tw: violence

février 1989. Quand il commence à pleuvoir, Maxwell râle. Et comme la pluie empêche ses camarades de bien l’entendre, elle râle un peu plus fort. « Mais fuck ! Et ch’uis censée les voir comment ces foutus cognards de merde là ? » Charlie, qui passe à côté d’elle, hausse les épaules, l’air de dire que c’était plus simple de repérer un cognard qu’un vif d’or sous la drache. Il avait pas tort. Fûté le rouquin. Elle pense aussi à Ibtissam,  qui lui avait dit ce matin que ça allait tombé, juste avant de l’embrasser et de la pousser vers les vestiaires avec un : « J’t’aime même si tu te fais défoncer la gueule hein ! » Elle savait encourager les gens Ibtissam. Après plusieurs minutes de jeu, et malgré le temps, Maxwell sentait encore le goût de son gloss pomme sur ses lèvres, ce qui n’était pas désagréable pour deux noises. Même si c’était pas ça qui l’aidait à taper dans les cognards.
Et bam, pile à ce moment elle entend le sifflement caractéristique de ces foutues balles-bougeotes à sa droite. Elle lève sa batte presqu’instinctivement et dans un arc de cercle que ne renierait pas Gwenod, elle l’envoya sur un des poursuiveurs adverses qui avait eu l’occasion de récupérer un instant le Souaffle, elle le désarçonne et c’est Alastar qui récupère le ballon rouge avant de le passer à Mira. Le Serpentard dépouillé lui fait un doigt, et Maxwell lui sourit : « Plaisir d’offrir ! Ne me remercie pas. » Bref, un match sympa, si on excluait le temps écossait qui avait décidé de faire honneur à sa réputation.

Les choses se mirent à patiner sévèrement, et pas dans la bonne direction, quand Boom se mit à s’énerver contre un Serpentard : mais Maxwell ne repéra l’embrouille dans laquelle était mêlé son coéquipier qu’au dernier moment (elle était en train de pourchasser un cognard récalcitrant qu’elle avait bien envie d’enfoncer dans les dents de Flint), quand Kearney la commentatrice se fendit d’une remarque sur le conflit entre Boom et l’autre tutuche.
Elle vira immédiatement et abandonna son cognard pour foncer vers la scène de crime, et de hausser les épaules d’un air ignorant quand Mira l’interroge du regard. Pour une fois que c’était pas elle hein ! On la reprenait souvent pour ses techniques peu sportives, mais cette fois-ci elle avait été à l’autre bout du terrain alors bon, voilà, au bout d’un moment on ne pouvait pas toujours l’accuser et puis elle avait décider de bien se tenir aujourd’hui, d’ailleurs le cognard elle n’allait même pas vraiment l’envoyer dans les dents de Flint, juste vers son bras, c’était dire comme elle était fair play et sympa et… « Il a traité Mira de sang de bourbe ! Vous pouvez pas laisser passer ça ! » Les bonnes résolutions s’évanouirent aussitôt que le mot fut entendu. « QUOI ? » Hooch dut sentir l’électricité qui n’allait pas tarder à péter, et comme il pleuvait clairement ça allait faire du pikachu versus le staross d’Ondine, pas le truc au top, alors elle chopa les capitaines pour avoir une petite discussion avec eux.
Les cheveux de Max avaient viré au rouge, ses yeux également, et sa main qui agrippait sa batte tremblait légèrement. « Tu m’as traitée de quoi, espèce d’enflure ? — T’as un problème contre les mudbloods connard ? » renchérit aussitôt Max qui clairement n’avait pas l’intention de fermer sa gueule. « Tu veux que je t’explose le nez et qu’on fasse une petite analyse de ton sang de salopard frustré ? » Autant dire qu’après ça ce fut atterrissage direct. Et si le pauvre mec Serpentard tenta de se défendre avec ses petites mains de classiste puriste, autant dire que face à la batte de Max il n’avait pas beaucoup de chance.
Surtout qu’elle avait l’habitude de se genre de fight, la petite. Elle fit d’abord mine de le frapper à la tête et quand il leva les mains pour se protéger elle rabaissa la batte rapidement pour venir le frapper entre les jambes, bien fort. « Ben alors ? On fait moins le malin là hein p’tit con ! T’en r’veux un coup ? Ou tu t’excuses à Mira sale bouffon ? » Elle leva de nouveau sa batte bien prête à lui donner un nouveau coup cette fois sur le crâne.

