Il aurait pu, comme il l'avait fait avant, faire dans l'original, et déporter l'ensemble du restaurant dans son propre appartement : une table pour deux et une batterie de professionnels à leur service, dans l'intimité de son royaume, perché dans les hauteurs de Londres. Mais aussi satisfaisante était la perspective de faire fermer le restaurant pour se faire servir par des chefs étoilés dans son propre salon, Kamala et Zhang préféraient à cette extravagance la saveur de se montrer dans un cadre public et peuplé, grouillant des Sangs-Purs et des Sangs-Mêlés les plus fortunés de Londres. C'était une revanche prise sur leurs conditions respectives, leurs passifs en sous-sol, écrasés par le poids de l'illégalité et de la violence ; c'était la démonstration de leur évolution sociale, l'étalage de leur splendeur écrasée à la face du monde. L'argent (et la protection offerte à prix d'or par le clan Wang au restaurant depuis de nombreuses années) leur permettait, autant que quiconque, de jouir du même luxe que ces privilégiés que Zhang avait inlassablement admiré de l'autre côté de la rive, enfant.

Assis à la meilleure table de La Licorne Bleue avec une nonchalance flirtant avec la grossiereté, il considérait ceux qui était, vingt-cinq ans plus tard, devenus ses égaux, mâchonnant un cure-dent tandis que son regard parcourait les couples et les binômes éparpillés à une distance assurant à la clientèle une discrétion bienvenue. Il détonnait sans le faire, avec son costume rouge carmin hors-de-prix, brillant légèrement, comme les écailles d'un dragon, à la lumière des chandelles magiques suspendues dans les airs, sa chemise assortie, un ton plus sombre. A ses manches scintillaient deux rubis sertis, l'unique raison pour laquelle il n'avait pas remonté, comme souvent, sa veste jusqu'aux coudes – les boutons de manchette étaient un cadeau de Kamala, tout comme la chaîne en or à son cou, la montre imposante à son poignet, où tournaient plusieurs aiguilles. Ce n'était que la surface visible de l'iceberg, la liste des présents que Martin arborait régulièrement, sous la surface, était impressionnante.
Kamala avait toujours été, avec lui, particulièrement généreuse.

Il porta la main à sa bouche, dégageant d'entre ses dents le bâton qui s'y trouvait, jeta un coup d'oeil à sa montre, et, alerté par l'aiguille, tourna la tête en direction de l'entrée.

A sa vue, un sourire immense vint étirer ses lèvres, exhibant une rangée de dents gourmandes tandis qu'il détaillait la silhouette de Kamala, moulée dans une robe qui frôlait, en ces lieux où l'excès n'était toléré que dans le prix de la cuisine, une indécence absolument délicieuse aux yeux fascinés et ravis de Martin. Il jeta son cure-dents dans son assiette vide, et se leva pour l'accueillir. "Bloody hell, look at you", fit-il avec un rire ; et il glissa ses mains sur ses flancs, ses paumes filant dans le bas de son dos tandis qu'il l'attirait impérieusement à lui, se penchant pour venir l'embrasser avec passion, en un baiser dégoulinant de langues et de lèvres, un doigt d'honneur fièrement adressé à la clientèle chic, au standing de ce restaurant cinq étoiles désormais marqué par leur présence royale et flamboyante. Quand ils furent certains d'avoir imprégné leur territoire d'effluves lascives, Martin la relâcha avec un large sourire, accompagnant Kamala de la main jusqu'à sa chaise, qu'un pingouin vint tirer pour la sorcière.

Martin se laissa aller contre le dossier de sa chaise, claquant des doigts pour attirer l'attention du chef de rang. "Bring one bottle of each of your most expensive red, white, and sparkling wines." C'était trop – boire à l'excès n'était pas le but. Martin et Kamala commandaient à l'excès parce qu'ils le pouvaient, et se retrouvaient régulièrement avec autant de verres à moitié plein et de bouteilles entamées, sur leur table. "Certainly, Mister Wang." Un sourire ravi flotta sur ses lèvres, devant cette docilité expéditive, et la marque personnalisée du nom du Clan dans la bouche du serveur. Son regard retomba immédiatement sur Kamala, une lueur unique, aussi éclatante que les rubis qu'il portait, illuminant ses yeux sombres, en la découvrant parée comme une reine. Il secoua légèrement la tête en la considérant un instant. "And yet after six years, I still can't decide whether you look your hottest with or without clothes on." Sans se départir de son sourire, il vint s'accouder à la table, alla prendre sa main avec un clin d'oeil, avant de la porter à ses lèvres. "Happy anniversary, niángniang."

