Sofiane peut s’estimer heureux de ne pas en être à son coup d’essai dans la vie précaire de fugitif. Le campement de fortune de la NSFW n’est pas si éloigné de certains regroupements clandestins dans lesquels il a pu se retrouver ces dernières années, lorsque la sensation étouffante et paranoïaque des griffes du gouvernement se refermant sur lui se faisait trop grande pour ne pas fuir les appartements moldus qu’il squattait, au maximum, six mois d’affilée. Ses séjours éphémères, bien que rares, dans ces camps illégaux et nomades l’ont imprégné des obligations requises par un tel quotidien ; aussi Sofiane s’y attèle, à l’écart des autres, cherchant souvent à devancer les ordres ou invitations qu’il pourrait recevoir. Il y voit autant un moyen de s’occuper les mains et l’esprit, que de s’occuper dans un sens plus large - une façon bancale d’apporter son aide et de se montrer un tant soit peu utile au coeur de l’organisation terroriste. Tous les moyens sont bons, pour maintenir l’illusion qu’il n’est pas qu’un poids mort pour la NSFW, et de tirer sur la corde qui lui a été tendue lorsqu’il a été rapatrié de force en Irlande du Nord.

L’illusion ne fonctionne pas, et Sofiane en est parfaitement conscient. Il n’est pas nourri à l’oeil, fourni en potion tue-loup et logé pour être l’homme à tout faire silencieux du camp. Plus d’une fois, on lui a fait comprendre qu’il lui faudrait bientôt faire entendre sa voix, celle de la bête et de la colère, celle que les hybrides qui l’entourent désormais font gronder jusque dans les tréfonds de la capitale britannique, qui leur confère leur force et leur hargne indéfectible. Un cocktail puissant, dont Sofiane possède indéniablement tous les ingrédients, mais qui peut se révéler explosif entre de mauvaises mains ; et de fait, Sofiane n’est pas certain que ses mains soient les bonnes, tout comme celles qui mènent actuellement la barque vers un mur qu’il faudrait être aveugle pour ne pas voir.

Alors il préfère passer une partie de son temps dans la forêt environnante, pour qu’on l’oublie un peu - pour se tenir à l’écart des autres loups, également. Le calme sensible des bois, couplé à la fragrance rafraîchissante de la nature bercée par la pluie, lui procure une forme d’apaisement, dont il se gorge en faisant léviter les bûches qu’il s’est appliqué à découper d’un rapide sortilège pour se remettre en direction des tentes qui se dessinent déjà sous ses yeux. Une habitude qu’il a prise, que de prendre son temps, de marcher et courir plutôt que de transplaner, un contraste notable avec l’énergie toujours survoltée et empressée des membres de la NSFW. Le tas de bois est déposé à l’entrée du camp, quand Sofiane se dirige vers l’un des feux déjà allumés - toujours, lorsque la nuit commence à encercler le camp de son obscurité et de sa fraîcheur -, quelques bûches sous le bras, avec le maigre espoir de le trouver presque inoccupé pour s’y réchauffer brièvement en silence.

Le feu est bien désert - à l’exception de Savage, le cul vissé sur l’un des rondins de bois et les doigts noués autour d’une jambe qui tapote nerveusement le sol. Un instant, Sofiane effleure la possibilité de faire marche arrière, de laisser les bûches où il se trouve, et de s’enfermer dans sa tente ; mais déjà les yeux de la Halfer accrochent les siens, et Sofiane avance dans sa direction, ignorant les poignards logés au fond de ses pupilles pour s’agenouiller devant les braises qu’il alimente rapidement avant de prendre place à son tour, de l’autre côté du feu. "Yes?" Prétendre ne pas voir le regard qu’elle lui adresse est au-dessus de ses forces - autant prendre frontalement les devants, et relever ses prunelles jusqu’au visage fermé de Sav.

