BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
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Âge : environ vingt-sept ans, même si son corps vieillit plus lentement et conserve l'apparence de ses vingt ans.
Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
Allégeance : les Warlocks.
Particularité : demi-vélane; magie sans baguette confirmée; occlumens; loup-garou. damn.
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bao wang
And Carrie, who was so good at picking things apart, at understanding how they worked, how she worked, looked at the photo, and felt… conflicted. Hate was too simple a word. (...) They were alike, more so now than ever. And she had missed Bao. She wanted to see her. And she wanted to see her suffer. She wanted to see the look in Bao's eyes when she lit them up with pain. She wanted her attention.
La seule chose à peu près positive, c'est qu'au moins Martin-Zhang-what's-his-face n'est pas là. Pas cette fois. Être confrontée au calme placide de Mengwu n'est pas un problème en soi: contrairement aux joutes interminables avec Martin, ils peuvent parler business rapidement et simplement.
Hm. Peut-être pas simplement.
Il n'y a rien de simple quand un Wang et un Warlock sont assis à la même table. Surtout quand cet idiot de Jin a failli tout ruiner il y a un an. Surtout quand, concrètement, les Warlocks ont plus besoin des Wang que l'inverse, et que Carrie se retrouve donc à essayer de garder un modicum de fierté tout en demandant de l'aide. Ce n'est pas tous les jours qu'on s'attaque à plus gros poisson que soi. Ce n'est que le premier rendez-vous, une introduction à leur (future?) entente bancale qui menace de s'écrouler à chaque remarque, chaque geste, chaque regard.
C'est encore moins simple quand c'est Bao qui épaule Mengwu, tout comme elle épaulait Martin l'année dernière.

Carrie l'a ignorée tout du long. C'était plutôt aisé, parce qu'elle s'en fiche d'elle.
Une ou deux fois, elle a failli la regarder. Failli. C'était par pure curiosité et Carrie refuse de se laisser aller à ses pulsions les plus faibles (même si il est difficile d'ignorer la pression qu'elle ressent à l'idée que, à l'étage, certains se prélassent dans leurs rêves d'opium; ah si, seulement... non, il lui reste encore un peu de ce que lui a fourni Nezha. Sauf que celui-ci ne répond plus à ses lettres, ni à ses Beuglantes. Il va falloir qu'elle enquête...).
Et Bao n'était que ça: une pulsion. Une curiosité, une distraction. Quelque chose de temporaire, et surtout quelque chose de jetable.
Donc elle s'en fiche d'elle.
Donc elle l'a ignorée.

Mengwu doit la laisser, mais l'invite à rester aussi longtemps qu'elle le désire dans l'Opaleye; Carrie hoche la tête. Elle n'aime pas cette position de faiblesse mais, avec les idioties de Jin, ils n'ont pas trop le choix que de se présenter aux Wang avec la queue entre les jambes: même si ils ont ramené leur ancienne cible à l'autre gang, après que Bao ait manqué de le tuer, ils ont encore quelques choses à se faire pardonner. Même si bon, pour l'instant, les Wang n'en savent rien.
Elle allume sa cigarette quand Mengwu se lève, et lui adresse un dernier hochement de tête comme adieu. Bao l'imite, se lève. "Not so fast, so gwaa," fait-elle d'une voix claire et forte, pour l'arrêter.
Carrie n'est pas très forte pour résister à ses pulsions.

Son coeur bat un peu trop vite quand Bao s'immobilise - son plan a marché.
Le surnom est cruel, un peu injuste; la traiter de simplette tout en utilisant la tendresse d'un mot qui a un jour signifié tant de choses entre elles, n'est pas très sympathique. Carrie n'est pas très sympathique, et il n'y a pas de limites à son désir très simple de récupérer ce que Bao lui a injustement dérobé: son attention. "Ah, so you're done ignoring me?" Les traits de Carrie s'adoucissent dans l'amorce d'un sourire, alors qu'elle laisse échapper la fumée retenue dans sa bouche; elle relève les yeux vers Bao, ravie de voir ce qui ressemble à de l'agacement dans son regard. "Maxim, go take a walk," dit-elle avant toute chose à son propre garde du corps qui quitte la table après un regard lourd en direction de Bao. "Don't worry: that dog's well-behaved and wouldn't hurt me." Elle ne lâche pas Bao du regard, satisfaite. Le silence radio imposé a été un peu difficile à vivre pour Carrie, et ça l'a motivée à se retrouver là aujourd'hui, à s'immiscer de nouveau dans la vie des Wang comme un pied-de-nez à cette personne dont, vraiment, vraiment, elle n'a rien à faire. Non, vraiment. "Would you?"


Dernière édition par Charybdis Kang le Dim 30 Aoû - 20:37, édité 2 fois
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Bao Wang
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Bao Wang
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Âge : 26 ans, semble-t-il. Elle ne connait pas sa date de naissance, mais fête son anniversaire chaque 16 janvier.
Occupation : Chien enragé du Clan Wang n'étant pas un titre officieux, on la nomme "Security Officer", soit responsable de la sécurité des siens lors de rencontres ou deals importants, en plus d'être en charge, de manière générale, de la sécurité rapprochée des Wang.
Allégeance : Le Clan Wang, que le Clan Wang, tout pour le Clan Wang. La situation politique de l'Angleterre ne l'impact pas vraiment, on peut donc la considérer neutre.
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Mars 2007 - Opaleye
Le regard de Bao ne quitte celui de l’autre garde du corps depuis qu’elle est entrée dans la petite salle de réunion de l’Opaleye, aux côtés de Mengwu. Elle le fixe, avec cette pointe de défiance désabusée qu’on lui connaît, couplée à une touche de provocation, bien nécessaire quand on cherche à signifier silencieusement qu’un seul geste déplacé, qu’un seul mot un peu plus haut que l’autre entre les deux négociants, suffiraient à la faire sauter à la gorge du sorcier. Rien d’inhabituel, vraiment, un simple avertissement, une pratique bien courante dans le milieu restreint des chiens de garde. Insulter copieusement de ses pupilles Maxim, en maintenant une expression neutre, est surtout la seule solution qu’a trouvé Bao pour conserver son calme.
Parce que si elle ne canalisait pas tout son ressentiment dans cette bataille de regards presque animale, elle risquerait de trahir son envie de secouer Carrie.

