BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €


 

 Like the sun’s coming out (boomira#1)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Kashmira Martillo
ORDER OF THE PHOENIX
Kashmira Martillo
Date d'inscription : 10/08/2020
Messages : 268
Crédit : avatar©icemacklin | gifs crackship@leslie (l: cloubusting by kate bush)
Âge : Trente-cinq ans (27/01/1972)
Occupation : Fuir les Bouffe-Cadavres, gueuler à pleins poumons, casser des gueules.
Allégeance : Celui qui gagne (Pseudo KOMODO / Membre de la Task Force de l'Ordre du Phénix)
Particularité : Anciennement maudite, désormais de nouveau normale, même si elle tient bien en apnée. (De 2003 jusqu'en décembre 2007) Maudite : des branchies lui sont poussées lorsqu’elle était trop loin de la demeure de son so-called propriétaire : depuis qu’elle s’est enfuie, elle ne peut respirer qu’en ayant une sorte de bulle d’eau en permanence autour de son cou, alimentant les branchies pour lui éviter de s’étouffer, tandis que ses voies de respiration humaines normales se sont bloquées de façon irréversible. Oh, et, à cause de ça, elle ne peut plus parler non plus.)
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2511-mira-your-disobedie
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty
like the sun’s coming out

october 2003 | cornwall | @thomas Brisbane

Tu cours à en perdre haleine, terrifiée par la vision d’horreur qui t’est apparue entre deux rochers des landes. Le visage sinistre de ton geôlier, Marlon Travers, qui se découpe à la lueur d’un éclair. À tes côtés, Tommy qui avance à la même vitesse que toi, lançant des sorts derrière vous, comme pour ralentir l’avancée inéluctable de ton pire cauchemar. Tu trébuches et il te rattrape in extremis, te tirant vers le haut, comme si l’instinct le guidait dans ses gestes. Vous avancez toujours alors que le ciel se déchire et que la pluie rend tous les cailloux alentour glissants.
Un éclair vert frappe Boom, et un cri (le tien) surpasse le fracas du tonnerre.

Tu te réveilles en sursaut et t’agrippant bien malgré toi à la première chose (personne) que tu trouves. Tes yeux hagards papillonnent et chassent les larmes qui s’y sont formées instantanément alors que tu dévisages ton compagnon de fuite, qui t’apparaît comme flou. Tu déglutis péniblement, les lèvres qui pourraient être plus sèches si tu n’avais pas une bulle d’eau autour de la tête, et tu desserres lentement ta prise sur son avant-bras que tu étais en train de broyer sans vraiment t’en rendre compte. Sans mot dire (tu aurais bien du mal à émettre un son, de toute façon, à ton grand désarroi), tu t’assieds, regardes autour de vous et tout en frottant tes mains sur le haut de tes bras, comme pour te réchauffer, tu sors progressivement de cette impression de froid ambiant, survenue alors que tu venais de voir Tommy mourir dans ton cauchemar.
S’il y a bien une chose pour laquelle tu es soulagée, c’est de savoir que jamais tu n’as eu de rêve prémonitoire : au moins, tu peux te dire que ce n’est qu’un cauchemar.

Tu cherches à tâtons une bouteille d’eau, histoire de t’ancrer dans le réel pour quelques instants, de te rassurer sur ce qui est sensible et concret. Tu avales une, puis deux gorgées d’eau. Tu veux refermer la bouteille, mais tu ne trouves plus le bouchon, que tu croyais pourtant avoir posé entre tes cuisses. Dans la semi-pénombre de votre tente, tu essaies de rester immobile, pour tacher de distinguer ledit bouchon en plastique à travers l’enveloppe aqueuse qui peut être parfois totalement translucide (lorsque tu ne bouges pas, notamment), mais c’est pas gagné.
À la place, tu perçois une voix qui te parle, mais disons que tu n’es pas encore suffisamment réveillée pour comprendre exactement ce qu’il te dit. Tu pivotes légèrement sur ton assise pour revenir à Tommy, à tes côtés, et tu le fixes avec toute l’intensité dont tu es capable, histoire de comprendre ce qu’il te dit. Ça fait quoi, trois jours que vous vous planquez dans les landes de Cornouailles, autant de temps depuis qu’il t’a aidée à fuir de chez Travers, et surtout qu’il a eu l’intelligence de créer une bulle d’eau autour de ta tête alors que t’étais en train de suffoquer à cause de l’apparition de branchies.
On ne pouvait pas enlever ça à Travers : il avait une certaine originalité dans les malédictions qu’il lançait.
Tu aurais -cela dit- préféré en être exemptée.

À ne pas bouger, mais à le regarder de façon soutenue, vous aviez convenu que ça voudrait dire qu’il fallait qu’il répète. Que tu n’avais pas compris, ou pas entendu, ou les deux. Depuis ta fuite, vous aviez eu le temps de vous entendre déjà sur deux trois trucs : ça, hocher la tête pour dire oui, et la secouer pour dire non, le pouce en l’air pour dire que tout allait bien (que c’était qu’un cauchemar, que t’avais pas mal, etc). Vous en étiez presque revenus aux basiques de communication muette qui dataient de vos années à Poudlard, quand vous étiez en retenue avec Rusard ou votre directrice de maison... Il vous restait encore pas mal de choses à clarifier, mais bon, tu espérais trouver une solution rapide à cette histoire de branchies.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty

LIKE THE SUN’S COMING OUT - @Kashmira Martillo
Il a mis une vraie éternité à s’endormir. Il est resté immobile longtemps, les yeux fermés, à réciter des suites de nombre sensés apaiser son esprit jusqu’à ce que le sommeil parvienne à le happer.
Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Sept. Huit. Neuf.
Des dizaines, ensuite.
Des centaines, après.
Mais toujours des pensées troubles.
Toujours les paupières qui se soulèvent machinalement et les yeux qui fouillent l’obscurité de la tente.
Toujours la tête qui se tourne en douce, lentement, sans brusquerie, pour découvrir Mira, allongée auprès de lui.
Et puis, une fois rassurée quant à la présence de sa meilleure amie, la spirale folle qui se ranime de plus belle.
Les yeux qui se referment de soupire, et les suites de nombres à nouveaux.
Des nombres, des listes.
Des souvenirs heureux aussi, avec lesquels il essaie d’encombrer sa tête.
Des sourires, des rires. Des moments de pure innocence. Des images colorées, qui finissent immanquablement par prendre l’eau, par se faner. Le mauvais, le pire, qui parasite machinalement le bon.

Il a aucune idée de combien de temps il a passé comme ça, à lutter pour s’assoupir. Il se souviens pas avoir fini par sombré dans le sommeil, mais il ne peut que constater qu’il y est parvenu quand une douleur l’arrache à sa nuit trouble.
Il ouvre les yeux, la bouche sèche et la tête un peu lourde. Une douleur remonte dans son bras et il met pas longtemps à l’identifier. Y a personne d’autres qu’eux deux dans la tente.
Tout va bien.
Elle va bien.
C’est la première pensée qui le percute et il s’en rassure brièvement.
Ensuite, il la regarde, devine sa panique et son sentiment de satisfaction se fait direct la malle.
Elle est là, avec lui. Mais dans quel état.
Elle tourne la tête vers lui et leurs regards se rencontrent vaguement, yeux bleus et yeux noirs. Elle a l’air de le voir, sans vraiment le voir non plus. Ça lui serre le coeur. Il fait mine d’ouvrir la bouche et ses lèvres se desserrent sur du vide.
C’est plus ou moins une première, du moins en ce qui les concernent.
Il ne sait pas quoi dire.
Peut-être qu’elle n’a pas besoin qu’il parle non plus. Peut-être qu’elle n’attend rien de tel.
Il met un peu de temps à réagir, encore allongé. Il la regarde s’animer. Elle fait mine de vouloir se réchauffer en se frottant les bras avant de se mettre en quête d’une bouteille d’eau. De son côté il se redresse avec l'impression d’avoir avalé du verre. Il cracherait pas sur un peu d’eau non plus.

