Il était tard, soit l’heure de sortir maintenant que le boulot était terminé et qu’il avait eu le temps de rentrer chez lui pour se changer (en enfilant les fringues achetées avec Bree, savait-on jamais s’il la croisait par hasard.) Mains dans les poches, il transplana en centre-ville et pris à pied la direction du nightclub où il avait rendez-vous. C’était dans ces moments là qu’il regrettait la prohibition des objets moldus, parce qu’un walkman aurait été tout recommandé pour sa marche nocturne, là il ne lui restait qu’à regarder autour de lui pour passer le temps.

Il passait par des chemins alambiqués par pure habitude (si jamais il était suivi, c'était même un des seuls témoignages d'un potentiel instinct de survie ou de méfiance chez lui), ce qui lui laissait tout le temps du monde pour ressasser des souvenirs gênants (il y avait comme un comique de répétition ces derniers temps), il fut cependant sorti de ses réflexions par la vue d’une silhouette sortant d’un bâtiment. Il ne s’arrêta pas pour autant, on ne faisait rien de plus normal que de se promener dans la rue, alors il s’apprêta à passer devant, iris s’attardant tout de même sur la personne par curiosité. Il la reconnut immédiatement malgré la pénombre, et il s’immobilisa. « Nessa ?? » Il la dévisagea un instant comme pour s’assurer qu’il ne se trompait pas de personne avant de jeter un œil à la ronde. « You shouldn’t be here, » ajouta-t-il en en revenant à la brune. Rôder en plein cœur de la ville et à proximité de Sainte-Mangouste, ça ressemblait à une mission périlleuse que Vanessa était très probablement en mesure de compléter sans problème, mais le nombre de choses qui pouvaient mal se passer était démesurément élevé. Et si elle avait croisé Hadrian plutôt que lui ?

« I’m glad to see you, it’s been a long time, » reprit-il finalement, un fin sourire flottant sur les lèvres. Il y avait des gens qu’il avait bien connus à l’école puis de qui il n’avait plus eu de nouvelles depuis la montée en puissance du Lord, pour d’autre, il se souvenait encore presque comme si c’était hier de la veille de leur départ. Ça avait été le cas de Vanessa qu’il avait accueillie un temps avant qu’elle ne rejoigne l’Ordre, et sachant de source sure qu’Hadrian n’avait pas dans l’idée de la laisser s’échapper s’ils se recroisaient, il était absolument ravi de la revoir le premier. « You look fine, I mean, how are you ? » Si lui souriait (avec un peu d’hésitation certes), Vanessa elle ne semblait pas sauter de joie à sa vue, il se félicita donc d’avoir gardé une distance correcte avec elle – pas qu’il craignait qu’elle ne lui saute à la gorge, il supposait seulement qu’elle serait moins inquiétée par sa présence s’il se tenait loin. Il n'avait pourtant ni uniforme de la BPM ni baguette dans les mains, très loin de l'image de bad cop que l'on pouvait lui affubler la journée quand il portait pour la soirée une chemise aux manches retroussées et un pantalon choisis par sa conseillère en image personnelle. En presque dix ans, il ne savait pourtant pas ce qui avait bien pu traverser l'esprit de Nessa quant à sa personne (si tant est qu'elle ait au moins pensé à lui) et ce dont il était sûr, c'était que la police magique n'avait pas bonne presse dans l'Ordre.

Les années Poudlard lui manquaient, l’époque où son seul soucis était de garder ses mauvaises notes loin des oreilles de sa mère lui semblait être un paradis à jamais disparu tant le présent était à l’opposé de l’insouciance de l'époque. Ses anciens amis aussi lui manquaient, il n’en avait pas revu certains depuis presque dix ans et était même censé les arrêter s’il venait à les recroiser, parce que les résistants étaient des terroristes. Évidemment, ce n’était pas dans ses projets, il se félicitait même pour avoir choisi la BPM plutôt que la VB puisque la traque des gens de son camps ne lui revenait pas à lui – si l’on savait qu’il s’était trouvé nez-à-nez avec Vanessa Devon sans avoir ne serait-ce que tiré sa baguette cependant, il risquait probablement de belles accusations de connivence avec l’ennemi.