Mengwu et Bao n’ont pas eu besoin d’échanger la moindre parole, quand le Clan a reçu la demande d’audience de la Warlock. Il irait, et elle l’accompagnerait. Comme elle accompagne tous les membres de sa famille lors de rencontres avec les représentants d’autres gangs, certes. Mais peut être que l’implication des Warlocks dans l’agression qui a bien failli coûter la vie à Bao n’y était pas pour rien dans le regard entendu entre les deux Wang. "Surtout, garde ton calme." C’est dans ces rares moments, que Bao n’est pas mécontente d’avoir mis son frère aîné dans la confidence. Il y a cependant bien des faits qu’elle a gardé pour elle. Ces mêmes faits qui lui empêchent de regarder Carrie dans les yeux, qui menacent de la faire basculer de l’autre côté rien que de se tenir dans la même pièce qu’elle.
Ainsi, c’est presque abruptement qu’elle se lève pour emboîter le pas à Mengwu, et s’éloigner le plus vite possible de la sorcière au visage juvénile. "Not so fast, so gwaa." Et le mot suffit à déstabiliser Bao, qui marque un arrêt en serrant la mâchoire. Merde. Elle aurait dû s’en douter, que Carrie ne se contenterait pas de l’ignorer, ou ne supporterait tout simplement pas d’être ignorée. Elle a pourtant espéré, un peu naïvement, qu’elle se sortirait indemne et l’esprit tranquille de ces retrouvailles fortuites. Un peu trop naïvement. Merde, elle a promis à Mengwu.

Son frère tourne vers elle un regard interrogateur en remarquant son absence dans son dos. “Pars devant. J’arrive dans une minute.” Et déjà, en voyant le sourcil de Mengwu se soulever, avant de disparaître, elle regrette de répondre à la provocation de la Warlock. C’est tout ce que souhaite Carrie, elle le sait, en glissant pas si innocemment ce mot que Bao a cru recevoir un temps avec tendresse. Et elle a eu tort d’y croire. Elle a été conne, comme elle l’est souvent quand elle ne se contente pas de suivre religieusement les ordres qu’on lui donne. Si conne de s’accorder une faiblesse qui aurait pu lui coûter la vie - et qui, peut-être, a compromis la sécurité de son Clan. Bao n’a pas le droit d’être faible. Ce n’est pas ce que les siens attendent d’elle. Alors pourquoi tu restes, Bao ?
"Ah, so you're done ignoring me?" C’est bien ce qu’elle pensait, que la blonde au teint pâle souhaite lui faire payer son silence. C’est pourtant tout ce que lui offre la jeune Wang, en soutenant son regard. "Maxim, go take a walk." Les yeux bruns de Bao quittent un instant ceux de Carrie, pour suivre la marche récalcitrante du garde du corps vers la sortie. “Bye, Maxim.” ironise-t-elle, incapable de résister à l’envie de lui agiter sous le nez sa petite victoire dans cette bataille informulée qu’ils ont menée pendant une heure. Une victoire qui n’a cependant rien de satisfaisant, quand elle se retrouve seule avec à l’expression ravie de Carrie. Bao place ses mains dans son dos pour se donner une constance, peut-être une attitude menaçante qui arriverait à lui faire perdre son sourire faussement poli. Parce que quand elle sourit- "Don't worry: that dog's well-behaved and wouldn't hurt me. Would you?"

Le chien de garde du Clan Wang lève légèrement le menton, la détaillant un instant du regard, prenant réellement le temps de réfléchir à sa question. Une question qu’elle s’est honnêtement déjà posée ces derniers mois, et dont elle connaît déjà la réponse. Combien de fois, s’est-elle imaginée refermer son gant de métal autour de sa gorge tendue pour lui rendre tout ce qu’elle lui a fait subir ? Elle n’en ferait qu’une bouchée, et jetterait sa tête sur le bureau de leur boss pour officiellement signer le début d’une guerre déjà engagée par les Warlocks. Elle connaît déjà la réponse, oui, et c’est pour cela qu’elle l’a évitée à tout prix. Elle connaissait, la réponse, avant de revoir son visage. “Sure would. It wasn’t your brightest move to get rid of Maxim.” finit-elle par lui accorder d’un ton sec. “What the fuck are you doing, Carrie ? You’re not welcome here, ‘thought I made that clear.” Bao garde sa fidèle expression neutre, mais sent bien son corps se tendre en prononçant ce prénom qui n’avait franchi ses lèvres depuis- “What do you want? I don’t have all day.” Pourquoi tu restes, Bao ?


Dernière édition par Bao Wang le Lun 27 Juil - 15:15, édité 1 fois
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Charybdis Kang
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Carrie ressent un plaisir malsain à observer Bao, à décortiquer chaque détail de son visage qu'elle a déjà passé tant de temps à cartographier: tout lui est familier, et tout lui est étranger à la fois, elle a l'impression de se retrouver face une photo remplie de défauts. Uncanny.
Elle l'observe ranger ses mains dans son dos et se redresser, et elle l'observe lever le menton, la regarder en retour; pendant un bref instant, le silence, seulement brouillé par le bruit sourd des basses de la boîte de nuit. Avec la porte qui s'est refermée sur Mengwu, puis sur Maxim, elles pourraient presque prétendre--
Carrie a toujours été très bonne à prétendre; Bao, un peu moins. “Sure would.” L'amorce de sourire de Carrie s'agrandit, sans qu'elle ne puisse le réprimer. Voilà une chose qu'elle n'a jamais aimé à propos de Bao: son talent manifeste à faire apparaître rictus amusés et risettes hésitantes sur ses lèvres. “It wasn’t your brightest move to get rid of Maxim.” Un reniflement très bref accueille cette déclaration, qui a des allures de menaces. Et pourtant, pour une fois, Carrie ne s'énerve pas. Elle pourrait (devrait?) avoir peur. Mais face à Bao, malgré tout, c'est difficile. "If you say so." Le ton est presque condescendant. Carrie parle comme quelqu'un qui en sait plus qu'elle n'en montre.

