tw: langage cru

Un sourire exaspérant se tisse sur les lèvres de Paris, que Carrie reflète sur sa propre bouche qu'elle cache dans sa tasse. “You’re too kind.” Carrie repose son café avec lenteur, arquant un sourcil dans la direction de Paris. "Why, thank you." Elle sait que le commentaire est insincère mais qu'importe. Elle est encore un peu agacée par la tounure de la conversation, et a l'impression d'avoir abattu ses cartes sur la table, d'avoir roulé sur le dos et exposé sa gorge à Paris. La vulnérabilité ne lui sied pas au teint.
Carrie déteste ses Warlocks et les good children, mais elle ne serait rien sans elle. Elle est frustrée qu'ils ne se rendent pas compte à quel point elle tient à eux; elle est exaspérée à l'idée qu'ils puissent un jour véritablement le comprendre et l'utiliser contre elle. Push and pull, push and pull, push and pull; elle ne sait pas fonctionner autrement, tiraillée et malmenée par l'intensité de ses émotions contraires et paradoxales, constantes malgré tout.

“But I promise you, Carrie, I am not lying. I have no fucking clue what happened to me. Why would I lie, anyway? Where would I go?” Les lèvres de Carrie se pressent dans une expression amère, et elle hoche la tête un peu brusquement pour lui donner raison - elle sait bien que Paris n'a nulle part où aller, que les Warlocks sont une cage autant qu'un phare dans leurs vies à toustes. “Besides. If you really spent all that money to find me, don’t you think you would have? Found me, I mean? If I just… fled somewhere?” Carrie renifle. "Yes, I would have." C'est ça qui l'a inquiétée à vrai dire. Elle a passé des heures à regarder son pendule faire le tour de la carte du Royaume-Uni sans indiquer d'endroits précis. Une fois, elle a même fait le sortilège de divination sur une carte de l'Europe - en vain. Le pendule agissait non pas comme si Paris était plus loin mais comme si elle avait été effacée de l'existence. “Fact is, you have no clue either what might have happened and you hate it.” La Fox lève les yeux au ciel avec un grognement. "Fuck you," rétorque-t-elle simplement. "Stop gloating. I fucking hate your face. Shut up," insiste-t-elle quand le sourire de Paris s'étire sur ses lèvres.

Carrie a l'air boudeuse, subitement, en rangeant avec méthode et attention son dossier puis le remettant dans le tiroir de son bureau. Elle ne fait pas mention de la coquette somme, du reste du contenu du dossier, ou de quoique ce soit d'autre. Elle archive simplement Paris dans le meuble, finalement rassurée qu'elle soit retournée parmi les siens. "I thought maybe the Ministry had arrested you, but all leads came back empty and the Syndicate assured me that the Government wouldn't just do this and not tell them." Elle grignote sa lèvre inférieure nerveusement, ses doigts tapotant le bureau devant elle d'un rythmne saccadé. "You must have been taken somewhere that was heavily protected. We'll find out what happened," marmonne-t-elle avec un mouvement distrait de la main, comme pour congédier ces pensées contrariantes.

"You're..." Elle fait un mouvement de menton en direction de Paris, pour désigner toute sa personne. "Clean. That's..." Le mot semble lui coûter. "That's... good," reprend-t-elle lentement, "That's good. It's great. But can you work? We- things are a bit- messy these days." Carrie hésite, se reprend, se confuse elle-même en parlant - ça ne lui ressemble pas, elle à qui les mots s'imposent si facilement. "Very messy. And I need- I mean we, we need you...r help. Zanjin and I," précise-t-elle avec un froncement de sourcils dans sa direction pour la dissuader de se mettre à rire. "Now more so than ever. There can be no weakness. So, my question is: can you do that? Or are you, like. Useless. Now."

"Yes, I would have." Quatre petits mots mais une immense victoire pour Paris. Elle acquiesce pour faire bonne figure, comme pur dire thought so, gratter un peu de terrain dans un échange où elle sait qu'elle n'aura jamais vraiment l'avantage.

"Fuck you. Stop gloating. I fucking hate your face. Shut up." Paris reste silencieuse, mais le sourire est bien là. Elle sait que c'est risqué mais elle ne peut pas s'en empêcher. Elle a beau être sur un terrain miné, faire face à une Carrie furieuse, elle est chez elle, saine et sauve. C'est le seul petit réconfort auquel elle peut s'accrocher pour l'instant.