Kamala connait Zhang par coeur. Après toutes ses années, elle sait exactement comment faire pour lui faire rouler la langue par terre - elle est vraiment devenue la spécialiste, et à chaque fois qu’ils s’organisent un dîner ou une soirée, elle passe des heures à chercher l’outfit parfait qui sera supérieur au précédent. Elle ne se lasse jamais de la surprise, de l’envie et de la joie dans les yeux de celui qui partage sa vie depuis près de six ans maintenant. Vraiment, elle pourrait continuer toute sa vie à chercher de quoi le surprendre et lui donner envie de la kidnapper pour la nuit. C’est un jeu dont elle ne se lasse jamais.
On ne peut pas dire qu’elle s’y attendait, pourtant. Il s’est immédiatement passé quelque chose, entre eux, mais l’idée que ça puisse durer dans le temps et qu’ils en arrivent là ? Kamala ne l’avait pas vu venir - du tout. Elle ne s’en plaint pas. Elle l’a rencontré pile au moment où elle avait besoin de lui, et il a apporté des étoiles dans sa vie et l’a aidée à devenir celle qu’elle est aujourd’hui - toujours plus confiante, toujours plus ambitieuse et avare de réussite. Ensemble, Kamala a l’impression qu’ils pourraient déplacer des montagnes, régner sur le monde. Zhang la fait se sentir comme une reine.

Ce soir, il l’a invitée au restaurant. Un restaurant canon, en plus de ça. Kamala a senti qu’il fallait qu’elle soit à la hauteur, alors quelques jours avant, elle a commencé sa recherche de la robe parfaite - envoyant certains de ses anciens Faces écumer les boutiques moldues et sorcières pour trouver la perle rare. Ils sont habitués, depuis le temps. Ce n’est que la veille du dîner qu’elle a mis la main sur la robe parfaite - le juste milieu entre la robe de princesse et la robe sexy. Une belle robe couleur carmin qui rehausse le ton de sa peau, et qui, par ses milles pierres scintillantes, feront forcément tourner tous les regards vers elle. Elle souligne toutes ses courbes, parfait.
Le soir-même, elle demande à trois des danseuses de venir l’aider à se coiffer et se maquiller, histoire de ne rien laisser au hasard. Elle porte des boucles d’oreilles offertes par Zhang, ainsi qu’un bracelet sertis de rubis qu’il lui a offert il y a deux ans. Satisfaite de son reflet, elle monte dans un taxi sorcier (hors de question qu’une cheminée ou un transplanage ruinent tout ce travail).

Elle fait son entrée à la Licorne Bleue sous des regards surpris, mais au fond, elle le sait : ils sont tous envieux. Ses yeux sombres et déterminés cherchent son Zhang du regard, et quand elle le voit, son sourire vient manger tout son visage. Il est si beau, dans la même couleur qu’elle - un signe du destin, probablement - assis à la plus belle table du restaurant. La tête haute et l’oeil fier, elle avance dans sa direction.
Il se lève pour l’accueillir. "Bloody hell, look at you" Elle penche la tête sur le côté, fait une petite moue l’air de dire oh, ce n’est rien, comme si elle ne s’était pas préparée depuis des jours. Elle se laisse entraîner dans un baiser fougueux, durant lequel elle ne se gène pas pour passer ses mains dans son cou, dans ses cheveux, sur le haut de son dos. Le plaisir de montrer aux autres clients qu’ils sont de loin les plus extraordinaires clients de la soirée la fait sourire contre les lèvres de son amant. Ils mettent longtemps à séparer leurs lèvres et Kamala offre un regard plein de désir et d’affection à Zhang.

Ils s’installent ensuite à la table, et Zhang commande le vin le plus cher sous les yeux scintillants de sa dulcinée. "And yet after six years, I still can't decide whether you look your hottest with or without clothes on." Elle hausse ses sourcils bien dessinés. I’d say I look the hottest with clothes you know you’ll be able to take off later. Elle lui adresse un clin d’oeil. Il prend sa main et l’embrasse. "Happy anniversary, niángniang." Elle lui sourit. Happy anniversary, baby. Elle tend sa jambe pour la coller entre celles de Zhang. You look so hot. dit-elle au moment où le serveur leur amène le vin. I love this color on you. Elle tire sa main et observe les boutons de manchettes -- un cadeau qu’elle lui a fait il y a un moment. You really expect me to stay a feet away from you from this entire dinner? I don’t know if I have the strength. fait-elle en soupirant tandis que les regards sont toujours braqués sur eux. So, tell me. Elle frappe ses mains l’une contre l’autre avec enthousiasme. What do you have in store for me tonight?

