(Deava) Time to heal

( Time to heal )

Wolverhampton – Juin 1998.

Un semblant de normalité, elle en avait souvent rêvé ces derniers mois. La tente qu’elle partageait avec Raheem avait beau être confortable, elle n’offrait pas le luxe d’avoir un vrai toit au-dessus de la tête ni même de travailler. Elle leur offrait juste un minimum de sécurité et une barrière contre le froid de la nuit. Une sécurité qui n’aura pas duré, un soir alors qu’ils venaient de débuter une énième partie de bataille explosive, du bruit à l’extérieur avait mis un terme à leur conversation. Elle était sortie voir et était tombée nez à nez avec une bande de raffleurs. La suite de la soirée était un peu plus floue … Elle savait que Raheem était sorti peu après, il avait désarmé l’un des hommes, peu après d’autres voix s’étaient mêlées à la fête … L’Ordre. Leurs sauveurs les avaient conduits jusqu’à Wolverhampton, là-bas, ils avaient enfin pu souffler. L’Ordre y avait établi une planque où chacun semblait avoir un rôle, une mission bien définie. Rapidement après son arrivée, Vanessa avait demandé de quelle façon elle pourrait les remercier, elle était prête à aider ceux qui l’avait tirée d’un mauvais pas et comptait pas rester là à se tourner les pouces. Et si elle aurait tout à fait été capable d’aller faire quelques achats dans un supermarché moldu, elle avait quand même apprécié qu’on l’affecte à l’infirmerie. Elle y avait retrouvé ce sentiment de normalité qui lui manquait tant, bien que le contexte dans lequel elle évoluait à présent était loin d’être ordinaire ... Médicomage en fuite, jamais elle ne s’était projetée dans ce rôle.

Wolverhampton était loin d’être parfaite, ce n’était pas St Mungo’s, les stocks étaient loin d’être plein et constamment renouveler, la cohabitation n’était pas toujours évidente, mais au moins la petite équipe de médicomages avait de quoi faire les traitements de base comme la Pimentine et de prendre en charge des soins un peu plus lourds. Vanessa était justement en train de mettre en flacon le chaudron de Pimentine lorsque deux sorciers soutenant un troisième débarquèrent dans la salle.

- Hey ! il faudrait que tu t’occupes de celui-ci. On vient de le ramener, les raffleurs ont essayé de le faire griller. C’est pas joli à voir !
- ... Mais quelle horreur ! L’un des sorciers déposa la victime inconsciente sur l’un des lits de camp dont disposait l’infirmerie. Elle eut une grimace en découvrant les dégâts causés par le sortilège. Les raffleurs ne faisaient de cadeau à personne. Griller était en effet le terme qui convenait le mieux à son état. Les endroits où le tissu de son haut avait été détruit laissaient apparaître une peau brûlée à vif qui semblait vouloir fusionner avec la matière synthétique du vêtement. C’est pas passé loin ..

Une fois certains qu’elle n’aurait pas besoin d’aide, ils la laissèrent s’occuper du jeune homme. D’un coup de baguette, elle déchira ce qui restait du vêtement que portait le sorcier pour le retirer plus facilement. On lui en trouverait un autre plus tard. Minutieusement, elle s’attacha à retirer les derniers morceaux de tissus les plus accrochés à la peau en espérant ne pas faire souffrir de trop son patient. Sa peau était terriblement sèche, toutes les couches avaient été touché par le feu magique … Dans le placard, elle récupéra une première fiole dont un léger nuage de fumée s’échappa à son ouverture. A l’aide du liquide violet, elle désinfecta l’ensemble de la surface brûlée. Quelques secondes après qu’elle eut appliqué la préparation, l’inconnu se mit à s’agiter un peu. Il y avait de quoi … mais au moins, cela prouvait qu’il était vivant. Elle culpabilisait toujours un peu de rajouter une couche de souffrance à celle de ses patients, mais l’étape était nécessaire.

Un accio plus tard, elle réceptionnait dans ses mains un pot en argile dans lequel reposait une pâte orange odorante. Vanessa commençait tout juste à appliquer la pâte en quantité importante sur la peau du sorcier quand il sembla reprendre conscience.

- Tout va bien, ne bougez pas ça risquerait d’être pire. Pire ? Elle n’aurait pas pu être plus vague. Le résultat ne pourrait pas l’être, elle avait pensé à la douleur, mais à vrai dire elle ne pouvait qu’imaginer celle qu’il pouvait ressentir. A vrai dire toute son attention est portée sur son application de la pâte et à la suite des soins à procurer. Vous êtes en sécurité, ajouta-t-elle tout de même.

( Pando )

time to heal | Vanessa - juin 1998, Wolverhampton

Dean entend vaguement les gens parler autour celui, s'affairer. Il sait plus ou moins qu'ils ont changé de lieu, qu'ils ne sont plus dans la même forêt, mais à part ça, il n'a aucune idée de ce qu'il se passe. Sur le moment, la douleur était la seule chose sur laquelle il pouvait se concentrer. C'était une douleur vive, puissante, qui s'empare de tous ses sens et tous ses repères pour ne laisser qu'une sensation de brûlure intense. Puis, il a perdu connaissance et la douleur s'est estompé. Maintenant, il a l'impression d'être entre les deux; conscient qu'il se passe quelque chose, que des gens autour de lui font des choses, mais incapable de bouger, de parler, ou simplement d'ouvrir les yeux. Il y a une odeur, une odeur très forte qu'il met du temps à identifier mais quand il parvient enfin à aligner deux idées, il est horrifié quand il comprend que cette odeur, c'est sa chair brûlée.

