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Rien n'allait plus, au camp.
Elle passait son temps à aboyer sur les autres, alimentant les tensions au lieu d'y couper court comme elle avait su le faire, lorsqu'elle n'était que le bras droit de Numa ; maintenant qu'on lui avait délégué le commandement de la troupe de rebelles, Savage semblait avoir paradoxalement perdu tout contrôle, toute légitimité auprès des siens. On la prenait au sérieux en tant que médiatrice (un mot bien mal choisi quand les conflits se réglaient par de brusques coups de sang, ou de coups tout court), on la laissait interférer dans les querelles entre loups, quand bien même sa condition de Halfer ne lui aurait d'habitude pas conféré plus qu'un statut d'oméga aux yeux de ces derniers. En soi, ses méthodes restaient exactement les mêmes : mais désormais, Savage ne répondait plus de l'autorité de Numa – Savage était à la place de Numa, et au-dessus d'elle plus personne pour la diriger, la guider, nuancer ses propos féroces et recueillir les plaintes des hybrides suite à ses interventions parfois brutales. Maintenant qu'elle était censée leur ouvrir la voie et montrer l'exemple, elle ne semblait plus être assez ; alors Savage mordait et aboyait plus fort, et plus elle resserrait sa poigne autour d'eux, plus les autres semblaient lui échapper, réticents à se plier à ses sursauts de force.
Il n'y avait qu'une seule chose à faire : les rappeler à leurs objectifs communs, en lançant d'autres offensives – le succès de mars, en saccageant la salle de combats clandestine, s'était fait ressentir jusque dans un semblant d'harmonie retrouvée à la NSFW, temporaire, une bouffée d'air frais qui avait manqué lui faire croire qu'elle durerait. Le plan de Savage était, comme tous ceux sortant de son crâne, profondément simple : enchaîner les attaques, jusqu'à ce que la cohésion se reconstruise naturellement, et évacuer la pression entre chaque, en sollicitant ses quelques plans cul.

Rivage lui rappelait les tensions actuelles et ses manquements en tant que cheffe ; si cela ne l'empêchait pas de le solliciter, lui, avec une régularité redoublée depuis quelques semaines, elle avait besoin de se sortir la tête, et le corps, hors du camp. Up for a fuck? Comme toujours, la réponse avait fusé sur son vieux téléphone moldu ; après avoir notifié Rivage qu'elle « partait faire un tour » (les rencontres avec Noam duraient de toute façon rarement plus d'une petite heure) et subi le regard lourd de ses détracteurs en sortant de sa tente, Savage avait transplané de l'autre côté du North Channel.
Il pleuvait, de ce côté-ci des îles britanniques. L'air était saturé d'une humidité fraîche, décuplée par la forêt alentour, qui révélait ses effluves végétales, presque étouffantes au nez sensible de Savage ;  cette dernière eut à peine le temps de sentir quelques gouttes sur son crâne qu'un autre craquement se fit entendre à quelques pas. "The fuck took you so long? Let's go inside", fit-elle en guise de bonjour, après un rapide coup d'oeil à Noam, sourcils froncés en une expression devenue désormais habituelle – le signe d'un mécontentement et d'une méfiance constants, auxquels aucun sourire d'idiot ne pouvait changer grand-chose. Savage avait été claire dès le début : elle était là pour la baise, pas pour les plaisanteries débiles, et encore moins pour la « conversation » (un enchaînement de conneries qui semblaient naturellement couler hors de la grande gueule du résistant) de Noam. N'existaient entre eux que les bases d'une relation purement sexuelle, où manquaient parfois cruellement certains fondements tels que le respect ou la bienveillance – heureusement, Noam était un garçon simple qui, s'il parlait souvent trop et aimait visiblement s'entendre jouir, répondait parfaitement aux critères du « rapide et efficace » de Savage.

L'intérieur de la tente sentait vaguement le renfermé ; le résultat de longues semaines sans voir le soleil, au milieu de ces bois dont le pays semblait couvert, de la planque de la NSFW aux lointaines côtes du Kent. Savage étouffait de temps de verdure – ses poumons se gorgèrent de cette atmosphère poussiéreuse, une pause bienvenue d'avec le monde extérieur où existaient ces putain d'arbres, une bande d'hybrides à mater et un Numa se complaisant dans un sommeil prétendu nécessaire et une égratignure qu'on faisait passer pour un handicap. Après un regard pour vérifier qu'aucune mauvaise surprise ne les attendait à l'intérieur, Savage tourna la tête vers Noam, posa les yeux sur lui, et sans se soucier du fait qu'il parlait encore (toujours trop, vraiment), l'agrippa par la nuque. "Just fucking shut it" Et de venir sur son souffle plaquer ses lèvres contre les siennes en un baiser à son image : brusque, pressé, impatient d'en découdre, relâchant tout aussi rapidement son cou pour se saisir de son sweat-shirt et le lui retirer.

