BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 (JONISSA) Une coloc' d'enfer

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MessageSujet: (JONISSA) Une coloc' d'enfer   (JONISSA) Une coloc' d'enfer EmptyMar 1 Déc - 16:13


au moldu – février 1977
It's like you're always stuck in second gear. When it hasn't been your day, your week, your month Or even your year I'll be there for you
Narcissa a écouté pendant trois heures d’affilée le dernier album des Fleetwood Mac avant d’arriver à sa décision. Il a fallu retourner de nombreuses fois la cassette de Rumours et même mettre en boucle Go Your Own Way pendant bien trente minutes avant que la voix de Lindsey ne finisse par devenir la sienne. Go your own way, Cissy, go your own way…
Et bien oui, oui, elle va aller de son chemin, contre l’avis de sa famille, de son mari, de ses amis…
C’est décidé, elle l’a décidé avec des larmes plein les yeux, deux heures avant que Lucius ne revienne du travail, parce qu’elle en a marre de l’entendre vanter les mérites de Thatcher, que pour une femme elle est diablement intelligente et qu’elle a de grandes chances de devenir Première Ministre aux prochaines élections. Mais qu’est-ce qu’on s’en fiche de la politique. Et de lui. Et de tout. Narcissa a vingt-deux ans et elle a l’impression que sa vie s’est déjà arrêtée.
Son père est dans les voitures, le père de Lucius est dans le textile, ils vont ensemble au golf et Narcissa n’avait pas vraiment prévu d’aller à l’université alors on lui a fait comprendre qu’elle ferait beaucoup, beaucoup plaisir à son papa si elle voulait bien épouser Lucius. Sa mère l’a poussée. Ses sœurs l’ont poussée. Et elle n’avait rien à faire, rien du tout, de toute sa vie, alors elle a dit oui, que pouvait-elle faire d’autre ?
Quelle idiote elle a pu être.
Elle aurait mieux fallu attendre d’être présentée au Prince Charles pour devenir la future reine d’Angleterre au lieu de se retrouver enfermée dans une maison vide et froide, avec un mari toujours absent, des tâches domestiques dont elle se fiche et une vacuité de vie dont elle n’aurait jamais pu se douter avant de quitter la maison de ses parents. Même les disputes avec sa mère lui manque. Même la sévérité de l’école privée où elle a passé son adolescence lui manque, lui manque tellement…
Quelqu’un en particulier lui manque, de cette école.
Antonin, de son prénom, à qui elle écrit encore parfois sur une feuille comme si elle avait de nouveau quinze ans et qu’elle rêvait de fuir en Amérique avec lui pour qu'ils fassent fortune à Hollywood. Antonin à qui elle envoie des lettres, beaucoup de lettres, parce que Lucius vérifie avec jalousie le bilan de ses appels téléphoniques juste pour pouvoir faire le bilan à la fin du mois de toutes les heures qu’elle a passé au téléphone avec Myrthild et donc de tout l’argent que ça a pu lui coûter. Les mauvais mois il lui fait un comparatif avec le reste du budget de la maison, et prend en compte les robes et les bijoux qu’il lui paye « pour lui faire plaisir » comme si elle l’avait suppliée !
Antonin qui lui a dit nombreuses fois que si les choses allaient trop mal, elle n’a qu’à venir chez lui. Qu’il l’aiderait, qu’il l’aiderait quoi qu’il arrive, et elle se dit parfois qu’il doit savoir, comprendre, se douter de pourquoi elle lui envoie des lettres à lui et que peut-être, peut-être que lui non plus... n'a pas oublié ce qu'ils avaient pu connaître pendant quelques mois bien futiles au lycée.
Même si elle le voit souvent à la une des tabloids que Lucius critique à tout bout de champ et qu’il est toujours avec une nouvelle fille. Narcissa ne peut pas s’empêcher de se dire que c’est qu’elles sont pas si importantes que ça.
Alors qu’à elle, il lui envoie toujours des lettres.
Après tout, c’est elle qui lui a dit qu’elle ne pouvait rien faire avant le mariage, à l’époque.
Quelle idiote, quelle idiote encore !

Enfin, c’est décidé, merci les Fleetwood Mac et leur nouvel album : elle s’en va.
Elle a senti le parfum sur la veste de Lucius, elle a remarqué son changement d’humeur, elle a bien compris qu’il la trompait. Et elle ne peut, elle ne peut vraiment pas rester avec un mari qui ne fait pas l’effort de la comprendre, de l’apprécier, de lui être fidèle…
Les valises sont remplies de vêtements et de bijoux en un temps incroyable court. Elle se sent plus rapide et plus légère de se savoir résolue. Sans compte en banque, pour l’argent, bien sûr, elle se retrouve à faire les fonds de tiroirs et à fouiner le bureau de Lucius à la recherche de monnaie qu’il aurait laissé trainer. Elle sort ses économies de sous l’évier et ce n’est pas grand-chose mais elle se dit qu’elle a des amis, et que ses parents, ses parents pourraient l’aider… Mais pour cela il lui faut des preuves, des preuves de l’adultère de Lucius. Et donc avant cela il lui faut quelque part où se cacher.
Heureusement pour elle, son père lui a fait passer le permis avant qu’elle se marie, et lui a offert une voiture avant de la laisser avec l’autre imbécile.
Il lui reste au moins cela.
Elle charge le coffre sous le regard suspicieux de la voisine qui ne manquera pas d’aller tout répéter à Lucius dès qu’il rentrera.
Elle a mis une heure.
Elle n’appelle pas chez Antonin, elle a peur que Lucius utilise ses sources au gouvernement et la piste jusqu’à chez lui.
Pas un regard en arrière quand elle fait finalement démarrer la voiture devant sa petite maison coquette de la banlieue londonienne. Elle n’y reviendra jamais. Jamais. Et c’est résolue et déterminée, apprêtée et presque guerrière qu’elle fonce à toute allure vers la capitale pour rejoindre l’appartement branché de son vieil ami d’école.

Bien sûr, avec l’heure de pointe, elle met plus de deux heures à se frayer un chemin jusque là et sa grande course est vite freinée dans son héroïsme par des coups de klaxons énervés à un carrefour particulièrement mal foutu.
Quand elle arrive en bas de l’immeuble, il lui faut encore dix minutes pour se garer et dans ce temps-là, Lucius a eu le temps de remarquer son absence. D’appeler toutes ses amies (qui ne savent rien), puis ses sœurs (il va se faire recevoir par Andromeda) et enfin ses parents (qui risquent d’exploser). Elle s’imagine tout cela en sortant ses deux valises du coffre et en les tirant le long de la rue pour retrouver le grand et bel immeuble où habite Antonin. C’est qu’il est encore plus riche qu’avant, lui, et qu’il a un argent qui lui appartient, qu’il gagne tout seul, lui. Alors que Narcissa, Narcisa elle…
Elle chasse ces pensées en refermant l’ascenseur derrière elle, le nez rivé sur les indications que lui a envoyé un jour le présentateur de talk-show pour aller chez lui « sans se faire emmerder ». Elle ne respire plus qu’à peine. L’excitation côtoie l’angoisse. Elle sourit et tremble à la fois. Son doigt à la manucure bleue vient appuyer sur la sonnette.
Que va-t-elle dire ?
Comment lui expliquer ?
Va-t-il comprendre ?
L’embrasser ?
Ou est-ce que sa copine va ouvrir et lui dire de dégager ?
C’est bien pire qui se profile sous les yeux ébahis de la pauvre Narcissa quand la porte finalement sur une personne qui n’est ni Antonin, ni sa petite amie.
JIM ?! s’écrie-t-elle trop fort, sans pouvoir se retenir.
Jim. Jim Haggen. Le solaire et charmant et athlétique Jim Haggen. Si Narcissa a vite réussi à devenir amie avec Antonin à l’école grâce à leurs contacts familiaux, Jim lui a toujours semblé inaccessible. De ces garçons qu'il ne fallait pas approcher, dont ses parents parlaient comme de "ratés qui ne réussiraient à rien sans leur bourse sportive". Alors quand il est devenu joueur professionnel de rugby ? À part pouvoir dire « je le connais ! » et rêver d’un monde où elle aurait osé lui parler à l’école, elle n’a pas su quoi faire.
Sauf que voilà, Jim est là, Jim Haggen est là, encore plus beau, encore plus homme qu’avant, chez Antonin et- et- et Narcissa perd clairement la capacité de réfléchir à l’idée de le croiser plusieurs fois si elle en vient vraiment à être hébergée par Antonin.
Tu-Tu- Qu’est-ce que tu fais ici ? Enfin heu, ça fait plaisir de te voir, ça fait longtemps, je sais pas si tu te souviens de… moi… Enfin je, je viens voir Antonin ?
Et tout en essayant de recoiffer une chevelure déjà parfaite, elle se sent rougir jusqu’aux oreilles.


