son CV, c’était inespéré. Alors, elle y parlerait volontiers de la perte terrible que la disparition de Louis avait été. Elle expliquerait également comment grâce au soutien de la communauté magique, elle était parvenue à garder le cap et à s’en sortir. Elle allait pouvoir continuer d’exister à travers les pages d’un livre. C’était merveilleux, non ? L’idée est trop belle pour qu’elle ne parte à la poubelle, trop tentante pour qu’elle puisse se permette de la décliner, alors elle avait fini par répondre la semaine dernière qu’elle serait ravie de collaborer sur ce projet. Et depuis, elle épluche les albums photo de sa famille, elle les a tous récupéré chez ses parents. Parce que oui, il faudra ajouter des photos à ce livre ! Les gens aiment les photos, les moments attendrissants ça parle toujours, ça réveille quelque chose dans leur cœur, ça appelle la sympathie. Et elle a toujours avancé avec la sympathie des autres. Et elle a commencé à réfléchir aux éléments qu’il faudrait absolument inclure dans la trame. Il y aurait des incontournables, il fallait donc qu’elle soit sûre de n’en manquer aucun.

Sur la table du séjour, elle a donc éparpillé les plus mignonnes. Celle d’elle, celles de son frère, celles où ils sont tous les deux, quelques photos avec leurs parents aussi. Une époque qui lui manque parfois, à ce moment-là, tout allait bien entre eux. Des chamailleries comme dans toutes les fratries, mais ça allait. Quelques notes griffonnées sur un carnet, des idées de phrases qui sonnent bien à ses oreilles. Elle s’apprêtait justement à y ajouter une nouvelle ligne lorsque des coups rapides sont donnés à sa porte d’entrée. « J’arrive, une seconde !» Elle repousse la chaise et rejoint l’entrée de l’appartement.

On ne lui laisse pas le temps de prononcer un mot. Une espèce de sapin de noël ambulant la pousse et se fraye chez elle. La journaliste la suit, qu’est-ce qu’il y a d’autre à faire dans ce cas-là ? Elle n’a même pas sa baguette qui repose sur la table. L’autre la dévisage, elle en fait de même. Principe d’égalité. Il s’avère que le sapin vert est en réalité une femme. Brune, à peu près son âge – quoi que, peut-être un peu plus jeune, avec un style vestimentaire pour le moins douteux. "R. Scam, je suppose ?" Elle fronce les sourcils, qu’est-ce que c’est que ça encore ? On ne prend même plus la peine de prononcer le nom des gens de manière complète ? « R, c'est pour quoi ? Ronnie ? Rosie ? Mince, j'arrive plus à me rappeler s'il m'a déjà parlé de toi... Foutu mémoire » Et elle rigole. Rowan ne voit pas l’humour s’il y en a. Et puis c’est qui ce il ? Zabini ? Rizwan ? Ce mec de la production qu’elle a vaguement fréquenté y a quelques temps ? Elle ne ressemble pourtant pas au genre de fréquentations qu’ils peuvent avoir. "Enfin, c'est pas grave, on va avoir tout le temps pour apprendre à nous connaître toutes les deux. Tu veux bien me servir un petit truc à boire ? » Elle ne manque pas de culot ! A boire ? Elle veut pas qu’elle lui fasse un sandwich en plus ? « Je viens parler de ton frangin." Et elle s'arrête là dessus. Louis. Elle lui parle de Louis. Et cette simple phrase coupe Rowan dans son élan. Il lui faut d’ailleurs bien quelques secondes pour reprendre un peu d’aplomb et trouver comment répondre à ça. « Ecoute, je sais pas d’où tu sors ou encore ce que tu veux à mon frère, mais il nous a quitté. » Elle a pas lu la presse ? Vu les interviews qu’elle a données ? Tout le monde est au courant. « Et je crois que tu vas faire pareil, hein. J’ai autre chose à faire que de parler avec, avec qui d’ailleurs ? t’es qui ? son ex ? »  Petite grimace, il avait vraiment des goûts bien particuliers, son frangin … Oh peu importe dans le fond qui elle est, mais elle ne restera pas une minute de plus chez elle. « La porte, c’est par là-bas. » De sa main, elle lui montre le petit couloir qu'elles viennent d'emprunter.

"Ecoute, je sais pas d’où tu sors ou encore ce que tu veux à mon frère, mais il nous a quitté. Et je crois que tu vas faire pareil, hein. J’ai autre chose à faire que de parler avec, avec qui d’ailleurs ? t’es qui ? son ex ?" Cette remarque fait sourire Paris de plus belle. C'est mignon que Rowan puisse voir Paris comme ça, dans toute sa splendeur et penser que son frère et elle aient pu former un couple, que Paris ait pu former un couple avec quelqu'un.

