the sun'll come out // faye

Mais quelle putain de galère. Pourquoi les grands-parents m'ont jamais dit à quel point c'était l'enfer d'allumer un feu sans magie ? Ils faisaient ça tous les jours pour préparer à manger ? Doit y'avoir un secret, une tactique mystérieuse que les moldus s'accaparent. Ca peut clairement pas être de taper des brindilles entre elles pendant trois heures en espérant que quelque chose se passe. Ou alors ils ont une patience admirable que j'avais jamais relevé. Il y a forcément une information qui m'échappe, j'ai le tas de bois, les pierres autour, le feu de camp à exactement le look d'un feu de camp, il manque juste ce léger détail central. Le feu. J'demande même pas de grandes flammes, une simple étincelle au point où j'en suis ça me suffirait. Histoire de pas devenir complètement folle… Pourquoi est-ce que j'suis jamais allée faire du camping avec les cousins ? Non je sais pourquoi, ça avait l'air chiant comme pas possible. Les vacances moldues, à la plage okay, en chalet à la montagne je regrette pas, mais dormir dans les bois par plaisir, bof. Enfin si, je regrette carrément, ça m'aurait bien mieux préparé à toutes ces conneries de maîtriser le camping plutôt que le ski. Ca c'est l'côté Blacks de maman, ça m'a sans doute poussée à choisir le luxe inconsciemment. Cons de Blacks. S'ils étaient encore là, ça leur ferait sûrement bien plaisir, ces battues.

Bon, j'en ai marre. Le feu c'est foutu, je m'acharne pour rien, faut que je demande de l'aide. J'me méfie sans doute trop, y'a pas de mal à partager un feu avec quelques autres prisonniers. Constant vigilance. Mouais, encore un héritage moisi. La méfiance totale, c'est un truc d'auror, faut que j'arrête de penser comme ça. Les mages noirs ici on les chasse pas, c'est bien le problème. D'ailleurs, je note, après le feu, faut que j'apprenne à fabriquer une arme. Rien de bien folichon, de toute façon faudra apprendre à s'en servir aussi. Un caillou, un baton, ça devrait faire l'affaire. Faut juste que je trouve comment ils font tenir le caillou en place. Ou j'oublie le caillou, un gros morceau de tronc. Est-ce que je suis du genre à me battre avec un maillet ? Qui sait. J'crois avoir vu un groupe vers le centre du village plus tôt cet aprèm. Mais est-ce que je vais retrouver le centre ? Toutes ces maisons délabrées se ressemblent et l'orientation, jamais été mon fort. Tonks, t'observe depuis des jours, et t'as pas foutue de reconnaître le chemin ? Ah, si ! Cette ruine, j'la connais cette ruine. J'aurais clairement du partir sur de bonnes résolutions en arrivant sur l'île. Essayer de faire la solitaire, ça me réussit jamais, j'me suis dis que seule dans mon coin, je pouvais examiner la situation. Mais s'agit plus de ça maintenant, j'suis coincée, la question se pose pas. Alors s'agirait de survivre. Et pour survivre, me faut de l'aide. Aucune honte à l'admettre.

A la base j'voulais quand même prendre le temps de faire ma petite espionne, essayer de définir si y'avait des groupes, voir des gens que j'connais. C'est optimiste de penser que tous les disparus de l'ordre vont être ici ? Tranquilles, village de vacance, à oublier leurs vies et problèmes. Ah voilà, un petit groupe. Pas très menaçant. Me reste plus qu'à compter sur mon capital sympathique, c'est comme de se faire des amis à hogwarts. Mais dans la nature, et avec le risque de tous mourir encore plus avancé. J'fais remarquer ma présence et maintenant suffit de tout expliquer. "Oi, the name's Tonks, do any of you by any chances know how to build a wandless fire ?" L'obscurité naissante, ça donnait à tout le monde des tronches patibulaires, mais en me rapprochant ils ont l'air bien moins mauvais et, oh. Faye ?!