En face, Vanessa elle, l'avait attrapée sa baguette et le geste n’avait pas échappé à Jo. Il nota qu'il s’était encore fait une amie depuis la dernière fois. « Neither should you, Jo. » Il la dévisagea un moment, vaguement surpris par le ton et la menace sous-jacente, à deux doigts de demander à Vanessa si elle était bien Vanessa. « I’m just walking around, » trouva-t-il judicieux de préciser avec un sourire malin, très peu impressionné, finalement, par l’air peu amène qu'elle arborait . « I'm still alive. » C’était bien, très bien même, il aurait juste pu le deviner tout seul puisqu’elle était debout devant lui. « Cool, » dit-il donc très sincèrement. Il était maintenant à deux doigts de l’inviter à manger, ce qui aurait été une bonne idée si elle n'avait pas été recherchée et en sécurité nulle part – fuck all this.

« What are you even doing here? » C’était ça qu’il aurait dû demander tiens, qu’est-ce qu’elle fabriquait en plein milieu de la capitale, là où les chances de se faire pincer étaient multipliées. Il avait une petite idée, mais la curiosité était son amie. « I’m going to the club, » il avait décelé comme une accusation dans la formulation, l’ignora vertement. Finalement, il ne retourna pas la question, se disant qu’elle n’y répondrait pas pour des raisons évidentes ; il préféra couler un nouveau regard à la ronde au cas où quelqu’un se retrouverait témoin malencontreux de leur échange quelque peu risqué. « On your way to meet your friends, maybe? » Il reposa les yeux sur elle, affichant une légère moue. « Deatheaters friends you mean ? No, not tonight, » très vexant, très très vexant, d’abord Elena, maintenant Vanessa, il commençait à se demander si les cornes du diable ne lui avaient pas poussé sur le crâne. Il se passa une main dans les cheveux (pour vérifier) continua d’observer la brune.

Il aurait vraiment voulu discuter avec elle en souvenir d'une autre époque, parfois Vanessa lui avait manqué, mais ça aurait été une folie de la retenir, d'autant plus quand elle ne semblait pas partager son envie de bavarder. « Maybe you should go before – » (dé) de temps à autre, il disait des choses censées, comme sa suggestion presque sibylline puisqu’une présence apparaissait au même moment au croisement de la rue. Maintenant sa balade devenait un cache-cache, objectif disparaître avant que l’intrus ne soit assez proche pour les reconnaître (pour un peu qu’il l’ait voulu et ait été capable de les identifier – on était jamais trop prudent) « Move back, » dit-il d’un ton sans appel en la poussant presque vers le bâtiment duquel elle était sortie. Il entendit vaguement un tintement en provenance du sac de la sorcière, n’en eut cure tant il y avait plus important, parce qu’à jeter des coups d’œil en direction du passant, il avait cru identifier l’uniforme de la VB au travers de la pénombre.

Il était assez partagé sur ses sentiments face à l’apparition impromptue de Vanessa. Entre la joie de revoir le visage connu d’une ancienne amie et le poids qui venait peser sur son estomac alors qu’il devinait à son attitude hostile qu’elle le voyait comme traître, rien n’était moins sûr que de quel côté pencherait la balance. Mais aussi ravi ait-il été de savoir qu’elle allait bien, il avait fini, en quelques instants, par se rendre à l’évidence : elle ne voulait pas lui parler, s’attarder en plein centre-ville était de toute façon idiot pour une personnalité recherchée comme elle, alors il lui conseilla de partir au cas où une ronde de la VB ou de la BPM ne croise malencontreusement le périmètre. « Why would I- » Des années à cultiver ses réflexes par le sport et pour le travail l’avaient rendu prompt à agir vite, alors à la vue de silhouette qui arborait ce qui ressemblait dans la pénombre à un uniforme, Jo décida en un quart de seconde qu’il valait mieux disparaître.

