BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 (suzanne) black magic woman

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MessageSujet: (suzanne) black magic woman   (suzanne) black magic woman EmptySam 3 Avr - 21:53
rihanna suzanne tabanca
If I have to be Imma be that b*tch, watch me

 
panzertusais
pasdire
âge » 27 in this life. fréquence de connexion » 7/7 comment t'as connu le forum ? » la team staff, la meilleure. avatar » dominique jackson mon personnage est » [] inventé  [] un PV [] un scénario [√] un pré-lien [] tiré des livres.

ON THE RUN
nom prénom(s)  » Rihanna Suzanne Tabanca, y'en a pas deux comme ça. surnom(s)  » Suzie, même si déconseillé. Avant, t'avais droit à des surnoms qui te fichaient la nausée, la faute à ton deadname bien ancré. date de naissance » 02-02-1951 : aquarius sun, scorpio rising, cancer moon. origines & nationalité  » origines trinidadiennes et haïtiennes, nationalité anglaise. pureté du sang  » hybride demi-harpie.
métier/études  » maître-maudisseuse prisée et bokor aux talents multiples, tu vends tes services aux plus offrants. Tu fais rarement dans le bénévolat, pour ne pas dire que ça ne t'es jamais arrivé : manquerait plus que ça, c'est qu'on t'a pas tendu la main, à toi.
Loin de te faire vivre, tu fais également partie du BITE où tu sièges, nourrissant les placards de tes recherches un peu trop secrètes.
orientation & état civil  » on peut dire que tu es mariée à ton célibat, c'est assez conceptuel mais pas loin de la réalité. Bien qu'attirée par les femmes, tu n'es vraisemblablement pas encore tombée sur la bonne. À vrai dire, tu te sais aromantique par essence mais ne te revendique pas ainsi pour autant.
camp  » neutre, comprendre le tien.
baguette  » et pour quoi faire ?
patronus  » un sortilège que tu n'as jamais appris, faute de professeur ; sans doute aurait-il prit la forme d'une Harpia harpyja, sans grande surprise.
épouvantard  » étouffer, pièce trop petite, lumière trop faible, caisson humide, tu es enfermée dans ton propre cercueil et tu ne peux plus en sortir.
particularité(s)  » magie sans baguette, demi-harpie vaudouiste et alchimiste. Tu es maudite par deux fois : l'un expliquerait ta dysphorie de genre, l'autre bouleverse tes sens et t'a mit un pied dans l'Invisible.

pensieve

tw sur l'intégralité de la fiche :
transphobie, dysphorie de genre, mégenrage, sexisme, maltraitance infantile, harcèlement, santé mentale,
violence verbale, bullying

saloperie de harpie Elle a été propulsée dans un univers terrible dès son plus jeune âge : celui des harpies sauvages.
Aussi Suzanne est née dans une réserve naturelle, une belle île protégée qui n’a eu que la nature pour paradis. À ses yeux, ce fut l’enfer. Sa mère harpie l’a mal nourrie, mal traitée, n’a dispensé d’aucune éducation ni d’affection particulière pour ces premières années. Autant de choses dont elle ne se rappelle pas précisément mais que son inconscient, lui, a bien enregistré. Les harpies lui ont toujours voulu du mal, et son sang souillé l’a poursuivi toute son existence durant.
En effet, lorsqu’elle est arrivée à Haïti si jeune, son père adoptif l’a confié à sa famille pour l’élever. Suzanne n’arrêtait pas de pleurer, de bouger, était capricieuse à souhait : tout portait à croire qu’elle n’allait être un cadeau pour personne. Des malheurs ont secoué le monde moldu à cette époque et, superstitieux, le cracmol a tenu pour responsable la pauvre enfant qu’il a sauvé pour se faire bonne conscience quelques temps plus tôt. Lui-même disparaîtra loin de l’île, préférant s’échapper jusqu’à la côte Est des Etats-Unis, cela valait mieux pour lui.
Plus tard, lorsqu’elle sera scolarisée dans une école de magie caribéenne, Suzanne s’est faite harceler, d’abord pour son expression de genre qui ne convenait pas à la norme exigée socialement. Le jour où elle s’est défendue, elle a maudit sévèrement sa première personne et a été ni plus ni moins renvoyée.
Aussi être demi-harpie a toujours été porté comme une tare, a bien sûr nourri son ressentiment vis à vis du monde et plus encore, vis à vis d’elle-même. Si elle a essayé de se cacher les premiers temps pour survivre, Suzanne a fini par prendre l’ascendant sur sa propre nature, même si de manière imparfaite.
Aujourd’hui avec les décrets et lois concernant les hybrides, elle reste cachée au sein du BITE et fait profil bas, ne sortant que pour fréquenter des moldus. Son quotidien a bien sûr a été affecté par sa condition et si elle a réussi à calmer ses ardeurs depuis, ce n’est pas sans rendre ses éclats plus dangereux encore.