Dernière édition par Narcissa Black le Dim 11 Avr - 14:19, édité 4 fois
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Jim Haggen
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Jim Haggen
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Allégeance : Neutralité de circonstances pour mieux cacher le dégoût du gouvernement et une colère croissante.
Particularité : Un bras droit prothétique que vous ne verrez pas.
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La saison régulière de rugby commence tout juste et la vie de Jim s’articule entre deux pôles : les entraînements et les matchs, les matchs et les entraînements. Et certes, peut-être aussi les soirées où joueurs amis et rivaux se mêlent, fêtent et parfois se battent, selon les humeurs et les victoires du jour. Le coach désapprouve fortement les excès, ils ont besoin d’être au top de leur forme, mais tout le monde s’en fout.

Étendu à moitié vêtu sur le canapé, suite à une seconde douche post-entraînement (celle au stade d'abord, celle-ci ensuite) et un sandwich englouti en trois bouchées, Jim a l’oreille vissée au téléphone, dont il a tiré l’appareil entier jusque sur la table du salon. Morgan au bout du fil - rivaux au rugby, pas moins amis, surtout lorsqu’il s’agit de planifier de sortir. Il lui a promis de leur arranger le coup avec un de ses soeurs, en plus, alors ça demande un peu de pl… La sonnette résonne dans un grincement désagréable dans l’appartement, interrompant ladite planification minutieuse de la soirée. Ses yeux pers sont fixés sur la porte fermée, qu’il aperçoit depuis le canapé, et qui ne lui révèle absolument pas qui peut bien se trouver derrière. Lui n’attend personne, il en est certain. « T’attends quelqu’un ? » L’écho lui répond négativement et tire un soupir chez le rugbyman, dont les hypothèses prennent le chemin des possibles, une fois le combiné raccroché et un t-shirt passé à la va-vite.

Il est déjà prêt à déclarer à un journaliste que non, il n’accepte pas d’entrevue comme ça à domicile ; à une groupie que non, Antonin n’habite pas ici, l’adresse révélée était un canular ; à un recruteur que non, il n’est pas intéressé à changer d’équipe pour l’instant ; à Pavel Dolohov que non, Antonin n’habite pas ici, l’adresse révélée était un canular. Un ensemble de réponses prédéterminées, calibrées au tressaillement des lèvres près, qui s’évapore lorsqu’il ouvre la porte non pas sur un ensemble de tous les détestables personnages précédemment cités, mais sur un visage bien plus doux.

« JIM ?! Narcissa ?! » La surprise est totale et la réaction de Jim, équivalente à celle de sa vis-à-vis - quelque chose comme une rougeur qui commence à ses joues et s’étire jusqu’à ses oreilles, un coup de chaleur soudain. Narcissa était une jolie fille lorsqu’ils étaient à l’école privée et qu’elle était absolument hors de sa ligue, et maintenant qu’elle est à sa porte, rougissante, il a l’impression d’avoir oublié comment respirer pendant quelques secondes. Parce que de jolie fille, elle est devenue une belle femme. Toujours absolument hors de sa ligue. « Tu-Tu- Qu’est-ce que tu fais ici ? Enfin heu, ça fait plaisir de te voir, ça fait longtemps, je sais pas si tu te souviens de… moi… Enfin je, je viens voir Antonin ? B-b-bien sûr que je me souviens de toi », qu’il bredouille d’abord, pris au dépourvu. On le serait à moins. Ce n’est pas tous les jours qu’on ouvre la porte de chez soi sur Narcissa Black. « J’habite ici, et il croit bon de préciser, avec Antonin. »
Oui bon ça, elle l’a sans doute compris, c’était implicite dans le j’habite ici.

Le sportif passe sa main dans ses boucles brunes et humides, comme pour tenter de récupérer les quelques points de QI perdus dans la contemplation des yeux bleus de la Black. Dire qu’elle a épousé ce crétin gominé de Lucius… quel gâchis. Ça lui a fait regretter de ne jamais lui avoir vraiment adressé la parole, en toutes ces années, alors même qu’elle a été la copine d’Antonin pendant une année. Du gâchis, on a dit. Un regard par-dessus son épaule, vers la chambre du Dolohov en question, avant de revenir à la jeune femme. « Antonin ne m’avait pas... T-tu vas bien ? » Et il pressent que non, Jim, parce que le beau visage de Narcissa est pâle, sous les joues roses, parce que ses yeux sont petits et rougis, parce qu’elle a deux valises à ses côtés, et qu’Antonin ne l’a absolument pas prévenu de la visite de celle-ci, ni pour aujourd’hui, ni pour jamais. Un soudain instinct d’urgence qui le fait ouvrir plus grand le battant et se pencher pour prendre les valises au sol, pas le moins du monde incommodé par leur poids conséquent. « Entre », l’invite Jim, lui dévoilant l’appartement hype et relativement en ordre qui sert de garçonnière à l’animateur de talk-show et lui. Un regard large lui assure que la jeune femme ne tombera sur rien de honteux, ou d’inhabituel dans un lieu habité par deux célibataires dans la force de l’âge et de la célébrité. « Antonin ! », appelle-t-il avec une note d’urgence dans la voix, tout en refermant la porte derrière lui. Il en replace soigneusement tous les verrous. Un étrange instinct, encore une fois.
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Break the silence, damn the dark, damn the light
And if you don't love me now You will never love me again
Vautré à plat ventre sur son lit, à battre nonchalamment des pieds, les coudes enfoncés dans son traversin, Antonin était absorbé dans sa lecture du Sun. L’article n’était pas franchement de top qualité, comme on disait, mais il avait le mérite de parler de lui, et ça selon la starlette de la TV était une très grande preuve de qualité intrinsèque. Dans un coin de la chambre rangé un peu à l’aventure — ce qui traînait était soit poussé du plat du pied sous le lit ou bien rangé dans la penderie sans trop de ménagement — une petite pile de tabloïds penchaient dangereusement vers la gauche, tous des heureux élus qui échappèrent à la poubelle parce qu’ils avaient entre derrière leur couverture tape-à-l’oeil des textes consacrés à Antonin. De fait on trouvait beaucoup plus d’occurence du Sun ou du Mirror dans l’appartement plutôt que du Times, même s’il prenait tout de même garde à conserver un oeil affûté sur l’actualité, c’était un peu son fond de commerce.
Ce qu’il y avait d’amusant, avec ce genre de journaux, c’est qu’on pouvait parfois y trouver des articles sur lui et sur Jim simplement deux pages plus loin ; ça leur arrivait de se faire une petite lecture ensemble, dans les moments de calme à l’appartement, et de rire des inventions que certains journalistes allaient écrire dans l’espoir de vendre un peu plus de leur merde. Et sur la vie d’Antonin, ils avaient de quoi gratter et imaginer — si de vieux papiers avait reporté la décision de justice de 1960 qui l’avait arraché à sa mère pour le confier aux bons soins de son père, beaucoup de personnes avaient décidé de s’éloigner de la réalité bien triviale pour s’imaginer beaucoup de stupidités. Tout ce qui était certain, en tout cas, c’était que lui et son père (un Mons. Dolohov qui avait eu son influence dans les médias) étaient en froid. Du genre froid polaire qui pourraient reformer la calotte glaciaire en un rien de temps. Pour ça, au moins, les journaux n’inventaient rien.

