Felicia rentre chez elle dans un claquement de porte. Exténuée par une séance avec sa psychomage, elle est tentée d’aller s’allonger sur son lit, mais son regard se porte sur sa table de travail et les parchemins qui s’y entassent. Sa psy lui a demandé de faire un topo de sa vie. De décrire les points marquants de chaque année, mais dans le désordre pour la forcer à réfléchir. Quelle idée débile! Pourtant, l’alchimiste est tentée et se dit pourquoi pas? Même si l’exercice risque de vite l’ennuyée. Elle s’installe sur sa chaise, prend une plume et tire une feuille de la pile.

1980 J’ai huit ans. Je pense que c’est cette année-là que mes pouvoirs se sont manifestés. Au moins deux ans plus tard que ceux de Finnegan. Toujours en avance sur tout celui-là. Je pense qu’il m’a rabâché les oreilles avec ça jusqu’à notre entrée à Poudlard. Même encore aujourd’hui. Un truc tout simple. Ma mère tentait d’aller chercher quelque chose dans l’armoire de la cuisine et elle se tenait sur une chaise trop basse et branlante. Elle a perdu pieds et en criant, j’ai mis mes mains devant moi et ma mère est restée en apesanteur.

1994 J’ai vingt-deux ans. En juin, j’ai reçu mon diplôme du National Magical Research Centre. On m’a offert un poste de choix comme langue de plomb et j’ai été tentée d’accepter, mais ma mère a sorti ses belles paroles pour que je travaille avec elle me promettant que ce serait amusant de parcourir le monde pour aider ceux qui avaient besoin de l’alchimie pour régler certains soucis, qu’on allait parfaire notre art et le faire connaître. Je me fichais un peu de tout ça en fait. Je voulais juste être avec ma mère. J’ai donc refusé le poste au ministère et j’ai aidé ma mère dans sa petite entreprise.

1972 Année de notre naissance à Finn et moi. Le vingt-huit mars, plus précisément. Je suis née quelques minutes avant, mais comme mon frère aime bien me le rappeler, c’est la seule fois que j’étais devant lui.

1987 Quinze ans. Je suis en cinquième année à Poudlard. Je ne crois pas qu’un événement significatif est parvenu. À oui, à part la perte de ma virginité dans un des placards de Filch. C’est l’année des OWLs aussi. J’ai eu Optimal en potions, défense contre les forces du mal, arithmancie et soins aux créatures magiques. Effort exceptionnel en métamorphose, sortilèges et botanique, Acceptable en astronomie et Piètre en histoire de la magie. Finn était surpris par mes notes, mais je lui ai bien montré que je n’étais pas la paresseuse qu’il a toujours prétendue. Il est vrai que je séchais très souvent, mais j’ai cette capacité géniale de ne pas être obligée d’étudier pendant des heures pour bien réussir.

2001 J’ai vingt-neuf ans. Une année assez bizarre. En manque d’argent,  j’ai accepté de devenir mère porteuse pour un couple d’amis qui n’arrivait pas à enfanter. Tout ça a été fait dans la discrétion. Ils m’ont payé, m’ont offert un toit et m’ont nourrit de salade. Quand même une belle vie, malgré les nausées, les maux de dos et le manque de sommeil. En octobre, je donnais donc naissance à un petit garçon, Sam dont je suis la marraine et qui se porte très bien.

Pause de six jours

1992 J’ai vingt ans. C’est l’été. J’ai envie de m’amuser et avec un ami et son frère plus vieux, on décide de faire un voyage à Vegas, destination moldue et américaine réputée pour l’excès et l’abondance. Évidemment, on boit, on joue, on se fait plumer et on se marie pour rigoler. Ma mère n’a pas été très heureuse de l’apprendre et mon frère loin d’être impressionné.

1988 À seize ans, je suis en sixième année à Hogwarts. Pour faire plaisir à ma mère qui n’arrête pas de me dire que j’ai un talent inné pour l’alchimie, je prends le cours en option pour qu’elle me fiche la paix. Finn ne cesse de me dire que je vais échouer et que ce n’est pas pour moi.

1974 J’ai deux ans. Vous pensez vraiment que je me souviens?

2005 J’ai trente-trois ans quand le BITE (British Institute of Transmutation and Equivalency) s’ouvre à moi. Je pense que c’était en mai. Un peu par hasard alors que j’errais dans le musée et que je suis tombée sur le frère de mon ex-mari. C’est lui qui m’a introduit auprès des autres après s’être rappelé que j’étais douée en alchimie. Pour la première fois, je me suis sentie à ma place. Je n’étais toujours pas complètement motivée et je cherchais encore mes marques dans le domaine de l’alchimie, mais les membres étaient tellement accueillants. Il n’y avait aucun jugement de leur part, tout le monde s’entraidait, tout le monde avait son histoire et son expérience. Ils sont étaient à fond dans leurs travaux que ça m’a emporté aussi. J’ai repris les notes de ma mère et j’ai décidé de m’y consacrer avec plus de sérieux. Pour lui rendre honneur.

