T'es venu dès que t'as su.
Parti quelques jours en mission en Ecosse, profitant ensuite de l'éloignement avec la capitale et de la solitude pour rééquilibrer correctement ton qi - après des semaines sans pouvoir t'isoler suffisamment pour le faire, te contentant d'un alignement rapide et assez relatif, du genre qui se délite trop vite - ça n'est qu'à ton retour au QG que Hye Rin t'a appris la nouvelle. Un simple "The Devil's Snare was attacked a few days ago. There was a fire," après s'être assurée que ta mission se soit bien passée et que tu sois revenu entier. Ni une ni deux, t'es reparti du QG et de la zone couverte par le sort anti-transplanage avant de disparaître à nouveau.

Le paysage se dissipe pour se transformer en une pièce comme il en existe des milliers - juste une étape pour troubler la trace, au cas où, avant rejoindre l'endroit où tu transplanes habituellement lorsque tu te rends au Filet du diable. L'intérieur du bâtiment est délabré, un peu miteux, mais l'entrée a cet intérêt d'être un peu en retrait de l'allée et de te permettre d'observer les passants et l'entrée du bar sans être vu. Tu t'y arrêtes pour t'assurer que la voie soit relativement libre, d'apparence sûre, et tu notes avec une sorte de soulagement relatif que le bâtiment semble intact. Tu sais pas trop à quoi tu t'attendais. Avec la magie et les jours passés depuis l'attaque, c'est pas comme si les chances de le trouver en ruine ou encore noirci de l'incendie étaient élevées.

L'allée traversée, t'entres dans le Filet du diable et te fonds dans la foule encore éparse. Habitué des lieux, tu croises quelques visages connus, esquives un début de conversation - "Going to fight today?" - d'un air ennuyé et d'un "No, fuck off." aussi ferme que coupant, sans écouter la réponse donnée. T'as autre chose à faire que d'accorder de l'attention aux parieurs humains, alléchés par le goût métallique des gallions et du sang qu'ils sont trop contents de voir couler. Qu'ils aillent se ruiner ou crever.
Le dos tourné à la porte menant au sous-sol, tu te gravis les escaliers jusqu'aux étages supérieurs, jusqu'aux quartiers normalement hors d'accès aux clients - ce que t'es pas, pas là. Percevant une présence dans l'appartement, tu fais l'effort de toquer à la porte et de patienter jusqu'à ce qu'on vienne t'ouvrir. Sans surprise, le visage de Romeo apparaît dans l'entrebâillement. "I came to see Angel. Everyone's ok here?" t'indiques alors qu'il te jauge, visiblement pas ravi d'être dérangé. "Yes." Tu lèves le menton nonchalamment, pas plus impressionné qu'affecté par l'air qui se tend. "Are you letting me in or are you so set on admiring me?" tu jauges aussi, provoques d'un sourcil arqué avant qu'il ne se décide enfin. "Whatever," il rétorque en abandonnant la porte ouverte pour s'éloigner. "Glad to see you're well too, Romeo," le sarcasme cingle dans son sillage.

Angel n'est pas encore là. Plutôt que de tourner en rond et de t'agiter en vain à l'attendre, décidant que c'est assez 5 minutes après ton arrivée, tu décides de faire comme chez toi et de prendre une douche rapide. Même si t'es pas du genre à aimer admettre être inquiet, la réponse lapidaire de Romeo t'as quand même un peu rassuré, malgré le manque d'informations précises : ça a beau être toujours tendu entre vous, il t'aurait pas menti sur ça.
Tout juste rhabillé, tu retournes dans la chambre d'Angel pour fureter. Si vous n'êtes pas sans points communs, y a une chose que t'aimes particulièrement chez elle, et c'est son goût pour ce qui brille. L'éclat du B.I.T.C.H. d'un chocker oublié sur un meuble attire ton attention, et il fini rapidement autour de ton cou, peu soucieux de cacher correctement ton larcin - elle pourra pas nier que ça te correspond parfaitement, right? Concentré sur ta chasse au trésor, t'as juste le temps de glisser une barrette dans ta poche lorsque tu perçois sa magie qui s'approche enfin.
"You almost made me wait, Angel," you greet her with a boyish smirk, mais tu prends le temps de la regarder pour t'assurer qu'elle est en bonne santé, retrouvant un air plus sérieux. "I just learned for the attack. You're ok? Have you been safe?" Avec la magie rien est évident. Elle a très bien pu être touchée et soignée. Surtout, tu sais les séquelles mentales que ce genre d'événement peut créer.

