tears of beauty (deamus)

tears of beauty (mai 2007)

L'émotion qui émanait de cette conversation la rendait pesante et usante. Même si cela ne faisait que quelques minutes qu’il se tenait debout dans la pièce, Seamus sentait déjà un souffle de fatigue l’envahir, et s’il se trouvait actuellement dans son lit, il ne mettrait pas longtemps à s’endormir. En attendant de rejoindre ses draps, l’irlandais continuait de fixer son ami, incapable de savoir s’il devait partir ou non. Ce ne fut qu’au moment où il proposa de se retirer, que Dean insista pour le voir rester. Une réaction assez surprenante, à laquelle il ne s’était pas vraiment préparé. Dans sa tête, Seamus s’était déjà imaginé en train de fuir sous les hurlements de son ami, trop déçu pour l’accepter à nouveau dans sa vie. Bien que cette surprise était plutôt agréable, il se retrouva fort décontenancé au milieu de la pièce. « Ok... » La grande gueule qu’il était ne payait pas de mine à ce moment, et plus que jamais, il se sentit fébrile.

Alors qu’il se tenait immobile au centre de la pièce, presque sur le départ, le métisse l’invita en silence à s’installer auprès de lui. Une proximité qui lui avait manqué, mais qui lui serra automatiquement le ventre. Seamus ne méritait pas son ami. Comme toujours, l’anglais faisait preuve de raison et de compassion face à sa bêtise. A sa place, aurait-il été aussi généreux ? L’irlandais en doutait, il était bien trop orgueilleux et colérique pour pardonner les autres. Seulement, Dean n’était pas les autres, il était la seule personne qui comptait réellement sur cette terre, au même titre que la famille. Alors, conscient d’être chanceux, Pyro s’approcha de son compère pour venir s'asseoir à ses côtés. « Ouais, beaucoup de choses… » Rattraper le temps perdu était impossible, mais ils pouvaient au moins essayer de combler les trous, afin de reconstruire quelque chose de solide.

Pendant quelques minutes, un silence de maître occupa la pièce, traduisant sans difficulté la tristesse du moment. Puis, comme toujours Seamus fonça tête baissé dans la mêlée pour venir embrayer la conversation. « Quoi de beau ? » Certes, la phrase d’accroche était nulle, dénuée de sens, mais il fallait bien commencer par quelque chose s’ils voulaient avoir une chance de retrouver quelque chose. De toute manière, l’irlandais n’avait jamais été le plus subtile de la bande, inutile d’attendre un changement de ce côté. « Je suis à Little Italy au fait, si jamais tu me cherches. » Naturellement, il lui indiqua le lieu de sa planque, l’endroit où il s’était caché, avant de venir frapper à la porte, telle une fleur.

(@dean thomas)

Seamus&Dean

tears of beauty

mai 2007, la tour. C'est une scène aussi vielle que leur amitié, Dean et Seamus, assis dans la chambre de l'un ou de l'autre ou dans leur dortoir à Poudlard. Dean a des centaines de souvenirs presque exactement comme celui-ci et pourtant, rien ne semble pareil. Jamais Dean n'a été aussi tendu en la présence de son meilleur ami - parce que oui, malgré tout, même après la colère, la peine, et la déception, Seamus reste son meilleur ami. C'est ce qu'il essaye de se rappeler alors que Seamus entame la conversation la plus difficile de leur histoire.

"Quoi de beau ?" Dean ne peut s'empêcher de lui envoyer un regard noir. Un an d'absence et il commence avec "Quoi de beau" ? Il arrive à se faire violence, cependant, retient la remarque cinglante qui attend patiemment sur le bout de sa langue et reste dans son rôle d'ami attentif et optimiste. "Pas grand chose," il répond un peu vaguement et pas forcément de façon très sincère. une avalanche de chose lui est arrivée depuis le départ de Seamus, mais tout de suite parler de tout ça... Même si Dean est quelqu'un de volontaire, c'est beaucoup trop pour l'instant. "Je veux dire... La vie à l'Ordre... Tu sais ce que c'est."