Tommy remue un peu, ses longs bras tendus pour dégoter sa veste qu’il a dut laisser dans un coin, quelque part. Il tâte de ci de là avant de refermer ses doigts sur la manche du vêtement d’hiver. Il se tourne ensuite vers Mira qui à l’air de rechercher quelque chose. Quoi en revanche, il n’en sait foutrement rien.
« Tout va bien? » Qu’il lui lance, les sourcils froncés, son visage devenu un masque d’inquiétude. C’est plus fort que lui.
Il étend sa veste sur ses genoux, en attendant de la draper sur les épaules de son amie si cette dernière fait mine de le vouloir.
« Mira? » Il insiste un peu, car elle a l’air comme absente.
Comme si elle était sous l’eau.
Non pas que ce soit tant éloigné de la vérité comme image.
Une partie de son corps se trouve littéralement dans l’eau.
Mira finit par se tourner vers lui et à nouveau son regard accroche le sien. Il n'en faut pas plus. Tout le reste se fait la malle, le champ de vision de Tommy se voit réduits à une paire d’yeux trop noirs.
Il a toujours adoré ses yeux et bêtement c’est la première pensée qui le rattrape.
Le noir c’est tellement plus intéressant que le bleu.
Ils restent plantés là un petit moment, à se regarder dans le fond des yeux. Tommy finit par froncer les sourcils, en se faisant l’effet d’être un peu crétin.
Et puis il capte qu’elle n’a pas compris ce qu’il lui veut, ce qu’elle n’est pas franchement capable de lui énoncer de vive voix. Ses méninges se mettent en marche.
Les branchies, la bulle d’eau.
Tout ça.
« Ca va? » Ce qui réclame un hochement de tête affirmatif de la part de Mira. Et puis : « Tu as froid? » D’une main, il lève un pan de sa veste en arquant un sourcil. Il essaie de courber ses lèvres en ce qui a vaguement l’air d’un sourire, mais il ne trompe personne, et surtout pas Mira. Il est préoccupé.
Tant de choses pourraient mal se passer.
Beaucoup de choses se sont déjà mal passées.


Dernière édition par Thomas Brisbane le Mar 14 Sep - 8:07, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kashmira Martillo
ORDER OF THE PHOENIX
Kashmira Martillo
Date d'inscription : 10/08/2020
Messages : 268
Crédit : avatar©icemacklin | gifs crackship@leslie (l: cloubusting by kate bush)
Âge : Trente-cinq ans (27/01/1972)
Occupation : Fuir les Bouffe-Cadavres, gueuler à pleins poumons, casser des gueules.
Allégeance : Celui qui gagne (Pseudo KOMODO / Membre de la Task Force de l'Ordre du Phénix)
Particularité : Anciennement maudite, désormais de nouveau normale, même si elle tient bien en apnée. (De 2003 jusqu'en décembre 2007) Maudite : des branchies lui sont poussées lorsqu’elle était trop loin de la demeure de son so-called propriétaire : depuis qu’elle s’est enfuie, elle ne peut respirer qu’en ayant une sorte de bulle d’eau en permanence autour de son cou, alimentant les branchies pour lui éviter de s’étouffer, tandis que ses voies de respiration humaines normales se sont bloquées de façon irréversible. Oh, et, à cause de ça, elle ne peut plus parler non plus.)
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2511-mira-your-disobedie
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty
like the sun’s coming out | @Thomas Brisbane

Lentement, péniblement, tu émerges d’un cauchemar plutôt récurrent depuis ta fuite. Tu as cessé de chercher le bouchon de la bouteille d’eau pour ne te concentrer que sur Tommy, et essayer de comprendre ce qu’il t’avait dit (tu aurais pu deviner toute seule, cela dit, il n’y avait pas trente six solutions). Vous vous fixez’ silencieux, concentrés l’un sur l’autre, à vous redécouvrir l’un l’autre alors que ça faisait quatre ans que vous n’aviez plus passé du temps ensemble.

T’arrivais pas vraiment à y croire, encore.
C’est que bon, tu te doutais bien que Leopold finirait par transmettre le message, même si tu savais pas vraiment par quel canal de communication. Mais t’avais été quand même bouleversée quand t’avais reconnu les yeux de ton meilleur ami alors que t’avais un peu baissé les bras sur le fait de le revoir de sitôt. T’en avais presque lâché ton sac de courses de stupeur (et ça aurait été marrant de rattraper le coup sans magie, hein !) et t’avais eu les jambes flageolantes pendant cinq bonnes minutes.
Et puis il avait bien fallu y croire à un moment, croire que c’était bien lui qui t’avait retrouvée, croire que vous alliez pouvoir comploter, et croire surtout que tu allais réussir à t’échapper de ces chaînes et de cet esclavage.

Mais là, sous la tente, même avec Tommy à portée de main, tu ne réalisais pas encore totalement.
Alors tu le fixais, et t’attendais de voir ce qu’il avait bien pu te dire.

Sa voix finit par te parvenir de nouveau et, aidée par ses gestes, tu comprends bien ce qu’il t’a demandé. Tu hoches la tête, à sa première question, puis esquisses une moue mitigée à la seconde, en haussant les épaules. T’as pas spécialement froid, en vrai. Bon, la bulle d’eau autour de ta tête est pas spécialement chaude, mais tu t’y es habituée assez vite. Tu lèves le pouce quand même, tout en articulant silencieusement un « Ça va », histoire de l’apaiser. Et puis, t’aidant de tes mains, tu te rapproches de lui tout en restant en position assise et sans vraiment demander sa permission, tu te blottis contre lui, trempant au passage son haut.
Ouais, bon, ça, à un moment, il va quand même falloir apprendre à gérer cette histoire de bulle d’eau, sinon tu ne donnes pas cher de ses fringues à la longue. Relevant la tête vers lui, tu esquisses une moue gênée, le sourire un peu forcé, l’air vaguement désolé.

La bouteille d’eau, toujours ouverte, coincée entre tes cuisses, tu restes là, contre lui, à écouter sa respiration. Peut-être aussi que tu dérobes ton visage à ses yeux, pour ne pas qu’il s’inquiète, parce que d’un coup, tu sens une vague d’angoisse monter en toi. Peut-être que tu te forces à compter au moins jusqu’à dix. Peut-être que tu te dis que finalement, ne pas pouvoir respirer, ça t’évite de te trahir avec un soupir un peu long qui trahirait ton inquiétude soudaine.