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Up for a fuck? Noam jette un oeil par-dessus son épaule, effleurant Ethan du regard ; penché au-dessus du poste radio, le blond prend religieusement des notes, les sourcils froncés derrière ses lunettes de lecture. En effet, l’ancien Poufsouffle est bien up for a fuck - comme si l’envie de s’envoyer en l’air pouvait réellement quitter l’arrière de ses pensées -, mais celui qu’il aimerait traîner dans ses draps n’a pas l’air disposé à être dérangé. Depuis l’obscure photo reçue par Elliott, et plus précisément, depuis que l’espoir de retrouver les Wen effleure le groupe de résistants de Dagobah, il y a des moments où il est préférable de laisser Ethan s’enfermer dans ses recherches - quand bien même Noam est à peu près certain que son meilleur ami ne l’enverrait pas complètement valser s’il se montrait suffisamment insistant. Il rabat son visage vers le petit écran, ses doigts s’agitant mollement sur le clavier. On my way. En s’appuyant sur ses cuisses, Harris se lève du pouffe dans lequel il s’était confortablement installé, s’étirant dans un soupir bruyant, avant de s’approcher de son ami pour lui poser une main sur l’épaule. "Alright, I’mma bang some girl. I should be back in an hour or so. − Helina? − Nah, Sav.” Le visage d’Ethan se lève de son carnet, se retournant vers Noam avec un regard interrogateur. ”You’re still seeing that one? Really?” Il ne peut pas en vouloir à son ami d’avoir une faible opinion de la résistante au surnom particulièrement seyant ; il passe bien son temps à se plaindre d’elle et à l’insulter copieusement après chacune de leurs régulières rencontres, ne lui faisant pas la plus reluisante des réputations auprès d’Ethan. Dans une expiration amusée, Noam s’éloigne de quelques pas pour saisir son sweat-shirt traînant sur la table basse, plongeant dedans la tête la première pour l’enfiler en ricanant. "What d’ya think? I’ve got to keep fucking women to balance it all." Sa grotesque justification, qui est loin d’en être une, balaye dans un rire soufflé les raisons pour lesquelles, effectivement, il continue à rejoindre Sav dès qu’elle fait vibrer son téléphone. Une blague complice sur le virage inattendu emprunté par leur amitié de toujours depuis un bon mois lui semble plus appropriée, sur l’instant, que l’aveu que, malgré ses jérémiades exagérées à son propos, la résistante de la NSFW est un bon coup sur lequel il ne se risquerait pas à cracher en temps de guerre. Paquet de cigarettes dans la poche arrière de son jean, baguette dans l’autre, Noam adresse un léger rictus entendu à Ethan "Anyway, she’s a quicky type of bitch, I’ll still have fuel to fuck later if you’re down. See ya, bro." Et, dans un craquement couvert par un éclat de rire gras et satisfait, n’attendant pas la réplique de son ami, il disparaît.

Plus d’une fois, Noam a vu des sourcils se lever lors de l’annonce des distances qu’il est prêt à parcourir pour rejoindre ses plans culs éparpillés sur le territoire britannique ; honnêtement, des hypocrites n’osant avouer qu’ils font exactement la même chose - qu’on n’aille pas lui faire croire qu’il est le seul fugitif à galérer avec sa libido, et à se jeter sur la moindre occasion d’assouvir ses besoins -, ou des frigides, au choix. Prêt à voir du pays pour se soulager, il doit néanmoins bien reconnaître que la récente habitude de Sav de lui donner rendez-vous à mi-chemin l’arrange grandement. Transplaner à une distance trop importante n’est pas exactement sa spécialité - au risque de se désartibuler, ce qui, malgré sa familiarité avec l’expérience, n’est jamais bienvenu -, et il n’est pas rare pour l’ancien joueur de Quidditch de devoir s’y reprendre à plusieurs fois avant d’atteindre sa destination ; ainsi, ne plus avoir à se rendre en Irlande réduit au moins de moitié le nombre de transplanages requis pour s’adonner à son passe-temps préféré aux côtés de la Halfer.

En apparaissant devant la tente, son visage se tourne une seconde vers le ciel couvert par l’épais feuillage des chênes environnants, quelques gouttes de pluie s'écrasant sur ses traits plissés, avant de se rabattre sur Sav, qui lui offre son habituelle expression aussi sévère que pincée. "The fuck took you so long? Let's go inside." En retour, Noam lui adresse un sourire amusé. Il est malhonnête de sa part de critiquer allègrement le désagréable tempérament de la résistance, lui qui, en vérité, se délecte avec loisir de sa froideur sèche et directe. "Sorry I have a life, jeez, plaisante-t-il en lui emboîtant le pas, avant de poursuivre Just received a text, apparently someone’s thirsty. Any idea who it might be?” Sa remarque soulignée d’un rire arrogant, il pénètre dans la tente, inspirant bien vite l’odeur de renfermé avec laquelle elle les accueille, ses traits se déformant en une mine dégoûtée. ”Ew, did someone die in here? I swear it smell like my- − Just fucking shut it." Une expression de surprise s’étouffe contre les lèvres de Sav, quand elle vient les presser sur sa bouche, écarquillant légèrement les yeux sous l’étonnement.
Deux aspects de la relation purement sexuelle qu’ils entretiennent sont particulièrement arrangeants aux yeux de Noam. A commencer par le fait qu’il n’a pas à faire des ronds de jambe pour obtenir ce qu’ils cherchent en se retrouvant ainsi - contrairement à certaines conquêtes plus joueuses ou même frileuses qui, malgré le fait qu’ils sachent pertinemment tous les deux ce vers quoi ils se dirigent, préfèrent d’interminables préliminaires verbaux. Mais la facette la plus savoureuse de leurs rapports est sans aucun doute l’absence de réserve, et probablement de considération, dont ils font preuve l’un envers l’autre, lui permettant de revêtir un visage qu’il ne se risquerait pas de montrer à n’importe quel partenaire. Plus que de n’avoir aucun respect pour Sav, Noam aime lui manquer de respect ; et, par extension, la voir bouillir sous ses élans irrespectueux et défiants.

Décollant son visage du sien pour retirer le sweat que les mains pressantes cherchent à faire disparaître avec insistance, il se débarrasse dans un même mouvement du tee-shirt caché en-dessous, avant de se dresser torse nu contre la résistante en lui offrant un regard mauvais, décrédibilisé par le sourire bien trop amusé et enjoué trônant dessous. D’un geste brusque, Noam se presse contre elle, l’entraînant sans ménagement contre la table à leur droite pour l’y coincer, s’emparant dans un même mouvement de son poignet qu’il lève au niveau de son visage. "Well, someone’s in a good mood for a change." Il écrase un peu plus son torse nu contre Sav, en refermant ses doigts sur sa peau. "You crazy bitch don’t even say hi and really think you can jump me right away?" Sans plus attendre, Harris glisse sa main libre sur la taille de la Halfer, sa paume courant sur sa cuisse jusqu’au creu de son genoux, qu’il remonte abruptement contre sa hanche. Et, la bouche déformée dans un rictus satisfait par ses propres provocations, il presse son bassin contre celui de Sav, plongeant son regard défiant dans le sien. En rien le résistant ne regrette les trois transplanages qu’il lui a fallu pour se rendre dans la tente odorante. Worth it.

