Not what I expected [Mayoon]

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Not what I expected

Max avait toujours été du genre à faire la maligne avant les contrôles, même lorsqu’elle n’avait absolument rien réviser, juste pour garder la face et mettre la pression aux autres. Mais, comme tout le monde, le stress lui avait bien grignoté le ventre lorsqu’il fallut passer les BUSE. Mais alors là, alors qu’elle se levait de sa chaise pour contourner le bureau de Grant et se diriger, un dossier en main, vers le bureau de Roy Flint… Ce n’était plus du stress, ni même de l’angoisse, mais quelque chose de bien plus fort.
À vivre comme elle le faisait, depuis plusieurs années maintenant, on s’habituait au simple stress jusqu’à ce qu’il devienne partie intégrante du corps. Mais devant de nouvelles épreuves, la sensation se réveillait et mordait plus fort encore ses tripes qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant.
Elle eut un petit signe de tête vers un collège, avant de montrer le dossier qu’elle tenait dans les mains moites de Grant : « J’vais montrer ça au patron. » on lui répondit par le même hochement de tête. Oh ce n’était pas la première fois qu’elle s’approchait de cette porte, y frappait pour finalement la franchir. Mais c’était la première fois qu’elle y entrait avec cette intention ferme : c’était pour aujourd’hui, et c’était pour maintenant.
Elle s’était débinée plusieurs fois, sur la route entre sa chaise et cette bordel de merde de porte. Avait plusieurs fois servi des sourires serviles au directeur qu’elle s’était juré de plomber pour ensuite reculer. Toujours trop d’inquiétudes : et si quelqu’un entrait pile quand elle tentait de le tuer ? Et si ce jour-là précisément il était trop éveillé et suspicieux ? Et si… et si…
Mais maintenant la chance se devait d’être de son côté, littéralement. Elle sentait presque la trace douce de la rune que Myrthild lui avait tracé sur la peau, censé lui apporter… eh bien de la chance. Et à sa ceinture, invisible, l’arme donnée elle par Lance.
C’était étrange d’amener un peu d’eux dans son aventure, dans sa tentative stupide.
Et c’était encore plus stupide sans doute de ses sentir réconforter par cette fausse présence que cela lui procurait.
Peut-être avait-elle l’impression d’avoir, également, l’ombre de sa mère qui l’aidait à marcher jusqu’à sa victime (ou bourreau ?) comme une main sur son bras, pour la guider.
Et de penser à sa mère la raffermit dans sa décision d’exterminer cette sale enflure qui avait condamné tant de gens, des listes parmi lesquels le prénom de sa mère passerait inaperçu, alors que Max ne voyait, ne pensait, ne respirait que celui-là.

« Bonjour monsieur le Directeur, c’est le dossier que vous av- — Fermez la porte derrière vous. » Elle acquiesça, elle n’en attendait pas moins après tout, et referma la porte. Le bruit lui parut plus sombre qu’à l’ordinaire. « Posez ça là, et prenez cette pile puis partez. Prévenez votre collègue que j’attends encore sa synthèse. — Tout de suite monsieur le directeur. » Elle s’exécuta, jusqu’à finalement faire tomber quelques papiers sur le sol. « Oups, je… je vais… » Et sans plus disserter elle se pencha, pour les ramasser, allant jusque sur le côté du bureau, au plus près de l’angle mort de Flint. « C’est ça traînez-vous par terre comme ces bons à rien de moldus, ça vous va bien. » L’insulte ne put l’atteindre, pas alors que tout son corps était déjà tendu par l’idée de son meurtre. Elle glissa les papiers contre sa poitrine, et porta la main à sa ceinture, saisit la crosse invisible mais bien tangible de l’arme qu’elle dégaina. Qui, au contact de ses doigts, reprenaient vaguement une légère apparence visuelle.
Elle allait viser sa tête. Tirer. Regarder sa cervelle exploser. Et enfin respirer. Respirer après tous ces mois de tension. C’était tout ce qu’elle voulait et tout ce qu’elle pensait mériter.
Elle pourrait abandonner Grant, peut-être faire retrouver sa véritable apparence au corps du véritable Edmund, qu’on retrouverait et qu’on pourrait enterrer ? Par décence ? Qu’est-ce que ça lui ferait d’abandonner un corps qu’elle avait emprunté pendant si longtemps ? Qu’est-ce que…
Les pensées se succédaient sans qu’elle ne puisse les saisir, le temps s’écoulait avec la lenteur d’une berceuse maternelle et elle se sentait presque déjà appuyer sur la gâchette.
Et la porte s’ouvrit. « Flint ? What the… » Max sursauta, lança un regard vers la porte pour y découvrir la silhouette d’un officiel de la BPM qui lui à son tour la regardait avec l’air ahuri.
Quelques instants plus tard, sa baguette était sortie, et Flint s’était redressé comme un diable hors de sa boîte.
De le voir s’échapper, elle ne put le supporter, elle tira. Mais ce n’était ni la tête, ni le cœur, ni même les couilles. Elle ne sut pas vraiment ce qu’elle eut le temps de faire, tira une seconde fois, sans savoir ce qu’elle visait, et quand l’arme se fut vidée, elle disparut de ses mains, comme partie en fumée.
Parti en fumée, aussi, ses plans de fuite lorsqu’un sort l’immobilise, la plaque au sol, qu’elle sent une force magique la serrer comme un étau.
Et un seul instinct qui à ce moment brûlait son crâne.
Ils ne doivent surtout pas savoir qui tu es. Surtout pas. Persuadée que quelque soit le sort réservé à Grant pour ce crime, celui que l’on accorderait à Maxwell serait bien pire.