Quand la porte s'ouvre pour révéler Angel, t'as déjà reculé vers le milieu de la pièce, comme si tu n'avais touché à rien. Alors certes, tu as bel et bien son chocker autour du cou pour te trahir, brillant et inratable, mais soit, la culpabilité ne te ronge pas, heureux de ce que tu as maintenant décrété être tien.
Elle sursaute avec un cri de surprise à ton accueil et ton fin sourire en coin, peut-être d'autant plus impertinent que c'est chez elle ici. Tu notes sa main posée sur le coeur et l'autre qui s'accroche à l'encadrement de la porte : réactions de surprise assez marquées pour que tu te demandes si elles trahissent autre chose, une agitation plus profonde, les nerfs un peu à vif, peut-être liées à l'attaque. Ou peut-être que tu interprètes, cherches des raisons là où y en a pas d'autres que l'inattendu de ta présence. T'as conscience de ça. Ca n'est peut-être rien de plus et, pour l'instant, la pensée file sans que tu t'y attaches davantage.
Elle te fusille du regard, et ça ne renforce que plus l'assurance de ton rictus, toujours vif. "Maybe - you know i like to keep people on edge," you snicker under your breath.

Pour une fois, tu t'attardes pas sur ce genre d'échanges légers. Un air de sérieux peint les traits, tapisses le fond des yeux et t'en viens à la raison de ta présence ici : tu mentionnes l'attaque cherches à t'assurer qu'elle aille le mieux possible. Elle a toujours le regard noir, de ces yeux qui foudroient mais que tu soutiens sans difficulté, droit et sûr. Peut-être qu'elle imagine une pitié indésirée et inexistantes dans tes mots. T'as bien été un peu inquiet, mais la voir en bonne santé physique a été assez pour repousser la sensation. Y a pas assez de place pour l'inquiétude dans ta situation, par les temps qui courent. Ou surtout : pour s'y arrêter. Ca a jamais été ton genre de toutes façons.
Tu l'observes te répondre, te décides à pas plus pousser pour savoir comment elle gère mentalement - pas maintenant en tout cas. "That's something, at least." Personne n'est vraiment indemne aujourd'hui, et encore moins parmi les hybrides. Vous portez tous des cicatrices, physiques ou non ; des séquelles, conscientes ou non. Vous subissez tous les répercussion de ce qu'on fait subir aux vôtres, et ceux qui essayent de le nier sont soit privilégiés, soit dans le déni. C'est pas qu'ici, cela dit. C'est partout. C'est juste pire.
Vous pouvez compter que sur vous-même, ça fait longtemps que tu l'as appris.

Tu fronces les sourcils à la mention de l'article. "Journalists are like hidebehinds, but worse:  here to feast on our corpses, wishing for more blood and ravages, even if we ain't dead yet. Pretty sure they'd happily kill us all for that. Just to entertain," you scorn with disgust. Tu te perches sur son bureau. "But yeah, i bet it was a mess," tu laisses passer une seconde, avant de te décider. La voix est plus basse, posée dans des graves calmes et presque neutres. "Was it the first time you had to live through an attack or something?" T'es pas après le sensationnel, la peur ni la peine ; c'est pas non plus la pitié qui te fait demander ça, parce qu'elle n'a pas sa place ici. Y a quelque chose du méthodique et de l'habitude dans ta question. Quelque chose de solide, presque inflexible, dans ta voix. T'as trop connu ce genre de situations, mais t'y as été entraîné. Tu te doutes que c'est pas pareil pour elle ; surtout tu vis avec assez d'hybrides à Manticore pour savoir que tout le monde réagit de manière différente, mais que le choc, généralement, reste là pour un moment.