La tension grimpait au fil des jours ; une ritournelle des nerfs familière pour les membres de leur petit groupe, à l'exception du goût d'ultime assaut qui avait assaillit les papilles de Savage. Elle n'avait jamais que des pressentiments sur le court terme, brefs, de véritables réflexes de survie, dans l'urgence, plus qu'autre chose, et savait que les événements récents brouillaient encore sensiblement ses capteurs (Rivage étant la plus grosse friture sur la ligne, faisant sauter sa maigre patience, la précipitant sur des mots durs et des comportements déraisonnés). Aussi restait-elle sourde aux complaintes de ceux qui trouvaient encore qu'il était trop tôt, et se référait seulement à cette décision qu'elle avait prise, sans le soutien de Rivage, doublant l'approbation de Numa pour le mettre devant le fait accompli.

Savage n'aurait pas dû avoir le temps, ni l'espace, de se soucier des petites échardes enfoncées sous sa peau ; mais cette écharde-là la titillait dès le premier jour – dès les premiers instants où elle avait baissé les yeux sur le corps affalé de Sofiane, à même le ring des Warlocks.

Elle l'attendit près du feu de camp, après avoir demandé à Baruch s'il avait vu le loup-garou – elle avait d'abord croisé Fenrir, avec qui elle avait soigneusement gardé le silence et tracé sa route (l'Alpha avait la désagréable habitude de ne pas lui répondre, ou de ne lui répondre qu'à moitié, ou de lui rappeler qu'elle n'était rien à ses yeux de monstre à la descendance multiple, nombreuse, l'érigeant au statut d'indétrônable – elle le détestait jusqu'à la moelle).

Lorsqu'il revint, chargé de son bois, les yeux de Savage le suivirent avec un calme trompeur, dardant sur lui le feu invisible qui lui brûlait l'âme depuis trop longtemps déjà. Il ne dit rien, et elle se tut tout autant, trouvant en son sein une patience redoutable ; celle dont elle était capable avec Numa ou avec les autres loups, auxquels elle se sentait intrinsèquement liée, comme de lointains cousins qu'elle savait appartenir au même sang qu'elle. Le silence la tuait, autant que l'attente ; sa nervosité suintait dans sa jambe, qu'elle tenait nouée contre elle, guettant sa proie qui s'était agenouillée et vaquait à ses activités comme si de rien n'était.

Elle pouvait sentir le sang, la sueur, le fer sur ses poignets d'homme qu'avaient apposés les Warlocks – elle pouvait sentir tout ce que Sofiane se refusait si bêtement d'être, se complaisant dans des effluves fades pour se soustraire à la surface de ce monde auquel il appartenait pourtant.

"Yes?" Enfin, il releva les yeux vers elle avec une placidité qui ne fit qu'exacerber son agacement. "I didn't say shit", fit-elle d'un ton par trop tranquille, son regard, bavard, continuant ouvertement de lui dire le contraire, rivé avec insistance sur ses traits – cette putain de gueule de soldat qui préférait faire la bonniche, ramasser le bois et rester à l'arrière, quand il avait passé des années à détruire des hybrides plus forts et plus larges que lui.
"But maybe you've got something to tell me?" Elle haussa les sourcils d'un air faussement engageant, les flammes du feu de camp se reflétant sans mal dans ses yeux qui avaient tournés noirs, en cette nuit sans lune. "No? Nothing at all?" hasarda-t-elle encore, sa jambe s'immobilisant tandis qu'elle continuait sa mascarade – le genre de truc qui la rendait chèvre, et qu'elle espérait, chatouillerait les nerfs d'acier de Sofiance.

C'était tout de même un comble que de devoir relancer la motivation en berne d'un bêta, lorsque son statut de moitié de rien ne lui aurait conféré, dans la hiérarchie des loups, qu'une place d'omega tout au mieux.

Il est de ces regards capables de mordre plus férocement encore que les mâchoires d’une bête, qui s’enfoncent dans les pupilles de quiconque s’y aventurerait pour laisser une empreinte désagréable. Les grands yeux de Savage entrent certainement dans cette catégorie. Elle porte définitivement bien son nom ; un sobriquet que Sofiane peine pourtant à comprendre. Il lui est impensable que l’on puisse fièrement brandir cette insulte souvent lancée au visage de sorciers de leur espèce, un qualificatif incisif qu’il n’a que par trop entendu et dont se séparer a été vital pour se protéger de l’opinion dégradante de ceux qui n’ont aucune idée de ce que signifie vivre maudit. Savage, de fait, n’en a qu’une idée partielle, et il est d’autant plus dérangeant de devoir s’adresser à la leadeuse intérimaire de la NSFW de la sorte. Et s’il ne s’agissait que de son nom. ”I didn't say shit”, lui répond la Halfer simplement, tout son corps parlant pourtant elle, de son regard sombre à sa posture réfractaire, recroquevillée sur elle-même, parfaitement fermée et bavarde par ces simples gestes.