"Je suis à Little Italy au fait, si jamais tu me cherches." La phrase pince le coeur de Dean mais il essaye de pas le montrer. Tout ce temps et il était... juste là. Dean connait bien Little Italy, même s'il n'y ai presque jamais allé. Leader non officiel de la Tour, il laisse en général les autres se déplacer, préférant largement les missions de ravitaillement.

Il se racle la gorge avant de répondre, les yeux fixés sur ses genoux. "C'est une bonne planque. J'ai déjà croisé Elena. Elle est bien." Ses commentaires tombent platement et il s'en veux mais c'est difficile pour lui de pousser à travers tout ça. Encore une fois, il aurait aimé avoir plus de temps pour se préparer.

Trois ans, ça t'as pas suffit ? demande ironiquement une petite voix qui ressemble étrangement à celle de Raheem dans sa tête.

"Bon Seamus..." Dean soupire, prenant son courage à deux mains et se tournant un peu pour lui faire face. "Tu crois pas... Tu crois pas qu'on devrait plutôt parler de toi ? Qu'est ce que t'as fait pendant tout ce temps ? La France, comment c'était ?" Il sait que c'est lâche de tout rejeter sur Seamus, de lui demander de faire tout le boulot, mais pour l'instant, il en a besoin.

tears of beauty (mai 2007)

( en musique )

La routine que soulignait Dean, l’irlandais la connaissait suffisament pour ne pas demander de précisions. Pendant son absence, le monde avait continué de tourner et les malheurs qui continuaient de se dérouler dans le monde magique n’avaient aucunement cessé. La mort de son oncle et de sa tante était d’ailleurs un des événements qui confirmait cette idée, et malgré ça, il n’était pas revenu de suite. « Oui, je me doute. » Il lui avait fallu deux ans pour se sentir prêt à revenir parmi les siens, un retour que tous ne voyaient pas d’un bon œil. Seamus ne pouvait pas en vouloir aux autres de se montrer méfiant et sceptique à son égard, parce qu’à leur place, il en aurait fait de même, voire plus. La seule chose qu’il pouvait faire, c’était prouver sa loyauté auprès d’eux, quitte à risquer sa vie.

Engagé à cent pour cent dans l’ordre, il était en même pas un an devenu un des membres les plus actifs de Little Italy. Une place qu’il devait très largement à Elena, la meilleure chef de planque qu’il aurait pu espérer. Sans le juger, elle l’avait accueilli parmi les siens et lui offrait l’occasion de faire ses preuves. « Ouais, elle est super sympa, c’est cool. » Même si au début, leur relation était quelque peu explosive, Seamus et elle étaient finalement devenus amis et il savait pertinemment qu’il pouvait compter sur elle. D’ailleurs, l’irlandais avait toujours été quelqu’un de bien entouré, malheureusement, c’était lui qui avait créé la grande majorité des problèmes dans ses relations, à commencer par son amitié avec Dean. Heureusement pour lui, son ami ne semblait pas encore enclin à communiquer avec lui, ce qui ressemblait à un bon début.

Quand Dean le questionna sur la France, l’irlandais fut légèrement surpris. Il ne s’attendait pas vraiment à ce que ce dernier s'intéresse à cette période de sa vie, principalement parce qu’elle avait été source de souffrance. Cependant, comme il venait de poser la question, Seamus estima qu’il était plus sage de répondre honnêtement. « La France ? Bah, c’était… C’est joli, mais c’est pas chez moi. » La France, pays de l’amour et de l’art. Une destination de rêve pour la plupart des anglais, mais pas vraiment pour Seamus. Amoureux de son Irlande natale, il avait toujours préféré les grands espaces que les grandes villes. Et même si Paris était indéniablement une ville pleine de charme, elle ne correspondait pas vraiment au rythme de vie qu’il appréciait. « Au début, j’étais à Paris, mais après je suis partie dans le nord, à Boulogne-sur-Mer pour bosser dans un bar moldu. La vie était plus tranquille que dans la capitale. Tu aurais aimé je pense, y avait la mer et tout. » Cette partie de sa vie n’était pas foncièrement désagréable. Pour dire vrai, c’était même assez reposant de vivre une petite vie de moldu dans une petite ville en bord de mer, mais il manquait trop de choses à sa vie pour qu’elle puisse avoir du sens.