1998 La pire année de ma vie. J’ai vingt-six ans. En janvier, ma mère nous traine jusqu’en Suisse pour aider une famille à ressusciter leur vieux chien. Je savais que c’était perdu d’avance, on n’avait jamais réussi à ramener un être vivant à la vie, à part quelques plantes et une sauterelle, mais ma mère était persuadée qu’avec notre dernière potion et une formule qu’on avait mis au point, on y arriverait. Oh, on a réussi. Vraiment un truc de fou. J’ai ressentie une certaine fierté, c’est vrai. Jusqu’à ce que la chose (parce que ce n’était vraiment plus un chien, on va se le dire), morde ma mère. La descente a été longue. Les symptômes affreux. Elle a peu à peu perdu la tête. J’ai tenté de la soigner par tous les moyens et un matin, elle n’était plus là. Aucune trace, aucune note. Rien. Elle s’était volatilisée. Je l’ai cherché pendant des semaines et même des mois. J’ai demandé de l’aide à Finnegan qui a fait jouer quelques contacts en Suisse, mais sans plus. J’étais dévastée. Le pilier de ma vie, celle qui m’a formée, m’a façonnée. Elle a disparu. J’étais perdue. Plus personne sur qui m’appuyer. Plus personne pour me guider ou prendre des décisions à ma place.  Je suis rentrée au Royaume-Uni. Terminé l’alchimie.

1991 Dix-neuf ans. J’ai commencé une relation avec un de mes professeurs. Il n’était pas très vieux, mais marié. Ça a tout de suite cliqué entre nous. On s’entendait bien sur l’alchimie autant sur le plan professionnel que personnel. C’était assez intense comme relation et ça a duré plusieurs mois avant que sa femme découvre l’infidélité et qu’il donne sa démission.  Il semblait plus dépité que je l’étais. Je suis vite passée à autre chose et ça ne m’a pas freiné dans mes études.

1978 J’ai six ans. Ça fait presque un an que nos parents sont divorcés. Et il y a eu une sorte de cassure avec Finnegan. On s’est éloigné. Il est devenu sérieux et bougon. Il s’est mis à me regarder de haut et à juger tous mes faits et gestes. Il s’est réfugié dans les livres, je me suis réfugiée dans les bras de maman. Notre relation n’avait plus sa complicité et ça ne s’est pas amélioré en grandissant.

Pause de deux semaines. Elle y revient après insistance de sa psy.

1999 À vingt-sept ans, j’avais besoin de changement. J’étais en train de sombrer avec la disparition de ma mère. J’étais dégoûtée par la magie. Je suis partie chez les moldus. Finn a dit que j’étais stupide et que je serais certainement bien avec eux. Une belle année, bizarre, mais intéressante. Les moldus se donnent vraiment du mal pour tout, mais ils sont très intelligents et débrouillards malgré tout. Je me suis trouvé un job de caissière sans expérience dans une pharmacie et j’ai rencontré Damian. Après trois rendez-vous, on était fiancé. Il était riche et de bonne famille. Je savais que je ne manquerais de rien avec lui et que je n’avais rien à craindre. Finn a juste secoué la tête.

1983 Onze ans. Une année charnière pour tous les sorciers. La rentrée à Poudlard. Je n’étais pas aussi excitée que certains. Tout ce que je savais, c’était qu’on allait avoir des travaux et des devoirs et j’étais ennuyée d’avance. Le choixpeau m’a envoyé à Slytherin. Je pense que je n’ai jamais vu Finn aussi surpris de ma vie lui qui n’arrêtait pas de me charrier que j’étais une parfaite Hufflepuff. Je me fichais bien de ma maison, mais juste de voir qu’il avait eu tort, ma rendue très fière.  

1975 Trois ans. Je ne me souviens pas! Rofll

1993 À vingt-et-un ans, je suis devenue veuve. Parce que mon ami idiot avait fait certifié le mariage de retour au pays et on était vraiment marié du coup. Mais, il s’est tué dans sa ligue de quidditch de garage. Un accident stupide. Un cognard direct sur la tempe, une chute de plusieurs mètres. J’en fais encore des cauchemars.