"La porte, c’est par là-bas." "Et le canapé est ici," Paris répond en s'asseyant, les jambes tendus devant elle, croisées au niveau des chevilles, ses talons posés sur la table basse. "Merci chérie, je visiterai plus tard." Elle examine un peu sa manucure en ajoutant. "Je vais prendre ce verre maintenant, si tu veux bien. Comme ça après on pourra parler de Louis. Sa mort m'a beaucoup touchée," elle dit le ton las, comme si elle discutait de meubles en rotin. "On était très heureux tous les deux. Lou... Petit ange parti trop tôt," elle conclut en levant les yeux au ciel et en faisant mine de sécher des larmes qui n'existent pas.

Elle ne sait pas vraiment ce que sait R. Scam sur son frère. Paris a du mal à croire à cette histoire de rebelles et R. Scam ne doit pas vraiment être dupe non plus. Qu'est ce que les rebelles auraient pu vouloir de lui ? Il était sympa, certes, marrant et de bonne compagnie quand Paris ne voulait pas être seule, mais pas vraiment le genre de personne qui suscite l'intérêt des foules. Enfin pas d'après l'expérience de Paris.

"Je m'appelle Paris. Est ce que Louis t'aurais parlé de moi, par hasard ?" elle demande en se caressant les cheveux. "Non, ça ne m'étonne pas. Il se trouve que Louis et moi, on était pas ensemble. Rassure toi, ma belle. Non pas qu'on ait jamais..." Elle penche la tête avec un regard appuyé pour compléter sa phrase puis poursuit, "Mais c'est surtout du business entre nous. Enfin ça l'était. Vu que maintenant il est..." et pour finir sa phrase elle penche la tête et tire la langue.

"Enfin," elle reprend en soupirant, croisant ses mains sur son ventre et regardant R. Scam avec beaucoup d'attention. "Dis moi tout. Cette histoire de rebelles, c'est des cracks, n'est ce pas ?" elle demande en riant de son jeu de mots accidentel. Des cracks. "Juste, avant que tu répondes, rassures toi ma belle, tes petits secrets seront bien en sécurité avec moi. Je ne souhaite pas le moins du monde attirer le nez des autorités dans mes petites affaires et à l'heure actuelle tes petites affaires sont mes petites affaire. Donc je veux que tu me vois comme une alliée, une amie même si tu veux. Quelqu'un à qui tu peux te confier." Paris parle beaucoup, s'agite beaucoup, ses nombreux bijoux faisant gling-gling avec chaques mouvements. Ce n'est pas vraiment le genre d'amie que R. Scam doit avoir mais Paris a toujours su se montrer très persuasive, surtout avec les filles comme elle.

Paris a toujours su que la famille de Louis devait être importante et quand elle voit sa sœur aujourd'hui, rien ne la surprend vraiment. C'est exactement comme ça qu'elle l'aurait imaginé, une petite célébrité de pacotille qui profite du climat actuel pour faire carrière parce qu'elle est née pile poil où il le fallait, quand il le fallait. Paris est partagée entre la détester et l'adorer.

Est-ce qu'elle connait Lux ?

Elle indique la porte, sans que l’inconnue n’y prête attention préférant s’installer sur le canapé et pousser l’audace en posant ses talons sur sa table basse. Elle l’appelle même chérie, quand en temps normal c’est elle qui distribue les petits noms aux gens qui l’entourent dans la pièce. C’est vraiment désagréable cette inversion des rôles.

Rowan a l’impression d’être la cible d’une mauvaise blague, elle s’attend à tout moment à voir apparaître des crystals et toute l’équipe de tournage débarquer dans des grands éclats de rire. Sauf qu’il n’en est rien, cette fille – cette Paris, donc. Paris, le sapin vert sans gêne, dont chaque nouvelle phrase prononcée apporte un nouvel élément à sa biographie, se comporte comme si elle était chez elle. Comme si elle était en droit d’exiger quoi que ce soit d’elle.