What the fuck are you doing, Carrie ? You’re not welcome here, ‘thought I made that clear.” Les doigts de Carrie se crispent autour de sa cigarette, et elle se laisse — comme d'habitude — quelques secondes pour répondre. Oui, c'était plutôt limpide: l'absence de réponse, l'absence de mots, l'absence de tout. Bao dérobe ces quelques secondes de réflexion en enchaînant: “What do you want? I don’t have all day.” C'est une bonne question, ça. Que veut-elle réellement?
Son attention. Lui faire payer. La torturer un peu. S'enquérir de--
Non, elle va bien. Elle a l'air d'aller bien, presque un an après les faits. Nezha le lui a dit, Stan qui l'a croisée à une réunion du Syndicat le lui a dit, le fait que le Clan Wang tienne encore debout le lui a dit. Le chien des Wang a survécu, et Bao va bien.
Carrie voulait juste s'en assurer de ses propres yeux. C'est tout. Promis, c'est tout.
"What I want is between your brother and me," répond-t-elle finalement d'une voix plate, ignorant sciemment l'interrogation de Bao qui portait plus sur le fait qu'elle l'ait retenue qu'autre chose. "Dogs have their place under the table or on their master's lap. They are not expected to understand what's going on." Et toujours ce regard, qui détaille Bao à la recherche de la moindre faille; priant presque pour qu'elle cède, révèle un peu de la couleur des sentiments qui l'agitent. Des sentiments l'agitent-elle seulement?

Et elle alors? Carrie n'aime pas l'introspection, et rejette cette question.
Elle apporte de nouveau sa cigarette à ses lèvres, préférant la fumer plutôt que de la regarder se consumer pour une fois; la sensation âcre, à la limite du désagréable, lui gratte la gorge. Comme en écho, elle pense à une autre fumée, plus douce, si douce, si proche aussi... elle pince des lèvres, les humidifie anxieusement, serre les dents.
"You wouldn't hurt me." Elle détourne enfin le regard, le baisse vers sa main tandis que la cigarette vient s'écraser au fond du cendrier à disposition sur la table. Sa voix est pleine d'une confiance agaçante, elle parle avec autorité d'un ton qui ne souffre d'aucune réponse, d'aucune réplique, d'aucune esquive. Sa conviction est telle qu'elle se relève lentement pour lui faire face, devant se glisser hors du petit banc confortable qui entoure la table des négociations. Carrie est habituée à être plus petite qu'autrui, y compris que Bao qui pourtant ne vole pas haut; elle ne se laisse pas démonter, même face à l'autre femme qui pourrait la réduire en miettes en deux mouvements. Elle relève le menton, la darde de son regard clair. "Have you forgotten? I know you better than you know yourself, Bao." Sa voix est presque aussi douceureuse que l'opium, et son regard aussi tranchant qu'une lame. "You wouldn't hurt me." Carrie sait bien qu'elle joue là avec une bombe à retardement et qu'elle risque d'y laisser quelques plumes — et alors? It's all about control, et voilà bien la seule chose que Carrie ne parvient pas à ignorer.
Elle lève la main vers le menton de Bao, comme pour l'attraper et la forcer à baisser la tête dans sa direction, lui faire perdre un peu de la taille qui la dépasse. You wouldn't hurt me. But I'd like to see you try.
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Bao Wang
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Bao Wang
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Mars 2007 - Opaleye
Bao n’aime rien chez Carrie. Elle n’aime pas son ton condescendant. Elle n’aime pas sa chevelure et son teint pâle. Elle n’aime pas sa voix douce, et son regard perçant qui lui coupe le souffle. Elle n’aime pas son corps chétif, les tatouages dansant sur sa peau laiteuse. Elle n’aime pas ses courbes, qui apparaissent parfois dans ses rêves pour lui apporter un semblant de répit entre deux flashbacks nocturnes de son agression. Elle n’aime pas cette façon nonchalante qu’elle a de porter ses cigarettes à ses lèvres. Elle n’aime pas l’odeur si particulière du creux de son cou.
Bao n’aime rien chez Carrie.
Rien. C’est ce qu’elle se répète en la détaillant d’un regard indiscret et furieux, qu’elle cherche pourtant à contenir. "What I want is between your brother and me." C’est ce qui l’inquiète, et c’était bien l’objet de sa question. Qu’est-ce qu’elle veut au Clan ? Elle regrette presque de s’être livrée si intensément à cette bataille de regards avec Maxim pendant la réunion - habitude qu’elle a prise, de se détacher complètement des négociations ennuyeuses, et réflexe dans lequel elle s’est plus que jamais appliquée pour ignorer la voix de Carrie lors de sa discussion avec Mengwu. Bao lève à nouveau les yeux pour les planter dans les pupilles claires de la Warlock, dans lesquelles elle pensait avoir le droit de se perdre vulnérablement, quand elles-

"Dogs have their place under the table or on their master's lap. They are not expected to understand what's going on.Carrie, don’t.” C’est un avertissement, plus qu’un réflexe pour se protéger de l’assaut qui la tend plus encore. Dans son dos, elle sent, malgré elle, son poing se resserrer sur les Qiu vibrantes, se déformant et se reformant au rythme des battements de son coeur. Elle sait qu’elle n’a pas le droit de laisser les insultes de Carrie l’atteindre, qu’elle serait trop heureuse de la voir réagir aux humiliations qu’elle lui balance au visage d’une voix à la neutralité défiante. Et, surtout, elle n’a pas le droit de déclarer officiellement la guerre aux Warlocks en levant la main sur l’impertinente, pas avant d’en avoir reçu l’autorisation formelle - elle a déjà fait assez de mal comme ça, non, elle n’a pas le droit. Souffle, Bao, comme on t’a appris à faire quand tu sens la frustration te submerger.