« Au moins, je sais parler une nouvelle langue. » Un bilan un peu maigre pour deux années de vie à l’étranger. Seamus n’arrivait pas vraiment à jauger s’il était trop ingrat de ne pas avoir profité de cette chance, ou si c’était juste normal de ne pas sentir chez-soi sans ses proches. « Pour dire vrai, j’ai pas beaucoup profité, je me sentais juste… trop coupable pour le faire. » Coupable et seul. Dean lui avait manqué. Sa mère lui avait manqué. Ses cousins lui avaient manqué. Ses amis lui avaient manqué. En fait, tout lui avait manqué, même les journées difficiles de l’Ordre. Malgré les difficultés, c’était ici sa maison, et désormais, il en était convaincu.

(@dean thomas)

Seamus&Dean

tears of beauty

mai 2007, la tour. Dean sait qu'il devrait faire un effort. Non seulement Seamus n'est pas habitué à cette version de lui mais en plus, le faire fuir avec son nouveau caractère de merde n'est peut être pas la meilleure des solutions. La rancune n'a jamais été son truc et s'il ne veut pas encore plus se perdre de vue, ça ne doit pas le devenir.

"La France ? Bah, c’était… C’est joli, mais c’est pas chez moi," Seamus répond à sa question et s'il ne le montre pas, Dean compte quand même ça comme une victoire. Au moins, il ne devrait re-disparaître de si tôt. "Au début, j’étais à Paris, mais après je suis partie dans le nord, à Boulogne-sur-Mer pour bosser dans un bar moldu. La vie était plus tranquille que dans la capitale." Dean laisse s'esquisser un sourire sur ses lèvres, le nom français dans la bouche de Seamus sonnant de façon étrange mais pas désagréable. Il peut facilement l'imaginer dans un pub - ou peut importe ce qu'ils ont en France - un crayon derrière l'oreille et un tablier autour de la taille. "Tu aurais aimé je pense, y avait la mer et tout," il ajoute et le coeur de Dean se serre, l'idée que Seamus ait pensé à lui, l'ait peut-être imaginé avec lui là bas, lui donnant des frissons qu'il préfère ignorer.

"Cool," Dean répond maladroitement, tout un tas d'émotions se bousculant dans sa tête sans qu'il puisse choisir laquelle exprimer à ce moment. Il a la gorge nouée et un goût amer dans la bouche mais, même s'il est en colère contre Seamus de lui avoir menti sur son retour, il ne peut pas lui en vouloir pour la France. Il est jaloux - on peut être jaloux d'un pays ? - mais ça, c'est son problème. Il est clair que la France à fait du bien à Seamus, lui a permit de se recentrer, de savoir ce qu'il voulait vraiment et ça... Dean ne peut pas cracher sur ça. "ça devait être bien."

"Au moins, je sais parler une nouvelle langue. Pour dire vrai, j’ai pas beaucoup profité, je me sentais juste… trop coupable pour le faire." A ces mots, Dean soupire et regarde ailleurs, la lèvre coincé entre ses dents. "Seamus... Je sais que je ne t'ai pas accueilli les bras ouverts mais... Tu ne dois pas te sentir coupable pour la France," il lui dit en le regardant à nouveau, voulant lui prendre la main mais n'étant pas sûr que franchir cette limite dès maintenant soit prudent. "T'avais besoin de ça, et je comprend. Je veux dire... J'étais presque prêt à te suivre donc je comprend, je t'assure. Tu m'as manqué et je n'ai peut être pas toujours été très juste avec toi pendant que t'étais pas là mais ça ne veut pas dire que ce que tu as fais est mal." Il lèche ses lèvre et ajoute, un peu timidement. "Tu as le doit d'avoir aimé ton temps là bas. Tu... Tu penses que tu y retourneras un jour ?" Il demande et il espère que la question passe inaperçue même si quelque part, c'est sa façon de s'assurer qu'il ne perdra pas son meilleur ami. Pas encore.

