tears of beauty (deamus)

tears of beauty (mai 2007)

Pas une journée ne passait sans qu’il ne pense à lui ; à comment il allait ou à ce qu’il pouvait faire pour occuper ses journées. Sans l’ombre d’un doute, Seamus savait qu’il avait profondément blessé son meilleur ami, et c’était d’ailleurs pour cette raison qu’il avait repoussé, encore et encore, le fatidique moment des retrouvailles. Tous ses proches lui avaient conseillé de faire le premier pas, de ne pas trop traîner pour ne pas envenimer la situation, du moins pas plus qu’elle ne pouvait l’être. Malheureusement, par manque de courage ou par peur, l’irlandais était resté dans l’ombre, tel un fantôme et ce depuis maintenant près de dix mois. Il était peu probable que Dean ne soit pas au courant de son retour, tout le monde avait dû s’empresser de lui conter cette histoire et s’il ne s’était pas présenté au chevet de Seamus, c’était sûrement parce qu’il lui en voulait trop. Avoir déçu son meilleur ami le faisait profondément souffrir, et chaque jour, il imaginait comment il pouvait bien s’excuser. Seulement, il ne trouvait jamais les bons mots, ceux qui parviendraient à effacer ses erreurs et peut-être retrouver la complicité d’avant.

Bien sûr, c’était un cercle vicieux. Plus il attendait pour rencontrer Dean, plus il s’exposait à sa colère, son amertume et sa déception, ce qui faisait naturellement grandir ses peurs à ce propos. Champion pour faire l’autruche, il agaçait profondément leurs connaissances et amis communs qui ne se gênaient pas pour dire tout haut ce qu’ils pensaient de son comportement. Pour une fois, il ne leur en voulait pas, conscient que son comportement n’était pas des plus matures. Après dix mois à chercher les bons mots et le bon moment, l’irlandais avait finalement accepté l’idée que ces derniers ne se présenteraient jamais et que s’ils voulaient faire avancer les choses, il fallait se jeter dans la gueule du loup.

A l’époque de son retour, Lee lui avait indiqué où se trouvait Dean, sûrement persuadé qu’il serait la première personne vers qui Seamus se dirigerait. Cette information, il n’en n’avait rien fait, du moins jusqu’à aujourd’hui. Plus que jamais, il ressentait le besoin de voir son ami, le besoin de s’expliquer et surtout, le besoin de tourner la page sur son départ en France. Long à la détente, Seamus avait déjà laissé trop de temps s’écouler depuis son retour, tout le monde ne faisait que le lui répéter, et lorsqu’il demanda un droit de visite à la Tour, personne ne le lui refusa.

Il était rare que Seamus pointe le bout de son nez dans d’autres planques que la sienne. Souvent, c’était pas peur de tomber par accident sur Dean, mais aussi parce qu’il ne se sentait pas toujours le bienvenue parmi les autres membres de l’ordre. Son départ et son retour avaient du mal à passer, et beaucoup jugeaient qu’il ferait mieux de repartir en France, loin d’eux. Un poil orgueilleux, l’irlandais refusait de les entendre, convaincu qu’il pourra tôt ou tard prouver, une nouvelle fois, sa valeur. Certes, il était parti, mais jamais il n’avait trahi les siens.

Lorsqu’il arriva à la Tour, son cœur battait la chamade. Jamais il n’avait été aussi stressé, et s’il n’avait pas déjà poussé la porte principale, il aurait sûrement pris ses jambes à son cou. Une fois à l’intérieur, un sorcier le dévisagea un instant, avant de lui indiquer un couloir. Visiblement, l’homme avait été prévenu de sa visite, et au bout du couloir, devait se trouver Dean Thomas. D’un pas, lent, très lent, il arpenta le couloir sombre, avant de se stopper net, lorsque la voix de l’anglais s’extirpa d’une salle. Cette voix, il n’aurait jamais pu l’oublier et maintenant qu’elle se trouvait si proche de lui, son estomac se noua.

A deux pas de lui se trouvait son meilleur ami, enfin celui qui l’avait été, visiblement en pleine conversation avec une femme. Doucement, il s’avança, s’assurant de rester caché derrière le cadre de la porte. D’après ce qu’il entendait, Dean papotait tranquillement avec Vanessa, une ancienne Poufsouffle, un peu plus vieille qu’eux. Au premier abord, le métisse ne semblait pas particulièrement malheureux, d’ailleurs, il ne manqua pas de rire face au récit de la brune. Un rire qui réchauffait un peu le cœur de seamus, et qui pourtant, lui donna envie de fuir. Qui était-il pour revenir de la sorte ? A quoi s’attendait-il ? C’était sa faute s’ils avaient été séparés, et il ne pouvait pas empêcher le brun de tourner la page.