Alors elle souffle par le nez, doucement, en faisant rouler les artefacts entre ses doigts, ne lâchant pas Carrie des yeux pour autant, pas même quand elle affirme que Bao n’oserait la blesser, pas même quand elle écrase son mégot dans le cendrier, pas même quand elle se lève doucement pour s’approcher d’elle. La Wang ne lui rend qu’un silence qui la caractérise si bien, qu’un regard froid et hargneux. Et souffle encore.
“Have you forgotten? I know you better than you know yourself, Bao.” La voix la transperce, les mots plus encore. Parce que Bao n’a pas oublié. Parce qu’elle se déteste de ne pas réussir à effacer de sa mémoire tout ce qu’elle a donné à Carrie, offert avec inconscience. Elle a cru que la naïveté avec laquelle elle s’était ouverte à son bourreau ne la hantait plus, qu’elle avait réussi à se pardonner pour se concentrer sur des tourments autrement plus importants. Elle se trompait. Elle n’a rien oublié. Et elle se déteste. Et elle déteste Carrie, et elle ne comprend pas pourquoi Carrie l’a ainsi trahie. Et pourquoi elle n’arrive pas, malgré la colère qui monte en elle, malgré tout ce qu’elle la déteste, à vraiment la détester, quand elle se tient si près d’elle, qu’elle l’insulte du regard, qu’elle la nargue de sa voix enjôleuse. "You wouldn't hurt me." Elle souffle. Si.

Bao n’a pas le temps de poser ses yeux sur la main qui s’approche d’elle, qu’elle s’empare violemment du poignet de Carrie de sa main libre pour le ramener près du visage de sa propriétaire, dans une inspiration tremblante. Elle resserre avec vigueur, et sans grand contrôle sur son emprise, ses doigts sur l’os fragile de la blonde. Elle pourrait le briser et regarder la douleur s’installer dans ses yeux, juste pour lui renvoyer la balle. “Now I wouldn’t be so sure about that, Carrie.” souffle-t-elle en approchant légèrement son visage du sien. “You don’t know me. You think you do, but you don’t.” Et sans vraiment y prêter attention, elle tord un peu plus le poignet en serrant la mâchoire. “Just like I thought I knew you. Until you bitch tried to kill me.” Son ton sévère siffle entre ses lèvres pincées. Il faudrait qu’elle souffle, mais l’idée de se calmer est bien loin désormais, enterrée sous les provocations à répétition de Carrie qui ont su faire leur chemin jusqu’à la douleur encore vive qu’elle a tenté d’ignorer si longtemps. “Now tell me. Why shouldn’t I do the same shit you did to me, right here, right now ?” Mais rien qu’en posant la question plutôt que d’agir, elle trahit son incapacité à réellement blesser celle en qui elle a eu tort de placer sa confiance.


Dernière édition par Bao Wang le Lun 27 Juil - 15:15, édité 1 fois
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Charybdis Kang
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La main de Carrie arrête sa course quand les doigts de Bao se referment autour de son poignet, sans que leurs yeux se quittent pour autant. Carrie pince des lèvres, n'appréciant ni la brusquerie ni la violence du geste, mais note avec plaisir l'inspiration souffreteuse de la femme en face d'elle. L'expression pincée devient dure quand la main de Bao se resserre autour de son poignet, la douleur irradiant jusqu'à en faire trembler son bras chétif. Ses doigts se crispent et elle sent déjà une magie vélane ancestrale s'y rassembler, même si elle parvient à se concentrer suffisamment pour ne pas laisser ses traits être remplacés par un visage monstrueux, ou la magie se mettre à crépiter au creux de sa paume. Elle ne peut pas montrer à Bao autre chose que l'expression fermée qu'elle porte.
Bao n'a le droit à rien de sa part. C'est elle qui décide ce qu'elle lui donne; et comme tout bon chien galleux, elle pourra bien faire avec les miettes que Carrie pensera à parsemer sur son chemin. Elle ne lui fera pas de mal, elle s'arrêtera là. Bao n'est pas assez forte pour ça. Ne l'a jamais été. “Now I wouldn’t be so sure about that, Carrie.

Pendant un instant, Carrie doute.

C'est un sentiment vertigineux et plutôt inhabituel. Désagréable. Sa langue s'invite entre ses mâchoires, et elle mord. Pas assez fort pour en extraire du sang, mais assez fort pour faire mal, pour se concentrer, pour ne pas lui donner quoique ce soit.
Mais putain qu'elle lui fait mal. Carrie doit faire preuve de courage pour ne pas se dérober aux yeux de Bao, glisser un regard vers la porte toujours fermée derrière laquelle, elle l'espère se tient Maxim.
Carrie se tend en se rendant compte que Bao s'est rapprochée imperceptiblement. “You don’t know me. You think you do, but you don’t.” Le poignet de Carrie dans la main de Bao se retrouve tordu légèrement, lui arrachant un spasme qui raidit son corps tout entier; ses yeux, pendant un instant, s'en retrouvent exorbités. Elle ne va pas lui casser le poignet, quand même? “Just like I thought I knew you.” À ça, elle peut lui répondre que c'est de sa faute d'être conne; sauf que Bao enchaîne “Until you bitch tried to kill me,” et pour la première fois depuis un long moment, Carrie ne sait pas quoi dire.