la magie sans fard sa magie s’est heureusement manifestée la première fois non pas au sein de la réserve maternelle mais avec sa famille d’adoption haïtienne. La magie sans baguette, importée depuis leurs origines africaines, fait partie intégrante de la tradition magique locale, et plus encore, du vaudou. C’est ainsi que Suzanne a apprit ses premiers sorts avec les mains et rien d’autre, et ça lui convient très bien aujourd’hui. Elle a toujours trouvé ça plus facile que de canaliser via une baguette, ce qui lui semble beaucoup trop snob à son goût. Fière de pouvoir honorer ses ancêtres ainsi, elle ne s’est jamais plié aux « traditions » anglo-saxonnes. Ainsi, pratiquant depuis des années, elle n’a plus aucune difficulté à opérer ainsi avec sa magie.

les lwas sont avec moi sa grand-mère d’adoption était une Mambo respectée, fut un temps. D’aussi loin qu’elle se souvienne, Suzanne a baigné dans cet univers et ces croyances, avec ses histoires tantôt effrayantes, tantôt plus joyeuses. Manman Ernestine qu’elle l’appelait, c’est elle qui lui a tout apprit, elle prenait le temps, c’est l’une des seules à l’avoir prit pour elle. Elle lui a d’abord conté des histoires à son chevet, puis lui a expliqué à quoi correspondait chaque fétiche, chaque offrande, chaque sceau, chaque chant. Pourquoi elle s’en allait le dimanche, pourquoi ses yeux se retournaient parfois à la lueur d’une bougie cérémonielle, et pourquoi à chaque fois, à ce moment-là, elle parlait seule et semblait voir un monde qui n’existait pas.
Manman lui a tout expliqué, même lorsqu’elle a été renvoyée de l’école, c’est elle qui a insisté pour qu’elle reste sous leur toit, car là était sa place malgré tout ça. Suzanne sentait au fond d’elle qu’il y avait réellement quelque chose derrière ce voile, et sa grand-mère, elle, avait tout vu. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette religion a depuis toujours fait partie d’elle et même jusqu’à aujourd’hui, elle a toujours été particulièrement assidue dans ses offrandes, ses chants, ses cérémonies et autres rituels. Au-delà du seul fait qu’elle y croie dur comme fer et qu’elle vibre de cette magie jusqu’à la moelle, Suzanne re-communique à chaque fois avec une part d’elle qu’elle oublie trop souvent, celle de cette jeune fille dans la fleur de l’âge, souhaitant apprendre, et rassurée par les enseignements dispensés par sa grand-mère.
De fait, Suzanne a le statut de bokor. Pouvant faire le bien ou le mal, elle s’est toutefois aperçue que le marché de la magie noire était plus florissant et lucratif. Raison pour laquelle elle a fini par se perdre dans ces pratiques, déjà bien nécrosée par son malêtre et sa colère originelle. Les moldus viennent la voir, certains sorciers aussi, plus qu’elle ne se l’aurait imaginé durant cette période de guerre. Ses recherches alchimiques sont liées aux malédictions, entre autre, ce qu’elle se garde bien de partager aux autres. Toute sa vie, d’ailleurs, semble tourner autour de malédictions.
Il vaut mieux de toute façon les laisser croire qu’elle les maudit avec le vaudou qu’avec autre chose, Suzanne tient à rester sans laisse encore un bon moment.

