Penelope l'invite parfois, à aller prendre un café, ou à se voir, et à se promener. Sylas ne comprend pas pourquoi quelqu'un comme elle prend le temps de faire quoique ce soit pour quelqu'un comme lui: il n'est qu'un misérable sang-de-bourbe et elle est une employée importante et puissante du Ministère. Il peut comprendre vaguement qu'elle puisse se sentir coupable, d'avoir envahi ses pensées et d'avoir tout appris de lui par la force... mais elle n'avait pas le choix. Il était récalcitrant, non? Enfin, sa mémoire l'était. Et il est content, en fait, parce qu'elle l'a aidé. Elle a arrêté la douleur. Il n'est que reconnaissant de son intervention, et il l'est encore plus quand elle l'invite, parce qu'il se sent chanceux d'avoir son attention, même pour quelques dizaines de minutes. Aujourd'hui il faut aller dans le Londres moldu. Sylas a vécu toute sa vie à Chelsea dans le monde moldu, dans une semi-detached house magnifique et spacieuse. Il n'a connu que ça pendant les dix premières années de sa vie. Maintenant, ça le rend un peu nerveux. Il préfère le monde sorcier. Sylas sort vite de son HLM et traverse à la hâte le Chemin de Traverse. Il n'a pas vu le temps passer. Sylas est un peu fatigué, il aurait préféré occuper son unique jour de repos autrement — il passe généralement la journée dans sa chambre à soit regarder à travers la fenêtre, soit rêvasser sur son lit, quand il ne joue pas aux cartes avec ses pairs — mais il ne pouvait pas dire non à Penelope. Il est en retard, réalise-t-il à sa grande honte quand il entend l'heure sonner, et il se hâte en pressant le pas anxieusement.

Elle l'accueille avec un petit sourire qui fait rougir Sylas. “ Hello, how are you today? ” l'accueille Penelope, elle ne semble pas lui en vouloir mais déjà les traits de Sylas s'affaissent. “ Sorry I'm late, ” marmonne-t-il, attrapant le gobelet qu'elle lui tend. Sylas n'a plus souvent faim, ces jours-ci, et il a perdu sa dent sucrée. Il touche rarement aux thés et à la nourriture que Penelope commande pour eux. Mais il est trop poli et dévoué pour refuser. “ Are you ready for our little walk? — Yes. ” Il a un peu mal au dos et aux jambes et aux bras mais il n'en dit rien, regardant plutôt un léger filet de fumée s'échapper de son gobelet. L'odeur lui tord un peu l'estomac. “ Do you like it? ” Il la regarde d'un air vide avant de forcer un léger sourire sur ses lèvres. “ Yes it's very kind. Thank you so much. ” Et pour faire bonne mesure, il apporte le gobelet à ses lèvres et avale une petite gorgée du thé. Earl Grey, reconnait-il. Il est brûlant, et il s'y brûle la langue douloureusement, mais il n'en dit rien. “ Very thoughtful, ” ajoute-t-il, sans commenter sur le goût de la boisson qui le perturbe un peu.

Il la suit en silence, taciturne et discret, tenant le gobelet sans y voir. En le faisant tourner dans sa main, il peut voir son nom apparaître. Ça, bizarrement, lui arrache un souvenir. “ You remembered, ” dit-il, presqu'émerveillé. Improbable qu'une sorcière comme elle trouve le temps et l'énergie de se souvenir de quelqu'un d'aussi insignifiant que lui. Comme elle le regarde, il apporte de nouveau sa boisson à sa bouche pour en avaler une autre minuscule gorgée — on pourrait presque penser qu'il aurait peur d'être empoisonné. Ce goût... généralement, il commande du English Breakfast. Mais ce goût... il lui est bizarrement familier... pas de manière désagréable mais ça a le goût du passé. Alors Sylas n'y pense pas et passe à autre chose. “ Chai, ” dit-il en pointant le gobelet de Penelope du doigt. Elle commande toujours la même chose. “ No sugar. Every time. ” Il semble plutôt fier de lui. Son souci n'est pas tant la mémoire à court terme ceci dit.

