BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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Kashmira Martillo
ORDER OF THE PHOENIX
Kashmira Martillo
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Âge : Trente-cinq ans (27/01/1972)
Occupation : Fuir les Bouffe-Cadavres, gueuler à pleins poumons, casser des gueules.
Allégeance : Celui qui gagne (Pseudo KOMODO / Membre de la Task Force de l'Ordre du Phénix)
Particularité : Anciennement maudite, désormais de nouveau normale, même si elle tient bien en apnée. (De 2003 jusqu'en décembre 2007) Maudite : des branchies lui sont poussées lorsqu’elle était trop loin de la demeure de son so-called propriétaire : depuis qu’elle s’est enfuie, elle ne peut respirer qu’en ayant une sorte de bulle d’eau en permanence autour de son cou, alimentant les branchies pour lui éviter de s’étouffer, tandis que ses voies de respiration humaines normales se sont bloquées de façon irréversible. Oh, et, à cause de ça, elle ne peut plus parler non plus.)
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like the sun’s coming out | @Thomas Brisbane

Ton cœur tambourine dans ta cage thoracique, mais tu mets ça sur le coup des sanglots qui t’ont secouée quelques secondes plus tôt. Pas du tout lié au fait que tu détailles les traits de Tommy comme si tu voulais les graver sur ta rétine. Pas du tout influencé par le fait que tu te dis que tu ne veux pas le perdre. À le regarder, là, face à toi, dans une tente toute bête. À essayer d’enfouir profondément la terreur qui te noue les entrailles ponctuellement, à te raccrocher à la sensation d’être complète dans les bras du Brisbane.
Alors oui, tu n’articules pas le quart de ce que tu penses, de ce que tu ressens à son égard. Parce qu’avec le temps, tu ne sais pas où il en est, de sa vie sentimentale. Tu ne sais pas ce qu’il a vécu sans toi.

Mais quand même, ça te gonfle le cœur d’une énorme émotion sur laquelle tu n’arrives pas à mettre des mots, lorsqu’il te répond que tu lui as manqué, aussi. Tes lèvres se pincent et tu les mords de l’intérieur pour ne pas te remettre à pleurer, alors que vous vous retrouvez vraiment. Alors que son sourire diffuse une chaleur dans tout ton buste.
Pas que tu aies cru que tu ne lui avais pas manqué, ah !
Mais c’est une chose d’en être persuadée, et une autre de se l’entendre dire.
Alors oui, t’as les lèvres qui tremblent, mais bon, y a pas grand chose à y faire.
Les contacts s’additionnent, quand il te prend la main, comme un énième signe que vous avez besoin l’un comme l’autre de vous tenir, comme pour vraiment rendre prégnant, concret, le fait que vous êtes enfin de nouveau tous les deux.
Ou si, il arrive tout bonnement à te figer presque, lorsqu’il reprend la parole et prononce des mots que tu n’es -sur le coup- pas sûre d’avoir bien entendu : « Je t'aime, je ne sais pas ce que je ferais sans toi.. »

Bon, la fin, ça va. En temps normal, tu pourrais même répondre un truc du style On sait tous très bien que t’es perdu sans moi. en le raillant bien comme il faut. Mais ???
Avant, il a dit quoi ??
J e t ‘ a i m e ????
??
?

Tu ne sais pas pourquoi soudainement t’as très chaud, ou pourquoi t’as tes entrailles qui se nouent, ni pourquoi t’as l’impression que ta bouche est d’un coup très sèche alors que c’est impossible vu que tu es dans une putain de bulle d’eau. Quand ta mère te parlait de papillons dans le ventre, tu grognais que c’était des conneries, mais bon, faut bien reconnaître que cette sensation, tu l’as, là. Et même si tu essaies de raisonner, en te disant dans la seconde qui suit la phrase de Boom que c’est simplement parce que tu as faim et que tu te digères de l’intérieur, ça tourne quand même en boucle.
Si bien que lorsqu’il se penche vers toi, dans les secondes qui suivent ses paroles, tu retiendrais ta respiration si tu le pouvais encore, et tu te figes légèrement. Pas par gêne, mais plutôt dans l’appréhension d’un contact dont tu rêves sans te l’avouer.
À la place, c’est un baiser qu’il dépose sur ta joue et l’adrénaline qui pulsait violemment dans tes veines retombe en flèche.
Après coup, tu te dis que tu ne savais pas ce que tu attendais, ou plutôt que tu t’es trompée. Et puis, il t’a dit ça comme il l’aurait dit à Chérie, non ? Pourquoi est-ce que ça t’a autant chamboulée, hein ? Qu’est-ce que tu fous, bon sang ? Qu’est-ce que t’attends ?

Vite fait, bien fait, tu remets vite un sourire sur ton visage, comme si tu n’étais pas troublée puissance mille de ces petits mots que tu avais dû définitivement imaginer. C’est sans doute parce que tu n’es plus encore habituée à être avec lui, depuis tout ce temps. Ça te fait entendre des choses qui ne sont pas vraiment là, hein ? Si ? Non ? Pourquoi est-ce que ça te met dans cet état, franchement, de croire qu’il t’a dit « Je t’aime », vraiment, comme ça, sorti de nulle part ?
(Parce que tu l’aimes, aussi, même si t’es pas foutue de le reconnaître sérieusement.)

Heureusement, il vous sauve de l’embarras en reprenant la parole (de toute façon, c’est pas toi qui va briser le silence, hein -c’est d’ailleurs très nul de pas pouvoir émettre de son, franchement) : « Je nous sèche et on sort se mettre un truc plus consistant sous la dent ? » T’approuves en hochant la tête avec enthousiasme. Ta première sortie depuis votre fuite : ça se fête, non ?

* * *

Plus tard, une fois que vous êtes rentrés à la tente avec les courses faites dans un supermarché moldu où tu avais constaté qu’aucun moldu ne te regardait de travers, signe qu’apparemment ta bulle d’eau, magique, était invisible pour qui n’était pas doué d’une once de magie, tu te poses dans un coin. Tu ôtes le couvercle en plastique du gros gâteau au chocolat que tu as réussi à convaincre Tommy d’acheter, et tu fouilles un des sacs que tu as posés à côté de toi pour y trouver un crayon alimentaire de chocolat blanc pour commencer à écrire sur le gâteau avec application. Bon, ta vision est toujours trouble, ce qui fait que, pour qui lira ton message (Tommy ici, donc), il pourra supposer que c’est un gosse de 7 ans qui l’a écrit. Fouillant encore le sachet en plastique (les Moldus et leur amour du plastique ! Des fois tu te demandes pourquoi personne n’a jamais trouvé un moyen de faire un sac sans fond pour Moldu, qui n’aurait l’air de rien pour ne pas les alarmer sur l’existence de la Magie mais…), tu finis par en tirer un ensemble de trois briquets, et tu en sors un à l’effigie d’Aragorn, à l’affiche des cinémas moldus dans le troisième volet du Lord of the Rings.

