november 2005 | @Joseph Jane

tw. crude language, violence policière.

Regards haineux qu'elle lance aux deux policiers parce que ça lui permet de cacher qu'elle a peur. Ça fait qu'aggraver la situation. Saoirse, elle ne fait qu'aggraver la situation. Au fond, elle aime ça, de lancer des petits piques aux deux idiots qu'elle a devant elle, de leur faire perdre leur temps, de simplement les prendre pour les deux débiles qu'ils sont. La jeune femme, elle reste bien assise au fond de sa chaise, à rigoler intérieurement parce qu'elle sait qu'elle a atteint son but de les mettre en colère, sauf qu'il y a aussi cette partie d'elle qui a peur. Parce qu'elle est pas bête comme eux, et elle sait bien qu'à tout moment, ils peuvent lui balancer un Crucio ou autre sort qui la calmerait vite fait, bien fait. « You are to help us, the choice isn’t yours, » Plus beau levage des yeux au ciel parce que franchement, il abuse l'autre vieux flic. « Anw, really ? I'm not a goddamn idiot, sweetie. » Elle a à peine vu que l'autre, le plus jeune, essayait de l'aider. Puis, elle aime pas recevoir de l'aide, elle en a pas besoin. Comme si elle était pas capable de se démerder toute seule. Puis, Saoirse, elle finit par dire le truc qu'il fallait pas, truc qui lui vaut une gifle en pleine gueule. Ouch. That hurts. And now she's afraid. « Say it again ? » Main qu'elle pose vite sur sa joue qui a dû devenir rouge vu la douleur que ça lui a procurée. Et comme ça lui a fait peur, puis mal et tout, y a des larmes qui sont venus remplir ses yeux comme si elle avait pas déjà assez honte. Fuck that fucking cop. « You- — She won’t, you know they’re all cowards, » Regard noir qu'elle lance à l'autre, qui l'a interrompu dans sa tentative d'améliorer la situation (non). Il a de la chance, le vieux, qu'elle ait pas des fusils à la place des iris, parce que sinon il serait mort depuis déjà longtemps.

Puis, comme elle sait plus quoi dire, elle demande ce qu'elle obtiendra si elle aide. « I don’t know, let’s say that you’ll leave this place nearly uninjured, what do you think ? » Elle aimerait tellement pouvoir se lever et lui donner une gifle à lui aussi, ça la détendrait un peu. « Go to fucking he... » Hell. Elle s'est arrêtée avant d'avoir fini sa phrase, même si elle était presque arrivée au bout, parce qu'en fait, maintenant, elle était terrifiée. Et Saoirse elle voulait le cacher en gueulant des insultes à tout bout de champ, comme si c'était ça qui allait sauver sa peau, alors qu'elle ferait mieux de se taire. Et pour une fois depuis qu'elle avait mit les pieds ici, la brunette n'était pas aller au bout de sa pensée. « you know what I think ? That she doesn’t deserve to even leave this room, » Regard qui se pose à nouveau sur l'autre, qu'elle dévisage avec dégoût. C'est lui qui lui fait peur, c'est évident en même temps. Le jeune, il a pas l'air tellement méchant, il a plus l'air de simplement faire son boulot que cet old scary man. Et le vieux en question, il l'énerve. Il le fait exprès en plus, sauf qu'elle, elle aime pas les petits jeux comme ça. Quand c'est elle qui énerve les gens, ça lui plaît et pas l'inverse. « You should really shut your goddamn mouth, you son of a bitch. » À partir de là, elle arrête doucement d'avoir peur. Parce que de toute façon, ça va déraper et elle le sait. La brune vient de dépasser la limite, mais en même temps, les deux flics ne pourront pas dire qu'ils ne l'avaient pas cherchés.

« You know, we’re both running out of patience because of you, so you should save it right now and start talking before you get really hurt, » Haussement de sourcils qu'elle lui offre, puis sourire qui vient étirer ses lèvres. « What are you gonna do ? Kill me ? For some cigarettes, really ? » Et elle souffle, à deux doigts de se mettre à rire parce qu'elle a plus rien à perdre - except her life, quand même. « If you think your wands are scaring me, you're all wrong boys. » Lie, parce qu'évidemment que ça fait peur quand y a deux policiers qui pointent chacun leurs baguettes au milieu de son front.

tw. violence policière, menaces de mort, bonne ambiance.