Le regard un peu vide que lui lance Sylas fend le cœur de Penelope. Parfois, elle se demande pourquoi elle fait tant d'efforts avec lui. C'est assez évident que la culpabilité y joue un grand rôle. Mais ce n'est pas comme si passer du temps avec Sylas l'aidait vraiment à se sentir mieux elle. Elle ne rentre pas chez elle, de leurs petits thés ensemble, le cœur plus léger. Au contraire, il n'est jamais que plus lourd, à cause de la reconnaissance de Sylas envers elle, à cause de petits moments, regards, tensions qu'elle repère et ne parvient pas à oublier. Tout n'est pas de sa faute à elle, mais elle ne pourra jamais cesser de se blâmer. Le sourire qu'il se force à lui offrir est pire encore que toute grimace. Le fait qu'il ait un tant soit peu envie d'être là, le fait qu'il ne la déteste pas, c'est peut-être encore ce qui la rend le plus malade. “ Yes it's very kind. Thank you so much. ” C'est rien pourtant. Penelope pourrait lui offrir tous les thés du monde et tout bien corporel qu'il pourrait jamais vouloir que ça ne suffirait jamais à compenser ce qu'elle lui a fait. Il apporte le gobelet à ses lèvres, avale un peu de thé sous ses yeux attentifs. Elle croit voir qu'il reconnaît, même s'il n'en dit d'abord rien. “ Very thoughtful, ” Elle doit se retenir de rouler des yeux et ils prennent la route en silence, Penelope légèrement devant lui. Ils n'ont pas grand chose à se dire, c'est ce qui rend leurs rencontres encore plus tristes. Elle aimerait savoir le faire sourire et rendre sa vie un peu meilleure, mais elle ne sait pas comment. Elle espère que ce qu'elle a à lui offrir aujourd'hui pourra aider un peu. Même un tout petit peu. Qu'elle ait au moins l'impression de ne pas servir à rien.  “ You remembered, ” elle se tourne brusquement vers lui pour tacher de comprendre ce à quoi il fait référence, l'émerveillement dans sa voix la faisant même s'arrêter complètement, au bord du trottoir. C'est le gobelet, comprend-elle, et son nom écrit au feutre dessus. Écrit correctement.  Un si petit détail, sur lequel Penelope a pourtant insisté devant la barmaid.  “ Of course I did! ” Ça en valait la peine, songe-t-elle, surtout pour qu'il tire une nouvelle gorgée de la boisson alors qu'ils attendent que le feu passe au vert près d'un passage piéton.  “ Chai, ” il pointe son gobelet à elle du doigt, lui arrachant un petit froncement de sourcils confus. “ No sugar. Every time. ” Elle décoche un sourire. Un peu triste. “ You remember too! ” Elle n'en trouve pas moins à s'émerveiller que lui sur le fait qu'elle se souvienne de l'orthographe de son prénom. Pourtant Penelope sait pertinemment que sa mémoire à court terme est loin d'être le problème. Mais avec des petites choses comme ça elle peut oser espérer ne pas l'avoir trop cassé. La consolation que cela lui apporte est toutefois assez maigre. Certainement pas suffisante pour apaiser ses nuits. L'importance que Sylas lui accorde ruine le peu de réconfort qu'elle peut sinon trouver.

Le feu change de couleur et elle lui fait signe d'avancer avec elle. “ I'm sorry I switched yours up a bit. I thought you might enjoy it. ” Et peut-être qu'elle espérait, un peu naïvement, un peu follement, une réaction un peu plus profonde, aussi. Bien sûr, du simple thé ne peut suffire à défaire tout ce que son pauvre cerveau a subi. Ils arrivent devant l'entrée du parc et elle esquisse un sourire. “ Do you want to go see the lake and go on the little island? Or we could go by Buckingham Palace if you want… ” Elle lui laisse un choix dont elle croit pourtant savoir qu'il se moque éperdument, mais Penelope n'aime pas avoir l'impression de décider de tout avec lui. Même si c'est le cas, qu'elle tente par moment de lui laisser le choix ou non. C'est elle qui demande à ce qu'ils se voient (en sachant qu'il ne saurait pas le lui refuser), elle qui sait pour quoi, elle qui sait tout.

Sylas est très heureux de voir Penelope sourire un peu. Grâce à lui, en plus! “ You remember too! ” À son tour de sourire légèrement, plutôt fier de lui, parce que c'est vrai qu'il se souvient de certaines choses, malgré sa mémoire passoire. Sylas lui emboîte le pas quand le feu passe au vert, la regardant avec un regard plein d'affection et d'admiration. “ I'm sorry I switched yours up a bit. I thought you might enjoy it. ” Tout thé lui convient très bien, à vrai dire. Il fait la différence, bien entendu, mais elle pourrait tout aussi bien lui offrir une infusion de merde qu'il serait reconnaissant. “ Earl Grey, ” commente-t-il, comme pour prouver qu'il sait des choses, qu'il se souvient des noms des choses aussi. Il n'est pas si nul que ça. Il ne pense pas.

Et ça c'est grâce à Penelope et le Basilic, Sylas le sait bien. Alors il se n'oublie jamais de se montrer très reconnaissant. Ils arrivent devant le parc et Penelope se tourne vers lui. “ Do you want to go see the lake and go on the little island? Or we could go by Buckingham Palace if you want… ” Il cligne des yeux. “ I don't know... ” commence-t-il, s'empourprant un peu quand il voit que ce n'est pas la réponse désirée par Penelope. “ Both? I mean-- ” il s'interrompt lui-même. “ I don't want to assume that you have much time, you are very busy after all... but I mean... I don't mind really. ” Il la regarde un long moment sans rien dire et puis fronce les sourcils. “ Are there ducks? Can we go see the ducks? ”