Carrie s'affaire alors, range ce qu'elle peut et Paris la fixe du regard, attendant la suite. Elle attend encore une quelconque approbation, une mission, un ordre, n'importe quoi. Elle peut clamer autant qu'elle veut qu'elle est libre et indépendante, elle serait bien incapable de faire quoi que ce soit dans sa vie sans que Carrie lui donne son accord sous n'importe quelle forme que ce soit. "I thought maybe the Ministry had arrested you, but all leads came back empty and the Syndicate assured me that the Government wouldn't just do this and not tell them." C'est déjà un soulagement, Paris suppose. Elle voit de toute façon difficilement comment elle aurait pu réapparaître dans son appart après deux mois, en bonne santé et sobre, si le gouvernement avait mis la main sur elle. Membre des Warlocks, dealer de produits illicites, harpie en fuite. C'est véritablement morte dans un fossé que Carrie aurait finit par la retrouver. Et après deux long mois. "You must have been taken somewhere that was heavily protected. We'll find out what happened." Paris acquiesce. ça aussi ça la rassure. Elle ne doutait pas vraiment que Carrie veuille connaître le fin mot de l'histoire, même si elle est de retour, mais avoir la confirmation verbale que cette histoire ne va pas en rester là la réconforte. Il y a des trous dans sa tête et si ça lui ait déjà arrivé de faire des black out, là, c'est différent... Elle le sent. Et ça la met mal à l'aise.

"You're..." Paris relève la tête, le ton de Carrie ayant changer. Elle ne parle plus business. "Clean." Paris grimace. Comme si le mot était sale. La notion la perturbe. Elle se sent étrange, plus ronde, plus entière, plus présente. Elle n'est pas sûre d'aimer ça. "That's... That's... good." Pars lève un sourcil étonné. Elle ne veut pas avoir cette conversation avec Carrie, pas après tout ce qu'il s'est passé avant sa disparition et Carrie ne semble pas non plus enchantée. Pourtant elle insiste. Paris a envie de demander Is it? mais elle se retient. "That's good. It's great. But can you work? We- things are a bit- messy these days. Very messy. And I need- I mean we, we need you...r help. Zanjin and I." "What?" Paris ne croit pas se souvenir de la dernière fois qu'elle a entendu ces mots dans la bouche de Carrie. "Now more so than ever. There can be no weakness. So, my question is: can you do that? Or are you, like. Useless. Now."

"I can work," Paris s'empresse de répondre quand le mot useless quitte les lèvres de Carrie. "I swear I can work. I want to work. You know- you know that it's my life, the job, the club, the gang, everything, I-" Paris se retrouve soudainement à presque supplier Carrie et elle sent les larmes qui lui montent aux yeux. C'est un des effets de sa sobriété, elle a remarqué, une hyper sensibilité qui la fait réagir à absolument tout. "I promise I can be useful, I will be useful." Elle ne sait pas pourquoi elle se sent soudain si émotive. peut être parce que jusque là, elle n'avait pas voulu penser à la possibilité que son travail, sa place au sein du gang puissent être compromis. Un autre dogs ne s'en serait peut être pas aussi bien sortis. "Tell me what you want me to do and I'll do it. You know I will."

"I can work." La réponse vient trop rapidement pour être sincère alors Carrie reste impassible en attendant que Paris la convanque, un simple sourcil blonde arqué sur son front pour lui indiquer que ça ne suffira pas. "I swear I can work. I want to work. You know- you know that it's my life, the job, the club, the gang, everything, I-" Les craquelures qui s'infiltrent insidieusement dans la voix de Paris déplaisent fortement à Carrie, dont la bouche se presse en une fine ligne comme si elle venait de mordre à pleines dents dans un citron. Cela lui fait presque bizarre que Paris ne soit pas à se pavaner comme elle le fait d'habitude, avec une confiance en elle construite de toute pièce mais bien résistante tout de même. Ceci dit, ce n'est pas entièrement désagréable.

"I promise I can be useful, I will be useful. - Oh, I know you will." Il n'y a pas vraiment de place pour de l'hésitation ou du doute dans la voix de Carrie. Les choses inutiles sont jetées à la poubelle et abandonnées sans un regard. Parmi les Warlocks, aucun Dog n'ignore que Zanjin et Carrie Kang ne donnent pas de deuxième chance et qu'ils sont prêts à faire du lest dès que l'opportunité se présente.

La vérité, bien entendu, est que les good children ne seront jamais relégués à cette place; qu'ils sont en réalité la seule raison d'être du Lion et de la Fox, et que l'idée-même de se séparer d'eux est impossible à leurs yeux. Mais Carrie a suffisament ouvert son coeur à Paris pour aujourd'hui (du moins, à son goût) alors elle se contente d'un visage sévère dans son impassibilité, alors que ses doigts manucurés viennent attraper et jouer distraitement avec un paquet de cigarettes qui traîne sur son bureau. Comme si le soudain émoi évident de Paris n'était qu'une déconvenue qu'il valait mieux ignorer.