"Dis moi tout. Cette histoire de rebelles, c'est des cracks, n'est ce pas ? " Le sapin n’est peut-être pas aussi stupide qu’il en a l’air. Presque un an que Louis a claqué dans une rue, et c’est bien la première qui avance l’idée que la version servie au public ne soit peut-être pas tout à fait vraie. Mais si elle a découvert la vérité, elles vont avoir un sérieux problème : l’information ne peut pas se répandre plus loin que la porte de l’appartement. "Juste, avant que tu répondes, rassures toi ma belle, tes petits secrets seront bien en sécurité avec moi." Ils ont toujours été en sécurité avec elle, pourquoi voudrait-elle inclure quelqu’un d’autre dans la boucle ? encore moins quelqu’un dont elle ne sait rien et qui ne semble rien connaître de la discrétion. "Je ne souhaite pas le moins du monde attirer le nez des autorités dans mes petites affaires et à l'heure actuelle tes petites affaires sont mes petites affaires. "  Pardon ? Rowan a clairement manqué l’épisode où le nouveau personnage venait prendre le contrôle dans la vie de l’héroïne principale. " Donc je veux que tu me vois comme une alliée, une amie même si tu veux. Quelqu'un à qui tu peux te confier."  Elle a de gros doutes là-dessus. Paris est entrée dans sa vie, il y a moins de deux minutes et pour le peu qu’elle sait d’elle, Rowan n’a aucune envie de copiner avec elle ou même de partager le secret qu’elle s’efforce de garder depuis des mois. "Et qu’est-ce qui te fait croire que je puisse avoir besoin d’une amie comme toi ? " Rowan reste bien élevée, elle ne va pas s’empresser de lui jeter un sortilège d’amnésie tout de suite. C’est difficile d’ailleurs à jeter avec un résultat satisfaisant ? Merde, elle aurait dû se renseigner d’abord. "Je gère très bien mes petites affaires, je n’ai pas besoin que quelqu’un dans ton genre s’en mêle. Peu importe quel lien ?  .. peu importe ce que tu pouvais bien faire avec Louis. " Paris n’a pas besoin de s’étendre là-dessus, ses oreilles n’ont pas besoin d’entendre ce genre d’histoires. "Je doute que tu sois venue jusqu’ici pour prendre le thé et qu’on devienne amies, alors, qu’est-ce que tu veux ? Je suis plutôt occupée et … oh Merlin ! Me dis pas que vous avez eu un gosse et que tu veux de l’argent pour l’élever dignement ou je sais pas quoi ?! " Il manquerait plus que ça ! un neveu ou une nièce. Oui, elle s’était déjà imaginé cent fois dans le rôle de la tante qu’on admire, celle qui se dévoue pour les activités les plus sympas, mais pas comme ça ?! Pas sans que son frère soit présent, pas sans qu’elle ait appris à connaître la personne qui partageait sa vie ?! Encore une fois, Louis vient bouleverser tous ses plans … quel imbécile. Si c’est vraiment ça qu’elle est venue lui dire, ce n’est pas du thé qu’il va lui falloir ! Mais est-ce qu’elle peut se permettre de sortir une bouteille en compagnie de son invitée ? Ou alors est-ce que celle-ci s’empressera d’aller balancer qu’on peut trouver une bouteille d’alcool ou deux chez la Scamander ?

"Ou attends, il t’avait promis un truc et tu penses pouvoir le récupérer, ici ?"Ca aussi c’est possible  … Louis avait toujours été habile pour récupérer des choses ici et là. Il aurait été foutu de voler un truc pour elle et ne jamais lui donner.

Elle soupire, tire une chaise vers elle pour s’y asseoir, vraiment, elle aurait mieux fait de ne pas ouvrir !

"Et qu’est-ce qui te fait croire que je puisse avoir besoin d’une amie comme toi ?" Paris la regarde, l'air de dire, "s'il te plait, à d'autres," la bouche en cul de poule. Qui n'aurait pas besoin d'une amie comme elle ? C'est littéralement son travail, d'être une amie, la personne qu'on appelle quand on a besoin de compagnie, qui sait exactement ce dont vous avez besoin. Tout le monde à besoin de Paris. Elle sait s'en assurer. "Je gère très bien mes petites affaires, je n’ai pas besoin que quelqu’un dans ton genre s’en mêle. Peu importe quel lien ?  .. peu importe ce que tu pouvais bien faire avec Louis." Paris sourit légèrement, cligne lentement des yeux. Elle sent R. Scam est très mal à l'aise et ça la fait kiffer. Et puis ça la rassure, en même temps. Elle n'a pas perdu son mojo, elle a toujours ce qu'il faut. Carrie pourra être rassurée. "Je doute que tu sois venue jusqu’ici pour prendre le thé et qu’on devienne amies, alors, qu’est-ce que tu veux ? Je suis plutôt occupée et … oh Merlin ! Me dis pas que vous avez eu un gosse et que tu veux de l’argent pour l’élever dignement ou je sais pas quoi ?! Ou attends, il t’avait promis un truc et tu penses pouvoir le récupérer, ici ?"