Elle semble surprise par sa requête mais accepte et ils s'engagent dans le parc. Sylas ne touche pas à sa boisson, sauf quand Penelope le regarde d'un air trop appuyé, et il vole parfois quelques minuscules gorgées sans rien dire. Finalement, quand ils arrivent près du cours d'eau, il semble s'animer en voyant la silhouette des fameux oiseaux sur l'eau et accélère, dépassant Penelope, pour aller s'appuyer sur la rambarde en métal noir un peu branlante. “ I like ducks, ” dit-il quand Penelope le rejoint. Il observe une cane et ses canetons nager ensemble avec fascination. “ What's your favourite bird? ”

Il sait que c'est une question un peu stupide, mais il ne sait pas de quoi parler. Il préfère quand c'est Penelope qui dirige la conversation, qui parle de sa vie, du bureau, du Ministère, de ce qui se passe dans le monde sorcier. Sylas a une très vague idée. Il sait que Harry Potter est revenu d'entre les morts. Enfin, qu'il n'est pas mort. Il lui a fallu longtemps avant de l'assimiler au jeune homme avec qui il est allé à Hogwarts, quand il était un voleur de magie. Mais le reste... Sylas s'en tient éloigné. “ I don't like pigeons, ” indique-t-il, de manière absurde et aléatoire, en fronçant le nez. “ Ostriches are okay. But ravens are the best! I went to Ravenclaw. When I was a thief... ”

“ I don't know... ” C'est un peu décevant il est vrai, mais Penelope lui en tient pas rigueur le moins du monde, surtout quand il s'empourpre apparemment brusquement gêné, comme s'il ne se croyait pas à la hauteur. “ Both? I mean-- ” il ne finit pas sa propre phrase, enchaîne sur une autre pensée : “ I don't want to assume that you have much time, you are very busy after all... but I mean... I don't mind really. ” Elle secoue la tête pour lui faire comprendre qu'il n'y a aucun mal, vraiment et qu'elle veut bien même qu'ils fassent tout le tour du parc et voient tout. Contrairement à ce que Sylas semble penser Penelope n'a rien à faire de son dimanche. Rien du tout. “ Are there ducks? Can we go see the ducks? ” Un vague sourire étire les lèvres de Penelope, un peu plus franc qu'avant, presque attendri. Sylas est comme un enfant parfois. Elle perd son sourire bien vite ; c'est de sa faute, ça aussi. Elle hoche la tête et tente de montrer un peu d'enthousiasme quand elle accepte et le guide à travers le parc moldu. Il n'y a pas beaucoup de monde, ainsi qu'elle l'avait anticipé et c'est bien plus agréable ainsi. Ils ne parlent pas beaucoup, mais le silence n'est pas trop gêné ni gênant, croit-elle, et elle est satisfaite au moins de voir que Sylas vole quelques gorgées à son Earl Grey. Quand ils sont près du cours d'eau, il s'anime plus qu'elle ne l'a jamais vu faire depuis qu'il a quitté le Département des Mystères, dépassant même Penelope pour aller s'appuyer sur la rambarde et observer les canards de plus près. “ I like ducks, ” fait-il quand elle arrive à son niveau et elle esquisse un autre petit sourire. Elle-même n'est pas tellement fans de ces animaux-là, mais c'est vrai que la cane guidant ses canetons est une image assez attendrissante. “ What's your favourite bird? ” Elle est un peu surprise par sa question et prend le temps d'y réfléchir, sachant pertinemment qu'il n'est pas pressé.  “ I don't like pigeons, ” la prévient-il presque, fronçant le nez comme dégoût, arrachant presque un petit rire à Penelope. Elle non plus elle n'en est pas fan du tout. D'ailleurs, il y en a un peu trop à son goût à Londres. “ Ostriches are okay. But ravens are the best! I went to Ravenclaw. When I was a thief... ” Elle qui souriait légèrement de ces confessions se renferme comme une huitre quand il se qualifie lui même de voleur. Elle ouvre la bouche, sur le point de le reprendre : You were never a thief, don't say that. Mais Penelope doit se rappeler qu'elle n'a pas le droit de dire ça. Elle doit se rappeler que même le penser, en dépit de ses talents d'occlumens, est dangereux. Sa position ne lui permet pas tout. Et à Sylas surtout elle ne peut pas faire assez confiance pour partager ses opinions. Il est un bon petit admirateur du gouvernement. Abbas et elle s'en sont assurés. Elle ne peut pas lui faire part du fond de sa pensée sans craindre qu'il ne la dénonce.

