chaos#3 ⊹ a heart attack that never stopped.

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Pour toutes les fois où Carrie l'a arrêtée ou redirigée comme un chef d'orchestre tenace et déterminé, Bao ne s'est jamais plainte, reprenant toujours leurs baisers sans poser de question ou s'arrêter elle-même, plongeant sans le savoir Carrie dans une zone de confort inhabituelle et dangereuse. Qu'elle ait appris à lui faire confiance, du moins dans ces moments intimes, est indéniablement dangereux et franchement pathétique à ses yeux - et à la fois, même après avoir répandu tant de violence et de terreur dans le monde, n'a-t-elle pas aussi droit à quelque chose de satisfaisant? Quelque chose de satisfaisant, vertigineux, addictif, intense et passionnel - comme le baiser que lui rend Bao, l'étreinte dans laquelle elle l'enferme et de laquelle Carrie n'imagine même pas se soustraire. Ses vêtements sont vite oubliés, et la colère frustrée provoquée par les cicatrices de l'agression de Bao aussi; à sa place s'immisce la sensation désagréable du désir, un feu lancinant qui se réveille partout où Bao la caresse et la touche et la presse contre elle, tiraillant douloureusement son bas-ventre et l'arrière de son crâne.

Carrie n'a pas le temps de s'appesantir sur ce qui devrait notamment l'inquiéter, et sur tout ce qui vient de se passer beaucoup trop vite; ce sera décortiqué plus tard, avec le reste, parce que pour l'instant n'existent que Bao et ses lèvres et son corps et ses mains. ”I’ve missed you too.” Et ses mots, soufflés à même sa bouche, Carrie la regardant d'un air interdit avant de s'abandonner de nouveau à leur étreinte, réprimant un soupir contenté quand Bao vient embrasser son cou, presser ses lèvres contre sa gorge, avec une avidité contagieuse.
Une part d'elle lui souffle qu'elle devrait l'arrêter là, la ramener à ses lèvres et reprendre le contrôle de la situation et de leur étreinte. Elle sait aussi que d'un mot, d'un geste, Bao s'arrêterait sans se faire prier et qu'elle n'aurait ni à s'expliquer, ni à regretter quoique ce soit. Mais Carrie fait taire cette petite voix, sciemment, l'enterre profondément là où elle appartient dans un coin de son crâne bien loin du chemin brûlant de baisers que Bao trace jusqu'à son entrejambe.

Le premier gémissement qu'elle lui arrache lui fait serrer les dents, puis les enfoncer dans sa lèvre, alors qu'elle s'abandonne complètement aux vagues de plaisir lui déchirant cruellement le ventre, alimentant un désir inattendu et effrayant. "Fuck." Le laisser-aller est difficile, mais l'abandon est total. Très vite, Carrie ravale ses doutes et le reste de ses pensées, et se laisse complètement faire sous les attentions de Bao, réduite à soupirer et s'étouffer en essayant vainement de garder pied en froissant les draps de ses doigts.
Les vagues de plaisir deviennent rapidement un tsunami englobant le moindre de ses sens, réveillant des terminaisons nerveuses qu'elle avait oublié partout dans son corps - c'est à se demander pourquoi elle déteste tant cette position quand elle y est si réceptive, mais pour une fois elle ne ressent ni intense sentiment d'angoisse face à sa vulnérabilité, ni peur panique face à sa perte de contrôle, au contraire. Elle s'oublie entièrement, oublie la marque des Wang qu'elle a effleuré sur la clavicule de Bao et la colombe qui s'agite sous son sein, son stock d'opium qui s'amenuise et la pression qu'elle ressent à cette idée, tous les détails, parenthèses et infernales prises de têtes de sa vie de tous les jours, et se laisse consumer par ce plaisir qu'elle ne mérite pas, offert par quelqu'un qu'elle ne mérite pas non plus.