Il y avait peut-être mis un peu trop d’énergie, à croire que le passant aurait pu leur sauter à la gorge, et il fut presque surpris lorsque le sac de Vanessa tomba et qu’elle bascula à son tour. « Sorry, » s’excusa-t-il en s’approchant, prêt à lui tendre la main pour la remettre sur pied. Ça ne fut pas nécessaire, la sorcière s’étant redressée avant même qu’il n’ait cessé de chasser la douce vague de culpabilité naissante. « Damn, Jo! » Il regarda par-dessus son épaule à l’intérieur du sac, y découvrant la source du tintement entendu précédemment. « I’ve been waiting weeks to get that! Weeks! » A l’envie de s’excuser succéda un élan d’indignation alors qu’il fronçait les sourcils. « A broken flask is better than you being arrested don’t you think ? » rétorqua-t-il un peu sèchement, ses iris braquées sur Vanessa. Il finit par se détourner, son regard courroucé s’attardant à l’extérieur du bâtiment, derrière le vitrage de la porte derrière laquelle ils s’étaient réfugiés. L’ombre semblait avoir disparu, le danger semblait écarté. « You’ve got no idea how bad we need those. » Il pivota à nouveau pour lui faire face, les accusations qu’on lui jetait à la figure avec un peu trop de régularité ces derniers temps commençant à doucement mais sûrement corroder sa capacité à vivre avec lui-même. Ce ne serait pas la première fois qu’il atteignait le point de rupture, mais l’effondrement était toujours particulièrement douloureux. « Actually, I do have an idea, » gronda-t-il d’un ton plus bas en miroir de celui qu’avait adopté Vanessa.

Il avait beau savoir que personne ne pouvait deviner à qui allait son allégeance, constater que des gens qu’il avait connus il y avait de ça des années n’avaient même pas un doute sur ses réelles intentions était blessant. « Is your friend gone? Or should I be expecting to meet more of them tonight? » Et Vanessa était déterminée à le contrarier. Il lui jeta un regard assassin qu’il détourna pour observer l’extérieur de nouveau. « It seems like he is, » répondit-il d’un ton presque boudeur. Ses iris errants sur les bâtiments d’en face, il inspira, nota l’amère odeur de renfermé qui flottait dans le hall où ils se trouvaient. « You should wait, if they’re patrolling, it can take a few minutes before they go, » annonça-t-il finalement, tournant les yeux vers Vanessa dans une expression bien plus détachée qu’il venait de se recomposer en se concentrant un instant sur sa respiration – des années de pratique de la méditation pour un résultat plutôt aléatoire chez lui.

Ils ne se comprenaient définitivement, elle le regardait de travers alors Jo lui rendait la politesse tandis qu’il s’improvisait vigile et surveillait la rue. C’était redevenu calme, mais dans la police on ne sortait jamais seul, s’il y avait un officier, il y en avait au moins un autre qui rôdait et la meilleure idée restait encore de se confiner dans le bâtiment le temps d’être certains qu’ils étaient loin. Jo lui aurait pu partir, après tout, ce n’était que ses collègues et il avait entièrement le droit d’errer dans les rues à la nuit tombée, mais derrière, c’était Vanessa. Il l’aimait bien, l’avait bien aimée du moins, du temps où ils suivaient les mêmes cours à Hogwarts, maintenant ce n’était plus pareil, c’était ce queéé"" la brune avait l’air de penser du moins. Jo lui la voyait toujours de la même manière, comme la préfète sympa qui à défaut de rapporter ses frasques tentait de lui expliquer qu’il fallait parfois se tenir tranquille. Il ne l’avait jamais écoutée, les sermons, ça ne servait qu’à faire hocher la tête en arborant un air penaud puis à refaire exactement la même connerie derrière, même les beaux yeux de la sorcière n’y pouvaient rien. Ce soir par contre, il avait un peu l’impression que les rôles étaient inversés, à croire que flic était un peu l’alter-égo diabolique et adulte du préfet. Il était tombé bien bas.