Pas besoin d’être particulièrement observateur pour relever tous ces signes révélateurs - Sofiane se trouve cependant l’être, et note sans mal l’attitude renfrognée de Sav. Rien d’étonnant ou d’inhabituel pour cette dernière, elle ne lui a montré depuis le premier jour que ce visage frustré et sévère, un masque qu’elle porte vraisemblablement avec tous les membres de leur meute terroriste. Mais avec lui plus encore, lui semble-t-il, le dévisageant comme un intrus indésirable, d’autant plus depuis qu’il a refusé de participer à certaines excursions, trop dangereuses et gratuitement violentes à son goût. ”But maybe you've got something to tell me?” Les sourcils de Sofiane se relèvent, de concert avec ceux de Sav ; il ne la connaît que peu, mais a eu le temps d’observer qu’elle n’était pas du genre à mâcher ses mots, ni à faire ce genre de détours avant d’arriver droit au but.

”No? Nothing at all?” Sofiane lui-même n’est pas particulièrement friand de ces jeux, à tourner autour du pot sans rentrer dans le vif du sujet. Et quand bien même il a une idée assez précise du sujet en question, il répond de son habituelle voix rauque dans un froncement de sourcils. ”What are you doing?” Il est sensé, qu’elle ne l’attaque de front, comme elle peut le faire avec les autres hybrides - elle reste après tout, malgré sa position dans l’organisation résistante, inférieure à lui sur l’échelle lupine. Prétendre que cela n’a aucune influence sur leurs échanges serait bien hypocrite de la part de Sofiane qui, s’il n’a pas un attachement particulier à la hiérarchie de meute, ne peut s’empêcher de ressentir cette différence sensible entre eux, rappelée à lui par le loup dormant sous sa peau. ”You’ve been waiting for me, haven’t you?”, hasarde-t-il en posant ses coudes sur ses genoux écartés, légèrement penché en avant en soutenant le regard brûlant de Savane. ”I’m here. Speak”, lui offre Sofiane dans un mouvement du menton, une invitation orale et physique à délier la langue nerveuse qu’il sent jusque dans l’odeur terreuse de la résistante.

”What are you doing?” Savage garda son regard rivé sur lui, campée sur sa position de leader – c'était ce qu'elle était désormais, qu'importait ce que pouvait lui dicter son instinct de louve à moitié réduit, face à un bêta comme Sofiane. S'il ne les appliquait pas autant que les autres, Sofiane connaissait néanmoins parfaitement les règles de leur hiérarchie, et souffrait la même tendance à vouloir les suivre – c'était inscrit dans leur chair mordue par la malédiction, et Savage était aux yeux des vrais loups, comme ils se considéraient entre eux, une poussière insignifiante (ou une louve ratée dont il fallait rectifier l'erreur, comme l'avait si sensiblement suggéré Fenrir). ”You’ve been waiting for me, haven’t you?”

Fucking genius, gronda-t-elle intérieurement en le voyant prendre ses aises, sa question rhétorique grattant désagréablement sa peau.
Elle détestait faire des détours, détestait se retrouver face à ces intonations qui ne lui laissaient pas la place de répliquer comme elle le souhaitait – Savage défonçait tout sur son passage, jusque dans les échanges verbaux lorsqu'ils avaient tendance à devenir trop complexes. ”Good one Sherlock”, fit-elle en sentant sa colère ronfler dans son torse, toisant son air hirsute qui contrastait avec l'apparence soignée de Numa, ses coudes calés sur ses genoux. ”I’m here. Speak.” Et le mouvement du menton dans sa direction lui fit serrer les mâchoires ; Savage détestait qu'on lui donne des ordres, autant que de se faire coincer par un des membres de sa meute, qu'elle avait eu la gentillesse de prendre avec elle en dégageant du tripot de combats d'hybrides.