Elle remarque enfin le collier autour de ton cou et le pointe du doigt pour appuyer encore sa question. T'éclates d'un rire bref et ça allège quand même un peu l'air. "The only valid reason ain't it? See how fitting it is!" Your smirk looks equally as pleased and devilish. Elle continue dans le sarcasme, s'approche de toi et ébouriffe tes cheveux encore humides, et tu peux que garder ton sourire en coin, ouvertement amusé, appréciateur. She has some bite, you like that. "What's your guess? Did i?" Tu pousses jusqu'à montrer les dents, dévoiles le tranchant qui ne se voit habituellement pas et qui trahit un peu plus ton ascendance pas humaine - comme s'il y avait besoin de ça pour que ça se devine.
L'amusement et la provocation passée, un ricanement encore échappé, le sérieux se retrouve, encore léger. T'hausses une épaule, écartes la question de la main. "The usual pretty much." Tu peux pas entrer dans les détails, pas lui donner de nom ni d'indications précises. Ca a toujours été comme ça : vague. Maintenant, vous en êtes quand même au point où tu développes un peu plus, entre les lignes. "I went to Scotland on a mission. Met someone i hadn't seen in months, i was glad to see them still alive." C'est à la fois détaché et un peu plus réservé, plus retenu. A slight but specific quietness. Vous en êtes à ce point, dans la résistance, surtout entre des groupes différents : à vous réjouir de vous revoir en vie, à vivre sur le fil d'une lame trop fine.
Tu hausses à nouveau les épaules, comme pour repousser le chemin de tes pensées. Tu retrouves ses yeux sombres, penches un peu la tête pour l'observer. "See, this also answer your question. It's not about being anyone's babysitter or any stupid shit like that, it's about caring for your people. So of course i came to check on you, i would for anyone close, badass bitches like you or not." Tu lèves les yeux au ciel et prétends de frissonner. "Ew, look at what you make me say now. So fucking corny, ugh." You snort at yourself, amused about it.

TW: mention de violence, meurtre, discrimination

T'orientes le sujet sur Angel, à peu près certain qu'elle te dirait pas même si ça n'allait pas, mais t'espères quand même grapiller quelques détails sur son état, lire entre les lignes dans les tensions qu'elle pourrait faire montre ou les élans de sa magie. Tu l'interroges quand même, aussi, parce que savoir qu'elle importe c'est important, même si elle se plait peut-être à pas te croire. T'es calme bien plus qu'inquiet puisqu'elle est vivante devant toi. Elle réfléchit à sa réponse, t'attends qu'elle ait fini de se décider, l'observe - "Yup it was. And I'm perfectly fine. Seen worse." - notes aussi les traces de nervosité que trahissent ses doigts, une fois que c'est fait. You arch a brow and blow out the breath of a laugh, half amused. "You don't lie very well, huh. But sure." T'y crois pas, qu'en demi-teinte en tout cas, mais c'est peut-être ça manière à elle de gérer tout ça. Tu juges pas, insistes pas non plus sur la question plus que ça. Elle incarne ceux qui ont dû tout faire pour survivre, Angel, selon toi. Se faire passer avant, quoi qu'il en soit, parce qu'il n'y a pas le choix ; garder les autres éloignés, se détacher de tout, surtout quand ça commence à prendre trop d'importance ; prétendre que tout va bien, qu'elle va bien, pas montrer de faiblesse, jamais. L'amertume et la colère, la confiance jamais donnée, aussi. Tu connais. Peut-être d'une façon un peu différente, propre à chacun.e mais tu comprends."Though being fine or not: if you wanna smash things, be more prepared in case it happens again or whatever to blow off steam, you know where to find me,"proposition que t'ajoutes quand même. Machinal, un coup d'oeil vers le coin supérieur, et tu nuances. "Or well, you don't, but now or when we cross path."

Son rire se joint au tien quand elle remarque enfin le collier volé autour de ton cou. Tu ricanes toujours à la pichenette qui te pique le cou, et tu provoques en penchant un peu plus la tête comme pour en faciliter l'accès - there's still that same little shit smirk on your lips. "Of course it does. I'm hot and i have great taste." Tu rétorques, pas étouffé par la modestie, même si c'était à Angel que le collier appartenait initialement - 'as été celui qui a choisi de le subtiliser.
You keep on playing around, and forgetting for a few minutes the current war and the recent events is pretty nice. Tu montres les dents, comme si elle pouvait ainsi juger de leur état de potentielle propreté hyper récente. Elle se pince le nez et secoue la main devant elle, et sa remarque te fait éclater d'un nouveau rire où vous vous retrouvez. "I'll remember to use yours next time then," tu lances mi-innocemment mi-sournoisement, même si tu le feras jamais. You draw a line there.