"Shit, Bao, I'm going to-- fuck." Un gémissement à peine étouffé par ses dents l'interrompt, et a raison d'elle: "keep going." Bao a l'air bien partie, et pas question en cet instant de l'arrêter. Encore une fois en si peu de temps, Carrie se retrouve à court de mots, ses pensées morcelées en pièces de puzzle incompatibles qui tourbillonnent sans s'arrêter dans son crâne. La dernière vague de plaisir la laisse tremblante et gémissante, ses cuisses se resserant d'elles-même autour de Bao pendant un bref instant avant de se détendre avec le reste de son corps.
Elle est dans une chambre d'hôtel moldue, se rappelle-t-elle avec une pointe de dédain en rouvrant ses yeux fermés sous les à-coups du plaisir, détaillant rapidement le papier peint immonde du plafond, avant de se redresser sur un coude. Elle est dans une chambre d'hôtel moldue et Bao est là, remontant son corps quand Carrie tend une main fébrile vers elle, qui se loge naturellement dans sa nuque pour l'attirer dans un baiser tremblant et maladroit. Se goûter sur ses lèvres est désagréable, mais l'avoir tout contre elle est rassurant, nécessaire même en cet instant précis. "I really fucking hate you," marmonne-t-elle en laissant ses dents effleurer sa bouche et une jambe se glisser entre les siennes, se pliant jusqu'à ce que sa cuisse se cale contre l'entrejambe de Bao, alors que sa main qui n'est pas crispée autour de ses cheveux à la base de son crâne descend sur son cou, sur son sein, impatiente et légère. Elle aimerait pouvoir insuffler un tout petit peu plus de conviction dans sa voix, mais préfère plutôt retourner l'embrasser avec violence et envie, incapable de lui offrir quoique ce soit d'autre en cet instant précis.

(CHAOS #3)
a heart attack that never stopped.

Avril 2007 - Muggle London

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Il est un peu trop aisé pour Bao de retrouver le corps de Carrie, de l’écouter avec un naturel renversant, de se laisser porter par la morsure du désir qui ravage ses entrailles et guide chacun de ses gestes. Elle embrasse pleinement ces retrouvailles intimes avec ce qu’elle n’a jamais connu qu’avec la Fox, ce qui ne lui avait jamais semblé possible avant de croiser sa route. Avec Carrie, Bao abandonne sans mal les habitudes forgées au fil d’années à ne tirer de rapides étreintes que son propre plaisir, un soulagement bref pour faire taire son corps parfois affamé et mieux se remettre au travail. Il n’est, avec elle, même pas question de s’écouter, uniquement de répondre aux réactions de sa peau et de son souffle, de sa voix et de sa présence contre elle. Chaque réponse du corps de Carrie sous sa bouche envoie une onde puissante dans son ventre, une chaleur saisissante qui l’invite à poursuivre - incapable d’arrêter désormais, encore moins lorsqu’elle s’autorise à lever les yeux un instant pour détailler le visage rougi par le plaisir de la sorcière. Bao se laisse envahir par les gémissements comme s’ils étaient les siens, la vague croissante sous la peau de Carrie traversant aussitôt la sienne pour la submerger un peu plus à chaque seconde.

Carrie n’est pas la seule prise de tremblements ; Bao enfonce fébrilement ses doigts dans le chair de ses cuisses, en une prise hasardeuse pour endiguer la brûlure qui remonte le long de ses propres entrailles, furieusement incandescente lorsque la Fox referme ses jambes sur elle en un spasme évocateur et terriblement satisfaisant. La jouissance qu’elle peut ressentir jusque sous sa langue la laisse parfaitement étourdie, chaque sens engourdi - elle ne peut plus que sentir la torsion dans son bas-ventre et l’envie irrépressible de revivre ces quelques minutes en boucle, sans jamais s’arrêter ou s’en lasser. Bao est pourtant bien obligée de s’écarter, passant le revers de sa main sur sa bouche pour s’essuyer négligemment avant de remonter le long du corps de Carrie, plus fébrile encore que lorsque cette dernière a pressé ses lèvres contre les siennes quelques instants plus tôt. Elle frissonne sous la main se refermant sur sa nuque, les paupières mi-clos lorsqu’elle revient l’embrasser avec empressement. "I really fucking hate you." Les lèvres de Bao s’étirent tout juste, un sourire discret et rare qui vient mourir dans un nouveau baiser, avide, empreint de tout ce désir contenu dans un recoin de son être pendant trop longtemps, qui explose désormais au contact de Carrie.