Après avoir fini la lecture le concernant, et n’étant enfin plus dérangé par Jim qui vidait le ballon d’eau chaude avec ses douches (il l’entendait de très loin, le devinait même plutôt, dans le salon, en train de parler avec Morgan et d’ici que ces deux-là aient fini il avait le temps) il put s’intéresser aux quelques tests de personnalité qui émaillaient les pages du journal. Il adorait ça, parce que les réponses étaient toujours flatteuses et Antonin aimait beaucoup tartiner son ego autant qu’il le pouvait. Il était particulièrement intéressé sur une question ardue qui lui demandait quelle était sa plus grande qualité (générosité ? humour ? sa perfection absolue ?) quand il entendit du bruit à la porte. Il s’enfonça un peu plus dans son traversin : depuis que l’adresse avait fuité Jim et lui recevaient quelques visites inopportunes que son rugbyman de compagnon se faisait un plaisir de renvoyer bien nettement, avec ses petites bouclettes et son joli sourire (le mot d’ordre de cette colocation en vérité, ils pourraient se faire écrire ça sur leur paillasson…).
« Antonin ! » Il se redressa en entendant Jim l’appeler, ah ben alors quoi ? C’était genre… quelque chose d’urgent ? Du style les pompiers qui venaient vendre des calendriers ? (c’était un peu trop tôt pour ce genre de trucs…) Encore les membres de cette secte d’Enfants des Douze Christique ou whatever qui toquaient aux portes pour essayer de les convaincre de boire du jus de cranberry ? Il faudrait vraiment mettre une sécurité un peu plus accrue à l’accueil de l’immeuble. « Y a quoi ? » cria-t-il en tendant l’oreille juste pour tenter de choper la réponse, mais déjà impatient après une demi-seconde d’attente il grogne et roule du lit et jetant le tabloïd sur la pile au-dessus de tous les autres (la réponse sur s’il avait oui ou non une personnalité solaire devra attendre) « J’arriiiiive, j’arrive ! »
Il vérifie juste qu’il est présentable dans le miroir près de la penderie, les boucles au top, le sourire au top, les fringues sortables au top, bon. Il passe la porte, dérape dans le couloir pour atterrir dans l’entrée : « Qu’est-ce qu’tu m’ve- Narcissa ?! » La vision de la jeune femme là, dans l’entrée de leur appart, lui cloue le bec au moins pour quelques secondes ce qui est tout de même assez exceptionnel. Et pendant un instant, comme un bar commun qu’on viendrait de tirer hors de l’eau, il se retrouva à regarder avec de grands yeux l’apparition : Narcissa MalBlack, avec ses cheveux soyeux qu’il avait déjà caressé du bout des doigts bien coiffé à la mode, ses grands yeux doux et ses joues roses. Antonin est un peu trop crocheté par la vision de sa brusque invitée pour remarquer son air défait ou même le fait qu’elle ait des valises avec elle. « Ben ben ben aloooors, ça pour une surprise ! » Pas mauvaise, ah ça non. Et il comprenait très bien pourquoi Jim n’avait pas refermé la porte devant ce minois-là mais fichtre ! Ce n’était pas tout les jour que son ex de lycée débarquait sans prévenir dans ses quartiers !
Oh ex… il ne s’était pas passé grand chose, des baisers rapides et beaucoup beaucoup beaucoup de drague de la part d’Antonin. Jusqu’au soir où, après avoir quitté son dortoir, il avait traversé l’école pied nu pour rejoindre le bâtiment des filles, grimper la façade jusqu’à la fenêtre pour y retrouver Narcissa. Moment incroyable où, tout frigorifié auprès de son lit, fier comme un paon de son exploit, on lui fit remarquer que voyons enfin rien n’était envisageable avant le mariage. Il repartit comme il était venu, gros jean comme devant, et se fit pincer par le concierge avec ça. Comme il l’avait dit à Jim le lendemain : « J’pensais pas que ça s’rait mon cul qui allait prendre aussi cher. » Après ça ils s’étaient séparés quand Antonin quitta l’école, avec la promesse qu’il serait toujours là pour elle évidemment. Promesse réitérée plusieurs fois à l’écrit, dans plusieurs lettres — Narcissa avait ce petit parfum d’inconnu et de richesse et de oh my god belle gueule qui évidemment attirait le genre de gars qu’était Antonin.
« Je… Tu viens pour le thé ? Oh… my… god ?! » Il venait de voir les valises. Il ouvrit grand la bouche, crut comprendre que quelque chose avait dû bien merdé avec Lucius. Capta enfin son air grandement peiné : « Ce troufion t’as mis à la porte ? Il s’est passé quoi ? Olalala, mais viens, viens t’installer ! » Et de lancer un regard à Jim, l’air de lui demander s’il avait des infos en supplémentaire, même si son camarade avait l’air tout aussi perdu qu’on pouvait l’être.
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C’est bien ironique du sort de faire en sorte que la première fois que Jim et Cissy se parlent véritablement se soit sous le coup de la surprise, dans des circonstances gênantes, non loin d’Antonin, et qu’ils se retrouvent à bégayer, rougir, et lâcher de ridicules platitudes qui feront frapper de rage son oreille Narcissa.
Ici ? répète-t-elle bêtement, et oui, il faut qu’il précise parce qu’elle répète encore après coup : Avec Antonin ?
Antonin ? Avec Jim ? Certes, ils ont toujours été amis, très amis, pas qu’elle ai remarqué mais, quand même, en colocation ? Ensemble ? Et Antonin ne lui aurait rien dit ? Il a bien parlé d’un colocataire (que Narcissa oubliait souvent) mais n’avait jamais précisé que… Il aurait quand même pu… De quoi a-t-elle l’air maintenant… Proprement inconvenant… Si sa pauvre mère la voyait… Oh Seigneur, oh Lord…
Et pourtant il suffit d’une question, une seule, un « Tu vas bien ? » innocent pour qu’elle sente son cœur descendre dans son ventre et ses joues perdre de leurs couleurs. Non, elle ne va pas bien. Voir le doux visage de Jim ne rend pas sa vie soudain aisée et la peur première de se faire refouler par le colocataire d’Antonin est doublée à l’idée que ça puisse être Jim qui la chasse. De l’entendre énumérer les arguments (crédibles) contre le plan de la garder lui ferait trop mal au cœur.
Pourtant il a beau voir son expression s’assombrir et remarquer ses valises, il ne la renvoie pas.
Sait-il seulement qu’elle est mariée ?
Il doit s’en moquer.
En tout cas il a la gentillesse de l’inviter à l’intérieur et elle le remercie avec une petite voix, prête à prendre ses valises quand il le fait lui-même. Et ça lui fait plaisir, bêtement plaisir et elle se souvient comment Jim lui avait toujours semblé gentil. Antonin est beaucoup de choses, et gentil il peut l’être mais ce n’est clairement pas la première chose à laquelle elle pense quand il lui vient en tête.
Ni quand on crie son prénom dans l’appartement qu’elle appréhende à peine.