À dix, tu te redresses, lentement, histoire de ne pas t’assommer dans son menton. Tu commences à avoir un petit creux, mais vous n’avez pas encore déterminé de geste spécifique pour dire cela. Il va falloir articuler, mimer, faire n’importe quoi pour qu’il comprenne. Les yeux dans les yeux, tu immobilises ta tête pour que l’eau se stabilise également et tu fais tous les efforts du monde pour articuler distinctement, toujours en silence, J’ai faim.
On va pas faire dans la nuance, comme quoi t’as juste un petit creux et tout ça, non. Autant aller à l’essentiel de l’information, et les fioritures viendront plus tard, quand t’auras de quoi écrire, ou que t’auras marre de t’exprimer comme un mioche de deux ans, avec dix mots de vocabulaire en tout. Pour accompagner l’affirmation muette, tu te frottes le ventre en hochant la tête, histoire qu’il comprenne bien. T’espères juste que vous avez autre chose à manger que les vieux biscuits tout secs qui te rappellent quand vous faisiez du camping avec ta fratrie et tes parents.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty

LIKE THE SUN’S COMING OUT - @Kashmira Martillo
Il ne peut pas vraiment imaginer ce qu’elle a vécu.
Il n’a pas envie de le faire non plus.
Il a déjà assez d’images douloureuses en tête, suffisamment pour toute une vie. Les choses qu’il a vues et celles qu’il n’a pas vues et il ignore vraiment ce qui le hante le plus. Peut-être que le pire c’est de ne pas voir, de ne pas savoir. Ça vous laisse avec votre imagination pour unique compagne et celle de Tommy a perdu toute sa rondeur et toutes ses couleurs.
Non.
Il ne veut pas savoir ce qu’elle a enduré, à moins qu’elle ne ressente le besoin de s’en confier à lui et même là, égoïstement, il espère un peu qu’elle ne le fera pas.
Le truc, c’est qu’une part de lui s’en veut toujours de l’avoir laissée toute seule, lors de cette maudite mission à Knockturn Alley.
Il n’a jamais cessé de regretter tout ça.
Parfois, il sent presque encore la poigne de Dwight alors qu’il le maintenait de force, refusant de le laisser repartir au secours de Mira.
Une journée affreuse qui se sera soldée par des années d’esclavage.
Mais c’est fini. Mira est libre, plus ou moins.
Et elle est avec lui.
Et il n’est plus question qu’il la lâche d’une semelle. Il va falloir qu'elle le supporte plus que jamais. Qu'ils se supportent l'un l'autre, en fait. Il peut imaginer pire destinée.
Si la situation doit à nouveau prendre un tournant drastique, alors il le prendra avec elle. Il se fou presque du reste, des évènements qui pourraient bien menacer sa propre vie.
Il n’a qu’une seule certitude : il ne survivra pas à un nouvel abandon.
Il a abandonné Nate. Nate.
Et il a abandonné Mira.
Une fois.
Il n’y en aura pas de seconde.

Pour l’heure, bon gré mal gré, il ravale sa frustration face à la situation. Mira qui est incapable de parler et lui, encore un peu engourdi, qui met un peu de trop temps à percuter qu’elle ne l’a pas entendu. A la première question posée par Tommy, il obtiens un acquiescement. Bien. Elle ne répond pas par l’affirmative à la seconde et il laisse retomber sa veste.
Elle brandit son pouce levé, mime un « ça va » avec ses lèvres. Elle cherche à le rassurer et il lui adresse un sourire qui reste un brin corné, un brin tendu. Un brin triste aussi, quelque part, même si elle n’a pas besoin de ça. Ils n’ont pas besoin de ça.
Franchement, tout va à peu près bien.
Pour la première fois depuis quatre ans, ils sont ensemble.
Il veut lui dire que ça va bien se passer. Qu’il va trouver une solution. Qu’elle n’est pas condamnée et que cette bulle d’eau est purement provisoire. Qu’il entendra à nouveau sa voix, bientôt, très bientôt. Il mettra le doigt sur une solution même si c’est la dernière chose qu’il doit faire dans sa vie.

Quand elle fait mine de se rapprocher de lui, il la laisse faire. Il ajuste un peu sa position assise pour être mieux capable de l’accueillir et il la laisse se blottir, enroulant l’un de ses bras autour d’elle.
Evidemment, bulle d’eau oblige, il est immédiatement trempé. Sa veste trouvera  rapidement une utilité, finalement. Il ne fait pas mine pour autant de se dégager, au contraire. Il la garde contre lui, laissant reposer son menton sur le sommet de sa tête en s’appliquant pour ne pas boire la tasse.
De sa main, il frotte un peu son dos alors qu’un petit moment s’écoule. Ils ne parlent pas et le monde paraît presque faire une pause.
Il respire mieux ainsi, Tommy, auprès d'elle.
Et pas grave s’il finit trempé, frissonnant.
Il n’en a strictement rien à faire.

Lorsqu'elle se recule avec précaution, il la délivre de son étreinte, laisse retomber son bras derrière elle. Il reste là à la regarder, trempé, un sourire chancelant aux lèvres. Quand les yeux de Mira accrochent à nouveau les siens, il se concentre, prêt à décrypter.
Y a de l'hésitation. Faut dire que c'est nouveau, étrange.
Ils s'y habitueront vite, sans doute, mais il espère que ce ne sera pas le cas. Il n'entend pas s'habituer à ça.
Il s'applique à lire sur les lèvres de Mira en refoulant la montée de frustration qu'il sent enfler en lui. Il comprend qu'elle veut manger, ou du moins il espère qu'il s'agit de ça.
Il se détourne d'elle le temps d'attraper son sac et de farfouiller dans la poche ventrale. Ils ont besoin de quelque chose de nourrissant. Dans l'idéal en fait, il cracherait pas sur un repas fait maison, mais il n'est pas question d'idéal, du moins pas dans l'immédiat.
Il attrape ce qu'il trouve et se fend d'un sourire un peu piteux lorsqu'il pivote vers Mira, ses mains placées en coupe présentant leurs trop maigres provisions.
Du sucré surtout.
Des friandises avec une dominance de chocogrenouilles et aussi quelques sachets de viande séchée.
Le déjeuner des champions.
« C'est mieux que rien, je suppose. »
Assurément. Mais ce n'est pas assez, du moins pas durablement et il n'est pas encore question de rejoindre tous les autres.
« J'irais chercher des provisions aujourd'hui. » Il se débrouillera. D’une façon ou d’une autre, il se débrouille toujours.


Dernière édition par Thomas Brisbane le Mar 14 Sep - 8:08, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kashmira Martillo
ORDER OF THE PHOENIX
Kashmira Martillo
Date d'inscription : 10/08/2020
Messages : 268
Crédit : avatar©icemacklin | gifs crackship@leslie (l: cloubusting by kate bush)
Âge : Trente-cinq ans (27/01/1972)
Occupation : Fuir les Bouffe-Cadavres, gueuler à pleins poumons, casser des gueules.
Allégeance : Celui qui gagne (Pseudo KOMODO / Membre de la Task Force de l'Ordre du Phénix)
Particularité : Anciennement maudite, désormais de nouveau normale, même si elle tient bien en apnée. (De 2003 jusqu'en décembre 2007) Maudite : des branchies lui sont poussées lorsqu’elle était trop loin de la demeure de son so-called propriétaire : depuis qu’elle s’est enfuie, elle ne peut respirer qu’en ayant une sorte de bulle d’eau en permanence autour de son cou, alimentant les branchies pour lui éviter de s’étouffer, tandis que ses voies de respiration humaines normales se sont bloquées de façon irréversible. Oh, et, à cause de ça, elle ne peut plus parler non plus.)
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2511-mira-your-disobedie
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty
like the sun’s coming out | @Thomas Brisbane

 TW: scars, violence & idéation of death (mentions)Tandis qu’il se met à fouiller dans le sac, tu plies tes jambes contre ton buste et les entoures de tes bras. Tu l’observes comme ça, sans bouger davantage. T’as peur que, si tu gigotes trop, la bulle d’eau se trouble et que ça se révèle n’être qu’un rêve, Alors tu te pinces, discrètement, sur le poignet qu’il ne voit pas, vu l’angle.

Tu l’observes et tu te demandes ce qu’il a vécu, lui, après ton arrestation. Tu ne peux qu’émettre des hypothèses, jusqu’à présent, parce que vous n’en avez pas vraiment parlé de vive voix, pas quand vous vous étiez retrouvés en pleine rue, et certainement pas depuis que t’étais dans ta bulle, faute de voix accessible. De même, tout ce que t’as pu lui dire sur ta situation entre deux portes et deux courses, en faisant bien attention à ne rien dévoiler quant à ta nuque mutilée, c’était que des trucs très banals, pour ne pas l’inquiéter plus que ça, pour ne pas qu’il se foute dans la merde en essayant de te sauver trop vite, trop tôt.