Durant de longues minutes, Seamus resta immobile dans le couloir, perdu dans ses pensées. La seule chose qu’il avait envie de faire, c’était partir, prendre ses jambes à son cou. Seulement, alors qu’il ne prêtait plus aucune attention à la conversation qui se déroulait dans la salle voisine, il vit une silhouette bien trop familière en sortir. Dean se trouvait désormais juste devant lui, à quelques centimètres seulement. Paniqué, l’irlandais resta totalement pétrifié, la gorge sèche et les mains tremblantes. « Salut... » De toutes les phrases d'accroche qui pouvaient exister, il avait choisi celle-ci. Jusqu’au bout, il n’en manquait pas une. « On peut… discuter ? » Seamus était conscient d’avoir merdé, et il n’avait aucun droit sur son ami. Si Dean refusait de parler, alors ils n’y aura pas de conversation.

(@dean thomas)

Seamus&Dean

tears of beauty

mai 2007, la tour. Ces deniers jours ont été rudes et Dean est content de pouvoir un peu souffler. Ils ont multiplier les raids au cours des précédentes semaines, avec les conséquences de la malédiction lancée sur certains membres, les passes ayant légèrement ralentit, et le nombre grandissant de réfugiés dans le besoin. La Tour étant l'une des principales planques de réapprovisionnement de l'Ordre, notamment du à sa proximité avec le monde moldu, il a fallut s'organiser, Dean épaulant étroitement Vanessa et Alexis dans leur gestion des missions de réapprovisionnement. Du coup, ils ont travaillé sans relâche, non-stop, multipliant les aller retours avec les points stratégiques - aussi bien moldus que sorciers.

La dernière mission en date, la veille, devait être une simple mission de routine. Dean et Raheem devaient se rendre dans un apothicaire de la ville pour y voler une partie du stock livré le matin même. Malheureusement, leurs missions à répétition ont fini par alerter les autorités sorcières et ils se sont retrouvés nez-à-nez avec des agents du ministère. Heureusement pour eux, ils s'en sont tirés sans trop de dégâts mais l'Ordre a décidé de mettre un terme à leurs missions pour l'instant, le temps que ça se calme, histoire d'éviter qu'on puisse remonter jusqu'à leur planque.

Epuisés, les habitants de la Tour sont donc maintenant plus ou moins confinés dans leur planque, s'occupant comme ils le peuvent. Pour Dean, ça veut surtout dire trainer avec Vanessa et Raheem au dernier étage de la maison, comme aujourd'hui, par exemple. Dean a récupéré un télévision et un lecteur de DVDs il y a quelque temps et de temps en temps, les trois s'éclipsent dans sa chambre pour souffler et regarder les films qu'ils récupèrent lors de leurs missions.

Le film du jour est Green Street et si Dean et Vanessa semblent à fond dedans, Raheem, lui, jette des coups d'oeil à sa montre toutes les cinq minutes. Si Dean remarque que son ami semble distrait, il ne fait pas de commentaires, préférant se concentrer sur le film. Au bout d'une heure environ, cependant, Raheem se lève soudainement.

"Er... Faites pause, je reviens," il explique sans trop les regarder avant de rapidement s'éclipser hors de la pièce.

Dean le regarde sortir - en prenant soin de pauser le film - puis se tourne vers Vanessa, les sourcils froncés. "Qu'est ce qu'il lui prend ?" Vanessa hausse simplement ses épaules en réponse, toute aussi confuse que lui.

Ils attendent patiemment que Raheem reviennent mais le temps passe et il ne revient pas. Ils discutent du film, divergent sur d'autre sujet, et finissent par émettre des suppositions quant à l'origine de ce qui tracasse leur ami. Vanessa fait notamment plusieurs suppositions, plus ridicules les unes que les autres, et Dean rit, se sentant plus léger à cet instant qu'il ne l'a été au cours du dernier mois.

Au bout d'un moment finalement, Dean se lève et s'étire. "Je vais voir ce qu'il fait quand même. On sait jamais." Il se dirige vers la porte, l'ouvre, mais se stop net quand il se retrouve nez à nez avec... "Seamus ?"

