BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.
Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !
Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
Les sorciers baissent les yeux lorsqu’ils le croisent dans le couloir. Ils prennent soin d’avoir une distance de sécurité entre lui et eux aussi. Ils murmurent en le regardant de travers, disant sûrement des saloperies à son égard. Certains n’hésitent pas à l’insulter parfois, lui dire de faire place, de se cacher de leurs yeux qui ne seraient subir la simple vue d’un loup garou parfaitement identifiable de part ce tatouage dégradant sur sa joue. La plupart du temps Terry fait celui qui s’en fiche, il ne réagit pas et se contente de partir plus loin pour trouver un peu de paix solitaire, loin de l’intolérance et de la stupidité. Il ne se sent pas à sa place ici et il ne comprend pas que d’autres Hounds y soient presque comme des poissons dans l’eau, fiers et ravis du gouvernement qui les traite pourtant comme des moins que rien. Terry a eu tout le temps pour y penser, après tout ce n’est pas comme si il avait une vie très chargée en dehors de son boulot et surtout, de manière générale, il a toujours un peu trop réfléchi aux choses. Il se dit que peut être qu’avant c’était pire pour les hybrides, après tout ils n’avaient même pas les avantages d’être utiles à un quelconque gouvernement. Ils étaient simplement des parias. Mais ils n’avaient pas de tatouage sur le visage, et les lieux publics ne leur étaient pas officiellement interdits. Il n’y avait pas d’ASAP non plus… Non vraiment, il ne comprend pas ses compères, ca le dépasse, lui déteste tout ce qui va avec ce qu’il considère déjà comme une malédiction en soi.
Ca fait depuis longtemps qu’il n’essaie plus de comprendre. Il y a une sorte de résignation qui a peu à peu pris place. Abandonnées les idées de fuites dans le monde moldu, la possibilité de rejoindre l’Ordre et n’importe quelle autre échappatoire. Il a l’impression d’être sur pilote automatique faute de trouver la force et le courage de se sortir de là… au péril de sa vie, c’est bien là le problème. Parce que même si sa condition n’est pas très enviable, être un Hound reste la solution la moins risquée. Au moins on ne veut pas sa peau, ou tout du moins pas si il se fait discret. Peut être qu’un jour il se réveillera de cette torpeur mais pour le moment, il se contente du peu que la vie lui offre.
En l’occurrence, il a fini pour la semaine et part en week eeeennnd (oui quand je dis qu’il se contente de peu...). Pas mécontent de s’éloigner un peu de ce crétins du Ministères, Terry est presque content lorsqu’il arpente les couloirs direction la sortie de cet antre de démons. Il se fiche de la réactions des sorciers sur son chemin, il essaie juste de partir le plus vite possible. Surtout qu’il vient de passer 2 jours à courir après un hybride et que franchement, il a l’impression de puer grave. Une impression qui est peut être un peu plus que ça… Mais il a fait son possible niveau hygiène avec ce que la magie pouvait apporter en la matière… Bref, il se casse et il va kiffer sa douche !
Tout du moins c’était le plan initial mais, au détour d’un couloir, il tombe nez à nez avec un visage qu’il n’aurait jamais pensé revoir un jour et encore moins ici. Terry ne sait pas si c’est le choc de revoir son vieil ami ou si c’est d’être à un poil de lui rentrer dedans mais il a un léger mouvement de recul alors qu’il demande, étonné. « Sylas ?? » Oui bon, c’est débile de poser cette question, on est d’accord. Certes Terry ne l’a pas vu depuis longtemps mais il ne risque quand même pas d’oublier l’un de ses meilleurs amis tout de même même après tant de temps. Un sentiment d’urgences le prend alors aux tripes. Le blond ne devrait pas être ici, déjà parce qu’il a fait parti de la résistance mais en plus parce qu’il est né moldu. Autant dire que le Ministère de la Magie est bien le dernier endroit où Sylas devrait se pointer. Si Terry se fiche bien de la nature de son sang, ce n’est pas le cas de la plupart des gens ici. L’ancien serdaigle est d’autant plus étonné qu’il était persuadé que Sylas avait quitté l’Angleterre. Ca aurait été malin et compréhensible, Terry ne dira jamais le contraire. Il a toujours été guidé par un certain sans de l’auto préservation après tout et ca aurait été une assurance de survie pour Sylas que de fuir.