Narcissa est peut-être un peu surprise par la familiarité ambiante, la quasi-domesticité qui s’est visiblement établie entre eux. Ça la gêne un peu, sans savoir vraiment pourquoi. Et quand Antonin apparaît finalement c’est comme si, une nouvelle fois, le temps se suspend.
Combien de temps depuis la dernière fois qu’elle l’a vu ?
À la télé, la veille, en réalité… deux ans, sinon trois ? En public, avec leur famille, alors que son mari la surveillait de près et qu’Antonin était occupé ailleurs.
Là il n’y a personne, ni parents, ni époux pour les juger lorsqu’ils se fixent et s’appréhendent et que Narcissa se demande s’il comprend, s’il va vraiment comprendre et un instant elle croit que son visage va s’affaisser, s’attrister, devenir sérieux… Avant de se souvenir de qui est Antonin alors qu’il s’éclaire et commente sa présence comme si c’était la chose la moins dérangeante ni perturbante du monde. Simplement une bonne surprise.
Désolée pour la surprise, Antonin, je n’ai pas eu le temps de te prévenir avec…
Il l’invite pour le thé et ça la fait rire.
C’est fou comme, en quelques mots, Antonin dédramatise complètement la situation.
Et même quand il remarque finalement les valises elle a brusquement l’impression d’être validée dans son entreprise, et peut même rire un peu plus doucement de l’accusation brusque.
Ce n’est pas exactement ça… répond-elle quand même, comme pour protéger Lucius alors qu’on la guide le canapé pour qu’elle s’installe.

Et Seigneur que ça fait du bien de savoir et d’avoir, en vis-à-vis, ces deux hommes-là. Soudain, sa vie ne lui semble pas si condamnée que cela.

Alors Narcissa inspire, expire, croise ses jambes et ouvre enfin sa veste et se débarrasse de son écharpe en fourrure. Elle a l’impression de redevenir celle qu’elle a pu être avec Antonin, plus forte, moins soumise aux caprices de son entourage, moins fébrile de suivre un moule qu’Antonin semblait détester de toute son âme.
C’est moi qui suis partie, declare-t-elle brusquement en commençant à sortir son paquet de cigarettes. Il lui faut au moins ça pour faire descendre la presse. Ça ne pouvait plus durer, j’ai dû prendre une décision et rester m’est insupportable alors je suis partie…
Ses doigts tremblent un peu malgré le calme de sa voix alors qu’elle allume sa cigarette et prend sa première inspiration de tabac. Vice qu’elle s’est trouvé après le mariage, influencée par son mari qui fumait abondamment et nécessitant la distraction au vu de la vacuité de sa vie. Les cigarettes et le vin avaient été ses plus chères amies ces derniers mois.
Alors je cherche quelque part pour me réfugier, le temps d’avoir des preuves pour… demander le divorce.
Elle dévie un peu le regard, à la fois pour ne pas laisser voir comme cette histoire d’adultère la peinait et aussi pour trouver (un peu en retard) un cendrier où faire tapoter sa cigarette. L’objet trouvé, elle regarde un instant Jim, déglutit difficilement, avant de revenir à Antonin dont la vue lui semble plus facile à affronter sur le coup.
Tu m’avais proposé de m’héberger si j’en avais un jour le besoin alors je… Je suis venue. Si ça ne vous… Elle rougit un peu, et son regard repasse très vite vers Jim, comme honteux. … dérange pas, Jim et toi.
Et après avoir encore un peu regardé son ex, elle se retrouve à le regarder de nouveau, Jim, à l’implorer du regard sans même en avoir conscience.


Dernière édition par Narcissa Black le Jeu 25 Fév - 23:40, édité 1 fois
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Jim Haggen
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La réaction d’Antonin lui confirme que ce débarquement est loin d’être prévu, mais il peut toujours compter sur son ami pour détendre l’atmosphère, même si c’est parfois un peu malgré lui. Le rire de Narcissa accompagne agréablement la question du Dolohov - prenant la forme d’une accusation gratuite envers le Malfoy que Jim accompagne d’un « Non ?! » incrédule, alors que dans la surprise et l’hébétude, il n’avait même pas encore pris le temps de réfléchir au pourquoi de la présence de la jeune femme sur leur paillasson. Et maintenant qu’il l’entend... !
Franchement, Antonin et Jim ne livrent pas là la meilleure preuve de leur intelligence respective, mais promis, ils sauront se rattraper.

Au regard insistant que son ami lui jette, au-dessus de la tête de la jeune femme, Jim esquisse un signe négatif du chef, haussant un sourcil comme pour lui retourner la question silencieuse. Bien que les réponses, il n’y a que la Black qui puisse les apporter.

Assise entre eux deux sur le canapé, Narcissa semble se détendre un brin (et il essaie de ne pas la dévisager alors qu’elle se met à son aise… Seigneur, à croire que c’est la première femme qu’il voit dans cet appartement). Juste assez pour avoir la force de brusquement lancer la discussion, en un implacable : « C’est moi qui suis partie ». Un sifflement admiratif échappe à Jim. Elle est partie. Il se dit que ça ne doit pas être simple. Il se demande depuis combien de temps elle y passait, si ça avait toujours été impossible à vivre, si tout ce qu’elle possède tient dans les deux valises qui patientent à côté de la porte d’entrée. Un bref regard vers les valises en question, leur présence aussi incandescente que celle de la Black.


Le rugbyman attrape le cendrier et le glisse un peu plus près, anticipant d’ores et déjà où glisse cette discussion. Lorsqu’une femme quitte son mari, veut demander le divorce et se retrouve à votre porte avec ses valises… « Tu m’avais proposé de m’héberger si j’en avais un jour le besoin alors je… Je suis venue. Si ça ne vous… dérange pas, Jim et toi. »

Comment est-il supposé refuser quoi que ce soit, si elle le regarde ainsi ?

Le brun considère sa réponse pendant une seule seconde : « Ça ne me dérange pas. » Pire que ça, il veut bien qu’elle reste. Ses yeux passent de ceux de Narcissa à ceux d’Antonin, de l’autre côté du canapé, cherchant son approbation. Il ne voit même pas pourquoi l’autre refuserait, surtout en ayant lui-même apparemment proposé de l’héberger en cas de problèmes. Ça et la perspective que s’il refuse, après que Jim ait accepté, il se collera le mauvais rôle. « On peut… je pourrais te prêter ma chambre et dormir sur le canapé. » À défaut de pouvoir magiquement agrandir cet appartement déjà confortable, c’est le mieux qu’il puisse proposer. Ils ne la laisseront quand même pas dormir sur le canapé ! « Tu crois qu’il va te chercher ? » Ce il mystérieux représentant Lucius, bien sûr, qui ne risque pas de bien prendre la nouvelle que sa femme a levé les feutres. Qui ne sait probablement pas où elle est, en cet instant. L’idée ne l’inquiète pas trop, pour le moment, même s’il ne faut pas sous-estimer le Malfoy. Surtout pas un Malfoy à l’ego bafoué. « Quelqu’un sait où tu es ? », complète-t-il doucement. Une sœur, une amie, n’importe qui susceptible de sincèrement s’inquiéter de cette disparition soudaine.