Dean a beau avoir imaginé à de nombreuses reprises de possibles retrouvailles avec son meilleur ami au cours des années, ça ne l'a en rien préparé à la réalité. Sa première réaction est de se dire que ce n'est pas vrai, que ça ne peut pas être lui. Seamus est parti. Il vit en France maintenant. Personne ne revient après avoir quitté l'Ordre. C'est le principe. Quand on fuit, on fuit. C'est bien ce qui a toujours brisé le coeur de gens comme lui ou Alexis qui ont vu leurs proches les abandonner. La personne en face de lui ne peut donc pas être Seamus. Et pourtant...

"Salut... On peut... discuter ?"

Dean est sans voix, incapable de répondre, et son immobilité doit avertir Vanessa puisqu'elle se lève à son tour et le rejoint sur le pas de la porte. Dean sent sa présence plus qu'il ne la voit puisque ses yeux sont rivés sur Seamus, regarder ailleurs lui étant impossible. Quelques secondes s'écoulent puis Vanessa serre discrètement le poignée de Dean, comme pour le rassurer, avant de s'excuser. "Je vais aller voir Raheem," elle dit, plus à Dean qu'à Seamus, et s'éclipse à son tour, empruntant les escaliers vers les étages inférieurs de la Tour.

Le départ de Vanessa ramène Dean sur Terre, puisqu'il secoue légèrement la tête et essaye de se concentrer, sa gorge soudainement sèche, un milliard d'émotions s'entrechoquant à l'intérieur de sa tête. "Qu'est ce que tu fais ici ?" il demande un peu bêtement au lieu de répondre à la question de Seamus.

tears of beauty (mai 2007)

( en musique )

La surprise de son ami était visible sur son visage. Dean semblait perdu, comme s’il venait de voir un fantôme. Quelque part, c’était un peu ce que l’irlandais était devenu aux yeux de beaucoup. Un fantôme du passé, qui vivait désormais dans l’ombre à attendre le bon moment pour ressurgir. Son retour dans la vie du métisse était un peu violent, même s’il avait pris des mois à le faire. Conscient de faire une entrée fracassante, de déstabiliser l’ancien gryffondor, il recula d’un pas, comme pour lui laisser un peu d’espace, comme pour lui faire comprendre qu’il n’était pas là pour le brusquer. Le temps de latence était tel que Vanessa en profita pour s'éclipser et les laisser seuls, en tête à tête. Seamus savait que pas mal de personnes étaient au courant de son retour, mais il ne savait pas exactement qui, et surtout, il n’avait pas la moindre idée de si certains en avaient touché quelques mots au principal intéressé. Face au visage choqué du brun, il supposa que non, mais là encore, ce n’était qu’une supposition.

En guise de réponse à sa question, son meilleur ami, ou plutôt ce qui en restait, posa à son tour une question. Cette dernière destabilisa un peu l’irlandais, pour qui la réponse semblait évidente. « Pour te voir ? » Certes, il avait pris beaucoup de temps pour faire ce premier pas, mais il était assez clair qu’il venait pour l’anglais, et pour essayer de renouer contact. « Je… Je voulais m’excuser... » La peine sur son visage se lisait, autant que la panique dans son regard. Il avait répété au moins mille fois cette scène, et malgré tout, les mots sortaient dans n’importe quel sens. Il se sentait mal, profondément mal à cet instant précis, et pourtant il savait qu’il n’avait pas le droit d’être malheureux, parce que la victime dans cette histoire, ce n’était pas lui. Par respect pour son ami, il devait se ressaisir, être capable de parler calmement. « On pourrait peut-être aller dans un endroit plus… calme ? » La conversation dont-ils avaient besoin, ils ne pouvaient pas l’avoir au beau milieu d’un couloir.