Une fois la surprise passée le lycan se rend rapidement compte de ce que la présence de Sylas implique. Il regarde alors les détails de plus près. La tenue, le balai… Il ne faut pas avoir un QI très élevé pour comprendre les tenants et les aboutissants de toute cette affaire. Son ami est maintenant un simple larbin du gouvernement, Terry ne trouve rien de plus stupide à dire qu’un simple « Oh... » dépité. Lui qui passe son temps à se morfondre sur son sort se sent subitement bien con. Il n’aurait jamais pensé que Sylas puisse se retrouver à cette place si peu envieuse, ça le laisse presque sans voix.
Les journées se ressemblent pour Sylas. Penelope vient souvent le voir. Elle est gentille et, comme toujours, lui fait des cadeaux; elle lui permet aussi de calmer certains de ses maux de tête. Elle le fait se sentir bien: parfois, après leurs rendez-vous, Sylas parvient à dormir pendant des nuits entières sans se réveiller. Parfois.
D'autres fois, il tourne dans son lit, s'agite, enfonce son nez dans l'oreiller, encore et encore et toujours, sans parvenir à trouver le sommeil. Il chasse des songes, il se perd dans des cauchemars, il tente de rêver; en vain. C'est bientôt son anniversaire. Il n'arrête pas d'y penser, sans s'en empêcher. C'est stupide, peut-être. Il aura quel âge, déjà? Vingt-deux ans? Non. Plus. Il ne sait plus...
Ça n'importe plus.
Les jours se ressemblent et se mélangent et sans Penelope, Sylas serait bien incapable de dire quel jour on est. Même avec elle, il a du mal... il sait qu'il va la revoir dans trois jours... vendredi? Non, lundi... non, il ne sait pas.
« Sylas ?? » Sylas baisse les yeux et recule. Dans ses errances mentales, il a oublié de regarder où il mettait les pieds et le voilà qui a failli entrer en plein dans un membre de la Brigade. Il est sensé laver le sol et non embêter les durs sorciers qui travaillent pour la sécurité de tous. Il lui faut quelques instants pour comprendre que, bizarrement, le sorcier semble connaître son nom; il relève une paire d'yeux bleus timides et croise l'ébène des prunelles de son vis-à-vis. Non, pas un sorcier: une bête, avec un triangle sur la joue. Et pas un inconnu. Il le connait... mais d'où?
« Oh... » D'Hogwarts, peut-être, quand Sylas était encore un voleur de magie. Ou de l'Ordre? Non. Enfin, il ne sait plus. Il a déjà mal à la tête, rien que d'y penser... "Pardon, j'étais sur votre chemin," balbutie-t-il maladroitement en se reculant pour lui laisser de l'espace et lui donner de la place pour le contourner et s'en aller là où il était dirigé, au besoin. Sylas ne veut vraiment pas déranger. Ou plutôt, il ne veut pas que l'autre s'énerve et le pousse ou le frappe à cause de son manque de réaction - ça arrive plus souvent que nécessaire. "Je- je voulais pas vous déranger, je vous laisse, pardon." Il a déjà baissé la tête et une mèche de cheveux blonds vient entraver son visage; mais c'est plus fort que lui, ses yeux essayent de l'apercevoir, de lire son visage, de se rappeller. Il lui est tellement familier... Il hésite, mais recule de nouveau, prêt à se détourner dans le même mouvement, préférant s'éloigner plutôt que de se faire chasser de manière plus violente encore.