Elle s’est figée. Elle s’est tellement figée dans le corps d’Edmund que même bouger est difficile, et on doit plus la traîner d’un point à l’autre qu’autre chose. Des questions rapides, avant qu’on ne déclare qu’un tel petit rat ne pouvait venir de l’Ordre. Sans doute un pauvre mec en mal de reconnaissance qui avait voulu faire son coup d’éclat. Et qui avait échoué tout aussi lamentablement que le reste de sa pathétique vie le laissait supposer.
On voulait aller vite, on voulait étouffer l’affaire — on ne préférait pas que ce genre de choses se sache, c’est que ça ne ferait pas une très bonne presse. Alors, au travail, Grant avait disparu. Arrêté pour trahison, qu’on disait et même s’il y avait des rumeurs, on n’en savait pas davantage. Et personne n’allait poser de questions.
Grant allait mourir, Maxwell allait mourir, deux en un, et personne pour le savoir. Pour aucun d’eux.
Mais elle était tellement immobile qu’elle ne parvenait pas à en pleurer.

Elle n’avait pas vraiment pigé, quand on lui avait très rapidement parlé d’un endroit où on allait la caser. Après peut-être qu’on lui avait donné des explications, mais elle n’avait pas compris. Son cerveau était tout autant gelé que son corps. Ça sonnait comme une île mais le côté paradisiaque en moins. Au début elle ne vit rien que l’intérieur d’un bâtiment qu’elle ne prit pas le temps d’admirer, les moulures et les dorures c’était clairement pas pour elle. Puis on l’amena dans une balade jusqu’à… un hameau ? Un village ? Qu’est-ce… Puis on la lâcha là. Avec un bonne chance plus ironique qu’autre chose.
Elle avait mal, elle avait mal à chacun de ses muscles, de devoir tenir depuis si longtemps cette apparence — elle n’avait aucune idée du temps, combien d’heures ? de jours ? de… — et que faisait-elle là et…
Maxwell n’était pas défaitiste, certainement pas. Mais à ce moment-là, elle aurait donné beaucoup pour se sentir au moins un peu en sécurité. Non loin des baraquements, elle se laissa tomber au sol, le cul par terre, les mains crispées autour de sa poitrine.
Et peut-être qu’elle ne pourra plus jamais être elle-même.
Peut-être que Maxwell était déjà morte, en elle. Peut-être qu’elle ne portait qu’un cadavre. Peut-être…
Elle aurait voulu que sa mère soit là ; où Myrthild, pour la rassurer et lui dire que le mythe du métamorphomage qui ne revient jamais à son apparence n’était qu’une légende pour faire peur aux connes aventureuses dans son genre.
Et en effet, elle avait peur.

On l’appelle. Elle est en train de se charcuter la main pour essayer d’ôter une écharde qui s’est logée dans la pulpe de sa paume, juste entre son index et son majeur droits, et elle tire la langue en s’appliquant. Aucune envie de relever la tête de son œuvre sanglante, alors que la pince à épiler ne serre pas suffisamment pour enlever ce fichu éclat de bois logé dans son derme.
On l’appelle de nouveau et elle grogne, saoulée d’avance et sûre qu’elle va perdre de l’œil cet intrus qu’elle avait presque saisi et dégagé. Sauf que la voix est insistante et qu’elle aboie en retour, tendue et exaspérée.

Si on l’appelle, c’est qu’elle est de quart pour l’accueil des nouveaux aujourd’hui : en général, ça n’arrive pas au compte-gouttes, et c’est un rôle qui reste souvent sans responsabilité constante, mais là, faut croire qu’ils manquaient d’animation, parce qu’on leur envoie un nouveau copain tout seul. Elle s’écarte de sous la lampe que lui tenait gentiment Moon, à qui elle racontait certaines histoires de coucheries variées, et l’entraîne à sa suite par un « bah tiens, tant que t’es là, à deux on aura plus de chances de connaître le nouveau. »

Vu le temps pourri du printemps, elle avait pris une couverture, des fois que ce soit quelqu’un qui débarque d’Azkaban (ceux-là étaient de moins en moins nombreux, d’ailleurs, comme si la prison se vidait et qu’il n’y restait plus que des cadavres sans âme et sans volonté). Un coup d’œil à l’ancienne chanteuse, pour s’assurer qu’elle la flanquait bien, et un geste de la main plus tard, à l’adresse de Javier dont elle avait croisé le regard au loin, et elles sortaient du hameau pour avancer vers la forme prostrée au sol.

Le type avait l’air mal en point, du style qui a subi torture après torture, hagard et complètement perdu. Dans cette position, il leur dérobait son visage, si bien que pour l’heure, l’ancienne Hit Witch n’avait pas l’impression de le connaître particulièrement. Faye renifla avant de s’accroupir devant ce corps assis (effondré?) par terre, et, après quelques instants, elle se redressa pour déplier la couverture en laine qui gratte et en entourer la silhouette pour l’heure encore anonyme. Une fois cette première mesure prise, sans pour autant qu’elle tira une phrase de cet oisillon, elle se remit au même niveau, après un regard vers Moon, l’air de lui intimer de pas s’approcher autant qu’elle -on savait jamais, certains avaient des réactions violentes, et elle estimait être plus à même de parer les coups, si ruade il y avait. Quelques secondes sans rien dire passèrent, puis Faye décida d’accélérer un peu la prise en charges et posa doucement sa main sur l’épaule du mec prostré par terre : « hé, hé, on se réveille ? » et d’ajouter : « T’as des problèmes pour respirer, dis ? »