On le transporte dans une tente et on l'allonge sur un lit. C'est plus ou moins ce qu'il comprend. Une voix dans sa tête lui dit qu'il devrait peut être paniqué. Après tout il ne sait ni où il est, ni qui sont ces gens. Si son coeur espère qu'il s'agit de l'Ordre, il y a de fortes chances qu'il s'agisse en réalité de Mangemorts ne l'ayant pas tué pour pouvoir se servir de lui - comment il ne le sait pas encore mais c'est une possibilité. Cette idée prend peu à peu le dessus et il essaye de bouger, de parler, de demander ce qu'il se passe, où il est, et, surtout, où est Ted, mais Il a du mal à faire quoi que ce soit. La douleur revient le frapper de plein fouet et c'est une douleur intense, comme s'il avait les nerfs à vif.

On lui parle mais Dean n'écoute pas, essaye de se défaire des mains qui travaillent sur lui. "Ted, Ted," il dit plusieurs fois. "Où est Ted ?" Il essaye de se lever mais quelqu'un le maintien fermement sur le lit d'appoint.

"Tout va bien, ne bougez pas ça risquerait d’être pire." C'est une voix féminine mais Dean ne la reconnait pas. "Vous êtes en sécurité," elle ajoute mais cela ne calme en rien Dean qui continue de se tortiller, voulant à tout pris retrouver Ted.

"Qui êtes vous ?" il demande. "Où est ce que je suis ?" il ajoute, avant de répéter à nouveau, "Et où est Ted ?"

( Time to heal )

Wolverhampton – Juin 1998.

Son patient reprenait doucement conscience. C’était toujours un des moments les plus délicats. «Eh, doucement ! Arrêtez de vous agiter, sinon je serai obligée de vous immobiliser moi-même. » Elle était toujours douce, mais conserver cette douceur pouvait parfois être un exercice compliqué … en particulier quand le patient rendait difficile les soins. Vanessa eut alors une petite pensée pour son ancien formateur qui lui, ne lui aurait pas fait autant de cadeau, il aurait déjà utilisé la magie pour le calmer. Elle voulait lui laisser une chance de se calmer, de reprendre ses esprits et de voir qu’il ne risquait rien. Mais tout se passait toujours mieux en théorie...

Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu’il ne coopérerait pas tant qu’elle re répondrait pas à ses questions. Par sécurité, elle referma le pot en terre cuite dans lequel se trouvait la pâte qu’elle avait à peine commencé à appliquer sur le torse du sorcier « Van… Delhi, appelez-moi Delhi. » Elle avait encore un peu de mal à donner ce pseudo au lieu de son prénom. Elle comprenait les raisons de toute cette prudence, elle les entendait bien, mais ce n’était pas encore un réflexe pour elle. « Ce n’est pas à moi de vous le dire, tout ce que vous avez besoin de savoir c’est qu’on vous a tiré d’affaires et que les raffleurs ne viendront pas vous trouver ici. » Elle relâcha toute forme de pression physique pour s’installer sur le tabouret à côté du lit. Révéler leur emplacement revenait à des membres plus importants de l’Ordre, elle ne prendrait pas le risque de fauter à ce sujet. « Je ne sais pas où se trouve votre ami, ils vous ont amené tout seul ici, j’irai me renseigner tout à l’heure. Mais s’il n’est pas ici, c’est qu’il n’avait pas besoin de soins. » Elle marqua une pause. Elle espérait seulement que ce Ted était encore en vie et juste tenu à l’écart afin de donner sa version des événements aux responsables de l’Ordre qui étaient présents. « Vous en revanche, c’est une autre histoire ... » D’un mouvement de tête elle désigna son corps blessé.

Ses doigts pianotaient sur le pot de terre, marquant son impatience, elle n’aimait pas interrompre une tâche qu’elle venait de commencer. Un petit côté perfectionniste dont elle ne parvenait qu’encore trop rarement à se défaire.

« Je peux vous demander votre nom ? » La question lui était venue spontanément, elle se dit que son travail serait plus facile peut-être si elle parvenait à créer un sentiment de proximité. Et puis, lui connaissait son nom, enfin presque, il fallait bien rétablir l’équilibre, non ? « Ecoutez, je vous laisse choisir la position la moins douloureuse pour vous, mais laissez-moi faire ce que j’ai à faire pour réparer les dégâts causer par le sort que vous avez pris. »

( Pando )

Ils n'avaient rien vu venir. Un instant ils étaient en train d'échanger des histoires de Poudlard et celui d'après, les raffleurs étaient sur eux. A peine avait-il pu prendre conscience de ce qu'il se passait, de ce qui était en train d'arriver, que Dean avait entendu les mots de Harry, ses premiers mots à l'intention de l'Armée de Dumbledore, seulement quelques mois avant sa disparition. "Quand vous faites face à ces choses, quand vous vous retrouvez dans ces situations, pour de vrai... tout est différent." Dean n'avait jamais vraiment compris avant aujourd'hui.