C’est bon pour toi Jónsson? — Aye. Difficile d’être tout à fait serein quand un élément aussi imprévisible fauche les airs du terrain de Quidditch. C’est pourtant le 3ème match de la saison. Troisième d’une liste compliquée, certes, où ses fautes n’ont été qu’en s’aggravant, mais jamais assez pour ne pas le faire revenir. Une forte tendance au Boutenchoc, surtout en fin de match. Il y a fort à parier que ce soit Swanson qui ait fait en sorte de le garder dans l’équipe, mais ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’il ne finisse sur le banc des remplaçants.

C’est que faire perdre des points à sa Maison est monnaie courante, de toute façon. Certains vous diront que les professeurs n’y mettent pas du leur pour l’aider à s’investir, à se stabiliser. Ils sont peu et ils sont loin d’avoir tord. Le gamin fait de son mieux, pourtant. Il fait de son mieux en faisant de pire en pire. Les regards se durcissent sur lui alors que le sien s’efface. Il ne comprend plus vraiment, de toute façon. Sa dernière chute de points en date ? Le scolopendre géant, noir et marron, brillant aux chandelles du réfectoire. Jónsson a planté sa fourchette de toutes ses forces dedans, pour l’achever ; dans un réflexe de peur, de survie.

C’était la main d’un de ses camarades.

Pourtant il a l’air en forme, pendant ce match, ou peut-être avant, c’est à se demander ce qu’il ressent vraiment, celui-là. La cohésion de groupe est bien présente mais tout va trop vite pour lui au bout d'un moment, et il se retrouve à nouveau à vouloir se fracasser contre ses adversaires pour les déstabiliser. Il n’a le temps de se faire siffler qu’une seule fois, puisque quelqu’un d’autre se décide à donner un coup de pied dans la fourmilière.

Tout s’enchaîne un peu trop rapidement alors que Reinir redescend à terre avec les autres, qui se sont mit à se donner des coups sitôt proches. Qu’est-ce qu’il se passe ? Il en a foutrement aucune idée. Comme d’habitude, il cherche de ses yeux noirs une ancre, et Neil est là, alors il lui dit : « C’est quoi le problème ? » parvient-il à articuler, ses yeux voilés de fadeur et cernés se posant sur la scène. Il la sent bouillir d’ici, comme tout le monde autour. Ça aboie de partout. Il déteste ça. « Ces enfoirés de lions qui peuvent pas s’empêcher d’ouvrir leur grande gueule de drama-queen, » « C’est vraiment des enfoirés ! Des enfoirés-enfoirés-enfoirés-enFOIRÉS ! » il serre les dents, c’est la voix qu’il n’aime pas, vraiment pas. Il a peur d’avoir à l’écouter encore une fois.

Il déteste la violence et elle, elle vit à ses pieds.
Reinir est bien trop sensible, qu’ils disent tous.
Reinir est bien trop bizarre, qu’ils répètent.
Reinir n’a rien à faire ici, prient-ils. Faites-le partir.
Reinir qu’on a du mal à suivre : pourtant utile, ici.

Reinir n’est pas violent. Ou quand il l’est, il ne veut pas. Pas vraiment.
Il ne comprend pas ce qu’il se passe. Il oublie ce qu’il se passe. Il est triste et fade aujourd’hui ?
Sans doute ; et pourquoi pas.
Il est épuisé de rester ici, à Hogwarts. Trop de bruit, trop de monde, trop partout. Effrayé par les voix de fantômes qui n’existent pas et qui l’empêchent de dormir, tard le soir.
Il empêche de dormir son camarade de classe ici présent, mais c’est pas sa faute.
Peut-être qu’un jour il a voulu le frapper, lui aussi, peut-être l’a déjà t-il fait. Au moins quatre fois en rêve, mais est-ce vraiment arrivé ? A-t-il vraiment rêvé ? Il ne veut pas faire de mal, à qui que ce soit ; mais pourtant, là, ça se fracasse à l’intérieur de lui, épongeant les émotions alentours, il se remplit de quelque chose qui ne lui appartient pas. Petit à petit, pique à pique.