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Cela fait déjà plusieurs semaines, que la cloche a résonné pour la dernière fois. Entre chaque épisode de survie, tout est un peu plus calme. Enfin, c'est assez relatif. Parce qu'il y a aussi les pleines lunes, qui sont tout aussi compliquées à gérer, surtout quand on voit le nombre de lycanthropes. De plus, il n'est pas rare de voir deux Battues avoir lieu en un seul mois. Enfin, Moon n'en est pas vraiment certaine. A dire vrai, la notion du temps est plutôt compliquée ici. Comme tout le monde, elle a essayé de garder une trace des jours, qui s'écoulent, en faisant des marques sur un muret. Cela a duré quelques semaines, puis elle s'est lassée. A quoi bon ? Faye le lui avait dit, d'ailleurs, qu'elle finirait pas arrêter. Moon n'a pas voulu y croire, au début. Elle est assez entêtée, quand elle le veut. Force est de constater, que la brune avait eu raison.
C'est d'ailleurs en sa compagnie, qu'elle se trouve actuellement. Moon fronce son regard, un air dégoûtée sur son visage. Elle se contente d'éclairer la zone, mais préfère poser ses yeux ailleurs. Même, s'il ne s'agit que d'une écharde, elle trouve toujours ça dégoûtant. Elle en a même des frissons, pour dire. Pourtant, ça n'est pas faute d'avoir vu pire ici. Elle en garde les cicatrices et les traces sur son corps. Son sang (impur) a coulé plus que de raison. Parfois, elle se demande comment elle peut encore avoir une goutte d'hémoglobine dans ses veines. Elle a d'ailleurs failli y passer à de nombreuses reprises, à cause d'infections mal soignées. Heureusement, depuis quelques mois, voire années, un donateur est généreux avec elle, et elle reçoit régulièrement de quoi se soigner. Denrées, qu'elle met évidemment à la disposition de la résistance. Elle a fini par comprendre, qu'il faut faire front commun. Longtemps habituée à agir uniquement pour ses propres intérêts, Moon a dû apprendre à faire autrement ici. Finalement, c'est peut-être ça qui fut le plus difficile sur la durée. Le confort, même si capital pour elle, a été oublié bien plus vite, qu'elle ne l'aurait imaginé. Non, le plus difficile, ce fut le sevrage à sa drogue. Même, si son passage au sein de l'Ordre lui a permis de commencer à se sevrer, c'est aux Battues, qu'elle a vraiment du le faire. Et les premiers mois furent douloureux.

Heureusement, tout ça est désormais révolu. Moon a fini par s'habituer à l'île, mais l'inverse n'est pas réciproque. Concentrée dans sa tâche pour Faye, elle n'entend pas tout de suite, qu'on appelle la brune. Après l'entendre râler pendant cinq bonnes minutes, Moon la voit se résigner à sortir cette fichue écharde de sa peau. Si on lui demande son avis, il est clair, qu'elle préfèrerait faire toute autre chose avec la Moroz, enfin, on ne lui demande rien pour le moment. ─ Tu es sûre ? Une personne, ça suffit normalement. Le regard de la résistance ne lui laisse pas le choix. ─ Ok ok je viens. Elle lève ses mains au ciel, pour accompagner sa parole. Essuyant ses paumes contre son pantalon, elle se lève et suit la sorcière. Rapidement, elles aperçoivent la silhouette allongée au sol. L'homme avait l'air mal en point, mais ne le sont-ils pas tous en arrivant ici ? Un peu en retrait, Moon laisse Faye s'approcher de ce truc, qui ressemble à un cadavre. Elle déglutit, penchant un peu sa tête tout de même, pour mieux le voir. Une couverture est mise sur lui, mais aucune réaction. Faye attend un peu, toujours rien. Cela ne sent pas bon. Moon froisse son nez. ─ Je crois, qu'il est mort. Il a l'air mort. Est-ce qu'il est.. mort ? Moon contourne la silhouette à terre, pour se mettre de l'autre côté, face à Faye. ─ Tu penses, qu'ils pourraient nous envoyer un cadavre ? Cela serait de mauvais goût quand même. Plus elle le regarde, plus elle est certaine, qu'il est soit mort, soit sur le point de rendre son souffle. ─ Peut-être, qu'on peut regarder son pouls ?

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@faye moroz @Moon Shadow

Elle n’était jamais restée dans l’apparence de quelqu’un aussi longtemps. Elle n’avait jamais autant soumis son corps à une telle pression — elle n’aurait vraiment pas cru que c’était possible théoriquement, mais lorsqu’il avait fallu faire face aux gens du Ministère elle s’était vite rendu compte que ce n’était pas à la théorie qu’elle devrait sa survie. Plus jeune elle s’appliquait à stabiliser ses apparences en coupant sa respiration un instant, comme si elle imprimait ses traits dans tout son corps en le gardant un instant immobile. Là, cela n’avait pas suffi. Il avait fallu tout éteindre. Tout arrêter. Se contenter de l’essentiel tandis que toute sa concentration était tournée entièrement sur les traits de son visage, qui ne devait pas bouger d’un pouce, ses cheveux qui ne devaient pas la trahir. Et lutter contre la fatigue, parce que s’il y avait bien quelque chose qui trahissait les métamorphomages c’était bien le sommeil qui les amenait trop souvent à reprendre leur forme originelle.
Et elle avait tenu, jusqu’à cet endroit où on l’abandonna, sans qu’elle ne comprenne l’intention de ses geôliers — si elle avait réfléchi un petit peu, elle se serait étonnée qu’on ne se contente pas de tuer un type comme Edmund qui se découvrait une fibre héroïque. Ce n’était pas comme si la BPM n’était pas experte en bavure, en arrestation qui tourne à la mise à mort. Et personne n’irait pleurer Grant — d’ailleurs personne n’avait remarqué qu’il avait tout bonnement disparu et qu’il avait été remplacé à mi-temps par une tierce personne. Mais l’heure n’était pas à la réflexion pour Max, même si elle était seule, elle continuait d’alimenter sa magie avec les derniers restes d’énergie qui lui restait pour conserver son physique.
Elle n’entendit qu’à peine des gens s’approcher d’elle. Puis quelque chose qui vint la recouvrir et la réchauffer, elle cligna des yeux, voulut relever la tête pour voir qui était là mais tout son corps était coincé, tétanisé et rien que l’idée de lutter contre ses muscles figés la fatiguait. « … on se réveille… » entendit-elle, d’une voix qui paraissait lointaine (et familière ?) (mais impossible de chercher dans son esprit où elle avait pu déjà l’entendre). « T’as des problèmes pour respirer dis ? » Grant avait des problèmes pour respirer. Beaucoup de problèmes. Mais pas Max. Elle ouvrit sa bouche, toujours le regard vers le sol, voulut articuler quelque chose qui ne passa pas la barrière de sa gorge. « Je crois qu’il est mort. Il a l’air mort. » Encore une nouvelle voix, inconnue. Tout aussi lointaine alors qu’elle sentait bien que les présences n’étaient pas si éloignées. Et la voix continue, de parler de mort. Mort, mort et encore mort. Max pense que peut-être c’était ça, elle était vraiment morte. Elle habitait le corps d’un mort, entre ça et la vraie mort il n’y avait qu’un pas.