Une fois la flamme dégagée, tu allumes le bout des six bougies que tu avais préalablement plantées sur le gâteau, et tu prends enfin le gâteau pour le poser devant Tommy -à qui tu avais interdit d’espionner- le tournant de façon à ce qu’il puisse aisément lire Joyeux … ans !!, en lettres blanches, entre lesquelles sont plantées  les grosses bougies en cire alimentaire dans cet ordre 2 8 9 3 0 1, qui ressortent bien sur le glaçage marron sombre. Ça se voit que t'as fait avec les moyens du bord, franchement, à ne pas avoir doublé les bougies des dizaines, mais bon. Vous avez passé un peu trop d'anniversaires loin l'un de l'autre et t'avais besoin de trouver un moyen de reprendre un peu le contrôle de ces célébrations. Et de lui tendre une ardoise magique (spécialement achetée pour communiquer plus facilement avec lui aujourd’hui), sur laquelle tu as tracé au doigt Bon, tu souffles pour nous deux, qu’on puisse manger ?
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LIKE THE SUN’S COMING OUT - @Kashmira Martillo
Je t’aime.
Ça tourne dans sa tête.
Je t’aime, je t’aime, je t’aime.
Il lui a dit je t’aime.
Il s’empresse d’agir après ça, de presser un baiser non sur ses lèvres mais sur sa joue, au risque de ne réussir qu’à boire la tasse. Et puis il s’empresse. Détourner l’attention, les arracher l’un comme l’autre à ce moment. Il essaie de se rassurer, surtout. De se dire que ce n’est pas si grave. Il l’aime, oui, mais ça veut à la fois tout et rien dire. Il aime sa mère, son père, sa soeur, ses frères. Il aimerait son chat ou son chien aussi, s’il en avait un. Et il aime Mira. Sauf que c’est un tout autre genre d’amour et que ça lui retourne le ventre.
Il est gêné, bouleversé et parviens au prix d’un effort à ne pas détourner les yeux alors qu’un sourire fait son chemin sur le visage de Mira.
Il aimerait qu’elle soit en mesure de parler, que ça ne soit juste pas que sa voix à lui.
A moins que non.
Peut-être bien que c’est une bénédiction là, tout de suite, qu’elle ne soit pas en mesure de l’interroger sur ce qu’il a voulu dire. Non pas qu’elle n’ait pas la capacité de s’exprimer malgré tout. Peut-être qu’elle le fera plus tard, sournoisement, quand la tension de Tommy sera traitreusement descendue.
Peut-être bien que, à la nuit tombée, lorsqu’ils seront tous deux allongés dans leur planque de fortune, unis dans leurs quêtes de sommeil respectives, elle lui flanquera un petit coup dans la jambe ou dans le bras avant de l’interroger.
Rien que d’y penser, il sent les battements de son coeur qui s’accélèrent.
Il s’incite au calme. Même si Mira doit le questionner plus tard sur son dérapage vocal, au moins est-elle à l’évidence disposée à lui laisser du temps pour monter une justification dont il espère qu’elle saura faire son boulot. Il suggère de les sécher avant qu’ils ne partent en quête de quelque chose à se mettre sous la dent et elle acquiesce de la tête, marquant son assentiment.
Il se détourne un peu d’elle pour récupérer sa baguette et en éprouve un bref élan de soulagement, tout apaisé qu’il est d’avoir quelque chose à faire pour écarter au moins passagèrement tout ce qu’il a dit et tout ce qu’il ne dit toujours pas.

* * *

Efficace, c’est encore le meilleur mot pour définir le déroulement de leur sortie express. Ils ne sont pas allés bien loin, passant les portes du premier supermarché moldu qui s’est présenté à eux. S’ils n’ont croisé aucune personne susceptible de leur causer des soucis en chemin, Tommy a eut des difficultés à s’apaiser tout du long de leur escapade entre les rayons.
La démarche un peu raide, le coeur battant, il a rempli raisonnablement un caddie, s’efforçant de constituer un panier de vivres relativement varié et équilibré sans pouvoir tout à fait réfréner sa passion pour tout ce qui est sucré de loin ou de près. S’il a bien haussé un sourcil en voyant Mira jeter son dévolu sur un gros gâteau au chocolat, il n’a pas fait mine de vouloir la dissuader. Très franchement, il aurait consenti à acheter ou avaler quasiment n’importe quoi si cela pouvait apporter à son amie ne serait-ce qu’une forme de satisfaction lointaine. Et puis un gâteau au chocolat… Il ne va pas avoir à se forcer beaucoup pour faire son sort à pareil festin.

Ils quittent sans embuches la supérette Moldue au bout d’une poignée de minutes mais Tommy ne sent le noeud logé au niveau de sa gorge se détendre qu’une fois leur sortie officiellement achevée. S’il ne tiens pas franchement à passer des semaines avec une tente en guise de seul foyer, il éprouve pour l’heure un vif soulagement à l’idée de réintégrer ce qui est le plus susceptible de lui inspirer de la sécurité.
Evidemment, tout ceci ne reste pas moins un leurre. Ils ne sont pas en sécurité, pas vraiment. Ils ne le seront pas pour des semaines encore, voir des mois, peut-être même des années. Peut-être qu’ils ne le seront plus jamais, si la guerre doit s’étendre au delà de leurs vies. Une perspective sordide venue prendre de l’ampleur dans la tête de Tommy alors qu’il entrepose les provisions dans un coin de la tente. Il s’efforce d’organiser le tout, d’instaurer un ordre qui ne manquera pas d’être totalement éclaté en quelques heures. Il n’a jamais témoigné la moindre aptitude pour tout ce qui tiens du rangement.
Il achève d’aligner quelques boites de conserve, s’efforce de repousser avec efficacité les pensées mauvaises, perverses, qui pullulent dans sa tête.
Derrière lui, Mira s’agite, occupée à faire quelque chose dont il ignore encore tout. Se focalisant sur cela, il résiste non sans peine à jeter un coup d’oeil par dessus son épaule, au risque de se voir administré une frappe sur la tête en guise de remontrance. Il fronce les sourcils, les coins de ses lèvres se soulevant timidement d’abord.
Il est à deux doigts de réclamer l’autorisation de faire volte face quand Mira lui coupe l’herbe sous le pied, lui présentant le gâteau. Il darde son regard bleuté sur le dessert décoré, auréolé d’une série de chiffres dont il ne tarde pas à comprendre le sens. Faut dire que le message se veut à raison peu subtil.

Tommy se mâche la lèvre, son sourire se faisant plus étendu, sans engloutir totalement le bas de son visage. Rien de personnel là-dedans. Ils ont trop souffert, les sourires de Tommy. Il ne les aime plus beaucoup d’ailleurs, évite de s’y confronter autant que possible. Ils ont toujours l’air un peu voilés, un peu tordus. Même lorsqu’ils ne sont réservés qu’à Mira, l’une des personnes les plus disposées en ce monde à l’arracher au poids et à la tristesse qui enserre tout son être.
Alors qu’il couve encore du regard leur gâteau d’anniversaire de fortune, sa meilleure amie lui présente une ardoise sur lequel elle a griffonné une requête. Il hausse un sourcil, ses yeux levés en direction de ceux de son amie. Et puis il acquiesce et se penche vers le gâteau, sans rompre pour autant le contact visuel.
« Fais ton voeux. » Qu’il lui lance, la voix ourlée d’un parfum d’espièglerie.
Un voeux pour elle, un voeux pour lui.
Deux voeux et ce n’est pas du luxe. Tommy pourrait en utiliser des dizaines. Non pas qu’il croit beaucoup à tout ça. Franchement et même s’il se gardera bien de le dire à voix haute là tout de suite, il n’y croit même plus du tout. Les derniers évènements venus percuter sa vie ne l’ont pas encouragé à croire en un monde féerique et bienveillant, disposé à dresser l’oreille pour répertorier et appuyer ses rêves et ses désirs. Au contraire.
Mais il se trouve devant un gâteau d’anniversaire et plusieurs flammes s’agitent sous son nez, le provoquant en silence.
Un gâteau. Des bougies. Un voeux. C’est comme ça que ça marche. Qui est-il pour bousculer pareille tradition ? Alors, non sans une dernière oeillade en direction de Mira, il incline la tête, formule mentalement son souhait et souffle.
Voilà.
Il se penche ensuite vers le sac contenant quelques couverts, y dégotant un couteau dont il commence à servir pour découper plusieurs parts. Il essaie de procéder à un partage symétrique et équitable et ses lèvres se tordent en une petite grimace quand il ne tarde pas à trahir dans sa coupe un vrai déséquilibre. Bah. Peu importe. Il achève son découpage avant de laisser retomber le couteau. Il ne fait ensuite pas mine d’attendre et attrape une part de gâteau avant de la lever un peu, comme pour trinquer à distance.
« Bon anniversaire ! En espérant qu’on soit en mesure de fêter les prochains en temps et en heures ce coup-ci. »
Tous les prochains. Hm. Espoir dangereux, auquel il se surprend à s’accrocher malgré tout. Peut-être qu’il est plus brave qu’il n’en prend la mesure. A moins qu’il ne soit en passe de virer masochiste. Là encore, dans le fond, peu importe.
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Kashmira Martillo
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Allégeance : Celui qui gagne (Pseudo KOMODO / Membre de la Task Force de l'Ordre du Phénix)
Particularité : Anciennement maudite, désormais de nouveau normale, même si elle tient bien en apnée. (De 2003 jusqu'en décembre 2007) Maudite : des branchies lui sont poussées lorsqu’elle était trop loin de la demeure de son so-called propriétaire : depuis qu’elle s’est enfuie, elle ne peut respirer qu’en ayant une sorte de bulle d’eau en permanence autour de son cou, alimentant les branchies pour lui éviter de s’étouffer, tandis que ses voies de respiration humaines normales se sont bloquées de façon irréversible. Oh, et, à cause de ça, elle ne peut plus parler non plus.)
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Tw: mutilation (mention)