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Jim n’a pas l’air d’être plus au courant que lui de ce qui se passe si l’on en croit les regards mi-interrogateurs mi-perdus qu’ils s’échangent avec la grâce d’un albatros courant sur la terre ferme — à grand renfort de jeux de sourcils on point et grimaces d’incompréhension ils finissent par baisser les bras et laisser leur aimable invitée s’expliquer d’elle-même (ah Antonin s’était déjà fit plusieurs fois que s’il avait des pouvoirs magiques, ça pourrait être super cool de pouvoir lire dans les pensées des gens). Mais au final il n’avait même pas besoin d’aller jusque-là puisqu’après s’être excusée pour la surprise causée (« Mais non, mais non, enfin tu penses bien… ») et les avoir suivi jusqu’au canapé, elle finit par articuler un « Ce n’est pas exactement ça… » qui était le genre de phrase qui, typiquement, cachait une lourde de dose de drame dans son dos. Elle s’installe, croise les jambes et se met à l’aise et punaise, Antonin ne loupe aucune milliseconde de ses mouvements lorsqu’elle retire sa veste et son écharpe pour dévoiler son joli petit cou. Il était encore un peu perdu dans sa contemplation, les yeux brillants, quand le début du drame fait son entrée, tout croustillant : « C’est moi qui suis partie.Holy… » Il ne termine pas son juron, qu’il ravale à moitié dans le fond de sa gorge, pour des raisons d’éthique et de politesse, mais il n’en pensait pas moins et de toute évidence Jim pensait exactement la même chose, parce qu’il eut un sifflement qui en disait long. Damn girl ! Et Narcissa s’étend un peu, sans vraiment dire pourquoi elle partait, rester était insupportable, certes, mais ça c’était une évidence ; Antonin préfèrerait s’arracher la langue plutôt que de vivre une journée en couple avec Lucius Malfoy (non pas parce qu’il n’était pas attiré par les hommes honhon, mais simplement parce que Lucius n’était clairement pas le type de mec qui pouvait l’intéresser, et straight comme une spaghetto pas cuite en plus de ça) mais Narcissa l’avait supporté plusieurs mois déjà alors pourquoi spécifiquement maintenant ? Il semblait toutefois malvenu de l’interroger aussi sec sur le sujet. Surtout alors que maintenant elle leur demandait, la clope à la bouche, si elle pouvait rester ici.
Pour demander le divorce. Aoutch. Il y en avait un, en ce moment même, qui devait rager sévèrement. En plus Malfoy était du genre à mariner dans sa colère jusqu’à en faire un AVC… Et avec cette image en tête, il y avait le regard Narcissa qui allait de lui à Jim avant de finir par regarder son colocataire qui avait toute une situation qui lui tombait sur la tête (qu’il avait dure, fort heureusement) et Antonin n’eut pas le temps de répondre que déjà Jim était sur le coup : « Ça ne me dérange pas. » Ben tu m’étonnes John. Ça aurait était bien étrange que Jim Haggen et Antonin Dolohov refuse d’héberger une bichette aussi mignonne que Narcissa Black. Et quand Jim le regarde à son tour, une fois sa réponse donnée, Antonin ne fait qu’hocher la tête en assentiment avant de rajouter pour faire bonne mesure : « Bien sûr que tu ne déranges pas Cissy. Jamais tu penses ! » Les journalistes, ça dérangeait. Les fans, ça dérangeait. Les inspecteurs des finances publiques, ça dérangeait. Narcissa ? Que nenni, invitée et plutôt deux fois qu’une ! Et alors qu’il acquiesçait vertement, Jim lui ne perdait pas le nord : « On peut… je pourrais te prête ma chambre et dormir sur le canapé.Ou la mienne, renchérit-il aussi sec En plus j’ai exposition sud-ouest. » Argument commercial en or, on n’allait pas se mentir. Il faudrait juste ranger un peu pour de vrai et caser les articles le concernant dans un placard, il s’agirait pas de paraître trop imbu de lui-même, trop… narcissique (héhé).
« Tu crois qu’il va te chercher ? » La question de Jim est franchement pas conne, c’était un peu lui le cerveau de l’appart, et Antonin était le beau-gosse. Ils échangeaient parfois cependant. « Ugh. Qu’il essaye de venir, il se fera recevoir. On le  vire comme on dégage les importuns. Coup de pied au cul s’il le faut. » Pour ça Antonin était prêt à se dévouer. Même si évidemment Lucius serait bien plus difficile à jarter qu’un journaliste ou quelque chose du genre. C’est qu’il était du style à s’accrocher le gaillard, en tout cas des quelques souvenirs d’Antonin et de ce qu’il avait appris sur lui dans la presse. « Quelqu’un sait où tu es ? » rajouta son camarade d’une voix douce et Antonin eut un bref sourire parce qu’il n’imaginait pas vraiment Narcissa tout plier sans avertir sa ô très grande amie Myrthild. « Je pense que Miss Travers doit avoir une petite idée de ce qui se trame, je me trompe ? » répondit-il toujours avec son sourire tout en se levant pour chercher rapidement trois verres qu’il posa sur la table basse face au canapé, une bouteille d’eau et une autre de whisky. « Ne t’inquiète pour rien Narcissa, tant que tu es là il ne te touchera pas. Tu peux tout nous dire. » Avant de reprendre d’un ton un peu plus léger : « Un verre ? »
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Jim accepte.
Jim fait plus qu’accepter, il lui propose sa chambre.
Ça la fait sourire derrière sa cigarette et peut-être qu’elle le dévore un peu des yeux jusqu’à ce qu’Antonin ne s’interpose pour lui proposer la sienne. Il n’en faut pas plus pour la faire rire, gênée et un peu flattée du début de compétition qui s’installe.
Oh mais je pourrais dormir sur le canapé vous savez, il a l’air confortable… Mais c’est très gentil à vous les garçons, peut-être qu’on pourrait faire un roulement ?
Et elle plaisante clairement en disant cela sans complètement refuser l’idée de dormir dans le lit de l’un ou de l’autre… Pas avec eux mais bien sûr mais presque… Oh Seigneur, dans quoi elle est en train de se retrouver ? La question n’est que superficielle, trop satisfaite du changement d’ambiance avec la maison où elle doit partager le lit d’un Lucius aux pieds qui prennent trop de place et aux lubies étranges. Avoir un lit rien que pour elle, ça lui donne envie de se coucher et tôt et de rester dans le lit jusqu’à midi.