Tu lui diras jamais que t’as cherché les emmerdes au maximum dès que les rafleurs t’avaient amenée chez Travers. Parce que, maintenant que t’es libre et vivante, t’as un peu honte d’avoir cherché l’issue de secours la plus rapide et la plus définitive, celle où c’était qu’un aller sans retour. Mais sur le coup, sous le choc, traumatisée par les services infligés par les rafleurs, et horrifiée par l’anticipation de ce qu’il pouvait t’arriver dans la baraque d’un Mangemort, t’avais pas vraiment voulu attendre de voir pour te faire une idée et tu avais dit toutes les horreurs et lâché toutes les insultes possibles pour que ça ne dure pas éternellement. Et puis, faut bien le reconnaître, t’avais quand même plusieurs fois cherché à pousser à bout Travers, en mentionnant Azkaban de temps en temps, presque constamment à tes dépends. Ça, pour sûr, t’avais bien compris qu’il y avait là un point qui faisait mal quand on lançait le sujet.
T’es pas sure qu’il serait fier d’apprendre que t’as cherché à crever par tous les moyens. T’as pas très envie non plus qu’il comprenne que t’avais oscillé longtemps entre baisser les bras et tout lâcher d’un côté, et croire en lui de l’autre.

Encore maintenant, alors que ça fait trois jours déjà que vous êtes ensemble, tu gardes une écharpe autour de ton cou (qui est trempée d’ailleurs) : elle sert à dissimuler vaguement les branchies, mais elle te permet surtout de couvrir la cicatrice qui orne ta nuque, ce Mudblood blanchi que tu ensevelissais d’habitude sous tes cheveux sombres,

Il y a beaucoup trop de choses que tu ne lui diras peut-être jamais.

Un sourire illumine ton visage lorsqu’il tend vers toi ce qu’il reste à manger. Il n’est pas forcé, celui-là, parce qu’en constatant la quasi hégémonie des chocogrenouilles dans ses mains, tu te rappelles des questions en cascade que tu lui posais quand tu découvrais une nouvelle carte que tu n’avais jamais vue, pendant Poudlard, et que tu te tournais vers lui pour qu’il te dise qui c’était. Tu hausses les épaules pour confirmer ce qu’il avance (que c’est mieux que rien), et, tendant la main, tu t’empares d’une chocogrenouille, ouvre la boite et récupère la friandise pour lui croquer la tête avant qu’elle ne saute. Le paquet, par contre, tu le laisses par terre sans regarder (y a un peu trop de cartes de mangemorts maintenant, et t’as pas envie de tomber sur celle de ton geôlier, au hasard).

Par contre, lorsque Tommy annonce qu’il ira récupérer de la bouffe tout seul, tu le regardes en fronçant les sourcils, une patte de chocogrenouille qui gigote hors de ta bouche. T’as la bouche pleine et tu peux pas parler, mais ton expression est suffisamment limpide pour qu’il comprenne que tu t’inquiètes. Pour autant, ce que tu pourrais dire est un peu complexe, alors tu avales néanmoins la fin de la friandise et tu t’étires a l’opposé de Boom pour ramasser un calepin et un crayon de papier, histoire de griffonner rapidement, avec une écriture à peu près lisible : je te saoule déjà tellement que tu veux m’abandonner ? Tu veux pas qu’on y aille ensemble ? Tu lui tends le carnet et esquisses une moue de chien battu, histoire de l’amadouer.
C’est pas très malin, mais bon, les sorts d’illusion, ça existe bien, non ?
(Manquerait plus que tu reconnaisses que t’as peur de te retrouver seule sans lui.)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty

LIKE THE SUN’S COMING OUT - @Kashmira Martillo
Elle fronce les sourcils en réponse aux mots qu’il viens de prononcer, la bouche pleine d’une chocogrenouille qui continue à gesticuler.
Il comprend de suite le problème et il se mord la lèvre. Il n'a même pas réfléchit en parlant. Quelque part, c’est peut-être le pire. Mira gesticule un peu devant lui histoire d’attraper carnet et stylo. Compte tenu de la situation, c’est encore le moyen plus efficace pour ce qui est de communiquer.
Il la regarde faire, gagné par un élan de malaise. Il est tenté de se saisir de l’emballage de chocogrenouille abandonné, de jeter un coup d’oeil à la carte, ne serait-ce que pour se donner une contenance.
Il n’en a pas le temps.
Mira griffonne vite avant de brandir le papier sous son nez. Il déchiffre rapidement son écriture. Il attrape le carnet, tapote un peu du doigt le papier et lève les yeux pour découvrir que son amie le glorifie d’une mine de chien battu.
Elle n'a pas vraiment l’air en colère au moins.
Non pas qu’il y ait vraiment de quoi l'être.

Thomas cogite, tente d’assembler les mots avant de les dire.
Il ouvre la bouche comme pour faire entendre sa voix alors que les mots vrillent et s’alignent à l’intérieur de sa tête.
Je ne veux pas te mettre en danger.
Une répartie on ne peut plus honnête, une répartie qu’il ne prononcera toutefois pas.
C’est sincère, soit, mais c’est un peu naïf aussi.
Qu’est-ce qu’il veut faire ? L’entourer de papier bulle avant de l’enfermer un placard, histoire qu’elle ne soit plus jamais exposée au moindre danger ?
Ce n'est pas viable, loin de là. Il n’a pas aidé à la libérer pour ça.
Et quand bien même ce serait une façon plausible de traverser les prochains jours, semaines, mois, Mira ne le permettrait jamais, à raison.
Elle saisirait l’occasion de lui mordre la main par deux, trois, quatre, cinq, fois, avant qu’il n’ait l’idée de vouloir la mettre en complète sureté.
Il n'y a même pas de sureté qui tienne d’ailleurs.
Les derniers années ont transformé ce concept même en fable.
Le danger est partout. Jusque dans les armoires. Jusque dans les lieux qu’on jure sûrs. Le mal s’infiltre partout.
« Je dis n’importe quoi. » Qu’il répond finalement avec un sourire un peu pataud. Il tend la main, attrape l’emballage de la friandise et baisse les yeux sur la carte pour découvrir la tronche burinée et satisfaite d’une saleté de mangemort.
Fabuleux.
Ils pourrissent vraiment tout.
« T’as raison, on ira ensemble. Je ne te lâche plus. »
Il lui adresse un clin d’oeil sensé insuffler de la légèreté, tant en elle qu’en lui. Mouais. Il fait ensuite main mise sur le sachet de viande séchée, déchirant l’emballage de ses doigts et découpant un bout qu’il porte à sa bouche.
Sans être franchement mauvaise, la viande n’est raisonnablement pas bonne non plus.
C’est le cadet de ses soucis, honnêtement. Il avale sans y penser à deux fois, sentant encore le malaise qui lui pétrit le ventre.
Il n’aime pas ressentir ça. Avec Mira moins encore qu’avec tous les autres.
Il prend une inspiration, baisse brièvement les yeux sur le sol de la tente. Il sent sur lui le regard préoccupé de son amie mais ne lui laisse pas le temps de récupérer le carnet qu’il a reposé à portée de main.
Il s’exprime avant elle, d’une voix un peu précipitée, comme si garder les mots en lui lui brûle la gorge et qu’il doit à tout prix les précipiter au delà de la frontière de ses lèvres.
« Je ne voulais pas te lâcher d’ailleurs, tu sais, ce soir-là. »
Peut-être qu’il ne devrait pas en parler, de ce soir-là.
Peut-être que ça ne sert à rien. Le passé est passé, à quoi bon le remuer ? Il est déjà suffisamment vivace comme ça.
Il lève les yeux sur elle, le regret inscrit sur son visage, mixé à une bonne dose de culpabilité.
« Tout a dérapé tellement vite et je voulais te rejoindre.. »
Même si tu ne le voulais pas.
Même si elle lui avait distinctement fait comprendre à travers la distance physique qui les séparaient alors qu’elle voulait qu’il transplane avec les autres, qu’il prenne la fuite.
Il ne l’aurait pas fait, pas de son plein gré.
Il se serait précipité au coeur du danger si son frère ne l’avait pas retenu avec autorité, l’empêchant de rejoindre Mira. Il avait été tellement furieux alors, tellement saturé de désespoir. Il aurait pu se jeter sur son aîné, abattre son poing de frustration sur Dwight. Il ne l’avait pas fait.
Peut-être car il savait déjà alors, en son fort intérieur, que son frère avait raison. Que c’était déjà assez tragique de perdre Mira. Pas besoin que Thomas se précipite aussi dans la tombe par esprit de fidélité.
Ça n’en restait pas moins monstrueux.
Et il n’en est pas moins désolé.
« Dwight m’a retenu et m’a forcé à transplaner avec lui. Il voulait me protéger, je ne peux pas le blâmer pour ça, même si je l’ai fais. » Longtemps. D’une main, il se frotte la nuque, ses doigts instantanément humidifiés par le haut de col trempé de son tee-shirt.  « J’aurais sans doute juste réussi à me faire attraper aussi. »
Voir pire, en fait.
Il aurait peut-être trouvé la mort sur le coup, avant même d’avoir eut ne serait-ce que l’occasion de rejoindre Mira.