Mais Maxwell était du genre combattive. Du genre à faire des doigts à la faucheuse si elle venait pour lui couper l’herbe sous le pied, et c’est un peu de cette flamme-là qui l’anima d’une force suffisante (énorme dans cette situation) pour relever la tête vers la première arrivante. Et de voir le visage associé à la voix familière la frappa à la gorge. Une véritable vague de surprise, et également de soulagement — ce qu’on éprouve quand on retrouve quelqu’un qu’on avait cru perdu. « F-faye ? » Elle cligne des yeux, voit un peu flou mais malgré ça le visage connu ne s’efface pas, et elle tend la main vers cette ancre, en faisant un peu glisser la couverture qu’on lui a apporté sur son dos dans ce geste. « Faye. T-t’es vivante… » Un nouveau clignement d’yeux alors qu’elle aperçoit un peu plus l’environnement autour d’elle : « On… on est où ? » La réalité venait frapper avec un peu de retard — elle se tourna sur le côté pour regarder l’autre femme, qui ne lui disait rien. « Qu’est-ce que… » Elle tenta de tendre la main vers la joue de Faye, pour la toucher, la caresser comme avant. Chercher un contact qui peut-être ferait oublier les derniers en date, de la part des flics. Oubliant que Faye n’avait sans doute aucune idée de qui était Edmund.

Un coup d’œil un peu blasé à Moon tandis que la jeune femme hasardait la possibilité que le nouvel arrivant soit tout bonnement mort. L’ancienne Hit Witch restait néanmoins sur ses gardes, et se gardait bien de lâcher un commentaire moqueur à l’égard de l’ancienne starlette, ayant simplement un sourire en coin tandis que Moon proposait : ─ Peut-être, qu'on peut regarder son pouls ? Et l’aînée de secouer la tête en fronçant les sourcils. S’il ne réagissait pas, il valait mieux ne pas le brusquer : un contact plus appuyé au niveau d’un poignet aurait tôt fait de provoquer une réaction potentiellement violente et il valait mieux éviter ce genre de plan. Elle grogna tout de même, à la manière d’un Tristram réveillé de force : « Mmh… » sans vraiment beaucoup de conviction.
Sauf que l’inconnu s’anima, relevant la tête vers elles. Et dans les billes de l’anonyme, que Faye n’avait jamais vu avant, une lueur de stupeur, une reconnaissance qu’elle ne comprenait pas, tandis que l’autre bredouillait son prénom « F-faye ? » avant de tendre la main vers elle, comme s’il n’y croyait pas : « Faye. T-t’es vivante… »

Putain mais c’était qui ?!
Faye fouillait dans sa mémoire à vitesse grand V, se demandant si par hasard on ne lui avait pas ôté des souvenirs au moment de son arrestation. Mais non, non, elle avait encore toute sa tête. L’autre la confondait-il avec quelqu’un ? Pas possible, ou alors elle avait un doppelganger qui portait le même prénom qu’elle, et c’était quand même vachement pas crédible.
Ou un piège ? Quelqu’un envoyé par les Mangemorts, pour tenter d’en apprendre plus sur ce qu’il se passait au sein des prisonniers ? Ça se pouvait. Ça se pouvait même vachement.

« On… on est où ? » continuait le type, perdu, peut-être même apeuré par le paysage qu’il ne reconnaissait pas, qu’il n’avait sans doute jamais vu auparavant. Un coup d’œil à Moon, l’air de lui dire de ne rien répondre pour le moment. De ne rien faire. Parce qu’elle n’avait toujours pas décidé de la marche à suivre. Et qu’elle ne comprenait pas pourquoi elle avait cette sensation de connaître ce regard, maintenant qu’elle y réfléchissait un peu plus. « Qu’est-ce que… » poursuivait l’étranger qui s’interrompit dans sa question, tentant une nouvelle fois de la toucher.

Le problème, c’est que Faye n’avait vraiment pas envie de tomber dans un traquenard retors de la part de Zabini (pourquoi pas après tout, il était capable de leur coller des wyvernes dans les pattes, il aurait bien pu mettre un peu de piquant avec un faux prisonnier infiltré, et en profiter pour torturer une de celles qui lui avait vaguement manqué de respect à sa dernière apparition). Alors elle leva la main vers Moon tout en attrapant le poignet que l’homme tendait vers elle, en le serrant fermement dans ses doigts fins et presque maigres.
Empêchant donc l’autre de la toucher directement, elle s’accroupit à sa hauteur, lentement, fouillant profondément dans ses souvenirs pour tenter de trouver une réponse à sa question muette. Et puisqu’elle n’y parvenait pas, elle tenta de comprendre. Pour que quelqu’un ait l’air de la connaître, soit il y avait eu brainwash, soit elle connaissait vraiment cette personne. Et dans la seconde hypothèse, ça voulait dire que l’apparence n’était pas la vraie. (Le cerveau de la Hit Witch fonctionnait toujours aussi bien malgré les années passées à Gracefield, et cette pensée était même rassurante). Il fallait donc creuser : « Moon, toujours rien ? » histoire de vérifier, maintenant que la tête était levée vers elles, que sa compagne ne connaissait pas ce visage. « T’éloignes pas trop, des fois que... » il valait mieux être prudentes, on ne savait jamais. Avant de s’adresser au type qui avait tenté de caresser son visage : « Ta tête me dit rien chéri, mais c’est peut-être de ma faute. On se connaît d’où, dis-moi ? » Cela allait sans dire qu’elle comptait aussi sur Moon pour éventuellement déceler un baratin poussé. Sur le coup, elle n'était pas sure d’avoir le recul nécessaire pour pouvoir évaluer ça correctement.