Plusieurs choses. La douleur dans son poignet. L'incapacité de le bouger, qui la frustre et lui donner envie de ruer. Le contrôle qu'elle doit exercer sur ses traits pour qu'ils conservent apparence humaine. La musique, toujours, qui commence déjà à lui foutre un mal de tête malgré le fait qu'elle soit étouffée et distance. La pression de la proximité de l'opium. Les yeux de Bao, de la même couleur que l'ambre sombre qu'elle aime utiliser pour sertir ses doigts. L'angoisse à l'idée que Maxim rentre la tête à l'intérieur de la pièce. L'embarras à l'idée que Jin la voie, si chétive, si faible, si inutile: réduite au silence par les yeux de Bao, et les doigts de Bao, et les mots de Bao.
Carrie cligne des yeux, et parvient à se concentrer de nouveau sur ce qui vient de lui faire faire trois embardées mentales. Malgré la douleur, l'inconfort, et le fait qu'elle s'était promis de ne rien lui donner, Carrie fronce les sourcils dans une expression incompréhensive. “Now tell me. Why shouldn’t I do the same shit you did to me, right here, right now ?” Carrie sait ce qu'elle devrait lui répondre. Because you can't. You won't. Et puis enchaîner par: You wouldn't hurt me, remember? ou alors: Your leash is too tight for that ou même: You don't have what it takes. Carrie est normalement plutôt bonne à ce jeu. Elle aime bien se glisser sous la peau des autres, exploiter leurs faiblesses observées mille fois.

Mais les règles du jeu semblent ne pas s'appliquer à Bao. Carrie déteste ça avec une force qui la rendrait nauséeuse, si ça ne la remplissait pas aussi avec une certaine... satisfaction.
Les propositions de script sont rejetées, et le silence s'étire, comme souvent quand Carrie est confrontée à une question dont la réponse semble lui tomber sous le sens. Sauf que pour une fois, Carrie se tait non pas pour faire mariner son interlocutrice, mais pour réfléchir. Et puis lentement, elle formule ce qui lui semble somme toute être plutôt évident: "you think it was me."

Comment la blâmer, n'a-t-elle pas fait pire? Bien pire? N'a-t-elle pas tué, n'a-t-elle pas porté le coup de grâce à quelqu'un qu'elle considérait comme un frère, ne s'est-elle pas débarassée, méthodiquement, de quiconque se trouvant sur son chemin?
Le ferait-elle? Si Bao se trouvait sur son chemin?
La réponse s'impose à elle. Oui.

Se trouve-t-elle sur son chemin?

Carrie serre les dents. Elle aimerait que Bao la lâche, mais toutes deux ne bougent pas, s'observant toujours en chiens de faïence. Carrie se satisfait que Bao la pense impitoyable au point de faire cela; et déçue, aussi, quelque part.
Tout ça c'est la faute de Jin, comme toujours. "Bao, if I wanted you dead, you would be," fait-elle d'un ton dur et tranchant. "It was not me. I have bigger fish to fry." Malgré elle, les traits de Carrie s'adoucissent, voyagent un peu plus sur le visage de Bao; passe des yeux (toujours aussi profonds), aux cheveux (différents), à ses lèvres (trop proches à son goût), aux grains de beauté sur sa joue (insupportables; Carrie les connait par coeur). "It's not my fault that you went after more than you could handle," rajoute-t-elle d'un ton vaguement méprisant, se rassurant en se disant que ce n'est qu'un vague mensonge. Jin lui avait parlé de son plan (alambiqué, mais bien réfléchi) pour affaiblir le Clan et s'en venger; Carrie lui avait dit de ne pas le mettre à exécution. Il ne l'avait pas écoutée.
Elle se souvient encore de quand elle avait appris la nouvelle. Elle se souvient du sentiment de vertige. Elle se souvient aussi de sa colère, brûlante et vive comme une flamme. À l'idée que la sécurité des Warlocks soit compromise? Non. À l'idée que Jin ait touché ce qui est à elle.

Elle repense à tout ça et relâche un peu de la pression qui fait trembler son bras sous l'emprise de Bao, elle ne résiste plus. "I know you," répète-t-elle, indémontable. "I know three men wouldn't have been enough. I know knives wouldn't have been enough. And if you ever knew me, you'd know that I don't leave any business unfinished. And why would I even go after you?" enchaîne-t-elle d'un ton condescendant, presque réprobrateur; comme si Bao s'accordait trop d'importance (même si c'est l'inverse). "I had already made you weak." C'est cruel, mais elles savent toutes deux que c'est vrai (mais Carrie pense qu'elle est la seule à savoir que l'inverse, malheureusement, est vrai aussi). "I didn't need you dead." Après tout ce qu'elle lui a servi, Carrie se demande si Bao croirait le moindre mot sortant de sa bouche. Peu importe. Carrie n'est pas une menteuse, et ne le sera jamais. Sauf envers elle-même.
Carrie branle brièvement du chef et puis tire un peu sur son poignet, dans sa direction à elle. "Let go, now," demande-t-elle sèchement après un bref soupir. "I need a cigarette."
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Bao Wang
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Bao Wang
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Âge : 26 ans, semble-t-il. Elle ne connait pas sa date de naissance, mais fête son anniversaire chaque 16 janvier.
Occupation : Chien enragé du Clan Wang n'étant pas un titre officieux, on la nomme "Security Officer", soit responsable de la sécurité des siens lors de rencontres ou deals importants, en plus d'être en charge, de manière générale, de la sécurité rapprochée des Wang.
Allégeance : Le Clan Wang, que le Clan Wang, tout pour le Clan Wang. La situation politique de l'Angleterre ne l'impact pas vraiment, on peut donc la considérer neutre.
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(CHAOS #1)

everything was real,

but nothing mattered.

Mars 2007 - Opaleye
Dans le monde de la pègre sorcière, particulièrement britannique, il n’est pas méconnu que le chien fou du Clan Wang tire le peu de satisfaction qu’elle est capble de ressentir dans la souffrance d’autrui. Bao se délecte des yeux tordus de douleur de ses victimes, de leurs voix faibles et lancinantes quand elle s’amuse à faire durer la torture un peu trop longtemps, s’amuse de leurs supplications avant de les envoyer de l’autre côté. Elle a appris à jouir de sa propre violence et de son effet sur les autres, car c’est ainsi qu’elle a été dressée, car c’est le seul jouet qu’on lui a agité sous le nez pour profiter des rares moments où on lui retire sa muselière.
C’est pourquoi Bao se tend un peu plus en voyant l’expression de douleur contenue dans le regard de Carrie alors qu’elle resserre son emprise sur le poignet tremblant. Parce qu’elle n’en tire aucune satisfaction. Et l’absence de plénitude qui devrait gonfler dans sa poitrine au fur et à mesure que les yeux de la blonde s’agrandissent, la laisse patauger dans tout ce qui la submerge plutôt : la confusion, la colère, la panique. Tant de fois elle a imaginé la jouissance qu’elle tirerait à lui rendre la monnaie de sa pièce, mais son imagination fertile n’a su anticiper la faiblesse, toujours présente, logée au fond de son coeur quand Carrie la transperce de son regard.