l'échange équivalent la première fois qu’elle a flirté avec l’alchimie, c’était à l’école. Ce vaste champ du possible s’étendant aussi loin qu’elle semblait le souhaiter, sans avoir à quémander quoi que ce soit aux lwas… cela semblait si facile, si accessible. Elle se voyait déjà se spécialiser, mais arrivée à sa cinquième année, on l’a découverte demi-harpie et on l’a renvoyée, mettant un terme à son apprentissage. Manman Ernestine lui a apprit ça aussi, oui : son vaudou à elle, il n’était pas vraiment effectif sans ses cercles de transmutation alchimiques, sans ses potions de vision claire ou de filtres vendus pour faire vivre sa famille. Toutes les bases et rudiments, à l’école. Les procédés élémentaires à intermédiaires, avec Manman. Mais Manman n’est pas éternelle, et quand elle est passée de l’autre côté, rejoindre les esprits et les ancêtres, Suzanne s’est retrouvée sans mentor. Alors elle a jugé bon de ne compter que sur elle : elle a gardé les grimoires de Manman, les a dévorés, a expérimenté de son côté. Y’avait-il là-dedans quelque chose qui pourrait au moins l’aider ? L’aider à être elle-même ? Il ne lui semblait pas. Parfois, dans sa tête, Suzanne avouait sa dysphorie de genre à sa grand-mère, et jamais elle ne lui répondait. Sans doute n’en avait-elle rien à faire, sans doute préférait-elle ne rien voir, même par delà le voile de l’invisible.
Quand finalement sa première victoire semble être ses cercles de transition, ces dernières lui provoquent en contrepartie des douleurs chroniques. Si au départ Suzanne semble s’en accommoder, elle cultive toutefois l’ambition de ne plus en avoir besoin, et de retrouver ce corps qu’on lui a volé bien avant sa naissance. Elle rédigera ses premiers grimoires sur le sujet et réussira à doser avec brio la quantité de magie insufflée, permettant ainsi de soulager lesdites douleurs occasionnées. Elle a d’ailleurs été l’une des premières sorcières transgenres à documenter ces procédés alchimiques en vue d’une transition. Bien sûr, les médicomages de l’époque, et encore ceux d’aujourd’hui, n’en ont que faire, la condition des personnes « comme elle » n’étant vraisemblablement pas leur priorité, ni même une réalité.
Peu avare de partage de recherches, elle accumule à réception sans offrir à qui que ce soit. Ses derniers travaux en date portent sur la portabilité des malédictions, souhaitant faire porter à un fluide magique une malédiction bien définie. Suzanne rêve de pouvoir créer ses propres malédictions sur mesure et les vendre ainsi à l’unité sous forme de solutions buvables. Elle semblait plutôt bien partie, mais c’était sans compter sa dernière erreur de parcours en date…