« What? » Oups, il la fixait d’un air assez réprobateur, à croire qu’il avait acquis dix points de maturité quand elle était restée au stade initial. C’était faux évidemment, il avait juste l’avantage de l’intouchabilité (presque) et de l’uniforme. « Nothing, » rétorqua-t-il sur le même ton. Ils devaient avoir l’air malin à jouer à celui qui serait le plus contrarié par l’apparition de l’autre, surtout que lui ne l’était pas vraiment. « Come on, if you’ve got something to say, just say it. » Mais avait-il quelque chose à dire ? Rien qui n’intéresserait Vanessa sans doute, rien qu’elle croirait plutôt, c’était ça que de rester persuadé de quelques choses pendant trop longtemps, la certitude s’imprégnait partout et on ne pouvait plus s’en débarrasser, elle recouvrait la confiance et tout ce qu’on avait bâti avec autrui. « What the fuck am I supposed to say ?! » Qu’il était désolé d’avoir rejoint la BPM ? Il n’avait pas vraiment prévu que l’environnement politique changerait du tout au tout lorsqu’il avait commencé sa formation. S’excuser de ne pas avoir rejoint l’Ordre ? Il l’avait fait, sûrement pas assez à son propre goût, mais tout de même.

« What do you want? an apology? Well, there you are: I’m sorry for ruining your plans. » C’était les pires excuses qu’il ait jamais entendues, il en fronça le nez avec irritation. « I don’t care about your apologies, » marmonna-t-il. Il en aurait accepté certaines, mais pas celles-là, pas quand le vrai problème n’était pas le retard qu’il accumulait à un rendez-vous duquel il se fichait mais l’air mi-effrayé mi-méprisant que la sorcière avait eu en le voyant. « But you know, I’m sorry for whatever was in your bag, and that I pushed you too, ‘seems like you’d everything under control after all, » ajouta-t-il avec toute la mauvaise foi du monde et un ton franchement boudeur. Lui, blessé ? Complètement. Généralement ça ne durait que quinze minutes puis repartait comme en quarante, cette fois il imaginait que ça durerait aussi longtemps qu’il resterait dans la même pièce que Vanessa. D’ailleurs quand pouvait-il sortir ? Il jeta un œil à l’extérieur, (dé) sursauta quand quelqu’un se profila brusquement à l’angle de la porte. Il s’était reculé en même temps, aussi le nouveau venu sursauta à son tour en poussant le battant pour tomber nez à nez avec lui. C’était définitivement la foire. « Good evening, » lança Jo avec un sourire très aimable auquel l’homme répondit d’un « evening, » suspicieux alors qu’il les regardait tour à tour, Vanessa et lui.

« I don’t know. Something. Anything. » Elle le regardait, il fallait trouver un truc – oui mais qu’attendait-elle ? Sûrement une explication, ce qu’il lui devait sans doute après avoir été son ami quand il n’avait pourtant pas daigné pointer le bout de son nez dans les rangs de l’Ordre, là où on avait besoin de bras et œuvrait pour le plus grand bien. Non à la place il avait choisi la sécurité et le confort, elle devait lui en vouloir pour ça, il s’en était longtemps voulu pour ça et c’était encore parfois le cas. Il aurait sincèrement voulu expliquer à Vanessa qu’il n’était pas le lâche (dans le meilleur des cas) ni l’opportuniste (dans le pire) qu’elle s’imaginait, ajoutant une personne de plus à la poignée de ceux qui le savaient ne pas batifoler parmi les flics par gaité de cœur. Il aurait aimé mais il ne pouvait pas, on lui avait maintes fois expliqué que personne à part les quelques désignés ne pouvait se voir accordé assez de confiance pour être mis dans le confidence, sans parler des risques de capture qui le trahiraient. « There’s nothing to say, » répondit-il avec aplomb, iris rivés à ceux de Vanessa. Il ne cilla pas, ça ne nécessita rien de moins que l’évacuation de toutes les pensées parasites qui l’auraient plutôt poussé à s’excuser encore et encore plutôt que de laisser à la brune tout le bénéfice du doute sur ses intentions.