Cela devait être simple. Comme il a toujours été simple de se débarrasser de quiconque se trouvant sur son chemin. C’est ce qu’elle fait. Ce qu’elle fait de mieux.
Le ferait-elle? Si Carrie se trouvait sur son chemin?
La réponse s'impose à elle. Non.

"You think it was me." Bao entend tous les mots filer lentement entre les lèvres de Carrie, qui soutient toujours son regard avec une fièvre qu’elle ne lui connaît pas, mais ne les assimile pas. Les paroles sont creuses, ne portent que le timbre de la voix froide de la Warlock, sans revêtir le moindre sens. Of course it was you.
"Bao, if I wanted you dead, you would be. It was not me." La mâchoire de Bao se contracte dans un spasme incontrôlé sous les affirmations de la blonde, soudain très claires dans son esprit agité.
Carrie ment.
Elle ment. Elle a commandité son assassinat. C’est elle. C’est forcément elle. C’est la seule explication. C’est l’explication à laquelle se rattache Bao depuis des mois, presque un an, depuis qu’elle s’est réveillée sans une partie d’elle-même, arrachée par la violence de son agression, par sa peur insoupçonnée de ne plus pouvoir se relever, par l’étouffante sensation d’être aussi incompétente que remplaçable - que ses frères et soeurs poursuivent leur existence, naturellement, sans elle, comme ils prétendent la poursuivre depuis la mort de Wei.
Carrie ment.
Et Bao commence à doucement secouer la tête, fronçant les sourcils dans une expression plus proche de la confusion que de la rage qui bout en elle. Elle refuse qu’il en soit autrement. Car il ne peut en être autrement. Car si Carrie n’est pas responsable de son agression, si Carrie dit vrai-- peut-être-- non. Non. “No...” Non. Carrie a voulu s’en prendre à elle, pour ce qu’elles avaient. C’est bien plus simple ainsi, c’est bien plus digeste, bien plus acceptable. C’est donc le seul scénario envisageable.

"And why would I even go after you? I had already made you weak. I didn’t need you dead." Tout le visage de l’animal se crispe, maintenant toujours fermement le poignet en l’air. Son coeur bondissant dans sa cage thoracique à l’entente de ces mots lui souffle que la blonde ne s’est pas trompée sur ce point. Elle l’a rendue faible, et la rend faible, en témoigne son incapacité à refermer ses mains autour de sa gorge, pourtant si proche, si accessible, si aisée à saisir. Et ce qui tourmente Bao, plus que le reste, c’est à quel point elle a aimé être faible pour Carrie. Cette saisissante et surprenante vulnérabilité dont elle faisait preuve dans ses bras, elle en a savouré chaque seconde, chaque miette. Et quand la Warlock poursuit, l’intime sèchement de la lâcher en détendant son bras, Bao peut encore sentir le goût de cette emprise dont elle se délectait autrefois. Un goût qui n’a rien perdu de sa saveur aussi âpre que exquise. Un goût addictif.

L’animal se perd un instant dans les yeux vifs et autoritaires qui la dévisagent, incapable de digérer les impitoyables paroles qui remettraient en question tout ce qu’elle s’est forcée à croire. Et elle ne peut s’offrir le luxe de douter. “No! You’re lying!” Alors Bao serre un peu plus le poignet, le rapprochant de son propre visage dans un mouvement brusque, forçant Carrie à franchir la courte distance qui les séparait. You did it, it was you!” Il faut que ce soit elle. Son cerveau lui enjoint à réciter ce scénario qu’elle s’est créée de toute pièce pour faire face aux évènements de l’année passée. Sa voix s’élève, gronde avec fureur dans la salle déserte, théâtre de ces désastreuses retrouvailles. “You needed me dead ‘cause you couldn’t look me in the eyes anymore, ‘cause we were weak together!” Elle aimerait que ce soit vrai, avoir atteint Carrie autant qu’elle l’a atteint, alors elle le lui crie au visage, dans l’espoir que cette affirmation insensée devienne réalité une fois prononcée à voix haute - pas seulement dans sa tête, où elle l’a tournée dans tous les sens si longtemps. Dans son incontrôlable explosion, elle tire à nouveau la blonde vers elle, sans pour autant raffermir son emprise sur sa peau. Elle sont trop près, assez pour que Bao puisse sentir le souffle rapide sur son visage, mais cette proximité ne saurait renforcer l’agitation de ses pensées, qui a déjà atteint son sommet. “And you could have thrown me away out of fear, but you didn’t! You didn’t, ‘cause we don’t push things away when we’re bored or scared down here! We destroy them, you more than anyone else!”

Et aussi vite que cette paranoïa endiablée s’est emparée de ses lèvres et de ses mouvements, elle l’abandonne sans vergogne, la laissant seule avec le regard de Carrie à quelques centimètres du sien et un douloureux retour à la réalité. Il n’y a plus que la frustration, l'engourdissement familier de son esprit, qui la prend dès qu’elle perd le contrôle, et un mal de crâne naissant. “Fuck!” tonne-t-elle en grimaçant. Bao détourne le regard en lâchant le poignet de Carrie brusquement dans un mouvement de recul, venant passer une main sur son visage pour essuyer la sueur qui a commencé à perler sur son front pendant ce vague moment d’absence. Elle expire, cherchant à reprendre les commandes et surtout, à lutter contre la honte d’avoir, encore une fois, fait preuve du peu de maîtrise qu’elle a face à Carrie.
La Wang n’ose lever les yeux, alors qu’elle secoue la tête, à la recherche du fil de ses pensées, envoyé paître dans son emportement. “It has to be you.” déglutit-elle dans sa confusion, en laissant traîner son regard sur le sol. “Just say it.” finit-elle par implorer dans un souffle, d’un ton plus incertain et faible qu’elle ne l’aurait voulu. Carrie a raison, elle la rend faible.