Mécaniquement, Seamus avança vers la salle devant laquelle ils se trouvaient. A l’intérieur de cette dernière, se trouvait un téléviseur sur lequel un film était en pause. Visiblement, il était arrivé au beau milieu d’une séance cinéma entre amis. « Je veux pas t’obliger à quoi que ce soit… Je voulais juste te dire que je suis revenu dans l’ordre, et que je suis désolée de ne pas être resté avec toi, c’était idiot de ma part. » Ces excuses, Dean les avait largement mérité, plus que n’importe qui. Des deux, il avait toujours été le plus réfléchi, le plus sage et le plus intelligent. Pour être honnête, sans l’anglais dans sa vie, Seamus se sentait perdu. Un sentiment étrange et fort, qui l’avait finalement poussé à rentrer à la maison. Bien sûr, il s’était senti coupable de quitter l’ordre, mais pas autant que son ami. La raison de son retour se trouvait juste devant ses yeux, à quelques pas seulement. Il aurait aimé le serrer dans ses bras, lui dire à quel point il tenait à lui, mais il se l’interdisait, jugeant qu’il n’avait pas le droit d’agir de la sorte. Seul Dean avait le droit de choisir ce qu’il voulait encore de lui.

(@dean thomas)

Seamus&Dean

tears of beauty

mai 2007, la tour. Dean a l'impression d'être hors du temps, de regarder la scène vu du dessus. C'est une expérience irréelle et il ne sait ni quoi faire ni quoi dire. Qu'est ce qu'on est censé faire quand le rêve qu'on a eu inlassablement pendant des mois se réalise enfin, au moment où on s'y attend le moins ? Parce que peu importe à quel point Dean a souffert de l'absence de Seamus, peu importe à quel point il en a voulu à son meilleur ami de les avoir abandonné, lui et l'Ordre, une partie de lui attendait toujours son retour, espérant le voir un jour débarqué comme une fleur à la Tour, exactement comme à l'instant. Le problème, c'est que les rêves qui se réalisent, c'est souvent décevant et le bonheur d'être à nouveau en face de Seamus n'est que minime comparé à la stupeur et l'amertume de Dean.

"Pour te voir ?" Seamus répond et son accent, sa voix, pourraient presque donner à Dean des frissons. Il ferme brièvement les yeux histoire de canaliser ses émotions, mais ne dit rien, acquiesce juste, attendant la suite. "Je… Je voulais m’excuser..." Seamus ajoute et Dean ne dit toujours rien, garde simplement les yeux rivés sur lui, comme pour le laisser se débattre dans le bordel qu'il a lui même créé. "On pourrait peut-être aller dans un endroit plus… calme ?" Seamus suggère alors et Dean réagit enfin. Il jette un coup d'oeil derrière lui, à sa chambre, puis regarde Seamus et fait oui de la tête. "Okay."

Dean s'écarte, laisse passer Seamus devant, le laisse entrer dans sa chambre en premier et, encore une fois, il est frappé par l'étrangeté de la situation. Il a espéré mais au fond de lui, jamais il n'aurais pensé voir son meilleur ami ici, dans son chez lui depuis maintenant trois ans, son environnement, l'endroit où il se sent le mieux, le plus en sécurité. Et c'est juste... bizarre. Mais pas désagréable.

"Je veux pas t’obliger à quoi que ce soit… Je voulais juste te dire que je suis revenu dans l’ordre, et que je suis désolée de ne pas être resté avec toi, c’était idiot de ma part." Quand il dit ça, les yeux de Seamus se balade dans la pièce et Dean se sent soudain un peu mal à l'aise, comme mis à nu, sans trop savoir pourquoi. Il y a toute sa vie ici; la collections de DVDs ramenés de missions, sa guitare, une radio, des CDs, une malle de trucs récupérés en vrac - un chaudron, des livres, des ingrédients, des fioles, un balais - et surtout des croquis, des carnets, des fournitures, des pinceaux, partout.

Dean attrape la télécommande et éteint la télé parce que de toute façon il sait qu'ils ne le finiront pas aujourd'hui. "Non, non, je..." il commence, essaye de dire, sans trop regarder Seamus et il se déteste presque d'être aussi mal à l'aise avec la seule personne avec qui il ne l'a jamais été auparavant. "Je suis content de te voir," il dit enfin, sa voix se cassant légèrement sur le dernier mot. "C'est juste..." il cherche ses mots avant de se contenter d'un, "Inattendu." Il déglutit puis ajoute, posant enfin ses yeux à nouveau sur Seamus. "Tu n'as pas... Tu n'as pas a t'excuser. Personne ne pouvait t'obliger de rester, tu... T'avais le droit de partir. Je... J'ai pas a t'en vouloir." Il essaye de lui sourire mais il sait que cette phrase tente plus de le convaincre lui-même que Seamus.

tears of beauty (mai 2007)

( en musique )