“I’d say I look the hottest with clothes you know you’ll be able to take off later.“ Ces remarques, là, juste là – c'était l'une des innombrables raisons qui le retenaient à Kamala depuis toutes ces années, cette capacité à entretenir son intérêt, son affection, son désir d'une seule phrase, qui cimenta son large sourire sur ses lèvres tandis qu'il lui embrassait la main, roucoulant des félicitations qui, dans quelques heures, paraîtraient bien fades en comparaison. “You look so hot. I love this color on you.“ “We're a matching pair, what can I say.“ Il glissa, les yeux rivés dans les siens, une main jusqu'à la jambe collée entre les siennes, la pulpe de ses doigts embrassant la peau satinée à défaut de pouvoir y presser ses lèvres. “You really expect me to stay a feet away from you from this entire dinner? I don’t know if I have the strength.“ Le serveur leur accorda un regard discret, par dessus la bouteille de vin qu'il débouchait ; Martin eut un rire, et de sa main libre vint prendre le verre qu'on était en train de lui servir. “You are more than welcome to eat dessert on my lap, babe.“ Il lui adressa un large sourire, avant d'enfin porter son attention sur le sommelier et son verre – il y flaira le vin, et, coupant court au rituel de dégustation dont il ignorait ostensiblement les codes (le vin avait pour lui le même goût, de toute façon), il but une gorgée avant de relever les yeux vers le sorcier. “I thought the Bordeaux would be more appropriate for start –“ “ “Fantastic, thank you“, interrompit Martin de son ton le plus posh, avant de revenir à Kamala avec un sourire satisfait et complice – de frayer ensemble dans ce monde de riches qui leur avait été interdit si longtemps, avec tous les bénéfices qu'une telle vie de luxe pouvaient impliquer.

Le pingouin se tut, et servit Kamala en silence, avant de se retirer ; Martin le vit s'éloigner du coin de l'oeil, ses doigts caressant la peau veloutée de la sorcière sous la table. “So, tell me, what do you have in store for me tonight?“ Son sourire s'agrandit, en miroir à son entrain. “Oh babe, you are not ready“, et il fit trinquer son verre contre le sien avant de le porter à ses lèvres, ses yeux brillant d'une lueur d'expectative. Il y siffla une gorgée rapide, avant de reposer son verre, ses doigts refermés autour du pied ridiculement fin, se penchant légèrement vers elle, irrémédiablement attiré par sa présence magnétique – s'il avait pu lui faire l'amour à même la table impeccablement dressée, devant l'ensemble du restaurant, Martin ne se serait pas gêné. “Tonight is a night you won't be able to forget, I promise, from start to finish.“ Et il laissa reposer sa main sur son genou, revenant capturer ses doigts entre les siens, avant de se pencher vers elle et d'aller embrasser son épaule, puis son cou, s'enivrant de la note de parfum qu'elle y avait apposée dans un soupir. “I got the chef's special, everything you like.“ Une nouvelle pression des lèvres sur sa mâchoire, avant de se détacher tout juste de sa peau pour la regarder dans les yeux. Il avait tout prévu, avec l'excentricité qui leur était propre – rien n'était trop beau pour elle, pour lui, pour l'avenir radieux de leur couple, que Martin voyait se profiler à l'horizon sur un ciel azur.
Ensemble, aucun nuage ne saurait leur résister – il en était convaincu, persuadé, absolument certain, en se plongeant dans l'immensité de ses yeux noirs. “And fireworks, of all kinds.“

Kamala n'accorde pas un seul regard au serveur, venu leur apporter une bouteille de vin. Ses yeux restent bloqués sur Martin, juste Martin. Elle est bien consciente des regards sur eux, sur elle notamment, avec sa robe qui est probablement bien trop habillée — ou du moins plus que celles des autres. Elle les sent, les regards : ils sont jaloux, envieux ou marqués d'une étincelle de désir. Kamala les connait bien, ces regards : elle les rencontrent partout où elle va. À une époque, quand elle était encore très jeune, ils la mettaient mal à l'aise. Mais avec les années, elle les a apprivoisés, et même plus : elle a fait en sorte de les attirer. Elle travaille dur à ce que les regards restent braqués sur elle, ne soient pas volés par d'autres. Elle en a besoin, de cette attention. Existe-t-elle vraiment, finalement, si elle n'est pas dans les yeux des autres ? Existe-t-elle vraiment, si elle ne crée par d'émotions chez les autres ? Kamala refuse de disparaître, elle refuse de s'éteindre.