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Charybdis Kang
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Charybdis Kang
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Crédit : cosmic light (av). tumblr (gif1) poupoune (gifs & crackship). chilton (aesthetic). scott lynch & seth dickinson (quotes).
Âge : environ vingt-sept ans, même si son corps vieillit plus lentement et conserve l'apparence de ses vingt ans.
Occupation : Lion des Warlocks, un gang dangereux et sur la sellette et qui va très mal depuis qu'ellen a tragiquement pris la tête.
Allégeance : les Warlocks.
Particularité : demi-vélane; magie sans baguette confirmée; occlumens; loup-garou. damn.
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Carrie n'ose pas détourner le regard, de peur que Bao lui saute à la gorge; comme face à un animal blessé ou un prédateur (Bao lui fait l'effet des deux en cet instant précis), elle lui voue toute son attention, chaque muscle prêt à réagir... pourquoi? Ce serait tout à fait inutile. Face à elle, Carrie serait incapable de se défendre: Bao ne ferait qu'une seule bouchée d'elle.
Elle voit le déni éclore dans ses yeux, l'agiter tout entière; pourquoi est-elle si sensible à cette idée, que Carrie ne soit pas derrière son accident? Ne devrait pas être plutôt satisfaite, ou juste en colère à l'idée de ne pas avoir trouver le véritable coupable? Carrie connait bien Bao, comme elle aime bien lui répéter, mais il y a toujours quelque chose qui lui échappe à son propos... “No! You’re lying!” ...sa colère.
Les colères de Carrie sont froides, destructrices et cruelles. Elle s'énerve en serrant les dents et en promettant de se venger, parce qu'elle a trop été une poupée de chiffons au service de gens trop forts pour elle. Sa colère est impitoyable, comme celle de Bao, peut s'avérer violente, comme celle de Bao. Et pourtant elle a l'impression de faire face à quelque chose d'impossible en la voyant exploser.
Les doigts de Bao se resserrent autour de son poignet et elle l'attire sèchement à elle et, pour la première fois depuis que la porte de la pièce s'est refermée sur Maxim, Carrie a peur.

Elle a vu Bao dans cet état deux fois. Les deux fois lui ont fait peur. Une peur qui l'a prise aux tripes et l'a paralysée; si elle a gardé son sang-froid, c'est simplement parce qu'elle était démunie face à la violence de la colère explosive de la jeune femme, incapable de la comprendre, d'y réagir, ou de faire autre chose que d'attendre que ça passe en priant pour qu'elle ne se décide pas à la détruire, aveuglée par sa rage. Qu'est-ce que Carrie est sensée faire? Se battre? Lui hurler dessus de se calmer? Lui résister?
Carrie aime le contrôle et sa liberté; voir Bao perdre l'un et l'autre la terrifie.
You did it, it was you!” Carrie inspire profondément, les dents serrées, essayant de se défaire de son emprise de nouveau, de reculer; mais, poupée désarticulée, incapable, elle n'y arrive pas. Bao est trop forte, et de toutes façons semble s'en fiche: “You needed me dead ‘cause you couldn’t look me in the eyes anymore, ‘cause we were weak together!” Et toujours elle la tire, et toujours Carrie résiste vainement. Elle ne l'a jamais touchée comme ça avant, ou forcée, même pas pendant les crises que Carrie a pu observer.
Ça lui rappelle bien d'autres moments de faiblesse. Bien d'autres moments où elle a été forcée, où elle était manipulée, utilisée, maintenue immobile, contrôlée par quelqu'un d'autre. Le fait que cette sensation revienne aujourd'hui en la personne de Bao est… désagréable. Carrie préfère se focaliser sur ce mot, désagréable, pour oublier la sensation d’inconfort qui lui remonte la nuque, vient enfoncer ses griffes dans l’arrière de son crâne.

Les mots prononcés par Bao ont du mal à se faufiler dans l'esprit de Carrie, qui les entend et les comprend pourtant. Elle ne quitte pas Bao du regard, mais se sent aussi très consciente de la porte, de la table (pourrait-elle attraper le cendrier et lui écraser sur le crâne, au besoin?), du fait qu'elles soient seules. "Bao," dit-elle d'une voix blanche, comme pour essayer de la ramener sur terre. Comme si elle avait encore une once de l'influence qu'elle avait sur elle, avant, quand les crises finissaient par de longues minutes passée à la bercer, Carrie s'inventant tendre en glissant ses doigts dans les longs cheveux de Bao, redessinant les traits de son visage jusqu'à ce qu'elle se détende, déposant même quelques (rares, comme toujours) baisers sur ses mains en espérant lui arracher un vague sourire.
Après la peur venait toujours la tendresse. Pas cette fois.
Carrie n'ose pas parler, et ce silence lui plait. Elle n'aime pas mentir, et pourtant elle devrait lui dire que elle n'a jamais été faible avec Bao, pour Bao, à cause de Bao. Qu'elle s'en fiche, qu'elle la manipulait, qu'elle voulait juste adoucir le chien plutôt que l'abattre; autant d'excuses qui fourmillent dans son esprit à chaque fois qu'elle y pense, à chaque fois qu'elle est confrontée au fait que, contrairement à toutes ses amantes qu'elle jette sans un regard en arrière, Bao est parvenue à se faire une place non-négligable dans sa vie. Et que l'admettre, à Jin, à Elias, à Bao, à elle-même, est douloureux. Elle n'est sensée compter sur rien, ni personne; alors à quoi bon s'enticher d'un chien? “And you could have thrown me away out of fear, but you didn’t! You didn’t, ‘cause we don’t push things away when we’re bored or scared down here! We destroy them, you more than anyone else!”