Le sourire narquois de Paris se transforme en grimace et elle se redresse un peu. "Un gosse ? Ew, non, jamais de la vie." Elle n'est même pas sûre que ça soit possible. Manquerait plus que ça... Quoique, même si Paris n'est absolument pas enceinte, elle n'aurait peut être pas dû nier l'existence de sa progéniture avec Louis aussi vite. Peut être qu'elle aurait pu tenter le truc, faire trainer cette histoire pour voir ce que R. Scam aurait fait, jusqu'où elle aurait été prête à aller pour garder ce secret. Dommage, une Paris plus en forme aurait sûrement sauté sur l'occasion. "Sérieusement, tu me vois pouponner, ma chérie ? S'il te plait, soit sérieuse deux minutes."

Et visiblement, R. Scam est prête à l'être, sérieuse, puisqu'elle est maintenant assise et attentive. Bien, se dit Paris. On progresse. "Ton très cher frère, Louis, je sais pas exactement ce qu'il te racontait, ce dont t'étais au courant, ou non, mais c'était loin d'être un enfant de chœur. Il avait... des petites manies, des petites habitudes si tu vois ce que je veux dire..." Paris se frotte le nez et jette un nouveau regard appuyé à R. Scam. Elle se sent obligée de continuer avec les sous entendus et les euphémismes, pas par soucis de sécurité personnelle mais plus pour ne pas choquer la petite nature que semble être R. Scam. (Sérieusement, elle devrait vraiment obtenir son prénom.) "Et ces choses là, bah ça coûte de l'argent. Beaucoup d'argent. Surtout quand on en abuse un peu trop. Mais tu vois, ça je veux bien l'admettre, c'est de ma faute. Je l'aimais bien, Louis, et il se trouve que j'ai un très grand cœur. Je l'ai laissé en abuser en le laissant me payer plus tard sauf que bah... Plus tard c'est maintenant." Paris se redresse complétement, plante ses deux pieds fermement dans le sol, pose ses coudes sur ses genoux et son mentons sur ses poings, et fixe R. Scam du regard. "Du coup, tu veux qu'on s'organise comment ?"

Le sapin ambulant est loin de lui être sympathique, chaque seconde qui passe lui fait regretter d’avoir ouvert la porte. Ok, elle connaissait Louis, elle connaissait très bien même de ce qu’elle en comprend. Mais elle n’envisageait pas d’accueillir un nouveau membre dans sa famille aujourd’hui. "Un gosse ? Ew, non, jamais de la vie." Rowan soupire, et s’assoit sur la chaise la plus proche. Tant mieux. Ca aurait été absolument terrible dans les journaux si elles avaient dû s’afficher ensemble. "Sérieusement, tu me vois pouponner, ma chérie ? S'il te plait, soit sérieuse deux minutes." Pouponner, non. Elle n’a pas l’air d’avoir la fibre maternelle. Avoir un gosse avec son frère, par contre, ça, ça ne l’aurait pas étonnée.

"Ton très cher frère, Louis, je sais pas exactement ce qu'il te racontait - rien, moins ils se parlaient, mieux ça allait – ce dont t'étais au courant, ou non, - elle savait un certain nombre de choses, mais visiblement, son grand frère continue encore de la surprendre, même mort – mais c'était loin d'être un enfant de chœur. Il avait... des petites manies, des petites habitudes si tu vois ce que je veux dire..." Elle roule des yeux. Bien sûr qu’elle voit ce qu’elle veut dire. C’était son frère, pas un inconnu. "Oui, oui, je vois très bien. Il n’a jamais été trop fan des règles. " Alors que s’il les avait suivies, il n’en serait peut-être là où il est aujourd’hui. Joueur régulier au casino, consommateur de toutes les drogues qu’il pouvait s’offrir (ou pas apparemment), les vices de Louis ne lui étaient pas étrangers. "Et c'est choses là, bah ça coûte de l'argent. Beaucoup d'argent. – Louis était un grand garçon, il gérait son argent comme bon lui semblait. –  Surtout quand on en abuse un peu trop. Mais tu vois, ça je veux bien l'admettre, c'est de ma faute. Je l'aimais bien, Louis, et il se trouve que j'ai un très grand cœur. – Nouveau roulement des yeux. C’est une sainte, elle aussi ? – Je l'ai laissé en abuser en le laissant me payer plus tard sauf que bah... Plus tard c'est maintenant." Jusque-là, Paris semblait avoir compris que Louis était mort, mais Rowan finit par en douter. " T’es au courant que y a plus de Louis, hein ? " Il doit pas en rester grand-chose, en tout cas. " Faut que je te fasse un dessin ? une carte jusqu’au cimetière peut-être ? Tu pourras le louper, ma mère met une tonne de fleurs toutes les semaines, ça le rendrait malade s’il voyait ça." Les compositions florales sont affreuses, en plus. Il est impossible de passer à côté sans tourner la tête dans cette direction. Franchement prête à lui faire un plan du cimetière des sorciers où repose son frère, elle regarde sur la table s’il ne reste pas une feuille vierge au milieu des photos qu’elle a sortie de l’album de famille. "Du coup, tu veux qu'on s'organise comment ?" La journaliste retourne à son invitée, comme si cette dernière avait sorti une énormité. "Qu’on s’organise comment pour quoi ? " Rowan a peur de comprendre. Est-ce qu’elle est vraiment en train de lui réclamer les sous de Louis ? "Non, mais je te donnerai pas une mornille. Louis a merdé, toi aussi visiblement, donc c’est pas mon problème en fait. " Elle avait un grand cœur, c’était de sa faute, non ? Il n’y a donc aucune raison de l’impliquer dans ces histoires. " Me regarde pas comme ça, j’y peux rien si t’as cru qu’il vivrait assez longtemps pour te rembourser ! T'aurais franchement dû t'en douter. " Et puis on parle de combien là ? Cinquante gallions ? Plus ? Non, cette histoire ne la regarde pas. " Ton bon cœur t’as perdu, c’est triste, mais c’est la vie. " On ne lui avait jamais dit de se méfier avec les gens ? de ne pas accorder sa confiance à n’importe qui ? "Bon, c'était très sympa de faire ta connaissance, mais j'ai des trucs à faire. Ça va aller pour retrouver la sortie ? "