Ce soir, elle rayonne sous ces regards, mais le sien — oh le sien n'est que sur lui. Lui. Autant parce qu'elle estime qu'il est le plus beau de l'assemblée, que parce qu'elle a envie qu'il se sente le plus beau, le plus puissant. “You are more than welcome to eat dessert on my lap, babe.“ Kamala pince les lèvres en un sourire. À leur gauche, quelqu'un a fait tomber de la vaisselle — elle ne regarde toujours que Martin, mais elle aime croire que c'est leur petit jeu qui a mis mal à l'aise l'un de ces bourgeois des tables adjacentes. “I thought the Bordeaux would be more appropriate for start –“ “ “Fantastic, thank you“ Kamala étire ses lèvres. Elle aime le voir comme ça, face à elle, confiant, comme s'il était le propriétaire des lieux. Ça lui rappelle le jour où ils se sont rencontrés.

Elle prend le verre que le serveur vient de lui servir et interroge son cher et tendre sur les plans de la soirée, plus enthousiaste que jamais. Martin est comme ça : elle ne sait jamais ce qu'il lui prépare, quand bien même ils se connaissent maintenant depuis des années. Il parvient encore à la surprendre, à monter systématiquement en gamme. Comme elle, il veut toujours mieux pour lui, pour elle, pour eux. Pas étonnant qu'elle n'ait pas su s'en détacher. “Oh babe, you are not ready“ Elle hausse un sourcil, profite du contact des mains de Zhang sur sa jambe immaculée. Quand elle sent ses doigts glisser jusqu'à son pied, elle prend une gorgée de vin pour éviter de se mordre une nouvelle fois les lèvres. C'est à ça, qu'elle sait qu'il est différent des autres, aussi : il suffit d'une caresse pour qu'elle ait envie de tout envoyer valser pour le coller contre elle et oublier tout le reste. “Tonight is a night you won't be able to forget, I promise, from start to finish.“ Elle ferme les yeux quand il continue à explorer son corps devant toute l'assemblée, jusqu'à apposer ses lèvres dans son cou, son épaule. “I got the chef's special, everything you like.“ dit-il, excitant un peu plus la Warlock. “And fireworks, of all kinds.“ of all kinds, hmmm. Elle prend une gorgée de vin, puis fond sur ses lèvres pour un baiser léger, quelque chose de tendre qui ne leur ressemble presque pas, mais qui lui fait du bien à elle.

I have a few things for you too, you know. dit-elle alors. Elle pose son verre de vin, et de la main qui ne tient pas celle de Martin, elle vient fouiller dans des cheveux coiffés à la perfection. Ses doigts s'étirent et bougent dans une discrète chorégraphie, et soudain, de derrière sa nuque, elle sort une boîte — qui ne trompe pas, à son esthétique, sur le fait qu'elle contient un bijou dont le prix ferait pâlir un certain nombre de clients ici. Elle la pose sur la table, devant eux, et relève les yeux. This, I made for you. It's unique. Just like you. dit-elle en frôlant sa joue du bout du nez et en déposant à son tour un baiser sur sa mâchoire. Open it. Martin a à peine le temps d'ouvrir et d'observer la nouvelle montre que Kamala pose une main sur son poignet. This one is not a regular watch. explique-t-elle. It's been enchanted and is linked, every second of every day, to this bracelet. dit-elle en mettant en évidence le bracelet qu'elle a sur son poignet à elle. You just need to say the password, and it calls me. If you allow it, it gives me your position, and I can be there in a minute. dit-elle avec un sourire en coin. Our very own direct line to each other. Elle pose sa tête sur son épaule. You don't have to wear it, but I'll wear mine. Everyday. dit-elle.