Il s’attend à une réaction. Au moins un petit truc, un sourcil haussé, une grimace, un sourire et pas forcément à ce que Sylas lui bondisse dans les bras, après tout ils ne se sont pas vus depuis longtemps et la fin qu’a eu leur petit groupe d’amis laisse, aujourd’hui encore, un goût amer. On ne peut pas dire qu’ils soient encore amis. La vie a fait d’eux des étrangers et le passé ne veut plus rien dire maintenant. C’est comme un autre univers, ils ne sont plus ces gamins insouciants qui avaient la vie devant eux. Mais tout de même, même si Terry ne s’attend pas à ce que Sylas saute de joie à le voir, il se serait attendu à au moins une réaction, même un petit rien de surprise. A la place Sylas baisse la tête, s’excuse même de ce petit accident qui n’est même pas vraiment de sa faute. « Pardon, j'étais sur votre chemin. » Votre chemin. Depuis quand ils se vouvoient ? Terry sait que les années sont passées par là, mais il n’a quand même pas pris tant de rides que ça. Non ? Manquerait plus que ça quoi. « Je- je voulais pas vous déranger, je vous laisse, pardon. » Une excuse encore et son ancien ami se défile, longeant presque les murs pour ne pas déranger. Terry sait que les nés moldus, surtout au Ministère, se doivent de passer inaperçus. Les voir déambuler dans ce monde lui ferait presque relativiser sa propre situation. Etre un hybride a beaucoup de côté négatif mais la position de Hound apporte tout de même quelques avantages. Il est utile aux mangemorts, c’est terrible mais c’est pas mieux que rien.
La surprise met quelques courts instants à se dissoudre. Il voit Sylas partir et ça a l’effet d’un éléctrochoc pour l’ancien serdaigle. Terry ne veut pas rater cette occasion. Il ne peut pas. Il doit retenir le blond et éclairer la situation. Une boule dans son ventre grandit, nourrie d’inquiétude soudaine et de peur aussi. Il ne veut plus être tout seul, il veut se raccrocher à quelque chose, à quelqu’un qui lui rappellerai enfin qui il était, qui il peut encore être peut être. Il veut retrouver un je ne sais quoi d’antan, de leur amitié. Et surtout, il veut comprendre pourquoi Sylas lui colle le vent du millénaire. Ca n’a aucun sens, même si on prend en compte le fait qu’ils se trouvent dans l’antre du diable. Après tout, même ici, ils peuvent tout de même échanger quelques phrases. « Sylas attend. » Il dit cela rapidement, avec une voix qui a des accents de supplique. Terry avance une main vers Sylas, le retenant par le bras, pas fermement, mais juste assez pour faire en sorte qu’il ne lui échappe pas. « C’est Terry. » Il cherche dans le regard du blond et attend d’y voir le moment où un petit déclic se ferait dans son cerveau mais Terry ne trouve pas une once d’écho dans les yeux de Sylas. Alors il ajoute, ce qui lui semble dingue comme précision. « De Poudlard. » Expliquer à Sylas qu’ils se sont connus à Poudlard est totalement incroyable. L’ensemble de cet échange est surnaturel d’ailleurs. Clairement, Sylas ne le remet pas et ça n’a rien de normal, c’est inquiétant, voir plus même, ca a un arrière goût de panique pour Terry. « On était amis... » Et ce qu’il doit vraiment le préciser ça aussi ? Oui, on dirait, mais on marche sur la tête.
La boule dans son estomac double de volume et ça lui fait dire des trucs cons, terriblement cons même. Parce que c’est l’évidence même mais il pose tout de même la question : « Tu ne te souviens pas de moi ? » Il continue d’espérer que Sylas va juste se taper le front et rigoler avant de lacher un « ah bah oui Terry Boot ! Ca faisait longtemps ! »… Bon peut être pas ça exactement mais un truc du genre tout de même. Mais l’ancien serdaigle sait déjà que ça ne sera pas le cas. Terry n’a aucune idée de ce qui est arrivé à Sylas mais il compte tirer tout cela au clair. Il est beaucoup de chose, un lache, un traitre, un hound, mais il ne laissera jamais tomber l’un ceux qu’il considère encore comme ses meilleurs amis. Et ça même si le meilleur ami en question ne se souvient pas de cette même amitié (vous suivez? Je suis quasi sure que cette phrase veut dire quelque chose). La première étape est sûrement de rassuré le pauvre Sylas alors Terry rajoute rapidement tout en tentant d’afficher un léger sourire qui a quelque chose de nostalgique.