Il est presque impensable, maintenant qu’elle se retrouve dans ses bras et que ses pensées sont brouillées par la peau laiteuse de Carrie, d’avoir voulu s’éloigner d’elle, de l’avoir haï avec une telle hargne. Bao sait, lorsqu’elle presse son bassin contre sa jambe en soupirant, revenant happer aussitôt ses lèvres, qu’elle n’est plus capable de s’en décoller. Elle veut simplement oublier ce qu’elle est, ce qu’elles ont été un temps, en se gorgeant de sa chaleur et en laissant leurs corps parler pour elles.
Ses baisers se font espacés, plus brefs, alors que les ondulations des hanches de Bao, elles, se sont plus régulières, animées par son désir d’être au plus près de Carrie, de fusionner avec elle sans honte ni hésitation. C’est si simple, de ne plus ressentir le temps passer, quand le plaisir jusqu’alors balbutiant se glisse par vagues dans ses membres et son esprit embrumé. Tout est effacé - il n’y a plus que ses gémissements discrets, étouffés dans le cou de la sorcière désormais, et la pression qu’elle exerce contre sa cuisse en perdant totalement la notion de l’espace et du temps.

“Fuck!” La brûlure éclate à la surface de sa peau, lui faisant perdre le contrôle de ses hanches dans un sursaut spasmodique et tremblant, se raccrochant d’autant plus à Carrie dont elle épouse parfaitement le corps désormais, les yeux clos contre ses cheveux et le souffle erratique. Bao peine à reprendre pied avec cette réalité pâteuse et voilée par les ondes de l’explosion battant furieusement dans sa chair. Elle écarte tout juste le visage pour croiser le regard de Carrie lorsqu’elles se retrouvent alors immobiles, avant de presser brièvement ses lèvres au coin des siennes et se retomber doucement sur elle, sans la moindre intention de bouger ou de s’écarter. Ou même de dire quoi que ce soit, tandis qu’elle reprendre sa respiration - et de prendre le risque de percer la bulle qui semble les englober, terriblement fine et confortante à la fois.

Le coeur de Carrie bat à tout rompre dans sa poitrine quand Bao se laisse retomber sur elle, le souffle court. Elle a du mal à rassembler ses pensées et à les ordonner correctement, les pièces de puzzle encore aléatoirement disposées aux quatre coins de son esprit, et très peu coopératives. Le dernier baiser de Bao au coin de ses lèvres, mal visé et brûlant, picote encore sa peau comme si des petites aiguilles s'y enfonçaient cruellement. Carrie ferme les yeux, à la fois pour échapper à la douloureuse réalisation qu'elle est en train de faire une terrible erreur, et aussi pour mieux imprimer dans sa mémoire chaque détail de ce déroulé d'évènements tant inattendu que désastreux (et elle se ment sciemment à elle-même en faisant mine de prétendre qu'elle n'avait pas du tout pensé à cette possibilité de retrouvailles quand elle avait lu Bao l'inviter dans une chambre d'hôtel à l'écart du monde sorcier - quelle putain d'idée stupide).
Déjà, elle rejoue en boucle tout ce qu'il vient de se passer: les lèvres de Bao contre les siennes, ses mains sur son corps, sa bouche entre ses jambes, les mouvements frénétiques de ses hanches contre sa cuisse, ses grands yeux noirs vrillés de plaisir, sa main sur son coude, I want us. Tout ça, un film sans queue ni tête ni sens, déroutant et absurde comme un plot twist sorti de nulle part - le genre d'astuce cinématographique que Carrie déteste, les imprévus lui laissant toujours un goût amer et désagréable au fond de la bouche.

