what a life (fitz)

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Little Italy était désormais sa nouvelle maison, et même si sa présence n’était pas forcément souhaitée par tous les membres de la planque, une bonne partie jugeait son retour plutôt favorable à l’ordre. Elena jouait sûrement un rôle de maître dans cette intégration qui se déroulait mieux que prévu, du moins entre les murs de la bâtisse. Pour le moment, la totalité des membres de l’Ordre n’était pas encore au courant de son retour au pays, d’ailleurs, aucune annonce ne sera faite, et c’était à lui de faire le premier pas. Malheureusement, par manque de courage, et par peur de lire la déception dans leurs regards, l’Irlandais faisait l’autruche et refusait encore de venir à la rencontre de ses anciens amis, à commencer par Dean. Ceux qui partageaient désormais son quotidien ne comprenaient pas vraiment pourquoi il continuait de faire le mort, mais aucun ne jugeait utile d’en informer les autres. Après tout, il était assez grand pour prendre ses propres décisions, et la suite des événements lui appartenait.

En attendant, l’Irlandais prenait ses marques et essayait tant bien que mal de prouver, une nouvelle fois, sa valeur auprès des siens. Actif dans sa planque, Seamus cherchait autant à se rendre utile qu'à occuper son esprit. Volontaire pour toutes les missions, il redoublait d’énergie pour s’intégrer, si bien qu’en quelques temps seulement, il était devenu un pilier pour Little Italy. En ce jour particulièrement froid, l’ancien gryffondor devait accueillir les membres d’une autre planque, chargés de leur livrer des vivres supplémentaires. Le ravitaillement était élémentaire à leur survie, et même si cela sonnait comme une corvée, il fallait bien le faire. A défaut d’avoir beaucoup d'activités, l’Irlandais c’était naturellement proposé, d’autant plus que cela lui permettait de pouvoir rester au chaud, à l’intérieur.

Posé sur le fauteuil à l’entrée du bâtiment, l’irlandais lisait un livre qui ne lui inspirait rien, mais qui lui permettait de faire passer le temps jusqu’à l’heure de rendez-vous. Ponctuels, quelques hommes se pointèrent, les bras chargés de cartons comportant quelques denrées. « Salut, vous pouvez poser ça dans la cuisine. » La première chose qui marqua Seamus, c’était le jeune âge de la plupart des arrivants. Sûrement recrutés après son départ, certains devaient à peine sortir de l’école. Cela lui rappela ses premières années à l’Ordre, lorsqu’il pensait encore, dur comme fer, qu’ils gagneraient cette guerre. Puis, alors qu’il pensait ne connaître personne, un regard se fit insistant. Rapidement, il identifia l’homme qui le scrutait, ce qui le figea immédiatement. C’était la première fois qu’il recroisait le chemin d’un ancien ami, hors Lee. Ces retrouvailles surprises lui serraient d’avance la gorge, et pour autant, il se voyait mal rester muet. « Salut, Fitz. » Ce garçon, il l’avait connu dès Poudlard, mais ce ne fut que dans les rangs de l’ordre qu’ils étaient devenus amis. Une amitié fracturée par le départ de Seamus pour la France, et à voir le visage du plus jeune, il ne semblait pas ravi de ses retrouvailles.

(@fitzgerald doyle)

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@Seamus Finnigan | march 2007

La vie n'est plus qu'une putain de routine qui tourne boucle depuis sept longues années. C'était marrant, au début. Quand ça t'évitait d'errer dans les rues sans savoir où aller, de ne plus passer les pleines lunes tout seul ou encore d'avoir de la compagnie tous les jours. Sauf qu'au bout d'un an, c'était déjà devenu fatiguant. Passer la plus grande partie de ton temps enfermé, lire les mêmes livres en boucle, ravitailler les autres planques. C'est à peu près tout. Y a qu'les ravitaillements qui te permettent de passer un peu de temps en dehors de Sweet River, puisque t'essayes de ne sortir que quand c'est vraiment nécessaire. Tu peux pas te permettre de t'mettre en danger, ou d'mettre en danger l'Ordre. Pourtant, tu rêves de revoir l'extérieur sans avoir à te cacher, pendant rien qu'une journée. Et tu sais bien que ça n'arrivera jamais.

On vous a filé des tonnes de cartons - à toi et aux autres gars qui s'occupent du ravitaillement de Little Italy aujourd'hui. De base, t'avais pas tellement envie de te bouger pour y aller, mais t'as pas eu trop le choix. Ainsi, t'as pris quelques cartons à la main et t'es allé à Little Italy avec les autres. « Salut, vous pouvez poser ça dans la cuisine. » Ce n'est jamais la même personne qui vous accueille pour déposer les cartons. Et en général, tu ne connais jamais les gens qui viennent vous accueillir. Mais, cette voix et ce visage, c'est deux choses que tu connais bien. Seamus Finnigan. Et évidemment quand ton regard se pose sur lui, tes sourcils se froncent. Il n'est pas en France celui-là ? C'est la première pensée qui te traverse l'esprit. Puis quand tu vois qu'il te regarde aussi, tu soupires. « Salut, Fitz. » Vous aviez été amis, à une époque. Avant qu'il ne parte du jour au lendemain, abandonnant tout le monde - y compris ses amis - derrière lui. Dont toi. Et s'il s'attend à ce que tu lui parles comme si rien n'a changé, que tu ne le détestes absolument pas depuis qu'il est parti et que tout va bien, c'est qu'il s'imagine bien des choses. « Qu'est-ce que tu fous ici ? » C'est la seule chose qui a réussi à sortir d'entre tes lèvres, parce que tu ne peux pas faire comme si de rien n'était. Puis, t'es toujours autant en colère que le jour où tu as appris qu'il était parti, et tu n'essayes même pas de le cacher. « T'es pas censé être en France ? » De temps en temps, tu regrettes de ne pas être parti à l'époque où tu étais dans le cercle un, d'ailleurs. Ça t'aurait évité d'être encore ici à l'heure actuelle.

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Sans grande surprise, Fitz ne semblait pas ravi de le retrouver. Le brun n’avait jamais été la personne la plus enthousiaste du monde, mais là, l’évidence crevait les yeux. Comme beaucoup, il avait dû voir le départ de Seamus comme un acte de lâcheté et de trahison. Même si ça le blessait un peu de voir autant de déception dans le regard de ses anciens amis, l’irlandais était forcé de l’accepter. En effet, à leur place, il penserait sûrement la même chose, voire pire. Tout le monde se souvenait de la véhémence de ses propos face à Harry Potter quand ils étaient encore à Poudlard. Seamus n’avait jamais été une personne très tolérante, et maintenant qu’il se retrouvait pointé du doigt, il se voyait mal de ne pas accepter. L’arroseur, arrosé. Malgré l’ironie des propos du plus jeune, Seamus opta pour l’honnêteté, quitte à passer pour un touriste. « Si, je viens de rentrer. Enfin, j’étais d’abord en quarantaine, mais je suis ici depuis janvier. » Cela ne faisait pas longtemps qu’il était de nouveau membre de l’ordre du phénix. Un retour en arrière qui prenait du temps, et qui n’était d’ailleurs toujours pas gagné.

Résigné, il s’adossa à la rampe d’escalier, pour montrer qu’il prenait le temps des retrouvailles. La mission ravitaillement pouvait parfaitement se faire sans eux, et ils avaient sûrement beaucoup de choses à dire. « Tu deviens quoi ? » En deux ans, Fitz avait dû vivre tout un tas de péripéties, comme eux tous. Seamus s’en voulait de ne pas avoir été là pour eux, pour ses amis. Pourtant loyal, l’ancien gryffondor leur avait tourné le dos, principalement lassé de cette guerre sans fin. Au final, malgré une tranquillité certaine, Seamus avait compris qu’une vie seul ne méritait pas d’être vécu. Il était incapable de vivre sans Dean, sans sa famille et sans l’intégralité de ses proches, qui faisait de lui, ce qu’il était.

« Tu veux un thé ? Une bière ? » Quitte à rattraper le temps perdu, du moins essayer, autant le faire autre part qu’au milieu de l’entrée. Un peu d’intimité et de confort ne pouvait pas faire de mal, et avec la météo exécrable qu’il faisait, personne n’allait leur reprocher de rien faire. Cela dit, il ne voulait pas forcer le plus jeune, encore moins le brusquer. C’était lui qui revenait comme une fleur, c’était par conséquent à lui de s’adapter aux autres. Fitz était libre de vouloir poursuivre cet échange ou non, confortablement installé ou non.