Nemo se fait attraper par le Gryffindor, ça lui fait un coup au cœur, il recule d’un pas, persuadé que Neil est encore à côté de lui.

« Ça sert à rien d’faire ça— Neil, tu- » il tourne la tête mais elle n’est plus là, elle s’est jetée à corps perdu dans cette rixe pour défendre on ne sait trop quelle fierté. Reinir, il en a pas, de fierté. Pas comme ça. Mais y a une chose qu’il sait, c’est qu’il peut pas supporter que ça continue, ça lui fait trop mal sous les côtes — c’est comme s’il ressentait l’écho douloureux de tous ces coups contre son corps. Une chaleur qui commence à lui brûler le thorax et le creux de la gorge, puis les joues.

Il étouffe.

« Arrêtez… ARRÊTEZ ! » hurle t-il en se rapprochant de l’attroupement, festival de violence. « mAIS PUTAIN, ARRÊTEZ ! » insiste t-il à s’en bousiller les cordes vocales, mais rien ne se passe*, parce qu’ils sont tous embrumés dans cet effort de guerre qui n’a pas lieu d’être. « Qu’est-ce que t'as, toi ! T'as quelque chose à rajouter ?! » lui jette un des Gryffindor au visage, il n’a même pas l’impression de vraiment le voir. Le regard de l’islandais se braque sur celui qui l’a interpellé. Noir. « J’vais-te-tuer, tOI, si t’me touches ! Si tu l’tues pas c’est moi - mOI MOI — qui le— fe-RA ! » il est persuadé qu’il l’a entendu lui aussi, il est persuadé de ça — alors s’il te plaît, ne fait pas ça, pas maintenant, n’essaie pas.

Spoiler:

Alden n’avait jamais été adepte de sport — sans doute parce que c’était la seule matière à l’école où il n’avait pas pu briller (et quitte à ne pas briller autant carrément être dispensé, n’est-ce pas). Il appréciait cependant de regarder certains types de sports, mais le Quidditch n’en faisait pas parti, il était sans doute trop amer de ses temps d’école où les sportifs étaient les rois des couloirs et s’amusaient à bousculer la grande asperge à lunette accroché à ses livres. C’était facile d’être rancunier lorsqu’on avait une mémoire comme la sienne et qu’on se rappelait un peu trop du bully au gros bras Charles-François whatever, français sang-pur qui passait plus de temps à taper des Cognards qu’à réviser ses cours de métamorphoses.
Quoiqu’il en soit, maintenant qu’il était professeur, il n’avait plus à supporter ces imbéciles, les jocks faisaient rarement des runes (dans son esprit) et on ne risquait pas de le bousculer dans les couloirs maintenant qu’il dépassait de deux bonnes têtes les étudiants. Mais pas de chance vraiment, Snape vint le trouver avant un matin avant le match de Quidditch pour le persuader de venir — qu’il ne se retrouve pas seul à côté de Minerva qui était une très mauvaise perdante selon lui. Et comme Alden lui en devait une (après que Severus l’ait sauvé de Sybille durant une heure de pause) il fut bien forcé d’accepter.
C’était donc ainsi qu’il se retrouvait sur les gradins réservés au personnel, à rouler des yeux à chaque exclamation de la foule lorsque telle ou telle équipe marquait un point — Alden n’avait pas de favori, hormis l’attrapeur qui mettrait le fin à ce supplice. Puis, finalement, il y eut un imprévu. Un coup de batte visiblement, le professeur de runes n’avait rien vu, puisqu’il avait le nez plongé dans un petit livre mais vraiment il ne voyait pas pourquoi tout le monde s’étonnait : coller des battes dans les mains d’adolescents, évidemment qu’ils allaient se les foutre dans la figure, plutôt que dans des Cognards. « Ah mais c’est encore un des tiens qui a fait de la merde Severus, » fit-il avec une pointe d’amusement à son collègue qui tirait une tronche de six pieds de longs. Minerva n’était pas non plus extatique et lorsqu’il fut évident que la situation était en train de dégénéré au sol (vraiment, ça tournait au pugilat mais comme il n’y avait pas l’ombre d’un surveillant dans cette école personne n’était là pour les arrêter.) « Elle a l’air débordée la pauvre, » remarqua un collègue, près d’eux, en regardant Hooch en pleine galère sur le stade. « Faudrait p’tet aller l’aider ? — Ben vas-y toi. — Oula, hé c’est pas mes élèves eux hein. Je proposais juste. » Et au final, peu solidaires de leur collègue qui, après tout, pouvait bien gérer ça puisqu’elle n’avait jamais de copies à corriger, elle, ils se restèrent assis, à juger avec bienveillance la folle jeunesse.