tears of beauty (mai 2007)

( en musique )

Seamus ne voulait pas s’attarder sur son périple en France, estimant que c’était un peu retourner le couteau dans la plaie. Pourtant, malgré un manque d’entrain évident, son ancien meilleur ami souligna le fait qu’il ne devait en rien se sentir coupable d’être parti. Ces quelques mots étonnèrent l’irlandais, qui s’était préparé à plus de véhémence de la part du brun. Encore une fois, Dean prouvait à quel point il était une belle personne, et pourquoi il comptait autant aux yeux du légèrement plus vieux. Une fois la surprise passée, Seamus afficha un sourire légèrement attendri qui traduisait sans difficulté le respect qu’il éprouvait à l’égard de son ami. Malgré la douleur, Dean ne le blâmait pas, insistant sur le fait que son départ n’était en aucun cas quelque chose de mauvais. Cependant, loin d’être dupe, Seamus savait que le combat n’était pas terminé, et aux vues de la question suivante, encore beaucoup de chemin restait à faire.

En effet, presque traumatisé à l’idée de se retrouver une nouvelle fois sur la touche, Dean s’inquiéta d’un possible nouveau départ. Est-ce que Seamus comptait retourner en France ? Peut-être. Un jour. Mais certainement pas maintenant, et certainement pas seul. Il avait appris de ses erreurs, et savait que rien ne valait une vie avec Dean, même si cette dernière signifiait une vie de fugitif. Cette idée de dépendance l’effrayait un peu, lui qui ignorait à quel point ce sentiment dépassait l’amitié. En attendant, il ne pouvait que rassurer l’autre, en espérant ne pas le décevoir à nouveau. « Eh bien, quand on aura tué Voldemort, peut-être ? Même si je t’avoue que la prochaine fois, c’est en Irlande que je veux retourner. » Après tout, c’était la première raison de leur présence à l’Ordre ; anéantir le Lord et ses fidèles. Un projet à long terme qui prenait plus de temps que prévu, un constat désespérant pour ceux qui combattaient depuis autant d’années.

« Mais avant ça, y' a du pain sur la planche, parce que visiblement, la victoire de l’Ordre, elle n’a pas beaucoup avancé. » Depuis son départ, très peu de choses avaient changé, ou plutôt très peu d’améliorations étaient à observer. Globalement, ils avaient juste enterré plus de proches, et comptaient encore plus de parias rejetés par la société sorcières. Désormais, Seamus se moquait bien de prononcer le prénom du mage noir, la seule chose qui comptait, c’était de le détruire le plus vite possible, afin de profiter, un jour peut-être d’une vie paisible. Une vie largement méritée.

(@dean thomas)

Seamus&Dean

tears of beauty

mai 2007, la tour. Dean ne veut plus faire pause. Il veut accélérer maintenant, passer à la scène suivante, sortir de cette situation inconfortable et retrouver un peu de calme et d'apaisement, traîner avec ses amis et juste... souffler. Penser à rien.

Là, ils sont tout les deux en train de se tortiller, ils testent et testent et testent parce que visiblement ils ne savent pas - plus - être amis et Dean déteste ça, pourrait crier, le secouer, cracher tout ce qu'il a d'amer sur le coeur, faire tout sortir pour qu'il ne reste plus rien à part les Dean et Seamus qu'ils étaient à Poudlard, avant que le cirque de l'Ordre ne les emporte et les transforme en l'une des pires version d'eux même : Seamus apeuré et lâche, Dean aigri et cynique.

"Eh bien, quand on aura tué Voldemort, peut-être ? Même si je t’avoue que la prochaine fois, c’est en Irlande que je veux retourner." Dean acquiesce, toujours maladroitement parce qu'il n'y a plus rien de stable dans cette pièce, plus rien de rassurant ni même de familier. Il acquiesce et répond un peu bêtement, "ça serait sympa," parce qu'il ne sait pas quoi dire d'autre, ne sait plus, a peur d'en faire trop ou pas assez, de faire peur à Seamus ou de le décevoir, de le repousser vers la sortie et vers la France et de le perdre à nouveau.