(@fitzgerald doyle)

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@Seamus Finnigan | march 2007
Les quelques cartons à la main, tu es quand même allé les déposer avec les autres dans la cuisine de Little Italy. C'est seulement après ça que tu as aperçu celui qui était, autrefois, ton ami. Celui qui avait laissé tout le monde derrière lui, et dont tu n'as pas eu de nouvelles depuis son départ. Ce sentiment que t'as ressenti quand on t'a dit qu'il était parti, tu t'en souviens encore. Ça t'a marqué. Parce que c'était ton ami. La colère, la tristesse, ces deux sentiments qui s'étaient mélangés en toi au même moment. Tu lui en voulais, et encore aujourd'hui tu lui en veux. « Si, je viens de rentrer. Enfin, j’étais d’abord en quarantaine, mais je suis ici depuis janvier. » Tu l'observes de haut en bas. Il n'a presque pas changé depuis la dernière fois que vous vous êtes vus. Et cela remonte à quelques années déjà. L'époque où c'était un peu moins ennuyant la vie, où c'était encore un peu moins la même routine en continu. « J'espère que tu t'es bien amusé là-bas en tout cas. » Ironie. C'est évident que tu dis ça sur un ton ironique. Puis, au fond, tu t'en fous qu'il se soit amusé ou non. Haine qui se cache au fond de toi par un sourire bien sarcastique. L'envie de lui hurler dessus que tu lui en veux, et que malgré tout, il t'a manqué. « Tu deviens quoi ? » Il a tellement l'air de croire que vous êtes encore les deux bons amis que vous étiez avant - comme si rien n'a changé depuis - que ça te fait rire. Et tu finis vraiment par lâcher un rire, avant de lui jeter un regard noir. Ça témoigne bien de tes émotions. « Rien. » Tu craches ça. Le ton est sec. Puis, tu lèves les yeux au ciel avant de regarder ailleurs. T'es énervé. Évidemment que tu l'es. « Tu veux un thé ? Une bière ? » Une bière ne te ferait peut-être pas de mal, après tout. Mais, il fallait que tu rentres à Sweet River avec les autres. Enfin peut-être qu'ils ne t'en voudraient pas de rester un peu plus longtemps. La question principale reste de savoir si tu as vraiment envie de continuer cette conversation avec Seamus, ou non. Tout bien réfléchi, peut-être bien que oui. « J'veux bien une bière, s'il te plaît. » Il n'est pas méchant, Seamus. Et tu le sais ça. Mais t'as quand même bien le droit d'être en colère. Au moins, s'il t'avait prévenu, ou juste donné des nouvelles après, ça aurait peut-être changé les choses. C'était ton ami. « Et toi... Tu deviens quoi.. ? »

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L’irlandais connaissait suffisament Fitz pour savoir qu’il éprouvait une certaine amertume envers lui, et pour dire vrai, il comprenait parfaitement ce ressenti. Dans la situation inverse, il serait autant vexé, d’autant plus parce qu’ils étaient autrefois des amis, le genre qu’on ne laisse pas tomber. Seamus n’était pas dupe, et même s’il essayait de faire bonne figure en dédramatisant la situation pour en faire un moment d’échange, il savait que c’était plus proche d’un règlement de compte. « Amusé, ce n'est pas le mot, mais ouais c’est joli. » Il ne voulait pas donner l’impression de se plaindre. Après tout, ce départ, c’était sa décision, et il n’avait pas le droit de se plaindre face à ceux qui étaient restés à la maison pour combattre. Un engagement qu’ils avaient tous, et dont-il s’était libéré sans demander l’avis aux autres. Ils étaient libres de lui en vouloir à vie, jamais il ne pourra leur reprocher cela, même si au fond, il espérait que ses anciennes amitiés soient assez fortes pour supporter cet événement.

Lorsque le plus jeune accepta de boire un verre, Seamus ne put s’empêcher de sourire, percevant ce petit pas comme une presque victoire. Au moins, Fitz ne souhaitait pas prendre ses jambes à son cou, et acceptait au moins de discuter un peu avant de pardonner ou non ses actes. Naturellement, il s’approcha de la cuisine, où il attrapa deux bières bien fraîches, avant d’en tendre une à son ami. « Ok, tiens. » Histoire d’avoir un moment de calme, il indiqua une petite table tranquille dans la salle de repos, et se posa sur l’une des chaises. Plus à leur aise, les deux hommes pouvaient désormais converser tranquillement, et pourquoi pas tenter de rattraper le temps perdu. « Rien de spécial, j’essaye de me rendre utile. » La vie de Seamus depuis son retour était assez similaire à celle d’avant son départ, à la différence qu’il était désormais bien seul.

En effet, depuis son retour, il s’était refusé de voir ses amis, un comportement que tout le monde ne comprenait pas. Visiblement, Fitz n’était pas une exception, et semblait lui aussi dubitatif face à la situation. Sûrement déçu et en colère, il méritait largement des excuses, mais là encore, Seamus doutait que les mots puissent changer la donne. « Tu sais Fitz, je suis vraiment désolée d’être partie comme ça, du jour au lendemain. J’allais vraiment pas bien, et je pensais que partir loin de la guerre serait plus simple. Je me suis trompé. » Une erreur qui aurait pu être évitable s’il avait pris le temps de discuter de son projet avec ses proches. En effet, il aurait rapidement compris à quel point ces derniers étaient nécessaires à son équilibre, les piliers de son existence. « La vie était plus simple, mais elle n’avait pas de sens… Sans tout ça… Sans vous quoi. » Fitz, comme les autres, lui avait terriblement manqué durant son absence, et maintenant qu’il était de retour au pays, il ne s’estimait pas méritant de pouvoir de nouveau les côtoyer. « Je t’avoue que je joue un peu à cache là, j’ai peur que les autres m’en veuillent trop. » C’était la première fois que Seamus exprimait cette idée. Celle d’une honte infinie pour ses actions, et surtout une peur viscérale de voir la déception dans le regard de ses proches.

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@Seamus Finnigan | MARCH 2007
Il n'y avait pas besoin d'être voyant pour distinguer la colère qui se cachait sur ton visage. Tu avais toutes tes raisons d'être énervé. Seamus aura beau faire comme si de rien n'était, ça n'y changera pas grand-chose. Justement, ça te mettait simplement un peu plus en colère. « Amusé, ce n'est pas le mot, mais ouais c’est joli. » Yeux qui continuent de dévisager l'autre garçon, tu ne lui réponds rien, gardant simplement un air agacé sur le visage, prêt à repartir aussi vite que tu étais arrivé ici. Mais, avant que tu n'aies le temps de t'en aller, il te propose un truc à boire, proposition à laquelle tu n'arrives pas à refuser. Ça vous permettrait de discuter, ça n'était peut-être pas une si mauvaise idée que ça. « Ok, tiens. » T'attrapes la bière qu'il te tend en lui demandant ce que lui devient. Même si t'avais envie de faire comme si tu ne voulais plus rien savoir de lui, t'avais quand même envie d'avoir de ses nouvelles, rien qu'un peu. « Rien de spécial, j’essaye de me rendre utile » Un peu comme toi, en fait, puisque même si toi t'as jamais quitté le pays pour aller en France, ça ne change pas le fait que tu ne fais pas grand-chose pour l'Ordre. C'est la seule raison pour laquelle de temps t'essayes d'aller faire un peu de ravitaillement à droite et à gauche, pour au moins servir à quelque chose de temps en temps. « Bah heureusement. Si en plus t'étais revenu ici pour ne rien faire... - Tu sais Fitz, je suis vraiment désolée d’être partie comme ça, du jour au lendemain. J’allais vraiment pas bien, et je pensais que partir loin de la guerre serait plus simple. Je me suis trompé. » Les excuses, évidemment qu'il allait en venir à ça. La seule chose que tu arrives à faire, c'est de lever les yeux au ciel en soupirant. T'as quand même du mal à croire que Seamus te dise ça, qu'il réussisse à trouver des excuses pour avoir abandonné tout le monde derrière lui pendant une guerre, la guerre. « Parce que tu crois vraiment qu'ils vont bien ceux qui se font tuer à cause de cette guerre, ceux qui perdent des proches tous les jours et qui souffrent ?! Ça ne sert à rien d'essayer de te trouver des excuses, Seamus. » Les paroles défilent un peu toutes seules, c'est la colère qui commence doucement à sortir.