Après ça on s’écarte vite de la question du lit et, à celle de son mari, Narcissa ne cache pas sa grimace.
Il doit être en train, pour être honnête. Je ne sais pas ce qu’il va manger ce soir… Et le rire qu’elle a maintenant est un peu mauvais, alors qu’elle jubile de le voir dépourvu devant le frigo, lui qui se retrouve incapable de cuisiner pour lui-même. Monsieur va devoir se payer une cuisinière, au lieu de l’exploiter. Mais il ne devrait pas me trouver ici, il ne sait pas du tout que j’ai gardé contact avec Antonin et…
Elle rigole quand Antonin menace Lucius de coups de pied au cul, en se retenant d’avouer à quel point elle aimerait voir ça. Puis on pose la question à laquelle elle allait répondre, et on évoque sa meilleure amie d’une façon qui l’amuse toujours davantage. C’est ce qu’elle aime, avec Antonin, elle rigole toujours. Ah, comme elle se cachait pour lire ses lettres afin de rire en paix sans le regard suspicieux de son mari !
Myrth ne sait rien encore, j’ai décidé, je suis partie, sans prévenir personne… Elle rougit de sa propre audace. J’avoue que je n’ai pas vraiment réfléchi, je suis juste partie…
La cigarette entre ses doigts se consume beaucoup trop vite avec ses grandes inspirations nerveuses et son besoin de se détendre malgré les rires et la compagnie. L’adrénaline veille au grain mais les stress continue de la fatiguer et de la faire un peu trembler. C’est alors qu’elle allait presque s’apitoyer sur son sort qu’Antonin la rassure et lui propose un verre, qu’elle accepte aussitôt.
Enfin je vais pas vous embêter avec tout ça, je vais me débrouiller toute seule pour Lui, prétend-elle tout en prévoyant de leur voler leur lit, leur cuisine et leur salle de bain. Enfin il faudrait quand même que j’appelle Myrth, Lucius a dû l’appeler et si ça a dû la faire rire elle doit quand même se demander ce que je fais… Et puis elle saurait peut-être quelque chose…
Elle réfléchit un instant, tapote sa cigarette sur le cendrier, les sourcils légèrement froncés.
Comment vous feriez, vous, pour percer à jour la double vie de quelqu’un ? Ou pour protéger vos secrets ?
À part sa relation avec Antonin, Cissy n’avait pas caché grand-chose de grave dans sa vie et elle peinait à trouver comment Lucius pouvait s’y prendre pour la tromper sans que personne ne le sache…


Dernière édition par Narcissa Black le Jeu 25 Fév - 23:40, édité 1 fois
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Jim Haggen
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Vraiment, Antonin, comment dire qu’il n’en attendait pas tant… une simple approbation aurait suffit, pas besoin de renchérir avec l’exposition sud-ouest au passage. « La mienne est mieux isolée », souligne-t-il, sur un ton léger et pourtant un peu plus… incisif, alors que le Dolohov chatouille sa fibre compétitive. On n’aura jamais vu deux hommes si intéressés et déterminés à dormir sur un canapé-pliant pour un temps, celui-là indéterminé. À ce compte, ils vont bientôt se retrouver à y dormir tous les deux et Narcissa avec deux chambres, telle une princesse. « Hors de question que tu dormes sur le canapé, chasse Jim, outré par cette idée (sa maman en ferait des cauchemars, d’imaginer qu’il laisse non seulement une demoiselle, mais Narcissa Black, de toutes les demoiselles, dormir sur son canapé), on fera un roulement, c’est une meilleure idée. » Et tout compte fait, ce sera peut-être mieux pour leur dos respectif. Antonin a de longues soirées d’enregistrement ; lui, de durs entraînements ; ils auront bien besoin, à l’occasion, d’une nuit de sommeil convenable.

Que Lucius ignore où elle peut être rassure le rugbyman, qui n’a pas à coeur de voir le Malfoy débarquer au pas de leur porte. Puis, une chance qu’Antonin est le cerveau du duo. Il en avait oublié Myrthild, la brunette avec laquelle Narcissa était toujours fourrée, au collège ; et oublié que ses propres sœurs, si elles ne s’entendent pas toujours entre elles, ont respectivement chacune une meilleure amie à laquelle elles confieraient leur vie sans hésiter. Ça et tous les secrets autour. Il semble toutefois que la Black n’ait même pas prévenu sa complice. Signe ultime, s’il en est, de l’urgence de la situation. « [...] J’avoue que je n’ai pas vraiment réfléchi, je suis juste partie… Tu as bien fait, t’as profité du momentum, approuve-t-il, avant d’ajouter, pour la rassurer : Tu pourras appeler Myrthild d’ici », et qu’au moins une personne sache qu’elle est en sécurité. Qu’elle n’est pas… Un frisson de déplaisir sur sa nuque, chassé d’un roulement des épaules. La nervosité qui émane de Narcissa, semblable à la fumée de sa cigarette, semble le gagner : la proposition d’Antonin tombe à point nommé. Un « Et comment ! » un peu trop enthousiaste répond favorablement au « Un verre ? » de son ami, et Jim en vient à rire de lui-même.

« Comment vous feriez, vous, pour percer à jour la double vie de quelqu’un ? Ou pour protéger vos secrets ? » Jim est très mal placé pour répondre à cette question : il n’a pas de secrets. Il est exactement ce qu’on pense de lui, a exactement la vie qu’on attend de lui, et si somme toute, il sait se révéler plaisant, parfois surprenant, il n’a pas de double vie, de troubles et de drames secrets à dissimuler. Ça ne l’empêche pas d’y réfléchir, les yeux posés sur le verre que son colocataire remplit généreusement de whisky. Plus généreusement que la limite apparemment décente, mais il n’y a personne pour les empêcher. « Je… mettrais quelqu’un dans le coup, pour me couvrir, Morgan, par exemple, en qui il a une confiance totale, ou même Antonin (quoique, il n’est pas certain que ce dernier ne pourrait pas être acheté), et je trouverais des prétextes pour faire… faire ce que je veux cacher. Des entraînements supplémentaires, peut-être. » Quelque chose qui ne soulèverait pas de soupçon, si on ne s’y penche pas trop, et où la personne de confiance pourrait intervenir pour calmer le jeu en cas de besoin. Pour apaiser les soupçons, renforcer les alibis, ou les créer de toutes pièces. Il n’est peut-être pas le cerveau, mais à bien y penser, ce n’est pas si imbécile. Ça pourrait même être crédible.

Ses doigts se referment autour du verre que lui tend l’animateur télé, mais le Haggen se garde bien d’y tremper les lèvres tout de suite. Son regard passe du visage d’Antonin, ses yeux toujours rieurs, au visage de Narcissa, plus grave. « On trinque à quoi ? » Dans son métier, ils trinquent à tout, à chaque gorgée de bière, presque ; alors qu’ils sont là, tous les trois sur le canapé, Jim se dit que s’il y a bien un moment approprié pour trinquer, se souhaiter quelque chose, un peu de chance et de joie… c’est bien là.