Maintenant, il a mal partout, surtout au torse qui le brûle et il se rappelle vaguement que c'est quasiment littéralement le cas. On lui a jeté un incendio parce que le but était non pas de l'incapacité mais de le tuer. L'idée le fait encore un peu tourner de l'oeil.

"Eh, doucement ! Arrêtez de vous agiter, sinon je serai obligée de vous immobiliser moi-même." Dean entend ce qu'elle lui dit mais n'enregistre pas, la seule chose en boucle dans sa tête étant la douleur fulgurante parcourant ses veines. Il a la mâchoire serrée, les dents qui morde sa langue, et des larmes qui noient ses yeux.

"Van… Delhi, appelez-moi Delhi," il arrive à entendre et acquiesce autant que faire se peut pour montrer qu'il a entendu et qu'il comprend. "Ce n’est pas à moi de vous le dire, tout ce que vous avez besoin de savoir c’est qu’on vous a tiré d’affaires et que les raffleurs ne viendront pas vous trouver ici." Sa réponse est loin de le satisfaire mais il acquiesce une nouvelle fois, très faiblement, ses mouvements étant pour l'instant son seul moyen de communication. "Je ne sais pas où se trouve votre ami, ils vous ont amené tout seul ici, j’irai me renseigner tout à l’heure. Mais s’il n’est pas ici, c’est qu’il n’avait pas besoin de soins," Delhi continue et il espère réellement que ce qu'elle dit est vrai. Ted a toujours été là pour lui. Depuis le début, il l'a pris sous son aile, l'a aidé à survivre, l'a protégé. Dean ne le supporterait pas s'il venait à survivre et pas Ted. Quand elle fait allusion à sa blessure, Dean relève légèrement la tête pour essayer de regarder et manque de s'évanouir à nouveau. L'odeur qu'il percevait venait donc bien de lui. Plus de larmes coulent de ses yeux.

"Je peux vous demander votre nom ?" Dean renifle et acquiesce encore, reposant sa tête contre le lit, les yeux fermement clos, comme si, avec beaucoup de volonté, il pouvait retourner à une période plus sereine de sa vie, remonter le temps et sauver sa peau. "Dean," il tousse plusieurs fois à travers ses dents serrées. "Je m'appelle Dean."

"Ecoutez, je vous laisse choisir la position la moins douloureuse pour vous, mais laissez-moi faire ce que j’ai à faire pour réparer les dégâts causer par le sort que vous avez pris." Si Dean n'était pas si mal, il se sentirait peut être un peu coupable de rendre sa tâche aussi compliquée. Après tout, elle a l'air sincère, elle à l'air de vraiment vouloir l'aider, elle a l'air de...

L'idée traverse l'esprit de Dean et elle devient impossible à en déloger. Il la fixe du regard mais parvient enfin, enfin, à se détendre suffisamment pour ne plus la gêner. La douleur est toujours bien présente mais Dean prend sur lui et s'allonge correctement sur le lit de fortune. Il la regarde travailler quelques instants avant de se lancer. "Vous me dites quelque chose... On s'est déjà vu non ?" il demande d'abord de façon innocente. Le visage de Dehli est familier et Dean est presque sûr qu'ils se sont croisés à Poudlard. Après un moment, il ajoute, "Vous faites partie de l'Ordre, n'est ce pas ? C'est ce dont il s'agit ? On est dans l'un des campement de l'Ordre ?" Il se demande brièvement si préciser qu'il est ami avec Ron et Hermione lui fera obtenir des réponses plus rapidement.

( Time to heal )

Wolverhampton – Juin 1998.

La détresse.

Les larmes.

Vanessa n’avait jamais vraiment su comment réagir face aux larmes des autres. Preuve de faiblesse selon certains, preuve au contraire d’une grande empathie selon d’autres, les diagnostiques dans les magazines avaient tous leur interprétation du phénomène. Mais cela lui importait peu de savoir à quoi on raccrochait cette capacité à ne pas savoir comment appréhender ce genre de situation, le fait était que c’était tout à fait le genre de chose qui pouvaient la déstabiliser. Elle osait à peine imaginer la douleur que ressentait le sorcier sous ses yeux, ni même ce qu’il avait pu endurer avant. Elle avait en avait la gorge serrée. Les pratiques des patrouilles lancées sur les traces des fugitifs la rendaient malade.

"Dean. Je m'appelle Dean."

Au moins, il se souvenait de son nom.

A sa place elle aurait été terrifiée, elle n’était pas certaine de l’effet de ses paroles, mais parfois, faire la conversation pouvait permettre de détourner l’esprit d’un élément pour le focaliser sur un autre. « Je vous promets Dean que ça va aller. Ce n’est pas très engageant pour l’instant, je sais. » Ca craint même carrément, se retint-elle d’ajouter. « C’est difficile à imaginer aussi, mais ça va aller. » Tu m’étonnes, j'espère que va aller aussi … Elle fut tout de même satisfaite de constater que Dean se montrait plus coopératif. L’exercice devait être plus que compliqué pour lui. Rapidement, elle rouvrit le pot qu’elle tenait et reprit l’application de la pâte sur les brûlures. Il lui faudrait du temps pour agir, mais le baume allait apaiser la peau et faire taire à terme la sensation de brûlure. Ce n’était pas l’idéal, mais le stock d’essence de dictame avait été vidé précédemment et l’approvisionnement n’avait pas encore pu être fait. Il fallait donc composer avec les moyens à disposition et trouver des solutions aux effets équivalents.