« Sylas attend. » En entendant son prénom, il est prêt à courir dans l'autre sens, mais est arrêté net par la main qu'on pose sur son bras et les doigts qu'on resserre autour de ce dernier, le tirant fermement en arrière, l'immobilisant sans lui demander son avis. Un long frisson le parcoure et le paralyse désagréablement. « C’est Terry. » Terry, Terry, Terry... Le mot tourne à vide dans l'esprit de Sylas, s'entrechoquant au mélange insidieux de sorts amnésiques, sorts de confusion et autres techniques de Legilimens utilisées pour le rendre comme il est aujourd'hui. « De Poudlard. » Les traits de Sylas s'ouvrent en comprenant. "Oh..." Ça date donc de quand il était un voleur de magie, c'est pour ça qu'il ne se souvient pas - cette période est toujours floue pour lui, et douloureuse quand il s'y attarde. Des fois, les souvenirs lui viennent si facilement et des fois... pas du tout. « On était amis... » Il ne doit pas être un voleur de magie, lui... non, il porte les vêtements des membres de la Brigade. C'est un vrai sorcier.
Sylas lui offre un léger sourire désolé, prêt à lui expliquer qu'il est désolé, qu'il ne se souvient pas, et qu'il l'a dérangé; mais Terry enchaîne: « Tu ne te souviens pas de moi ? » avec un de ses sourires à lui. "Je suis désolé," répète Sylas, hébété. "Je... non." Il se demande si il imagine le heurt qui traverse le visage du sorcier. Ils étaient amis, a-t-il dit. Sylas essaye de se concentrer, très fort, mais aujourd'hui est une mauvaise journée: il a l'impression de progresser dans le noir, dans la brume, et que ses souvenirs s'accrochent à sa peau sans pour autant s'enfoncer autour de lui, rendant sa progression psychique déroutante et difficile. "Je me souviens pas très bien, j'ai oublié, je suis plus un voleur, je..." Il tire un peu sur son bras, celui que Terry tient toujours, pour s'en dégager doucement. Pour une fois il ne ressent ni colère ni frustration, rien qui enfle dans sa poitrine et devient étouffant: il se sent juste vide, confus, perdu, et adresse à Terry un grand regard écumant de doute et d'incompréhension. "Je suis juste là pour travailler, je voulais pas vous déranger. Je peux... peut-être que je peux vous aider?" tente-t-il maladroitement, terrifié à l'idée que Terry s'énerve maintenant qu'il a compris qu'il ne se souvenait de rien.
C’est à ne rien y comprendre. Tout simplement. Il rêve là ? Il a du se prendre un coup sur la tête pendant sa dernière traque. Traumatisme crânien. Ou alors un sort de confusion. Un truc du genre quoi. Déjà le fait d’avoir Sylas là devant lui, en chair et en os, lui paraît impossible puis le fait que ca se passe au Ministère rajoute un degré de what the fuck en plus. Si Terry est complètement paumé de cette situation invraisemblable, Sylas, lui, a l’air juste… un peu pitoyable, il faut bien l’avouer (déso bichon!). Terry l’a arrêté in extremis alors qu’il tentait de se carapater rapidos. Et, alors que le loup garou fait tout son possible pour simplement faire comprendre au blond qu’il ne lui veut aucun mal, son ancien ami lui répond par un : « Je suis désolé. » qui déstabilise encore un peu plus le Boot. Est ce que ? « Je... non. » Sylas ne se souvient pas de lui. Et vu sa tête, il ne se souvient même pas du touuut. C’est juste totalement impossible. Certes ils n’étaient pas les deux avec le plus d’atomes crochus dans leur groupe d’amis à l’époque, mais tout de même. « Je me souviens pas très bien, j'ai oublié, je suis plus un voleur, je… » Il sent Sylas qui essaie de s’extirper de sa main qui le tient toujours. Terry n’avait plus fait attention et il lâche instantanément Sylas, se rendait compte que c’était peut être un peu intrusif, d’autant plus si le blond n’a en fait aucune idée de qui il est. Terry se sent un peu con et il marmonne un « Pardon. » distrait à l’intention de son ancien ami. Ce dernier se prend pour un voleur de magie… Mais, qu’est ce qu’il se passe quoi ?
Sylas ne doit sûrement pas vouloir faire de vague tout du moins c’est ce que Terry en comprend quand il reprend la parole. « Je suis juste là pour travailler, je voulais pas vous déranger. Je peux... peut-être que je peux vous aider? » Terry est un peu décontenancé et ne sait pas trop quoi dire. D’un côté il ne sait pas du tout ce qu’il a pu arriver à Sylas, de l’autre il ne sait limite pas qui est Sylas actuellement, mais est ce que ca change quelque chose ? Il commence par quoi ? Et question con : comment il fait pour le mettre en confiance sachant que Sylas a clairement pas envie de lui parler plus que ça ? C’est dans ce genre de moment où Terry voudrait voir popper Anthony ou Michael. Ils auraient su quoi faire eux et ils ont toujours été bien plus doués que lui pour ce genre de chose.