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C'était ce qu'elle aimait tout particulièrement, chez Noam, et lui donnait la patience de supporter ses rires de crétin à n'en plus finir (une mélodie épuisante qui lui restait en tête jusque après leurs rencontres) ; avec lui, pas de préliminaires, encore moins de sentiments, et tout son incessant babillage passait à la trappe sitôt que Savage lui faisait comprendre après quoi elle en avait – son corps, sa bouche, ses coups de rein, et l'assurance d'une étreinte violente, un reflet charnel des combats qu'elle menait désormais quotidiennement, depuis que Numa était passé à la trappe. Les prises de bec avec Rivage, la défiance d'Aoife, le mutisme de Sofiane, les sursauts de colère des deux Alphas de leur meute hétéroclite, rappelés à leur instinct lupin désormais que la place de chef était incertaine ; toute l'hostilité du quotidien était ainsi canalisé dans les baisers sauvages et les griffures, et les coups qu'elle ne pouvait donner à cette meute indomptable, qu'elle rêvait de mater de la même façon parfois dont ils avaient maté leurs adversaires, fourmillaient sous ses doigts lorsqu'ils se refermaient autour de la gorge tendre de Noam. Le sexe n'avait rien à voir avec le plaisir ; c'était un acte de libération brutal, vital, une bulle de violence où elle avait l'assurance de ne pas mourir au terme de l'assaut final – et Noam accourrait à ses appels à la rapidité de l'éclair, sans jamais poser de question.

Il arracha sa bouche de la sienne, et de ses mains empressés Savage repoussa les vêtements devenus barrière, prise à la gorge par l'envie fulgurante de se faire baiser ; son souffle se retrouva mêlé au sien, une bouffée d'odeur humaine bienvenue dans cette tente saturée de poussière, et l'avantage bascula à la pression brusque du torse de Noam contre le sien – la table racla contre le sol sous l'impulsion de leurs deux corps entremêlés, leurs regards brillants agrippées l'un à l'autre dans ce rapport de force muet. Savage se tendit sous la prise de son poignet, se heurtant à l'énergie dominatrice du sorcier – cet enfoiré cherchait immanquablement, à chaque rencontre, à prendre le dessus sur elle, tout comme elle le poussait pour le soumettre pleinement, entièrement à elle et ses instincts primaires. C'était pour cette raison que Savage ne couchait (à quelques exceptions près) qu'avec des humains ; la place de ces derniers se trouvait au sol, écrasés par son talon ou par son bassin. "Well, someone’s in a good mood for a change." Elle tira sur son poignet, poussa un grognement devant la résistance que lui opposait Noam. Fucking brat. "You crazy bitch don’t even say hi and really think you can jump me right away?" Galvanisée par l'insulte, elle dégagea avec force son poignet entravé, accusa la pression de son bassin contre le sien avec un froncement de sourcils furieux – et de sa main dégagée Savage vint lui attraper la nuque et la racine de ses cheveux bouclés, toujours trop courts à la base de son cou pour qu'elle puisse véritablement y tirer. "What else would have I called you for, sick fuck? I'll fucking shag you till your dick falls off." Elle aurait si elle l'avait pu arraché ce rictus de son visage stupide ; alors à défaut de pouvoir déchirer ses lèvres étirées en un sourire insupportable de ses propres doigts, elle se redressa contre lui, pressant son torse contre le sien comme pour renverser la balance, et y planta les dents avec la férocité qui la caractérisait – sa main libre glissa de sa nuque à sa gorge, et, pensant à la silhouette immobile de Numa étendue dans sa tente, resserra ses doigts sur sa trachée, écrasant sa pomme d'Adam et enfonçant ses ongles courts à l'orée de sa mâchoire carrée.

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Tout apparaît d’une simplicité satisfaisante avec Savage. S’il a pu, un temps, apprécier la séduction, appliquer ses irrésistibles techniques de tombeur pour attirer ses proies dans ses draps, particulièrement lors de sa scolarité et ses premières années à l’Ordre, Noam s’est rapidement rendu à l’évidence : il aime plaire, oui, mais il aime baiser plus encore. Tout ce dont il a réellement besoin, depuis longtemps maintenant, est de profiter d’une étreinte sans condition, sans attache, et de préférence sans retenue. Se passer des salutations pour sauter sans plus attendre à la partie intéressante de l’histoire, de la même manière qu’il ignorait le texte pour ne se concentrer que sur les images des livres que ses grands-parents lui achetaient quand il était enfant, est le déroulé du scénario parfait pour Harris. Ainsi, quand bien même elle est une sacrée connasse - comment qualifier autrement celle qui le renvoie de temps à autre la queue entre les jambes après lui avoir fait traverser l’île européenne ? - les rencontres avec Savage sont simples, efficaces, parfois même prévisibles. Ils ont pris l’habitude de se retrouver ainsi depuis suffisamment longtemps pour qu’un semblant de dynamique s’installe entre eux, et si elle prend des formes différentes à chaque fois, elle revêt toujours la même teneur hargneuse et impatiente, bien éloignée du boring sex qu’il trouve auprès de certaines partenaires. Baiser Savage est la promesse d’un divertissement sans faille. Et Noam a beau savoir exactement comment la machine est rodée, sur quels boutons appuyer pour la faire rouler toute seule, il ne s’en lasse toujours pas.