"Vous me dites quelque chose... On s'est déjà vu non ?" Et voilà qu’il se prêtait au jeu des questions/réponses. La question la fit sourire. « C’est possible, j’ai croisé pas mal de monde avant tout ça. » Son visage à lui ne lui était pas inconnu non plus, mais elle était bien incapable de savoir où elle avait pu le croiser. « Vous faisiez quoi avant de vous retrouver dans la nature ? On s’est peut-être croisés avant que tout ne dégénère.» Il faisait peut-être erreur et la confondait avec une autre, mais ça valait le coût de creuser.

"Vous faites partie de l'Ordre, n'est-ce pas ? C'est ce dont il s'agit ? On est dans l'un des campements de l'Ordre ?" Elle marqua une pause, croisant son regard un court instant. Il semblait se raccrocher à ses questions comme on s’accrochait à de l’oxygène. Personne ne lui avait dit ? Non, bien sûr … comment aurait-on pu lui dire quoi que ce soit, il était arrivé inconscient. « Vous êtes perspicace, c’est bien. » Elle ne lui confirmait pas ouvertement, mais le message restait relativement clair selon elle. « Personne ici ne vous fera de mal. Enfin sauf si vous êtes dans le mauvais camp... » Elle espérait fortement que ce Dean soit quelqu’un de bien, un innocent de plus sauvé lui aurait donné l’impression d’avoir fait quelque chose d’utile ce jour-là. « Et si c’était le cas, je ne pourrais alors pas garantir la qualité ni même l’efficacité des soins prodigués … » Il ne manquerait plus que ça ! Raffistoler l’ennemi … « Mais heureusement pour vous, vous avez l’air d’être quelqu’un de bien Dean, je le sens. »

Alors qu’elle appliquait la pâte sur l’épaule, elle sentit le muscle se contracter au contact de ses doigts. « Désolée, vraiment. ».

( Pando )

Dean aimerait croire en Delhi, lui faire confiance et en ce qu'elle dit, mais pour l'instant c'est compliqué. La montée d'adrénaline qu'il a subit quand les raffineurs sont arrivés est en train de redescendre petit à petit et, en plus de se tordre de douleur, il est maintenant saisit par la peur, l'angoisse, la terreur immense de quand même y passer, même si on est venu le chercher, même s'il n'est plus seul avec Ted, même si le gouvernement n'a pas réussit à mettre la main sur lui.

Ils ont voulu le brûler. Son cerveau fait des cercles et des cercles et des cercles mais il en revient toujours à la même choses. Ils ont voulu le brûler. Voilà de quoi ces gens sont capables, voilà ce que ces gens pensent de lui. Ils ont voulu me brûler...

"Vous faisiez quoi avant de vous retrouver dans la nature ? On s’est peut-être croisés avant que tout ne dégénère," Dehli lui demande et Dean grince des dents avant de répondre, essayant de ne pas bouger, même si son torse lui fait atrocement mal. "Poudlard," il arrive à cracher tant bien que mal. "J'aurai du entrer en septième année, cette année, mais je suis né-moldu alors... J'imagine que vous y avez étudié ?"

La douleur semble enfin - enfin ! - se calmer, avec la pâte étrange que lui applique Dehli. Dean ressent toujours une forte gène mais elle est beaucoup plus supportable que la douleur incandescente d'avant. Il souffle et réussit à lâcher un petit rire quand Dehli lui répond. "Vous êtes perspicace, c’est bien." Fatigué, Dean tourne sa tête vers elle. Toujours à travers un sourire tordu, il répond, "J'essaye."

"Personne ici ne vous fera de mal. Enfin sauf si vous êtes dans le mauvais camp... Et si c’était le cas, je ne pourrais alors pas garantir la qualité ni même l’efficacité des soins prodigués… Mais heureusement pour vous, vous avez l’air d’être quelqu’un de bien Dean, je le sens." Dean rigole à nouveau - faible et peu enthousiaste. C'est bien la première fois qu'on prend Dean pour une menace. Tout son corps est secoué par son rire, surement plus parce qu'il est à bout et un rien le ferait réagir que parce que ce que Dehli vient de dire est hilarant. "Si je suis bien à l'Ordre, alors aucun problème. J'imagine que certains de mes amis sont là ? Ron ? Neville ? Hermione ?" Il doute qu'elle lui répondra honnêtement, mais ça se tente. Il ne les a pas vu depuis un an et s'il y a bien quelque part qu'ils pourraient être aujourd'hui, c'est ici.

Quand Dehli s'excuse, Dean essaye de la rassurer d'un signe de la main mais son geste est mou, à peine visible. Maintenant que la douleur se fait moins ressentir, il se sent exténué et ses paupières ont du mal à rester ouvertes. Il s'installe à nouveau et ferme les yeux, essayant de marmonner quelque chose. "Y a pas de mal... Je vais essayer de faire un somme, je crois, réveillez moi quand je pourrais avoir des nouvelle de Ted." Et avec ça, Dean s'endort.