"Mais avant ça, y' a du pain sur la planche, parce que visiblement, la victoire de l’Ordre, elle n’a pas beaucoup avancé." Les mots de Seamus laissent un goût amer dans la bouche de Dean. Il rit, sans joie, et se tourne brièvement pour regarder vers la fenêtre, comme s'il pouvait y voir Kingsley et tout la clique faire la ronde dans la rue. "T'as pas idée. C'est... Compliqué. Tu l'auras sûrement remarqué mais c'est pas franchement la joie. Les gens sont de plus en plus saoulé par le cercle 7. Et Ginny..." Il ne peut pas dire du mal de Ginny. Pas après tout ce qu'il lui a fait enduré, pas après tout ce qu'ils se sont dit et les efforts titanesques qu'ils ont effectué pour reconstruire leur amitié. "Elle essaye. C'est pas toujours facile et il y a des choses - pleins de choses - qu'elle peut pas dire mais... elle essaye." Il fait une pause, passe une main dans ses cheveux et se lance, même s'il a peur de la réponse. "Tu l'as vu ? Je veux dire... Elle sait que t'es rentré ? Ron, Neville ? Hermione ? Tu les as vu ?" Il retient presque son souffle en attendant la réponse de Seamus, le verdict, se préparant à masquer sa douleur si jamais il s'avère que oui.

tears of beauty (mai 2007)

( en musique )

Leur relation lui manque. Il ne se reconnaît plus depuis un moment et quand ses se posent sur son ami, aucune alchimie ne semble se créer. Ils sont devenus des presques inconnus l’un pour l’autre et cette idée le dévore un peu plus chaque jour. Peut-être qu’il n’aurait jamais dû rentrer. Revenir sans prévenir dans la vie de ses proches ressemble finalement à une décision égoïste, comme beaucoup de ses actions. Seamus se déteste et pourtant, même en retournant la situation dans tous les sens, il ne voit pas comment il aurait pu faire autrement. Depuis l’attaque de Poudlard, la vie de l’irlandais a volé en éclat. Il se souvient du meurtre de son père, de celui de son oncle et de sa tante. Chaque jour, il vit avec la peur d’enterrer encore une fois un Finnigan ou un ami. Tout ça lui semble ironique. Lui, le lâche de toujours qui a foncé, tête baissé dans le chaos de la guerre, simplement par loyauté et orgueil, sans imaginer les peines que cela allait entraîner.

Les regrets s’entassent et l’estime de soi s'essouffle doucement. Seamus ne sait même plus qui il est, ni pour lui, ni pour les autres. Il revient en tant que combattant, parce qu’il a besoin de donner un sens à son existence. Il est si vide que l’idée d’une mort au combat continue de le faire avancer. Les idées sombres d’hier et d’aujourd’hui, il les tait à ses amis, parce qu’ils refusent de leur faire de la peine. Dean souffre trop pour entendre sa douleur et par respect pour ce dernier, il reste debout. Sa boutade sur l’avancée minime de l’ordre sur le front n’a pas pour vocation de piquer son ami, simplement montrer qu’il accepte de combattre encore et encore. « Si Dean, je me doute. Ça fait un moment que j’écoute ce qu’il se dit sur le cercle 7. Je ne sais même plus vraiment quoi en penser. » Les rumeurs sur le cercle 7, il les entend quotidiennement à Little Italy. Là-bas, personne ne semble proche de ce groupe, ceux avec qui il partageait autrefois les repas à Poudlard. Contrairement à Dean, l’irlandais n’a jamais souhaité gravir les échelons des cercles. Pour lui, ils ont toujours été en dehors du groupe et ce n’est pas une guerre qui va changer les choses.