« La vie était plus simple, mais elle n’avait pas de sens… Sans tout ça… Sans vous quoi. » Tu bois une gorgée de la bière et puis tu sers légèrement les poings. T'as envie de continuer à lui hurler dessus, sauf que tu ne le fais pas. Parce qu'il doit déjà avoir suffisamment de monde sur le dos qui lui font la morale à cause de ça toute la journée, parce que tu sais que ça ne devait pas être facile pour lui - même si ça n'excusait en aucun cas qu'il soit partit sans prévenir. « Et les autres ? Ils savent que t'es rentré ? Dean, puis le reste, tu les as prévenus au moins ? - Je t’avoue que je joue un peu à cache là, j’ai peur que les autres m’en veuillent trop. » Soupir. Tu ne sais vraiment plus quoi lui dire. Il t'agace un peu trop. « Tu ferais mieux de leur dire. Ils t'en voudront beaucoup plus s'ils finissent par apprendre que tu es rentré des mois plus tôt sans le leur avoir dit. C'est qu'un conseil, tu fais ce que tu veux. » Nouvelle petite gorgée de bière, puis tu la poses sur le bord d'une commode qui se trouve dans la petite pièce où vous êtes. Toujours le regard fixé sur Seamus, tu t'es mis à te tortiller les doigts dans tout les sens.

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Bingo. Fitz éprouvait clairement de l'amertume envers lui, cela ne faisait plus aucun doute et même si ça le blessait, Seamus ne réagissait pas. Il comprenait, même si c’était difficile pour lui d’entendre un ami lui parler de cette manière. Il s’était toujours bien entendu avec le plus jeune, et pour être honnête, il ne se souvenait pas s’être déjà disputé avec ce dernier. En rentrant au pays, l’irlandais s’était douté que la tâche ne serait pas simple, mais malgré tout, une part de lui avait continué d’espérer que les choses seraient restées parfaitement intactes durant son absence. Raté. Le seul espoir qu’il lui restait, c’était que ses anciens proches acceptent de lui pardonner, à commencer par Fitz qui malgré sa noirceur, ne prenait pas ses jambes à son cou. « Je ne me cherche pas des excuses, je suis pleinement conscient de ce que j’ai fais. » Seamus assumait ses actes, du moins du mieux qu’il le pouvait. Il connaissait déjà ses erreurs et s’en voulait déjà bien assez lui-même. Il voulait une seconde chance, et pour autant, il savait qu’il devait avant tout la mériter pour l’obtenir.

Comment s’y prendre ? Ca, il n’en avait absolument aucune idée, si ce n’était faire de son mieux, et montrer que malgré ses défauts, il reste un véritable ami. Cependant, comme le soulignait si bien le plus jeune, jouer les fantômes n’allait certainement pas aider ou éclaircir la situation. Résigné, il poussa un léger soupir, conscient du travail qui lui restait à accomplir. « Ouais, je sais. Je vais leur dire, c’est prévu. » Depuis son retour, pas un jour ne passait sans qu’il ne pense à ses retrouvailles avec Dean, et pour autant, il repoussait toujours un peu plus ce moment. Il craignait sa réaction, il craignait ses mots, plus que ceux de n’importe qui. Une peur qui l’habitait et qui le poussait à rester cacher, entre les murs de little italy. Il pourrait essayer d’expliquer ses craintes et ses peurs à l’autre, mais il savait qu’il ne comprendrait pas, parce que c’est impossible de comprendre ce qui se passait dans sa tête. Il était bloqué, coincé entre trop de solutions qui ne lui convenaient pas. Il voulait bien faire, et par conséquent, prendre le temps de trouver la meilleure chose à faire. Il se trompait peut-être, mais pour une fois, il voulait réfléchir avant d’agir. Après tout, avait-il réellement le droit de revenir, la bouche en coeur dans la vie de ses amis ? Il en doutait, et c’était la raison qui le poussait à rester en retrait, pour le moment.

En attendant, Seamus voulait se concentrer sur Fitz, l’ami qui se trouvait juste devant ses yeux, après tant de temps sans nouvelle. Il ne savait pas comment briser la glace, comment reprendre une relation avec ce dernier, sans donner l'impression d’abuser. Seamus aimerait le prendre dans ses bras, une accolade de bro qui effacerait toutes les peines, mais par peur de se retrouver rejeté, il se contentait de poser un regard amical sur le visage de ce dernier. « Ca me fait plaisir de te voir… vraiment. » La sincérité se lisait dans sa voix, et pour cacher sa nervosité, il avala quelques gorgées de sa bière, avant de porter un regard vers le reste de la pièce. « Toujours à Sweet River ? » En deux ans, la vie de Fitz avait largement eu le temps de changer, il cherchait juste à en savoir plus, comme pour rattraper le temps perdu.

(@fitzgerald doyle)

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@Seamus Finnigan | MARCH 2007

Quelques années plus tôt, dans les premières que tu as passées à Sweet River - l'époque où tu ne venais qu'à peine d'arriver et que t'avais perdu la plupart des choses importantes dans ta vie - ça t'avait traversé l'esprit, plusieurs fois, que tu pourrais peut-être quitter le pays et tenter de mener une vie plus simple. Cela aurait tellement pu faciliter les choses, et pourtant tu ne l'as pas fait. Ça te semblait un peu trop injuste de quitter le pays, sans même essayer d'aider l'Ordre, rien qu'un peu, alors qu'ils t'avaient prient sous leur aile lorsque tu étais au plus bas. Et ce que tu n'arrivais décidément pas à comprendre avec Seamus, c'est la raison pour laquelle il avait préféré abandonner tous ses amis, toutes les personnes qu'il connaissait et avec qui il avait grandi, pour aller vivre en France. Sans même en discuter avec quiconque. « Je ne me cherche pas des excuses, je suis pleinement conscient de ce que j’ai fais. » C'était déjà ça. Puis Seamus, ce n'est pas le genre de gars qui se cherche des excuses chaque fois qu'il fait quelque chose de mal. Tu le connais quand même assez bien pour le savoir. « T'aurais pu me prévenir... T'aurais pu nous prévenir, Seamus. Juste ça, au moins. » Cette fois-ci, ça n'était pas de la colère que l'autre garçon a pu entendre dans ta voix, plutôt une légère touche de mélancolie. S'il avait fait ça - vous prévenir de son départ - ça aurait pu changer les choses. Ça aurait pu changer ton avis vis-à-vis de lui maintenant. Cet ami que tu voyais avant en Seamus avait complètement disparu le jour de son départ. Et tu n'étais même pas sûr que cela puisse redevenir totalement comme avant un jour. « Ouais, je sais. Je vais leur dire, c’est prévu. — Tant mieux. »

« Ca me fait plaisir de te voir… vraiment. » Ses paroles semblaient sincères. Et même si t'aimerais dire que pour toi, ça n'était pas le cas, que ça ne te faisait pas plaisir de le voir, ça n'aurait été qu'un mensonge. T'aurais aimé réussir à lui dire que t'avais pas envie de lui parler, qu'il ne méritait plus tout ça et qu'il n'était qu'un traître, pourtant t'y arrivais pas. Et c'est ça qui te mettait le plus en rogne. « Moi aussi. » C'est dit sur un ton un peu sec. Et après ça, t'avais repris une petite gorgée de bière en détachant ton regard de celui de l'autre garçon. « Toujours à Sweet River ? » Encore et toujours depuis sept ans, et ça ne changera sûrement pas prochainement. « Bah... ouais. Pourquoi ça changerait ? » C'est là que tu finiras ta vie, sûrement, pas une idée qui te réjouit, mais t'as pas vraiment d'autres solutions. Puis toi, t'as encore moins de risque de changer de planque, parce que t'as ce sang hybride qui te gâche la vie. « Tu sais, Seam', ça m'a manqué d'te voir. » Enfin, pour la première fois depuis que tu as commencé à discuter avec Seamus, y a un très léger sourire qu'il peut apercevoir sur tes lèvres.

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Il aurait pu, il aurait dû et si c’était à refaire, il était certain qu’il ferait autrement. Malheureusement pour lui, cela lui était impossible, car faute de retourneur de temps, il était impossible de changer le passé. « Je sais, mais le mal est fait. » Une fatalité que l’irlandais acceptait, la seule chose à faire pour pouvoir avancer de l’avant, et ainsi essayer de se rattraper. Seamus n’était pas une mauvaise personne, il avait fauté, mais il ne comptait aucunement récidiver ses erreurs. Finalement, cette expérience aussi critiquable soit-elle, avait au moins le mérite de l’avoir fait grandir dans sa tête. Le professeur McGonagall avait raison, on ne cesse d’apprendre dans la vie, et cela même des années après l’école. Des sages paroles qui le représentait bien, lui qui à mainte reprise avait dû se ressaisir pour continuer d’avancer. Désormais de retour, Pyro comptait bien faire ses preuves et montrer qu’ils avaient raison de lui accorder une seconde fois sa confiance.