Peut être que répondre à la question de Sylas serait un bon premier pas, c’est donc ce que fait Terry alors que son cerveau continue de carburer en tâche de fond. « Non… Non j’ai pas besoin d’aide » Non, bah non, Sylas peut pas l’aider lui, c’est plutôt le contraire que Terry cherche à faire. Ce dernier ne peut pas s’empêcher de regarder autour de lui pour s’assurer qu’ils soient encore seuls. Il ne voudrait pas attirer l’attention sur le blond plus que nécessaire, a priori il semble déjà assez dans la merde comme ça. Une fois ce petit check fait, le brun tente de lui dit à mi voix : « C’est moi qui devrais te demander ça Sylas. Tu ne te souviens pas de moi mais tu étais parmi mes meilleurs amis à l’époque de Poudlard. Toi, moi et puis Anthony, Michael et Padma... » Une vaine tentative de le rassurer qui est suivie de questions si bien que Sylas ne se sortira jamais de cette situation. Ce n’est pas que Terry veut l’oppresser avec un interrogatoire en bonne et due forme mais ça fait si peu de sens pour lui que Sylas ait fini ici que Terry ne peut pas s’en empêcher sans compter qu’en effet, il voudrait l’aider à se sortir de cette situation. Mais… C’est peut être un peu dégueulasse à dire mais, si Sylas a tout oublié, est ce qu’il peut même lui faire confiance ? La dernière fois que Terry avait entendu parler de Sylas, ce dernier faisait encore parti de l’Ordre… Mais ca, ca paraît peu prudent d’en parler. C’est un beau bordel cette affaire. «Tu te souviens de comment tu as fini au Ministère ? » Peut être qu’il s’est fait attraper. Peut être même que... il ajoute sans se rendre compte qu'il prononce ces mots « Et les autres... » Anthony, Michael… Si ca se trouve ils sont maintenant à Gracefield ou à Azkaban... Cette idée lui glace le sang.
« Non… Non j’ai pas besoin d’aide. - Ah..." Sylas ne comprend définitivement pas ce qu'il se passe. C'est un mauvais jour, aujourd'hui, de ceux où il ne reste rien d'autre qu'une coquille vide, aucune impression, aucun sentiment, aucune douleur - juste du vide, béant et amer, quelque chose qui ne sera jamais rempli, qui sera toujours vide et grandissant, vertigineux. Il regarde l'homme en face de lui sans le reconnaître, un Terry qu'il n'a jamais vu avant - du moins en a-t-il l'impression. Qui est-il, au fond? Aujourd'hui, il n'est personne, c'est à peine s'il se souvient de son nom. Son esprit bourdonne légèrement, comme une télévision mal réglée qui n'a que de la neige sur son écran, peinant à trouver une chaîne ou une autre.
Il n'est rien, ni personne, juste un rat qui s'est faufilé dans le monde magique en espérant y voler quelque chose.
Juste un né-moldu, un sang-de-bourbe, rien de plus, dont les pensées se délitent aussitôt qu'elles se forment, comme de l'encre qu'on aurait laisser tomber dans de l'eau claire. « C’est moi qui devrais te demander ça Sylas. Tu ne te souviens pas de moi mais tu étais parmi mes meilleurs amis à l’époque de Poudlard. Toi, moi et puis Anthony, Michael et Padma... » Anthony, Michael, Padma, Terry - autant de mots qui ne résonnent pas du tout entre ses deux oreilles et le laissent blême, incompréhensif. La pression montre soudainement, une nervosité nouvelle le prenant à la gorge à l'idée d'avoir déçu l'homme en face de lui - et si il le punissait, parce qu'il ne se souvient pas. "J-je suis désolé," bredouille-t-il maladroitement, paniqué de nouveau, attendant un coup qui ne tombe pas.
« Tu te souviens de comment tu as fini au Ministère ? » Il secoue la tête. « Et les autres... - Je, je sais pas, et je ne veux pas savoir!" Il a peur de la réponse, il a l'impression qu'il ne doit pas connaître la réponse - si il ne se souvient pas, c'est pour une raison. Si on le garde en vie, c'est pour une raison. Et si il est là, c'est pour une raison. Il doit y avoir une raison sinon cela veut dire que sa vie n'a pas de sens ni de saveur, et sinon ça veut dire que ce vide... ce vide... n'est pas réellement lui. Qu'il devrait y avoir autre chose dans sa poitrine que ce trou noir qui manque de tout avaler par moment.
"Je suis désolé, je sais pas, je ne veux pas savoir, j'ai oublié, je ne sais plus, je me souviens pas, je sais pas," enchaîne-t-il d'une voix nerveuse et tendue, en baissant les yeux. "Padma, Michael, Anthony, Terry, je les connais pas, je suis plus un voleur, j'aurais jamais dû être à Hogwarts, alors je sais pas, promis, je sais pas, j'ai oublié, promis, j'ai oublié." Les mots se succèdent trop rapidement dans sa bouche, trébuchent maladroitement, s'enlisent ensemble à la surface de ses lèvres. "J'aimerais vous aider, vraiment, j'aimerais beaucoup vous aider et vous répondre, mais je peux pas, je peux pas, d'accord?"
Il veut simplement des réponses à toutes les questions qui lui passent par la tête. Parce que rien dans cette histoire ne fait sens et parce qu’il a un besoin pathologique de maîtrise les choses, de les ordonner, de trouver le pourquoi du comment, un chemin pour se sortir du pétrin ou, faute de mieux, d’intégrer le fait qu’il ne peut rien y faire et ce en toutes connaissances de cause. C’est sa manière de faire à lui, son problème de control freak et Terry ne comprend pas tout de suite que ses questions ne font que rendre Sylas de plus en plus nerveux. Ce n’est que lorsque le né moldu lui répond abruptement par un « Je, je sais pas, et je ne veux pas savoir! » que Terry sort de son pseudo-interrogatoire et fait vraiment attention à son ami. Autant dire que quand il réalise à quel point Sylas le vit mal, il s’en veut instantanément d’avoir pu être insistant. La dernier chose qu’il veut c’est de mettre son ami dans cette position, lui qui a l’air déjà passablement… perdu ? Terry ne l’avait jamais vu comme ça à vrai dire si bien qu’il peine même à mettre les mots sur cet état fébrile dans lequel semble se trouver le blond. Le pire c’est que ce dernier s’excuse alors même que Terry n’aurait peut être pas dû le mettre dans cette situation à la base. « Je suis désolé, je sais pas, je ne veux pas savoir, j'ai oublié, je ne sais plus, je me souviens pas, je sais pas. Padma, Michael, Anthony, Terry, je les connais pas, je suis plus un voleur, j'aurais jamais dû être à Hogwarts, alors je sais pas, promis, je sais pas, j'ai oublié, promis, j'ai oublié. » Terry se sent mal d’entendre ça. Sylas ne devrait pas avoir à dire ça, il ne devrait pas avoir à presque s’excuser d’être aller à Poudlard comme il le méritait pourtant tout autant qu’eux autres aux sangs soient disant pur ou mêlé. Mais le loup garou ne comprend pas, non, ça ne fait pas sens que Sylas rejette en bloc ces souvenirs qu’il tente de lui insuffler. Est ce qu’il ne veut pas retrouver cette période de sa vie telle qu’elle a vraiment été ? « J'aimerais vous aider, vraiment, j'aimerais beaucoup vous aider et vous répondre, mais je peux pas, je peux pas, d'accord? » Alors Terry comprend. Comme le dit Sylas, il ne peut pas. Pourquoi ? Le brun ne se l’explique pas. Lui non plus ne peut pas. Il ne peut pas comprendre ce qu’il se passe dans la tête du blond, tout simplement. Après tout il ne sait rien de ce qu’a pu vivre Sylas, ce qu’ont pu lui faire les monstres du Ministère. Tout ce qu’il peut faire, c’est de ne pas forcer les choses, ne pas brusquer le jeune homme, ne pas le faire fuir.