2003 J’ai trente-et-un ans. Je suis toujours en dépression. On apprend qu’Alan, notre père qu’on a pas revu depuis le divorce est décédé. D’accord, j’ai pas trop réagi sur le coup. Je veux dire, il est parti et nous a abandonné, fallait pas s’attendre à ce que je verse une larme. Le plus choquant, c’est qu’on a aussi appris qu’on avait un demi-frère trois ans plus jeune. Si on fait un calcul rapide, il est né avant qu’Emily et Alan se séparent. Travis m’a envoyé une lettre pas très longtemps après pour me dire qu’il venait à Londres et qu’il souhaitait me rencontrer et faire ma connaissance. Au début, je n’étais pas certaine, mais la curiosité a pris rapidement le dessus. Et puis, ça ne servait à rien de lui en vouloir. Ce n’était pas de sa faute si notre père avait été voir ailleurs. Je ne lui ai pourtant jamais répondu. J’ai laissé la lettre trainer sur mon bureau pendant des semaines, même des mois. Je crois que je l’ai toujours quelque part dans mon fouillis. Finn a dit que je n’avais aucun intérêt à le rencontrer et qu’il allait être plus une nuisance qu’autre chose. Il avait sans doute raison. Maintenant, il est sûrement trop tard.

1977 À cinq ans, mes parents ont divorcé. Sans doute pour le mieux. Ils se disputaient beaucoup et c’était très tendu dans la maison. Ma mère a changé. Elle était libre et elle n’avait plus peur de faire ce qu’elle voulait. Alan est parti. On a eu très peu de nouvelles de lui, jusqu’à sa mort. Je ne connais pas toutes les raisons, même en vieillissant, je n’ai jamais demandé plus d’explications à ma mère. C’était juste comme ça.

1996  Vingt-quatre ans. Une année sans grands changements. Très occupée à parcourir l’Europe pour offrir nos services en alchimie. Je commençais toutefois à perdre ma motivation et je devenais de plus en plus désintéressée. J’avais parfois envie de faire autre chose. Mais c’était tout le contraire de ma mère qui ne vivait que pour ça. Elle me tirait sans cesse, alors je la suivais plus pas dépit. Je ne voulais pas la décevoir. On avait travaillé fort pour se faire connaitre, ce n’était pas le moment d’abandonner. (Ce sont les mots qu’elle me sortait sans cesse.)

2002  TW : DEPRESSION. J’ai trente ans et rien ne va dans ma vie. Je n’arrive pas à trouver ma place. L’alchimie et les chimères continuaient de me hanter, mais c’est tout ce que je connaissais et que ce pourquoi j’étais douée. Je ne savais rien faire d’autre. Je n’avais plus personne pour me soutenir ou me montrer le bon chemin à prendre. Ça faisait près de cinq ans que j’essayais d’oublier. Que je m’attachais au premier venu ou à la première situation qui se présentait à moi pour éviter d’avoir à faire un choix. Je me sentais lasse, perdue, fatiguée, morne. J’ai cogné à la porte de mon frère, le suppliant de m’aider. J’étais vraiment à terre, c’était ma dernière solution. À ma surprise, il m’a offert son hospitalité. Année difficile où je ne suis pas sortie souvent du lit avec l’impression d’être une moins que rien. Pour une belle journée, il y en avait trois mauvaises. Je pleurais tout le temps, je mangeais peu, rien ne m’intéressais, la plus simple des tâches ou des décisions à prendre m’apparaissaient immenses et presque insurmontables. Si Finn a été conciliant au départ, après plusieurs mois, j’ai bien vite senti que j’étais de trop, mais j’étais incapable de me relever, quelque chose me retenait au sol.

1990 J’ai dix-huit ans quand je dis aurevoir à Hogwarts. Des belles années, mais je ne pense pas avoir été une élève très marquante comparé à Finn qui a reçu tous les éloges, sauf en alchimie. J’ai aussi eu des bons résultats lors de mes NEWT, ce qui m’a permis d’être acceptée à la National Magical Research Centre en alchimie situé dans le département des mystères au ministère de la magie. Je ne me suis pas posée de question quand est venu le temps de faire un choix de carrière. L’alchimie coule pratiquement dans mes veines. Un cursus qui allait de soi dans mon cas. Je ne sais pas du tout ce que j’aurais pu faire d’autre.

1979 Quand j’ai eu sept ans, je me suis intéressée à ce que faisais ma mère avec ses chaudrons dans son atelier. J’ai vu des étoiles dans ses yeux dès qu’elle s’est mise à m’expliquer les bases de l’alchimie. J’ai su à ce moment-là que si je voulais être avec elle, je devais faire comme elle. À partir de là, je l’ai aidé à chercher des ingrédients et à lire ses grosses encyclopédies. On passait toutes nos journées dans son atelier à essayer des potions, alors que Finn restait dans sa chambre et nous ignorais.

Pause de trois jours.

1989 Dix-Sept ans. Séparation avec Ambros puisqu’il a quitté Hogwarts pour commencer sa vie. On savait que notre relation n’irait jamais plus loin qu’Hogwarts. Ce n’était pas sérieux, mais il a été important. On n’a pas gardé contact, mais je ressens une certaine fierté chaque fois que je le vois dans un magazine.