Enfin un adulte:

Max, c’était simple, tu la provoquais, tu risquais de connaître le goût de l’herbe. Et si on ne l’arrêtait pas, tu allais devenir spécialiste pour différencier les chardons des pissenlits. Et ce n’était pas les retenues, les hiboux envoyés à ses parents ou les remarques un peu peinées de sa maman (Enfin, Seonag, ce n’est pas comme ça qu’on règle ses problèmes tu sais bien, il faut en parler aux adultes — ouais, ces même adultes qui semblaient parfois penser l’exacte même chose que les élèves qui l’insultaient ? On était pas dans la merde si elle devait compter sur cette bande de bras-cassée pour la défendre) bref ce n’était pas les nombreuses tentatives de l’équipe éducative qui allait la tirer de là. Ses camarades, s’ils s’y mettaient tous ensemble, pouvait bien l’arrêter, mais là, personne ne l’empêcha d’abaisser sa batte sur sa victime. Déso du con, pas déso. Ça fit un drôle de crac et elle espéra que ça lui avait fait bien mal. Elle n’eut cependant pas tant que ça le temps d’admirer le résultat de son attaque… frontale, parce que déjà un camarade s’en prend à Nemo (un mec clean même s’il est à Serpentard, et c’est assez rare pour être noté selon Max, même s’il avait les pires fréquentations du monde) (uugh de penser à cette pimbêche de Neith ça lui collait des crampes à l’utérus).
Nemo réplique et ça part en vrille encore un peu plus, et y a bien Reinir pour tenter d’apaiser le tout mais ça n’a pas vraiment l’effet escompté. Max, elle, a toujours sa batte dans sa main et semble chercher une cible des yeux — Nemo, non. Reinir ? Il avait l’air assez paumé comme ça pour pas qu’on lui donne un coup sur la caboche en plus de ça, Neil par contre… Oh god un truc allait péter là c'est sûr…

Max, c’était simple dans sa tête, et il ne fallait pas que les choses deviennent trop complexes parce que dans une mêlée c’était vite la galère. Elle tapait dans le tas, en visant le vert plutôt que le rouge (normal) et attendait qu’on la sorte en la traînant par les pieds (classique) mais les capitaines finissent par revenir et n’aide pas des masses au bordel, et quand Max allait se tourner vers Mira pour lui dire que c’était un foutu boxon et que le match serait sans doute à refaire, BAM y a l’autre tuche de gardien qui lui fonce dessus. « Ooooh my gooooood mais whaaaaaaaaaaat ? » Elle avait ressaisit sa batte et aurait bien donné un coup dans la face du mec qui venait de bousculer Mira mais il l’esquiva (p’tit con) et déjà ça provoquait Reinir d’aller cogner Mira qui était en peine de se relever.
C’était ubuesque, et le mieux dans tout ça c’était que personne ne venait les séparer, ben ouais c’est haut les gradins et on ne peut pas transplaner dans l’enceinte de l’école, à tous les coups ces tocards de profs avaient la flemme de descendre les escaliers. À son tour Max se tourna vers Reinir, les cheveux plus rouges que les flammes et les yeux bleus comme les feux les plus chauds ; signe de sa colère s’il en était : « C’est ce mec que tu devrais défoncer Reinir ! T’es pas un mouton hein ? » Entre le chien et le mouton, le pauvre Jónsson était pris dans une véritable ménagerie. En même temps Max regardait un peu sur le côté, prête à se défendre d’une attaque en traître avec sa batte, à regarder où se trouvait les autres copains et même Nemo, qui était un semi-copain.

tw: crude langage, violence

Reinir ?