Paris regarde R. Scam se débattre, assez amusée, presque attendrie par la confiance qu'elle semble vouloir dégager. Elle n'a vraiment aucune idée de ce qu'il lui arrive. "T’es au courant que y a plus de Louis, hein ? Faut que je te fasse un dessin ? une carte jusqu’au cimetière peut-être ? Tu pourras le louper, ma mère met une tonne de fleurs toutes les semaines, ça le rendrait malade s’il voyait ça." Paris renifle, un rire pas très gracieux mais impossible à retenir face à la naïveté de sa nouvelle amie.

"Non, mais je te donnerai pas une mornille. Louis a merdé, toi aussi visiblement, donc c’est pas mon problème en fait," elle s'offusque quand elle semble enfin avoir compris ce que Paris attendait d'elle. Tant mieux. Paris aurait pu commencer à s'ennuyer sinon. "J'ai merdé ? Mince..." Paris lance, en faisant une mine un peu vexée, laisse R. Scam savouré ses derniers instants de supériorité. "Me regarde pas comme ça, j’y peux rien si t’as cru qu’il vivrait assez longtemps pour te rembourser ! T'aurais franchement dû t'en douter. Ton bon cœur t’as perdu, c’est triste, mais c’est la vie." Paris continue de la regarder, décontractée, le visage neutre, comme si elle lui parlait du temps qu'il fait en ce moment. "C'est la vie," elle répète en hochant de la tête, commençant à perdre patience. Visiblement, R. Scam en a marre aussi, puisqu'elle ne perd pas de temps à la congédier à nouveau. "Bon, c'était très sympa de faire ta connaissance, mais j'ai des trucs à faire. Ça va aller pour retrouver la sortie ?"

Cette fois, Paris rit. Et rit franchement. Et puis elle se lève, son humeur charmante et détendue disparaissant comme un écran de fumée. Son regard s'assombrit alors qu'elle pose ses yeux sur R. Scam et elle ne tente pas vraiment de masquer ses traits marqués de harpie. Elle a voulu être sympa, R. Scam ne l'a pas suivie, tant pis pour elle. "Je crois que t'as pas bien compris donc écoute moi bien parce que je ne me répéterai pas deux fois. Je suis pas ici pour taper la discute, voir si tu veux bien me rendre un service, et partir bredouille si tu dis non. Non n'est pas une option ici. Un Scamander me doit des sous et un Scamander me remboursera. D'une façon ou d'une autre. J'ai jamais été trop portée sur les détails donc honnêtement j'en ai un peu rien à foutre comment tu te débrouilles. Une chose est sûre c'est que si à la fin du mois j'ai pas la somme que feu ton frère me doit, il va t'arriver des bricoles, Ronnie." Elle se penche au dessus de R. Scam et attrape son menton entre ses doigts pour être sûre qu'elle la regarde bien droit dans les yeux. "Je sais où t'habites alors crois moi, je vais pas te lâcher. Je connais aussi tout les petits travers de ton frère et ne manquerait pas de partager ses connaissances si tu venais à me faire faux bon. C'est compris ?"