2007 Eh bien aujourd’hui, j’ai trente-cinq ans et je peux dire que les choses se sont bien replacées pour moi. J’ai retrouvé ma confiance et ma motivation au BITE grâce à mes collègues qui sont devenus une deuxième famille. Mes recherches avancent doucement et elles sont loin d’être ma priorité, mais je ne me mets pas de pression et je ne suis pas aussi intense que certains. En février, je suis devenue langue-de-plomb dans la salle du temps du département des mystères du ministère de la magie. Poussée par mes collègues à postuler pour le poste, j’essaie maintenant de les aider de l’intérieur pour leurs recherches. Je leur dois bien ça.

1986 Quatorze ans. J’ai commencé à fréquenter l’une des belles gueules de ma maison, Ambros O’Neil. Il était un an plus vieux et on était une sorte de power couple, on s’amusait bien. Il est l’une des raisons du pourquoi je séchais souvent.

1997 J’ai vingt-cinq ans. Ça faisait quelques années que je parcourais l’Europe et parfois l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du sud avec ma mère. Notre petite entreprise d’alchimie se faisait de plus en plus un nom et nos clients nous demandaient des choses de plus en plus compliquées. Ma mère ne refusait rien, certaine qu’on pouvait tout accomplir. Cette année-là, un truc s’est produit en elle. Une espèce de folie s’est emparée d’elle. Plus rien ne l’arrêtait. Ses expériences devenaient douteuses et discutables, à la limite de l’éthique. Elle ne pensait plus qu’à ses expérimentations, tout le reste ne l’intéressait plus. Elle devenait agressive lorsque je tentais de lui parler. Elle me faisait beaucoup de chantage affectif quand je lui faisais part de mes réserves. Malgré tout, je suis restée à ses côtés et j’ai continué de l’assisté, même si je n’étais pas complètement à l’aise et que j’avais peur. Je ne voulais pas la laisser seule et être seule.

1984 Douze ans. Deuxième année à Poudlard sans grands événements marquants.

2000 J’ai vingt-huit ans. Je vis une vie relativement paisible avec mon fiancé dans le monde moldu. Les sorciers ne me manquent pas, pas plus que la magie. Cette normalité me plait bien. Je prépare notre mariage qui est prévu à l’automne. Je prends conscience qu’il faudrait peut-être que je lui révèle ce que je suis. C’est le premier homme que j’aime et je sais qu’il va comprendre. Ou pas. Il a posé un regard horrifié sur moi quand je lui ai dit être une sorcière. Il m’a mis à la porte et tout a été annulé. Cette fois-là, j’étais triste. Je suis retournée chez les sorciers sachant que l’histoire se répèterait si je restais chez les moldus.

1981 Neuf ans. Rien à signaler.

1995 Vingt-trois ans. Ça faisait presque un an que je travaillais avec ma mère et c’était vraiment génial. On voyageait un peu partout et on faisait quelques miracles. Les connaissances de ma mère et mon talent inné pour l’alchimie nous a fait rapidement connaître. J’adorais passer tout ce temps avec elle. Je la voyais heureuse pour la première fois et moi aussi ça me mettait de bonne humeur. C’était amusant et plutôt satisfaisant d’aider les autres.

2004 Je venais d’avoir trente-trois ans quand Finnegan a décidé qu’il en avait assez et qu’il m’a mise à la porte de chez lui. Bon, j’avais un peu abusé de son hospitalité. Les deux semaines prévues se sont transformées à deux ans. Il disait que c’était pour mon bien et qu’il fallait que je me reprenne en main. Mais je n’avais pas envie moi. Je n’étais pas prête. Je n’avais pas de plan, je n’avais nulle part où aller, aucuns amis. Je l’ai boudé pendant longtemps. Au final, il a eu raison. Comme toujours. pff

Pause de un jour.

1973 Un an. Je faisais des choses de bébé. uuff

1982 Dix ans. Rien de marquant. Beaucoup de dispute et de chamaille avec Finn.

1976 Quatre ans. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de cette année-là. Juste les disputes incessantes entre mes parents. Dès qu’ils étaient dans la même pièce, ça explosait. Pendant des heures. Alors j’allais me réfugier dans le lit de Finn et il me racontait des histoires ou on s’amusait à faire des ombres sur les murs. Les plus beaux moments que j’ai pu avoir avec mon jumeau.

1985 13 ans. Je pense que c’est cette année-là que j’ai fumé ma première clope. Rien de bien important en somme.

2006 Trente-quatre ans. L’année dernière a été tranquille. Une année à me réorganiser, me retrouver, à connecter, me sentir appréciée. Une année d’ajustement pour retrouver mes repères, pour prendre mon temps et me remettre vraiment dans le bain de l’alchimie.

C’est avec fierté et soulagement que Feli termine son histoire qu’elle a trouvé bien chiante à faire.