@Moon Shadow
@Seonag Maxwell

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Moon est en train de se dire, qu'elle s'est encore foutue dans un beau merdier. Evidemment, elle a accepté de venir avec Faye pour accueillir le ou la nouvel.le arrivant.e, mais elle n'aurait pas pensé, que les choses prendraient cette tournure. Malgré, ce que la brune semble penser, le corps sur le sol semble bel et bien mort. Moon en est presque certaine. Il suffit d'un simple contact pour s'en assurer, mais la Moroz ne semble pas de cet avis, soit. Moon tourne autour du corps, cherchant un indice, mais rien. Encore un coup de Blaise Zabini, elle le sent. Ses questions prennent fin, lorsque l'individu prononce le prénom de Faye. Mille autres interrogations se bousculent dans son esprit. Elle fronce son regard, et regarde l'intéressée, pour y trouver une quelconque réponse, mais elle semblait tout aussi étonnée qu'elle. Quelle est cette sorcellerie ? Ce type a l'air de connaître Faye, mais elle non. Il a peut-être eu comme mission de ressortir ce qu'il vient de dire, pour semer le trouble parmi eux. L'hypothèse, qu'il soit là pour pimenter leur journée trop calme, devient de plus en plus réaliste. Moon cherche du regard Faye, mais elle-même semble légèrement paniquée et complètement perdue. Qui est ce mec ? Par instinct de protection, Moon se rapproche de la Moroz, suffisamment pour tendre une main sur son épaule. Son regard en dit long.
Après quelques minutes, la Hit-Witch finit par s'accroupir, rompant le contact physique avec la née-moldue. Son rythme cardiaque est à son maximum. Le stress est à son comble. L'idée, que cet inconnu puisse s'en prendre à elles en quelques secondes est omniprésente dans son esprit. Elle a peur pour Faye et pour elle. Moon déglutit. Cet inconnu ne dit rien à son amie, et ne lui dit rien à elle non plus. Elle va devenir folle. ─ Non, je n'ai aucune idée de qui est ce gars. Elle se pince les lèvres, avant de hocher de la tête. ─ Fait attention.... Elle n'a pas envie de la voir en mauvaise posture.
Faye finit par demander plus d'explications. Il n'y a que, comme ça, qu'elles pourront être fixées, c'est évident. Mais, Moon a un mauvais pressentiment. Elle a trop l'habitude des petits jeux de Zabini, pour ne pas se méfier. Il y a anguille sous roche. ─ Je le sens pas Faye. Elle commence à faire les cent pas, en attendant la réponse du mec au sol. Pourquoi il a fallu, que ça tombe sur elle ? C'est toujours comme ça. Au mauvais endroit au mauvais moment. Fait chier. ─ Tu as intérêt à décliner rapidement ton identité, si tu veux savoir où on se trouve.

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@faye moroz @Moon Shadow

Fuck. Elle était pas aidée. Parce que lorsqu’elle essaye de tendre la main vers Faye, on la bloque direct, et même s’il ne semble pas y avoir tant de force que ça dans cette petite main qui vient serrer son poignet, elle ne trouve pas suffisamment d’énergie pour résister, s’en tirer, ou forcer quoi que ce soit (pas comme si elle allait forcer le moindre contact de toute manière, Max était mieux élevée que ça). Mais non seulement on l’arrêtait, mais en plus on ne lui répondait pas. Max était perdue, avait été littéralement posée là, sans même savoir ce qu’était ce là précisément, et Faye, face à elle, n’était pas comme… comme elle l’avait connue. Et l’autre fille… rien non plus. Pas de réponse. Et quand son ancienne amante s’accroupit devant elle, Max pense peut-être que quelque chose va se débloquer — c’est que ça fait tellement longtemps qu’elle s’accrochait à son apparence actuelle qu’elle en oubliait presque l’effort et qu’elle n’était pas Maxwell aux yeux des autres. Elle croyait que les yeux de Faye allait s’éclairer, qu’elle allait prononcer son nom, l’étreindre, quelque chose… « Moon toujours rien ? » qu’elle dit plutôt à son acolyte (Moon ?) (ça lui disait quelque chose, mais la communauté sorcière était si restreinte qu’au final tout le monde finissait par avoir entendu les noms de tout le monde à la longue) « Non, je n’ai aucune idée de qui est ce gars. » Ce gars… Ce gars. Fuck, Max, réfléchis bon Dieu ! « Fais attention… » Le cerveau de la métamorphomage s’éclaircit un peu, d’entendre ça. Commençait tout du moins à s’éclaircir.
Les deux, là, Faye et Moon, se méfiaient. Max ne ressemblait pas à Max. Et il faudrait… il allait bien falloir qu’elle abandonne cette apparence un jour de toute manière parce que son corps ne pourrait pas tenir la transformation plus longtemps sans dégâts. Sauf que tout semblait immobile, figé. Comme si son don s’était tétanisé. « Ta tête me dit rien chéri, » C’était bien Faye, ça, pour lâcher du chéri comme ça, même dans les pires situations, qu’elle se dit un instant Max. « … mais c’est peut-être de ma faute. On se connaît d’où, dis-moi ? » Et Max, lentement, hoche la tête pour montrer qu’elle comprend, pour se concentrer un peu, pour essayer de sortir de sa transe qui l’immobilise et la fige sous ces traits. « Je le sens pas Faye. » Max leva les yeux vers Moon, qui circulait autour d’eux. Merde, elle avait pas l’air vieille, elle avait même l’air très jeune. Où est-ce qu’on était ? Pour qu’elle retrouve Faye, et qu’elle tombe sur une petite bichette ? Soit c’était le paradis… soit c’était un truc horriblement tordu. Elle doutait fortement que les Mangemorts aient voulu l’envoyer dans un quelconque pays des goudous, alors elle optait plutôt pour la seconde solution. « Tu as intérêt à décliner rapidement ton identité, si tu veux savoir où on se trouve. »
Woh, hey, nerveuse la jeunette. Max grogna un peu, plissa les yeux comme si elle luttait avec un mal de tête assez important alors que c’était plutôt tout son corps qui refusait de coopérer. « Shit. On se… on se calme. » Le poignet toujours dans celui de Faye, elle se trouvait bien en peine de trop bouger. Pas comme si elle comptait fuir quoi que ce soit de toute manière, en cet instant. « On se calme, » qu’elle répéta, plus doucement, pour gagner du temps, pour essayer de trouver de quoi se reprendre et de quoi répondre, alors qu’elle regarde de nouveau Faye : « Fuck, Faye… c’est Max. Maxwell. Hell, j’espère que… tu te souviens de moi au moins un peu. » Comme une petite blague, un peu triste, un peu épuisée : « Je sais… je ressemble pas à… à ce que je devrais, mais mon don… » Sa respiration s’accélère un instant, elle regarde Moon cette fois, incapable de soutenir le regard de Faye qui ne la reconnaissait pas plus longtemps : « J’me suis faite arrêter, avec cette gueule. Ils savent pas… ceux qui m’ont amené là savent pas qui je suis et… je sais pas je sais pas du tout… Bordel de merde ! où est-ce qu’on est ? » Ça elle l’avait dit bien plus fort, comme si quelque chose avait craqué, dans sa poitrine, pour permettre à l’air d’enfin passer. Et les choses se remirent en route, très lentement, comme une machine rouillée, et ses cheveux, doucement, devinrent blond, comme étaient les siens.