Défonce-moi cette impure, Jónsson, au lieu de rien foutre !

REIIIINIR ???

Franchement, j’aimerais pas qu’on me parle comme ça…il te prend pour son chien ou quoi ?

Tu m’entends ?

C’est ce mec que tu devrais défoncer Reinir ! T’es pas un mouton hein ?

Mais qu’est-ce que t’es Reinir ? Tu le sais au moins ?

C’est qu’après avoir lancé un regard noir à la personne qui lui a mal parlé plus tôt, (l’énième dira t-on), celui-là a ricoché sur chaque visage qui lui a adressé la parole, son cœur au bord de l’implosion. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Ils veulent qu’il crie ? Qu’il tape ? Qu’il fasse le chien ou le mouton ? L’islandais serre les dents et fait un demi-pas en arrière, « C’est-ce-mec-que-tu-devrais-défoncer-Reinir-t’es-pas-un-mouton-hein ? » répète t-il un peu plus bas, puis ajoute plus fort, très fort même, comme s’il venait d’être frappé par la foudre, « vOUS ÊTES QUE DES CONNARDS ! » son regard injecté de sang se balade par à-coup d’une tête à l’autre, sans distinction de Maison, c’est qu’il y a quelque chose d’anormal dans le grain de sa voix, dans sa façon de vibrer lorsqu’il s’époumone, comme s’il vomissait des banshees, « ÇA SERT À RIEN C’QUE VOUS FAITES !! J’VEUX TOUS VOUS TUER!!!! VOUS ALLEZ TOUS CREVER!!!! » ça s’entend, parfois, dans les querelles de couloirs, mais lorsqu’il l’hurle, Jónsson, y a cet arrière-goût d’et si qu’il n’y a pas — il y pense vraiment, il transpire cette envie qui n’a rien à faire ici, sur un terrain foulé par des sorciers collégiens.

« TOI !!! SURTOUT TOI !!! » hurle t-il à leur Gardien qui ne semble pas mesurer l’ampleur du problème, en le pointant du doigt. Une lutte fratricide ? Pourquoi pas. Reinir ne voit pas le rouge ni le noir. « Quoi j’te dérange sale lâche ???? Bouge toi l’cul au lieu de chialer !!! » piqué, Jónsson s’élance dans sa direction mais une main lui attrape le bras au même moment, alors il tire à s’en faire mal, on lui passe un bras en clé devant la gueule — Rei donne alors un premier coup à ce qui est son capitaine, mais il est fort ce bougre, plus que lui, alors il va dans le courant, penche la tête pour aller lui mordre l’avant-bras de toutes ses forces, pour le faire lâcher.

« PUTAIN JÓNSSON CALME-TOI !!! » mais il ne se calme pas et le capitaine le lâche seulement quand ils se sont traînés sur quelques mètres, à en bousculer Ms. Hooch, qui se met à incendier toute la platée de gamins (l'islandais ne l’entend pas, de toute façon, elle peut bien continuer à beugler la vieille, il irait la manger aussi s’il le faut).

Rei a froid partout et chaud à la fois, il aime pas cette sensation, y a plus rien qui tourne rond, sauf peut-être encore ses mots, encore un tant soit peu intelligibles — mais pour combien de temps encore ?