Je suis content de te voir. De toutes les réactions, Seamus ne s’était jamais attendu à cette dernière. A la place de son ami, il aurait été en colère, blessé et trop orgueilleux pour accepter la nouvelle aussi simplement. Légèrement déstabilisé par la sagesse et le calme du brun, l’irlandais resta un instant silencieux, avant de finalement comprendre ce qui se passait. Dean ignorait depuis quand il était rentré, sans quoi il serait forcément en colère. Personne ne lui en avait parlé, sûrement convaincus que ce n’était pas à eux de lui annoncer la nouvelle. Depuis des mois, ils vivaient à quelques kilomètres l’un de l’autre, sans qu’il le sache. A cet instant précis, Seamus s’en voulait plus que jamais, parce que face à la réaction du brun, il ne pouvait que constater qu’il aurait mieux fait de l’approcher dès son retour. Malheureusement pour lui, c’était trop tard pour changer les choses, et il ne pouvait que lui dire la vérité. De toute manière, l’anglais finira bien par apprendre, d’une manière ou d’une autre cette information, alors autant que cela soit de sa propre bouche. « Si, tu peux m’en vouloir. » Mécaniquement, il s’adossa au fauteuil qui se trouvait au centre de la pièce, tout en maintenant le regard en direction de son ancien acolyte. « Ca fait un moment que je suis rentrée, en août dernier… J’ai passé quatre mois à airlock, puis depuis je vis à Little Italy. Je voulais venir te voir, mais j’avais aucune idée de comment m’y prendre... » La honte était trop forte, il voulait baisser les yeux et se cacher à tout jamais, mais là encore, il refusa de le faire.

« Je sais, je suis un lâche et je l’ai toujours été. » Il devança le brun sur ces propos. Dean ne pouvait penser autrement à cet instant précis. Et même si ça l’effrayait, Seamus était prêt à accepter la colère de ce dernier. Il espérait qu’une fois la tempête passée, ils redeviendraient les amis d’autrefois. Dean lui manquait profondément, plus que personne ne lui avait jamais manqué. Sa vie semblait bien vide depuis que ce dernier ne s’y trouvait plus. S’il pouvait revenir dans le passé, il annulerait sûrement son départ pour la France, et il serait resté aux côtés de son ami.

(@dean thomas)

Seamus&Dean

tears of beauty

mai 2007, la tour. "Si, tu peux m’en vouloir." Dean fronce les sourcils. Il est content que Seamus comprenne que c'était pas non plus hyper cool comme décision mais il n'a pas vraiment besoin qu'il s'auto-flagèle comme ça. Ce genre de choses, c'était la spécialité de Harry, avant, et il pensait qu'ils étaient tous au dessus de ça maintenant. Seamus a déjà fait des erreurs avant et en fera sûrement d'autre. Tout comme Dean et tout les autres. Pas besoin de s'éterniser quinze ans dessus, surtout qu'ils avaient déjà beaucoup perdu de temps avec on escapade en France. Dean avait un milliard de chose à lui raconter, à commencer par cette chose énorme qu'il avait compris sur lui, cette révélation qui l'avait quelle part libéré, et permis d'être vraiment lui même. Il n'avait pas vraiment envie de rester bloquer dans une énième rancune. Il en a déjà assez comme ça. Du moins, c'est ce qu'il pense, avant que Seamus ne clarifie ce qu'il veut dire, et que le monde de Dean sombre une nouvelle fois dans la peine et la rancoeur.

"Ca fait un moment que je suis rentrée, en août dernier… J’ai passé quatre mois à airlock, puis depuis je vis à Little Italy. Je voulais venir te voir, mais j’avais aucune idée de comment m’y prendre... Je sais, je suis un lâche et je l’ai toujours été." Dean entend parfaitement ce que Seamus lui dit mais, quelque part, c'est comme s'il ne comprenait pas les mots, comme si Seamus parlait une autre langue. Il l'entend mais ne l'écoute pas, ne le comprend pas. Ses yeux fixent Seamus et son coeur se met à battre de façon irrégulière, un sentiment de froid parcourant son corps. Il regarde Seamus mais ne le reconnait, l'idée que Seamus, son Seamus, son meilleur ami, ait pu lui faire une chose pareil... Dean ne comprend pas. "Tu... Dix mois ? Ça fait... ça fait dix mois que tu es revenu ?" Comme bousculé par la puissance de cet affirmation prononcée à voix haute, Dean fait un pas en arrière, comme pour accuser le coup, ses yeux parcourant sa chambre. Il cherche quelque chose mais ne sait pas quoi, peutê tre un signe que c'est une blague ou un rêve, quelque chose d'irrèel parce que ça ne peut tout simplement pas être vrai. C'est impossible. "Comment... Comment t'as pu... Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Tu savais ? Tu te doutais que j'étais toujours là ? Si t'es ici aujourd'hui, c'est que tu savais où me trouver ? Pourquoi... Pourquoi tu ne l'as pas fait ?" Dans ses moments les plus sombres, quand Dean ne pouvait plus voir ni Ginny, ni Neville, ni Ron ou Hermione, il ne faisait qu'empirer son mal en se disant que si Seamus était là, à ses côtés, les choses iraient mieux, que lui au moins, il serait toujours là pour lui. Visiblement, il se trompait sur toute la ligne.