Le sourire de Zhang s'étira sous ses lèvres, tandis qu'il glissait une main dans son cou ; il était certain pour lui qu'elle l'aimait, quand bien même elle ne le lui avait jamais dit - une banalité indigne d'eux, de leurs vies hors-normes, de leurs bouches faites pour se dévorer plutôt que de balbutier l'évidence. Lui aussi l'aimait, à sa façon ; autant que quelqu'un vivant de violence depuis son premier souffle, avec une passion aux rares éclats de tendresse, et dont la vulnérabilité était absente. Ils n'oubliaient jamais l'allégeance de l'autre, même au coeur de leurs étreintes - et quelque part, Martin pensait que Kamala signerait sa perte, d'une façon ou d'une autre. Il y avait pire comme mort, dans le métier.

"I have a few things for you too, you know." "Do you now?" fit-il en levant un sourcil en suivant ses gestes du regard, avant de poser les yeux sur l'écrin en velours sombre devant lui. Martin posa son verre de vin à son tour, le coeur battant allègrement - allons bon, elle ne l'avait tout de même pas doublé à son propre jeu, et tout ça avant leur première entrée ? "This, I made for you. It's unique. Just like you." Son parfum sirupeux remonta voluptueusement le long de son nez, en sentant le sien caresser son visage. "Open it." "Whatever this is, I know I'm going to love it", fit-il d'une voix basse, en ouvrant la boîte sans cérémonie : l'éclat du verre lui renvoya l'une des nombreuses lumières du restaurant, et le regard aiguisé de Martin reconnut sans encombre la qualité (et le prix qu'elle avait dû coûter) des aiguilles en or, du bracelet en cuir de dragon et surtout des diamants incrustés dans le cadran. "Fucking shit!" fit-il dans un rire extatique, ravi par cette surprise. Ses yeux tombèrent sur le bracelet posé sur son poignet, aux rappels tout aussi peu discrets de la montre : de l'or et des pierres précieuses, comme ceux pavant la voie luxueuse qu'ils foulaient ensemble depuis six ans. "This one is not a regular watch. It's been enchanted and is linked, every second of every day, to this bracelet." Les doigts de Martin se refermèrent sur le poignet délicat de Kamala, passant le pouce sur ce bracelet avant de relever les yeux vers elle. "You just need to say the password, and it calls me. If you allow it, it gives me your position, and I can be there in a minute. Our very own direct line to each other. You don't have to wear it, but I'll wear mine. Everyday." "Why wouldn't I wear it everyday? Babe, I won't take it off unless they make me, this is fucking gorgeous." Ou il l'enlèverait quand il écraserait la face du Lion des Warlocks - un détail que Kamala n'avait pas à connaître d'avance, tandis qu'il passait sa nouvelle montre à son poignet. "Fuck, this is perfect", fit-il en la faisant briller à la lumière, tout en l'exhibant au reste du restaurant qui n'en avait rien à faire. "You know how to make me happy, don't you?" Il glissa sa main dans le bas de son dos, à la limite de la décence, comme toujours, et alla écraser un baiser dans ses cheveux en la serrant contre lui. "You're the best, as fucking always... Thank you."

Ils mangèrent comme un roi et une reine, riant de manière aussi peu discrète que leurs tenues accidentellement assorties. Les vins allégés étaient absolument affreux, affadis par les degrés envolés suite aux nouvelles lois de cette société où il ne vivait qu'à mi-temps ; mais ce qui importait réellement était de tremper les lèvres dans ces bouteilles hors de prix, dont Martin confondait de toute façon les goûts, retenant seulement noms et prix. Lorsqu'on retira les assiettes vides du plat principal, un sourire en coin investit les lèvres du sorcier.
Dans quelques minutes, pensait-il en détaillant le visage radieux de Kamala tandis qu'elle portait son verre à ses lèvres - il n'était qu'à peine nerveux, baignant dans son assurance démesurée, convaincu de la conclusion de cette soirée qui resterait à jamais gravée dans leurs vies.

Le dessert apparut en plop délicieux à leurs côtés : une pièce montée somptueuse, toute de rouge et d'or, impossible à manger pour deux (ou dix) et accompagnée, de près, d'une mini-harpe flottant dans les airs, jouant une mélodie qui d'ordinaire aurait tiré à Martin un reniflement exaspéré."You have the first cut." Son sourire s'était étiré, et il considérait Kamala du fond de sa chaise, une lueur brillante, significative de la surprise à venir, au fond des yeux. "I know I know, it's our birthday, but this is part of your gift babe." Il s'accouda à la table en y croisant les bras, sans la quitter des yeux, sourire greffé aux lèvres, avant de lui indiquer le gâteau du menton. "Go on."