Dernière édition par Jim Haggen le Jeu 4 Mar - 16:20, édité 1 fois
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Narcissa avait une façon de dire les garçons qui donnait clairement envie à Antonin de le réentendre encore une fois. Il avait été du genre adolescent chiant qui répétait à qui voulait l’entendre passé ses dix-huit ans que maintenant qu’il était un adulte ça ne rigolerait plus, mais Cissy pouvait très bien l’appeler comme ça pendant des années encore, sans problème. Surtout pour parler d’un roulement entre leurs deux chambres (Jim qui parle de l’isolation de la sienne… peuh, qui pensait-il attraper avec ces mauvais arguments ?) en revanche il acquiesce à la remarque de son camarade lorsqu’elle évoque la possibilité de rester sur le canapé. « Ah oui, non ! Et on va passer pour quoi après ? » Si Jim pensait à sa maman, Antonin pensait à sa potentielle réputation. Il ne voudrait pas passer pour un goujat, tout de même. Et puis l’historique de ce qu’avait vécu ce canapé n’en faisait pas, de facto, un candidat idéal pour recevoir Narcissa Black elle-même. Oulala non.
Narcissa qui déballait un peu ses secrets (les parties qu’Antonin préférait en règle générale dans ce genre d’histoire) sans même avoir eu besoin de boire le contenu de son verre. À évoquer d’abord son mari qui allait se prendre la tête pour savoir quoi manger — problématique que Jim et Antonin avaient connu avant de se débrouiller à l’emporte-pièce pour se sustenter quand ils n’étaient pas invités aux restaurants par des journalistes ou autre. Ils n’avaient encore rien fait brûler, ce qui était tout de même indicateur de leur niveau de débrouillardise. Il se retrouve cependant un peu surpris d’apprendre que même la sacrée Myrthild, sainte patronne des ragots, n’était pas au courant de tout ce qui était en train de se dérouler. Elle devait avoir les oreilles qui sifflaient et le nez qui frémissait, à n’en pas douter. Surtout que si Malfoy s’était rendu compte de la disparition de sa femme, et que comme le disait Narcissa elle serait la première personne qu’il allait contacter. Elle devait être en train de s’imaginer plusieurs plans, sans encore se douter de la réalité incroyable qu’ils étaient en train de vivre. Damn, Narcissa Black qui s’enfuit pour se réfugier chez eux ? Pour un peu Jim et Antonin passeraient pour de preux chevaliers, ce qui n’étaient pas franchement pour déplaire à la starlette. Jim qui approuve chaque mot, lui dit qu’elle a bien fait et qu’elle pourra prévenir Myrthild d’ici.
Ah ça encore heureux qu’ils n’étaient pas pauvres parce qu’entre Jim et ses heures au téléphone avec Morgan, si maintenant il fallait payer les communications entre Narcissa et Myrthild ? La crise économique ils finiront par la sentir passer. Il ne le dit pas à haute voix cependant, soutient simplement les propos de son ami : « Mais oui, on te laissera un peu de place pour que tu puisses être tranquille. Ne t’inquiète pas vraiment, tu as très bien fait. » Antonin avait toujours eu une perception bien particulière du danger, et des conséquences qui pouvaient découler de ses actions — il sentait bien que Narcissa et Jim étaient un peu nerveux, tendus, mais il ne parvenait à vraiment sentir ce stress le prendre à son tour. Pour lui, Narcissa était loin de Lucius, le reste ne comptait pas. Lucius ne pourrait pas venir la chercher ici, et s’il insistait… il y avait toujours des moyens de le faire dégager. C’était pas un petit riche avec un carnet d’adresse plus gros que le Commonwealth qui allait le faire chier tout de même.

Il était en train, en arrière-plan de sa pensée, d’imaginer plusieurs moyens de balayer le Malfoy dans la chaussée quand Narcissa posa une question qui avait le mérite d’être… intrigante. « Comment vous feriez, vous, pour percer à jour la double vie de quelqu’un ? Ou pour protéger vos secrets ? » Encore heureux que Narcissa n’a pas planté ses yeux dans les siens, spécifiquement à cette question, sinon il aurait peut-être été un peu troublé. Antonin, des choses à cacher ? Il en avait des tas. Du genre des monceaux qu’il foutait sous le lit d’un coup de pied avant de recouvrir tout ça de ses draps. Et des techniques pour protéger ses secrets ? Il y en avait plein, notamment mentir. Mentir comme un arracheur de dents et avec un sourire candide avec ça. Mais il se voyait mal proposer cette solution à Narcissa. La réponse de Jim est vraiment adorable, et Antonin se sent frappé par une vague d’affection pour son colocataire qui parle de mettre quelqu’un dans le coup (pire truc en réalité, si tu voulais protéger un secret, l’objectif était que personne ne devait être au courant) et de trouver des prétextes. Mmmh, oui, évidemment, il fallait s’inventer un emploi du temps solide comme le roc, jouer avec les uns et les autres et prier pour que personne ne remette ensemble les pièces du puzzle. Mais compter sur la bêtises de ses pairs avait toujours bien fonctionné pour Antonin alors il n’avait aucune raison de s’arrêter. « Comme a dit Jim, je suppose, » renchérit Antonin, en toute innocence. Quant à éventer la double vie de quelqu’un, je ne sais pas je dirais… un détective privé. Y en a toujours qui cherche du taff. Ils sont un peu glauques mais y en a des efficaces. Y en avait un qui nous avait tourné autour à un moment, mais je crois que c’était une fan qui l’avait envoyé. » Puis après cela il se demandait d’où venait la question, pourquoi Narcissa voulait-elle savoir ça ? Voulait-elle se protéger elle-même ou bien… « Tu penses que ton Lucius a une double-vie ? » Ça lui semblait un peu fort de café, Lucius était insupportable parce qu’il était le mec typiquement droit dans ses bottes, alors une double-vie ? Des secrets ? Il en imploserait certainement.
Il avait rempli les verres finalement, se servit pour lui-même un verre avec un degré bien plus faible (les médecins lui avaient bien dit qu’il ne devait pas consommer ce genre de choses, comme la clope, c’était totalement interdit) alors il consommait mais juste le niveau d’en dessous. Et leva son verre alors que Jim cherchait un toast. « À la libération de la femme, » lança Antonin, histoire d’être dans le vent. « À la santé de Narcissa. » À mon amour de jeunesse qui reparaît tranquillement, encore plus jolie que jamais, aurait-il pu dire également mais ça semblait hors de propos. « À une coloc d’enfer, » conclut-il en tendant son verre pour le faire tinter sur celui des autres.

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Antonin avait promis une coloc’ d’enfer et vraiment, il ne s’était pas trompé.

Si Cissy regrettait beaucoup de choses dans sa vie (principalement son mariage) elle ne regrettait pas d’avoir toqué à cette porte un matin de détresse. Elle qui avait pu craindre se retrouver seule avec Antonin se retrouvait étrangement rassurée que Jim soit là. C’était vraiment comme une colocation et pas comme si elle retournait chez son ex pour oublier son mari. Ce qui était quand même un peu le cas. Mais là ils mangeaient à trois, buvaient à trois, trinquaient à trois, surtout, dès qu’ils parvenaient à se croiser entre les entrainements de Jim et les émissions d’Antonin. Tout cela donnait de grandes périodes tous les trois mais aussi des moments, plus étranges, où ils se retrouvaient à deux.
Et Cissy ne savait pas quelle combinaison était la plus étrange.
Peut-être celle où elle se retrouvait seule, seule dans l’appartement qui n’était pas le sien, avec son mariage raté et ses maigres économies, son absence d’éducation et d’objectif professionnel. Le premier jour, une fois ses deux amis partis, avait été le plus dur. Les larmes l’avaient trouvées trop vite, étrangement écoulées contre l’oreiller d’Antonin qui avait son odeur et qu’elle avait dû vite lâcher pour se précipiter dans les toilettes, plus neutres. Puis ça avait été le salon, avant de retrouver la bouteille ouverte pour leur toast, qu’elle avait vidée pour se détendre, oublier, passer le temps… La honte du fond vide de la bouteille l’avait finalement réveillée. Pour dissimuler son méfait elle s’était glissée dehors pour la remplacer, en avait profiter pour faire des courses, s’était faite à manger, avait défait ses valises, exploré l’appartement en détail, ricané devant la bibliothécaire des deux colocataires… Et bien assez tôt elle avait pu être déconcentrée par le retour d’Antonin qui trouvait toujours le moyen de la faire sourire.