C'est à son tour d'orienter le sujet sur toi. Tu restes vagues, parce que tu peux pas trop en dire. T'es pas sûr, de toutes façons, qu'elle veuille vraiment savoir ce que tu fais dans les détails. Qu'est-ce qu'elle penserait, de la surveillance et des attaques, des combats ? Manticore s'affaire plutôt à protéger les vôtres, les hybrides comme elle et toi, mais faut bien avouer que tes capacités te poussent aussi vers la partie la plus agressive et violente de vos activités, vers les missions plus risquées. Ca te va comme ça : c'est ce que tu fais depuis gamin, te battre. Ca te plaît même un peu : un truc dans les élans violents qui te défoulent, assouvissent un peu ta colère sans jamais réussir à l'étancher ; un quelque chose d'enivrant, dont t'arrives pas à te passer, dans les décharges d'adrénalines qui te traversent dès lors que t'es en mission, ce focus rare mais aiguisé.
Tu mentionnes quand même la connaissance retrouvée en vie, ce soulagement un peu désillusionné, qui devrait pas exister pour ça mais qui est chose courante maintenant. Pensive, elle acquiesce finalement, peut-être pas complètement convaincue cela dit. T'hoches la tête. You get that. T'as pas peur de la mort, mais l'observer dévorer ceux avec qui t'as partagé des bouts de cette vie passée à survivre et parfois fuir pour pouvoir continuer à se battre, ça fatigue parfois, d'un poids qu'on oublie parfois mais qui grandit à chaque fois. "It is," tu poses là, avec la simplicité des évidences un peu bleue, un peu amères.

"Oh my God don't ever say something like that again i almost had an attack," tu ris à nouveau alors qu'elle fait mine de se frotter les bras, alors que le dégoût du mielleux vous touche tous les deux. Tu feins une grimace, amusé. "I swear i won't ever again, so don't make me next time. That corn's fucking disgusting," un autre frisson pour la mesure, un peu exagéré. That's so not on brand for you to say stuff like that, even if they're true. Elle jette un coup d'oeil dans le miroir, et tu confirmes encore suite à sa remarque, un autre sourire en coin assuré accroché aux lèvres. "Obviously. One of the baddest i've met."

Finalement Angel s'éloigne un peu, se laisse tomber sur son lit. Elle te pointe du doigt, avoue ne pas te comprendre, explique pourquoi. She questions the fact you know that caring means hurting, too. C'est de la curiosité, bien sûr, mais tu dois admettre que ça t'étonne pas que ce soit ce point qui l'intrigue comme ça. Ca fait sens. T'inclines la tête d'un cran sur le côté, passes ta langue sur l'acéré d'une canine, cherches comment expliquer. T'es pas sûr que ce soit ce qu'elle pensait.
"It's a layered answer tbh. The question's not about being selfish - you need that to survive - nor about them being strangers. It's-" Tu cherches le mot juste, le pouce faisant machinalement tourner l'anneau autour de ton doigt comme pour t'aider à réfléchir. "For me, it's everything i lived through, and what hybrids live everyday. Everything's adding and building and leading to this. It's not that much about care and generosity or whatever you seem to think." Tu cherches son regard. La voix s'aiguise, un quelque chose de sourd, une autre intensité dans sa tessiture, un poids qui marque l'importance. "It's about anger. It's about making amend and it's about vengence."
Elle sait pas, Angel, à quel point t'es fait de colère. C'est intrinsèquement tissé à ta chaire et à ton âme, c'est constant, une compagnie de toujours. Ca reste tapis dans l'ombre, là, dans le creux de tes entrailles, de ta poitrine, de ta gorge ; ça roule et grogne comme le tonnerre et ça n'a pas d'autre choix que de sortir, ça explose en des gerbes plus ou moins intenses qui guident tes gestes et tes actions. Peut-être que ça, elle peut comprendre. Elle aussi elle est en colère, Angel, tu peux le voir et le sentir, et plus encore dans sa magie, et c'est une amertume qu'elle garde près du coeur pour la cracher comme un acide à la face de tous. C'est ce dont t'as l'impression, en tout cas. T'as été comme ça, toi aussi. Tu l'es toujours aussi, parfois. Ca s'efface pas comme ça.