Paris relâche finalement le visage de R. Scam et se redresse, époussète ses vêtements comme si de rien était, et regagne une expression un peu plus ouverte et chaleureuse. "Je te l'ai dit, Rosie, toi et moi, on peut être de grandes amies. Il faut juste que tu me montres que je peux compter sur toi. Sinon... ça risque de mal terminer."

Elle maudit Louis et ses foutues addictions, lui et ses problèmes d’argents, lui et toutes ses idées à la con. Son frère en plus d’avoir ce besoin de dépenser chaque gallion gagné, n’a jamais été le botruc le plus malin de la forêt et aujourd’hui encore, Rowan en a la preuve. Il aura fallu en prime, que sa copine dealeuse soit la plus dérangée du pays. Il aurait mieux fait de rester avec sa serveuse, au moins, elle, elle était gentille et ne débarquait pas à l’improviste réclamer de l’argent.

En la voyant se lever, elle sent comme un poids quitter ses épaules. Ça y est, elle va partir, elle a compris qu’elle n’obtiendrait rien de sa part ! Enfin ! Mais ce poids revient bien vite lorsqu’elle la voit se rapprocher de sa chaise. "Parce que tu te crois en droit de me menacer ? Tu sais qui à qui tu parles ? " Mais Paris ne semble pas réceptive, elle se penche au-dessus d’elle et lui attrape le menton. Rowan tente de se dégager, en vain. Elle n’est pas plus sereine que le serait une souris prise au piège, vivant ses derniers instants. " Je sais où t’habites alors crois moi, je vais pas te lâcher. Je connais aussi tous les petits travers de ton frère et ne manquerait pas de partager ses connaissances si tu venais à me faire faux bon. C’est compris ? " Elle ne répond pas, serre les dents à défaut de pouvoir faire quoi que ce soit d’autre pour l’instant. Il lui faut un peu de temps pour trouver quoi répondre, pour voir une porte de sortie dans cet échange qu’elle aurait souhaité ne jamais avoir. Libérée des griffes du sapin vert, Rowan réajuste sa tenue et sa coiffure. Quel manque de manières ! Ah et puis cette sensation sur sa peau … brrr elle en a la chair de poule. Sitôt qu’elle serait partie, il faudra qu’elle passe sous la douche pour se débarrasser de son empreinte. Et même si elle semble avoir les mains propres, au sens littéral, elle changera aussi de tenue. Peut-être même qu’elle fera nettoyer tout son appartement par l’entreprise de nettoyage qui vient toutes les semaines. Tant pis, elle paiera plus cher pour cette intervention exceptionnelle, mais il faut qu’elle efface sa présence dans l’appartement.

" Je te l’ai dit, Rosie - Rowan ,-  toi et moi, on peut être de grandes amies. Il faut juste que tu me montres que je peux compter sur toi. Sinon … ça risque de mal terminer." Pour qui ? elle ? jusqu’à preuve du contraire, elle n’a rien fait de mal. Paris n’a aucune raison de s’en prendre à elle.  « J’ai pas besoin d’amis comme toi. Les rats dans ton genre, on les envoie à Azkaban. » Ça, elle n’en sait rien à vrai dire. Le système judiciaire et ses règles lui échappent totalement. Pourtant, elle regarde bien des séries sur sa cristal ! « Et puis, j’ai pas d’argent à te donner. » qu’elle siffle quand la brune s’éloigne, laissant sur elle flotter son parfum. Faux. Si Paris se rendait à la banque, elle pourrait constater le contraire. Avec son poste, elle ne s’en tire pas trop mal. Et si le livre marchait bien, sa situation financière ne devrait que mieux s’en porter. Dommage pour Paris, cette sortie entre "amies" n’est pas prête d’avoir lieu ! « Pour dix gallions tu vas pas en faire un drame ! Tu trouveras d’autres pigeons à plumer. » A peine ces mots prononcés, elle a comme l’impression qu’elle aurait mieux fait de se taire. Du regard, elle cherche sa baguette qui se révèle être bien trop loin d’elle. Elle n’aurait pas dû dire ça, pas en étant désarmée. " Ecoute, je suis prête à oublier que t’es venue et ne pas le signaler si tu pars maintenant." De toute façon, elle ne peut pas signaler l’intrusion, il y aurait un risque que l’autre aille la dénoncer. " Tu peux prendre le vase, ça doit bien valoir quelques mornilles sur le marché. Tu pourras t’acheter de quoi manger. " La présentatrice est prête à lui dire qu’elle a même le droit de prendre ce qu’elle veut avec elle pour le revendre, mais le caractère particulier de Paris lui laisse à penser qu’elle pourrait interpréter à sa façon l’offre et repartir avec tout le contenu de son domicile. Alors elle espère simplement que l’autre accepte finalement de partir sans s’offenser de ce qu’elle a pu dire.