Peut-être que le plus étrange, finalement, c’était d’être seule avec Antonin. De savoir ce qui avait eu lieu, ce qui avait pu se passer après si elle avait été moins effrayée, ce qu’elle pu imaginer à la place de Lucius auprès de lui. C’était parce qu’il était trop souriant, qu’il la complimentait, et qu’elle ne savait jamais rester bien longtemps sérieuse avec lui. C’était vrai aujourd’hui comme cela avait été vrai des années plus tôt : Antonin faisait naître une Cissy qu’elle ne connaissait nulle part ailleurs. Elle qui pouvait être si réservée, voire timide, avec un sérieux tout protocolaire, un calme qu’elle portait comme une couronne avait l’impression de perdre toute sa droiture devant lui. Sans même se douter qu’elle était loin d’être aussi ridicule qu’elle se l’imaginait, Antonin la faisait rire à des choses qu’elle jugerait normalement, lui donnait envie de jouer aussi, et se retrouvait à se moquer de lui avec un grand sourire, à le taquiner sur ses fans, à le laisser se rapprocher d’elle. Avec lui, elle insultait Lucius, elle se plaignait de ses parents, se moquait de sa propre vie et, parfois, le recoiffait avec l’air de dire qu’il n’était pas sortable. Elle jouait avec le feu avec Antonin, ils le savaient tous deux et quand Jim arrivait finalement, elle ne savait jamais s’il arrivait juste à temps ou si c’était dommage qu’il les interrompe.
Mais ça, à la limite, elle y était habituée. Elle connaissait Antonin. Elle jouait avec ce feu-là depuis des années dans leurs lettres. Ce qui était vraiment inhabituel, ce qui lui faisait peut-être le plus étrange c’était de se retrouver seule avec Jim. Quand ça arrivait, ils semblaient tous les deux surpris, se regardaient l’un l’autre, avant de chercher autour si Antonin n’était pas caché quelque part. Sauf que personne ne cachait Antonin. S’ensuivait une discussion gênante où Cissy proposait de retourner dans la chambre (de l’un ou de l’autre, ce qui était aussi très étrange en soi) avant que Jim ne s’exclame que non, elle pouvait rester dans le salon, que c’était lui qui pouvait la laisser, mais Cissy lui disait que non, bien sûr, il était chez lui… et ils se retrouvaient dans la même pièce à se regarder, puis regarder ailleurs. Parfois ils regardaient la télé, parfois écoutaient la radio, parfois Cissy était sur son magazine mais ne lisait rien parce qu’elle levait sans cesse les yeux vers lui. Les baissait dès qu’ils se croisaient. Puis ils finissaient par parler, poliment, gentiment, sans se rendre compte l’un l’autre qu’ils rougissaient. Des choses bêtes d’abord, ce qu’ils faisaient de leurs journées, comment allait le travail de Jim, comment allait Myrthild. Puis ils en vinrent à se parler de ce qu’ils ne savaient pas de l’autre, ce qui était beaucoup. Le nom de sœurs de Cissy, puis celles de Jim, l’ambiance à la maison, les parents qu’il faut contacter. Puis la musique qu’ils aiment, avant de mettre du ABBA et de chanter ensemble en riant. C’était comme de rencontrer quelqu’un qu’elle croyait déjà connaître. Et quand Antonin arrivait finalement, ils avaient tous deux l’air d’avoir été surpris à faire quelque chose de répréhensible.

Dans tout cela, Cissy se demandait très peu ce qu’ils faisaient, eux deux, quand elle n’était pas là.
Les premiers jours, cela arrivait peu parce qu’elle était toujours là, puis dès le troisième, elle se retrouva parfois dehors quand ils étaient là. Pour visiter Myrthild déjà, mais surtout pour commencer à fouiner pour trouver comment se sortir de tout ça. Avec un manteau acheté pour l’occasion (un imper d’espion, l’appelait-elle pour justifier cette faute de goût), un petit chiffon dans les cheveux, des lunettes sans correction, elle essayait de suivre son mari. Ce n’était pas vraiment concluant, ni bien fait, mais Lucius ne se doutait certainement pas que sa femme irait le suivre et ne remarqua rien. Elle non plus. Ce qui était frustrant. Elle s’amusait aussi à aller au cinéma seule, à faire des choses qu’elle n’aurait jamais fait en temps normal, elle s’était même faite une couleur pour espérer passer encore plus incognito (et se faire plaisir). Dans tout cela elle s’était même retrouvée à rêver d’université, de faire des études, une fois toute cette histoire tassée… Elle en avait un peu parlé à Jim, sans oser l’aborder auprès d’Antonin. Elle ne supporterait pas qu’il en rit.
Ce dimanche matin-là, Cissy s’était levée particulièrement tôt dans l’espoir de trouver ce que faisait son mari durant ses week-end maintenant qu’elle n’était plus là. Depuis son arrivée, si elle se réveillait parfois avant neuf heures elle évitait soigneusement de se lever avant d’entendre les deux autres debout, histoire de ne réveiller personne. Gênée à l’idée de s’imposer (et de se retrouver seule avec l’un des deux), elle se retrouvait parfois l’oreille collée à sa porte pour vérifier qu’elle entendait bien les deux voix (Antonin avait tendance à se parler à lui-même, surtout le matin).
Cette fois-ci, dès sept heures elle se retrouva à faire glisser doucement la poignée de la chambre d’Antonin, déjà prête à partir, ses escarpins à la main, son manteau dans l’autre. Tout doucement, elle referma la porte derrière elle, puis se glissa dans le salon. Et, certes, elle aurait pu passer derrière le canapé. Bien sûr, elle n’avait pas besoin de voir Antonin qui dormait.
Mais vraiment, pourquoi ne pas profiter de cette opportunité ?
Bien sûr, elle hésita, mais finalement, avec un sourire amusé, prit sur la gauche au lieu de la droite juste pour voir à quoi il ressemblait. Souriait-il dans son sommeil ? À quel point ses cheveux étaient-ils ébouriffés ? Voir cet homme si sûr de lui en position de vulnérabilité la rendait curieuse et, de fait, fut servie.
Le bruit des escarpins tombant sur le parquet à la vue des deux hommes allongés l’un contre l’autre sur le sofa résonna dans la pièce avec un terrible bruit.
Oh non, merde, jura-t-elle trop bas et trop tard, en se penchant pour les rattraper.
Les joues rouges.
Gênée, perplexe, sans comprendre.
Enfin, Antonin et Jim sont bons amis, très bon amis, enfin, c’est naturel, ils sont colocataires après tout. Qu’allait-elle… ils n’étaient pas… Non, pas après tout ce qu’elle pouvait sentir entre… Pas qu’elle soit orgueilleuse au point de… En se redressant elle ne sut quoi faire alors qu’elle avait définitivement réveillé ses colocataires.
Pardon, excusez-moi, je voulais pas vous réveiller, souffla-t-elle sans les regarder en face et, reprenant vers la droite, eut bien vite un visuel moins flagrant sur leur intimité.
Ils avaient sûrement trop parlé la veille, Jim avait eu la flemme de retourner dans sa chambre, qu’allait-elle…
Je pars pour une petite aventure du dimanche, je reviendrai avant manger ce midi, je pense, précisa-t-elle tout de même, polie, en se disant que c’était mieux que de laisser un mot sur la table de la cuisine.
Qu’ils ne s’aillent pas s’imaginer qu’elle était choquée, n’est-ce pas ?
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