Y a eu des nouveaux arrivés, récemment. Faye n’est pas encore allée voir qui était dans le lot, parce que c’était pas son tour et qu’elle estimait avoir bien à faire déjà avec les recrues récentes. Il y avait des choses à gérer, des tours de dons du sang à organiser, des moments avec Maxwell à privilégier aussi, parce que ça lui faisait quand même sacrément plaisir de la retrouver. Bref, la vie restait merdique à Gracefield, parce que rien n’avait changé d’un coup, mais Faye s’y était faite à force et elle se disait, quand même, que si elle tenait depuis tout ce temps, c’est qu’il y avait quelques âmes dans ce trou paumé qui en valaient le coup et l’aidaient à tenir, çà à coups de blagues bourrues, là avec des parties de « marco polo » qui allaient probablement finir par rendre les sorciers chasseurs barges.

Bref, un soir elle est en train de se réchauffer autour du poêle, l’épaule contre celle de Nate qui essaie d’expliquer les principes de l’alchimie aux novices qu’ils sont tous et toutes. Il sont quoi, cinq six ici, tous de la Résistance, quatre humains, un vampire, un lycan, qui papotent tranquillement pour essayer d’oublier qu’ils ont froid, faim, peur, envie de dormir etc. Plus tôt dans la discussion, les paris sont allés bon train pour estimer combien d’estafillades Faye allait récolter à la prochaine Battue. Tout ça pour dire : une soirée comme les autres.

Et, comme les autres soirs, des silhouettes parfois s’approchent et viennent chercher un peu de chaleur, ou un peu de compagnie. La porte de la baraque s’ouvre en grinçant et une silhouette féminine salue le petit groupe réuni en ces lieux. Lorsque le nom est prononcé, les yeux de Faye -occupés auparavant à ausculter la longue cicatrice sur son avant-bras- vrillent vers la nouvelle venue. Dévisageant l’ancienne Auror, elle comprend rapidement que cette dernière faisait partie du contingent de récents prisonniers amenés ici. Tonks a l’air de l’avoir repérée aussi puisqu’elle croise rapidement son regard, et la voilà qui esquisse un sourire en coin sur son visage émacié et lui décoche un clin d’œil presque détaché, comme s’il s’agissait d’une rencontre dans un couloir normal du Ministère -d’ailleurs, avec le temps, Faye n’est plus sûre du tout de la couleur des murs du niveau de la Justice Magique, c’est fou ce qu’on oublie comme détails insignifiants qui étaient pourtant si familiers. « Honestly, you can just join us: it will be easier , won’t it? », propose-t-elle donc avant de se lever et de se diriger vers la Métamorphomage en tendant sa main droite pour la saluer. « I wouldn’t say I’m glad to see you here -this isn’t the fanciest place on earth- but it feels good to know a face. » La poignée de main échangée, Faye tend ladite main vers le groupe qui s’est remis à discuter alchimie, l’air de proposer de les rejoindre en silence, mais offre une autre porte de sortie : « I wasn’t expecting to see you here: d’you wanna go and talk about it in the next room? » Avec le temps, Moroz a appris à gérer les arrivées, ouais. Ou en tout cas, disons qu’elle commence à avoir ses habitudes du débrief en privé…

Wow ça va vraiment être ça en fait ? Les gens dont on a pas entendu parler depuis des années vont tous être là ? En mode camping de toutes saisons, à se prélasser sur la plage en été, à faire des randonnées en raquette l'hiver ? Avec la petite chasse de temps en temps pour éviter de trop tomber dans la routine évidemment. Note à moi-même, penser à en demander plus sur ces chasses justement, maintenant que j'ai une source d'informations sûres, va falloir en profiter à fond. Et pas une petite source d'infos de rien du tout, Faye quoi. Moroz, la star des hit-wizards, la reine de la baguette. Et tout un tas d'autres adjectifs positifs que j'pourrais trouver dans mon euphorie soudaine. Finalement ça va être tranquille cette incarcération, une ou deux personnes de notre trempe en plus et on pourra s'échapper sans problème. J'y crois. Il faut. Pas d'autre choix. Parce que l'alternative, croupir ici jusqu'à la mort et ne plus jamais voir Teddy, c'est pas possible. Alors ce sera la grandiose échappée avec des vieux collègues oubliés. « Honestly, you can just join us: it will be easier , won’t it? » Ah bah carrément. J'ai entièrement abandonné l'idée de survivre en solo maintenant, l'individualisme c'est pour les nuls. « I wouldn’t say I’m glad to see you here -this isn’t the fanciest place on earth- but it feels good to know a face. »