Tout comme il ne se lasse pas de voir le regard furieux, presque outré, qu’elle lui rend en échange d’un sourire plus large encore, soit exactement ce qu’il cherchait en la coinçant abruptement contre la table, en l’insultant, en lui entravant le bras, autant de preuves de cette domination avide qu’il aime asseoir sur elle - sur ses partenaires, de manière générale, mais elle évolue en quelque chose de bien plus direct et démesuré au contact de Savage. Peut-être Noam aime-t-il un peu trop s’amuser, jusque dans ses relations charnelles, jubilant en provoquant la même verve dominatrice logée sous la peau de l’Halfer. Peut-être se prend-il à son propre jeu, se laissant dépasser par son envie de lui montrer qu’il a l’ascendant sur elle, et que ce n’est pas parce qu’il accourt dans la seconde qu’il est sa pute. Dur à dire.
"What else would have I called you for, sick fuck? I'll fucking shag you till your dick falls off." Noam souffle entre ses dents serrées quand le poignet se dégage de sa poigne d’un mouvement brusque, résistant à son tour en cherchant à reculer la tête pour échapper aux doigts qui viennent exercer une pression sur sa nuque. Fucking bitch. L’insulte n’a pas le temps de lui échapper, que Savage se penche vers lui pour venir mordre sa lèvre inférieure, ses yeux s'arrondissant sous l’assaut soudain, qui lui fait immanquablement perdre son sourire, cédant plutôt la place à une décharge électrique parcourant sa bouche meurtrie jusqu’à l’arrière de son crâne. Un grognement exalté lui échappe, bien vite étouffé par la paume se refermant sur sa gorge, provoquant un nouveau souffle rauque, pour le coup, aux notes plus furieuses. Quelle putain de connasse, à croire qu’elle peut ainsi le soumettre physiquement, lui qui pourrait casser son corps chétif à la simple force de ses coups de rein. Ça l’amuserait presque, que Savage se pense capable de l’impressionner, s’il n’était pas déjà rattrapé par son propre jeu.
Sans réfléchir, Noam glisse sa main dans la chevelure brune, y refermant pleinement ses doigts pour s’y agripper et la tirer violemment en arrière, les dents dérapant sur sa lèvre lui arrachant une inspiration souffrante. Il la tient ainsi à distance, sa seconde main se resserrant de manière plus insistante sur la cuisse qu’il remonte jusqu’à sa hanche dans un même geste. "That’s what you call choking ?" L’Avenger lui adresse un regard où se mêlent son agacement, son envie de l’enrager plus encore, et le désir se propageant de manière éloquente sous sa peau. Dans un souffle étranglé par les doigts écrasant sa gorge, Noam se penche sur son assaillante, tirant plus nettement sur ses cheveux pour la forcer à suivre le mouvement de son corps bouillonnant désormais. "You choke like a fucking girl." Et, ouvrant légèrement la cuisse qu’il tient fermement dans sa main, son bassin commence à onduler contre le sien, la chaleur provoquée par l'étranglement gagnant bientôt son dernier neurone, pour redescendre en flèche entre ses jambes sous la friction qu’il leur impose.

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Lorsque Noam la tira en arrière, agrippant ses cheveux à leur racine, sans douceur, elle lui envoya un regard noir, le souffle coupé par ce choc brutal et la montée fulgurante de ce désir mauvais qui l'accompagna aussitôt. "That’s what you call choking ?" Sav lâcha une exclamation mécontente à l'impulsion du corps de Noam vers le sien, la tirant un peu plus en arrière et l'obligeant à se retenir contre la table d'une main si elle ne voulait pas basculer en arrière. "You choke like a fucking girl." "Fucking asshole", répliqua-t-elle, ses yeux furieux ancrés dans les siens tandis qu'il pressait son bassin contre le sien, envoyant une décharge électrique fulgurante le long de sa colonne vertébrale.

Elle détestait ce sentiment d'oppression, la restreinte forcée de ce corps qu'elle avait mis des années à s'approprier pleinement. La dominance d'autrui sur elle lui hérissait le poil, exacerbait la colère latente qui bouillonnait dans ses veines ; physique, émotionnelle, sociale, qu'importait la couleur de cet ascendant que l'on essayait d'avoir sur elle, sa réaction première restait primaire, semblable qu'importait la situation. Serrer les dents, relâcher les brides de cette fureur qui ne demandait qu'à éclater, et immanquablement retourner la situation pour l'avoir à son avantage.

Avec Noam, Sav ne recherchait pas le respect, encore moins la douceur – elle s'échinait déjà à obtenir l'estime des siens, à la NSFW. Ce qu'elle voulait, c'était se battre avec l'assurance de ne pas avoir ni à retenir ses coups, ni à se soucier des conséquences ; employer la force physique et emporter la victoire par son biais, elle qui était en comparaison des autres hybrides dotée de capacités remarquablement humaines – et laisser libre court à l'impétuosité de désirs à la surface du monde, emportant avec eux les frustrations, les craintes et les douleurs qui se gâtaient dans son ventre.

Avec Noam, il n'y avait pas besoin de faire attention aux sentiments – Sav avait pris l'habitude de couper court à ses plaisanteries vaseuses et ses rires insupportables. Elle ne voulait pas le connaître, pas savoir qui se cachait derrière ces baisers vifs, dénués de tendresse, et ces élans de violence qui faisaient écho aux siens sans être exactement les mêmes.
Sav n'en avait rien à foutre, qu'il soit un génie ou le dernier des cons ; il lui apportait la satisfaction de pouvoir se laisser aller à ses élans destructeurs, et la libération bienvenue de ces maux qui lui rognaient lentement l'esprit. Si elle avait pu, elle aurait même voulu désapprendre son nom, qu'il redevienne un humain anonyme à appeler pour ces rencontres dans des endroits sordides.

Elle repoussa avec force la gorge de Noam, et la table de sa main libre ; d'un même mouvement, elle relâcha la pression de ses doigts sur sa peau claire, saisissant le poignet qui la retenait prisonnière pour l'écarter avec force, tandis que son coude venait presser de nouveau la gorge offerte, y appuyant pour l'entraîner brusquement en arrière – en avant, pour elle, avec un "fuck you!" qu'elle siffla à son visage, les envoyant valser contre des étagères qui, sous le choc, sursautèrent en un bruit métallique, avant de rediriger leur course vers le semblant de salon, où s'étendait un immense tapis dont Sav n'avait pas vu la couleur.