le guédé voulait posséder sa dernière erreur, vous dites ?
Nous sommes en septembre 2006, et Suzanne est arrivée au bout de ses hypothèses, de ce qu'elle pouvait encore envisager. La seule qui tient encore reste de passer un autre marché, pas avec le lwa qui attend d’elle un rejeton sacrifié de sexe féminin. Lui donner ça, c’est trop dur, sans issue, c’est… trop demander. Alors elle a essayé autre chose, Suzanne, pour pouvoir avoir ce qu’elle voulait, elle s’est dit qu’a priori, elle pourrait demander ça à un guédé, mais pas Baron Samedi, pas ceux-là, un autre peut-être, va savoir. Les esprits de la mort ne sont pas si prompts que ça à l’aider, préférant se jouer des vaudouistes. Elle aurait dû faire attention, c’est évident, mais il y avait en elle quelque chose de désespéré, un dernier élan, une dernière carte à jouer — c’est la bonne, c’était vraiment la bonne, mais elle a échoué.
Le guédé qu’elle a voulu invoquer ne s’est pas manifesté : à la place, un autre s’est greffé à leur entretien, et a profité des énergies négatives et de la fatigue de la sorcière pour pouvoir se frayer un chemin en elle. À vrai dire, lorsqu’elle a senti que quelque chose ne tournait pas rond, Suzanne a tenté de le renvoyer. Elle s’est démenée, mais la magie blanche n’étant pas son fort, le papillon de nuit s’est rué sur cette flamme de souffrance et de négativité qui brûlait en elle : du miel en pot à ses yeux.
Après avoir été chevauchée par l’esprit, Suzanne a perdu connaissance au beau milieu de son cercle magique et de ses bougies dont la flamme a été éteinte. Tout ceci ne semblait avoir été qu’un mauvais rêve et c’est sans tarder qu’elle a rangé le tout, bien décidée à oublier cet échec cuisant — ainsi que cette affreuse sensation d’être observée.
Or, depuis ce jour, elle a été témoin de changements insidieux dans sa vie.
D’abord les fourmillements profonds dans le dos, le bras, avec la sensation d’être accompagnée. Puis sont arrivées les voix, quelques phrases, pas plus, murmurées au coin de son oreille, mais bel et bien réelles ; à tel point qu’elle y répondait et y répond encore. Des ombres à forme humaine qui se meuvent dans sa vision périphérique, des rêves étranges, où quelqu’un lui fait des blagues mais n’arrive pas à le voir.
Ça semblait assez lointain au début, presque irréel. Puis ça s’est intensifié, au fil des semaines, des mois même, et elle s’est même surprise à exiger des aliments qu’elle a depuis toujours détesté — chose dont elle ne s’aperçoit pas, mais une fois rapporté par ses pairs, nie ces faits qui la dérangent.
S’en suit les crises de somnambulisme. Des crises dont elle n’a absolument pas conscience, qu’elle nie : à vrai dire, le guédé se manifeste de cette manière-ci occasionnellement, prend les rênes la nuit tombée, grossier et farceur à souhait, allant parfois jusqu’à provoquer des comportements tendancieux, voire lascifs.
Avril 2007, c’est la première fois qu’elle rentre en communication avec son premier défunt. Elle ne le voit pas à proprement parler. Elle le sent et l’entend, surtout. Suzanne ne sait pas ce qu’il se passe et ne fait pas encore le lien avec son rituel raté.
Possédée par le guédé, ou esprit de la mort, Suzanne a depuis un pied dans l’au-delà, pour de bon, ses perceptions extra-sensorielles s’étant aiguisées.
Elle espère ne pas avoir à en parler à qui que ce soit un jour, car ce jour-là, elle craint de devoir faire appel à quelqu’un pour l’exorciser.

dissonance identitaire les harpies se portent mieux entre femmes, c’est d’ailleurs entre femmes qu’elles sont les plus puissantes. Lorsque la génitrice de Suzanne s’est faite engrosser par un vulgaire inconnu dont on ignore encore l’identité aujourd’hui, elle est devenue très vite la risée de son clan. « Il ne manquerait plus qu’une chose, que ce soit un garçon ! » pensaient-elles toutes. Fière et indétrônable, la harpie s’est défendue bec et ongles et en a fait voir de toutes les couleurs à ses sœurs, regagnant un semblant de quiétude le temps de sa grossesse. Jusqu’à ce que le verdict tombe : l’enfant est né assigné garçon.
Folle de rage et de honte mêlées, sa mère hurle ses premiers mots sur le nourrisson, invectivant que l’enfant sera une fille et pas un garçon. Dès lors, l’enfant fut frappé par la malédiction.
Les premières années furent plutôt tranquilles, jusqu’à ce que l’enfant rejette le prénom que sa famille adoptive lui a assigné, puis plus tard les vêtements. La puberté arrive et avec elle, l’épée de Damoclès finit de s’abattre sur sa tête : désormais, c’est son corps tout entier qui lui paraît étranger, inadapté.
Sa famille et ses proches ne l'accepteront jamais, seule sa grand-mère fermera les yeux sur ces signaux interprétés dissonants.
Être la personne qu’elle est vraiment est rapidement devenu son combat, contre elle-même et contre le monde.
Ainsi Suzanne a toujours considéré sa différence comme une malédiction, mais n’a jamais su remonter jusqu’à ses origines : pour elle, comme chez les moldus, il s’agit d’une chose qui ne s’explique pas, et qui se ressent au plus profond d’elle, ni plus ni moins, — mais qui est particulièrement pesant pour elle, oui, ça la dévore. Dans son esprit malheureusement, s’est chevauché à la fois ses mauvais traitements liés à son sang de harpie et sa transidentité : une coïncidence douloureuse, pour sûr, avec laquelle elle se débat encore aujourd’hui. Tout ce qu’elle souhaite, c’est seulement être.


Dernière édition par R. Suzanne Tabanca le Mar 13 Avr - 17:14, édité 8 fois
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La première, c’est celle de ta mère : la première malédiction, la première d’une longue lignée. Si t’avais su, c’est vrai, tu te serais bien dit : merci de m’avoir montré la voie, poufiasse.

Ça t’étonnerait pas que t’aies réussi à maudire un pauvre lapin que tu n’as pas réussi à chasser toi-même. C’est que les images sont floues, presque fantasmées. Sorties tout droit d’un cauchemar. Ces yeux jaunes qui te fixaient, c’était peut-être ceux d’un serpent, va savoir. On t’a quand même apprit très tôt que tu ne servirais à rien, c’est pas faute d’avoir tenté de jouer au jeu de la vie. La survie, plutôt : tu faisais que ramasser les restes. Ça aussi c’est flou, ton esprit a préféré l’effacer, mais je le raconte pour toi, il y en a qui veulent savoir. T’étais bien qu’un sac à merde qu’on se traînait d’un bout à l’autre de l’île, comme une vieille chiasse impossible à sortir. Manquerait plus que tu lui clamses entre les doigts, elle a eu si mal quand t’as voulu sortir de son ventre d’ogresse sauvage. Et puis quoi, tu t’attendais à ce qu’elle t’embrasse après ça ? Honte, honte, honte sur toi, la putain c’est t

Suzanne.

C’est pas toi qui a choisi ton prénom, de toute façon, elle t’appelait déjà comme ça, à t’hurler dessus : Suzanne. Suzanne, c’est toi la poufiasse. SUZANNE !

Puis y’a cette fois-là où t’es tombée malade, t’avais le front si chaud qu’on aurait pu faire cuire des sardines sur ton front — le monde tournait déjà pas rond, mais là, c’était pire que jamais. Froid, chaud, froid, chaud, elle t’avait laissé quelque part, tu sais pas trop où, c’était humide, le dos te grattait, des brindilles peut-être ? Moi je te le dis, je sais tout de toi : elle t’avait mit dans un ancien terrier de renards, qu’elles ont mangé avant de t’installer là, y’avait du mauvais bois, de l’humus, plein de choses qui collaient, comme ta langue contre ton palais trop sec. C’est que t’avais même pas la force de pleurer tellement t’avais soif. Même pas capable de ramper et sortir à l’extérieur, que tu te dis : détrompe-toi, petite pouffe, t’es sortie. Tu t’es allongée sur le dos quand tu as compris à quel point l’eau qui tombait sur ta tête était précieuse. Un réflexe de survie, peut-être que tu serais pas là si t’avais pas fait ça. T’as ouvert ta bouche et t’as bu les larmes du ciel, au moins il le faisait pour toi, ça, pleurer. Mais toi, t’as jamais trouvé comment lui rendre ça, alors pour le remercier, tu l’as prié. Plus tard, bien sûr, quand ta Manman t’a expliqué les préceptes du vaudou, l’importance des forces naturelles et des esprits, et comment les honorer.

Manman c’est une grand-mère, c’est pas elle qui t’a adoptée, c’est son fils, mais son fils, après t’avoir récupérée, puis livrée, est parti : c’est que t’as réussi à maudire le pays tout entier, faut croire ; le superstitieux qu’il est a préféré fuir sur la côte Est des États-Unis, c’était quand même mieux que de rester au pays, à Haïti. Tu sais pas ce qu’il est devenu ? Moi je sais. Je sais tout, les esprits parlent, les esprits sont partout, sont fidèles à la même Essence - ou presque. (Vous autres, vous comprendriez pas, cela dépasse même vos capacités de raisonnement, de compréhension de la réalité. Vos fondements de conscience ne sont pas assez évolués. Vous comprendrez une fois que vous traverserez.) Il s’est marié avec une bonne femme en Louisiane, il est tombé malade à force de trop boire et d’en fumer des trop chargées, et il l’a laissé élever seule ses deux garçons. T’as deux demi-frères et tu ne le sais même pas. De toute façon, est-ce que t’aimerais le savoir ? Ils te diraient : toi, t’es pas une femme, t’es un homme qui se déguise. Ils te diraient ça parce qu’eux savent que tu mens à tout le monde.

C’est pas faute d’avoir essayé, hein ? D’avoir l’air normale. T’es tout sauf normale, Suzanne. Je serais jamais venu à toi si c’était le cas.

À l’école, c’est ta troisième fois. On t’emmerde sans arrêt, déjà parce que t’es soit-disant trop noire, soit-disant trop féminine, soit-disant trop toi. On t’emmerde, c’est tout, en permanence. T’en parles pas une fois rentrée chez toi, pendant les vacances qui n’en sont pas vraiment. T’arrives à tenir un, deux, trois, puis quatre ans. T’as bien essayé de te défendre les première fois, mais à chaque fois, elles finissaient par revenir en force, toujours plus nombreuses. Quatre ans après, c’est terminé : tu profères des insanités sur cette cruche de sang-pur qui se retrouve quelques heures plus tard à pleurer des larmes de sang et perdre ses ongles. Les professeurs l’apprennent, bien sûr, tu apprends par leur biais que tu es une harpie, ou au moins à demi, ton sang est sale, ta place n’est pas ici. On te jette dehors, et dans ton dos, tu crois les sentir encore, ces yeux jaunes luisants. Ils te transpercent et mettent tes défenses à nu : ton apprentissage, tu le feras ailleurs que là-bas.

C’est vrai qu’elle t’a beaucoup aidé, la Manman. Elle t’a apprit le vaudou, n’a pas bronché quand t’es arrivée avec du vernis à ongles et les cheveux trop longs pour ce que t’étais sensée être. Les autres t’ont humiliée, t’ont forcée à nettoyer tes doigts. T’as explosé de colère, ça doit être ta quatrième grosse malédiction, ça ? Heureusement que la grande tante s’en est rendue compte des années plus tard, quand t’étais déjà partie loin de ton île, après avoir enterré Manman. T’aurais aimé lui parler quand elle est partie. C’est ce que tu te dis, qu’elle est partie, pas vrai ? Pourtant de là où elle est, elle veille encore sur toi. Et toi, pour la remercier, tu joues aux bokor ambitieuses, tu vends tes services pour maudire. Pas un soupçon de magie blanche ne coule dans tes veines aujourd’hui : c’est pas ça qui marche, de toute façon, que tu dirais. Elle aurait tellement honte de t’avoir aimée, si elle pouvait encore te le dire. Je l’entends au creux de mon oreille, pourtant : Manman te renie, ce n’est pas l’enfant qu’elle a élevé, ce n’est pas la prêtresse talentueuse qu’elle voyait en toi qui est née, mais son ombre déchirée.

La cinquième fois, la sixième, la septième… ça s’est vite accumulé, car tu as vite compris comment faire. Tu as le cœur tellement marqué par la souffrance et le manque que tout ce qui sort de toi est brut, sans filtre aucun. T’as beau te transformer physiquement, tes réussites alchimiques ne sont qu’un pâle reflet de ce qui te nécrose de l’intérieur encore un peu plus chaque jour.

Y’a celle que tu as rendue stérile, l’autre que t’as fait émasculer, d’autres qui ne peuvent plus dormir sans avoir peur pour leur vie. Puis y’a ces enfants que t’as rendu malade toute leur vie d’une affection qu’ils ne comprendront jamais, tout ça parce qu’on t’a payé pour le faire. J’ai eu raison de te choisir quand je repasse le fil de tes souvenirs et de l’empreinte que laisse ton âme dans ton vaisseau déformé.

J’ai eu raison parce que je serais bien le seul à pouvoir t’aimer comme personne ne t’a jamais aimé.

Toi, moi, pour l’éternité que durera ta vie.

Et encore de l’autre côté, je serais là pour te tenir la main, parce que tu te sentiras trop seule, dépouillée de tout, et surtout de n’être plus rien.

Dans mes bras, ma Suzanne, pour toujours.


Dernière édition par R. Suzanne Tabanca le Sam 10 Avr - 22:24, édité 4 fois
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Ephraim Guterman
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Arthur Rothwell
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j'ai vu la lumière

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vous me méritez.
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Ishmael Levy
Ishmael Levy
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Occupation : charmeur de métal, inventeur, aventurier et accessoirement docteur en archeomagie spécialiste des golems
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Particularité : magie sans baguette, maître runiste, alchimie (?), occlumen élémentaire et maudit (cey un truc de groupe)
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what a lady. what a woman. j'adore tellement ce que j'ai lu, j'ai vraiment hâte de lire la suite, je prépare d'ailleurs déjà le bucket pour mes feels.
(suzanne) black magic woman 2223887705 je la trouve intriguante, charismatique, mystérieuse (et puis le choix de vava, ce regard ça influence aussi), en tout cas j'aime beaucoup et c'est bien chouette de te lire une fois de plus.
(re)bienvenue chez toi et amuse-toi bien (suzanne) black magic woman 1989451666  (suzanne) black magic woman 736882016
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Marlon Travers
DEATH EATER
Marlon Travers
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Âge : 51 ans (10 novembre 1956). Scorpion ascendant gémeaux, un instinct passionné et hargneux doublé d'un perfectionnisme maladif.
Occupation : Directeur du Département de la Justice Magique, membre de l'Elite, porte-parole de l'ASAP
Allégeance : Death Eaters envers et contre tout. Tu sacrifieras ta vie pour la Cause.
Particularité : Tu ignores que tu es atteint de bipolarité depuis ton plus jeune âge. Personne ne s'est jamais véritablement préoccupé de tes crises maniaques, ni même de tes sentiments persistants d'anxiété, de paranoïa, et de colère. Avec le temps, on a fini par conclure que tes bizarreries étaient dû à ta nature de mangemort, de monstre. Mais le fait est que la cyclicité de tes troubles bipolaires s'est aggravée au fil de ton emprisonnement. On peut noter l'augmentation des cycles courts, durant lesquels tes sentiments fluctuent de façon plus désordonnée que d'ordinaire.
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ce perso a l'air incroyable, pour pas changer des bonnes habitudes DRAMAAAA ce pl déjà, puis ce fc, c'est le oui (suzanne) black magic woman 2447323017 REBIENVENUE A LA MAISON (suzanne) black magic woman 941336645
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Sweeney O'Shea
ORDER OF THE PHOENIX
Sweeney O'Shea
Date d'inscription : 08/08/2020
Messages : 200
Crédit : JU MON SOLEIL (AV) ; SIREN CHARM (SIGN) ; HUMANVEIL, ALPACINOSGF TUMBLR (GIFS PROFIL) ; COLIN-FARRELLS.TUMBLR (GIF PROFIL)
Âge : SOIXANTE-SEPT (22/01/1941)
Occupation : FREEDOM FIGHTER (CODE NAME : BABEL) ; ANCIEN MAÎTRE-RUNISTE DES TRAVELLERS ; ANCIEN PRISONNIER DE GRACEFIELD EN RÉMISSION ;
Allégeance : TRAVELLERS4EVER ; ORDRE DU PHÉNIX ;
Particularité : MAÎTRE RUNISTE ; MAÎTRE OCCLUMENS (COMPLEXE) ; MAGIE SANS BAGUETTE (CONFIRMÉ)
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SUZI JOLIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE PTN MA REINE JE OUIIIIIIII
OUIII PUREEEEEEEEE
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