"Oh tell me about it. I thought you were long dead, so I'm definitely glad to see you here." Bon j'ai le tact habituel, mais comprenez, c'est le coup de l'émotion, impossible de se contenir dans ces moments. Et ces moments, ils sont fréquents. Déjà que je me retiens de pas lui poser immédiatement les quinze mille questions qui me traversent l'esprit. Sur elle, sur son état, ses cicatrices visibles, sur l'île, sur Zabini, sur tout. J'ai jamais été une élève très studieuse pour la plupart des matières, mais quand j'suis intéressée par un truc, j'peux m'y plonger à fond sans problème. Et vous serez pas surprise d'apprendre que j'suis VACHEMENT intéressée par la saloperie de situation dans laquelle je me trouve. « I wasn’t expecting to see you here: d’you wanna go and talk about it in the next room? » Parfait. "I wasn't expecting to be here either. I didn't know here existed two weeks ago. So yeah, talking about it would be appreciated." J'accepte bien entendu l'offre, aller causer avec la Faye. Et quand elle m'a accompagné dans la pièce d'à côté, je continue immédiatement "So what's the story? How are you here, how long have you been here? What do they do here, exactly." J'ai eu le rapide debrief à l'arrivée, la chasse, la subtilité du terme battues m'échappe pas, mais entendre de vive voix, d'une voix que j'apprécie, ce sera différent.

« I wasn’t expecting to see you here: d’you wanna go and talk about it in the next room? - I wasn't expecting to be here either. I didn't know here existed two weeks ago. So yeah, talking about it would be appreciated." Un signe de tête affirmatif, et Faye mène Tonks dans la pièce à côté, puis ferme la porte derrière elles, en retenant un soupir las d’avance, à la perspective d’une longue discussion qui n’aura rien de charmant. Mais c’est le lot des nouveaux, et il faut bien qu’elle révèle toutes les emmerdes à l’horizon à une Tonks qui doit bien se demander ce qui l’attend. L’ancienne Auror enchaîne direct, d’ailleurs, n’ayant pas l’air de vouloir tourner autour du pot plus longtemps, tandis que Faye attire à elle d’un geste de la main une chaise, pour s’asseoir dessus et se pencher en avant, coudes sur les cuisses. "So what's the story? How are you here, how long have you been here? What do they do here, exactly." Lui désignant l’autre chaise tournée vers la fenêtre, Faye ne prend pas tout de suite la parole, attendant que Tonks ait pris place pour démarrer la litanie classique, qu’elle agrémente d’une touche d’ironie caractéristique pour celles et ceux qu’elle connaît un peu mieux. « I’ve been sent here somewhere between november and december 1999. So, something around seven years and a half, now? », calcule-t-elle rapidement, comme pour obtenir une confirmation que dehors, on était autour de mai 2007. Toujours un problème de tenir compte de l’écoulement du temps, quand la fréquence des Battues augmente selon les humeurs de leur tortionnaire en chef. « Came here from Azkaban, actually. Arrested back in ’98. Shit kept piling up ever since. » maugrée-t-elle avec un haussement d’épaules.

Faye se redresse, mains sur les cuisses cette fois-ci, dos contre le dossier de sa chaise. « As for your other question, you’ve arrived in quite a fancy place. Every month, a bunch of douchebags coward as fuck come and chase us. All the bastards we were looking for out there when working at the Ministry, to put them in Azkaban, have now come to hunt us down, for sport and fun. » Une pause, histoire que Tonks puisse encaisser le coup, que Faye a tenté d’enjoliver comme elle pouvait, avec force railleries et rictus. Une fois qu’elle est sûre que la pilule a été avalée, Faye reprend : « I know it feels like shit, but there’s an upside to this fuckery: we’re in this together. Sounds cheesy, right? Let’s say we’ve organized ourselves as a little Resistance program in here, in order to stay sharp and fit. The faces will probably feel familiar, we’ve got some former Aurors, and some Hit Witches and Wizards also. » Un temps, et elle ajoute : « Basically, almost everyone you thought dead for the last six years but whose body you couldn’t find is here… And they’re all so pissed! », achève-t-elle avec un sourire ravi, comme si elle annonçait à quel point la castagne pendant les Battues avait monté d’un cran ces derniers mois.