Bao reste écroulée de tout son long sur elle, comme si de rien n'était, et Carrie laisse lentement son pied glisser le long des draps, dépliant sa jambe, redécouvrant avec un plaisir secret l'emboîtement naturel et familier de leurs deux corps. Sa respiration qu'elle peut sentir dans son cou réveille des nuées de frissons le long de sa nuque, ainsi que ce qu'elle imagine être les battements de son coeur contre son sein. Le silence qui s'étire est bien trop confortable pour être normal, et Carrie utilise ce temps de latence à se concentrer sur ce qu'elle peut voir et sentir immédiatement plutôt que laisser son esprit divaguer sur les conséquences de ce qu'il vient de se passer dans le feu de l'action. I want us, lui a dit Bao - mais qu'est-ce que ça veut dire, vraiment, et à quoi a-t-elle dit oui en finissant là, dans ses bras, sous son corps, en la laissant l'embrasser et la caresser et la chérir comme si tant de temps n'était pas passé depuis la dernière fois qu'elles se sont retrouvées comme ça?
"Get off me," grogne-t-elle au bout d'un moment bien trop court, bien loin de l'éternité qu'elle pourrait passer baignée dans cette étreinte. Ses mains s'accrochent à ses flancs et elle la repousse lentement sur le côté, aidée parce que Bao se laisse faire - elle ne doute pas une seule seconde que si elle en avait envie, elle n'aurait qu'à crisper les muscles qu'elle peut sentir sous sa peau pour ne pas bouger d'un millimètre. Carrie n'aime pas s'alanguir, préférant sortir du lit et s'occuper, le temps de redescendre, habituée à ignorer le regard de chien battu de Bao l'attendant dans le lit. Cette fois, elle y reste avec elle, suit même le mouvement avec un temps de retard, s'étalant à son tour sur elle et avec une petite moue, refusant de rencontrer son regard.

Elle observe plutôt la marque des Wang qu'elle retrace de l'index, distraitement, tout son corps pressé contre le flanc de Bao, une jambe sur les siennes, son autre coude replié pour qu'elle puisse appuyer sa mâchoire contre sa paume et la regarder de tout son soûl. La peau profondément marquée lui rappelle les propres cicatrices sur son propre corps, faisant remonter depuis son talon et le long de sa jambe la brûlure du W qu'elle a écopé en tant que Rat, une sensation haïe entre toutes, mais qu'elle continue de nourrir en traçant, inlassablement, le caractère chinois sur la clavicule de Bao du bout des doigts. "There's something..." Carrie s'arrête, s'humecte les lèvres, résiste à l'envie d'entièrement ravaler le début de cette phrase et la faire oublier à Bao en lui volant un baiser - une technique généralement plutôt efficace pour la faire passer à autre chose, a-t-elle appris. "Next time, bring opium." La honte s'installe immédiatement sous sa peau, colorant ses joues d'un léger rouge coupable, alors que son index s'immobilise et qu'elle se confronte enfin au regard sombre de Bao. Et la suite, en plus de cémenter encore plus le changement de direction inattendu et paradoxal de leur dynamique passée, lui donne l'impression qu'une balle de plomb s'enfonce profondément dans son ventre, détruisant tout sur son passage; un mélange d'embarras, de besoin, et d'envie: "I'll do anything you want."

(CHAOS #3)
a heart attack that never stopped.

Avril 2007 - Muggle London

Bao n’y pense pas réellement, tant ses pensées sont encore engourdies, et que son corps est parfaitement détendu au contact de celui de Carrie. Elle ne pense pas au fait qu’elle pourrait rester ainsi pendant des heures, peut-être même toujours, que leurs corps trouvent naturellement les courbes de celui de l’autre pour s’y reposer sans même réfléchir. Toutes les lumières sont éteintes, lorsqu’il s’agit de laisser les fourmillements passer de sa peau à celle de Carrie, d’inspirer l’odeur si particulière de ses cheveux, unique mélange d’un parfum que Bao n’a jamais senti que dans le creux de son cou et de cigarette froide. Elle pourrait presque s’y endormir paisiblement, bercée par les battements du coeur contre le sien. A croire que c’est l’unique solution qu’elle ne parvenait même pas à envisager, pour chasser de ses cauchemars, ou ne serait-ce que brièvement de ses pensées, la nuit de Juillet passé, la mort de Wei, les marques sur son corps, l’explosion de sa famille, la douleur du Clan, la haine pour Carrie.