Elle sentait toute la tension qui exsudait de Moon, même maintenant qu’elle avait rompu le contact avec la brune. Il ne fallait pas être legilimens pour comprendre que l’ancienne chanteuse n’était pas rassurée quant à la proximité que son aînée instaurait entre elle et l’inconnu toujours à terre. « ─ Je le sens pas Faye. - Ouais, je sais... » répondit-elle tranquillement sans se détourner du regard perdu de l’anonyme qui avait échoué ici, sans doute que Moon redoutait aussi un petit jeu pourri de Zabini, et pour en avoir discuté avec elle a d’autres reprises, Faye partageait ses doutes. Aussi elle laissait la jeune lionne en cage exiger davantage d’informations, sans mot dire, en tenant toujours ce fameux poignet qui s’était tendu vers elle plus tôt. Et le type, finalement, devait sentir que ça n’était pas bon signe pour lui, puisqu’il tentait de ramener un calme relatif sur cette rencontre chaotique : « Shit. On se… on se calme., commençait-il à dire, alors qu’elles étaient parfaitement calmes, que Faye n’avait même pas commencé à jurer salement, bref, que tout était encore sous contrôle.. « On se calme, », répéta-t-il alors que Faye desserrait légèrement sa prise sur le poignet.

Il n’y avait pas de raison que ça dégénère, de toute façon, tant qu’il ne faisait pas de geste brusque et qu’elle n’avait pas besoin de lui faire une clé de bras, comme elle faisait encore de temps en temps à d’autres qui avaient besoin qu’on réfrène leur enthousiasme. « Fuck, Faye… c’est Max. Maxwell. Hell, j’espère que… tu te souviens de moi au moins un peu. » Les yeux de Faye s’écarquillent soudainement à la réminiscence provoquée par le nom et, à la stupeur et l’incompréhension, succède immédiatement un souvenir supplémentaire, vague et flou, sur le fait que Seonag Maxwell avait effectivement un certain don... mais Faye reste circonspecte, parce que- : « Je sais… je ressemble pas à… à ce que je devrais, mais mon don… » Elle ne dit rien, Faye. Elle est même miraculeusement silencieuse, elle qui d’habitude lâche des jurons toutes les deux minutes. C’est presque irréel, ce silence religieux avec lequel elle écoute cet inconnu qui affirme être une de ses anciennes amantes (charmante et fiévreuse, d’ailleurs) expliquer pourquoi il ne ressemble pas du tout à Max. C’est qu’elle réfléchit, vraiment, à si c’est possible. Et, comme fuyant ses propres prunelles inquisitrices, l’éventuelle Metamorphomage se tourne vers Moon et tente de la convaincre à son tour en poursuivant : « J’me suis faite arrêter, avec cette gueule. Ils savent pas… ceux qui m’ont amené là savent pas qui je suis et… je sais pas je sais pas du tout… Bordel de merde ! où est-ce qu’on est ? »