Il te dit de faire un vœu et tu te perds dans ses yeux bleus.
Un instant, un seul, tu oublies la bulle d’eau qui entoure ta tête comme un casque de scaphandre.
Tu gardes tes prunelles ancrées dans les siennes, comme pour être sure que tout ceci est bien vrai, qu’il ne va pas se volatiliser au moment où il soufflera les bougies, comme un rêve qui s’estompe et te ramènerait à la réalité froide et solitaire de ton existence d’esclave chez Travers.

Un vœu, donc.
Pas très compliqué : l’espoir informulé est une évidence, un serrement de cœur que tu ne formalises pas, à peine avec un sourire entendu. Ne plus jamais être séparée durablement de lui.
Oui parce que bon, tu ne tiens pas spécialement à devoir l’accompagner aux toilettes, hein.
Il est des choses qu’il vaut mieux faire seul.e, où tu n’as pas besoin de le savoir pas loin.
Mais pour le restant de tes jours, après avoir vécu si terriblement cette séparation forcée, tu ne veux plus t’imaginer incapable de retrouver ses bras quand tu en as besoin.

Et lui, qu’est-ce qu’il souhaite ?, pourrais-tu te demander.
Comme si tu n’étais pas prête à mettre ta main à couper que vos âmes ne s’accordaient pas sur le besoin viscéral de ne plus vous séparer. Comme si t’étais la seule à en avoir chié depuis ton arrestation. Mais l’heure n’est pas forcément aux confidences, pas alors que ta mine affiche encore un sourire mutin et non feint et qu’il souffle les bougies alors que tu bats des mains, réjouie.

Vient l’heure de la découpe du gâteau et tu ne sais pas si tu n’y vois pas net, mais tu as une impression de partage inéquitable de la part du sieur Brisbane, et c’est avec une moue circonspecte, l’air presque de lui signifier qu’il est grillé d’avance, que tu accueilles la part la plus proche de toi, avec laquelle tu fais mine de trinquer aussi.
Levant le pouce à son toast, tu hoches la tête, comme pour signifier que tu t’accordes de tout cœur à sa prédiction, et qu’il y a intérêt à ce qu’elle se vérifie pour des siècles et des siècles.

Vingt minutes plus tard, tu es sur le dos, les mains posées sur le ventre, éclatée de fatigue, plongée dans la torpeur de la digestion. À enchaîner les parts de gâteau sans compter et à ne manger que ça comme petit déjeuner, tu estimes à l’instant que tu as probablement trop mangé et que tu es incapable de bouger. Immanquablement, ça te rappelle les vacances de votre adolescence, où -par un orgueil complètement absurde- tu voulais manger les mêmes portions que les Brisbane (que Tommy surtout), et que tu finissais en général à ne plus rien pouvoir faire de l’après-midi. Tu roules sur le côté pour te blottir contre Tommy, passant un bras autour de son torse, pour un câlin. Tu le regardes, et tu souris, et tu hésites à faire ce que tu croyais qu’il allait faire plus tôt, et tes yeux papillonnent vers ses lèvres un instant fugace alors que tu hésites, avant de remonter pour se visser dans son regard qui t’a tant manqué.

T’aimerais tellement pouvoir parler, sans avoir besoin de recourir à l’écrit pour lui raconter tout et n’importe quoi. C’est que, certes, tu peux espérer que les trucs de base, il arrive à les lire sur tes lèvres, tant que tu ne bouges pas trop la tête et que la bulle reste stable, mais ça a tendance à ralentir ton débit, et franchement, c’est quand même pas le plus simple.
En plus, ça te coupe dans ton élan, des fois. Là, par exemple, en trois jours, t’as voulu écrire des choses et puis tu t’es ravisée, les raturant à la va-vite, parce que les voir écrites, d’un coup, ça les rendait vraiment trop... vraies ? Trop horribles, même.
Que tu fasses des cauchemars, par exemple, c’est une chose assez évidente, vu comment tu te réveilles en sursaut par moments. Mais là où, quand vous étiez tous les deux juste après l’assassinat d’Ines, tu lui racontais en panique, à toute allure, toute serrée contre lui, sans rallumée la lumière, sans que ça ne fasse toujours sens, et tu te rendormais plus facilement dans ses bras, là tu te tais, parce que t’es pas assez réveillée pour écrire, ni pour confronter de façon plus concrète ce qui te terrifie.
En te collant des branchies qui auraient dû tout bonnement te tuer, Travers a aussi trouvé le moyen de t’enlever toute spontanéité.

Ton ventre gargouille dans sa digestion, un peu trop sonore pour ne pas rompre le moment de simple contemplation du Brisbane, moment dans lequel tu t’étais glissée sans rechigner le moins du monde (et sans vraiment t’en rendre compte). T’étais en train de t’imaginer pouvoir parler vraiment, avec ta vraie voix, pouvoir lui répondre que tu l’aimais aussi, pouvoir lui dire tout un tas de trucs que tu ne savais pas vraiment que tu voulais lui dire et puis dans ta rêverie éveillée, vous vous embrassiez et...
Tu cilles. Vous vous regardez toujours, il n’a pas bougé, il a peut-être dit un truc, mais tu n’y as pas fait attention vraiment. Tes lèvres s’étirent dans un sourire doux, tendre. D’être là, contre lui, repue en prime, ça t’a fait oublier ton cauchemar, ça te fait oublier le danger qui vous traque probablement.
Si tu ne l’embrasses pas à ce moment précis, c’est parce que t’as peur de tout foutre en l’air.
Alors tu souris, tu glisses ton visage dans son cou, mouillant encore une fois tout au passage, et puis tu remets cette envie à plus tard.

***

Une semaine plus tard, vous profitez du fait qu’un moldu vivant seul dans une baraque un peu à l’écart du village le plus proche parte travailler pour vous introduire chez lui, histoire de vous laver parce que vous commencez quand même à sentir le fauve. Hors de question de vous attarder trop longtemps dans la maison pourtant confortable, surtout qu’il ne faudrait pas laisser de trace de votre passage. Vous ne comptez de toute façon rien dérober, rien qu’un peu d’eau chaude, à vrai dire. Un Alohomora rapide, une douche chacun, et hop, vous retrouvez votre petit coin perdu dans les Landes de Cornouailles, et votre tente intacte, là où vous l’aviez laissée (c’est mieux). Là-bas, à l’ouest, le soleil se couche derrière les collines, et tu sens que c’est le moment lui dire (écrire) des trucs, et tant pis si ça prend du temps à écrire et à lire.
C’est qu’en sortant de la douche, t’avais enroulé tes cheveux dans une serviette de toilette achetée dans la même supérette que votre énorme gâteau d’anniversaires, et que donc immanquablement, ta nuque striée de lettres blanches était devenue visible. Et que, même si t’as brillamment évité le sujet depuis dix jours, à un moment, va falloir en parler, parce qu’il est susceptible de s’imaginer des trucs horribles, encore plus que ce que tu as enduré.

Alors, tandis que la mer rougeoie sous vos yeux, tu relis une dernière fois ce que t’as écrit, tu griffonnes des mots, des hésitations, pour les rendre illisibles et puis tu lui tends ton carnet, ouvert à la bonne page, à Tommy. Tes cheveux longs recouvrent de nouveau le Mudblood blanchi qui barre ta nuque.

Le petit paragraphe commence ainsi : Ce que j’ai sur la nuque, c’est un connard de rafleur qui a cru bon de me le [XXXX] laisser. Ça ne me fait plus mal, depuis. Je crois pas que je peux m’en débarrasser par contre. Y avait un truc spécial avec la lame, apparemment. Deux lignes entières sont ensuite soigneusement rayées et raturées, de façon à ne former qu’un amas illisible et gris. Il disait que ça m’empêcherait d’oublier ce que j’étais. Ils ont vraiment une tendance à employer ce terme si souvent que je vois mal comment j’aurais pu oublier, mais bon. Le type est mort, depuis.
T’as pas précisé quand il t’en a gratifiée, parce que c’est pas le genre d’informations qui fera du bien à Tommy. Parce que t’as pas envie d’avoir l’air de l’accuser de quoi que ce soit, alors que tu lui avais hurlé de foutre le camp. Parce que tu savais bien, en lui disant de se barrer, que t’étais pas loin d’être foutue dans tous les cas.
Tu le regardes lire, et t’attends, la mine grave et concentrée. De voir s’il veut que tu continues. De voir s’il a des questions. De voir comment il encaisse de que tu t’es décidée à lui raconter.
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LIKE THE SUN’S COMING OUT - @Kashmira Martillo
Au final, il a triché, un peu.
Trop de souhaits entremêlés dans sa tête, trop de souhaits entassés au bord de ses lèvres. Il a envie de trop de choses. Il veut que Mira soit en sécurité. Elle l’est aujourd’hui, plus ou moins, mais il veut qu’elle le reste. Il veut qu’elle soit auprès de lui aussi, surtout même. Ne plus jamais avoir à lui dire au revoir, d’autant plus au coeur du chaos, sans aucune certitude quant à la probabilité de pouvoir la saluer de nouveau. Ils ne sont pas taillés pour être loin de l’autre, elle et lui. Ce n’est tout simplement pas au programme. Il se fait l’effet d’être comme amputé, quand elle n’est pas là. Son absence lui est intolérable.
Son voeux, durant ce court instant, c’est tout ce qu’il a et c’est presque obscène de la part du monde et des convenances entourant les gâteaux d’anniversaires de n’en réclamer qu’un seul. Mince, il a le droit à plus. Il viens de passer des mois à évoluer en enfer et même si ça va mieux maintenant que Mira est auprès de lui, il n’empêche que l’enfer est toujours là, au dehors, prêt à enserrer leurs chevilles pour les précipiter vers le sol.
Alors tant pis. Les convenances, il les envoie valser, à la dernière seconde.
Il n’y prend garde qu’au dernier moment, se soustrayant sans y faire gaffe aux règles tacites et autres lois. Il se penche au dessus du gâteau et ses pensées s’animent, s’agitent, s’entortillent. Des voeux par poignées, entremêlés, tous tissés autour d’un seul prénom. Un chaos d’espérance. Quasiment un majeur levé à l’égard des convenances d’anniversaire. Et toc. Que ça n’aille pas lui porter malheur. Que ça lui porte même chance. Petit pic d’espérance. 
Une fois son entorse à la règle du voeux unique effectuée, il entame son découpage de gâteau. Il s’applique, mais faut croire que c’est pas assez. Non, c’est clairement raté. Bah. Mira n’est pas en mesure de s’en plaindre à voix haute, c’est déjà ça. Elle lui jette quand même un regard éloquent qu’il fait mine de ne pas trop voir, un sourire cornant machinalement le bout de ses lèvres. Il attrape la part de gâteau la plus facile d’accès pour lui alors qu’elle fait de même.
Il ouvre la bouche, juste pour dire ce qu’il espère être vrai, pour les années à venir. Que ceci, cet anniversaire commun organisé à l’improviste, ne se reproduira jamais. Qu’il s’agit d’une première mais aussi d’une dernière. Peut-être qu’il aurait dut ça. Peut-être bien qu’il l’a fait. Il n’en sait plus trop rien.
Il espère, c’est tout, blotti dans ce moment comme logé hors du temps. Il espère qu’ils en auront plein d’autres, d’anniversaires, mais que tous sans exception se dérouleront comme ça a toujours été le cas par le passé. Qu’ils n’auront plus jamais à souffler leurs bougies à distance ou après coup. Qu’il ne leur faudra plus jamais le faire.
Une pensée réconfortante à laquelle Tommy tâche de s’accrocher bec et ongles en avançant sa part de gâteau jusqu’à sa bouche pour mordre goulument dedans.


(Un peu plus tard.) Il n’en reste pas grand chose, de leur gâteau. Ils n’ont pas fait semblant de les célébrer, leurs anniversaires perdus. Ils sont avachis l’un contre l’autre maintenant, allongés sur le sol de sorte qu’ils ne jouissent plus d’une vue directe l’un sur l’autre. Ca lui va plutôt bien à Tommy, toutefois. C’est confortable, même, d’être juste allongé près elle, du moins si on met de côté les protestations de leurs estomacs soudain trop pleins. 
Il se sent un peu lourd, le fils Brisbane, pris d’une flemme aigüe de seulement faire mine de soulever le haut de son corps. Lourd et pourtant curieusement léger. Un sourire accapare son visage, doux et presque apaisé. Un sourire qui manque pas de s’élargir, d’ailleurs, quand Mira change de position pour venir se blottir contre lui, le trempant au passage. 
Bah. Il s’en soucie à peine. Il veut même bien ne plus jamais être sec si cela implique de toujours garder son amie près de lui. Son amie qui finit par incliner son visage vers le haut, l’incitant à baisser le sien pour que leurs regards se trouvent.
Il aime ça, peut-être plus encore que tout le reste, ou presque.
La regarder. Faut dire que, des mois durant, il ne s’est pas vu accorder ce luxe. Il a été privé d’elle et il s’est senti sombrer, comme paralysé par la perspective que tout soit fini, qu’il n’y ait plus la moindre chance pour un après entre elle et lui.
Maintenant elle est là et il est coincé dans l’instant qu’ils partagent ensemble. Le regard de Mira va de ses yeux à ses lèvres et il sent les battements de son coeur qui s’accélèrent, qui s’envolent. Il n’a pas envie de penser à ce qui se lit dans ses propres yeux. Il en a presque peur. Il a l’impression d’être quasi-transparent, discernable dans toute son essence, dans tous ses aspects, en un seul coup d’oeil, sans même trop essayer ou insister.

Les mots qu’il a dit plus tôt.
Les mots qu’il serait peut-être de bon ton de répéter.
Les mots qu’il aimerait lui entendre dire, aussi. Les mots plutôt, compte tenu des circonstances actuelles, qu’il voudrait la voir écrire. Je t’aime. Car ils s’aiment, n’est-ce pas ? Vérité bourdonnante, presque palpable, si dense qu’elle en remplit tout. Mais il a peur et faut croire que c’est son cas à elle aussi. Le regard de Mira reviens trouver le sien, écartant la tentation de tout autre chose. Il lui sourit, Tommy, et il essaie de faire abstraction du poids qui pèse soudain sur son ventre et dont il sait qu’il n’a plus rien à voir avec la quantité de gâteau qu’il viens d’engloutir.
Faudra que ça change, un jour. Faudra qu’il les redise, ces trois petits mots. Faudra qu’il les lui dise plus fort, avec toute l’assurance qui palpite en lui sans qu’il ne trouve le courage de la mettre en mots et en actes. Faudra qu’il soit courageux un jour et qu’il se lance.
Tête la première. Dans un battement de coeur.
Mais pas ce soir.

Gargouillis de ventre en provenance de celui de Mira. Ça fiche un petit coup à l’intensité du moment. Ça le fait rire un petit peu, Tommy, même si son rire a quelque chose d’un peu étranglé. Il ne détourne pas les yeux pour autant, ne déloge pas son regard de celui de son amie. Il fatigue un peu maintenant. Il fatigue de cette journée qui s’achève, bien sûr, mais aussi de celles qui l’ont précédée et de celles qui suivront encore.
« Je vais plus tarder à m’endormir, je pense. » Qu’il dit d’une voix douce, déjà un peu lointaine. Pas de je t’aime sur ses lèvres ce soir. Pas de baiser. Pas de tout ce qu’il voudrait lui dire et lui faire. Peut-être que ça fait de lui le dernier des cons. Franchement, il commence sérieusement à le penser. Il prend ce qu’on lui donne le bougre, trop lâche encore pour se risquer à se saisir de plus. Elle lui sourit, d’un sourire tendre qui ne vaut pas des mots mais là encore, il prend. Elle est là et elle sourit et il la tiens contre lui. Faut que ça lui suffise.
Ça lui suffit.
Elle fourre son visage dans son cou, il ferme les yeux et il s’abandonne au noir et aux ombres. Elles sont pas si flippantes que ça ce soir, d’ailleurs. Presque accueillantes avec la bonne personne contre lui pour les mâter. Il resserre quand même un peu sa prise sur Mira pour s’en assurer. Non, il n’est vraiment plus question de la lâcher.

***


Il se garde le dire à voix haute, n’empêche que ça commence à faire long. La tension qui peinait à lâcher son corps durant les premiers jours ayant suivis l’évasion de Mira commence à se soustraire à un sentiment d’attente qu’il tâche de maintenir sous clé tout en ayant la sensation de ne pas y parvenir tout à fait. Mira le connaît trop bien pour s’y laisser vraiment berner.

Ils ne continuent pas leur petite routine de fugitifs pour le plaisir, loin de là. C’est là ce qui pousse Tommy à ravaler ses soupires et ses élans de frustration. Il y a des raisons à tout ça, et pas des moindres. Il peut bien prendre encore sur lui. Il l’a fait des mois durant. Il a vu pire. Au moins ils sont ensemble, tout le temps ou presque. Ils ne se dérobent au champ de vision de l’autres que de façon furtive, rapide, le temps de glaner les instants d’intimité dont ils ont besoin.
Ils ont réussis à se doucher aujourd’hui. Une douche expéditive à laquelle Tommy aurait volontiers préféré un bain mais là encore, il lui faudra attendre encore un peu pour ça. Monde cruel. Au moins il sent bon et c’est plus que ce qu’il pouvait en dire depuis quelques jours. En croisant Mira dans le couloir de la maison infiltrée pour se laver, il a distingué des marques blanches sur sa nuque dénudée et il en a immédiatement oublié ses envies de barbotage et de bain moussant. Il a réussi à ravaler les questions qu’il n’était pas sûr de pouvoir prononcer de toute façon. A la place, il s’est occupé de sécher sa tignasse blonde devenue résolument trop longue avant de se poster devant une fenêtre de la baraque, histoire de prévenir tout retour des occupants.

Maintenant, ils sont de retour sous leur tente, dans leur petit foyer de fortune. Ce n’est pas grand chose, vraiment, mais c’est devenu leur chez-eux. Peut-être même que ça leur manquera plus tard. Ou peut-être que non. Sans doute que non. Ce qui manquera sans doute à Tommy, ironiquement alors qu’il a actuellement soif de retrouver tous ses proches, c’est l’espèce d’intimité que la situation installe entre lui et Mira.
Même si cette intimité impose entre autres chose le silence. Beaucoup de silence. Beaucoup trop de silence. Assis à côté de Mira, son regard bleuté vaguement capturé par la mer rougeoyante, Tommy se tâte à ouvrir la bouche, ne serait ce que pour venir à bout de ce silence qui le pèse soudain. Il est le seul à pouvoir le faire et il n’aime pas ça. Il passe une main sur sa nuque humidifiée par ses cheveux ramassés en un chignon bas. Il desserre les lèvres, se prépare à dire il ne sait trop quoi. Il se retiens de la regarder, de jeter un coup d’oeil insistant à sa nuque, toujours un peu trop facile d’accès en dépit de sa chevelure.
A côté de lui Mira griffonne. Peut-être à son intention. Il y fait à peine gaffe, emporté par le flot de pensées dangereuses qui l’éloignent du meilleur et le précipitent vers le pire.
Ce n’est pas bon.
Ce n’est pas bon du tout.
Faut que Mira lui fourre son carnet sous le nez pour qu’il émerge avec un air un peu trouble. Il attrape le carnet et baisse les yeux sur la page pour déchiffrer l’écriture de son amie. Au fur et à mesure qu’il progresse dans sa lecture, son expression se fait plus ferme, plus grave. Plus révulsée aussi. Pas par les cicatrices de Mira mais par tout ce qui s’y rapporte. Il a l’air un peu malade, l’estomac retourné. Il doit se retenir de pas arracher la page et de la rouler en boule avant de la lancer au loin.
Peut-être que ça le réconforterait de voir ces mots balancés dans l’eau et avalés par les flots. Ou non. Il sait que non. Ce n’est pas si simple, ça ne l’est jamais. « J’aurais bien aimé le tuer moi-même, ce salopard. » Qu’il lâche à la place d’une voix glacée en levant ses yeux du carnet pour regarder de nouveau la mer à la place.
Faudrait qu’il regarde Mira plutôt, mais il a du mal.
Foutue culpabilité qui lui déchire le ventre.
Il est en colère. Non, plus que ça. Il est carrément furieux. Contre le rafleur qui est déjà sous terre bien sûr, là où se trouve résolument sa place, mais pas que. Contre lui aussi, surtout. Et puis contre Dwight, à nouveau, qui aurait pu le laisser rejoindre Mira. Et contre Mira aussi, même, un peu. Car elle n’aurait pas dut lui dire de s’en aller non plus. Ça ne fonctionne pas comme ça entre eux. Leurs combats ils les mènent ensemble, même ceux qui ne peuvent se solder qu’en défaites. Elle a voulu le protéger et elle y est parvenu, plus ou moins. Il voudrait juste pouvoir prétendre en avoir fait autant. « Ça me rend malade que tu aies vécu tout ça » La colère enfle progressivement dans sa voix et il laisse tomber le carnet car franchement, il est vraiment à deux doigts de le balancer au loin. Il serre son poing libéré, tâche de s’imposer le calme. A quoi bon s’énerver du passé, de ce qui ne peut pas être défait ? Sauf que ce n’est pas si simple. Il ne dispose pas une prise aussi aisée sur ses sentiments. Loin de là. « J’aurais dû être avec toi. » Même si elle va sans doute lui rétorquer l’inverse. Qu’elle le préférait en sécurité, loin d’elle et de tout ce qu’elle a été forcée d’endurer. Peut-être que c’est la vérité, mais il y flaire quand même ce qui ressemble à un mensonge. « C’est vrai, non ? » Il se résout à tourner la tête vers elle, à confronter son regard au sien. Sa voix s’adoucit, plus tant pétrie de colère que de douleur. « Ça aurait été moins dur si j’avais été auprès de toi. » Il le pense. Il le sait.
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Kashmira Martillo
ORDER OF THE PHOENIX
Kashmira Martillo
Date d'inscription : 10/08/2020
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Âge : Trente-cinq ans (27/01/1972)
Occupation : Fuir les Bouffe-Cadavres, gueuler à pleins poumons, casser des gueules.
Allégeance : Celui qui gagne (Pseudo KOMODO / Membre de la Task Force de l'Ordre du Phénix)
Particularité : Anciennement maudite, désormais de nouveau normale, même si elle tient bien en apnée. (De 2003 jusqu'en décembre 2007) Maudite : des branchies lui sont poussées lorsqu’elle était trop loin de la demeure de son so-called propriétaire : depuis qu’elle s’est enfuie, elle ne peut respirer qu’en ayant une sorte de bulle d’eau en permanence autour de son cou, alimentant les branchies pour lui éviter de s’étouffer, tandis que ses voies de respiration humaines normales se sont bloquées de façon irréversible. Oh, et, à cause de ça, elle ne peut plus parler non plus.)
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like the sun’s coming out | @Thomas Brisbane

Tu le regardes avec intensité, scrutant le moindre signe qui apparaît sur son visage. Ça t’évite de trop y repenser, alors que parfois tu te réveilles en ayant l’impression que ça se reproduit. Les mains sur les genoux, t’as la tête un peu penchée sur le côté, en le fixant. Tu sais pas trop où il en est de sa lecture, mais tu vois bien qu’il est absolument pas ravi ou soulagé de ce qu’il a sous les yeux. Un instant, tu te demandes si t’as bien fait de lui raconter ça, à l’écrit. Mais vous n’avez pas de pensine dans le secteur, et tu n’es pas sûre de réussir à extirper de tes pensées les bribes de souvenirs de cette période-là, pas plus que tu n’es certaine de vraiment vouloir l’y plonger tout entier, tant l’horreur et la douleur y sont omniprésentes. Sa voix se fait entendre : « J’aurais bien aimé le tuer moi-même, ce salopard. » En guise de réponse, toujours silencieuse, tu esquisses un sourire un peu triste, un peu gêné, au coin des lèvres.
T’aurais bien aimé le buter toi-même, à vrai dire.
Mais faut croire que Travers avait pas aimé être considéré comme corruptible, et avait fait du ménage tout seul, comme un grand.

Tommy ne te regarde pas, les yeux plongés dans les flots au loin. Tu baisses également les prunelles, les posant sur tes mains, que tu frottes l’une contre l’autre, ayant d’un coup un peu froid. Un peu honte. Tu n’as pas demandé avant de le plonger dans cette histoire, et t’aurais peut-être dû vérifier, avant de lui mettre ton carnet sous le nez, qu’il était prêt à lire n’importe quoi, même les trucs les plus horribles que t’avais pu vivre. Maintenant, tu culpabilises, un peu, donc, et plutôt que de le relancer, plutôt que de pouvoir prononcer son nom, parce que t’es obligée d’être muette, tu commences à gratter sous un de tes ongles, pour enlever une miette qui s’y est logée.
Ça vous ressemble pas, ce silence, ce malaise.
La dernière fois que vous avez été séparés pendant longtemps, c’était de son fait, et vos retrouvailles se sont réglées en duel, parce que t’étais furieuse, parce que tu lui en voulais encore, des années après, de s’être barré sans toi, sans t’avoir demandé si tu voulais venir, sans même avoir pensé que tu serais peut-être blessée par son abandon, parce que lui hurler des horreurs pendant de longues minutes ne t’avait pas semblé être une bonne solution alors que vous étiez au mariage de vos ainés, Toni et Chérie. Mais s’il avait été blessé, s’il lui était arrivé quelque chose, s’il avait été retenu à l’étranger contre son gré, t’aurais sans doute jamais dégainé la première (ou bien tu lui aurais mis ton poing dans la gueule avant de lui sauter au cou, selon sa façon hypothétique de te saluer).
Et là, tu sentais bien que vous étiez dans cet entre-deux de merde, et tu le connaissais suffisamment bien pour savoir qu’il t’en voulait de lui avoir hurlé de foutre le camp alors que c’était évident que t’étais foutue s’il te laissait. Et qu’il était bien emmerdé, parce que vous n’étiez pas forcément dans un état suffisamment bon pour vous secouer et vous mettre sur la tronche.

À la place, il cause, et c’est à ton tour d’éviter de croiser son regard. « Ça me rend malade que tu aies vécu tout ça » Tu sens que c’est pas vraiment ultra-agressif à ton égard, mais tu le sens aussi bouillir, et donc, ouh lala, tu te concentres vraiment trop sur ce qu’il y a sous tes ongles (qu’il faudrait d’ailleurs que tu coupes et limes un de ces quatre, sinon ils vont se casser et ça sera moche). Ton carnet quitte ses mains et ça attire ton regard, qui finit par remonter le long des jambes de Tommy, jusqu’à son torse, et sa bouche, et finalement ses yeux. « J’aurais dû être avec toi. », dit-il encore, et si tu pouvais soupirer, tu le ferais. À la place, tu hausses les épaules dans un mouvement assez lent, comme pour lui signifier que vous pouviez plus rien y changer et qu’il fallait pas qu’il se morfonde là-dessus pendant mille ans. Comme pour lui dire que ça n’aurait rien changé à ce qu’il t’est arrivé. Comme pour essayer de lui faire comprendre que vous auriez été quand même dans une sacrée merde, tous les deux. Ta mine est grave et sérieuse, alors que tu te demandes, justement, ce qu’il aurait pu se passer si les rafleurs avaient chopé Tommy aussi. Mais non, non, tu ne veux pas y penser, parce que la seule issue que tu peux imaginer s’il avait été arrêté, en tant que traître à son sang, et s’il avait lutté, hurlé, insulté tes tortionnaires, voulu te sauver plus encore, il serait sans doute mort, sous tes yeux et même si c’est une hypothèse, un possible qui ne s’est pas produit, rien qu’y penser, rien qu’imaginer ça te met le cœur, l’esprit, et les entrailles en vrac, alors que t’as des larmes qui te montent aux yeux, et qu’elles se perdent dans ta bulle d’eau. Boom n’en démord pas : « C’est vrai, non ? » et tu secoues la tête, de gauche à droite, alors qu’il te regarde enfin -peut-être que s’il t’avait pas regardée là, ça aurait été mieux, histoire qu’il ne puisse pas voir que t’étais larmoyante. « Ça aurait été moins dur si j’avais été auprès de toi. »

Tu penses non. Tu veux dire non. Tu veux qu’il soit convaincu que s’il était resté dans Knockturn Alley, au moment où tout se cassait la figure, ça aurait été pire. Parce que t’as peur si tu confirmes ses doutes, que la prochaine fois (il n’y en aura pas, t’essaies de t’en persuader, mais on sait jamais), il reste et que tu le perdes pour toujours (et tu pourras pas survivre à ça, tu le sais parfaitement).

Mais il est là, à te fixer, à lire en toi comme dans un livre ouvert, à avoir souffert aussi de votre séparation forcée, à mettre le doigt sur ce qui a fait si mal pendant toutes ces années, et tu n’arrives pas à le détromper, parce que t’as le menton qui tremble, et les yeux qui sont vraiment trop brillants, et que tu n’arrives pas à retenir le petit hochement de tête, très léger, presque imperceptible, que tu esquisses avant de fondre sur lui, en te blottissant contre lui, alors que t’es épuisée de finalement reconnaître que t’aurais sans doute moins souffert si tu l’avais eu à tes côtés. Tu restes là un moment, dans ses bras, contre lui, à sangloter en silence, les épaules qui tressaillent et la bulle d’eau qui lui trempe (encore une fois) ses fringues.

La mer, elle, devient de plus en plus sombre, au fur et à mesure que vous restez là, et alors qu’elle était encore rougeoyante quand tu t’étais blottie contre lui, elle est désormais d’un indigo profond quand tu te détaches de lui en déglutissant, quelques minutes plus tard. T’es plus proche de lui que tout à l’heure, et tu n’as pas de mal à entrelacer tes doigts avec ceux de sa main la plus accessible. Tu restes quelques instants, tes billes sombres vissées sur vos mains serrées, alors que de ton pouce, tu lui caresses le dos de la main, doucement. Puis tu le lâches, tu te penches, et tu ramasses ton carnet, reprends ton crayon et griffonnes dedans six mots en majuscules, question de lisibilité alors que la lumière baisse : TU FAIS CHIER À AVOIR RAISON, accompagné d’une moue dépitée. Tu le tiens quelques instants à hauteur de ses yeux, pour qu’il ait le temps de le déchiffrer, et puis tu le reprends, pour prendre une autre page (bah oui, t’as pris toute la page format A5 pour écrire six pauvres mots, donc forcément) et rester quelques instants à hésiter, la pointe posée sur le papier, mais les mots qui ne viennent pas vraiment, qui n’osent trébucher sur la feuille.
T’as l’impression d’avoir mille choses que tu voudrais lui dire, lui raconter, lui confier. Tu sais pas si t’as vraiment envie de tout déballer là, alors que vous êtes encore en planque pour être sûrs que Travers t’a pas collé un glyphe de traque en prime ou une connerie. Alors que votre sécurité n’est pas encore totalement assurée, à vrai dire. Essayer de l’écrire, là, c’est un peu plus dur, parce que les émotions et les idées s’entrechoquent, se fracassent l’une contre l’autre. Si t’avais ta voix, tu pourrais lui dire un peu en rigolant, un truc du style Je savais pas si on allait se revoir un jour… Mais l’écrire ? L’écrire ça enlève le ton presque humoristique que t’aurais voulu mettre. L’écrire, ça rend tout trop lourd, trop grave, trop sévère. Le T’aurais quand même pu me retrouver plus vite ! aussi, tu voudrais lui dire, encore une fois sur le ton de la blague, parce que tu savais faire que ça, de toute façon, faire des blagues ou dire les choses avec un air faussement outré, parce que tu savais qu’il comprendrait qu’il fallait pas se vexer, que t’étais juste là à éviter de dire ce qui te passait vraiment par la tête. Mais les mots écrits auraient pas la même portée, pas la même légèreté… 

Alors à la place, après avoir hésité sur ces semi-blagues, tu finis par écrire On est ensemble maintenant. Pour de bon. et tu lui tends le carnet avec un sourire en coin. Et puis, d’un coup, alors qu'il a le carnet dans les mains et qu'il lit, tu te demandes s’il va interpréter ça d’une façon plus poussée que— Est-ce qu’il va croire que « ensemble » pour toi, ça veut dire plus que juste le fait que vous vous retrouvez tous les deux là ?!
Pas que tu serais contre.
Ou pour ?
Tu sais plus.
Ensemble, ça veut dire plus, pour toi ?
T’es toujours pas fixée, et tu fais toujours la même chose quand tu commences à le regarder un peu trop longtemps : éviter la question, éviter le sujet, changer le sujet.
Tu te penches sur lui, et surtout sur le carnet qu'il tient toujours dans ses mains, pour y griffonner dans un coin de la page, en plissant les yeux, alors que vraiment vous commencez à y voir de moins en moins dehors : Tu m’en veux ?
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LIKE THE SUN’S COMING OUT - @Kashmira Martillo
Ça ne sert vraiment à rien, ce qu’il fait. Elle le sait, il le sait. Mais il le fait quand même. C’est presque pervers, franchement, de raviver ainsi leur peine. Une lame mauvaise, malingre, fichée dans la main de Tommy et qui farfouille dans une chair d’ores et déjà largement malmenée.
Il en a mal de penser à ce qui s’est passé. C’est en lui et ça l’est toujours, quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse. Peut-être que ça ne partira jamais. Peut-être que ça restera toujours là, massé au fond de son être. Une espèce de magma de tristesse et de colère, immanquablement logée en lui et susceptible de remonter à n’importe quel moment, le laissant haché, étranglé.
Il devrait se taire. Loin de le malmener lui seulement, ses mots sont également autant de flèches venues se planter dans la peau de Mira. Elle n’a pas besoin de ça. Il devrait être plus intelligent que ça dans ses réactions. Au lieu de laisser cette colère vibrante transparaître, il devrait se mordre la langue jusqu’au sang. Retenir tout ce qui s’anime et s’élève en lui et la serrer contre lui, simplement, jusqu’à se sentir à nouveau capable d’ouvrir la bouche sans provoquer une éruption de rage et de tension.
Mais faut croire qu’il a besoin d’ouvrir la bouche. De s’exprimer. D’user de mots pour dépeindre son sentiment, tout bêtement, au lieu de se malmener en silence. Sans doute qu’il a besoin qu’elle l’entende aussi. Plus de non-dits, ou tout du moins moins de non-dits.


C’est à peine s’il la regarde, s’il y parviens. Fixer l’eau, c’est plus sûr. Largement moins dur. C’est un peu lâche aussi, mais tant pis. Il se protège de ce qu’il va finir par lire dans les yeux de Mira, quoi que ce soit. Il s’octroie un moment, le temps de recouvrir la figure de calme qu’il a réussi à maintenir depuis que Mira et lui se sont retrouvés. Il y parviens plus ou moins.
Un peu moins que plus. 
Il lui assène encore quelques mots, la défie presque de le contredire.
Ça aurait été moins dur si j’avais été auprès de toi. C’est sur ces mots là qu’il se résout à se détourner de la mer pour aimanter à la place son regard à celui de Mira.
Ce qu’il dit, il y croit dur comme fer. Il admet à peine avoir potentiellement tort sur ce point, car ça ne fait pas sens à ses yeux, le fait que c’était mieux qu’elle soit là-bas toute seule, isolée, livrée à elle-même. 
Peut-être qu’il n’aurait pas été capable de lui venir en aide si on lui avait permis de rester, si Dwight ne l’avait pas obligé à transplaner. Il n’aurait peut-être réussi qu’à se faire tuer en vitesse, en une poignée de secondes. Ou peut-être qu’il aurait été capturé et transporté à seul fin d’être ensuite torturé sous les yeux de Mira, en guise de punition supplémentaire. A moins que ça n’ait été à l’inverse, que Mira ait été torturée devant lui. Un scénario horrible dans tous les cas. Oui. Peut-être qu’il se serait senti tout aussi impuissant (voir plus encore) s’il était resté, s’il avait été attrapé en même temps qu’elle. Ou peut-être pas.
Ils devraient juste se focaliser sur le fait qu’ils sont ensemble maintenant et tous deux bien portants, plus ou moins. A une malédiction près. Une malédiction et quelques cicatrices.
Tommy, il a du mal à faire ça. Pas alors qu’il plante obstinément son regard dans celui de Mira et qu’il la sent fléchir. Il lit dans ses yeux qu’elle est tentée de lui rétorquer que non. Qu’il fait fausse route.  Qu’elle est contente qu’il l’est laissée ce jour-là, qu’elle ne le regrette pas.
Sauf que c’est plus compliqué que ça et il le voit dans son regard, dans son incapacité à contrarier ce qu’il a prononcé presque sur le ton de l’affirmation.
Le menton de Mira se met à trembler, ses yeux deviennent vitreux. Bordel. Il n’a pas envie de ça non plus, de la faire pleurer, craquer. Ce n’était pas l’idée. Ça a pour effet de désagréger les restes de colère de Tommy, au profit d’un mélange de tristesse et de tendresse particulièrement intense.

Au final, elle cède, Mira.
Un petit hochement de la tête, quasi imperceptible. Peut-être que ça devrait être source de réconfort de lui, de se voir accorder ainsi raison. Oui. Elle le pense aussi. Il aurait dut être avec elle.
Ça ne rend pas la situation meilleure, ou plus facile.
Quelque part, ça accompli même le miracle de la rendre encore pire.
L’aveux à peine accordé, Mira fond sur lui et il l’accueille de bon gré, lui aussi totalement empli du besoin de la serrer contre lui. Il noue ses bras autour d’elle, se condamnant à se retrouver trempé une énième fois, sans rien y trouver à redire. Dans l’immédiat, ce n’est pas un soucis. C’est à peine s’il y songe, tout occupé qu’il est à étreindre vigoureusement sa meilleure amie.
Ils restent comme ça un petit moment, pressés l’un contre l’eau, l’étreinte perdant un peu en force sans pour autant se dissoudre. Mira tressaille contre lui, secouée de sanglots qui se perdent dans sa bulle, contrairement aux larmes, bien visibles, qui roulent sur les joues de Tommy. Il ne se soucie pas de libérer son bras pour les écraser. C’est la dernière chose qu’il veut faire là, immédiatement : instaurer une distance, même minime, avec Mira. Il ne consentira à la lâcher que lorsqu’ils seront moins pétris de chagrin, tous les deux.

Ça prend un petit moment au final. Quand ils se libèrent des bras de l’autres, l’arrivée de la nuit est imminente et la mer a changé de couleur. Non pas qu’il en prenne sérieusement note, Tommy. Son attention ne faillit pas, invariablement dirigée sur Mira. Elle entrelace ses doigts aux siens et il prend racine dans ce contact, en tire un réconfort qu’il ne peut pas se permettre de bouder. Du pouce elle lui caresse le dos de la main, ranimant en lui des envies d’autres chose. Prenant conscience qu’il a baissé la tête, il recherche à redresser ses yeux vers les siens, non sans attarder quelques instants son regard sur ses lèvres. Sauf qu’elle ne le regarde pas, son attention à nouveau orientée sur son calepin. Elle lâche sa main et il baisse à nouveau les yeux, fusillant de son regard bleuté cette même main vide, incomplète.
Mais il s’égare, là.
Il redresse la tête une fois qu’elle a finit de griffonner et plisse un peu les yeux pour décrypter le message en grosses lettres. Quelques secondes plus tard, il se fend d’un sourire en saisissant le sens de la missive. Dans d’autres circonstances, il lui rétorquerait qu’il suffirait qu’elle ait moins souvent tort pour renverser la vapeur, mais il ne se sent pas forcément capable de lâcher ça sur un ton assez joueur pour que ça sonne bien. Alors il s’abstiens.
Elle ne prend pas franchement le temps d’attendre sa réaction non plus, de toute façon. Elle reporte de nouveau son attention sur son calepin et il ressent un pic de frustration familier face aux défauts de ce mode de communication. Non pas qu’il soit franchement gourmand en mots lui-même, dans l’immédiat. Et visiblement, les mots, ils ne viennent pas plus simplement à Mira. Alors même que ça ne doit pas aider son amie, il ne peut s’empêcher de fixer son regard sur la pointe inoffensive du stylo, figée dans l’air.
Au bout d’un moment, il lève la tête, ravalant un élan de frustration. C’est qu’il commence à avoir de l’expérience dans ce domaine. Pourquoi dire clairement ce qu’il veut quand il peut à la place parfaire son statut bien mérité de véritable boule de non-dits et de nerfs ?
Trop lâche, trop craintif et assurément trop bête.

Mira lui flanque de nouveau son calepin sous le nez et une pointe d’appréhension s’invite en lui avant d’être délogée par la découverte des mots choisis par son amie. Il se fend d’un sourire pour matcher avec celui qu’elle lui adresse. Un sourire, instinctif, réel. Un sourire qui en masque un autre toutefois, comme s’il ne concédait à lui laisser voir qu’une part (majoritaire, soit) de lui.
Il acquiesce et plante bien son regard dans celui de Mira histoire qu’elle lise sa franchise dans ses yeux, au risque qu’elle y décèle autre chose, une part du malaise qui pointe sous la surface. « On ne se lâche plus. » Qu’il lui confirme à voix haute. Va falloir y aller pour l’éloigner d’elle à nouveau. Dans le regard de Mira il croit percevoir une sorte de panique, d’inquiétude. Il fronce légèrement les sourcils et son sourire, sans disparaître pour autant, se fige un peu.
Elle se penche vers lui et son imagination s’emballe avant que Mira ne le ramène à réalité. Elle se penche pour griffonner sur le calepin. Le calepin qu’il n’a pas lâché, qui se trouve toujours dans sa main. Oh.
Il commence à être ardu pour lui de déchiffrer l’écriture de Mira avec le jour déclinant largement, mais il y arrive encore et il se tend un peu en comprenant ce qu’elle lui demande.
Il n’a pas envie qu’elle s’inquiète de ça, de la perspective qu’il soit en colère contre elle, même s’il ne le comprend que trop bien. Il secoue rapidement la tête, de gauche à droite, histoire de balayer ses doutes. « J’en veux à beaucoup de monde dans cette histoire, mais pas à toi. » Pas vraiment du moins. Il ne doit pas lui en vouloir. Elle n’a rien fait qui justifie véritablement qu’il entretienne un grief quelconque contre elle.

Il profite qu’elle soit à moitié inclinée sur lui pour lui flanquer un baiser sur le front, se trempant le bas du visage au passage.
Bah, il est plus à ça près.
« Je suis partie pour en boire un paquet, de tasses » qu’il lâche en reculant son visage et après avoir passé une main sur ses lèvres. Hm. Peut-être qu’il pourrait faire bon usage d’une malédiction l’empêchant de prononcer des mots, lui aussi. Il a l’impression d’enchaîner les tirades malheureuses. Il s’est rarement fait davantage l’impression d’être aussi maladroit.
« On rentre ? » Qu’il lance un pour rompre le moment, désignant d’un geste de tête l'intérieur de leur demeure improvisée. « Je mangerais bien un bout. » Histoire de faire un usage innocent de sa bouche.
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