"Get off me." La voix basse la tire presque de cet état de quasi-sommeil, de déconnexion de son corps ; Bao papillonne faiblement en relevant à peine la tête, et suit les gestes des mains de Carrie silencieusement, la laissant la repousser sur le côté sans même protester. C’est seulement alors que la Wang reprend contact avec la réalité, guidée par le grognement de la sorcière. Et la réalité, c’est qu’elle est totalement aimantée au corps de Carrie, à Carrie, et que s’en détacher, après si longtemps loin d’elle, lui fait doucement froncer les sourcils - maigre expression du battement râté de son coeur. Alors elle-même pousse un faible grognement, à peine audible, face à ses propres réactions inédites et à son laisser-aller déconcertant. You might not be “one for tenderness”, but it seems you’re pretty good at it, lui a dit Carrie un jour, et cette affirmation ne lui a jamais semblé aussi véridique qu’en cet instant où elle se surprend à réclamer plus encore son contact.

Alors Bao reste un moment immobile, lorsque la sorcière s’étale à son tour sur elle, l’accueillant contre elle en refermant un bras sur son dos et en lui adressant un regard discret qu’elle ne lui rend pas, trop occupée à retracer la marque des Wang sur sa clavicule. Carrie n’a jamais été du genre à se prélasser dans le lit avec elle ainsi ; et par extension, Bao non plus, restant seule dans les draps à contempler le plafond jusqu’à s’y endormir. Le renversement de dynamiques soudain, au coeur de ces retrouvailles inattendues, la laisse muette et anxieuse - apeurée, même, que le moindre geste suffirait à faire voler en éclats la bulle confortable dans laquelle Bao baigne honteusement. "There's something...", souffle Carrie, presque contre sa peau, sans relever les yeux vers elle. Bao continue à fixer le haut de son crâne, soit tout ce qu’elle lui offre, sa main remontant jusqu’à la nuque de la sorcière en une caresse hasardeuse, comme pour mieux la retenir à elle. "Next time, bring opium."

Un instant seulement, Bao peut sentir sa respiration se bloquer, traversée par la pensée brève qu’elle est tombée, à nouveau (no, she’s not lying), au coeur de l’une des machinations de Carrie. Qu’elle a été assez conne pour être utilisée ainsi, dans l’unique but de pouvoir fournir à la Warlock sa dose tant désirée d’opium. Peut-être aurait-elle dû y penser avant - après tout, c’était ainsi qu’elle se servait d’elle, quand elles étaient encore quelque chose. Ce quelque chose d’incertain, rythmé par les livraisons d’opium dérobée à l’insu de son propre Clan, un détail qui n’avait aucune forme d’importance alors. I’ve missed you. Bao a envie d’y croire, a besoin d’y croire, à cette dernière prise à laquelle se rattacher, au risque de sombrer pour de bon dans cette rage insatiable qui lui mord les entrailles constamment. Alors elle balaye tout le reste, et s’accroche à ce next time qui se perd dans la bouche de Carrie. L’opium n’est qu’un détail, Carrie veut la revoir, Carrie veut- "I'll do anything you want."

Bao se dégage légèrement, étirant tout juste la nuque pour pouvoir observer le visage de la sorcière blottie contre son flanc. Et elle se laisse entraîner par cette promesse déstabilisante, enivrante également. De fait, le chien du Clan ne désire rien de plus. Seulement Carrie. ”I don’t want anything.” Avant d'ajouter, d’une voix fébrile, déglutissant avec difficulté : ”But I’ll see what I can do.” Peu lui importe, au final, d’être utilisée, si elle est utilisée par Carrie.

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