***

Dean se réveille en sursaut. Il a l'impression de suffoquer. Il a froid aussi. Quand il ouvre les yeux, il est dans une nouvelle tente et n'a aucun souvenir de comment il est arrivé ici ou même d'où il se trouve. La dernière chose dont il se souvient, c'est la forêt, Ted, des cris, et des visages... "Les raffineurs !" il s'exclame en essayant de se relever. Quelqu'un est à ses côtés en un rien de temps et le rassure, lui rappelant ce qu'il s'est passé, ce qui lui est arrivé, et pourquoi il est là. Petit à petit, Dean se souvient et se détend. Il se laisse faire alors qu'on l'assoit sur le lit et qu'on l'examine à nouveau.

( Time to heal )

Wolverhampton – Juin 1998.

Une fois qu’il s’était endormi, elle avait soigneusement terminé d’appliquer le reste des préparations destinées à guérir les brûlures. Sans l’essence de dictame, ce ne serait pas aussi rapide et probablement pas aussi efficace qu’elle l’aurait souhaité, mais l’épiderme se reconstituerait quand même. Afin d’éviter qu’il ne se gratte ou que le contact avec d’autres tissus ne provoque des démangeaisons, elle prit le soin d’ajouter un bandage par-dessus. Elle avait ensuite profité du calme pour faire une pause, aller prendre un peu l’air, une fois Dean transporté dans une tente de repos.

Installée à une table d’appoint, une pomme bien entamée dans la main, elle tentait de faire le calcul. Dean lui avait dit qu’il était supposé entrer en dernière année à Poudlard, il s’était forcément déjà croisé dans les couloirs de l’école, ne serait-ce que dans la grande salle aux heures des repas. Elle avait même certainement assisté à sa répartition. Mais il n’avait probablement pas porté les couleurs d'Helga au cours de sa scolarité, son visage l’aurait davantage marqué si ça avait été le cas. Il fallait qu’elle trouve. Cette simple remarque qu’il avait faite avait suffit à éveiller la curieuse qui sommeillait en elle. Ils s’étaient vus. Ils s’étaient croisés quelque part. Sûrement à Poudlard, très probablement à Poudlard, mais peut-être ailleurs. Il fallait qu’elle trouve pourquoi cette tête ne lui était pas non plus étrangère. Et il fallait aussi qu’elle fasse passer le message à ses amis. « Eh ! eh ! » Et comme ça, elle interpella toutes les personnes qui semblaient avoir à peu près son âge et dont elle ignorait le nom la majeure partie du temps. Cherchant à en savoir un peu plus sur ce grand brûlé qu’on lui avait amené.

Elle n’obtint pas grand-chose. Effectivement Dean était un nom qui parlait à certains, Dean Thomas. Elève de Gryffondor, sur ce coup-là elle avait eu raison, il n’avait pas été à Poufsouffle. Même promotion qu’Harry Potter. Un gars bien, selon les quelques personnes qu’elle avait trouvé à interroger. Mais même avec ça, elle ne parvenait pas à faire le lien.

Alors qu’elle s’apprêtait à retourner voir son dernier patient, elle se rappela qu’il avait mentionné être avec un ami quand l’Ordre était arrivé. Merde, elle avait presque oublié ce détail ! Et dire qu’elle s’était aussi engagée à aller vérifier si ce Tod ou Ted – oui, Ted ça devait être ça ! – avait bien été ramené aussi au camp. Sur son chemin, elle croisa Raheem avec qui elle échangea quelques mots. Il partait filer un coup de main pour chercher des provisions et d’autres bricoles, elle devrait donc « survivre » sans sa présence pendant quelques heures. Sa remarque la fit rire, comme si elle n’était pas capable de se débrouiller seule ! C’était plutôt à lui de faire attention.

Lorsqu’elle revint à la tente avec les précieuses informations qu’on lui avait demandé, elle sursauta. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il soit conscient et encore moins à ce qu’il crie au moment où elle entrait. Un autre médicomage était déjà en train de s’occuper de lui, elle se contenta donc d’attraper une chaise et de s’installer non loin de lui pour transmettre les infos qu’elle avait pu glaner. « J’ai de bonnes nouvelles, votre ami Ted va bien. Il est en train de discuter avec les responsables du camp, il passera normalement tout à l’heure quand ils auront terminé. » Son collègue termina de contrôler l’état de Dean avant de s’éclipser, une fois avoir fait part de ses recommandations. Il lui faudrait garder le bandage pendant quelques temps et le faire remplacer quotidiennement. « On va vous garder quelques jours ici, pour garder un œil sur l’évolution des brûlures et puis aussi parce que quelques-uns de vos amis de Poudlard seront certainement ravis de vous revoir. » Il avait beau avoir dormi pendant près de deux heures, la fatigue était toujours visible. « Quelqu’un passera tout à l’heure vous expliquer le fonctionnement du camp, mais il semblerait que Dean Thomas soit un nom que les gens apprécient par ici. En attendant, la règle est de vous garder ici. » Elle lui adressa un sourire d'excuse, quand bien même on lui avait donné l’impression qu’il s’agissait de quelqu’un de bien, elle n’avait pas l’autorité nécessaire pour lui donner carte blanche pour le laisser déambuler au milieu des tentes du camp. « Ca faisait longtemps que vous étiez dehors ? » Se rendant compte du manque de tact dans sa question, elle se reprit. « Désolée, peut-être que vous ne voulez pas en parler. C’est parfois un sujet un peu délicat. On peut parler d’autre chose si vous voulez ? » Elle fit la liste de tous les sujets de conversations qu’ils pouvaient avoir : Poudlard, le Quidditch, la musique bien qu’elle ne fut pas une experte dans le domaine. Elle suggéra la culture moldue, s’il était dans cet état aujourd’hui, c’est qu’ils avaient probablement ce point en commun.