C’était comme regarder une pièce de théâtre mais avec un supplément réalité qui ajoutait au côté tragique du spectacle. Le contexte n’aurait pas été ce qu’il était, Jeff n’aurait pas profité d’un système corrompu depuis dix ans pour écraser et blesser autrui sous couvert de faire respecter la loi, Jo n’aurait pas convoqué toute la puissance protectrice de la Sainte Vierge afin qu’elle vienne en aide à la gamine idiote qui n’avait absolument aucune raison de faire la maline mais jouait quand même avec le feu. Il n’y en avait pas beaucoup des comme elles, l’espoir de voir les choses changer s’était peu à peu éteint chez les gens et avec, la peur n’avait fait que grandir ; les comportements révolutionnaires et bravaches n’étaient plus qu’un souvenir dans les vieilles cellules du ministère. Jusqu’à ce soir où ce qui aurait pu se finir de manière correcte (la fille n’était qu’arrêtée pour suspicion de trafic) était doucement en train d’échapper à tout contrôle. Surtout à celui de Jo ; il n’avait jamais voulu tout ça, se sentait responsable de la venue de la fille ici, avait l’impression d’être impuissant et en plus tenait le rôle abject de témoin silencieux.

Le premier coup, c’était comme le début d’un engrenage, ça commençait par une gifle puis Jeff déciderait qu’il fallait plus. Il fallait toujours plus. « What are you gonna do ? Kill me ? For some cigarettes, really ? » Ça fit ricaner Jeff, Jo un peu moins, il était de toute façon occupé à faire rouler sa baguette sous sa paume pour passer le temps ; pas que ça l’ennuyait, ça générait juste trop de tension et en bon presque trentenaire qui avait oublié de grandir depuis ses vingt-ans, il l’évacuait en bougeant. « Do I need to answer ? Il se tourna vers Jo, told her Joseph, I’m tired of her foolishness, » le brun se décala un peu plus vers elleux pour ajouter un côté dramatique à la scène (et faire plus forte impression, plus il était loin, moins elle se sentait en danger immédiat). « Yes, we can and we will, déclara-t-il avec tout le  sérieux du monde, résultat d’années de pratique au milieu du guêpier. Actually you have two choices, to help or to die, pick your fighter, » il croisa les bras, se dit que l’esbroufe était assez qualitative pour être convaincante et la faire céder. Ou pas. « If you think your wands are scaring me, you're all wrong boys. » (dé 1) Il eut le malheur de regarder Jeff au moment où celui-ci le regardait aussi, c’était comme à l’école quand il s’évertuait à esquiver le regard du prof mais était quand même interrogé pour un exposé sur lequel il n’avait absolument pas bossé. Deux salles deux ambiances, l’exposé s’était transformé en violence sur civil. « Are you planning on working a bit or shall I do everything by myself ? » A remarques de ce genre, sourire de gamin impertinent mais mignon pour garder l’air innocent et Jo décroisa les bras pour brandir sa baguette, « of course not, I’m not stepping on your toes that’s all, » rétorqua-t-il avec une risette. Ses pupilles quittèrent Jeff pour en revenir à Saoirse tandis que le sourire s’affadissait ;  air méchant, air déterminé, ne pas laisser voir qu’il avait autant envie de faire mal à quelqu’un que de se couper une main, cacher le tremblement du bras en raffermissant sa prise sur la baguette. Tout était dans l’auto persuasion, il voulait lancer un doloris parce qu’il fallait convaincre Jeff de son investissement, donc ça allait le faire. « Crucio, » (dé 2) mais au fond il ne voulait pas, vraiment pas même et l’autopersuasion ne pouvait surpasser ça. « Not yet afraid ? » s'enquit-il, ses lèvres discrètement pincées en une expression de répulsion qui n'était pas destinée à son interlocutrice. Elle serait peut-être maline cette fois, au moins assez pour ne pas l'obliger à recommencer alors que le regard de son collègue lui brûlait le dos. Alors il resta bien en place, arme toujours menaçante et regard sombre censé faire comprendre à la fille que les bêtises étaient finies, maintenant il lui refilait sa mission et tout le monde se barrait.

november 2005 | @Joseph Jane

tw. violence policière, torture, c'est cool quoi.

C'est pas si difficile que ça de cacher qu'elle est effrayée, puisqu'elle n'a qu'à balancer deux ou trois mots un peu grossiers aux deux flics et ça les énerve donc ils ne font pas spécialement attention à elle. Elle savait que la situation finirait par se retourner contre elle, à un moment ils en auraient tout les deux marre et ça finirait vraiment mal pour la nana. Sauf si elle se décidait enfin à retrouver la raison et à réfléchir un peu pour choisir la bonne décision, là, elle cherchait juste à montrer son comportement de meuf casse-couille pour leur faire perdre du temps, et surtout repousser le moment où elle finirait par balancer des noms parce qu'elle n'aurait pas des tas d'autres options pour se sortir de là. Saoirse, de base, elle voulait juste avoir son petit paquet de clopes pour rentrer chez elle, c'est tout, elle demandait rien de plus. Et pourtant, elle s'était faite avoir par ce gars, qui avait l'air d'être jeune et qui pouvait tout à fait avoir des cigarettes illégales qu'il aurait pu filer à la brune. Elle aurait quand même pu réfléchir deux secondes pour se dire que y aurait personne qui irait filer des clopes à une inconnue et gratuitement en plus.

« Do I need to answer ? Told her Joseph, I’m tired of her foolishness, » Vieux qui se met à ricaner avec le rire des méchants dans les films moldus, creepy. « Oops, sorry for my "foolishness". » Qu'elle lui répond avec un sourire d'idiote super cliché sur le visage. « Yes, we can and we will, » C'est du bluff, elle en est sûre Saoirse parce qu'ils iraient quand même pas jusqu'à tuer une civile qui ne faisait que fumer des cigarettes qui n'étaient pas super légales. Ou peut-être que si, comme ça ils pourraient enlever une sang-mêlée de plus à la société. « Right. » Hmh. « Actually you have two choices, to help or to die, pick your fighter,  ». Elle finit par leur balancer qu'ils lui font pas peur avec leurs baguettes tendues vers elle, alors qu'au fond, elle est totalement pétrifiée la Murray, sait que ça va dégénérer d'une seconde à l'autre avec un truc pire qu'une simple gifle. Puis, y a les deux flics qui se parlent entre eux vite fait, mais qu'elle écoute pas en restant juste assise sur sa chaise et en regardant ailleurs. Jusqu'à ce qu'elle entende le mot suivant sortir de la bouche du gars le plus jeune : « Crucio, ». Au début, ça lui fait juste une sensation bizarre genre ça fourmille un peu dans son corps donc elle était prête à rire en disant que si c'était avec ça qu'ils voulaient lui faire peur, ça marchait pas. Puis d'un coup, elle se met à hurler quand ça fait bien plus que fourmiller juste un peu. Ça pique de partout, worst than one thousand white-hot knives, boring into the skin. Et heureusement que ça dure pas longtemps – enfin, pour elle, ça a semblé durer déjà bien trop longtemps. C'était la première fois qu'elle s'était prise un Crucio en pleine gueule, et elle priait maintenant pour que ce soit aussi la dernière. « Not yet afraid ? » Regard noir alors que maintenant elle est loin de continuer à sourire la Saoirse. Pas après la douleur qu'elle vient de ressentir. « What do you want ? Names ? You did that just so I could tell you some names ? » Qu'elle dit sèchement en ne regardant aucun des deux connards qu'elle avait en face d'elle. « I can give you names. But, let me go after that. Please. » Elle veut plus revivre la douleur qui vient de parcourir tout son être, s'imaginait pas que ça faisait aussi mal un Crucio.

tw. mention de violence policière, menaces de violence, abus de pouvoir.

Il n’avait pas rejoint la police pour s’adonner à ce genre de pratiques, ça ne lui avait d’ailleurs même pas effleuré l’esprit quand son lui de dix-huit ans avait intégré la bpm après Hogwarts, mais maintenant il en était là, à pratiquer des (ex)impardonnables sur des civils qui n’avaient rien fait de mal. Il essayait toujours de tempérer la violence de ses collègues, ses tentatives d’humour allaient dans ce sens et étaient généralement assez efficaces pour qu’il s’estime chanceux, et il y avait les fois où c’était inévitable et qu’il devait en plus s’y coller. Il détestait ça, ce n’était pas lui, voir ce qu’il causait l’horrifiait et il lui fallut se réfugier quelques instants derrière un mur vide de toutes pensées pour ne pas relâcher son sort au premier cri.

Il avait appris, après des années à côtoyer les brigadiers dont la cruauté avait explosé en même temps que leur droit à user de toutes les méthodes pour obtenir ce qu’ils voulaient des suspects, il avait appris et c’était si horrible qu’il ne voulait pas y penser. Il leva le sort avec soulagement, mâchoire serrée et doigts tremblants autour de sa baguette ; si c’était dur pour lui, il ne voulait pas imaginer ce que c’était pour la fille, il réhaussa ses barrières. « What do you want ? Names ? You did that just so I could tell you some names ? – Stop whining, you create this shit, » intervint le plus agé. Jo se recula d’un pas, estimant qu’il en avait sans doute assez fait vu l’attitude qu’elle adoptait désormais. « I can give you names. But, let me go after that. Please. » Le brun acquiesça alors que son collègue venait se poster à côté de lui pour contempler Saoirse d’un air supérieur. « You’ll be fine, after you talk, » rétorqua Jo. Il rangea sa baguette dans la poche de son uniforme et croisa les bras, rendu légèrement nerveux par les récents évènements. « What are you waiting for ? Another curse ? Then just ask, » Jo tourna un regard en coin vaguement exaspéré vers l’autre flic, ressortit sa baguette en guise de témoignage de soutient à Jeff qui avait brusquement braqué la sienne sur Saoirse. « Go on, you waste enough of our time, » insista-t-il, ses bras de nouveau croisés sur l’arme. « We want their names and where to find them, or just their location if they’re nameless, whatever. – Just stop making it easier for her, she don’t make our job easier – right, give us everything, » Jo jeta un oeil à Jeff, puis ses iris en revinrent à la suspecte.

Elle a vite changée d'avis, Saoirse, est prête à donner tous les noms qu'il leur faut et n'importe quoi pour ne pas avoir à revivre la même sensation. Ça picote encore, à certains endroits, et maintenant elle cache plus sa peur. I'll kill them one day, elle se note ça dans un coin de sa tête pour garder un minimum de fierté alors que, malgré tout, la brune elle laisse dévaler des larmes le long de ses joues. En vingt années d'existence, on ne lui avait jamais dit, à Saoirse, que c'était possible de souffrir autant en si peu de temps et si soudainement. Pourtant, elle connaissait les sortilèges impardonnables, elle savait bien que ça existait les crucio mais, personne ne pouvait s'imaginer la douleur que ça procurait tant que ceux-ci n'avait pas été touché par ce sort. D'ailleurs, la jeune femme, elle ne souhaitait à personne d'avoir un jour à subir ça ; ça allait sûrement la hanter pendant un bon bout de temps. God, I wish they could be hurt the same way I just have. « Stop whining, you create this shit, » Elle laisse ses paupières se fermer, attend qu'il y ait une ou deux larmes qui roulent le long de ses joues puis les essuie. Elle ne sait pas si elle doit répondre ou juste attendre que ça passe, as long as they don't curse her again. « I'm sorry, okay ? » Qu'elle lâche, sèchement. Si Saoirse, elle, s'excuse pour un truc que les deux gars en face avaient bien mérités, c'est qu'elle est vraiment effrayée. Mais, elle s'en fout de sa fierté là, le seul truc qui l'importe, c'est juste de sauver sa peau maintenant. « You’ll be fine, after you talk, - Yeah, right. » Elle marmonne, regard noir à l'appui pour le plus jeune des deux hommes, celui qui avait lancé le sort, celui qui avait l'air le moins méchant et qui s'avérait être le pire des deux. I hope he goes to hell. « What are you waiting for ? Another curse ? Then just ask, » Nouveaux regards effrayés qu'elle lance aux deux flics. « No, no, please. I ... - » Fuck them. «  Go on, you waste enough of our time, » Elle est même plus sûre de connaître tous les noms, en fait, mais elle sait où elle les achète ses clopes donc ça elle peut le dire. « We want their names and where to find them, or just their location if they’re nameless, whatever. - Just stop making it easier for her, she don’t make our job easier - right, give us everything, » Panique qui la submerge d'un coup, parce qu'elle peut être sûre que si elle fait rien qu'une erreur dans un nom ou en oublie un, ça sera un nouveau crucio pour elle. Et elle veut tout sauf ça, la brune. « I don't have all their names. But I have their locations. » Elle ment pas en plus. « I swear. Give me veritaserum if you don't believe me but please, don't use the ... curse on me again... » Elle est limite là à les supplier de ne pas lui lancer de nouveau un crucio, mais au lieu de faire ça, elle ferait mieux de dire ce qu'elle sait déjà avant que ça ne dégénère de nouveau. Ainsi, la brune, elle se met à faire l'énumération des deux-trois noms qu'elle connaît et d'où ils se trouvent, en faisant bien gaffe de ne pas en oublier un. « [...] I can go now ? Please, I'm begging you. » Elle veut juste rentrer se reposer chez Aileen et oublier ça, that's all.

tw. mention de violence policière, abus de pouvoir.

Il se sentait mal, au bord de la nausée. Il avait fait quelque chose de mal, d’impardonnable même et ce n’était même pas la première fois, or chaque fois de plus était une fois de trop, un pas de plus vers l’envie de tout arrêter. Il pouvait lâcher la bpm et demander à intégrer l’Ordre dans un autre cercle, il connaissait assez de monde là-bas pour que sa candidature soit appuyée, mais s’ils se tournaient vers ses amis pour essayer de savoir où il était passé ? Il n’avait pas le droit de faire ça aux autres, il ne pouvait pas reproduire ce que sa mère lui avait fait et qui l’avait fait souffrir, il ne pouvait même pas quitter son boulot pour autre chose sans éveiller les soupçons ; ça datait de huit ans maintenant mais il se souvenait encore de ce qu’on lui avait dit lorsqu’ils l’avaient interrogé sur la disparition de sa mère. Aujourd’hui il n’était plus aussi fragile qu’avant, personne n’accédait à ses pensées et pourtant il se sentait coincé. Il avait un but sur le long terme, faire ce qu’on attendait d’un brigadier docile était ce qui contribuerait à atteindre ses objectifs. Pas le choix.

Ce n’en était pas moins horrible, il détestait faire mal et voir les gens pleurer, la scène sous ses yeux lui donnait envie de vomir, ou de pleurer lui aussi. C’était mal, vraiment mal, Jeff ne cillait pas et Jo faisait tous les efforts du monde pour conserver des traits figés par l’impassibilité. Il savait le faire, il pouvait le faire, on apprenait l’occlumencie pour ça, entre autres choses, pour que personne ne sache, ni son collègue, ni la suspecte. Personne ne savait et c’était bien ça le problème.

- I'm sorry, okay ?

Jo jeta un coup d’œil à son collègue toujours appuyé contre le bureau. Il voulait sortir la fille de là au plus vite, la rassurer aussi, c’est ce qu’il fit dans la mesure de ses moyens, quoique ses mots devaient sonner creux après ce qu’il avait fait.

- Yeah, right.

Il fut soulagé que Jeff prenne la parole à sa place, pour dire des atrocités certes, mais au moins Jo ne les disait pas lui-même. Son air menaçant, principalement dû à sa baguette dans sa main, resta bien en place malgré la nouvelle nausée qui le prit. Que ça finisse vite.

- No, no, please. I ...

Il serra la mâchoire et fit tourner sa baguette entre ses doigts pour les occuper.

- I don't have all their names. But I have their locations. I swear. Give me veritaserum if you don't believe me but please, don't use the ... curse on me again...

Jo fit le tour du bureau pour récupérer une plume et un parchemin. Ils avaient bien de quoi prendre la déposition sans avoir à toucher la moindre goutte d’encre par eux même, mais à l’heure actuelle, quand la fille suppliait presque en face, toute distraction était bonne à prendre.

- Go on, dit-il en levant les yeux vers elle.

Il nota les noms et les localisations, jeta un œil à Jeff pour étudier sa réaction. Le flic semblait satisfait, Jo s’autorisa à se détendre un peu alors qu’il mettait le point final à sa liste.

- I can go now ? Please, I'm begging you.

On avait passé le stade des supplications, Jo songea à quitter la pièce en prétextant une urgence, n’importe laquelle pour peu que ça l’autorise à partir immédiatement, mais ça aurait été la laisser avec Jeff et il y avait sûrement de meilleures idées que celle-là.

- There’s something more actually, dit-il avant que son collègue n’ait pu en placer une. We told you you’ll help us so from now on, you’ll come back here when we told you and you’ll meet the smugglers we told you to meet.

Elle serait parfaite dans le rôle d’appât, les dealers n’y verraient que du feu et les quotas d’arrestations seraient bons, tout le monde serait donc tranquille, le plan était on point.

Jo nota une date et un horaire sur un coin de son parchemin qu’il déchira et tendit à la fille.

- Come back Wednesday, we’ll brief you for your first mission.

D’un coup d’oeil il s’assura que Jeff approuvait l’initiative, au hochement de tête de celui-ci, il sut qu’il n’allait pas droit dans le mur.

- Now you can go.

Et il traversa la pièce pour lui ouvrir la porte.

Elle sourit pas, elle sourit plus, elle s'en veut d'avoir osée sourire à un moment. Mais, en même temps, elle a aussi envie de continuer à faire la maligne avec eux pour leur faire regretter de lui avoir lancée le Cruciatus Curse. Sauf qu'elle veut plus ressentir cette douleur atroce, elle peut pas, pas une deuxième fois en si peu de temps. Si possible, plus jamais. « Go on, » Et elle balance les noms et la localisation des gens parce que, de toute façon, que peut-elle faire d'autre pour éviter la torture à nouveau ? « [...] That's it. » Qu'elle dit après avoir pris le temps de bien dire le nom de tous ceux qu'elle connaissait - et il y en avait quand même un paquet. Peut-être qu'il y en a qui n'étaient plus à Londres maintenant, et donc les flics iraient voir sauf qu'ils ne tomberaient sur personne donc ça retomberait sur Saoirse. Oh, no. « I'm not sure they're all still in London. But, I swear I told you all the things that I know. » Ils n'ont pas besoin de lui donner du veritaserum pour voir qu'elle ne ment pas, ça se voit rien qu'à son regard. Après qu'elle ait fini de tout dire, elle finit par supplier de la laisser partir. I just need some sleep. Ça lui a pris toute son énergie, le curse. « There’s something more actually, » Fuck. « We told you you’ll help us so from now on, you’ll come back here when we told you and you’ll meet the smugglers we told you to meet. - I guess I don't have the choice so, yeah... » Même si elle en aucune envie, il va bien falloir qu'elle le fasse quand même sinon, elle sait ce qui l'attend maintenant. « Come back Wednesday, we’ll brief you for your first mission. - Okay. » Again it's not like I have a choice. « Now you can go. » Finally. Elle ne dit rien, pas même au revoir, elle se lève simplement et se rend vers la porte, les joues trempées qu'elle essuie en passant le seuil de la porte. La tête baissée, elle traverse les grands couloirs du ministère et en sort avec la promesse au fond d'elle qu'un jour, elle se vengera. Peut-être qu'elle pourrait en tuer l'un des deux, mais elle est pas comme ça, Saoirse. Elle finira bien par trouver son moyen de vengeance, ils peuvent en être sûrs et certains.