tears of beauty (mai 2007)

( en musique )

touché coulé. Dean ne savait effectivement pas pour le retour de son ami, tout comme il ignorait sûrement que que les autres aussi été au courant. Cela devait être horrible de se sentir lésé par l’ensemble de ses proches, ceux qui représentaient les piliers de sa vie. L’irlandais ne pouvait qu’observer la déception et la désillusion dans le regard du brun, alors qu’il formulait, non sans difficulté, des questions auxquelles il devinait sûrement les réponses. « Oui, je le savais. » Bien sûr qu’il savait que l’anglais se trouvait ici, sans quoi il ne serait jamais rentré. Dès le premier jour, au moment où Lee l’a retrouvé, il connaissait l’emplacement de la planque de son acolyte de toujours. Jordan avait sûrement voulu bien faire, en indiquant cette information à son ancien camarade de gryffondor. Comme tout le monde, il avait pensé que Seamus, après sa quarantaine, s’empresserait de rejoindre son ami et reprendre leur amitié là où ils l’avaient laissé. Malheureusement, les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi, et aujourd’hui, plus que jamais, leur amitié si forte semblait en péril.

« J’avais peur que tu me détestes, que ça ne soit plus comme avant. » L’excuse était maigre, et Dean ne se contenterait pas de si peu. A quel moment avait-il pu penser que laisser le temps s’écouler pouvait aider les choses ? Une idiotie sans pareil, sa plus grande erreur. Il était temps, pour Seamus, d’assumer ses actes, et d’enfin avouer qu’il n’était qu’un lâche. Un défaut qui le blessait tant à Poudlard, et qui pourtant, aujourd’hui prenait tout son sens. Bien moins valeureux et courageux que ses amis, il avait faibli envers et contre tous. « C’était lâche de ma part. » Dean le connaissait suffisament pour savoir que ces mots n’étaient pas hasardeux et qu’ils représentaient beaucoup pour l’irlandais. Avouer une telle faiblesse lui faisait ravaler sa fierté, et plus que jamais, il avait envie de se terrer six pieds sous terre. Seulement, se cacher, il l’avait assez fait et on ne pouvait pas dire que cela avait joué en sa faveur.

Seamus était sincèrement désolé, il ne savait même pas quels mots choisir pour justifier son comportement. Rien n’effacera ses actes, et si leur amitié venait à survivre, ça sera uniquement grâce à la maturité de son ami. La seule chose qu’il pouvait pas faire, c’était de présenter ses plus sincères excuses et espérer que leur lien soit assez solide pour supporter le poids de cette affaire. « Je sais, c’est idiot et je n’ai pas d’excuse. Juste, je veux que tu saches que tu es la personne qui compte le plus pour moi, et que… je suis ici pour toi. » Loin d’être un grand orateur, l’irlandais laissait parler son cœur, qui plus que jamais, ressentait le manque de son ami.

(@dean thomas)

Seamus&Dean

tears of beauty

mai 2007, la tour. Dean a les oreilles qui sifflent, les sons lui parviennent étouffés. Il y a à peine quelques minutes, tout allait relativement bien dans sa vie. Il était de repos, profitait du calme pour passer du temps avec ses amis, se détendait avant la prochaine vague de missions. Mais maintenant, rien n'a plus de sens. Il essaye de faire sens de ce qu'il vient d'apprendre mais n'y parvient pas. Il a l'impression d'être face à un puzzle composé de pièces qui ne s'emboitent pas.