Si Aoife n'avait pas insisté, elle l'aurait certainement laissé crever dans la déflagration finale ; désormais qu'il était là, à user de sa force avec une parcimonie rageante, autant valait-il chercher à en tirer le maximum. Savage était plus encline à lui parler, à lui, quand elle rêvait de pouvoir virer Fenrir, sans pouvoir néanmoins totalement se résoudre à le faire – pour des raisons qui la faisaient tout autant rager que les manières désagréables de l'Alpha.

”You don't seem to know your place”, ses yeux noirs englobèrent son visage contrasté à la lueur des flammes devant eux, ”we could have thrown you away like a useless dog, so many times already.” Théoriquement, pour tant de choses, dont cet irrespect envers elle (qu'elle soupçonnait lui être réservé, l'attitude de Sofiane changeant sensiblement en présence de Numa) ; dans les faits, l'un comme l'autre savait que la NSFW ne se serait pas séparé d'un élément comme lui – discret, efficace, quand bien même il ne se trouvait pas là où il devait être. Quelque chose les retenait à lui – son potentiel, sa discrétion, les possibles qu'il dissimulait derrière sa barbe d'ours mal léché. ”You're not here to pick up branches and clean the mess we leave on the field.” Ses yeux balayèrent les siens, du gauche au droit, du droit au gauche. ”You should be first line, right next to me, throwing Inferno bombs and striking those bastards like a goddamn wolf ball. You can't fool us, and you definitely can't fool me”, acheva-t-elle sans détourner le regard, sa voix dénuée des accents agressifs qui la traversaient d'ordinaire – elle s'adressait à Sofiane avec un semblant de respect (encore), car ils faisaient l'un et l'autre partie de la même espèce : celle des fonceurs de première ligne.

La colère sourde de Savage aspirerait presque l’air autour d’eux. Elle est partout, grondant au-dessus des flammes, s'immisçant dans la noirceur de ses yeux, et dans sa respiration profonde que Sofiane perçoit sans mal à cette distance. Lorsqu’il la détaille ainsi, sa jambe vibrant nerveusement au rythme de son irritation, il a la vertigineuse impression de regarder dans un miroir, une image déformée de ce qu’il aurait pu devenir. Lui aussi, s’il avait été cueilli si jeune par la guerre, aurait nettement pu laisser la rage ronger chaque partie de son être - plutôt, il la tait dans un coin, une gangrène néanmoins sensible à celle de Savage. "You don't seem to know your place." Aussitôt, le visage de Sofiane s’assombrit, le reflet du feu dansant dans ses pupilles ne faisant qu’un avec son regard. Il est parfaitement conscient que la jeune résistante est censée être sa leader, qu’elle occupe une place toute particulière au sein du regroupement terroriste ; il s’applique d’ailleurs depuis son arrivée à ne pas remettre directement au cause son autorité, la fuyant plutôt habilement pour ne pas s’attirer davantage ses foudres.

Ce n’était qu’une question de temps, Sofiane en avait conscience - et maintenant qu’il se trouve face à une Savage sensiblement prête à le mordre pleinement, contrastant avec les légers coups de crocs qu’elle donne à n’importe qui (lui compris), il peut sentir sa mâchoire se serrer en balayant cette place qu’elle évoque. Parce qu’une part de lui-même, plus ténue, peine à ne pas la regarder avec un peu de hauteur - l’instinct de la bête, insidieuse, lui souffle qu’elle devrait rester à sa place. "We could have thrown you away like a useless dog, so many times already." En silence, Sofiane maintient son regard inquisiteur, ses doigts noués se refermant plus fermement sur le dos de ses mains. But you didn’t, se retient-il de grogner - il sait être patient, et sait également qu’il ne sert à rien d’interrompre un chiot au beau milieu d’un aboiement. "You're not here to pick up branches and clean the mess we leave on the field. You should be first line, right next to me, throwing Inferno bombs and striking those bastards like a goddamn wolf ball. You can't fool us, and you definitely can't fool me." Sauf que Savage n’aboie pas ; au contraire, sa voix grondante est bien plus maîtrisée que lorsqu’elle s’adresse au commun des hybrides la piquant en retour.