Et leur petite dispute de chiffonniers fut momentanément interrompue par un locataire vraisemblablement surpris de trouver des gens dans son hall d’entrée plongé dans le noir. Au moins ce n’était qu’un moldu et pas l’un des brigadiers qui semblaient rôder dans le secteur ; ils étaient partout et c’était exactement la raison pour laquelle Vanessa devrait mieux choisir ses lieux de rendez-vous, d’ailleurs, il lui en suggérerait quelques uns, au hasard loin (très loin) de la capitale et des risques de se faire arrêter. « I guess I owe you at least a thank you. » Jo qui, bras croisés et air buté avait observé l’individu disparaître dans la cage d’escalier et n’avait pas daigné regarder de nouveau Vanessa reposa les yeux sur elle. « Nah, it’s nothing, » répondit-il simplement quand il était en réalité ravi qu’elle se montre moins sur la défensive. Il ne savait pas trop par quel miracle elle avait changé de comportement, mais il n’allait certainement pas s’en plaindre. « I mean, without you, I …  you know. » Ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas félicité pour avoir fait quelque chose de bien ; on avait plutôt tendance à le maudire quand il répandait la terreur en se faisant l’accessoire de la prohibition et arrêtait de simples dealers ou contrebandiers qui ne faisaient rien de bien méchant. Indéniablement les propos de la brune lui faisaient chaud au cœur, même si elle n’allait pas au bout de ses phrases et que ça semblait lui arracher la bouche de les prononcer. « Yeah … No problem, » il lui sourit ; avec un peu de chance maintenant qu’elle n’avait plus peur et n’était plus trop occupée à crier, elle se rendrait peut-être à l’évidence et ferait le lien entre celui qu’elle avait connu et celui qu’il était maintenant. « You probably saved me, so thank you, Jo. » Le sourire persista quand bien même il aimait autant ne pas imaginer s’il n’était pas tombé sur elle avant le brigadier. L’issue n’aurait pas forcément été tragique, l’uniforme n’était peut-être qu’une hallucination collective causée par la paranoïa ambiante, ou le flic aurait tout aussi bien pu ne pas faire attention à elle, mais tout de même, il était plutôt content de l’avoir croisée ce soir.

Il suivit le regard de la sorcière en direction de la porte, en profita pour s’approcher de la vitre et jeter un œil à travers. Une silhouette passa avec son caniche de compagnie, ce fut la seule chose qui troubla le silence. « I think it’s clear, » commenta-t-il alors que ses pupilles revenaient se poser sur Vanessa. « Are you gonna snitch on me ? » Peut-être qu’elle n’avait pas fait le moindre rapprochement au final. « What for ? » de brèves félicitations et un patpat sur la tête pour bon service rendu à l’état ? Il n’avait pas besoin de ça. « Will you tell him about tonight ? » Il la dévisageait maintenant, ayant tout le loisir de voir à quel point elle semblait vraiment craindre qu’il le fasse. Il comprenait bien l’ampleur du problème et l’angoisse qu’elle devait ressentir à savoir que quelqu’un qui avait compté était déterminé à la tuer, il secoua donc la tête en se mordillant nerveusement l’intérieur de la joue. Qu’elle doute à ce point de sa non-volonté de la voir mourir le rendait malade. « Tell who ? » rétorqua-t-il. Il savait très bien, mais le manque de confiance flagrant qu’elle lui faisait (certes à raison) était un crève-cœur face auquel il ne savait pas comment réagir puisque toute révélation sur les raisons pour lesquelles il ne la dénoncerait évidemment pas était à proscrire. C’était comme ça que son dernier coping mechanism était sorti de sa manche, ce n’était pas le plus agréable de tous, juste le plus cynique. « Jo, I .. he can’t know. – I know, he won’t, » finit-il par souffler alors qu’il détournait les yeux. « Actually I did't see anyone, did you ? » il reposa les iris sur la brune, léger sourire au coin des lèvres pour alléger la situation et chasser momentanément l'appréhension de Vanessa. Avec un peu de chance ça marchait, avec un peu plus de chance elle partirait bientôt et il pourrait oublier tout ça au nightclub.