Dernière édition par Thomas Brisbane le Mar 14 Sep - 8:10, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kashmira Martillo
ORDER OF THE PHOENIX
Kashmira Martillo
Date d'inscription : 10/08/2020
Messages : 268
Crédit : avatar©icemacklin | gifs crackship@leslie (l: cloubusting by kate bush)
Âge : Trente-cinq ans (27/01/1972)
Occupation : Fuir les Bouffe-Cadavres, gueuler à pleins poumons, casser des gueules.
Allégeance : Celui qui gagne (Pseudo KOMODO / Membre de la Task Force de l'Ordre du Phénix)
Particularité : Anciennement maudite, désormais de nouveau normale, même si elle tient bien en apnée. (De 2003 jusqu'en décembre 2007) Maudite : des branchies lui sont poussées lorsqu’elle était trop loin de la demeure de son so-called propriétaire : depuis qu’elle s’est enfuie, elle ne peut respirer qu’en ayant une sorte de bulle d’eau en permanence autour de son cou, alimentant les branchies pour lui éviter de s’étouffer, tandis que ses voies de respiration humaines normales se sont bloquées de façon irréversible. Oh, et, à cause de ça, elle ne peut plus parler non plus.)
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2511-mira-your-disobedie
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty
like the sun’s coming out | @Thomas Brisbane

C’est pas facile de donner le change. Pas facile de faire genre tu rigoles alors que t’es tétanisée à l’idée de te retrouver toute seule, sans lui, alors que vous venez à peine de vous retrouver pour de bon. Tu le laisses prendre le carnet, parce que t’as pas écrit de la manière la plus lisible possible. Tu le regardes hésiter, te fixer, ouvrir la bouche, s’arrêter avant de parler. Sans bouger, tu continues de le scruter, l’air grave qui est venu prendre place sur tes traits alors que les coins de ta bouche se sont affaissés.
T’as peur, bon sang.
Alors que tu devrais te sentir en sécurité.
Alors que tu devrais être rassurée.
Alors que t’es plus toute seule.
T’es tétanisée par la peur.

Peur qu’il lui arrive quelque chose, maintenant qu’il t’a sortie de cet enfer où tu étais tombée. Peur que ce soit ta faute. Peur que Travers vous retrouve, l’abatte sous tes yeux sans que tu ne puisses rien y faire (ne pas avoir de baguette t’handicape vraiment, vivement que tu puisses piocher dans les stocks de l’Ordre, ou en voler une à quelqu’un de peu scrupuleux avec ses affaires). Peur qu’il te laisse (mais ça c’est impossible) (jamais il t’abandonnerait, Tommy) (à la vie, à la mort, hein ?) (i have your back and you’ve got mine, et tout ce que vous disiez en ricanant bêtement quand vous étiez ados). Peur que ce que tu ressens pour lui, ça soit plus tout à fait l’amitié aussi pure et simple que vous aviez au départ. (Peur de savoir vraiment ce que tu ressens pour lui, d’ailleurs : t’as passé des années à essayer de ne pas trop t’y accrocher, à ce sentiment, pour ne pas laisser prise à d’autres.)

Tu dis rien, tu ne fais pas un bruit en le regardant, même pas ta respiration inexistante. Y a que lui, sa respiration à lui, son soupire et ce qu’il te dit, finalement. « T’as raison, on ira ensemble. Je ne te lâche plus. » Tu hoches la tête en papillonnant légèrement des cils, comme pour chasser une ou deux larmes qui y pointaient. L’intérêt de la bulle d’eau autour de ta tête, c’est que ça se fond dans la masse aqueuse sans te trahir. T’as la gorge un peu nouée et t’hésites à tendre la main vers lui, pour serrer la sienne dans la tienne, mais à la place, tu esquisses un sourire un peu gauche et tu continues de hocher la tête.

Vous ne vous lâcherez plus.
C’est peut-être tout ce que t’as besoin d’entendre en ce moment.
Peut-être la seule chose qui te rassure un peu, là, alors que tu devrais pas douter de ça.

Vous ne vous regardez pas pendant un court instant, lui qui s’occupe de la viande séchée, toi qui deviens songeuse alors que tu mastiques le reste de ta chocogrenouille et que tu finis par l’avaler. Mais il revient à toi, et t’as l’impression que ses yeux ont changé : il est plus grave d’un coup, moins déconneur, plus sérieux. Et il aborde cette infâme soirée, celle où tu lui avais hurlé de te laisser derrière, parce qu’il n’avait pas le choix, parce que tu refusais qu’il lui arrive quelque chose à cause de toi. « Tout a dérapé tellement vite et je voulais te rejoindre.. - Je sais. », t’articules en silence, et tu sais qu’il arrivera à lire sur tes lèvres cette affirmation, cette promesse de compréhension malgré la distance, malgré les années. Vous seriez morts tous les deux, pour sûr.

Ce que tu ne sais pas, par contre, c’est ce qui lui est arrivé après son transplanage. Alors tu écoutes, attentivement. Et, en silence, tu remercies Dwight par la pensée, d’avoir retenu Tommy, d’être intervenu, qu’importe les conséquences. Quand tu le verras, tu te promets de lui faire un gros câlin. Tu sais pas quand ça sera, mais tu te fais la promesse de le faire. Mais pour l’instant, c’est plutôt vers Tommy que tu t’étires, non pas pour récupérer le carnet sur le sol de la tente, mais plutôt pour te serrer contre lui de nouveau, alors que tes bras vont pour l’enlacer, et tant pis si tu trempes complètement son tee-shirt (vous êtes sorciers, au pire, il le sèchera avec un sort).

Bon, ce faisant, tu renverses pour de bon la bouteille d’eau qui était toujours entre tes cuisses et que tu avais oubliée entre temps. L'eau macule ainsi d'abord tes cuisses et ton entrejambe (on dirait que tu t’es pissée dessus) avant de glouglouter plus loin encore, dans une partie de la tente, sur vos affaires les plus proches. Réflexe immédiat, une flopée de jurons silencieux se dessinent sur tes lèvres, un condensé qui pourrait être : « Merde merde merde mais quelle conne, putain de merde, quelle tocarde ! » Parce que bon, que le tee-shirt de Tommy soit partiellement humide, c’est une chose ; mais tes propres fringues (et ton sac de couchage, et une partie de la tente), c’est un autre problème. Deuxième réflexe quasi immédiat, tu récupères la bouteille qui était tombée sur le flanc, avant qu’elle se vide totalement de son contenu et tu la tiens désormais debout dans ta main droite (t’as toujours pas retrouvé le bouchon), tandis que de la gauche tu tires sur le bout de tissu sec qui pendouille devant toi pour essuyer le contenant en plastique. Le bout est trop court et tu tournes deux fois pour enlever l’écharpe de ton cou, oubliant dans l’urgence du moment à quoi servait surtout le foulard déjà à moitié trempé, et machinalement tu le laisses ensuite tomber par terre pour t’en servir comme une serpillière (tu le nettoieras plus tard, hein), tout en regardant Tommy avec insistance en articulant toujours en silence un « Aide-moi » on ne peut plus clair, comme pour lui interdire de se foutre de toi.
Et sur tes lèvres, se dessine un sourire hilare parce que, deux secondes après la catastrophe, tu te rends compte quand même du ridicule de la situation, et tu esquisses distinctement un « s'il te plaît ? » T'oublies pas que vous étiez dans une discussion sérieuse, mais tu préfèrerais quand même qu'il sèche le sol magiquement, avant de reprendre.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty

LIKE THE SUN’S COMING OUT - @Kashmira Martillo
Je sais.
Il lit les mots sur ses lèvres, à travers cette maudite bulle d’eau qu’il entend bien rendre sous peu obsolète.
Elle sait. Ça devrait le soulager certainement, et c’est un peu le cas. Les coins de ses lèvres se soulèvent un peu d’ailleurs, en quelque chose qu’on ne peut pas qualifier tout à fait de sourire. Car quelque part non, ce n’est pas assez.
Il culpabilise malgré tout.
C’est elle et lui.
Lui et elle.
Ça l’est depuis Poudlard.
Elle est sensée aller où il va, et vice-versa.
Parfois ça a été le cas, d’autres fois non. Mais dans le fond et à défaut de toujours l’être géographiquement parlant, ils ont d’une certaine façon toujours été ensemble. Même quand il était au loin, dans son périple à travers le monde, il lui suffisait d’un mot d’elle, d’un appel sérieux de sa part pour qu’il ne s’interrompe et ne trouve le moyen de la retrouver.
Être présent pour elle quand ça compte.
C’est ce qu’il veut. C’est ce qu’il a toujours voulu, vraiment et ce quasiment depuis le jour où il l’a rencontrée.
Et avant cette malheureuse bataille qui a si mal tourné… Il n’avait jamais eut le sentiment de faillir à leur promesse implicite. Celle d’être là pour l’autre. Et peut-être qu’il ne pouvait vraiment rien faire pour l’aider lorsque ça s’est passé. Peut-être que Dwight lui a sauvé la vie ce jour-là. D’ailleurs, alors qu’il en viens à cette partie, il perçoit une lumière dans le regard de Mira.
Un éclat de reconnaissance, non envers lui mais envers Dwight.
Ça veut bien dire ce que ça veut dire. Qu’elle ne le blâme pas. Pas même un tout petit peu. Mais peut-être que si en fait, sans même qu’elle n’en ait conscience.
Peut-être que, durant ses longs mois d’enfermement et d’esclavage, il lui est arrivé de lui en vouloir ne serait-ce qu’un peu. A défaut de lui reprocher d’être parti ce jour-là, de l’avoir abandonnée, peut-être a-t’elle éprouvé une forme de piteuse colère face à son absence. Peut-être qu’il a mis trop de temps à la secourir.
Des pensées pénibles, parasites, qui tourbillonnent méchamment dans sa tête alors que le visage de Mira, loin de nourrir ses craintes, ne trahit aucune forme de déception ou de rancune mal contenue.
Elle fait même mine de s’étirer vers lui et il est tout disposé à l’étreindre. Il en a besoin, il en a tout le temps besoin. Il ne le dit pas bien sûr. Bon sang, il ne dit pas le dixième de tout ce qui lui passe par la tête lorsqu’il est avec elle.
C’est un peu triste d’ailleurs, même au coeur de tout le reste, de tout le drame qui les cerne. Ils se connaissent mieux que quiconque, ont un lien qu’il n’a réussi à reproduire avec personne d’autre, et pourtant il a l’impression de lui dissimuler absurdement tout un pan de lui.
Plus pathétique encore, il n’est même pas sûr de l’avoir identifié, le pan en question.
Il faut vraiment qu’il soit complètement à l’ouest, incapable de mettre le doigt sur ce qu’il ressent à moins qu’il ne soit question d’autre chose.
Peu importe.
Il attend qu’elle vienne à lui, mais, la faute à la bouteille d’eau ouverte située de façon catastrophique entre ses cuisses, l’étreinte de Mira ne viens pas.
A la place, c’est l’inondation.

L’eau arrose d’abord Mira avant de poursuivre follement sa course sur le sol de la tente. La bouche ouverte en un « o » de surprise, un poil sonné par ce brusque tournant dans la conversation, le regard de Tommy va de l’eau qui déferle au visage de son amie et plus précisément à ses lèvres qui s’animent vainement.
Alors même qu’elle est physiquement incapable de produire un son, il l’entend presque jurer et ça le fait pouffer.
Son propre rire le prend par surprise, faut dire qu’il n’a pas eut tant d’occasions de le faire entendre au cours des derniers mois. Il en oublie presque tout soudain, tout occupé qu’il est à s’amuser de la réaction de son amie.
Mira s’agite plus que lui (encore heureux), sauvant ce qui peut-être sauvé et récupérant fiévreusement la bouteille, histoire d’interrompre l’inondation (et de préserver un peu d’eau au passage, leurs réserves n’étant pas tout à fait hyper extensibles non plus). Alors qu’elle use de son écharpe pour essuyer tant bien que mal ce qu’il conviens d’essuyer, Mira se tourne enfin vers lui, lui décochant un regard qui le défie de rire.
Hm. Trop tard.
Leurs yeux se rencontrent et un sourire vient éclore sur le visage de Mira alors qu’elle se calme, prenant conscience que non, ce n’est assurément pas si dramatique que ça. Elle réclame à nouveau son aide et cette fois il obtempère.
D’eux deux, il est le seul à pouvoir jeter de sorts là, tout de suite, et c’est précisément ce dont ils ont besoin. Il récupère rapidement sa baguette et en deux temps trois mouvements c’est réglé. Il sèche ce qu’il y a à sécher, en terminant par le pantalon de Mira et son tee-shirt à lui. Une fois qu’ils sont tous deux au sec, il ne peut pas résister.
Il faut qu’il la vanne un peu.
« Ça va, t’es entière ? » Il secoue la tête, souriant toujours et lui administre un petit coup dans les côtes. Elle aura l’occasion de lui rendre la pareille, il n’est pas inquiet là-dessus.
Et, assurément, elle y prendra tout autant de plaisir.
C’est un moment de joie, voilà tout, et ils ne disposent plus du luxe d’en bouder aucun.
Le caractère sérieux de la conversation aura tôt fait de revenir.
En fait, c’est déjà le cas. Le sourire de Tommy commence à perdre un petit peu de son éclat, sa légèreté aussi facilement douchée que le sol de la tente quelques instants plus tôt. Dommage que les sortilèges n’influent pas aussi facilement sur le psychique des gens que sur les objets.
Ça, ce serait une innovation digne de ce nom.


Dernière édition par Thomas Brisbane le Mar 14 Sep - 8:11, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kashmira Martillo
ORDER OF THE PHOENIX
Kashmira Martillo
Date d'inscription : 10/08/2020
Messages : 268
Crédit : avatar©icemacklin | gifs crackship@leslie (l: cloubusting by kate bush)
Âge : Trente-cinq ans (27/01/1972)
Occupation : Fuir les Bouffe-Cadavres, gueuler à pleins poumons, casser des gueules.
Allégeance : Celui qui gagne (Pseudo KOMODO / Membre de la Task Force de l'Ordre du Phénix)
Particularité : Anciennement maudite, désormais de nouveau normale, même si elle tient bien en apnée. (De 2003 jusqu'en décembre 2007) Maudite : des branchies lui sont poussées lorsqu’elle était trop loin de la demeure de son so-called propriétaire : depuis qu’elle s’est enfuie, elle ne peut respirer qu’en ayant une sorte de bulle d’eau en permanence autour de son cou, alimentant les branchies pour lui éviter de s’étouffer, tandis que ses voies de respiration humaines normales se sont bloquées de façon irréversible. Oh, et, à cause de ça, elle ne peut plus parler non plus.)
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2511-mira-your-disobedie
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty
like the sun’s coming out | @Thomas Brisbane

La situation est chaotique au possible, mais elle amène un vent de légèreté soudain sur la discussion qui s’était apesantie. Finalement, l’incident vous apporte un peu de répit, un peu de respiration. L’entendre rire, ça t’aide à mieux respirer, en tout cas. Bon, il se fout de ta gueule, y a aucun doute là-dessus, mais ça te rassure de constater qu’il arrive encore à rire. Parce que tu t’étais inquiétée, pendant tout ce temps sans lui. Comme tu avais si souvent broyé du noir et ressassé des pensées bien trop sombres, tu t’étais bien sûr demandé à quoi il pensait, s’il pensait à toi, s’il s’inquiétait de ton sort (question rhétorique, évidemment qu’il s’inquiétait pour toi, de ça tu n’avais jamais douté), s’il faisait attention à lui…

Alors l’entendre se foutre de ta gueule, sentir son petit coup dans tes côtes, ça déclenche une réaction naturelle, viscérale, qui fait que tu lui rentres dedans comme pour lui rendre en centuple son ridicule coup qui ne t’avait pas fait mal. Au final, loin de lui faire mal, après quelques tentatives pour le chatouiller, tu finis par te blottir contre lui (trempant une nouvelle fois au passage son t-shirt, mais bon, c’est un comique de répétition -enfin, ça va devenir très vite un comique de répétition). Tu restes contre lui, le front contre son torse, et tu fermes les yeux alors que tu es dans ses bras.
Rien ne peut t’arriver quand tu es dans ses bras, pas vrai ?
C’est une certitude que tu as toujours eue, d’aussi loin que tu te souviennes.
Les bras de Tommy te protègeront contre n’importe quelle menace.
Les bras de Tommy sont tes meilleurs remparts.


T’avais oublié à quel point tu te sentais en sécurité contre lui, à sentir vos respirations se synchroniser sans que vous n’ayez à vous concentrer là-dessus (enfin, maintenant c’est plutôt vos battements de cœur que tu guettes, alors que le tien accélère. T’avais oublié à quel point tout te semblait si simple, si évident, dans les bras de Tommy. Tes bras l’entourent, aussi, tes mains posées dans le creux de son dos, et tu serres, sans l’écraser non plus, mais pour qu’il sente que t’es là, que tu le lâcheras pas non plus. Une promesse que tu as besoin de rendre concrète, physique. La position n’est franchement pas confortable, parce que t’es pliée en douze (bon, peut-être moins, si on est logique) et que vous pourriez être mieux installés, allongés peut-être, par exemple, mais tu t’en fous. Tu t’en fous parce que tu retrouves ce qui te manquait depuis que tu t’étais réveillée de ce cauchemar. Cette sensation de plénitude. Cette sérénité que lui seul arrive à te procurer sans faire grand chose de très compliqué.
Si tu pouvais encore respirer, ce serait le moment où tu inspirerais profondément pour écraser un sanglot qui monte de tes tripes et commence à nouer tes entrailles, et serrer fort ton cœur. À la place, tes doigts se crispent un peu plus dans son dos, et tu déglutis.

Et puis tu ouvres les vannes, inconsciemment.
C’est ridicule, hein ? Tu te sens bien, en sécurité, à l’abri, enfin de nouveau complète, et tu te mets à chialer comme une madeleine, sans émettre un bruit, bien sûr, mais les tressaillements de tes épaules trahissent bien ce qu’il se passe. Des pleurs de décharge, il paraît que ça s’appelle, quand on est bébé. Tu sais pas vraiment si c’est vrai, t’as clairement zéro expertise dans le domaine puériculture, hein, mais tu te souviens juste d’avoir entendu quelqu’un de l’Ordre dire ça, il y a des années -ou peut-être était-ce ta mère à propos d’un bébé de votre entourage ? Bon, tes larmes s’ajoutent à l’eau de ta bulle, la salent un peu (infiniment en vrai, tu dois t’en rendre compte parce que tu guettes un changement de goût, justement), mais ça n’est pas non plus comme si tu déversais des torrents d’eau sur Tommy -juste le minimum de ce qui trempait son t-shirt à cause de cette fameuse bulle.
Et puis tu renifles, quand même, et tu te redresses, ramènes une de tes mains au niveau de ton visage pour t’essuyer le nez (à quoi bon, il sera mouillé de toute façon ?). C’est que bon, t’aimerais bien quand même rassurer ton meilleur ami qui ne doit pas en mener large : « Ça va, ça va aller. » que tu articules en hochant la tête, pour ne pas qu’il s’inquiète sur ton état.  T’essuies rapidement ta main humide sur le bas de ton t-shirt de pyjama (ça valait bien le coup de le sécher, tiens) et tu la poses sur le haut du t-shirt de Tommy (auquel tu t’agrippes un peu, sans vraiment t’en rendre compte). « Ça va aller, je te jure. »
Ce que tu détestes ne pas pouvoir faire résonner ta voix à cet instant. Déjà que lire sur les lèvres des gens ne s’improvise pas (même si vous aviez essayé à plusieurs reprises d’échanger des réponses à distance pendant les examens), tu n’imagines pas la difficulté supplémentaire liée à la bulle d’eau qui entoure ta tête. Tu arrêtes de bouger, attends que l’eau se stabilise également, et puis, les yeux dans les yeux, t’esquisses un sourire sincère, immense, qui lui dira peut-être à quel point tu l’aimes, alors que tu n’es même pas capable de mettre des mots sur ça, et tu articules, lentement : « Putain qu’est-ce que tu m’as manqué. » Ça ne dit pas le quart de ce que tu as vécu, sans lui, pas plus que ça n’exprime vraiment le quart de ce que tu peux ressentir à son égard. Mais c’est, au moins, ce que tu arrives à exprimer de plus simple, maintenant que vous vous êtes retrouvés, maintenant que vous ne vous lâchez plus, plus jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty

LIKE THE SUN’S COMING OUT - @Kashmira Martillo
Il est reconnaissant pour un paquet de choses, même dans tout ce chaos qu’est devenu sa vie. Et là, tout de suite, sa reconnaissance s’étend jusqu’à la bouteille qui était coincée entre les jambes de Mira et l’inondation qui en a découlé.
Une tente et des affaires trempées, il peut gérer.
Il accepterait même bien volontiers de plus jamais être au sec si c’était là la condition pour constamment garder Mira près de lui. L’eau, il s’en fiche vraiment. Il arrive même à y voir une espèce de bénédiction, là tout de suite, car cette situation incongrue, cocasse, parviens à lui arracher un rire.
Un vrai rire.
Le genre qu’on a pas réussi à obtenir de lui depuis des mois, voir des années. Un rire qui n’a rien de sec, d’amer, ou d’étranglé. Un rire bateau, spontané, qui ne s’accompagne d’aucune tristesse, aucune noirceur. C’est l’effet que Mira a sur lui depuis toujours, quelque part, alors ça ne l'étonne même pas.
Elle a le don de dispenser une lumière très chaude et douce dans sa vie, elle l’a toujours eut. C’est juste d’autant plus flagrant maintenant que leurs univers respectifs ont viré au noir.

En remontrance du fait qu’il vient purement et simplement de se foutre d’elle et de sa réaction pour le moins disproportionnée, Mira essaie de le chatouiller. Il fait mine de vouloir attraper ses mains, l’immobiliser, mais il n’y met pas tellement de coeur, continuant à rire un peu, tant qu’il est lancé. Au final, le combat se termine de lui-même, quand son amie cesse rapidement les attaques pour lui tomber dans les bras à la place.
Il l’accueille contre lui de bon coeur, tout à sa joie de pouvoir le faire. Il la laisse se blottir contre son torse, noue ses bras autour d’elle et puis il serre. Fort au début, puis un peu moins mais toujours assez.
Et ils restent comme ça et franchement le monde pourrait prendre feu qu’il ne lèverait peut-être même pas ses fesses, à moins que les flammes ne viennent carrément lécher leurs visages. Il a juste envie de rester ainsi et c’est ce qu’ils font.
Ils ne l’ont pas volé ce moment.
Ils l’ont bien mérité.
Le front de Mira contre son torse et les bras de Tommy qui l’enferment, lui promettant une sécurité qu’il entend bien lui assurer désormais.
Cela ne peut pas se reproduire. Il ne peut plus la perdre.
Plus personne, vraiment. Jamais. Mais elle encore moins que les autres.
Il ferme les yeux et il se dit qu’il pourrait peut-être enfin dormir vraiment bien comme ça, lové contre Mira. Il le sait en fait, vu qu’il sort d’une nuit étonnamment réparatrice, en dépit de ses difficultés à s'endormir et de l’inquiétude qui lui laboure le coeur à l’idée que quelqu’un les retrouve et ne fracasse leur bulle de sécurité.
Non pas non plus qu’il ait envie de se rendormir, là tout de suite.
Clairement pas.
Il pousse un petit soupire en baissant la tête. Il essaie de se repaître de ce moment, de s’y accrocher de toutes ses forces. Il faudra qu’il la lâche à un moment ou à un autre et bien certainement que ça viendra trop vite.
Il en va ainsi des bonnes choses, tout le temps. Elles se dérobent à vous beaucoup trop rapidement. Au final, tout se joue sur l’instant. S’accrocher au moment tel qu’il est, quand on est dedans, de sorte à le graver en soit et pouvoir s’y réfugier plus tard.

Ce sont les pensées qui tournoient dans sa tête alors qu’il sent Mira qui se crispe un peu contre lui. Un petit pic de douleur (rien de bien méchant) s’invite même dans son dos alors que les doigts de son amie s’y enfoncent un peu.
Il a envie de voir sa tête.
Il a des envies par dizaine, au fond, lorsqu’on en vient à elle.
Et puis elle se met à pleurer. Vraiment.
Elle lâche tout, et il le ressent physiquement, comme si les digues, loin de ne sauter qu’en Mira, venaient aussi se briser en lui. C’est le cas quelque part. C’est le résultat de leur connexion, une relation étroite longuement établie au fil des ans.
Les larmes de Mira l’éclabousse, dans tous les sens du terme.
Il la serre un peu plus fort, sans dire un mot. Sans lui dire que tout va bien, qu’elle va bien. Car il n’est pas de question ça. Elle craque c’est tout et ça n’a rien de surprenant. Fallait que ça arrive. Au bout d’un moment, il faut que tout sorte et il aime autant que ce soit avec lui.

Quand elle se recule, se détache un peu de lui, son premier réflexe est de la retenir, mais il n’en fait rien. Il prend sur lui, la libère en douceur de l’étaux de ses bras histoire de pouvoir s’accorder le luxe de guetter son visage.
Un visage infiniment familier, même si un peu brouillé, toujours coincé dans un aquarium de fortune. C’est limite s’il en fait cas toutefois, de cette bulle d’eau, tout occupé qu’il est à aimanter son regard à celui de Mira.
Il la regarde essayer de s’essuyer le nez, dans un réflexe conditionné. Ça pourrait être drôle à voir. Ça l’est même un peu. Drôle, mais triste aussi, ou tout du moins frustrant. Il va falloir qu’il la sorte de là. Vite si possible. Il se fou pas mal d’être constamment trempé, mais il a vraiment envie d’entendre de nouveau sa voix et puis de la savoir bien, au delà de ça.
Qu’importe ce qu’il veut, au final. Qu'importe ce dont il a besoin. L’égoïsme ne le pétris pas en ce qui concerne Mira.
Elle articule à son intention et il se focalise sur sa bouche tout en acquiesçant de la tête, devinant de quoi il est question.
Elle s’emploie à le rassurer quant aux larmes qu'elle vient de server. Elle n’a pas à le faire, n’empêche qu’elle le fait quand même. Elle essuie sa main sur son pantalon, un geste qui ne va clairement pas manquer de devenir récurrent pour l’un comme pour l’autre, avant de revenir la poser sur lui.
Main à peine essuyée qu’elle la replace sur son tee-shirt trempé.
Bah. Les coins de la bouche de Tommy se soulèvent un peu, fragment de légèreté douché par une émotion plus forte logée en grande quantité dans ses yeux. Il ne pleure pas, mais il est indiscutablement ému.
Elle continue de remuer les lèvres et lui d'hocher la tête. Ça a un goût de pas assez, mais il va falloir que ça suffise dans l'immédiat. La vie exige d'eux encore un peu de patience. Ils ne sont plus à ça près.
Il se fie plus à son expression qu'à ses lèvres, au final et c'est assez fiable comme ça. Il ressent malgré tout la frustration de Mira et il perçoit son effort pour s'immobiliser de sorte à rendre l'eau moins trouble et sa bouche plus lisible à travers.
Il fait de même, ne bougeant pas d'un pouce, son attention toute entière exclusivement focalisée sur Mira alors qu'elle plante son regard dans le sien avant de remuer les lèvres.
Putain qu’est-ce que tu m’as manqué.
Il se fend d'un sourire plus rayonnant alors qu'il devine que ses yeux deviennent un peu vitreux. Elle va réussir à le faire pleurer aussi.
« Tu m'as manqué aussi. » Plus qu'il ne saurait le dépeindre. L'idée d'une vie passée sans elle, sans jamais la revoir. Il n'a même plus envie d'y songer. Trop sordide. Trop insoutenable. Non.
Il tend une main vers elle pour se saisir de celle, toujours libre qui se trouve à sa portée. « Je t'aime, je ne sais pas ce que je ferais sans toi.. » Les mots débordent de ses lèvres et c'est en les entendant de sa bouche qu'il se fige un peu. Il n'a pas envie qu'elle aille s'imaginer que... A moins que ce soit le soucis : qu'il n'y ait rien à imaginer du tout.
Il ne laisse pas l'instant se prolonger, le silence s'étirer, d'autant plus que Mira n'est pas en capacité de l'interrompre. A la place, il se penche vers elle et lui dépose un baiser rapide sur la joue en se prenant un rideau d'eau dans la tronche au passage.
Ouais, bah il faut ce qu'il faut.
Il se recule rapidement en passant une main sur son visage pour dégager quelques mèches trempées. « Je nous sèche et on sort se mettre un truc plus consistant sous la dent ? » Qu'il reprend un peu vite, gagné par un élan de malaise.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Like the sun’s coming out (boomira#1) Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

Like the sun’s coming out (boomira#1)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

SMOKE AND MIRRORS :: PLAYGROUND :: DEATHLY HALLOWS :: rp terminés