Par seconde chance, il n’entendait pas uniquement l’Ordre, mais aussi ses proches. Il les avait abandonnés, tout autant que l’organisation, et si ces derniers acceptaient de lui laisser une porte d’entrée dans leur vie, alors il devait l'honorer et prouver sa valeur. Fitz était un des premiers à le faire, et Seamus refusait de rater le coche. Reconnaissant de le voir rester, Seamus essayait de se montrer le plus bienveillant possible et cela commençait par prendre des nouvelles. « Je sais pas, une dérogation pour partir avec quelqu’un. » La vie de fugitif n’évoluait que rarement, et si c’était le cas, c’était plutôt en négatif. Cependant, il aurait pu obtenir une autorisation de changement de planque, afin de profiter d’une personne en particulier. Après tout, l’amour et l’amitié étaient encore autorisés chez le phénix.

Pour la première fois de la conversation, le brun lui accorda un mot doux et un sourire. Une première qui lui réchauffa le cœur, et qui prouva par la même occasion, que la sincérité payait toujours. Son absence avait pesé au plus jeune, il culpabilisait profondément, mais l’heure n’était plus aux complaintes. Seamus opta désormais pour une réponse qui lui ressemblait plus, et qui rappellerait sans aucun doute à son ami, la personne qu’il était. « Je sais. » Non sans un sourire, Seamus regarda son ami, avant d’entamer la deuxième moitié de sa boisson. La conversation était enfin devenue amicale, cela faisait beaucoup de bien. Certes, tout n’était pas gagné, mais au moins, ils pouvaient essayer de repartir sur de bonnes bases. « Bon, question la plus importante… Est-ce que tu as quelqu’un ? » Seamus n’avait jamais été quelqu’un de très dramatique, il préférait les échanges légers, et la bonne camaraderie. Philosopher n’était pas dans ses compétences, et Fitz le connaissait suffisamment pour savoir ça. La question était anodine, le genre qu’on pourrait poser à n’importe quel ami après un long moment sans nouvelle.

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@Seamus Finnigan | MARCH 2007

« Je sais, mais le mal est fait. » Seamus avait raison, en soit. Et il fallait passer au-delà des évènements passés. Ce qui est fait, est fait. Et tu auras beau t'en plaindre et gueuler sur le garçon qui s'en voulait probablement déjà assez, ça n'y changera rien. C'est bien pour cela que tu as fini par laisser tomber d'essayer de lui faire la morale. Malgré tout, il restera toujours cette petite part de toi qui lui en veut de t'avoir abandonné, pas que toi mais les autres aussi. En tout cas, pour le moment, tu avais décidé qu'il valait mieux ne plus reparler de tout ça. « Je sais pas, une dérogation pour partir avec quelqu’un. » Ça en ferait gueuler beaucoup si l'Ordre te laissait changer de planque simplement pour partir avec quelqu'un. Il y en a des idiots, et pas qu'à Sweet River, le genre qui veulent toujours trouver un moyen de se plaindre de quelque chose. « Mouais... » T'es pas très convaincu, et ça s'entend au son de ta voix. Tu sais ce que les gens pensent des hybrides. Et des loups-garous en particulier. Tu le sais parce que lorsque certaines personnes, qui n'étaient pas censés savoir pour ta lycanthropie, l'ont appris, t'as reçu des tas de critiques à propos de ça. Ça t'est toujours resté en travers de la gorge.

« Je sais. » Ça, c'est le vrai Seamus Finnigan. Celui que tu connaissais avant, celui qui était ton ami. Et il faut croire qu'il était toujours là, malgré tout. Et ça te fait sourire. Vraiment, cette fois-ci. Ça fait du bien de sourire, de temps en temps. « Bon, question la plus importante… Est-ce que tu as quelqu’un ? » Ouch. T'as bien besoin de boire une nouvelle gorgée de bière, toi. « Bah... Non... Puis j'crois pas que ça soit près d'être le cas. » T'as l'air tout gêné, c'est mignon. « Et toi ? T'as pas trouvé quelqu'un en France ? » Tu dis ça toujours en souriant avec ta bière à la main. T'imagines que la réponse est non, sinon il ne serait pas rentré ici. Enfin, t'en sais rien. « D'ailleurs, tu m'feras visiter la France quand ça sera fini tout ce bordel j'espère. » Quand ça sera fini. Parce que t'as encore l'espoir que ça puisse finir un jour, et possiblement prochainement. Mais ça serait sûrement trop demandé. Tu gardes quand même espoir d'un jour pouvoir quitter ce pays, et en visiter d'autres. Comme la France par exemple, parce que ça avait l'air quand même super joli là-bas.

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