Ça s’arrêterait là qu’elle continuerait d’avoir un doute, même infime, et ce même si cette personne qui prétend être son ex emploie bel et bien le nom de famille de cette dernière, et pas ce prénom que l’administration utilisait encore sans doute.. Mais les cheveux courts et noirs du type sans-nom deviennent alors blonds, quoiqu’ils ne changent pas de longueur. De la blondeur des blés. De celle des cheveux dans lesquels elle se souvenait avoir enfoui son nez plus d’une fois. Le doute s’efface d’un coup, et avec lui, toute retenue de mots, « eh ben bordel de merde alors » trouve-t-elle seulement à dire, lâchant totalement le poignet de Max avant de porter sa main contre sa joue, mal rasée et pas aussi douce que dans son souvenir. Et d’esquisser une grimace légère avant de poursuivre : « C’est quoi cette gueule de trou du cul que tu nous as dégoté ? Je me souvenais pas que tu chassais sur ce terrain ! » Et de se tourner vers Moon, soudainement soulagée : « Détends-toi, ma biche, c’est bon. Je la connais. » un sourire en coin éclaire sa mine qui était jusque là bien trop sombre : « Tu te souviens ce que je te racontais tout à l’heure, sur les doigts de fée qui m’avaient tenue en haleine pendant je sais plus combien de temps ? », Elle ne se cachait même pas d’avoir partagé des histoires intimes avec la jeune femme, déjà parce qu’elle avait trop passé de temps à Gracefield pour s’encombrer de scrupules, de pudeur, ou de n’importe quoi d’autre. Désignant sa voisine (qui avait toujours l’air d’un homme, certes), Faye laissa échapper un petit « Tadaaa... » et puis de se concentrer juste après, en revenant à Max, elle s’éclaircit la voix, se passant la main qu’elle avait charcuté plus tôt contre sa nuque avant de lâcher un « Tu veux la version courte ou la version longue ? Oh, tiens, Moon, vas-y, explique, tu veux bien, s’il te plaît ? »

@Moon Shadow & @Seonag Maxwell

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Les arrivées sont, généralement, moins mouvementées que celle-là. Il faut dire, que tout était à peu près normal, jusqu'à ce qu'il appelle Faye par son prénom. Et, s'il y a bien une chose, qu'ils ont appris avec les Battues, c'est qu'il faut être prêt à tout. L'imaginaire tordu de Zabini n'a pas de limite hélas. Moon ne s'est toujours pas remise du coup des wyvernes, devenue une peine récurrente désormais. A l'affut du moindre signe, elle ne le lâche pas du regard, tout en veillant à ce que Faye ne se mette pas trop en danger. Ses yeux se posent souvent sur la Moroz, tenant fermement le poignet de l'inconnu. On n'est pas à l'abris d'un mouvement brusque, et hélas, Moon n'est pas vraiment en capacité de riposter, même si elle se débrouille un peu.
L'homme commence à hausser le ton, et sort même un shit, qui fait hausser les sourcils de la née-moldue. Elles sont suspendues à ses lèvres, prêtes à savoir enfin ce qui se trame, qu'est ce qu'il fait là, et surtout, pourquoi cet imbécile connaît Faye. Maxwell. Voilà donc le prénom de l'inconnu. Cela ne dit rien à Moon, mais visiblement la Moroz paraît ne pas du tout lui être étrangère. Elle ne comprend pas tout, et fait quelques pas autour de l'étranger toujours au sol. Le silence de Faye est une torture, une vraie torture. Puis, Max pose son regard sur elle, ce qui lui fait froncer ses yeux, et plisser son nez. Un ou une métamorphomage donc. Cela explique beaucoup de choses. Elle hausse ses sourcils, un air confus et gêné sur le visage. Maxwell ne se doute de rien, et cela n'est pas étonnant. Elle en profite pour reprendre sa vraie forme. Ses cheveux deviennent blonds, et Moon trouve ça vachement cool, mais elle ne peut pas lui dire. Ce n'est pas vraiment le moment opportun. Max est sacrément hot, en tout cas. Elle comprend mieux, pourquoi elle et Faye se connaissent. Cette dernière prend d'ailleurs, enfin, la parole. Moon assiste à leurs retrouvailles, étant un peu de trop, et ne sachant pas vraiment quoi dire, alors elle attend. La Moroz finit quand même, par lui assurer que tout est bon. ─ Oui, je crois que j'avais fini par comprendre, glisse-t-elle, avec un rire. Et sa petite théorie sur les deux femmes finit par s'avérer vraie. How bizarre. ─ C'est donc elle, la fameuse sex goddess. Elle lui adresse un sourire, et un rire étouffé. Ici, pas le temps pour les formes.
Faye la charge ensuite d'expliquer à Maxwell, où elles sont, et basically, tout ce qui se passe ici. ─ Merci du cadeau Faye ! Elle lui lance un clin d'oeil. ─ Wow, alors si tu veux tout savoir, on risque d'avoir besoin d'un peu de cette liqueur, que Herbert a concocté l'autre jour. Elle est infecte, mais bien utile parfois. ─ Pour la faire courte, ici c'est Gracefield, ou notre enfer personnel si tu préfères. On est enfermé ici plutôt qu'à Azbakan, pour une durée supposée déterminée, mais bon comme tu peux le constater (..) Elle montre Faye d'un geste de la tête. ─ On n'a pas tous la même définition de déterminé. Rire nerveux. ─ On vit ici en communauté et chaque mois, des sorciers friqués et pro-gouvernement, en gros l'élite tu vois, viennent ici pour passer du bon temps en nous chassant. Même cinq ans après, cela la dégoûte toujours autant. ─ Charmant, n'est-ce-pas ? Oh, et évidemment, nous n'avons plus nos baguettes, quelle idée. Cela serait trop facile. ─ Toute la lie du peuple est sur cette île. Mais tu verras, c'est plutôt sympa, parfois. Il suffit de ne pas penser aux Battues, et c'est presque agréable. ─ Du coup, tu as fait quoi pour atterrir ici ?