Cette fois, quand Paris sourit, ça n'a plus rien d'aguicheur. Elle est dénouée de toute beauté ou de tout charme. C'est un sourire menaçant, tordu, plus proche de la grimace qu'autre chose alors que son visage s'assombrit, la colère envahissant son visage et faisant plus nettement ressortir ses traits de harpies. "Parce que tu te crois en droit de me menacer ? Tu sais à qui tu parles ?"

Paris laisse s'échapper un seul rire, une exclamation froide, alors que son doigt pousse un peu plus contre le menton de R.Scam, son ongle venant marquer un croissant de lune dans sa peau. La pauvre, elle croit pouvoir menacer Paris alors que c'est bien elle qui n'a aucune idée d'à qui elle a affaire. C'est presque touchant, sa façon de vouloir lui tenir tête alors que face à Paris il est clair qu'elle ne fait pas le poids. Paris croit qu'elle l'aime bien.

"Je te l'ai dit, Rosie-" "Rowan." Au beau milieu de sa tirade, R. Scam - Rowan, donc - révèle enfin son prénom et c'est comme si un baguette s'allumait dans la tête de Paris. Enfin ! Son rictus s'étire un peu plus alors qu'elle poursuit. 

Rowan, cependant, cette pauvre sotte, ne semble toujours pas saisir ce qu'il se passe. "J'ai pas besoin d'amis comme toi. Les rats dans ton genre, on les envoie à Azkaban. Et puis, j'ai pas d'argent à te donner. Pour dix gallions, tu ne vas pas en faire un drame ! Tu trouveras d'autres pigeons à plumer." La réplique de Paris meurt sur sa langue alors que le mot rat résonne dans sa tête. Son sourire se décompose et la table basse de Rowan tremble, grince, et finit par se fissurer. Rowan semble réaliser son erreur alors que Paris se rapproche encore un peu plus d'elle, le visage quasiment collé à celui de Rowan.

"Ecoute, je suis prête à oublier que t'es venue et ne pas le signaler si tu pars maintenant. Tu peux prendre le vase, ça doit bien valoir quelques mornilles sur le marché. Tu pourras t'acheter de quoi manger." Les yeux de Paris se posent sur le vase en question et elle sourit très légèrement. Elle fait léviter maladroitement le vase vers elle et l'attrape de justesse, le regardant sous toutes ses coutures avant de le laisser glisser de ses doigts. "Oops," elle dit platement, en plongeant à nouveau son regard dans celui de Rowan.

"C'est toi, mon pigeon, ma belle," Paris finit par répondre, en tapottant l'une des joues de Rowan, avec juste un peu de force pour montrer que ça n'a plus rien d'amical. Sous ses pieds, les éclats de verre du vase craquent. "Qu'on soit bien d'accord. Ce n'est pas une dizaine de gallions que ton frère me doit, mais bien quelques centaines. Et au cas où j'aurais pu laisser entendre que ça n'était pas si important que ça, laisse moi être bien claire sur un point: j'aurais mon argent d'une manière ou d'une autre. Encore une fois, si je suis venue ici aujourd'hui, c'est pour toi, pour te laisser une chance de coopérer. Maintenant si tu ne veux pas m'aider, tant pis pour toi. Mais j'espère pour papa et maman qu'ils ont un troisième enfant à chérir parce que les têtes tombent assez vite ces derniers temps."

Paris est tout près d’elle. Trop près d’elle. Elle sent même les poils du manteau frôler ses mains. Cette proximité la met incroyablement mal à l’aise, et Rowan ne voit aucun moyen de la faire s’éloigner d’elle.

Sa proposition de lui offrir un vase à revendre ne semble pas être validée. La présentatrice du journal sursaute sur sa chaise lorsque l’objet éclate en morceaux sur le sol. Oops. Si elle ne commençait pas à se sentir réellement menacée, elle aurait peut-être relevé l’ironie dans le ton de sa voix. Mais Paris commence à l’inquiéter, elle ressemble à ces gens dont on parle parfois dans les rubriques de faits divers. Il paraît que dans un excès de colère, certains commettent le pire. Et Rowan tient bien trop à la vie, à son petit confort aussi, pour faire une croix dessus.

