(siville #1) make a difference.

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bristol, 2007 + @siham al-massri

Ses pas martèlent les pavés alors que Neville se faufile entre les ruelles étroites de Bristol. L'air marin accapare ses narines et ravive ses envies de voyages et d'ailleurs, mais il parvient, comme toujours, à maîtriser cette folie qui s'insinue peu à peu en lui. Un besoin presque maladif de voir du paysage, de s'échapper de son quotidien, de courir loin, là où rien ni personne ne pourra le rattraper. Ce n'est pas tant que la vie à Saint James est désagréable - ce serait même sacrément gonflé de sa part de se plaindre du luxe qui lui est octroyé sous couvert qu'il ait six cercles au poignet. C'est qu'il lui arrive parfois de ne plus supporter cette prison dorée qui lui donne l'impression - et peut-être n'est-ce même pas une impression - de ne pas participer à la guerre et de regarder le monde s'effriter bien en sécurité derrière sa fenêtre. Il a juste besoin d'agir, Neville, de faire la différence. Il a besoin de se sentir utile, alors que les gens meurent autour de lui et que le sauvetage des prisonniers des horror games n'a fait qu'alourdir la longue liste de victimes au sein de la résistance.

C'est sans doute pour tout ça et bien d'autres raisons encore que Neville a trouvé le premier prétexte pour quitter le manoir et partir sur les traces d'un vieil artéfact qui aurait pu avoir un lien avec Voldemort. Pour être honnête, il y a très peu de chances pour que ses recherches aboutissent sur quelque chose mais qu'importe, une piste est une piste, surtout si celle-ci lui permet de se plonger dans l'action.

Malgré tout, il reste vigilant. Vigilance constante, disait Maugrey. S'il était paranoïaque, il avait de bonnes raisons de l'être et il était, bien que Neville n'ait pas eu le temps de le connaître très longtemps, un excellent auror. Son rapport avec le sorcier était plutôt compliqué, puisque le lien qu'il avait pu construire avec lui durant toute sa quatrième année n'était en fait qu'un vaste mensonge, instigué par l'un des bourreaux de ses parents. C'était si étrange, presque irréel, de discuter avec le vrai Maugrey et de réaliser qu'ils ne s'étaient presque jamais parlé, que ce n'était pas lui qui lui avait fait naître une passion pour la botanique et que ce n'était pas lui non plus qui l'avait pris sous son aile pendant toute une année.

Vigilant, donc, et les doigts fermement resserrés sur sa baguette, il pénètre une échoppe ancienne et visiblement laissée à l'abandon depuis des années. C'est bien celle-là, à l'angle de Washingpool Ln et Severn Rd, dont lui a parlé Ginny. Elle ne paie pas de mine, et c'est sans doute ça qui tient les moldus éloignés, bien que quelques tags et détritus trahissent un squat datant d'il y a quelques mois. Il fait nuit dehors, alors Neville décide de fermer les stores d'un coup de baguette avant de l'allumer, afin de ne pas trop attirer l'attention. Mais alors qu'il jette un premier regard alentours, un vieux bibelot tombe à sa droite et il pointe instinctivement sa baguette en direction du bruit.

Rien...

Sentant son cœur battre la chamade, il s'approche très lentement du rayon concerné et espère de tout cœur qu'il ne s'agisse que d'un rat, même s'il n'en a jamais été très friand. Malheureusement, c'est la silhouette d'une femme qui se dresse devant lui et à peine ses yeux se posent-ils sur sa baguette qu'il lance : “ Expelliarmus ! ” La baguette de son adversaire vole quelques mètres plus loin et pendant ce court instant, Neville dévisage la sorcière qui lui fait face. Il a cet air des gens qui croisent une célébrité sans pour autant la remettre complètement. Puis le déclic se fait et il lève un peu plus haut sa baguette. Siham Al-Massri, fervente partisane de Lord Voldemort, vraisemblablement à deux snargaloufs d'obtenir la marque. “ Ne bouge pas !, il crie d'une voix un peu chancelante. ” Puis, tachant de se redonner contenance : “ Ne bouge surtout pas. ” Dans sa tête, c'est la panique. Pire que la fois où il s'est retrouvé pendu à un lustre par des lutins de Cornouailles, bien pire même. Parce qu'il est l'un des membres les plus recherchés de l'Ordre et qu'il se retrouve coincé avec une presque mangemort dans une échoppe au milieu de nulle part. Il aurait jamais dû partir seul, il le savait. C'était beaucoup trop dangereux.