Sofiane a parfois entendu dans les rangs de la NSFW Savage être qualifiée d’écervelée impulsive. S’il ne trouve rien à redire sur l’impulsivité qu’on peut lui reprocher (qu’il peut lui reprocher), penser que la Halfer ne sait se servir de sa boîte crânienne est une grossière erreur. Elle fait preuve de plus d’instinct que n’importe quel terroriste de l’Irlande du Nord - et c’est assurément en usant de ce même instinct qu’elle s’adresse à lui de la sorte. Et ce simple renforce cette impression troublante pour Sofiane de, parfois, se regarder dans un miroir brisé lorsqu’il est face à Savage. "I’m not trying to fool anyone. Especially not you, of all people", marmonne-t-il d’une voix rauque en se redressant légèrement, la balayant de son regard sombre en aplatissant ses mains sur ses genoux. "But I’m not the one you’re looking for, Savage." Cet enragé prêt à éliminer quiconque se dressant sur son chemin à main nue - Rabid. "You’ve got a whole pack of boiling hybrids who would tear anyone apart within a second if you’d ask’em to. Why would you need me on top of that?" Il secoue faiblement la tête, les sourcils froncés au dessus de ses yeux clairs. "You don’t." Ou plutôt, il n'a plus besoin d'être cette personne.

"I’m not trying to fool anyone. Especially not you, of all people." Les yeux de Savage parcoururent ceux de Sofiane avec une vigueur nouvelle – you, of all people. Ce n'était pas tous les jours qu'on lui montrait un tant soit peu de respect – que quelqu'un comme Sofiane, un loup plus âgé, plus haut placé dans la hiérarchie biologique qui était la leur, ne cherchait pas à l'écharper à la moindre incartade, et, ses yeux dans les siens, lui annonçait tout de go qu'il ne la prenait pas pour une idiote.

Elle avait presque oublié le goût du respect, celui donné sans avoir à l'arracher à même le pelage de l'autre ; une reconnaissance mutuelle, égale, qui permettait à ces dialogues de se faire sans les heurts habituels, Savage et ses mauvaises manières chahutant leur interlocuteur jusqu'à obtenir d'eux les mots qu'elle souhaitait – souvent une soumission, un accord, une échine ployée sous son regard qui se durcissait à vue d'oeil. "But I’m not the one you’re looking for, Savage." Elle se redressa sur son rondin de bois, découpé à la va-vite à leur arrivée dans le camp, ses yeux s'agrandissant légèrement sous son entêtement chronique – c'était là la spécificité de la NSFW, au-delà d'un désir de vengeance commun : des têtes de bourrique difficiles à faire ployer (ce qui faisait leur immanquablement leur force, et rendait si difficile à naviguer ce groupe hétéroclite). "You’ve got a whole pack of boiling hybrids who would tear anyone apart within a second if you’d ask’em to. Why would you need me on top of that?" "Cause..." "You don’t." I do, réprima-t-elle en plongeant de nouveau ses yeux dans les siens, lorsqu'il revint à elle.

Savage s'avança jusqu'au bord de son siège, ses fesses anguleuses tenant tout juste pour s'approcher au mieux de Sofiane. "It's just a fucking shame", ses yeux brillaient sous les flammes qui s'y reflétaient dans la nuit, rivés sur le lup, "and a fucking waste, that's what it is." Elle s'humecta rapidement les lèvres, sentant arriver à elle une salve redoutable d'embrigadement, de celle qu'elle servait aux jeunes loups, et à ceux dans le doute. "We need everyone, and we need you", fit-elle en pointant son index sur lui, ses cillements interrompus sous l'intensité de leur conversation. "You're a hell of a fighter, we both know that", quand bien même elle ne l'avait jamais vu se battre – il suffisait de le regarder pour savoir ce que Sofiane réprimait avec tant d'ardeur désormais, "and you sure aren't here to tame that wolf of yours, are you?" Ses sourcils se froncèrent légèrement. "We're not the mafia or whatever", Warlocks, gangsters, peu importait leur nom, "we don't want you to die, or get hurt, and we sure aren't here for fun... We're the same, and I know you want to fight, too. I can see it." Et se battre de la plus explosive des façons – Savage en était persuadée, plongée dans ses yeux noirs et fiers.