“ You shouldn't say that. ” ne peut-elle s'empêcher de le reprendre doucement malgré tout. Elle sait que d'aucuns au Ministère apprécieraient de l'entendre parler de son temps à Hogwarts, de son temps avec une baguette, ainsi (si tant est qu'ils prennent même la peine de l'écouter parler). Mais quand bien même il s'agit de la Nouvelle Vérité énoncée par le Gouvernement, il ne devrait pas dire ça. Parler de lui-même comme ça. Même selon la nouvelle doctrine, il est difficile à blâmer : il ne se savait pas "voleur" à l'époque. Et sa magie, il ne l'a pas demandée.  “ I was a Ravenclaw too! ” tente-t-elle de reprendre avec plus d'enthousiasme.  “ Actually, although I was a few years before you we must have met. I was your prefect for two years even. And headgirl after that. ” Mais elle-même ne se souvient pas de lui à l'époque Hogwarts. Il n'était qu'en troisième année quand elle-même finissait ses classes. Il n'était pas le plus turbulent des élèves dont elle avait la charge. “ I like ravens too, but you know, I've always thought it funny how although our house is called Ravenclaw — after the founder of course — the sigil is an eagle, not a raven. ” Elle lui lance un petit regard curieux, se demande si elle l'ennuie avec ses vieilles questions d'étudiante. “ I think eagles are a bit cooler than ravens if I'm honest. But they're hunter birds so… ” Elle ne finit pas sa phrase, fait la moue. Elle préfère les animaux qui ont moins de violence attaché à leur nom. “ I actually like owls, myself. I used to have one at Hogwarts. I like them beyond their usefulness for communication, but that certainly is a bonus. ” Et c'est non sans amertume qu'elle se souvient de la jolie chouette qu'elle était capable d'invoquer, quand elle était encore capable de produire un patronus.

“ You shouldn't say that. ” Les yeux clairs de Sylas roulent dans leurs orbites dans sa direction, son expression soudainement figée. Il semble réfléchir, les rouages tournant à vide pendant quelques tours dans sa tête. Pourquoi? Il est un voleur et il le comprend maintenant: il doit se repentir. Et Penelope devrait l'y encourager. Elle n'est pas sensée lui dire ça... Sylas est gentil, il obéit au Gouvernement, mais il est aussi la représentation de son pouvoir sur le peuple: alors il ne peut pas s'empêcher de la regarder avec suspicion, semblant jauger si son comportement mérite une délation ou non. C'est Penny. La pensée s'impose à lui, princière et un peu déroutante. Non, pas Penny: Penelope. Pourquoi l'appellerait-il Penny? C'est ridicule. Un autre mot s'impose... Babyl-- “ I was a Ravenclaw too! ” Sylas cligne des yeux lentement. Une... Ravenclaw... ah oui! Il vient de lui dire que lui aussi.  “ Actually, although I was a few years before you we must have met. I was your prefect for two years even. And headgirl after that. ” Il cligne des yeux encore une fois. Sans aucun doute... Sylas se sent très coupable de ne pas se souvenir et aussitôt les traits de son visage s'effondrent sous le coup de sa soudaine tristesse. Personne n'aime être oublié...

“ I like ravens too, but you know, I've always thought it funny how although our house is called Ravenclaw — after the founder of course — the sigil is an eagle, not a raven. ” Il ouvre la bouche. La referme. Il y a sûrement pensé, à l'époque, mais ce genre de réflexions lui semblent tout simplement géniales aujourd'hui. “ I think eagles are a bit cooler than ravens if I'm honest. But they're hunter birds so… ” Il hoche la tête, même si il n'a pas vraiment d'opinion sur le sujet, préférant lui donner raison dans le doute. Elle est une véritable sorcière, elle sait forcément mieux que lui. “ I actually like owls, myself. I used to have one at Hogwarts. I like them beyond their usefulness for communication, but that certainly is a bonus. ” Il fronce les sourcils, en essayant de se souvenir de l'époque d'Hogwarts... c'est toujours difficile pour lui. Au HLM aussi ils ont des hiboux, une pour huit personnes, c'est plutôt pratique pour s'envoyer des mots mais Sylas reçoit rarement du courrier. Et à l'époque... à l'époque... “ I had one too! ” dit-il après un long moment passé à réfléchir, les sourcils froncés. Tout d'un coup, son visage s'ouvre et s'éclaire. “ His name was Storm! He would bite my fingers all the time... he was... he was... he was... ” Il ne se souvient pas de la couleur de ses plumes.

Il se tait, alors, laisse sa voix mourir dans sa gorge et reporte son attention sur le canard. “ I-I'm sorry, sometimes... sometimes I don't remember things... I'm so sorry I don't remember you in school... being a Head Girl and all... I'm sorry, ” répète-t-il encore plusieurs fois. “ I'm sorry. I wish I could remember... Sometimes I feel like... I mean... I know what you and the Basilik did... it was good. It made me feel so much better and I'm so thankful! ” dit-il avec verve en se tournant vers elle, pour bien qu'elle comprenne combien il est heureux et reconnaissant de tout ce qu'ils ont fait pour lui. “ But sometimes, still, I feel like I'm missing something... like I'm a puzzle and I lost some pieces and sometimes I find them again but they don't fit anymore... ” Une nouvelle fois, sa voix s'éteint difficilement, alors qu'il détourne les yeux et se déconcentre. Il secoue la tête au final, cesse de s'appuyer à la rambarde et apporte son thé à ses lèvres pour s'occuper. “ Does it make you feel guilty? ” il demande avec une étrange candeur, sans la juger toutefois. “ I don't think it should... everyone has their part to play, no? ” Il lui offre un sourire réconfortant. “ I'm sorry... I talk too much. ” Ça doit lui changer d'habitude.