S'il y avait bien une qualité qu'elle reconnaissait à Noam, c'était son amour du jeu ; il s'y prêtait sans triche, les yeux rivés sur un seul objectif (le sexe), et la laissait jouer ses cartes à chaque tour, la laissant le repousser, le retourner, et le maîtriser quand bien même il aurait pu la tenir aisément. Aussi Sav abattit-elle son jeu lorsqu'elle le repoussa d'une dernière impulsion, crochetant sa cheville pour le faire tomber en arrière. "Stay down, fucker", lança-t-elle d'un ton impérieux en se débarrassant de sa veste et de ses chaussures sans même y accorder un regard. "I'm gonna choke you til you learn who's the fucking boss."

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"Fucking asshole." L’insulte arrache à Noam un rictus entre la provocation et la satisfaction, alors qu’il frotte de plus belle son bassin entre les jambes ouvertes de Sav par sa main imprimée sur sa cuisse. Il y a un quelque chose d’absolument irrésistible, presque jouissif, dans la domination qu’il exerce sur le corps qu’il sent bouillir d’une rage explosive sous ses doigts ; quelque chose qui lui plait un peu trop, et qui fait ramper une chaleur singulière sous sa peau. Rien d’étonnant, pour celui qui a suffisamment exploré sa sexualité pour savoir qu’il prend particulièrement son pied en menant la danse, et en imposant son propre rythme - tout en trouvant honnêtement son compte dans n’importe quelle chorégraphie, tant qu’elle le mène à abattre ses hanches entre les cuisses de qui que ce soit.

Noam est un homme simple, aux besoins simples, et ce malgré la forme que peut revêtir certains de ses désirs, parfois qualifiés d’excentriques par ses compagnons de fortunes, ou même partenaires - mais autant dire que le “kink shaming” (mot découvert dans la bouche d’Ethan, qu’il s’empresse toujours de brandir quand on commente ses habitudes) de ses semblables lui passe bien au dessus de la tête. Mais dans l’océan étendu à perte de vue de ses appétences, prime sans l’ombre d’un doute celle de prendre les commandes pour voir son partenaire répondre à ses envies.
Noam sait parfaitement, en savourant les quelques secondes que durent sa domination, qu’elle ne tardera pas à prendre fin, se préparant déjà au tour de Savage quand il souffle sur son visage sous la friction de leurs bassins. Il l’attend, un sourire idiot aux lèvres, impatient ; car, sur l’instant, la perspective de voir son emprise contestée est plus grisante encore que de pouvoir la maintenir sans accroc.

Sans même lui laisser le temps de profiter du plaisir balbutiant dans son bas-ventre, la main l’étranglant - si on peut vraiment qualifier ça de strangulation, il l’a connue plus en forme - le repousse violemment, Sav arrachant la prise de ses doigts sur sa cuisse d’un mouvement tout aussi sec. "Oh we’re mad now." A peine peut-il finir sa phrase que l’avant-bras de son assaillante butte contre sa gorge, lui coupant aussitôt le souffle alors qu’il lâche ses cheveux en se faisant entraîner contre les étagères. Noam peut attendre quelques objets en tomber quand l’arrière de sa tête s’y cogne brutalement, avec le reste de son corps ; la douleur se diffuse dans son crâne, lui arrachant un "fucking bitch" soufflé, difficilement audible sous la pression qui fait mourir ses mots dans sa gorge. Harris aime jouer, et Sav est, sans conteste, une joueuse hors-pair. Il rabat ses mains sur ses fesses en se laissant entraîner dans l’espace faisant office de salon, lui adressant un regard où peut se lire sans difficulté son envie d’en découdre, et surtout, son envie de passer à la vitesse supérieure.

Et quelques pas plus tard, alors que Noam s’apprête à dégager l’avant-bras qui lui bloque la respiration, il sent le pied de Savage faucher sa cheville ; son coccyx butte violemment sur le sol, et il ne peut réprimer un grognement de douleur en levant son visage vers la connasse qui commence à se défaire de sa veste. "Fucking hell! − Stay down, fucker." La douleur, le regard mauvais de Sav, son corps qui le surplombe, plutôt que de lui couper toute envie, intensifie un peu plus la brûlure entre ses jambes, qu’il agite pour retirer rapidement ses chaussures tout en continuant de la fixer. ”I'm gonna choke you til you learn who's the fucking boss. − Yeah right, try me bitch”, réplique-t-il non sans un sourire, quand bien même la perspective de ses doigts retrouvant le chemin de sa gorge ne lui est pas complètement désagréable.

Noam se laisse aller sur le dos quand Savage le rejoint au sol, venant capturer pleinement sa bouche dans un baiser ardent, impatient, brusque, à l’image de leur rapport. Sans plus attendre, ses mains s’invitent sous son tee-shirt, qu’il remonte d’un mouvement sec pour le lui retirer, pour accueillir pleinement sa peau contre la sienne avant de retrouver ses lèvres. Ses doigts glissent sur sa nuque, pour voyager jusqu’à sa gorge, qu’il serre subitement en se redressant, repoussant Sav d’un mouvement brusque pour inverser leur position ; Noam l’écrase de son poid pour la forcer à suivre son corps, la plaquant sur le dos avant de rétracter sa main pour la ramener vers sa propre ceinture. A califourchon sur elle, il se dresse sur ses genoux en entreprenant de défaire la boucle. ”Take that shit off. I’ll fuck you so hard you won’t even be able to walk for weeks”, ordonne-t-il d’une voix dans les tons graves en désignant son pantalon du menton, définitivement prêt à réclamer ce pourquoi il a traversé le putain de Royaume-Uni.

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”Yeah right, try me bitch” Le sourire provocateur de Noam fit monter la tension d'un cran – si rien ne semblait pouvoir effacer ce sourire si ce n'était de violents baisers, Sav ne pouvait résister au challenge d'essayer. Prise au ventre par un désir virulent, elle rêvait de le voir se rouler en boule face à elle, de s'aplatir face à son regard impérieux ; mais chaque coup porté semblait raviver son impertinence, qui en retour faisait gonfler cette envie viscérale de dompter cet amas chaotique qu'était Noam – un cercle qui dans ces circonstances précises se faisait vertueux, alimentant leur dynamique de violence où pourtant jamais l'un ne franchissait les limites de l'autre. Sav doutait même que Noam ait de véritables limites : son sourire ne faisait que s'agrandir au fil des provocations, toujours plus poussées, toujours plus rageantes. C'était exactement l'hostilité dont elle avait besoin.

Elle se rua sur lui avec autant de véhémence qu'il s'était rué sur elle un peu plus tôt, lui imposant sa langue et ses lèvres contre les siennes,  pressant son corps sur le sien ; un violent frisson lui parcourut la peau à la caresse sèche de ses mains sur sa peau, et elle s'écarta tout juste pour retirer son haut avant de revenir brusquement contre sa bouche, impatiente, empressée, ses propres mains agrippant brusquement sa foutue ceinture (qui mettait des ceintures pour rejoindre ses plans express ?). Une exclamation de surprise lui échappa, à moitié étranglée par sa paume lorsque cette dernière se referma sur sa gorge, tandis qu'il se redressait – il la repoussa en arrière, et Sav eut tout le temps de le relâcher pour se retenir et tenter d'amortir sa chute, dérapant maladroitement lorsque Noam la plaqua au sol de tout son poids, la fureur de cette restreinte physique grondant de nouveau violemment en elle.

Ses yeux grimpèrent jusqu'aux siens lorsqu'il se redressa sur ses genoux, la dominant de toute sa hauteur, cet insupportable sourire à ses lèvres ; l'envie de le lui faire bouffer lui mordit le ventre, et d'éclater la lueur fiévreuse dans ses yeux clairs. Ce connard n'aurait pas le dernier mot dans cette bataille éternelle qu'était le sexe. ”Take that shit off. I’ll fuck you so hard you won’t even be able to walk for weeks.” Fucker. Un rire brusque lui échappa, le toisant de sa position d'infériorité comme si c'était elle qui le surplombait encore. ”Like I feel a fucking thing when you're on top, tiny bitch.” Ses doigts se refermèrent sur la boucle de sa ceinture, l'ouvrant sans douceur tandis que son regard coulait jusqu'aux centimètres les plus tendus de son jean ; elle retira complètement l'accessoire, l'arrachant des boucles en tissu qui la retenaient en un geste brusque. ”You think you're a fucking pornstar when all you can do is bark and rub yourself against my leg.” Elle eut un sourire en coin défiant et moqueur, expédiant la ceinture sur le côté avant d'ouvrir la fermeture du pantalon comme si elle allait la faire sauter – on n'en était pas loin, au vu de la brutalité des gestes, de plus en plus marquée au fil de leur échange. Puis Sav referma brusquement ses doigts sur Noam, l'empoignant avec une force brute, ses ongles courts s'enfonçant à travers le tissu dans sa chair ; peut-être qu'enfin il se montrerait docile, au-devant de la menace de perdre son bien le plus précieux.

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"Like I feel a fucking thing when you're on top, tiny bitch." Détaillant l’expression amusée sous lui quand Sav lui répond dans un rire brusque, les sourcils de Noam s’arquent au-dessus de ses yeux plissés, ses lèvres déformées en un sourire en coin alors qu’il secoue la tête. Whatever. Ce n’est certainement pas ce qu’elle laissait paraître la dernière fois qu’ils se sont vus, lorsqu’elle soufflait des “fuck” haletants contre sa peau alors qu’il butait entre ses jambes - un tel visage ne trompe pas, et ne pourrait clairement pas être l’oeuvre d’une ”tiny bitch”. S'embarrasser de l’avis réducteur d’une presque inconnue qu’il ne voit que pour assouvir ses désirs n’est clairement pas dans les habitudes de Noam. Pourtant, sa nature sociable - couplée à son irrépressible besoin d’attention - le pousse toujours à chercher un semblant de contact allant au-delà de ces étreinte violentes, une habitude ancrée dans sa chaire que de couvrir son flot de paroles ceux croisant sa route. A force de se faire renvoyer ses tentatives au fond de la gorge, il a fini par en savoir si peu sur celle qu’il retrouve régulièrement au bout milieu de nulle part, qu’il est difficile de la voir autrement qu’un simple terrain de jeu ; à tel point que Noam peinerait, s’il s’y essayait, à retrouver ce prénom qu’elle lui a donné, le jour de leur rencontre, alors qu’il l’escortait depuis la frontière jusqu’à l’un des quartiers de l’Ordre - Deana ? Donna ? Danny ? Définitivement Danny.

Elle n’est plus que Sav, la furie entre ses jambes, l’insultant copieusement, de sa langue enragée et de son regard défiant. Et la résistante peut lui cracher ce qu’elle veut au visage, les mots ne font que ricocher sur son crâne vidé par le feu dans ses veines.

Les yeux clairs de Harris descendent jusqu’aux mains se refermant sur sa boucle de ceinture, retirant aussitôt les siennes pour la laisser le déshabiller, non sans une pointe de satisfaction au fond des entrailles - vraiment, ses gestes ne seraient pas empreints d’un tel empressement s’il s’agissait de découvrir une ”tiny bitch” sous ses vêtements. Un instant seulement, alors que la vague de désir s’étend à chaque parcelle de son corps, il en oublie la bataille pour concentrer toute son attention sur la vue plongeante qu’il s’offre en la surplombant ainsi : son opposante sous lui, les doigts arrachant sa ceinture, et la suite des évènements qu’il peut facilement deviner. "You think you're a fucking pornstar when all you can do is bark and rub yourself against my leg." Sans vraiment s’y attarder, Noam balaye sa réflexion d’un sourire provocateur en accrochant à nouveau son regard alors qu’elle descend sa braguette. "Run your mouth all you want, we both know you’re craving for-"

Brusquement interrompu par la poigne abrupte se refermant sur lui, bien éloignée de ce qu’il avait en tête en la regardant le défaire de ses vêtements, Noam se plie brusquement en deux au dessus de Sav, prévenant sa chute d’une main sur le sol. "FUCK!" Pourtant, il est en parfaite connaissance de la règle la plus importante de leurs rapports : ne jamais relâcher son attention. La douleur se diffuse dans son bas-ventre, une onde de choc battant jusque dans ses tempes, alors qu’il pousse un grognement en rabattant un regard furieux vers le rictus satisfait de Sav. Putain de merde. Dans un geste défensif, presque instinctif, il vient empoigner violemment la chevelure sombre de sa main libre, tirant dessus avec une force guidée par la brûlure lancinante sous les ongles de son assaillante. "Fucking let go!", enrage-t-il entre ses dents serrées, collant son visage au sien en écrasant son souffle brûlant sur ses traits. Ses yeux passent furieusement d’une pupille à l’autre : les deux animaux vraisemblablement guidés par le même instinct, se toisent en silence, uniquement perturbé par leurs respirations rauques. Le jeu a assez duré, et comme s’ils en convenaient tous les deux - le corps parfaitement habitué semble-t-il aux signaux de l’autre -, ils relâchent en choeur leur prise, Noam venant à nouveau cueillir les lèvres de Sav dans un soupir incandescent.

A l’image de leurs salutations agressives, et de cet échauffement tout juste plus remué, leur étreinte est, comme à chaque fois, portée par la même énergie, et surtout la même envie d’asseoir sur l’autre sa domination. Le résistant n’a même pas le temps de reprendre son souffle que leurs vêtements se sont envolés pour poursuivre leur lutte charnelle à même le sol, clamant enfin ce qui lui revenait de droit : une délivrance sans condition et attache entre les jambes de Sav, au détour d’un duel grisant, dont les coups de feu et rugissements ne cessent qu’à la toute dernière seconde.

Noam peut encore sentir la chaleur et l’empreinte des doigts de Sav autour de sa gorge lorsqu’il se redresse en papillonnant, la respiration erratique et la peau moite de cet ébat autrement plus physique que… que n’importe quel autre rapport, tout simplement. "Fucking bitch..." Il raccroche difficilement avec ses sens, passant une main sur son front en jetant un coup d’oeil à la résistante sous lui, à qui il adresse un faible sourire amusé avant de se dégager pour s’asseoir maladroitement à ses côtés - à quel moment ils se sont retrouvés sur la table basse ? Il n’en a honnêtement aucune idée. Plongeant une main dans ses cheveux courts pour les rabattre en arrière, il peut déjà ressentir le contrecoup de leur étreinte : une douleur à l’arrière de son crâne, sur sa gorge, ses côtes, et immanquablement sur son coccyx, qui s’étend jusqu’en bas de son dos. "You’re alright? Nothing broken?" s’enquiert-il mollement en tournant à nouveau la tête vers Sav dans une expiration amusée - il n’a peut-être pas la plus grande considération du monde pour elle, cela ne l’empêche pas de s’assurer qu’il ne l’a pas (réellement) cassé en deux. Il est aisé de se laisser porter par leur dynamique quand brûle en lui l'envie d'en découdre, mais il n'est tout de même pas un animal - encore moins un sauvage.

Leur lutte acharnée dura, comme toujours, jusqu'au dernier souffle ; quand bien même liés, l'un dans l'autre, Noam et Sav n'abandonnaient pas l'étendard de leurs fiertés respectives, se bornant à s'écorcher, s'esquinter, et s'affronter jusque dans leurs râles de plaisir. Le goût de la domination ne connaissait pas d'égal dans leurs bouches assoiffées – une domination bestiale et primaire, explosant les codes (inexistants, dans leurs deux mondes) et surpassant le plaisir du sexe lui-même.

Ce fut le souffle erratique que Sav releva les yeux vers Noam, les marques de ses doigts brûlants sur la gorge du sorcier cinq traces victorieuses imprimées au fer rouge. S'il avait trouvé sa satisfaction à être au-dessus d'elle, elle avait trouvé la sienne en serrant sa peau tendre jusqu'à le voir perdre la voix – elle avait, indéniablement, fait démonstration de cette forme dont il lui avait reproché le manque un peu plus tôt. "Fucking bitch..." Une brève expiration franchit ses lèvres, mi-amusée, mi-dédaigneuse, en affrontant le regard de Noam assommé par la jouissance, passant une main sur son visage encore chaud et moite, recueillant au creux de sa paume la fragrance de l'odeur du sorcier, clairement reconnaissable sur la toile blanche de sa peau inodore, pour l'en chasser rapidement – elle détestait les effluves étrangères, non-hybrides, sur et en elle. Trop étranger, peu familier ; trop humain désormais.

L'adrénaline courait encore, sous sa peau électrique ; elle aurait pu, comme elle le faisait parfois lorsqu'il ne le lui proposait pas de lui-même, retenir Noam à elle et lui demander de la finir, un désir inassouvi, échauffé par leurs coups de rein, brûlant entre ses jambes. Ce jour-là, Sav déglutit en se rappelant la réalité des faits, qu'elle devait encore exposer à son partenaire, et repoussa l'épaule de Noam, sans violence et sans douceur particulières, afin qu'il s'écarte d'elle – le préambule physique de leur fin, à eux, si ce eux malheureux était représentatif de leurs rapports brutaux et secs, quelques fois par mois tout au plus.

Sav s'appuya sur la table, et se redressa pour s'asseoir.

Une douleur terrible la saisit sur le côté, un pic lancinant dans son squelette, transcendant les chocs divers sur son corps malmené durant leur valse. Elle porta immédiatement une main à son flanc, retenant sa respiration sous le choc. "You’re alright? Nothing broken?" "I'm fine", lâcha-t-elle entre ses dents serrées, la vague de douleur récidivant tout juste sous des respirations plus courtes, contenues au maximum entre ses côtes. Et pour leur prouver à tous les deux que ce n'était qu'une fausse alerte, un coup plus profondément enfoncé dans sa chair, elle tenta de se lever.