( Pando )

TW depressive thoughts

Ce n’est qu’une fois que Dehli est de retour pour s’occuper de lui que Dean se détend réellement. La présence d’un visage familier - même s’ils viennent tout juste de se rencontrer - le rassure quelque peu alors que tout lui revient d’un coup - son cauchemar, les souvenirs, la douleur, la peur. Et ce qu’elle a à lui dire la rassure encore plus.

"J’ai de bonnes nouvelles, votre ami Ted va bien. Il est en train de discuter avec les responsables du camp, il passera normalement tout à l’heure quand ils auront terminé." Dean souffle de soulagement, la dernière chose dont ils se souvient étant le visage ravis des rafleurs se rendant compte qu’ils ont mis la main sur deux fugitifs. Il était sûr et certains qu’ils allaient y passer et pourtant… Pourtant ils ont tous les deux survécu.

"Merci." La voix de Dean est encore faible lorsqu’il parle. Il est secoué, affaibli par le simple poids de tout ce qu’il lui est arrivé. Le médicomage finit son examen, lève un pouce en l’air vers Dehli, sûrement pour lui signaler que tout va bien, puis s'éclipse pour aller voir un autre patient.

"On va vous garder quelques jours ici, pour garder un œil sur l’évolution des brûlures et puis aussi parce que quelques-uns de vos amis de Poudlard seront certainement ravis de vous revoir." Dean acquiesce, s’autorisant enfin à penser à Seamus, Neville, et les autres. Pendant sa fuite, c’était parfois ces mêmes pensées qui le poussaient à continuer mais des fois - souvent - le fait de ne pas savoir ce qu’ils étaient en train de vivre le mettait dans un état d’angoisse qui lui faisait presque perdre la raison. Plus d’une fois il a eu envie d’abandonner, quand trouver de la nourriture devenait difficile - surtout cet hiver - quand lui et Ted semblaient marcher sans but, allant de cachette en cachette sans jamais savoir combien de temps cela durerait encore - un mois ? deux ? quatre ? un an ? Il a donc cessé de penser à une autre vie que celle qu’il était en train de vivre maintenant, se concentrant sur un jour après l’autre.

Mais maintenant, il est sain et sauf, avec l’Ordre et, apparemment, ses amis ne sont pas bien loin. "Quelqu’un passera tout à l’heure vous expliquer le fonctionnement du camp, mais il semblerait que Dean Thomas soit un nom que les gens apprécient par ici. En attendant, la règle est de vous garder ici," Dehli continue. Dean sourit légèrement à ses mots, rassuré de ne plus être seulement qu’avec Ted. Il lui a sauvé la vie et Dean lui en sera à jamais reconnaissant mais parler à quelqu’un d’autre lui fait un tel bien qu’il pourrait en pleurer. Et le fait que des personnes le connaissent ici, ont reconnu son nom… Les larmes glissent déjà sur les joues de Dean avant même qu’il ne s’en rende compte.

"Merci," il dit à nouveau, voulant à tout prix, même alors qu’il sent qu’il pourrait se rendormir d’une seconde à l’autre, que Dehli comprenne à quel point il lui est reconnaissant. "Vraiment, je… Je ne sais pas comment vous remercier."
"Ca faisait longtemps que vous étiez dehors ? Désolée, peut-être que vous ne voulez pas en parler. C’est parfois un sujet un peu délicat. On peut parler d’autre chose si vous voulez ?"

"Non, non," Dean la rassure immédiatement, secouant mollement sa main devant Dehli. "ça va, je… Je crois qu’il faut que j’en parle. C’est juste que… " Dean fronce les sourcils et se concentre pour savoir combien de temps exactement. "C’est un peu flou mais je dirais plusieurs mois. Neuf, peut être dix ?" Le dire à voix haute est autre chose que d’y penser et Dean sent comme une pierre lui tomber sur l’estomac, se rendant compte que cela fait presqu’un an qu’il n’a pas donné de signe de vie à sa famille, à Seamus, à ses amis. Cela fait presqu’un an qu’il vit caché dans une tente, voyageant de forêt en forêt, de campagne en campagne, à l’écart du reste du monde. Ses larmes tombent de plus belle. "Désolé," il lui dit, se sentant un peu bête de fondre en larme comme ça. Il suppose qu’il s’était retenu d’exprimer quelconque émotion pendant tout ce temps. Mais maintenant qu’il se sent en sécurité, les vannes sont ouvertes. "C’est beaucoup," il ajoute, ne sachant pas vraiment de quoi il parle. Du temps qu’il a passé en fuite ? De son sauvetage ? De tout ce qu’il lui est arrivé depuis qu’il a découvert qu’il était un sorcier ? "C’est pas vraiment que je ne m’en étais pas rendu compte qu’autant de temps s’était écoulé mais je pense que j’essayais de pas y penser. J’imagine qu’il a dû s’en passer des choses ?" il demande, espérant que Dehli comprenne ce qu’il sous-entend et lui raconte ce que l’Ordre à fait pendant tout ce temps.

( Time to heal )

Wolverhampton – Juin 1998.

« Ce n’est rien, vraiment. » Elle n’avait fait que son travail. Que son travail, l’expression lui semblait à présent si étrange après tout ce temps passé dehors, sans autre activité que celle d’essayer de ne pas se faire attraper. Une longue partie de cache-cache avec des enjeux bien plus sérieux qu’un simple gage ou le début d’une nouvelle partie. « Vous allez pouvoir commencer par vous reposer, après ce qu’il vous est arrivé, votre corps a besoin de récupérer. Et même si je suis parvenue à désinfectée les zones brûlées, les baumes que j’ai appliqués ne vont qu’aider à la guérison. Dans un autre contexte j'aurais pu faire mieux. Il va donc falloir encore que votre corps fournisse quelques efforts pour que vous puissiez récupérer une peau neuve et vous dispenser de soins. Ça implique aussi que vous restiez en vie encore un moment, bien sûr. » Elle lui adressa un nouveau sourire, ne sachant trop quoi faire de plus. Avec les ingrédients appropriés elle aurait pu avoir des résultats plus satisfaisants, mais elle avait dû composer avec les moyens du bord. « Je le prendrais plutôt mal si vous décidiez que non. » La remarque avait été apporté avec une touche d’humour, mais elle était sincère. Il s’était battu pour survivre, son corps s’était battu pour ne pas lâcher sous le coup du sortilège qu’il avait encaissé. Tout abandonner à ce stade du combat aurait été dommage. Il avait déjà fait le plus dur.

Sa maladresse ne sembla pas déranger Dean qui accepta volontiers de vider son sac. « Prenez votre temps. » C’est tout ce qu’ils avaient de toute façon, du temps à occuper. Elle rapprocha sa chaise du lit sur lequel il était installé. . "C’est un peu flou mais je dirais plusieurs mois. Neuf, peut être dix ?" Elle aussi avait parfois fini par ne plus savoir la date du jour. Seuls les passages dans les petites villes moldues devant les commerces ou encore les tickets de caisse qu’on leur remettait, lui avaient parfois permis de se faire une idée du temps qui passait. Elle prit quelques secondes pour faire le calcul, elle avait vraisemblablement passé autant de temps sur les routes que lui. Lui aussi avait pris la fuite avec la publication des nouveaux décrets, l’obligation du recensement et des autres absurdités qu’avaient pu pondre le ministère. La principale différence qu’elle avait notée était qu’elle avait eu la chance de finir ses études à Poudlard alors que lui, non. « C’est moi qui devrais être désolée. On aurait dû parler d'autres choses, y a des quantités de sujets qu'on aurait pu trouver et j'ai choisi le mauvais. » C’était elle qui avait lancé le sujet. Sincèrement embêtée à l’idée d’être à l’origine de ses larmes, elle posa une main sur la sienne quelques secondes. Une façon de dire qu’elle comprenait ce qu’il avait pu endurer sans pour autant le formuler, de s’excuser aussi de l’avoir fait repenser à ce qu’il avait pu vivre ces derniers mois. S’ils avaient été amis, elle serait probablement allée jusqu’à le prendre dans ses bras. Vanessa avait toujours été très tactile, très expressive aussi que ce soit par ses expressions, ses gestes ou bien ses mots – un peu trop au goût de certains. « C’est pas vraiment que je ne m’en étais pas rendu compte qu’autant de temps s’était écoulé mais je pense que j’essayais de pas y penser. J’imagine qu’il a dû s’en passer des choses ?" Elle ne pouvait qu’approuver. « Y a des chances, oui. Je ne suis définitivement pas la meilleure personne à qui poser ce genre de question. » Non pas qu’elle ne voulait pas en discuter avec lui, mais tout simplement parce qu’elle ne savait que ce qu’on avait bien voulu lui dire. Soit pas grand-chose en somme. « Je suis là depuis environ trois semaines, on nous a tiré d’une mauvaise rencontre aussi. Moins terrible que la vôtre, mais ça aurait pu l’être. Donc, on ne m’a pas fait l’honneur de partager tous les petits secrets du camp.» Pourquoi aurait-on fait confiance à l’une des petites nouvelles, hein ? « C’est comme si on était de retour à Poudlard. On est les petits nouveaux, ceux qui n’y connaissent rien en magie, on les observe, on les juge de loin. Parfois on les laisse participer un peu, ls ont le droit de faire les pansements, de faire les exercices faciles. Mais c’est à peu près tout. » Mais qu’aurait-elle bien pu faire dans une tente au milieu de tous ces gens qui savaient ce qu’ils faisaient. Elle n’était qu’une petite réfugiée qui ne servait pas à grand-chose. « Préparez-vous à vous sentir plus ou moins inutile dans les jours à venir sans rien pouvoir y faire. » commença-t-elle. « De toute façon, dans votre état, hors de question que je vous laisse partir en ballade je-ne-sais-où. Et puis comme ça, vous devriez avoir amplement le temps de retrouver vos amis. » Et ça, c’était une chose dont il aurait sûrement besoin dans les semaines à venir, des amis.

( Pando )

TW brulures

"Vous allez pouvoir commencer par vous reposer, après ce qu’il vous est arrivé, votre corps a besoin de récupérer. Et même si je suis parvenue à désinfectée les zones brûlées, les baumes que j’ai appliqués ne vont qu’aider à la guérison. Dans un autre contexte j'aurais pu faire mieux. Il va donc falloir encore que votre corps fournisse quelques efforts pour que vous puissiez récupérer une peau neuve et vous dispenser de soins. Ça implique aussi que vous restiez en vie encore un moment, bien sûr." Dean écoute attentivement les consignes, grimaçant aux mots "peau neuve", la réalité lui tombant sur la tête avec violence. Il n'ose pas regardé à quoi ressemble son torse actuellement mais il imagine que c'est loin d'être beau. Et puis il sourit, l'idée de vivre encore pendant un petit moment ne lui semblant pas si impossible que ça pour la première fois depuis une éternité. "Je le prendrais plutôt mal si vous décidiez que non," Dehli ajoute et Dean ne peut retenir son sourire, toussant un rire fébrile et douloureux qui secoue péniblement ses côtes. "Promis, je ferais un effort pour vous," il essaye de plaisanter à travers la douleur, sa voix sifflante.

Quand il se met à parler de sa fuite, Dean essaye d'ignorer le regard désolé de Dehli. Il ne veut pas de ça. Pas de pitié, pas de sympathie. Il a survécu et est sain et sauf maintenant, c'est tout ce qui compte. Alors il fait un nouveau signe de la main quand elle s'excuse. "C’est moi qui devrais être désolée. On aurait dû parler d'autres choses, y a des quantités de sujets qu'on aurait pu trouver et j'ai choisi le mauvais."

"Parler d'autre chose serait presque idiot, étant donné la situation dans laquelle on se trouve. Et puis, c'est pas comme-ci je pouvais vous parler des derniers films à l'affiche ou de la dernière journée de premier league," il continue, essayant de maintenir un ton léger, positif.

Quand il la lance sur ce qu'il a manqué, Dean remarque immédiatement son malaise et fronce les sourcils, un peu énervé contre lui-même de ne pas avoir pensé au fait qu'il était loin d'être le seul à avoir du prendre la fuite et, donc, manqué une partie de la fête. "Y a des chances, oui. Je ne suis définitivement pas la meilleure personne à qui poser ce genre de question. Je suis là depuis environ trois semaines, on nous a tiré d’une mauvaise rencontre aussi. Moins terrible que la vôtre, mais ça aurait pu l’être. Donc, on ne m’a pas fait l’honneur de partager tous les petits secrets du camp."

Dean sourit, un peu plus tristement qu'il le voudrait, et prend la main de Dehli. "Maintenant c'est moi qui suis désolé. J'ai pas pensé que vous aussi..." Tout cela semble si formel. Ils ne sont pourtant pas si loin en âge et ont déjà partagé des choses assez intimes entre la fuite de Dean et le fait qu'il est à moitié nu devant elle. Continuer de prendre des pincettes semble assez ridicule.

"C’est comme si on était de retour à Poudlard. On est les petits nouveaux, ceux qui n’y connaissent rien en magie, on les observe, on les juge de loin. Parfois on les laisse participer un peu, ils ont le droit de faire les pansements, de faire les exercices faciles. Mais c’est à peu près tout. Préparez-vous à vous sentir plus ou moins inutile dans les jours à venir sans rien pouvoir y faire." Alors que Dehli lui fait part de la situation, l'optimisme légendaire de Dean se dégonfle un peu. En arrivant à l'Ordre, il aurait pensé qu'il pourrait enfin prendre part à l'aventure, se rendre utile pour une cause plus que chère à son coeur. La réalité semble bien moins pittoresque et quelque part, ça lui rappelle l'époque où Harry portait tout le poids di monde sur ses épaules sans jamais vouloir partager sa charge. "Je vois," il répond alors avec une nouvelle grimace.

"De toute façon, dans votre état, hors de question que je vous laisse partir en ballade je-ne-sais-où. Et puis comme ça, vous devriez avoir amplement le temps de retrouver vos amis." Et juste comme ça, un sourire revient sur les lèvres de Dean, les mots de Dehli lui rappelant un peu sa mère. Alors il décide de continuer sur cette lancée et offre sa main vers elle pour qu'elle la sert. "Je promets de faire attention," il accepte à contre-coeur, même si en y réfléchissant, partir en balade ne lui fait pas tellement envie à l'heure qu'il est. Il est presque sûr qu'il s'est assez baladé pour toute une vie. "Mais pour vraiment vous le promettre, il me faudrait un nom. A moins que Dehli soit vraiment votre prénom, dans ce cas là, je suis désolé," il ajoute en serrant les dents.

Contenu sponsorisé