“ I had one too! ” fait Sylas après un long moment de silence, que Penelope comprend alors comme étant le temps nécessaire à sa réflexion. Ou plutôt, le temps dont il a besoin pour fouiller ce qu'il lui reste de ses souvenirs, probablement. La candeur sur son visage qui s'éclaire brusquement, et l'intonation heureuse dans sa voix, l'affligent encore plus. “ His name was Storm! He would bite my fingers all the time... he was... he was... he was... ” Elle le voit se perdre, essayer, chercher, abandonner et elle est obligée de détourner les yeux, observer la canne sur le cours d'eau. “ I-I'm sorry, sometimes... sometimes I don't remember things... I'm so sorry I don't remember you in school... being a Head Girl and all... I'm sorry, ” elle secoue la tête à chacune de ses excuses, surprise et confuse. Elle aimerait tellement mieux que Sylas s'énerve devant elle, se plaigne de ne pas se souvenir, plutôt que de s'excuser alors qu'elle en est pour partie responsable. Elle préfèrerait le voir rager de mettre tant de temps à retrouver une information aussi simple que l'existence même de son hibou, plutôt que d'avoir l'air si heureux de parvenir à se souvenir de son nom. “ I'm sorry. I wish I could remember... Sometimes I feel like... I mean... I know what you and the Basilik did... it was good. It made me feel so much better and I'm so thankful! ” ses remerciements la font tiquer malgré elle, malgré ses efforts pour ne pas avoir l'air trop coupable, trop heurtée, chaque fois qu'elle voit Sylas. Le coin de sa bouche tressaute et elle détourne de nouveau le regard, incapable d'observer le sourire reconnaissant qu'il lui offre. C'est insupportable. “ But sometimes, still, I feel like I'm missing something... like I'm a puzzle and I lost some pieces and sometimes I find them again but they don't fit anymore... ” Ses prunelles brunes se reposent sur lui, rendues plus sombres encore par l'horreur et la honte. La situation de Sylas est vraiment triste, cruelle même, Penelope le sait depuis le début, mais présenté ainsi, avec des mots si simples, mais aussi si poignants, c'en est encore pire. Sylas ne semble même pas capable de finir le cours de sa phrase, secouant la tête et se reculant pour mieux porter son thé à ses lèvres. Il n'a jamais tant bu de ce que Penelope lui achète qu'aujourd'hui, ça ne la contente pas autant qu'elle l'aurait cru. “ Does it make you feel guilty? ” La question la surprend ; elle pensait tellement l'entendre au début, elle s'y était préparée, jusqu'à réaliser qu'elle et Abbas avaient fait un trop bon travail sur Sylas pour que ça ne puisse un jour arriver. Et maintenant qu'il la pose, le ton ne convient pas, il n'y a ni haine, ni colère, ni mépris, ni jugement, ni rien d'autre que sa candeur habituelle. Et ça, Penelope n'aurait rien pu faire pour s'y préparer. “ I don't think it should... everyone has their part to play, no? ” Comble du comble, il lui offre un sourire réconfortant. Lui, Sylas, qui la réconforte, elle, Penelope, son bourreau. Parfois, Penelope a envie de secouer Sylas et lui hurler dessus et lui expliquer qu'il doit la détester qu'il doit lui en vouloir qu'il doit vouloir lui faire du mal. Cette fois, elle a plutôt envie de se jeter dans le lac.