Sept ans. Sept ans et demi ! A dépérir sur cette île à l'insu de tous. Remarques, comparé à askaban, ça paraît plus chaleureux. J'suis pas encore tombée sur un seul dementor c'est clairement un point positif. De là à lui donner une meilleure note en terme de système carcéral, pas bien sûre, il manque quelques informations. Quelques questions se posent encore. Et Faye s'empresse de répondre. Toujours efficace la sorcière, sensée être morte depuis quasiment une décennie et c'est quand même ma source principale. D'informations et de sourires. Puisqu'elle garde une attitude qui fait plaisir, la défiance envers et contre tout. Qui continue alors que j'entends exactement ce qu'il en est de gracefield.

C'est donc ça. Coup dur. Enorme coup dur. On en a vécu des sales histoires avec l'ordre depuis que celui-qu'on-ne-peut-pas-déchipser est au pouvoir, mais rarement des comme ça. Pas avec ce niveau de désastreux. Là ça fout un coup au moral, faut l'avouer. Finir sa vie à fuir dans la forêt des dégénérés de mages noirs jusqu'à ce que, j'imagine, l'un d'eux se prennent un peu trop au jeu et vous achèvent. "All the bastards we were looking for, chasing us for fun. Blimey. Now that's irony, you've got to give it to them." Mais ça n'arrivera pas, se faire achever comme ça, pas question. "I know it feels like shit, but there’s an upside to this fuckery: we’re in this together. Sounds cheesy, right? Let’s say we’ve organized ourselves as a little Resistance program in here, in order to stay sharp and fit. The faces will probably feel familiar, we’ve got some former Aurors, and some Hit Witches and Wizards also." Tout le monde est là, tout le monde est énervé, tout le monde est prêt à riposter. Des gens comme on les aime donc. On m'a souvent répété que j'étais trop empotée pour devenir auror, mais impossible de bosser dans un autre département. Avec des sorciers ne voulant pas constamment foncer à la castagne ? Pas question.

"Sounds like the perfect kind of cheesy. When I got here, I thought it was going to be every woman for herself. So I'm all for friendship and resistance. Hell, these are probably the only reason why I'm still in the order, with everything going on." Comme toujours j'fais un peu plus la dure que j'en ai l'air, pour éviter de trop réfléchir à la situation. Faut pas tomber dans le désespoir. Et j'en oublie que la Moroz, elle est là depuis sept ans. Sept ans et demi ! Les situations récentes chez l'Ordre, elle connait pas. Les divergence d'opinions, disons, pour rester polies avec certains membre du cercle 7. "So we're all here, they come every months, and we're ready to fight back. Because you know me, I always am. Any situation, any context, if there's a resistance, I want in." Dire que gamine, j'pensais que le gouvernement était un système parfait, qu'être auror c'était le protéger. S'agit toujours de protéger des choses, mais les priorités ont drôlement changé.

"And you've been surviving here for seven years. Seven years and a half! That's insane. It feels dumb to ask, but I imagine you already tried escaping?"

Faye fronce légèrement les sourcils lorsque Tonks fait allusion à ce qu’il se passe dans l’Ordre. Ça a pas l’air d’être glorieux (encore une raison pour aller souffler dans les bronches de Kingsley, tiens, quand elle le verra), mais vaut peut-être mieux qu’elle ignore les embrouilles pour encore 24h. Histoire de profiter de retrouver Tonks, de parler d’autre chose. « So we're all here, they come every months, and we're ready to fight back. Because you know me, I always am. Any situation, any context, if there's a resistance, I want in. - Well, that seems to be some bloody good motivation, from what I hear: you’re sure as hell in! » Comme si Tonks avait gagné à la lotterie, comme si c’était pas la merde ici. Heureusement qu’il y a encore des gens qui ont un sens de l’humour particulièrement douteux sur cette île, sinon Faye se ferait vraiment trop chier.