"Of course, we do hope it'll get better for our kind, but everyone knows it won't happen by doing nothing or protesting peacefully. So we're fighting and trying to protect those like us, because we all witnessed and suffered from so many injustices and horrors that we just can't hide and let it happen anymore. Even if it means hurting. Even if it gets us killed." Et y a cet écho dans ta poitrine, ce grondement sourd qui roule dans le fond de ta voix - cette colère aux manifestations pas humaines, qui acère l'oblongue de tes pupilles et ourlent tes lèvres sur tes dents. If you have to slice a few more throats for that, you will. You're no goodie old saint or whatever bullshit they seem to think. They can call you a villain or a monster again, for all you care. You're just tired and enraged. You're a danger, a face of the revolution. "They can still try to get me - they do - i'll never come down without a fight. I've been trained to be a weapon my whole life - at least now, i can be one for myself and for my kind." La bague chauffe doucement contre ton doigt, comme pour te calmer. You don't enjoy seeing yourself as a weapon, but that's what you were supposed to be. Tu  secoues la tête et marques l'assurance, un sourire en coin qui n'est que lame, acéré. "The only thing is, i'm so much more than that."

Tu fais craquer ta nuque et descends du bureau pour t'approcher d'elle, te planter au bord de son lit pour être sûr de croiser son regard. "The thing is, we'd still hurt even if we didn't care, just for other reasons." Tu hausses les épaules, t'assoies par terre pour t'accouder à son lit, joues avec la barrette que t'as piqué plus tôt et retrouvé dans ta poche. "And anyway, no one can live caring for nothing Angel, you know. You can pretend all you want if it's easier, i won't annoy you with that, but it doesn't work like that."

"I'll live my life however I want to, fuck off," vient la réponse d'Angel alors que tu termines la diatribe dans laquelle elle t'a lancée, enflammée de colère et de certitudes violentes pour lesquelles tu te bats jusqu'aux extrêmes. Elle te pousse la tête d'un doigt mais tu recules pas, te contentes de lever les yeux au ciel d'un air amusé, bref allègement après le poids de tes paroles et les tensions qui les habitent. Sa langue claque. Elle te toise du haut de son lit mais ses paroles sonnent creuses à tes oreilles, malgré la sensation d'offense dont elle les pare. You shrug nonchalantly with a smirk, lean a bit more over her bed, the corner of your jaw proped over your fist. Elle s'enfonce dans une agressivité défensive, les bras croisés comme une barrière et la voix qui coupe et claque. You've never minded that: you get it, as you've found solace in agressivity and violence way too often not to. "When have i ever not be brazen, though?" Y a la trace d'un ricanement jamais sorti dans ta voix, et tu hoches la tête alors qu'il se tarit en un amusement vaguement affectueux - qui l'eut cru. "But sure." En dépit de tout ça, tu remets pas en question la manière dont elle s'en sort. Son mensonge est évident, tu le sais aussi bien qu'elle, mais t'as la certitude qu'elle fait de son mieux pour survivre et continuer. Et ça, c'est la seule chose qui compte vraiment ici.