« diS-LEUR, TOI !! » crie t-il encore, à Nemo cette fois-là, vers lequel il se réfugie, le mot étant bien mal choisi au vu de la situation, « DIS-LEUR ! » « Dis-leur-dis-leur-dis-leur-dis-LEUR » dis-leur qu’il faut arrêter de faire les cons, que tout ça ça sert à rien, qu’ils doivent mourir parce que c’est comme ça. Dis-leur que t'es pas bien tard le soir, que tu l'entends parfois, que t'es prêt à l'aider, parce que t'es pas idiot comme eux. Il en a les larmes plein les yeux, mais ce sont pas des yeux qui pleurent, ce sont des yeux qui ont soif de plus.

petit résumé rapide:

Joy adore les matchs de Quidditch. En plus du sport qui est vraiment pas mal à regarder, pour quelqu'un d'autant affamé de potins qu'elle, c'est l'endroit rêvé. Les matchs de Quiddicth sont un peu l'événement mondain par excellence à Poudlard. Tout le monde y va, c'est donc l'endroit parfait pour mettre à jour ses connaissances sur les dernières rumeurs et petites histoires inter-maison. Qui y va avec qui, qui soutiens qui, qui s'assoit où, Joy fait absolument attention à tous les détails.

Aujourd'hui, c'est Serpentard contre Gryffondor et Joy a choisit son camp il y a bien longtemps. Si elle a son écharpe de Serdaigle enroulée autour du coup, ce sont des mèches rouges et ors qui apparaissent au milieu de ses boucles noires, et des petits lions peints sur ses joues rosées par le froid. Ses amis et elle sont assis dans les gradins, côté Gryffondor, et secoue fièrement les drapeaux rouges et ors qu'on leur a passé. Ils crient, ils chantent, applaudissent, et huent dès que c'est nécessaire. C'est en soit un match plus qu'habituel. Jusqu'à ce que ça ne le soit plus...

C'est Gryffondor qui a le souffle quand soudain, quelque chose se produit à l'écart de l'action. Le batteur de Gryffondor - Boom - donne un grand coup de batte à son homologue Serpentard. Autour de Joy, tout le monde commente l'action, s'assurant que son voisin l'a bien vu, même s'il faut l'avouer, c'était assez difficile de le rater. Joy, elle, ne peut s'empêcher de rire, en plaçant ses mains devant sa bouche, à la fois surprise et amusée. Ça c'est le genre de truc qu'on ne voit pas souvent.

Sur le terrain, tout comme dans les gradins, la confusion règne alors que certains joueurs commencent à se hurler dessus. Certains joueurs se posent alors au sol pour poursuivre la dispute sur la terre ferme.

Dans les gradins, Joy et ses amis se précipitent vers la barrière pour pouvoir voir ce qu'il se passe de plus prêt. "Regardez Max !" Joy s'exclame, les yeux brillants alors que son amie donne des coups de batte à Clapton.

"C'est vraiment pas malin," une voix bien trop familière souffle dans l'oreille de Joy. Grace s'est glissé là pendant le mouvement de foule; elle ne l'avouera jamais mais Joy sait très bien qu'elle est tout aussi curieuse qu'elle quant à la suite des événements.

Joy a les yeux rivés sur le drapeau vert et argent de Grace. "Peur que tes petits serpents perdent la bataille, Kwan ?"

Grace pose ses yeux noirs sur Joy, l'air agacé. "Presque sûre qu'on est tous perdants dans cette histoire, Joy."

Joy lève un sourcil dubitatif à son ex-petite-amie avant d'afficher un sourire en coin. "Seulement si on reste là à les regarder, les bras croisés," elle annonce avant de se diriger vers les escalier pour descendre elle-même sur le terrain.

"Joy ! Ça va pas ?! Qu'est ce que tu fais !" Grace appelle après elle mais Joy l'ignore. Elle descend les marches quatre à quatre, se préparant déjà à utiliser son statut de préfète si jamais un professeur vient pour la rembarer. Elle s'approche en courant de la bagarre, appelant ses amies pour attirer leur attention. "Max ! Mira ! Besoin d'aide ?" elle demande, juste avant de se prendre un coup sur la tête qui n'était visiblement pas destiné à elle. Le coup ne l'assomme pas mais presque. Elle tombe sous le choc et se retrouve alors à hauteur des chevilles des joueurs. Vexée et énervée, elle attrape la première cheville verte qu'elle voit passer et la tire vers elle pour faire tomber son propriétaire.

Spoiler: