what a life (fitz)

what a life (fitz)

Terriblement gêné face à la question du plus âgé, Fitz se noya dans sa bière, avant de répondre de manière brève et négative. Visiblement, aucune idylle à l’horizon et surtout aucune perspective. Le dédain marqué par ce dernier étonna légèrement Seamus, qui trouvait cette fatalité un peu exagérée. Le brun était plus que mignon, et ne pouvait que difficilement laisser autrui indifférent. « Pourquoi pas ? » Bien que sa lycanthropie le mettait en marge de la société sorcière, ce n’était pas vraiment le cas pour l’Ordre. Aux dernières nouvelles, les hybrides étaient plutôt bien vus dans l’organisation, sauf peut-être auprès des quelques idiots qui occupaient encore les rangs. Globalement les phénix étaient plutôt soudés entre eux, comme une grande et belle famille, mais dans la réalité des faits, et comme dans toutes les familles des tensions existaient. Cependant, malgré quelques mauvais numéros, trouver l’amour pour en loup-garou n’était pas insurmontable dans le groupe.

Cela dit, Seamus était mal placé pour faire de grands discours sur les relations amoureuses. Sa vie sentimentale n’était pas une prouesse, et ce malgré son comportement parfois charmeur. Il avait eu quelques aventures, souvent très courtes, et en France, la tendance ne s’était pas vraiment inversée. Il manquait toujours ce petit truc en plus, le détail qui le ferait se sentir pleinement complet dans une relation. « Non, rien de sérieux en France. » Alors qu’ils prononçait ces quelques mots, l’image de Dean s’invita dans son esprit. Il n’y avait qu’avec Dean qu’ils se sentaient vraiment entier. Une évidence troublante, qu’il préférait taire, en se répétant qu’en amitié c’était normal de ressentir une telle cohésion. D’ailleurs, Thomas était sûrement l’humain qui manquait le plus à sa vie, loin devant tout le monde. Une préférence qui ne surprendra sûrement personne, après tout, ils étaient le duo légendaire de leur promotion, les tic et tac de gryffondor. L’irlandais en avait longtemps voulu à son ami de ne pas l’avoir suivi en France, comme convenu, mais finalement, il comprenait largement sa décision. Cependant, même s’il ne ressentait aucune colère envers ce dernier, il continuait de l’éviter, pour une foule de raisons qu’il ne pourrait réellement expliciter. D’ailleurs, Fitz connaissait Dean, et devait-être le premier étonné de ne pas les retrouver de nouveau réunis.

En attendant, Seamus préférait se concentrer sur la personne qui se trouvait devant lui, un véritable ami, qu’il avait tout autant abandonné. Le brun avait vraiment un bon fond, et avait accepté, non seulement de reprendre l’échange sur un ton plus léger, mais surtout de pourquoi pas projeter un avenir plus lumineux. L’idée de partir en voyage avec un ami lui donnait terriblement envie, même si ce n’était pas demain la veille qui allait s’envoler pour des beaux jours. « Avec plaisir, je t'amènerais en Lozère, c’est l’ancien comté du Gévaudan, tu te sentiras chez toi. » La bête du Gévaudan était célèbre dans le monde entier, et comme son ami était un loup-garou, Seamus ne pouvait se passer d’une telle blague. Une boutade qui ne devrait pas vexer le plus jeune, qui savait pertinemment que ce détail de sa personne ne dérangeait aucunement son compère. « Après je t’avoue que quand ça sera fini, j’ai qu’une seule envie… Retourner en Irlande, dans mon ancien village. Sur mes terres quoi. » Comme tout bon irlandais qui se respecte, Seamus ne désirait qu’une chose, retourner chez lui, sur sa terre natale. Une verdure qui lui manquait terriblement, tout autant que les délicieuses bières en pression qui faisaient la renommée du pays.

La perspective d’un monde différent lui plaisait bien, mais il était un peu ambitieux de prévoir ce genre de choses. « Mais bon, ce n’est pas de suite qu’on va partir en vadrouille dans le monde… Je suis parti deux ans, et j’ai l’impression que rien n’a avancé. » Même s’il n’y avait pas de tranchées, cette guerre commençait à s’éterniser tout autant. Le moral des troupes semblaient toujours au plus bas, et de ce qu’on lui avait raconté, aucune évolution ne se faisait réellement sentir.

(@fitzgerald doyle)

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what a life

@Seamus Finnigan | MARCH 2007

La honte, elle se voit rien que dans ton regard, face à la question de Seamus. Et comme tu n'as aucune envie de t'éterniser sur ce sujet, tu réponds de façon brève, de manière à pouvoir juste retourner la question à Seamus sans avoir à s'attarder sur toi. Mais, avant que t'aies le temps de lui poser la question en retour, il te demande « Pourquoi pas ? » et la seule réponse fournie est un haussement d'épaules. Ça parait plutôt logique que la raison principale pour laquelle tu as répondu ça, c'est ta lycanthropie. C'est un truc qui fait peur aux gens, et tu peux en témoigner puisque même à toi, ça te fait peur. La sensation de ne pas savoir ce que l'on est capable de faire lors d'une pleine lune, c'est une sensation vraiment désagréable. La peur d'avoir fait du mal à quelqu'un chaque lendemain de pleine lune et le reste, c'est difficile. Mais la chose que tu redoutes le plus, c'est de te réveiller un matin et que l'on te dise que tu as tué quelqu'un pendant la nuit. Il n'y avait peu de risques maintenant que tes transformations avaient lieu avec les autres loups-garous de Sweet River, mais on ne sait jamais.

« Non, rien de sérieux en France. » Ainsi, Seamus non plus n'était dans aucune relation en ce moment. Enfin, rien de sérieux en tout cas. Après ça, t'as changé de sujet en repassant sur la France, disant à l'autre garçon que tu espérais que celui-ci t'emmènerait en France lorsque tout ceci serait fini. En espérant que ça finisse un jour, et que ça se finisse bien. Tu restes optimiste à propos de ça, en tout cas t'essayes même si des fois, c'est vraiment compliqué. « Avec plaisir, je t'amènerais en Lozère, c’est l’ancien comté du Gévaudan, tu te sentiras chez toi. » T'en as déjà entendu parler de la bête du Gévaudan, rapidement. Alors ça te fait sourire quand Seamus dit ça. « Après je t’avoue que quand ça sera fini, j’ai qu’une seule envie… Retourner en Irlande, dans mon ancien village. Sur mes terres quoi. » C'est vrai que toi aussi, tu retournerais bien en Irlande. Ça fait longtemps que t'y a pas mis les pieds, huit ans exactement. Depuis que t'as quitté la maison familiale, en fait. Après l'accident. Un vieux souvenir auquel tu veux plus penser, mais qui revient te hanter de temps en temps.« Ouais, j'comprends, moi aussi. »

« Mais bon, ce n’est pas de suite qu’on va partir en vadrouille dans le monde… Je suis parti deux ans, et j’ai l’impression que rien n’a avancé. » Ça n'avait sûrement pas été dans un but méchant qu'il avait dit ça, Seamus, sauf que toi, c'est vrai que tu l'as quand même un peu mal pris. Le fait qu'il dise ça, alors que lui n'avait justement pas du tout été là pour aider les deux dernières années, te fait un peu froncer les sourcils pendant que tu finis ta bière. « Tu peux pas t'permettre de critiquer alors que pendant que toi tu te la coulais douce en France, y a des gens qui se faisaient tuer ici à cause de la guerre. » Soupir. « Enfin bref, de toute façon, j'pense qu'il va pas falloir que je tarde à rentrer. » Et puis, tu poses la bière vide avant de croiser les bras en observant Seamus.

what a life (fitz)

( en musique )

Rentrer au pays, retrouver les saveurs d'antan. Un rêve que les deux irlandais, fiers de leurs origines, partageaient sans surprise. Seamus espérait bien pouvoir reposer ses pieds dans la vieille maison familiale, et pourquoi pas refaire des veillées en compagnie de ses chers cousins, comme quand ils étaient enfants. Une époque qui lui semblait désormais plus que lointaine, et qu’il refusait pour autant d’oublier, histoire d’avoir une réellement motivation dans ce combat contre les forces du mal. « On fêtera la plus grosse St Patrick du monde quand on pourra y retourner. » Une promesse que l’irlandais ne manquera pas de tenir quand les frontières tomberont. Faire la fête, c’était une activité qu’il appréciait tout particulièrement, et après des années passées à vivre tel un fugitif, il ne doutait pas de l'énergie qui l'habitera à la libération.

En attendant, il fallait continuer cette guerre sans fin, qui détruisait le moral et la santé mentale des improvisés soldats. Visiblement éreinté et à fleur de peau, Fitz n’apprécia que très peu la remarque du plus âgé, soulignant l’aspect piquant que cette simple phrase pouvait avoir. Conscient que c’était maladroit de sa part de parler de ce genre de sujet après son absence, il corrigea automatiquement sa phrase, histoire de mieux faire comprendre le fond de sa pensée. « Je ne critique pas. Juste que cette guerre dure depuis déjà beaucoup trop de temps. » Pour être honnête, Seamus n’avait pas imaginé passer autant de temps en fuite et en guerre. Cela commençait sérieusement à devenir long, et malgré toutes ses années, aucune conclusion ne se dessinait au loin. Néanmoins, son séjour en France avait au moins eu le mérite de le remotiver un temps soit peu à cette bataille. Plus que jamais, l’irlandais voulait combattre pour sa liberté et pour celle de ses proches.

Fitz et lui étaient du même côté de la barrière, et pour autant, leurs motivations à rester dans l’ordre n'étaient pas les mêmes. Leur amitié n’était pas née de leurs motivations, mais de leurs caractères plutôt compatibles et aujourd’hui, après deux ans sans se voir et sans se parler, une failure semblait s’être installée. Une distance qui rendait la conversation moins naturelle, et qui demandera sûrement un certain temps pour s’effacer. Il était inutile que Fitz s’attarde davantage à Little Italy, et une fois sa boisson terminée, il annonça son départ. Seamus comprenait que la conversation touchait à son terme, et même si elle était relativement brève, il était content des avancées faites. « D’accord, repasse quand tu veux. » Le plus jeune était le bienvenue ici, et surtout, le bienvenue dans sa vie. Seamus voulait renouer avec son passé, et reprendre contact avec ses anciens amis lui paraissait être une bonne idée.

Naturellement, il accompagna Fitz jusqu’à l’endroit où il était possible de transplaner. « Bonne fin de journée. » Une séparation qu’il ne voulait pas pesante, histoire de marquer le fait que cette fois, ils allaient se revoir. Si Fitz ne revenait pas, l’ancien gryffondor s’assura de venir le rencontrer, directement à Sweet River. Une fois son compère disparu, il retourna à l’intérieur, avec la sensation que son retour au pays avait avancé d’un grand pas.

(@fitzgerald doyle)

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