Elle t'observes sans ciller et tu soutiens son regard dans un instant bref d'un silence tout relatif, perturbé par les bruits qui remontent des étages inférieurs du Filet du diable et ceux de la barrette brillante que tu trafiques toujours. Tu l'interromps pas pendant qu'elle se lance dans des explications en retour, expression de sa manière de voir les choses et de son ressenti. Ca a un goût de justification dont elle a pas besoin, mais tu t'efforces de pas céder à la pulsion de la couper pour répondre entre temps ; la laisses sortir tout ça, tout près de toi depuis qu'elle s'est laissée retomber sur son matelas pour s'y accouder, te faisant toujours face. And all that insistence about not caring makes it feel exactly the opposite. That too, you get. You've been there, in the great lands of headbuttness and denial. Whatever people say tho, sometimes it's the one thing that can keep one alive - maybe not going, maybe not standing, but breathing.
"Our goals are different, but that doesn't mean I haven't been doing anything." Elle ajoute en t'ébouriffant les cheveux avec ce qui pourrait être une touche d'affection. Juste le temps pour d'y répondre, soutenant toujours son regard, en deux mots glissés comme ça. "Of couse you haven't. I know that. There are many different ways of doing things," tu acquiesces facilement alors qu'elle roule sur le dos, entraînant ton regard dans son sillage malgré le contact visuel rompu. Occupée à contempler ses mains au-dessus d'elle, elle repart sur la rengaine de son (to care or) not to care.
Y a quelque chose d'autre dans les intonations de sa voix, cette fois - un tu ne sais quoi qui déjà laisse place au sarcasme que vous maniez si bien, seconde peau dont il est si simple de s'envelopper pour se protéger du monde extérieur. La taquinerie qu'elle en serti, si c'en est une, ne prend pourtant pas. "Don't call me a soldier. Ever." Et y a le vague un grondement, profond dans la poitrine. La différence semble sûrement infime, d'arme à soldat, mais si t'as accepté la réalité du premier, tu te refuses aux implications et aux souvenirs du second. A weapon is a tool. A fact. Not a choice. A soldier is dependant from a society, a hierarchy, military decision. It's too intrinsically woven into the human society and the wrong it did for your kind for you to accept being one still. "But yeah. Just you wait and get ready to cheer. We'll burn it to the ground, and if i have to get my hands dirty for us to succeed, i will." They are already, tu pourrais ajouter, autant dans cette guerre que dans un passé plus lointain et révolu, que tu voudrais pouvoir racheter.

Tu secoues la tête, inspires et expires profondément pour chasser la colère et l'amertume acide qui grimpent. Une seconde passe où tu te recentres sur la conversation, ramènes sur le devant de ta mémoire ce qu'elle a pu te dire. "Doesn't seem like you don't care as much as you say, but i understand the necessity of surviving and putting you first for that. You're not alone in that though, even if you don't see it." La dernière phrase est posée là, comme ça, avec le calme et la neutralité des évidences. Sans insistance non plus. C'est difficile à accepter, même toi t'as encore du mal à l'appréhender vraiment, si on excepte peut-être Hye Rin, avec les épreuves et les années que vous avez traversé ensemble.

"Also you're wrong." Et de grimper sur le lit à ton tour, de venir placer tes mains de chaque côté de sa tête sur l'oreiller tout en gardant les genoux sur le matelas d'un même côté d'elle pour ne pas donner l'impression d'enfermer. Juste la faire te regarder. You arch your brows, and there's some tease in that and the movement, just for the fun of it, just to alleviate a bit the serious of the conversation. "We're cut from more similar wood than what you think." Tu penches un peu la tête. "Not that it means you'd have to do anything more or whatever, mind you, but i don't think we're so different." Tu replaces une mèche de ses cheveux, et y a une certaine affection dans le geste là aussi. "That's why i think you're wrong, too, thinking i wouldn't get it. We don't need to have lived through the same shit for that. We don't need to completly relate to it to understand it." Et peut-être que tu te trompes, qu'il y a des choses que tu pourrais vraiment pas comprendre, qui seraient trop éloignées de ta propre expérience pour que tu puisses entièrement le faire, comme elle le dit. T'es quand même convaincu que tu pourrais en comprendre beaucoup plus qu'elle ne le pense. Elle connaît que peu de chose de ton passé, des marques laissées au fer blanc et de celles si refoulées qu'elles ont fini oubliées. Elle sait rien des horreurs que t'as été forcé de faire ; mais elle peut sûrement deviner les 괴물 et autres monstres crachés, les regards de mépris lancés en biais en s'éloignant.
"I'd say 'Try me', if you don't believe it but, you know," ça reste en suspend, trop évident pour que tu prennes la peine de finir la phrase. Elle a pas forcément envie de remuer les vieilles blessures enfouies. "You don't know much of my past to be able to affirm that and you'll tell me i don't either probably but you know," Tu retraces sa mâchoire du fil d'un index. "If anything come back at you just a word and i'll come destroy it." It's boyish and teasy enough for one to call you a little shit, which you probably are, but there's a weight in it, enough to make her understand you would do just that. It says it without saying the words, too: you do care for her.