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Not what I expected

@faye moroz @Moon Shadow

Maxwell n’est pas du genre à être une proie facile pour le doute, alors quand elle se présente à Faye (ou se re-présente surtout) alors même qu’elle ne ressemble absolument pas à qui elle prétend être, elle n’a pas l’impression de risquer grand-chose. Elle ne sait pas où elle est, Max, elle ne sait pas que les personnes coincées sur cette île peuvent être très méfiants parce qu’habitués depuis déjà un petit temps aux coups tordus d’un sale pervers. Max ne pense pas à cela — son esprit tout entier et encore tourné sur son apparence, son don, sa situation personnelle qui lui apparaît comme très compliqué (est-ce que des agents du gouvernement la regardaient en ce moment ? était-ce risqué de relâcher sa concentration ?). Cependant elle respire un peu mieux quand Faye jure (un petit juron, mais ça restait un bon signe elle supposait) avant de lui lâcher son poignet pour venir caresser sa joue. Le contact, doux, lui fait remonter avec violence l’envie de se précipiter dans ces bras-là, de s’y caler et de s’y cacher surtout. « C’est quoi cette gueule de trou du cul que tu nous as dégoté ? Je me souvenais pas que tu chassais sur ce terrain ! » Elle étire vaguement un sourire sur ce visage qui n’était pas vraiment le sien, un sourire principalement fatigué mais elle répond dans un marmonnement : « Ok ouais, ben déso c’est pas canon un fonctionnaire collabo hein. J’ai pas pu trouver mieux. » Et déjà Faye se tournait vers la-dite Moon pour la rassurer. Maxwell soupira de nouveau, comme pour ôter petit à petit le poids qui écrasait sa poitrine depuis plusieurs heures (jours ?) (elle n’en avait aucune idée). Le sourire qu’elle vit sur le visage de son amante l’aidait notamment à se sentir un petit peu mieux, surtout lorsqu’on la présenta de cette façon. Elle eut un ricanement bref, nerveux à la mention de sex-goddess (elle avait déjà entendu des mecs se présenter comme ça, toujours les pires du lot…) : « Oula, trop d’honneurs. Surtout vu ma gueule de maintenant là… » Une gueule de mec quoi. Ses cheveux étaient revenus à leur couleur originelle mais elle sentait bien que tout le reste de ses muscles étaient terriblement bloqué. Et il n’y avait rien de pire que de se retrouver dans une semi-apparence, à moitié l’un, à moitié l’autre. Elle passa ses mains sur sa visage, pour les y frotter et tenter de l’aider à reprendre un peu la maitrise de sa magie qui pulsait en elle sans qu’elle ne puisse l’agripper. « Tu veux la version courte ou la version longue. — La version compréhensible pour ma petite tête, » qu’elle marmonne en réponse alors que d’une phrase Faye délègue le temps des explications à l’autre bichette.
« Merci du cadeau Faye ! » Ah donc c’était ce genre de truc à expliquer… Dans un sens elle s’attendait à quoi ? On ne l’avait clairement pas envoyé ici pour suivre une petite cure thermale après être passée entre les mains du Ministère. On lui parle même de liqueur, histoire de se mettre dans l’ambiance : « Ok, t’inquiète je crois que je suis déjà bien dans l’ambiance. Mais je dis jamais non à un verre, clairement. » Et en effet, ça serait idiot de refuser un remontant. On lui dit qu’ici c’est Gracefield. Ok. Une sorte d’enfer (mais si l’heure hebdomadaire de cathé qu’elle avait suivi à ses sept ans lui avait dit que l’Enfer était constituée de deux très belles femmes, clairement elle aurait eu moins peur de voler les réglisses dans la jarre à bonbon du salon…) et que ça remplaçait Azkaban. Ok. Elle suivait. Elle n’était pas à Azkaban. C’était sans doute pour le mieux, non ? Non ? Tout allait plus ou moins bien jusqu’à la mention de… « En… quoi ? Chassant ? » Mais Moon passa là-dessus comme si ce n’était rien. Alors que ça semblait être plutôt… euh… crucial comme information. « Mais… quoi ? Mais comment ça… Ils chassent mais comme des animaux ? Ils… ils nous tuent et ils nous ramènent en trophées chez eux ? » Pas de baguette, évidemment. Sinon Maxwell aurait eu tôt fait de foutre le feu à l’île, de se jeter à l’eau et de nager tranquillement jusqu’à la côte la plus proche. « Mais tu verras, c’est plutôt sympa, parfois. — L’Élite qui me court après une fois par moi pour me la foutre dans le cul ? Franchement je préfèrerai crever. Bordel de merde de fuuuuuuuck ! » La rage perçait brusquement l’apathie générale qui la maintenait tendue et prostrée, elle serra le poing et frappa le sol qui ne lui avait pas fait grand-chose. Son visage hésitait entre deux traits, la colère débloquait peu à peu les verrous qu’elle avait scellé pour ne pas être découverte. Merde quoi ? L’Élite, les sorciers pro-gouvernement ? Combien de ses anciens collègues, ou anciens supérieurs, allait-elle retrouver ici, dans le courant du mois ? Et pourquoi n’était-elle pas au courant que ce truc existait ? Pourquoi ce truc existait ? Pourquoi… « Du coup, tu as fait quoi pour atterrir ici ? » Elle regarde Moon, avec une petite grimace : « Je pense que j’ai fait beaucoup de choses qui me vaudrait d’être là. Déjà avoir des parents moldus… » Et de penser à Sean et à son petit frère qui l’attendaient de l’autre côté de la Manche, elle sentait le chagrin envelopper sa colère. Elle commençait peut-être à comprendre qu’elle ne les reverrait jamais. Qu’avec ce coup-là, c’était fini de chez fini, sa carrière de terroriste était stoppée net. « Mais ils ne savent pas qui je suis, eux. Pour eux, je suis juste un gars qui a tenté de tuer Flint. Mais je me suis raté. J’adore. Je me retrouve là pour le plus ridicule de mes soi-disant crimes. J’aurais dû me douter qu’avec cette tête de looser j’irais pas bien loin… » Et finalement, alors même qu’elle disait cela, son nez redevenait le sien, ses yeux reprenaient leurs couleurs. « Si on me chope… genre avec ma vraie gueule je serais dans une merde encore plus profonde par contre… » Avant de regarder Faye, puis Moon : « Et vous ? I mean… Faye je croyais que t’avais été tuée et… bichette, wow t’as pas trop une tête de tueuse de Mangemort pourtant… » Ça c’était pour Moon, parce que Maxwell savait pour le coup très bien que Faye savait mordre.

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