“ I'm sorry... I talk too much. ” Combien de fois aurait-elle voulu qu'il ouvre la bouche, s'exprime plus devant elle, s'exprime tout court même. Peut-être qu'elle n'aurait pas du le souhaiter autant. L'entendre lui dire ça, c'est pire encore que son silence ponctué de quelques merci. Elle déglutit difficilement, prend une gorgée de chaï pour se redonner contenance et grimace derrière son gobelet ; elle n'a jamais rien bu d'aussi amère. “You don't, it's ok. ” Ça ne l'est pas, rien n'est ok, rien ne va, mais elle se force à le regarder, à défroncer ses sourcils, le reste de son être pourtant encore tendu comme un arc. “It's ok. I- ” c'est à son tour de peiner à chercher ses mots, et pas par manque de maîtrise de son esprit, pas par oubli de tous ses meilleurs souvenirs, mais précisément parce qu'elle n'a rien oublié de ce qu'elle a fait, surtout ce qu'elle lui a fait à lui. “It does make me feel guilty. It makes me feel- ” Sad. Elle est triste, si triste pour lui, pour tout ce qu'il a perdu, tout ce qu'elle lui a volé. Elle est aussi emplie de haine, pour elle-même, une haine qui pré-date de loin Sylas mais qui a tout de même été renforcée par ce qu'elle a du lui faire. Elle secoue vivement la tête toutefois. Rien de tout ça n'a d'importance, ce qu'elle ressent n'a pas d'importance. “It doesn't really matter. But I'm sorry you don't remember. I'm sorry the pieces don't fit anymore. ” Elle pousse un long soupir et secoue de nouveau la tête, s'éloignant à son tour de la rambarde. “But Sylas, ” elle pose une main timide sur son avant-bras pour lui faire comprendre que ce qu'elle s'apprête à dire est important. “Don't apologize. Ok? Never apologize for that. ” Elle tente un maigre sourire complice. “I mean, even without all that you probably would not remember me at all. I wasn't that memorable. ” Toute préfète en chef qu'elle était, elle n'était pas populaire. Ça n'en est toutefois pas moins un mensonge, quand bien même il aurait pu ne pas se souvenir d'elle à Hogwarts, il se serait pour sûr souvenu d'elle dans l'Ordre. “Do you want to go sit over there? ” Elle pointe un banc un peu plus loin du doigt. “We'll still be able to see the ducks from there, if you want. And hm I got something for you, but it'll be easier if we're sat down for it. ” Le sourire qu'elle lui offre est minuscule, mais plus sincère. Elle se sent mal Penelope, mais la dernière chose qu'elle souhaite, c'est que Sylas, avec son cerveau tout retourné, ne se sente coupable de ce qu'elle ressent. Elle l'en sait capable.

Penelope ne semble pas tellement apprécier sa tentative d'absolution, et Sylas s'en veut énormément de ne pas trouver les mots pour la rassurer, et surtout d'avoir trop parlé... elle ne doit plus beaucoup l'apprécier maintenant, il est stupide et inutile. “ You don't, it's ok. ” Il n'est pas convaincu, peut-être qu'il devrait se contenter de faire comme avant, de ponctuer les longues discussions (qui tiennent plus de monologues de la part de Penelope) de bruits qui veulent dire ni oui ni non ni rien. “ It's ok. I- ” Ça le rend triste de voir qu'il l'a mise dans un état où elle n'est pas mieux que lui et cherche ses mots presque anxieusement. “ It does make me feel guilty. It makes me feel- It doesn't really matter. But I'm sorry you don't remember. I'm sorry the pieces don't fit anymore. ” Penelope secoue beaucoup la tête et Sylas se dit que peut-être elle ressent beaucoup de douleur ou de la culpabilité, mais malheureusement il ne sait pas comment l'aider, alors il la regarde, la bouche un peu ouverte, l'air triste et désespéré surtout. “ But Sylas. ” Tout l'être de Sylas se fige brutalement, alors qu'elle lève la main et la pose sur son avant-bras.

Sylas n'aime pas trop les contacts. Là où il habite, tout est ordonné, tendu, les sang-de-bourbe évoluent dans le même espace sans se toucher, parfois sans parler. Quand on le touche, c'est pour le pousser, le gifler, lui attraper le bras en le conduisant jusqu'à sa cellule ou jusqu'à devant le Basilic, quand on le touche c'est avec mépris, violence, cruauté. Penelope pose sa main avec douceur sur son bras et tout le corps de Sylas se tend comme la corde d'un arc, il se transforme en statue alors que ses yeux s'arrondissent. “ Don't apologize. Ok? Never apologize for that. ” Elle sourit, il ne dit rien. “ I mean, even without all that you probably would not remember me at all. I wasn't that memorable. ” Penelope le relâche, retire sa main et pointe plutôt un banc à quelques mètres de là. Paralysé, Sylas ne sait pas quoi faire, quoi répondre, les pensées se mélangent, s'y mêlent quelques souvenirs, s'y accrochent quelques cauchemars.

À quand remonte la dernière fois où on l'a touché?

“ Do you want to go sit over there? ” Sylas ne veut plus rien, il ne sait pas, ne sait plus. “ We'll still be able to see the ducks from there, if you want. And hm I got something for you, but it'll be easier if we're sat down for it. — Okay, ” dit-il, une chose à la fois. Lentement, l'automate se remet en marche, les rouages tournent difficilement, et il lève la jambe, plie le genou, fait un pas en direction du banc. “ I think you're memorable. Your eyes, ” dit-il, comme si ça expliquait tout. “ I like your eyes. ” Une chose à la fois. Il ne peut pas répondre à tout d'un coup. Sylas est plutôt physionomiste, et surtout il passait des heures dans la salle commune des Ravenclaw, à dessiner les gens qui passaient autour de lui — c'est comme ça qu'il a attiré l'attention de... de... d'A..... “ I'm sorry you're sorry. I should not have said anything, I don't want you to feel bad or sad... ” Il arrive au banc et s'y assoit, à une distance respectable de Penelope. “ Everyone has their place now. Me, I like it. It means I get to know what I'm doing and what world I belong to. ” Il pose son thé sur le banc à côté de lui. Il n'y retouchera plus. Le gobelet en carton se tient entre lui et Penelope, et Sylas baisse les yeux pour observer la main de cette dernière. Il se demande quelle sensation il ressentirait, si elle effleurait sa peau avec la sienne... “ You don't need to get me things. I already need to pay you back for the teas... ”

“ Okay, ” Il n'a pas l'air très convaincu, Penelope ignore si c'est à cause de ce qu'elle a dit ou si c'est parce qu'il ne veut pas trop s'éloigner des canards. Pour une fois, elle ne lui donne pourtant pas la priorité, elle ressent pour sa part le besoin de s'asseoir, se poser et puis, elle n'a pas menti, elle a quelque chose à lui donner et l'échange sera plus facile s'ils sont assis pour qu'il puisse tout déballer correctement. Du moins, si ça l'intéresse. Lentement, suffisamment pour que ça attire l'attention de Penelope qui se demande si elle n'a pas véritablement fait une gaffe dont elle ignore la nature, Sylas se remet en marche et se dirige vers le petit banc. “ I think you're memorable. Your eyes, ” Elle fronce les sourcils, confuse par ses mots comme son ton. Qu'ont-ils donc ses yeux ? “ I like your eyes. ” Oh. Bien malgré elle ses joues prennent quelques couleurs, embarrassée, flattée un peu aussi — même si elle se dégoûte de se réjouir d'un compliment de sa part. Ça fait longtemps, elle a l'impression, qu'on ne lui a pas dit une chose pareille surtout de manière si innocennte, alors même venant d'une victime de brainwashing dont elle se sent responsable, elle ne peut s'empêcher de ressentir…quelque chose. “ I'm sorry you're sorry. I should not have said anything, I don't want you to feel bad or sad... ” Elle secoue doucement la tête alors qu'ils s'installent sur le banc laissant entre eux une distance respectable. Elle se refuse à l'interrompre alors qu'il s'ouvre autant à elle, mais c'est difficile de se retenir quand il insiste ainsi. “ Everyone has their place now. Me, I like it. It means I get to know what I'm doing and what world I belong to. ” Il ne sait pas ce qu'il dit. Il ne connaît rien de mieux que ce qu'il a aujourd'hui, ils s'en sont tous assurés. Alors forcément il dit ça, Penelope le sait et le comprend, en théorie ; pourquoi ça fait encore si mal de l'entendre à chaque fois ? Elle dépose son gobelet près de celui de Sylas entre eux deux sur le banc et repose ses mains sur ses genoux, sur le sac en tissus qu'elle utilise d'ordinaire pour les courses. “ You don't need to get me things. I already need to pay you back for the teas... ” Ses doigts qui se glissaient déjà à l'intérieur, s'arrêtent alors qu'elle relève les yeux et la tête vers lui secouant cette dernière farouchement. “ Of course you don't Sylas. ” Lui payer le thé (qui le ne boit généralement même pas) est la moindre des choses qu'elle peut faire pour lui. Ce n'est pas même un infime début de repaiement pour ce qu'elle lui a fait. “ I don't want you to do such a thing, don't even think of it. ” Il ne manquerait plus qu'il gaspille une partie de son si maigre salaire à lui acheter des choses à elle. L'étendue de son innocente reconnaissance et de sa politesse la bouleversent sans qu'elle n'ait l'impression qu'elle pourra jamais s'y habituer. Elle aimerait pouvoir plonger son visage dans ses mains, prendre un moment pour se recomposer, elle aimerait pouvoir fuir et n'avoir jamais à le revoir, mais elle ne peut rien faire de tout ça. Elle doit être forte pour ne pas l'accabler en plus de tout. Et même si ses rencontres avec Sylas n'apportent aucun baume à son cœur, elle ne pourrait pas vivre avec elle-même si elle ne gardait pas un œil sur lui, si elle n'essayait pas de rendre sa vie un peu meilleure.