"Oui, je le savais," lui dit Seamus et c'est un nouveau coup de couteau. Pendant tout ce temps, il se languissait, se demandait ce que Seamus pouvait bien faire là bas, en France, se disait qu'au moins il était en sécurité. Parfois, même, brièvement, seul dans son coin, il contemplait la possibilité de l'y rejoindre. Ce n'était qu'une pensée parmi tant d'autre, un fantasme plus qu'un réel souhait, mais il y pensait. Et en fait, Seamus était juste là, sous ses yeux, et savait très bien où Dean était, lui, et ce qu'il faisait. Mais il était resté en retrait parce que... parce que... "J’avais peur que tu me détestes, que ça ne soit plus comme avant. C’était lâche de ma part."

Dean laisse s'échapper un rire court mais il est sans joie, froid, acide. Ses yeux noir sont rivés sur Seamus mais il n'y a plus de lumière au fond d'eux. "Et maintenant quoi ? Tu t'es dis: 'oh après dix mois ça devrait le faire, j'ai qu'à me pointer et tout ira bien ?' Est ce que tu as seulement une idée de ce qu'a été ma vie ici depuis que t'es parti ?" Il souffle et regarde ailleurs, sentant sa colère monté et ne voulant pas - encore - l'expulser. La Tour n'a pas besoin d'entendre ça. "Et puis qu'est ce que ça veut dire 'comme avant' ? Je sais pas si t'as remarqué mais rien n'est comme avant ! Plus rien ne sera jamais comme avant ! Enfin merde quoi ! Je croyais que ça faisait un an que t'étais revenu ! T'as vu l'état du pays ? de l'Ordre ? Harry, putain ! Harry a rejoint l'autre camp ! Comment veux tu que quoi que ce soit soit comme avant ?"

Dean commence à faire les cent pas mais sa chambre est petite et avec Seamus en plus dedans - que Dean ne veut pas approcher parce qu'il n'a aucune idée de ce qu'il se passerait s'il venait à le toucher - il n'y a quasiment pas de place. Du coup, il se tourne vers son lit et se laisse tomber dessus, les coudes sur les genoux, la tête entre les mains. Il est à fleur de peau, la moindre chose pouvant d'échancrer un cataclysme, et il tremble, dévasté. "Je sais, c’est idiot et je n’ai pas d’excuse. Juste, je veux que tu saches que tu es la personne qui compte le plus pour moi, et que… je suis ici pour toi." Ces mots percent un nouveau trou dans le coeur de Dean mais c'est un trou différent, qui le ramène à d'autres pensées auxquelles il ne veut vraiment pas penser. Pas maintenant, ni plus tard. Peut être plus jamais. La tête toujours penchée vers le bas, entre ses mains, Dean lui répond, la voix triste et faible, lente. "Tu n'as aucune idée," il répète plusieurs fois, plus pour lui-même que pour Seamus. "Tu n'as aucune idée à quel point j'ai espéré que tu reviennes..."

tears of beauty (mai 2007)

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Cette réaction, Seamus s’y était préparé, et malgré tout, il ne pouvait que ressentir de la tristesse en voyant son ami aussi blessé et perdu. De toute évidence, il avait merdé. Partir, puis attendre autant de temps avant de revenir, une idée vraiment stupide, qui encore une fois attestait de son manque de courage. A défaut de savoir quoi répondre pour apaiser le cœur de Dean, l’irlandais resta immobile et silencieux, au centre de la pièce, persuadé que l’autre avait besoin de vider son sac avant que la conversation puisse réellement reprendre. De toute manière, il n’avait aucunement le droit de couper son ami dans sa colère, il était fautif et il fallait assumer. Néanmoins, Seamus ne pouvait cacher que tout ça lui trouait le cœur et s’il ne prenait pas sur lui, cela ferait bien longtemps que ses yeux humides auraient fini par céder. Les mots de Dean étaient lourds et exprimaient sans difficulté la frustration et l’épuisement qui l’habitait à cet instant précis.