“ Qu'est-ce que tu fais là ?, demande-t-il, tachant de gagner du temps pour réfléchir. ”

Lancé de dés:

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@Neville Longbottom | septembre 2007

Siham n'aimait pas particulièrement la mer et encore moins en Angleterre. Sans la possibilité de bronzer - et encore à petite dose, rester allongée sans rien faire ne lui convenant pas plus d'une poignée de minutes - il ne restait que des inconvénients. A commencer par l'atmosphère humide qui lui donnait froid et faisait boucler ses cheveux n'importe comment. Surtout sa frange, chose contrariante au plus haut point. Heureusement que Siham connaissait deux-trois sorts pour palier au problème mais ça n'enlevait rien de son agacement. Elle ne voulait pas être ici, avait un peu envie d'être nulle part. Clairement une journée sans. Arrêt inutile à un bar moldu pour se prendre un café - double, sans sucre, gardez la monnaie, comment ça plus de boisson chaude après dix-huit heures ? -, elle perdit trop de secondes à allumer sa cigarette. L'air marin et le ciel couvert nuisait à la production d'étincelle, même son zippo porte-bonheur avait du mal. Et l'odeur de sa Red Cat ne lui fit pas desserrer la mâchoire.

Après un énième soupir, elle se remit en chemin. Elle avait l'impression que tout cela n'était qu'une perte de temps et Siham détestait perdre son temps. Un super artefact à dénicher éventuellement dans les rues sordides de Bristol, c'était quel genre de mission ça ? Elle regretta presque l'absence de Rayane, ses bavardages incessants lui auraient donné une raison valable de râler. Là, elle était en solo à se perdre dans les ruelles avant de s'arrêter dans un coin. Ok, selon la rumeur, c'était là. Youhou. Elle hésita à y entrer. Dans tous les cas, elle dirait qu'elle n'avait rien trouvé, ne tenant pas tant que ça à filer plus d'objets magiques au gouvernement qu'il n'en possédait déjà. Ou c'était un test et elle passait pour une incapable, ce qui retarderait l'obtention de son joli tatouage et ne lui briserait donc absolument pas le cœur. Un coup d'œil à droite, un coup d'œil à gauche et elle entra dans une boutique abandonnée. Ici non plus ils ne lui serviraient pas de café songea-t-elle, amère, avant d'enfin sortir sa baguette pour avoir l'air un minimum concernée.

Elle n'avait pas envie d'être là, ça se voyait rien qu'à la manière dont elle tenait sa baguette. Plus comme une cigarette qu'autre chose, on ne pouvait plus nonchalamment. Juste pour la forme, parce qu'elle ne croyait pas en avoir besoin, n'en avait jamais vraiment besoin dans le fond, à part quand elle n'avait pas d'élastique sous la main pour accrocher ses cheveux. Les baguettes ne servaient qu'à faire occidentale. Et à induire l'adversaire en erreur en faisant croire qu'elle ne pouvait s'en passer. Pratique. Sauf si on la perdait en même pas trois secondes parce qu'on ne faisait absolument pas attention. A vouloir éviter de se mettre de la poussière partout sur ses fringues, elle s'était éloignée d'une rangée d'étagères remplies de machins à moitié moisis pour rentrer dans une autre, faisant chuter un bibelot qui se brisa au sol. Elle ne s'était pas rendue compte d'à quel point l'endroit était silencieux avant de causer le fracas. Ni d'à quel point elle n'était pas seule avant qu'un sortilège ne la touche de plein fouet, envoyant sa baguette rouler plus loin. Super. Son premier réflexe fut de regarder presque tristement son bout de bois qu'on lui avait enlevé avec beaucoup trop de facilité avant de tourner les yeux vers son adversaire. Elle n'était après tout plus à une erreur de débutant près. Puis de toute façon, que pouvait-il lui arriver de grave face à Longbottom ?

Elle manqua de ricaner parce que c'était quand même drôlement la loose de se faire avoir par un boulet pareil. Six ans à se côtoyer dans la même maison, même sans lui avoir un jour adressé la parole (du moins ça ne l'avait pas marqué, il ne lui avait jamais semblé valoir le coup de gaspiller sa salive et était en plus de ça dans le fanclub du héros, bref à fuir), elle savait donc à quoi s'en tenir à peu près. Remarque, peut-être que ça avait changé, mais le ton qu'il prit pour lui donner l'ordre de ne pas bouger ne sonnait pas mec rassuré. "Sinon ?" demanda-t-elle, sourire mutin peint à la gueule. Elle ne pouvait s'empêcher de chercher un peu, presque déçue d'à ce point n'avoir rien à craindre. Il allait lui faire quoi le demeuré ? Lui envoyer un Avada sans sommation alors qu'elle était désarmée ? Siham n'y croyait pas trop, en serait presque agréablement surprise. Cela prouverait que l'Ordre n'était pas qu'une association de décérébrés à la Alvarez et de chochottes. Quoiqu'il semblait chochotte et décérébré vu ses questions idiotes. Que pouvait-elle faire là précisément à part la même chose que lui au juste ? A part de l'urbex, cela s'entendait mais elle n'aurait peut-être pas choisi une échoppe miteuse de Bristol.

Elle regarda de nouveau sa baguette avec insistance, avant de fixer Neville, pour donner l'impression qu'elle allait tenter un mouvement sous peu. Remarque, elle pouvait le faire facilement, elle n'aurait qu'à se jeter au sol dessus, ça lui permettrait même de passer sous un éventuel sort. Mais le sol était trop crade et elle avait un petit peu la flemme surtout qu'il ne lui suffisait que d'un mouvement de poignet pour la récupérer. "Je me promène" finit-elle par répondre à Longbottom, ton ennuyé au possible avant de se dire que comme ça, elle ne devait pas faire très chien-chien du Lord. Ou alors chien-chien trop confiant du Lord. A deux doigts de poser la question à son adversaire. Non, vraiment, ça l'emmerdait de tomber sur lui parce que Siham ne pouvait s'empêcher de songer qu'il était bien placé dans l'Ordre, au moins cercle cinq. Parents neutralisés en héros, intégration à l'Armée de Dumbledore dés sa création, même sa grand-mère résistait. Donc pas très stratégique de le mettre hors d'état de nuire (surtout pour sa peau et Siham tenait encore un peu à sa peau). Il y aurait eu d'autres mangemorts ou affiliés qu'elle n'aurait pas eu à se poser de questions et simplement attaquer. Sa couverture avant tout. Mais là ? Elle ne détestait même pas vaguement Longbottom (alors qu'elle avait une liste d'ennemis dans la résistance longue comme un bras), avait juste la flemme, se demanda si Neville savait qu'elle se défendait bien en combat et autre duel ou pas. "Et toi, que fais tu ici ?" Et l'air se fit de nouveau insolent avant qu'elle ne fonde droit vers sa baguette pour la récupérer. Tant pis pour la poussière.

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bristol, 2007 + @siham al-massri

Neville a les oreilles qui sifflent et le cœur qui bat si fort qu'il n'entend plus rien d'autre. D'un autre côté, ce quartier de Bristol est rarement animé et il est au beau milieu d'une échoppe vide. Y a pas grand chose à entendre. Mais sa peur est si brute et ses regrets si forts qu'il se sent écrasé par ses émotions, incapable de réfléchir convenablement. Il aurait dû s'en douter. Partir en mission tout seul, c'est une erreur de débutant. Sirius sera furieux. Son esprit tourne à toute allure et il voit défiler derrière ses paupières les visages inquiets de Luna, Ginny, Hermione, Ron, Molly, les regards désapprobateurs de Sofia et Kingsley - bien que pour ce dernier, il se fiche pas mal de son avis. Il se trouve bête, tout simplement, d'avoir laissé ses sentiments prendre le dessus et de s'être retrouvé dans une situation aussi dangereuse. L'Ordre ne peut pas se permettre de perdre quelqu'un d'autre. Enfin, Neville réalise qu'il serait parfaitement remplaçable et qu'à sa place, on mettrait un Dean s'il n'était pas devenu un loup-garou, ou il-ne-sait-quel héros non problématique sorti des Battues. Neville n'était pas irremplaçable, à l'instar de l'ensemble de la rébellion. Quand bien même, il n'avait pas envie d'y laisser la peau, car même s'il savait que le Cercle 7 n'aurait aucun mal à faire son deuil, il ne pouvait pas faire ça à ses collègues du Cercle 6. Il ne pouvait pas faire ça à sa grand-mère. Pas comme ça. Pas maintenant. Ce serait trop bête.

Le premier choc de se retrouver nez-à-nez avec une presque-mangemort passé, Longbottom se ressaisit enfin. On l'a entraîné pour ça. Il est prêt. Il sait faire. Lui qui voulait de l'action, le voilà servi. Et avec un peu de chance il réussira peut-être à arrêter et capturer Al-Massri. On ne l'en félicitera certainement pas, parce qu'il n'avait rien à faire à Bristol et qu'il était complètement inconscient de s'offrir à de tels dangers, au péril de sa mission. Mais qu'importe les remerciements, ce serait une menace de moins dans les rues, et pour ça, Neville s'en féliciterait. Parce qu'il aurait enfin servi à quelque chose, pour de vrai. On a jamais dit que ce serait facile, mais c'est bien pour ça qu'il a rejoint l'Ordre. Pas pour se prélasser dans sa serre à dorloter son mimbulus mimbletonia en faisant semblant de réfléchir à la cachette du prochain horcruxe.

“ Sinon ? ” Neville reste impassible à sa provocation. Siham est une insolente, même à Poudlard. Le genre d'élèves imbues d'eux-mêmes qui l'avaient toujours considéré comme un moins que rien. Indigne de parole. Elle n'avait pas besoin d'être à Serpentard pour se comporter comme eux. Enfin, Neville n'y accordait plus tant d'importance. Son impopularité à Poudlard lui avait pesé à l'époque, parce qu'il avait l'impression d'être un moins que rien, un incapable indigne de ses parents - comme lui avait souvent répété Gran. Il ne pouvait s'empêcher de se voir à travers leurs yeux, mais il a fini par comprendre, avec le temps, qu'il était le seul à pouvoir changer les choses. Qu'il était parfaitement capable de leur prouver qu'ils ont tord et, plus important encore, de se le prouver lui-même. Neville méritait sa place à Gryffondor, au même titre que n'importe qui d'autre, même si son syndrome de l'imposteur ressortait par moments. Aujourd'hui, la provocation, la remise en cause de ses propres capacités, tout ça lui passe bien au-dessus de la tête. Il a appris à se forger une carapace suffisamment solide pour encaisser tous les chocs. Il a appris à réaliser que toutes ces attaques ne remettaient pas en question qui il est.

Baguette toujours brandie vers Al-Massri, il ne la quitte pas du regard, à l'affut du moindre geste qui débuterait les hostilités. Il ne manque pas les quelques regards jetés à sa baguette, malheureusement encore trop proche à son goût. Il lui suffirait de se jeter au sol pour la récupérer. En fonction de sa rapidité, Siham aurait une chance de s'en sortir, mais Neville avait malgré tout une fenêtre de tir. “ Je me promène. ” Longbottom lâche un rictus. “ Bien sûr. ” Son effort absent en termes d'excuses lui confirme qu'elle est bien là pour la même chose que lui, ce qui lui donne d'autant plus envie de mettre la main sur cet artéfact. Il doute qu'un horcruxe soit aussi faiblement protégé, mais si les mangemorts veulent le rapatrier, ou tout simplement mettre la main dessus, c'est qu'il est important. “ Et toi, que fais tu ici ? ” Neville n'a même pas le temps de réfléchir à sa réponse qu'Al-Massri se jette tout droit vers sa baguette. Ni une, ni deux, il lance un premier sort. “ Expelliarmus ! ” Mais le sort échoue et frappe l'étagère à côté de la sorcière, qui est parvenue à reprendre sa baguette. L'étagère, remplie de babioles poussiéreuses en tout genre, s'effondre sur Siham, et Neville tente de profiter de cette légère distraction. “ Petrificus Totallus ! ” Une nouvelle fois, Al-Massri échappe au sort, et Neville décide de courir entre les étagères pour gagner du temps. Le souffle court, il parvient à mettre de la distance entre lui et la sorcière, ne serait-ce que pour un temps. “ Il paraît que tu vas pas tarder à recevoir la marque... Tu dois être très fière. ” Il parle, plus pour gagner du temps qu'autre chose. Sa voix donnant une indication très précise de sa position, il se faufile le plus silencieusement possible vers une autre rangée d'étagères. Il attend le bon moment, qu'Al-Massri soit pile dans son champ de vision...

Les lancés de dés de la loose:

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@Neville Longbottom | septembre 2007

Oh non, on ne croyait pas à son petit mensonge. Comme si elle n'avait pas le droit de se promener innocemment pile à l'endroit où l'on rangeait des artefacts. Une coïncidence, rien de plus. Comme celle d'y aller pile au même moment que Longbottom. Karma, un, Siham, zéro. Surtout maintenant qu'elle savait qu'elle allait devoir rouler dans la poussière pour récupérer sa baguette. Ou alors, elle arrêtait son petit cinéma et envoyait - sans formule, sans bout de bois, juste un mouvement de main - un éclair vert entre les deux yeux de Neville. Simple, efficace, promotion assurée à l'arrivée. Si seulement. Plongeon vers sa baguette, sort de désarmement qui lui siffla dans les oreilles avant de faire effondrer les étagères. Toujours plus de poussière. Deuxième sort pour les meubles, Siham était juste en dessous alors Siham transplana une rangée plus loin, se rapprochant de Longbottom qui courait. Sourire sans joie aux lèvres, baguette levée dans sa direction avant de le perdre de vue. Pfff, fallait qu'elle aussi se mette à la course ? "Il paraît que tu vas pas tarder à recevoir la marque... Tu dois être très fière." Légère sensation de sueur froide, les nouvelles allaient vite décidemment. Elle même n'était pas encore sûre que le Lord avait réchappé de l'attaque de Gracefield (du moins elle ne l'avait pas vu et croyait que ce qu'elle voyait) que déjà des rumeurs couraient sur sa promotion. Génial, elle avait encore moins l'impression qu'elle pouvait y échapper. "Parce que tu t'y connais en fierté ?" Ton doucereux pour cacher l'amertume et le diffindo fusa droit vers l'interstice entre les allées où elle avait cru voir du mouvement. Raté.

Ne restait plus qu'à se diriger approximativement vers la voix de Longbottom, sens en alerte, prête à le voir surgir dans un coin de son champ de vision. Elle aprla de nouveau, espérant une réponse pour le localiser avec plus de précision. "Je croyais que l'on avait passé l'âge de jouer à cache-cache." Elle n'avait jamais aimé, parce qu'il fallait être patient et quand on se cachait et quand on cherchait. Et Siham n'était pas patiente, tellement pas patiente qu'elle lança un deprimo en direction du sol qui ne tarda pas à s'affaisser devant elle, faisant chuter les étagères par la même occasion. Pendant quelques instants, elle ne vit que de la poussière qui lui fit plisser les yeux - quinte de toux étouffée dans son coude, super la tentative d'auto-asphyxie - avant de distinguer la silhouette du sorcier. Trouvé. Baguette levée de nouveau, air ennuyé au possible. "Et si tu t'en allais Longbottom ? Cela nous arrangerait tous les deux, je ne suis absolument pas d'humeur à faire dans la proie facile." Trop au-dessus pour se donner la peine d'écraser les cloportes, tout ça, tout ça. Elle avait déjà sali ses vêtements, elle préfèrerait arrêter les frais là.

(dés)

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bristol, 2007 + @siham al-massri

“ Parce que tu t'y connais en fierté ? ” Aussitôt la remarque faite, une rangée entière de babioles s'effondre à quelques mètres de Neville. A deux secondes près, il aurait été touché. Heureusement, il parvient encore à être discret dans ses mouvements, à défaut de savoir viser. C'est une chance connaissant ses antécédents de maladresse. Alors, tachant toujours de gagner du temps, il lâche un rictus. “ C'était faiblard comme réplique ça... Même pour toi... ” Nouveau déplacement silencieux. Il préfère éviter de transplaner pour le moment, pour plus de discrétion. “ Je croyais que l'on avait passé l'âge de jouer à cache-cache. ” Longbottom reste silencieux, du moins il essaie. Il sait que trop parler jouerait en sa défaveur. Mais bien vite, ça ne sert plus à rien. Al-Massri lance un sortilège et le sol se dérobe sous ses pieds. Les étagères s'affaissent immédiatement dans un nuage de poussière, et Neville tente tant bien que mal de reprendre sa respiration. Au milieu des décombres, il aperçoit la silhouette de la sorcière qui se découpe à la lueur des lampadaires. “ Et si tu t'en allais Longbottom ? Cela nous arrangerait tous les deux, je ne suis absolument pas d'humeur à faire dans la proie facile. ” Il lève lui aussi sa baguette, faisant un pas en direction de la brune. “ Et tu me laisserais partir ? Arrête. On sait tous les deux que m'attraper serait une super aubaine pour toi. ” Il commence à tourner autour d'elle, tachant vainement de trouver une issue à cette altercation dans laquelle il ne finirait pas tué ou capturé. “ Quant à moi, hors de question que je te laisse partir avec ce que t'es venue chercher. ” Il jette un rapide coup d'œil autour d'eux : la boutique est en ruines. Il ne sait pas par où commencer ses recherches, étant persuadé qu'un simple accio ne servira à rien. Si ça se trouve, l'artéfact qu'il est venu chercher n'est même plus ici. “ Comment t'as pu en arriver là, Siham ? Qu'est-ce que ça te rapporte, de travailler pour eux ? ” Il ne tente rien pour le moment. Même s'il se doute qu'il ne parviendra pas à la faire changer de camp grâce à sa rhétorique, il espère néanmoins gagner suffisamment de temps pour trouver un plan.

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@Neville Longbottom | septembre 2007

Si la poussière brouillait légèrement sa vue, Siham ne ratait rien des mouvements de son adversaire qui ne semblait pas vouloir saisir l'opportunité qu'elle lui offrait. Petit sourire arrogant esquissé en réponse de la baguette levée, elle écarta quelques débris d'étagères d'un mouvement de pied avant de relever les yeux vers le sorcier, peut-être qu'il allait changer d'avis. "Et tu me laisserais partir ? Arrête. On sait tous les deux que m'attraper serait une super aubaine pour toi." La réponse était donc non. Brune haussa les épaules et son expression respirait l'arrogance. Elle valait au moins dix fois quelqu'un comme Neville, du moins le pensait-elle ou le mimait très bien. "Je n'ai pas besoin de ça" fanfaronna-t-elle, trop bien pour ne pas faire dans la cible facile - les moldathons ressurgissaient dans ses rêves si bien qu'elle évitait de dormir - même si la dite cible facile était dans le top des recherchés ministériels. Restait qu'elle était une Al-Massri, elle n'avait pas besoin de faire ses preuves, elle ne se vanterait juste pas d'avoir laissé filer l'homme entre ses doigts (un de sauvé pour se rattraper de tous les autres). "En souvenir du bon vieux temps" ajouta-t-elle d'un ton acerbe. Comme si Poudlard avait été une sinécure pour l'un comme pour l'autre - sauf qu'elle, c'était sa propre maison qui avait été sur son dos -, comme si elle lui avait adressé ne serait-ce qu'un seul regard à l'époque. "Quant à moi, hors de question que je te laisse partir avec ce que t'es venue chercher." Siham haussa un sourcil, le comment ? lui brûlant les lippes. Non, dans sa tête, Neville ne serait jamais un duelliste particulièrement inquiétant, juste le garçon au crapaud et aux joues rondes (désormais plus si rondes que ça et parsemées de barbe par dessus le marché). "Comment t'as pu en arriver là, Siham ? Qu'est-ce que ça te rapporte, de travailler pour eux ?" Il ne bougeait pas, ne tentait rien, ne faisait même pas mine de prendre l'air menaçant, parlait juste pour ne rien dire. Merlin que ça l'agaça. "Comment t'as pu en arriver là, Siham ?" singea-t-elle alors que ses doigts s'étaient crispés autour de sa baguette. Comme si c'était dingue qu'elle en soit arrivée là avec son enfance pas folle, son adolescence pas mieux et Voldemort qui leur était tombé dessus. Comme si tout le monde pouvait se permettre d'aller jouer les héros, comme si elle l'avait voulu. Et c'était à croire que même Neville, elle l'avait déçu. "Arrête ton cirque Longbottom, on ne se connait pas ! " cracha-t-elle alors que ses envies de bonne action disparaissaient peu à peu. "Finalement, je vais la saisir l'aubaine !" Regard haineux et ce ne fut pas la main qui tenait sa baguette - toujours pointée vers le brun - qui s'activa mais l'autre. Mouvement de poignet énervé qui fit naître des flammes également énervées aux pieds de Longbottom, léchant vêtements et débris d'étagères, se reflétant dans le regard sombre de Siham qui oubliait parfois qu'elle était dans l'autre camp.

(dé)

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bristol, 2007 + @siham al-massri

Sans doute que Neville aurait mieux fait de se taire. Il aurait dû se douter qu'avec une personnalité comme celle d'Al-Massri, il était littéralement en train de se tirer un AK dans le pied. Jamais elle ne le laisserait partir à présent, mais c'est ce qu'il cherchait, non ? Un moyen de ne pas la laisser lui filer entre les doigts, du moins pas avec l'artéfact qu'ils sont venus chercher. Elle parle beaucoup, Siham, et elle se donne des grands airs, mais elle ne lui fait pas peur. Elle n'est qu'une bully de plus, rien que Neville n'ait pas déjà appris à gérer. Ce qui l'effraie, en revanche, c'est toujours cette idée de se laisser avoir si stupidement, et de laisser derrière lui Luna et Ginny et Ron et Hermione et tout le reste du Cercle 6 et de la résistance. C'est de leur imposer ça, en plus du reste. Un énième deuil qui aurait pu être évité. Il est remplaçable, bien sûr, il n'a aucune illusion là-dessus, mais il ne peut pas faire ça à ses proches. “ Comment t'as pu en arriver là, Siham ? ” Ses provocations ne l'atteignent pas. Il se contente de souffler, vaguement désabusé par sa désagréable personnalité. “ Arrête ton cirque Longbottom, on ne se connait pas ! ” Elle a sans doute raison. A force de voir le bon en chacun, Neville perd parfois le sens des réalités. Ce n'est pas parce qu'il a croisé quelques fois quelqu'un dans les couloirs de Poudlard qu'il le connait, qu'il peut prétendre savoir si c'est quelqu'un de bien ou non. Tant pis. Il faut croire que certains ne peuvent plus être sauvés. Pourtant le Longbottom peine à voir en Siham quelqu'un d'aussi perdu que les Lestrange. Mais il se fourvoie sans doute. Et il n'a plus vraiment le temps de se poser de question. “ Finalement, je vais la saisir l'aubaine ! ” Les sens aux aguets, Neville a les yeux rivés sur la baguette de la mangemort, si fixement déterminé qu'il ne remarque pas son autre main s'agiter ni les flammes apparaître avant qu'elles ne brûlent déjà la chair de ses mollets et de ses pieds. Le sorcier pousse un hurlement et titube hors des flammes avant de s'écrouler par terre, les jambes encore enflammées par le feu magique. D'un geste de sa baguette, il fait couler une eau salvatrice sur ses blessures avant de lancer en direction de la sorcière : “ Incarcerem ! ” Mais la corde qui s'échappe de sa baguette s'entortille sur une étagère, la douleur étant si intense qu'elle s'accapare tous ses sens et le désoriente. Profitant d'une seconde de répit octroyée par son sort raté, Neville rampe inutilement vers l'autre côté de la boutique, mais il réalise bien assez vite qu'il ne peut pas rester plus longtemps ici. Il tente le tout pour le tout. “ Accio collier ! ” A sa grande surprise, un petit médaillon se dégage des débris d'une étagère et vient atterrir dans la paume de sa main. Il serre l'objet si fort que ses jointures blanchissent et il se retourne vers la sorcière, déjà prête à répliquer. Alors, la douleur toujours aussi entêtante, il revoit le visage de Luna et il lance, en désespoir de cause : “ Bombarda ! ” Cette fois, les étagères s'effondrent et leurs contenus explosent dans une cacophonie de verres brisés. Il doit se protéger les yeux pour ne pas se blesser davantage mais il sent les débris s'enfoncer dans sa chair. “ On règlera ça plus tard, Al-Massri. ” Pour l'heure, il a bien trop mal, et maintenant qu'il a l'artefact - dont il doute de l'authenticité depuis qu'il l'a dans la main - il n'a plus aucune raison de traîner par ici. De toute évidence, ce n'est pas aujourd'hui qu'il capturera une mangemort par ses propres moyens. Rassemblant ses dernières forces, Neville transplane dans un CRAC et réapparaît au beau milieu d'une plaine d'Écosse.