Ses doigts vinrent agripper l'épaule de Noam, tandis qu'elle se laissait de nouveau tomber sur la table, laissant échapper une exclamation plaintive, surprise, prise au dépourvu par cette découverte désagréable et malvenue. "Fuck." Elle cilla vivement, le regard planté dans le vide, à la recherche d'une prise contre cette bouffée douloureuse lui transperçant les côtes. Heureusement, Sav était depuis longtemps rodée aux douleurs physiques aussi fulgurantes qu'imprévues ; elle inspira aussi brièvement que possible, le strict minimum pour ne pas chatouiller la blessure encore fraîche. "My ribs." Parler lui faisait mal, déportant son attention limitée hors d'une respiration qu'elle peinait à maîtriser, sous les vestiges de l'effort. "My wand", geignit-elle en lui indiquant sa baguette, rangée dans son étui à côté de son jean, au sol à quelques mètres. Si elle ignorait tout de la dysmagie de son compagnon d'une heure, elle ne souhaitait pas compter sur son assistance magique – sa fierté mal placée n'en aurait été que plus esquintée, coincée par une immobilité terrible, la clouant dans cette position assise, de travers, ses doigts crispés sur son flanc. "Move it." Elle releva les yeux vers lui, les sourcils froncés. Elle espérait seulement qu'il n'en profiterait pas pour se foutre magistralement de sa gueule – elle devait garder assez de souffler pour le lâcher, avant de s'en aller.

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Se hissant progressivement jusqu’à la suface pour recouvrer les sens anesthésiés par la jouissance pulsant encore sous sa peau, Noam passe doucement une main sur sa gorge, comme pour en chasser les empreintes rouges qu’il peut y deviner, non sans une pointe de satisfaction - malgré ses provocations à son égard, Sav a indéniablement du game en matière d’étranglement, et ce n’est pas pour lui déplaire. "I’m fine." Il la détaille du regard, ne prêtant guère attention à son visage crispé lorsqu’elle se redresse à ses côtés - il n’est pas rare qu’ils ressortent de leurs ébats avec quelques bleus et douleur ici et là, lui-même en train d’accuser celle dans le bas de son dos qui va lui valoir une petite consultation avec Sam en rentrant au camp, juste au cas où. Il serait bien resté un peu plus, pour lui proposer de la finir avec sa bouche et ses mains - une autre source de satisfaction que de l’entendre s’abandonner et gémir sous ses caresses et techniques bien rodées de dieu du sexe -, si ce premier round éclair n’avait pas renforcé son envie de transplaner jusqu’à Dagobah pour venir en réclamer un second auprès d’Ethan. Depuis quelques semaines, les étreintes avec ses plans éparpillés sur le sol britannique font office de préliminaires pour Noam ; son meilleur ami accapare sans mal le véritable objet de ses désirs, renvoyant les autres au second plan, tout juste une entrée pour échauffer ses sens.

Il n’a pas le temps de réagir pour amortir sa chute, quand Sav s’ancre brusquement à son épaule avant de se laisser retomber sur la table basse en poussant une exclamation étouffée. A nouveau, Noam rabat son regard sur elle, tournant le buste vers elle en passant une main en haut de son dos dans un réflexe nerveux. "Fuck. − What is it? Are you ok?" Ses pupilles la détaillent rapidement, ramené à la réalité par la crainte soudaine de la voir claquer, à côté de lui, au bout milieu de nulle part. Certes, ils sont tout juste des connaissances se retrouvant quelques fois par mois pour se défouler l’un contre l’autre ; cela n’empêche pas Noam de s’inquiéter soudainement pour elle. Voir les autres souffrir ne lui procure aucune forme de plaisir, bien au contraire, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une amante - et d’autant plus lorsqu’il réalise qu’il est peut-être la cause de sa blessure. "My ribs." Il écarquille les yeux, sous le ton soufflé et court de Sav, cillant pour imprimer l’information avant d’approcher son visage du sien en fronçant les sourcils. "What? What’s up with your ribs?" Il peine à enregistrer la situation, qu’elle soit réellement en train de se tordre de douleur - par sa faute, qui plus est -, cherchant une forme de confirmation dans son regard plissé. "My wand." Ses pupilles suivent l’étui négligemment posé sur le sol qu’elle lui désigne en levant visiblement avec difficulté le bras ; hébété, Noam se contente de tourner à nouveau le regard vers elle. S’il est d’une réactivité tout à fait correcte en mission, ou même remarquable sur un balais, l’imprévu de situations quotidiennes ont tendance à le plonger dans une forme de panique léthargique, où se mêlent un flot de pensées trop rapides pour son niveau de surprise.

"Move it." Les yeux sombres de Sav levés vers lui le sortent de son mutisme immobile ; Noam récupère la main glissée dans son dos, se levant précipitamment vers les affaires de la résistante pour s'emparer de l’étui. "Fuck fuck fuck." Peinant à ouvrir l’étui, il force l’ouverture d’un mouvement brusque pour le faire céder, et, sans plus attendre, referme ses doigts sur la baguette pour l’en extraire. Une seconde seulement, il reste face à Sav, baguette à la main, ne se formalisant ni de leur nudité dans une telle situation, ni des traces de sa jouissance qu’il peut encore sentir entre ses jambes. "Uh, I- I know a spell but uh-" Mais la dernière fois qu’il s’y est essayé, l’un de ses compagnons a dû rattraper les dégâts empirés par sa tentative de sort de soin. Sans ajouter un mot, sous le regard insistant de la Halfer, il finit par lui tendre la baguette, s’accroupissant devant elle pour la regarder faire, interdit. Il se sent incroyablement stupide et inutile, alors qu’il observe Sav souffler une formule qui lui est parfaitement inconnue ; non seulement il s’est assez laissé emporter pour la blessé, mais il est en plus de cela incapable de lui venir en aide, uniquement de la détailler, les yeux écarquillés, l’air idiot. "That’s sick, I didn’t know you were good with that kind of wands. You gotta teach me this one next time, could help", ajoute-t-il avec un sourire gêné, se grattant l’arrière du crâne avant de revenir s’asseoir à côté d’elle dans un regard en coin. "Told you you wouldn’t be able to walk for weeks." Car plutôt que de s’excuser, Noam trouve bien plus approprié de briser cette situation gênante d’une boutade bienveillante suivie d’une expiration amusée.