"And you've been surviving here for seven years. Seven years and a half! That's insane. It feels dumb to ask, but I imagine you already tried escaping?" Un haussement d’épaules et un soupir sont la première réponse que Faye donne à cette question. « Well… you know what they say: three is a magic number. The two first attempts were a mess we didn’t anticipated enough. Next time we’ll succeed. But first, this is tricky and I need you to concentrate… » Elle se penche en avant, n’est plus que sur deux pieds de la chaise, en équilibre précaire : « What’s your status, relationship-wise? Asking for a friend, if you know what I mean… », ajoute-t-elle avec un sourire canaille au coin droit des lèvres. C’est que Tonks n’est pas désagréable à regarder et que ça peut toujours aider à se détendre et à penser à quelque chose d’autre…

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deux semaines plus tard Un tronc d’arbre explose non loin d’elle et Faye fait un roulé-boulé dans les branches et la terre au sol. Elle se redresse en pestant, comme à son habitude, fait un doigt d’honneur à Tristram qui s’est permis de faire une remarque sur sa façon gracieuse de se vautrer, se plaque contre le tronc d’un chêne qui est encore debout, lui, et jette un coup d’œil derrière elle. Elle repère sans trop de difficulté Tonks, non loin, et la hèle sans vraiment se soucier d’être repérée par les chasseurs qui leur collent aux basques : « Oi! Are you alright, luv? Nothing better than a little animation, right? » Et elle s’esclaffe avant d’éructer un « Oh shit, they’re onto us! Run! »

Elle s’élance alors que deux sorciers hostiles venaient d’apparaître à quelques mètres de leur petit groupe et sa constitution athlétique lui permet de foncer sans grand problème. De toute façon, l’endurance, les sprints, les bonds dans tous les sens, ça finit par lui connaître, depuis tout ce temps sur cette putain d’île. Elle a encore la rage de vaincre et de survivre, et surtout l’alliance des résistants n’a jamais été aussi forte. Ainsi en attestent les silhouettes qui bondissent sur les mangemorts (ou sympathisants du Lord, dans tous les cas : des connards, merci au revoir) alors qu’ils étaient trop concentrés sur les mouvements des humains. Profitant du répit pour souffler un peu, mains sur les genoux, pliée en deux, Faye regarde autour d’elle, les camarades de son groupe. Des têtes brûlées, forcément : il en faut bien pour se porter volontaire pour être des cibles toutes désignées. « Thanks guys! souffle-t-elle aux vampires qui viennent de les tirer d'un mauvais pas, avant de se redresser et de chercher l’approbation des uns et des autres dans son secteur : Everyone’s good? Let’s get back to it, then. » Elle inspire, se racle la gorge et porte ses mains en porte-voix autour de sa bouche pour beugler un cri de ralliement classique : « MARCOOOOOOOOOO! » Et de tendre l’oreille pour tracer vers le premier appel qui leur parviendra. Elle a eu le temps d’expliquer la théorie à Tonks depuis son arrivée, mais ça reste la première fois que l’ancienne Auror le voit en pratique. Alors, forcément, alors qu’elle suit la personne ayant l’ouïe la plus fine du petit groupe, elle lance à Tonks : « Having fun? »