“ Anyways,” elle ouvre son sac, rendue sans fond par un sortilège, un peu plus en grand pour pouvoir en sortir le cadeau de Sylas. Elle sort et ouvre une housse magique prévue pour peser, même remplie, pas plus qu'un petit livre et à l'intérieur laisse Sylas découvrir un chevalet en bois, dix toiles, six pinceaux, vingt tubes de peinture acrylique, trente tubes de gouache, deux bâtonnets de fusain, une quarantaine de crayons de toutes les couleurs et un carnet de dessin. Elle ne sait pas exactement quel était l'instrument préféré de Sylas pour dessiner et peindre alors elle a pris un peu de tout en espérant qu'il y trouve quelque chose à son goût, en espérant qu'il n'ait pas perdu sa passion avec ses souvenirs, en espérant que peut-être… “ See, I thought…maybe if the pieces don't fit together, drawing them sometimes could help. ” propose-t-elle timidement les joues un peu roses espérant que son cadeau plaise tout en craignant un trop plein de reconnaissance. La vérité c'est qu'elle n'aurait pas vraiment pu se permettre de lui acheter tout ça dans une excellente boutique d'arts sorciers, si elle n'avait pas suivi Abbas au Département des Mystères, si elle n'avait pas été grassement augmentée par lui. Elle a plus ou moins le même kit que lui chez elle. “ Or you know you can do anything, paint the ducks here, or the people you live with, ” ou les gens qu'il a aimé et laissé derrière “ or the sky or anything you want of course whatever makes you feel inspired and good… and uh ” elle s'arrête encore, elle a l'impression de parler pour ne rien dire, de prendre toute la place, ce qui est rare, ça n'arrive qu'avec Sylas justement. “ Or maybe you don't want that, I don't- ” Elle s'interrompt d'une dent plantée dans sa lèvre inférieure. Peut-être que son cadeau ne lui plaît pas. Peut-être qu'elle abuse, s'impose trop dans sa vie. Peut-être qu'elle est stupide de lui offrir ça plutôt qu'un meilleur matelas pour son foyer de né-moldu, ou une armoire qu ferme à clé pour ranger ses affaires, ou des vêtements et de meilleures chaussures ou tout ce dont il peut avoir vraiment besoin au quotidien.

“ Of course you don't Sylas. ” Sylas secoue vivement la tête. Il lui doit beaucoup, à Penelope, et toutes ces petites choses, il les garde en tête, il compte bien les lui rendre... plus tard. Il a déjà commencé à économiser, mais c'est vrai qu'il y a pas beaucoup à faire: il ne gagne que quatre Gallions par jour, ce qui ne fait pas beaucoup quand on retire le loyer qu'il est quand même obligé de payer. “ I don't want you to do such a thing, don't even think of it. ” Son ton est sans appel, et Sylas rougit malgré lui, ses oreilles prenant une petite couleur rose, il est plus embarrassé qu'autre chose. Il ne comprend pas pourquoi elle ne veut pas accepter cette réalité pourtant toute simple qu'il lui doit tout, parce qu'elle est si généreuse et gentille avec lui, alors qu'il n'est qu'un moins que rien, qu'un simple sang-de-bourbe, une petite merde qui ne mériterait même pas la place généreuse que lui a offert le Lord dans la société.

Alors il ne dit rien, parce qu'il ne veut pas qu'elle s'énerve et qu'elle lui en veuille, il ne veut pas non plus qu'il voit à quel point il est choqué qu'elle l'ait touché, à quel point il est désespéré qu'elle recommence. “ Anyways. ” Il baisse les yeux sur ses mains, qui ouvre son sac, et fronce les sourcils en la voyant sortir une housse noire... Il cligne des yeux sans comprendre quand elle l'ouvre dans sa direction. “ See, I thought…maybe if the pieces don't fit together, drawing them sometimes could help. ” Il cligne de nouveau les yeux, relevant le regard vers elle, avant de le baisser de nouveau. Ça... tout ça.... pour lui? Mais pourquoi? Il reconnait les objets, les nomme dans sa tête.

Il aimait bien dessiner avant. “ Or you know you can do anything, paint the ducks here, or the people you live with, or the sky or anything you want of course whatever makes you feel inspired and good… and uh. ” Il cligne des yeux, sans s'arrêter, de manière continue, à un rythme effréné. Tout ça. Pour lui. Pour lui. “ Or maybe you don't want that, I don't- ” Il ne comprend pas vraiment d'où ça vient. Il sait qu'elle sait tout de lui, parce qu'elle a tout vu, tout exploré, tout reconstruit. Il trouve que c'est intensément généreux de sa part, mais... pourquoi? Ça doit beaucoup valoir, tout ça... il ne peut même pas lui rembourser ça... ça lui prendrait des semaines, des mois. Il ne sait pas quoi dire et ne bouge pas, observant le petit chevalet, les innombrables bouteilles de peinture, et le reste. Les pinceaux, les crayons, le carnet... “ I don't know if I deserve it, ” admet-il franchement. “ I used to draw but I haven't... I haven't... ” Il ne se souvient pas de la dernière fois qu'il l'a fait ceci dit, mais à l'époque c'était tous les jours, tous les matins, tous les soirs, jusque dans la nuit, quitte à ce qu'Alexis finisse par lui marmonner d'arrêter et d'éteindre la lumière. “ I don't know if I'm any good and... and... I don't think I deserve this... I used to be a thief and a rebel, and I know we used to be friends, but you, you're smart and useful and me, my place is below you... I don't think you should give me gifts. ” Il secoue la tête, détournant les yeux de la housse. “ I wouldn't know what to do with it anyway... I don't think I can draw anymore. Don't you need a soul, to draw? ” demande-t-il, avec une moue prononcée, prononçant à haute voix ce qu'il craint depuis qu'il a quitté le Ministère: que le Basilic n'ait rien laissé dans sa tête.