Accablé par les événements, l’anglais tournait en rond dans la pièce, comme pour chercher du sens à tout ça entre les lattes du plancher. Irrité, il blâma la stupidité de Seamus à espérer un possible retour en arrière, comme si de rien n’était. Et lorsque le nom d’Harry fut mentionné, il comprit que la douleur était bien plus profonde. Certes, Seamus n’avait jamais été le meilleur ami du garçon qui a survécu, mais comme tout le monde, il avait été affecté en apprenant qu’il avait plié sous la force du Lord. Une nouvelle qui rongeait l’espoir qui faisait vivre l’ordre, et qui demandait à chacun de trouver des forces au plus profond de lui, pour poursuivre le combat. Bien sûr qu’un retour en arrière n’était pas possible, du moins pas complètement, mais ce n’était pas vraiment à ce genre de chose que faisait allusion l’irlandais lorsqu’il expliquait vouloir retrouver ce qu’ils avaient avant. « Je parlais de nous... » Là encore, c’était peut-être un espoir enfantin ou un refus d’avancer, mais une chose était sûre, une vie sans Dean ne valait pas la peine d’être vécue.

Sous la pression, Creed se laissa tomber sur le lit, la tête entre les mains. L’optimiste qu’il était semblait bien lointain à l’instant, et Seamus était terriblement dévasté à l’idée d’avoir pu causer ce changement de comportement chez lui. « Tu n’es pas obligé de me croire sur parole, mais j’ai pensé à toi, chaque jour depuis mon départ. » Pas un jour n’était passé sans qu’il ne pense au brun, pas une semaine sans qui il ne regarde leurs photos et pas un mois, sans qu’il ne pense à donner des nouvelles. Et pourtant, rien. Silence radio pendant tout ce temps. A la place de Dean, il se détesterait. Un constat évident qui lui fit réaliser qu'il s’imposait peut-être un peu trop désormais. « Si tu veux… Je peux te laisser, je peux comprendre si tu as besoin… d’air. » Seamus voulait être le plus conciliant possible avec son ami, lui montrer qu’il était prêt à donner tout son possible.

(@dean thomas)

Seamus&Dean

tears of beauty

mai 2007, la tour. Le sol se dérobe sous les pieds de Dean ou en tout cas, c'est tout comme. Il a du mal à réfléchir, son cerveau étant en boucle sur une seule chose. Seamus.

Ses yeux se promènent pour se poser sur sa télé et il aimerait pouvoir faire pause sur la situation comme il a pu le faire sur le film il y a quelques minutes. Il aurait aimé avoir plus de temps, se préparer, plutôt que de vomir tout ce qu'il a sur le coeur en moins de cinq minutes.

"Tu n’es pas obligé de me croire sur parole, mais j’ai pensé à toi, chaque jour depuis mon départ." Honnêtement, Dean n'en a pas envie. Ce n'est un secret pour personne, en tout cas pas pour ceux qui l'ont côtoyé ces derniers temps, Dean n'est plus le monstre d'optimisme qu'il a été pour la plus grande majorité de sa vie. Aujourd'hui, la rancune est un ami qu'il connait bien et une part de lui - la partie blessée, vexée par ce qu'il pense être une série de trahison venant de ses amis les plus proches - n'a pas envie de pardonner Seamus aussi vite. Si Dean doit se sentir au trente-sixième dessous, alors Seamus aussi. Ce n'est que justice.

Seulement, malgré toute la volonté qu'il puisse y mettre, il est difficile pour Dean de complètement renier la personne qu'il est. Surtout en présence de Seamus. Surtout quand il prononce ces mots. Même si ça fait mal.

"Si tu veux… Je peux te laisser, je peux comprendre si tu as besoin… d’air."

Dean réagit aussitôt, sans même s'en rendre compte. "Non," il dit presque trop fermement, comme un cri du coeur, tendant le bras vers Seamus avant de se reprendre au dernier moment, n'étant pas encore prêt pour un réel contact. Il passe une main sur son visage l'air fatigué. "Enfin si, bien sûr que j'ai besoin d'air," il dit en rigolant amèrement, plus pour lui que pour Seamus. "Et de temps, surtout, pour digérer, mais..." Il hésite, ayant peur d'avouer à voix haute le manque qu'il ressent depuis des années. "Reste. S'il te plait," il ajoute, pensant encore Seamus capable de partir pour disparaître pendant des mois et des mois. Il est clair que Dean a des soucis psychologiques, un traumatisme de la guerre aggravé par tous les secrets et les messes basses, mais il reste persuadé que sa guérison passe par son amitié avec Seamus. "Je crois... Je crois qu'on a pas mal de chose à rattraper, non ?" Et comme un signe de paix, de cesser le feu, Dean s'assoit sur son lit, laissant largement la place à Seamus de faire se même sans qu'ils soient trop proches l'un de l'autre.

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