Cependant, même s’il n’a pas toujours été proche de la clique légendaire de sa génération, Seamus les considéraient comme ses amis. Aujourd’hui, ils prennent davantage l’apparence de fantôme dans leur vie. Il aurait aimé dire à son ami qu’il n’a revu personne, mais malheureusement, malgré son silence, c’est Lee puis Ginny qui sont venus le chercher. « Ginny est venue me voir, je suppose que c’est Lee qui lui a parlé de mon retour… C’est lui qui m’a retrouvé. Sinon, hormis Cormac, je n’ai pas trop revu ces gens-là et je parle principalement à ceux de Little Italy. » Ginny l’avait engueulé comme jamais. Elle lui avait supplié de venir à la rencontre de Dean et de s'excuser auprès de tous. Malheureusement, il n’a pas été assez courageux. Depuis son retour, il traîne principalement avec Cormac et Elena, parce qu’ils ne le jugent pas. Certes, ils lui conseillent l’un comme l’autre de renouer avec son passé, mais sans le forcer et sans lui hurler dessus.

Ils n’étaient pas Dean, mais grâce à eux, il est désormais debout devant son ami avec un semblant d’équilibre mental. « Je ne suis pas surpris que Ron et Hermione ne soient pas venu me voir, je pense que je suis un traître et un lâche pour eux. Et Neville, je ne sais pas vraiment ce qu’il pourrait dire. D’ailleurs, ils ont raison. Je suis lâche, puisque depuis mon retour, j’évite tout le monde. » Conscient de ses faiblesses, Seamus avoue pour la première fois être un lâche. Autrefois, à Poudlard, il aurait frappé n’importe qui lui disant cela. Finalement, Harry avait raison, c’est juste un fils à maman avec beaucoup d’orgueil.

(@dean thomas)

Dean doit avoir une bonne tête de chien battu à l'heure qu'il est. Chaque fois qu'il a l'impression de faire un pas en avant, il en fait trois en arrière et ça pèse sur ses épaules. "Si Dean, je me doute. Ça fait un moment que j’écoute ce qu’il se dit sur le cercle 7. Je ne sais même plus vraiment quoi en penser." Ah oui, c'est vrai. Bien sûr qu'il est au courant. ça fait un an qu'il est là, un an qu'il est revenu et Dean... Dean n'en savait rien. "On a au moins ça en commun..." Le cœur n'y est pas vraiment mais c'est une tentative, un petit quelque chose qui fait croire que.

"Ginny est venue me voir, je suppose que c’est Lee qui lui a parlé de mon retour… C’est lui qui m’a retrouvé. Sinon, hormis Cormac, je n’ai pas trop revu ces gens-là et je parle principalement à ceux de Little Italy." Lena, Lee, Ginny, Cormac. Mis à part le dernier, chaque nom est comme une trahison, un pincement au cœur qui lui rend la tâche très difficile. Il veut pardonner à Seamus, passer l'éponge et repartir de zéro mais chaque fois qu'il ouvre la bouche, Dean se sent vexé, tendu, amer. Et il comprend enfin que rien ne pourra ressortir de cette conversation. Pas aujourd'hui en tout cas. "Je vois. T'auras sans doute l'occasion plus tard." C'est une réponse plate, qui n'avance en rien les choses mais, honnêtement, Dean n'a plus la force.

"Je ne suis pas surpris que Ron et Hermione ne soient pas venu me voir," Seamus admet. "Je pense que je suis un traître et un lâche pour eux. Et Neville, je ne sais pas vraiment ce qu’il pourrait dire. D’ailleurs, ils ont raison. Je suis lâche, puisque depuis mon retour, j’évite tout le monde."

Dean pourrait le contredire. Il le regarde, sait qu'il pourrait le contredire, à exactement les mots pour le contredire mais ne dit rien. Il ne se retient même pas vraiment. C'est juste... qu'il n'en a pas l'envie. Il veut retrouver son ami mais il veut aussi qu'il comprenne que Dean lui en veut et qu'il a des raisons de lui en vouloir. Il veut qu'il sache que se pointer comme une fleur, comme ça, du jour au lendemain, ne va pas effacer toute la peine que Dean a ressenti quand il est parti.

"L'important c'est que t'arrêtes, justement. D'éviter tout le monde. C'est un bon début." Il souffle, se lève, et s'étire. Sa chambre lui semble toute petite avec Seamus. Etouffante. Il faut qu'il sorte de là, qu'il voit d'autre gens que lui. Alors il propose, comme un semblant de main tendue. "Aller viens en bas, que je te présente."

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