" C'est toi, mon pigeon, ma belle. " Pigeon, souris, elle ne sait pas bien quel animal la décrit le mieux en cet instant, mais une chose est sûre, il n’est ni majestueux, ni imposant. Plutôt du genre minuscule et pas bien courageux. Comme pour appuyer cette pensée, Paris vient lui tapoter la joue.

Elle est vraiment trop près.

Autant qu’elle le peut, Rowan se tasse sur sa chaise, tout en essayant de ne pas basculer en arrière. Le tableau serait trop misérable. Si elle n’a pas de vue dessus, elle entend parfaitement les morceaux de verre se briser sous la semelle des chaussures de Paris. Rajoutant une couche à l’atmosphère déjà pesante. " Qu'on soit bien d'accord. Ce n'est pas une dizaine de gallions que ton frère me doit, mais bien quelques centaines. " quelques centaines … Rowan essaye de faire le calcul dans sa tête, mais elle n’arrive à rien. Sa cristal pourrait le faire à sa place. Quelques centaines … elle voit déjà son coffre se vider. " Et au cas où j'aurais pu laisser entendre que ça n'était pas si important que ça, laisse moi être bien claire sur un point: j'aurais mon argent d'une manière ou d'une autre. " Elle a combien de temps déjà ? un mois ? moins ? ça doit faire moins. Comment est-ce qu’elle est supposée faire ça ? Elle ne va quand même vider son compte pour tout lui donner ? " Encore une fois, si je suis venue ici aujourd'hui, c'est pour toi, pour te laisser une chance de coopérer. Maintenant si tu ne veux pas m'aider, tant pis pour toi. Mais j'espère pour papa et maman qu'ils ont un troisième enfant à chérir parce que les têtes tombent assez vite ces derniers temps." Et elle la croit sans problème. Rowan ne sait pas d’où elle sort, mais elle est presque sûre que ce n’est pas des quartiers chics de la ville. "Je -"  Elle s’éclaircit un peu la gorge, toujours mal à l’aise. "Je peux pas te donner tout ça." La précarité, ce n’est pas pour elle. "Attends, attends t’énerves pas. Je – je " Rowan bafouille, cherche à trouver une issue à son problème, une dans laquelle elle survit et dans laquelle son compte en banque n’est pas dans le rouge. "Je peux pas trouver quelques centaines de gallions comme ça … c’est impossible."  Presque impossible. Et elle se voit mal aller demander une avance sur salaire, ou même sur les ventes de son livre qui n'est pas écrit. "Surtout en si peu de temps." C’est du bon sens, mais est-ce que Paris peut l’entendre ?

Elle bouge l’une de ses jambes lorsque l’un de ses chats ose s’approcher, faisant racler sur le sol quelques morceaux du vase. Elle ferme les yeux quelques secondes, espérant que Paris ne s’en prennent pas à ses compagnons, et que ceux-ci ne soient pas blessés par les éclats de verre.

Trop d’informations se bousculent dans sa tête. Déjà, il y a Paris. Paris et son argent. Paris qui est trop près. Paris qui serait prête à la tuer ?? Et le vase .. ce qu’il en reste … est-ce qu’un Reparo suffirait à le remettre en état ? Voudra-t-elle seulement le garder après aujourd’hui ? L’argent. Comment va-t-elle faire pour tout trouver ? Et c’est combien « tout » ? Paris et son air menaçant. La possibilité de se retrouver sans rien le soir même.

"Il te devait combien déjà, Louis ?" C’est une toute petite voix qu’elle reprend. "Je peux pas te promettre de tout avoir à la fin du mois. C’est pas – on peut pas faire ça, ici."  Du côté des gens respectables, aurait-elle pu dire si elle n’avait pas craint de contrarier Paris davantage. "Il y a des procédures, et-et .. Et, on peut peut-être faire un échéancier ?" Elle a l’impression de se trouver dans une très mauvaise pièce de théâtre, dans laquelle le personnage principal va négocier avec des gobelins. Mais est-ce que Paris sera un gentil gobelin compréhensif ou pas ? "Une petite partie à la fin du mois et le reste – le reste quand je peux ?" L’offre ne semble pas malhonnête, il y a même du progrès depuis l’entrée de la sorcière à son domicile, puisqu’elle est prête à la payer. Au moins un petit peu.  "

Si elle la paye ce mois-ci, peut-être même qu’il lui restera assez pour déménager le mois suivant ? Loin. Il paraît que l’Ecosse c’est sympa. L’Irlande aussi. Elle ne pourrait pas se faire à l’accent gallois, mais le reste, devrait aller. Paris ne pourra jamais la retrouver, si elle quitte cet appartement, elle en est persuadée.

S’il te plaît, essaye de te mettre à ma place un instant."