L'émotion qu'elle peut entendre et voir chez Paris la dérange profondément. Elle a changé. Elle est clean. Elle est... tellement différente et à la fois, Carrie ne peut voir que la gamine qu'elle a un jour été et qu'elle a connu. Une partie d'elle aimerait savoir tendre la main vers elle et lui dire que ça va aller, pouvoir la réconforter. Mais l'enfant qui est devenue Fox sait qu'elle ne peut pas se le permettre. "Tell me what you want me to do and I'll do it. You know I will. - I know you will, Paris. I know." Sa voix est plus conciliante que d'habitude, mais rien qu'un peu. Carrie lève la main d'un air désobligeant pour congédier Paris, la porte du bureau s'ouvre dans un cliquetis magique en réponse. "Off you go now, I'm sure you have plenty of friends to get a hold of." And girlfriends. Le dossier Harcourt sera plus confortablement ouvert plus tard. "Get some rest, I'll tell Maxim to fetch you in a few days. Zanjin will probably visit, as will Yanli. I'll book you a medical check-up. Don't go too hard for now," énonce-t-elle d'une voix lasse et aseptisée, faisant reculer et pivoter la chaise de Paris de quelques centimètres d'un autre mouvement de la main.

Carrie fait mine d'attraper un carnet, après avoir glissé une cigarette entre ses lèvres, quand Paris se lève et commence à s'en aller. Mais - évidemment, parce qu'on ne se refait pas -, elle la hèle quand elle est presque dans l'encadrement de la porte. "Paris." Sa gorge est serrée et son coeur bondit dans sa poitrine quand elle la regarde sous ses cils. Sa voix parle pour elle de la tendresse et du soulagement qu'elle ressent en cet instant. "I'm glad you're home." Il y a un battement, puis Carrie renifle d'un air hautain en lui faisant signe de se dépêcher de déguerpir: "Now get the fuck out of here, I have work to do."

La mâchoire serrée, l'estomac noué, Paris retient presque sa respiration, consciente qu'à tout moment, Carrie peut changer d'avis. Elle peut jeter un simple regard sur elle et décider que finalement, Paris ne fait plus l'affaire, ne mérite plus d'être ici, avec eux, même après avoir étonnement avoué avoir besoin d'elle. C'est peut être même c'est affolante vérité qui pousse Pairs à angoisser, n'étant pas - plus - habituée à de telles déclarations de sa part.

Pourtant, la claque ne vient pas et Carrie semble presque rassurante. "I know you will, Paris. I know." Et puis elle la congédie enfin et Paris peut recommencer, un peu, à respirer. Ce n'est définitivement pas aujourd'hui qu'elle se retrouvera mise à la porte. Et demain est encore loin.

Elle se sent fatiguée aussi, comme si un simple échange avec Carrie était capable de totalement la vidée (c'est en fin de compte très sûrement le cas.) Elle acquiesce quand Carrie continue de lui parler, buvant ses paroles pour ne rien manquer, ne souhaitant pas faire un faux pas, si tôt après son retour. "Off you go now, I'm sure you have plenty of friends to get a hold of. Get some rest, I'll tell Maxim to fetch you in a few days. Zanjin will probably visit, as will Yanli. I'll book you a medical check-up. Don't go too hard for now." Même si elle le voulait, Paris n'est pas sûre qu'elle en serait capable. Elle manque de tout ces derniers temps, de peps, de charme, de magie. Elle est peut être sobre pour le moment mais elle n'est pas sûre de vouloir prolonger l'expérience plus que ça. Elle a l'impression d'être une loque et il est hors de question que ses clients la voit comme ça. Encore moins Lucrèce. Surtout maintenant qu'elle sait que Carrie... Non, elle ne peut pas y repenser maintenant.

Elle lance un simple, "Understood," comme un bon petit soldat, acquiesce, et pivote pour ressortir du bureau quand Carrie l'interpelle à nouveau. "I'm glad you're home." Paris se retourne et la regarde sans trop savoir quoi dire. Les mots reste bloqués dans sa gorge alors elle ne fait qu'acquiescer à nouveau. Un peu bêtement. Décidément, Carrie sait comment garder l'avantage, même dans un moment de faiblesse. "Now get the fuck out of here, I have work to do." "Right," Paris rétorque, un peu sonnée. Elle trébuche presque sur elle même en ressortant, se repassant déjà l'échange dans sa tête. Elle s'arrête tout de même une fois la porte refermée et prend un instant pour souffler et se redresser, histoire de pouvoir garder la tête haute face aux autres.