Ils ont déjà tenté des échappées groupées donc. Rien de bien étonnant, mettre un tas de membres de l'Ordre au même endroit, c'est pas forcément infaillible comme solution d'incarcération. Ils nous prennent vraiment pour des nuls. Ou ont bien trop confiance en eux. Mais plus ils ajouteront du monde ici, plus ça deviendra compliqué pour ces minables de nous garder enfermés, ça tient de l'évidence. Faut bien y croire, parce que compter sur le reste de l'Ordre pour venir nous chercher, ça me paraît optimiste. Ils se sont pas aperçus de l'existence de l'île depuis toutes ces années, y'a pas de raison que ça change prochainement. Comment est-ce qu'on a pu louper ça ? Un truc de cette envergure, une horreur de cette espèce, on a pas des espions pour ces conneries ? "Next time we’ll succeed" Mais heureusement on a des gens comme Faye. Elle baisse pas les bras, elle continue de croire en une rébellion efficace. Y'en a pas beaucoup chez la révolution qui seraient capables de garder le sourire après sept putain d'années à survivre sur ce tas de boue perdu. Si les autres prisonniers sont de sa trempe, ça change tout, c'est les mages noirs venant chasser qui devraient commencer à avoir peur. "But first, this is tricky and I need you to concentrate… What’s your status, relationship-wise? Asking for a friend, if you know what I mean…" Elle me fait sourire encore, dans un premier temps, puis carrément un rire. Clairement le premier depuis l'incarcération et ça fait toujours du bien, Remus avait raison, manquerait plus qu'un peu de chocolat. "Single. The perfect time to be stranded on an island with attractive ex-hit-witches..."

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deux semaines plus tard J'ai aucune idée de ce qu'il se passe et c'est bien triste de l'admettre. C'est très probablement une habitude à prendre, devoir survivre sans baguette, mais c'est terrible à quel point on se sent soudainement insignifiant. Y'a des explosions dans tous les sens, faut éviter les pièges fourbes des saloperies d'alchimistes, un enfer. Rien de mieux à faire que fuir, rien à proposer, j'en ai déjà reconnu quelques uns parmi les crevards, c'est pas tous des rigolos. Je leur fait pas vraiment confiance pour me laisser en vie s'ils en ont l'occasion, règles des battues ou non. Surtout ceux qui m'en veulent personnellement, s'ils me tombent dessus c'est foutu en fai- et soudain j'entends la voix joyeuse. Faye qui gueule, le ton de l'insouciance le plus motivant. J'ai même pas le temps de répondre qu'elle pointe les nouveaux chasseurs, et ordonne, gentiment, de s'en aller presto. Et c'est en la voyant détaller à travers la forêt avec une telle aisance que je sens la motivation revenir. Seule ça paraissait insurmontable comme situation, mais là, parmi le groupe étrangement bien organisé, alors que des silhouettes se jettent sur nos poursuivants, difficile de ne pas sourire. "Thanks guys!" "Souldn't we help them?!" J'laisse échapper entre deux respirations, va falloir s'habituer à souffler, la course ça a jamais trop été mon truc. J'étais plus du genre à confronter de plein fouet. C'qui va bien avec la suite du plan, alors que Faye gueule l'appel typique des survivants. "Having fun?" "For a moment I wasn't, and then you were there. Can't help but have fun around you." Agrémenté d'un clin d'œil. "So now we wait for the answer and we rush to help the" J'suis coupée par les réponses. Multiples. Trois Polo qui résonnent dans le bois dense. "Huh. So what do we do now?"

Ah ouais, célibataire ? Tout ce qu’elle avait besoin de savoir. Un sourire ravi accueillit l’affirmation de Faye alors qu’elle minaudait en se rapprochant de Tonks : “Ah? You don’t say? What a coincidence!”

—

deux semaines plus tard "Shouldn't we help them?!" “No, they’ll be fine without us!”, la rassure-t-elle avant de s’enquérir de l’état de ceux de son groupe. Une fois confortée dans son impression, elle répond avec un éclat de rire à l’affirmation de Tonks quant au fait qu’elle s’amuse avec elle. Quelle charmeuse, alors qu’on est en plein milieu d’une Battue ! Exactement son genre de meuf, y a pas à dire ! "So now we wait for the answer and we rush to help the" Faye hochait déjà la tête à la question de Tonks, mais elle interrompt le mouvement lorsque les appels à l’aide leur parviennent. Un, deux, trois. "Huh. So what do we do now?" “That…”, commence Faye alors qu’elle cherche du regard Tristram comme pour obtenir confirmation de la part du grand rouquin. “We split up. Javi will deal with the furthest call, since he’s the fastest—” et Javier Alvarez avait justement déjà pris son congé en s’élançant à la rencontre de ce « Polo » qui leur était parvenu le moins distinctement. Insensible au fait que l’ancien Auror s’est barré à fond les ballons, Moroz continue de répartir les objectifs, en s’adressant cette fois-ci à Bullstrong, avec toute la tendresse dont elle peut être capable ponctuellement : “This asshole will go with Kay on the left (see ya, fuckface répond-il en retour), and you’re with me. Let’s go!”