Dés:

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@Neville Longbottom | septembre 2007

Yeux fixés sur les flammes donc. Sans doute un peu trop longtemps et en faisant un peu trop abstraction du reste. Elle avait même baissé sa baguette, plus tant que ça en position de duel. Mais avait-elle vraiment envie de se battre contre Longbottom ? Peut-être un peu maintenant qu'il faisait mourir le feu. Cela eut le mérite de la ramener dans le combat même si c'était un peu inutile vu que Neville le Brave préférait ligoter le mobilier. Siham ricana devant le spectacle, pas concentrée pour un sou, rata l'imitation de la chenille par son adversaire qui récupéra le collier grâce à un simple accio ?? "Mais quoi ?" Elle était dé-goû-tée. Et une seconde plus tard, tout explosa. les bras vinrent se mettre immédiatement contre son visage en protection mais cela ne l'empêcha pas d'être projetée en arrière à cause du souffle du maléfice et ce en même temps que bibelots en verre et bouts d'étagères qui faisaient des pieux très convaincants. Elle atterrit durement quelques mètres plus loin, oreilles bourdonnantes, vue troublée par la poussière soulevée, corps parsemé de coupures plus ou moins profondes dues aux projectiles. Merde. La douleur arrivait par vague et si elle finit par se relever, ses jambes étaient plus que vacillantes. elle s'essuya le front du revers de la main - elle avait reçu un bout de verre non loin du cuir chevelu pour faire une cicatrice à la Potter mais version saignante - avant d'essayer de localiser Neville parmi les meubles défoncés. "On règlera ça plus tard, Al-Massri." qu'elle entendit à moitié. Et elle eut à peine le temps de gueuler un "Reste ici espèce de lâche !" parce qu'elle n'aimait pas particulièrement les douches de projectiles qu'il avait déjà disparu. Bilan de la mission ? Catastrophique. Elle se laissa glisser au sol pour reprendre un semblant de souffle et checker ses blessures (rien de grave mais en nombre suffisant pour être très pénibles) et la brune resta ainsi à fixer les ruines pendant quelques minutes. A son tour de tenter un accio, juste pour voir, mais Siham ne parvint qu'à remuer la poussière qui enfumait déjà l'air de la pièce. Elle toussa, ça lui fit mal au ventre, se releva un peu vacillante avant de se mettre à fureter par-ci par-là, espérant que sur un malentendu elle trouverait le foutu médaillon qu'elle était censée rapporter. Mais ses yeux ne se posèrent rien d'autre que sur des objets cassés et des moutons de poussières. Un soupir plus tard et elle avait transplané, plus ou moins persuadée que son échec lui vaudrait de passer un sale quart d'heure. Connard de Longbottom.

(dé)

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