Les bras lui en tomberaient presque et, vu que ce n’est pas possible vu qu’ils sont bien attachés, ses épaules s’affaissent en signe d’acceptation. Il est embarrassé et il se sent con, mais Terry n’est pas du genre à s’entêter pour ce genre de chose, il l’est pour presque tout le reste, mais pas quand il s’agit de nier ce que veut un ami. « Ok Sylas, ok. » Lorsqu’il regarde à nouveau son ancien ami, Terry s’en veut tellement qu’il ajoute. « Je suis désolé, je voulais pas... » Il peine à trouver le terme juste parce qu’à vrai dire, il ne sait pas exactement ce qu’il s’est passé. La psychologie, ca n’a jamais été vraiment son truc. « T’oppresser ou quoi que ce soit du genre. » Il a envie de se justifier, surtout pour que ce nouveau Sylas ne le juge pas sur ce qu’il vient de se passer. Il ne veut pas le perdre à nouveau, le laisser évoluer seul dans ce monde dans lequel il peut lui arriver tant de drames juste à cause de la nature de son sang. « J’aurais juste voulu pouvoir t’aider. » L’aider à quoi ou contre qui ? Est ce qu’il peut faire quelque chose contre ce qui semble être un brainwash en bon est due forme ? Terry croit peut être avoir à sa disposition plus de solutions qu’il n’en a vraiment. Il pourrait demander une faveur à l’Ordre pour qu’ils tirent Sylas de là, mais il ne sait même pas comment les contacter et croit savoir que, vu sa situation, il ne sera de toutes manières pas le bienvenu même pour une petite demande du genre. « La vérité c’est que je doute de savoir comment. » Il ne lui sera d’aucune aide, il s’en rend compte maintenant et de toute cette conversation, c’est ça qui le mine le plus. Cette rencontre ne changera rien dans la vie du pauvre Sylas. Terry, encore une fois, est d’une inutilité folle.
« Ok Sylas, ok. » Sylas se détend à peine, méfiant, ses yeux clairs fouillant le visage de l'homme en face de lui à la recherche d'un mensonge. Il ne sait plus trop deviner les intentions des gens, ne sait pas non plus comment deviner quand le prochain coup, la prochaine insulte, le prochain sort va sortir: alors il reste sur ses gardes, pétrifié et tendu, ses yeux bleus exorbités. « Je suis désolé, je voulais pas... » Il a presque un mouvement de recul en l'entendant, redoutant ses excuses presqu'autant que sa compréhension. Même si il est un sorcier, Sylas sait au fond de lui qu'il ne peut pas lui faire confiance. Parce que faire confiance à quelqu'un, ça veut dire laisser cette personne lui faire du mal au tournant, ça veut dire s'offrir à la gueule du loup, et probablement ne jamais enr échapper. « T’oppresser ou quoi que ce soit du genre. » Sa présence même est oppressante, son regard sombre qui cherche des réponses dans celui de Sylas - mais ce dernier se garde bien de le lui dire, ravalant le noeud qui s'est installé dans sa gorge avec difficulté.
Il n'a pas le droit d'être méchant, pas avec les vrais sorciers, alors il ne dit rien; tendu comme la corde d'un arc, il attend qu'on le congédie pour retourner vaquer à ses occupations. « J’aurais juste voulu pouvoir t’aider. La vérité c’est que je doute de savoir comment. - Il n'y a rien que tu puisses faire pour m'aider," crache Sylas avec une colère et une verve qui appartiennent au Sylas d'avant, celui qui a disparu, celui qu'il a oublié. Lui-même est surpris de sa véhémence et fait quelques pas hébétés en arrière, ses yeux plissés sous la colère s'arrondissant de surprise et de crainte, soudainement - il a peur d'un retour de flamme. "Désolé, je voulais pas..." Il ne finit pas sa phrase, ses yeux clairs balayant les alentours pour vérifier que le couloir est bien vide et qu'ils sont seuls, et que personne ne l'a vu.
Sylas a l'impression qu'il est en train de se craqueler, de se briser en mille et une pièces déformées et incompatibles, et qu'il va finir en miettes aux pieds de cet homme qu'il ne reconnait pas, ne reconnaitra peut-être jamais. "Je pense que je devrais... que je devrais y aller," fait-il d'une petite voix brisée, en reculant encore de quelques pas, ses yeux bleus vissés sur son vis-à-vis. "Je... je sui désolé."
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