Entraînant Tonks à sa suite, elle la mène dans la direction de l’appel le plus proche, qui était parvenu de leur droite. Expliquant la manœuvre avant de la mettre en pratique, elle tente de clarifier la méthode, qu’elle a tout à fait clairement qualifié de « chaotique, pour ne pas dire lowkey suicidaire » lorsqu’elle en avait parlé pour la première fois. L’absence de bruit, cris comme bruissement de branches fait que Faye ralentit assez rapidement sa course, soudainement prudente, l’oreille tendue, comme pour capter le moindre craquement. Un mouvement à l’extrême limite de son champ de vision est repéré, et c’est sans doute ce qui lui permet d’échapper aux griffes d’un Tigre du Bengale qui n’a clairement rien à foutre sur l’île de Gracefield, lui arrachant un cri de surprise et un juron dans le même mouvement : “THE FUCK IS THIS?!” Pour qu’une voix terrifiée dans leur dos, émanant d’un prisonnier à terre à la jambe déjà bien entaillée, lui réponde dans un tremblement : “She’s a animagus! Watch out, she’s nasty!”, commentaire complètement inutile parce que la tigresse attaque de nouveau en feulant, forçant Faye à rouler par terre pour l’éviter. “Any idea on how to turn this around, hon'?”, demande-t-elle en se relevant, les yeux rivés sur le fauve qui pour l'heure a l'air encore de décider qui croquer en premier.

Spoiler:

Une petite course en forêt, véritablement une simple balade dans les bois. Avec quelques bestioles exotiques, quelques chasseurs énervés. Mais bon c'est toujours des risques ça, pas besoin d'être enfermée sur une île de la mort pour croiser ce genre de désagréments. Alors oui, admettons, j'en ai pas fait tant que ça dans ma vie, des randonnées en forêt. J'préfère la ville, plus dynamique. Moins de moustiques. Donc forcément à courir semi-aléatoirement, j'ai Faye qui me sert de guide et un vague souvenir de la direction d'où venait la voix, au milieu des branches, des herbes, des fougères, des cailloux, j'manque de me casser la tronche un bon paquet de fois. Bien heureusement j'me suis entraînée toute ma vie pour ce moment. C'est pas nouveau pour moi, devoir survivre malgré la maladresse, une simple petite habitude à prendre. C'qui fait que je manque de me casser la tronche, sans jamais vraiment m'étaler. Me rattrape avec brio, avec grâce, oserai-je dire avec classe ? Non. Faut pas exagérer. Ca va que Moroz ralenti rapidement, beaucoup moins de risque de se tauler en marchant à pas feutrer et raah putain évidemment quand j'dis ça je me coince le pied dans une branche. C'est pas possible d'être aussi peu douée dans !!!!!

Un cri pas très chevaleresque qui s'échappe de mes lèvres, et me coupe encore une fois, alors que Faye évite avec brio, avec grâce, j'vais oser dire avec classe. Un tigre. Elle évite un tigre. Pas d'erreur possible, j'suis jamais allée au zoo moldu, mais j'me souviens des livres d'images gamine. C'est clairement pas une biche, un cerf, ou un animal qu'on trouve sur notre bonne vieille île. “She’s a animagus! Watch out, she’s nasty!” Les dents, les griffes, la taille du machin. Rien de bien rassurant. "I hate magic." Comment on combat un tigre à mains nues ? D'où que viennent ces bestioles, les moldus qui y vivent doivent bien avoir des techniques. "Fleeing seems unlikely, I feel like she's got to be a fast runner. I guess we've got number on our side. We can try to overwhelm her." J'tente aussi bien que possible de ne m'adresser qu'à Faye, avec ce morceau d'idée de tactique. Alors que la sorcière en face nous regarde tour à tour, avec ce que je crois discerner comme de la suffisance dans les yeux. Difficile à dire, c'pas bien expressif comme animal. "Let's rush her, right?" J'ajoute discrètement, avant de le faire. C'est un tigre, ça veut pas forcément dire qu'elle aura les vrais réflexes de la vraie bestiole. J'attrape une branche en passant, comme arme de fortune, avec l'objectif optimiste de lui coller une baigne dans la tronche. Ca commence bien d'ailleurs, elle a l'air surprise, doit pas être habituée à ce que grand monde fonce vers elle quand elle arbore ce look. Seulement j'ai beau frapper du mieux que je puisse avec l'arme de fortune, c'est l'air que je touche. Ca me laisse au moins le temps de voir venir la grosse patte que j'esquive de justesse en reculant la tête. Après, c'est pas plus mal tout ça, l'objectif c'était surtout l'attaque double. J'suis sûre que Faye est plus douée pour le corps à corps.

Spoiler:

tw: sang, insultes misogynes, gracefield c'est la joie — la totale

Un ricanement s’échappe de la gorge de Faye lorsque Tonks grogne qu’elle déteste la magie. “Yeah, that’s just cheating.”, raille-t-elle sans quitter du regard le félin qui attend de choisir sa proie pour le moment. Elle reste bien sûr attentive à ce que la métamorphomage pourrait lui suggérer comme stratégie. Vu que l’animagus a déjà fondu sur elle, on serait en droit d’imaginer que c’est quelqu’un qui connaît sa gueule (ou sa croupe, ça dépend) et un instant, Faye espère que cette connasse de Scylla Wickham ne s’est pas lancée dans l’apprentissage de l’animagie.
Mais ça n’a quand même pas l’air d’être elle. Et c’est tant mieux, parce que la Moroz ne rêve pas de recroiser de sitôt son ancienne collègue des Hit Wizards, même si elle la voit un peu trop souvent ces derniers temps.

L’option proposée par Tonks a l’air d’être la seule viable en tout cas : autant tenter d’y aller à deux, pour voir si elles arrivent à désarçonner l’animal-humain. L’ancienne Auror fonce dans le tas avec une branche un peu épaisse tandis que Faye ramasse une pierre sur laquelle elle raffermit la prise avant de suivre Tonks dans l’assaut.
Un instant, elle songe que la métamorphomage est un très bon atout dans leur cellule de résistance et elle est franchement contente de l’avoir avec elle pour ces Battues. Il y a chez Tonks une forme de fraicheur dans la réflexion et dans les réactions qui lui fait penser qu’il est possible vraiment de mettre les voiles de cette île de merde.

Le tigre est néanmoins agile et plus rapide que Tonks, à éviter ses premiers coups et à tenter de lui en rendre un -raté ! Profitant d’une percée dans la défense du félin, Faye cogne avec la pierre en haut de la patte arrière, comme pour l’handicaper dans ses prochains mouvements, mais elle se prend un chassé qu’elle n’avait pas anticipé et qui la griffe au niveau du buste, sur le flanc droit. Un “SHITE!” sonore s’échappe et elle roule en arrière (les entraînements de gymnastique au sol de Gracefield seront un jour réputés pour la créativité de certains), histoire de se rétablir un peu plus loin des griffes de la tigresse qui a l’air de ne plus vraiment l’aimer. “COME HERE, PUSSY! I’LL FUCK YOU UP!”, provoque-t-elle sans plus vraiment s’inquiéter de la suite des évènements. Il s’agit désormais de retenir l’attention de l’animagus, pour donner la possibilité à Tonks de frapper l’animal. “SCARED MUCH, BITCH?!” insulte-t-elle copieusement l’anonyme chasseuse, qui gronde et se ramasse pour probablement lui bondir dessus. Et histoire de vraiment l’encourager à venir l’attaquer, voilà Faye qui lance sa pierre sur l’animal, en visant le museau (et en ratant de peu), tout en se tenant le flanc dont une certaine quantité de sang est en train de couler.

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