Un chien qui aboie tellement fort que Carrie en pince des lèvres de nouveau, rendue pâle, tendue face à elle (quand s'est-elle rapprochée? ou l'a-t-elle tirée en avant? Carrie ne sait plus). Carrie aime contrôler les gens, elle aime les collectionner et les ranger dans des rôles faciles à comprendre. Les gens répondent à des besoins (jamais des envies; Carrie ne veut rien), et elle peut se débarasser d'eux quand le besoin associé s'en va. C'est si simple. Comme les chiffres qu'elle aime tant: c'est une équation facile à approcher, à décortiquer.
Jin et Carrie sont rapidement parvenus à la conclusion qu'ils ne pouvaient compter sur personne, juste sur l'autre. Que personne ne viendrait les sauver, les aider, les aimer; qu'ils seraient, toujours, des rejetés, des monstres, et que rien ne changerait ça.
Alors comment s'est-elle retrouvée attachée à Bao? Trop conne pour courir dans l'autre sens, trop faible pour lui résister, trop violente pour lui plaire, trop.
Carrie regarde les yeux de Bao, envahis d'une rage qui la terrifie et se dit que, peut-être, c'est parce qu'il n'y a pas qu'un seul monstre dans cette pièce.

Carrie voit la pression retomber soudainement, Bao reprendre son souffle. La Fox des Warlocks a l'impression de la voir rapetissir, se tasser, mais c'est possible que ce soit dans son esprit où déjà Bao se transformait en titan de la colère et aveugle. Elle ne dit toujours rien, trop proche pour être à l'aise, ayant peur que le moindre mot déclenche une nouvelle crise. “Fuck!” À sa grande honte, Carrie tressaille en l'entendant, baissant la tête comme pour éviter un coup qui ne vient pas; elle se fait repousser, relâcher avec brusquerie, et recule en attrapant son poignet avec son autre main pour masser la peau meurtrie et rouge. Bao a laissé sa marque sur sa chair, comme un bracelet de fer aurait pu le faire. La vision laisse un goût amer dans la bouche de Carrie, et les griffes s'enfoncent de plus belle dans l'arrière de son crâne.
“It has to be you.” Elle relève les yeux vers Bao, qui ne la regarde plus (ça l'agace). “Just say it,” rajoute-t-elle d'une voix faible, presque implorante. Carrie serre les dents (elle commence à en avoir mal à la tête) tant elle déteste cette vulnérabilité soudaine dont Bao fait preuve. C'était plus simple quand elle pouvait simplement badiner et espérer la faire se sentir mieux d'un rapide baiser; maintenant, elle est obligée de souffrir la faiblesse de la Wang de ses propres yeux, et elle déteste ça.

"Bao, I am many things that you should despise, but I'm not a liar." Sa voix n'est pas aussi lasse et détendue qu'elle le voudrait. Elle se tient toujours loin de l'autre, tendue et prête à sauter sur le côté pour l'éviter au besoin; sa voix, blanche et sourde, réflète la réaction de fight or flight qui l'agite toute entière. Elle aimerait répondre à tout ce qu'elle lui a dit, lui dire qu'elle la détruira plus tard, et lui dire aussi qu'elle n'a jamais été faible face à elle; mais elle vient de lui dire qu'elle n'était pas une menteuse, et ce serait un blasphème un peu trop gros même pour elle.
Les doigts qu'elle applique sur son poignet endolori ne servent pas grand chose, et Carrie grimace en le relâchant. Ses yeux ne s'attardent pas sur la peau pâle qui, elle le voit déjà, va marquer. À la place, en contournant soigneusement Bao, elle attrape son paquet de cigarettes laissé sur la table. "It was not me." Elle se demande si cela va provoquer une nouvelle crise de rage; mais non, Bao ne s'emporte pas et, les doigts tremblants un peu plus qu'elle ne l'aimerait, Carrie sort une cigarette du paquet pour la glisser entre ses lèvres.

Elle a une pensée vague vers l'opium.
Elle regarde Bao.

Carrie ressent le décalage. Ce truc qui la fait se sentir mal, une sensation de vertige au creux du ventre, lorsqu'elle se voit dans l'oeil de son esprit. Elle se voit s'approche de Bao, lui répéter que ce n'était pas elle. Lui dire qu'elle ne s'est pas ennuyée d'elle — au contraire —, et qu'elle ne voulait pas se débarasser d'elle, et que tant qu'elles sont faibles ensemble, dans le secret de leur relation à mi-mots, rien ne pourra les toucher. Elle se voit s'approcher, recoller les morceaux, réparer ce que Jin a brisé. Elle se voit adoucir Bao, et Mengwu par extension, et arriver à ses fins. Elle voit les Warlocks triompher de ce putain de Filet du Diable, et elle se voit aussi pouvoi profiter de Bao en plus. Le beurre et l'argent du beurre. En se concentrant un peu, elle peut presque manifester cette vision dans la vraie vie. Il suffirait d'avancer, lever la main...
Mais non.
"If you truly think this was someone from the Warlocks coming for you, I can investigate for you." C'est si simple de blâmer Bao. C'est de sa faute, après tout, si Carrie a encore le ventre serré après avoir souffert sa colère, sa faute si elle a envie de s'asseoir parce que ses genoux tremblent légèrement, sa faute aussi si elle sent des souvenirs désagréables, paralysants, enfoncer leurs griffes dans son esprit. Sa faute, toujours sa faute, parce que ça ne peut pas être celle de Carrie. Sa faute d'être conne, attachante, fragile, manipulable, jolie, forte - autant de traits que Carrie cherche chez ses amantes. C'est de sa faute, de rendre Carrie faible, d'une manière plus dangereuse encore qu'avant. "But I don't work for free."

Et en cet instant, il n'y a qu'une seule chose que Carrie veut en échange de la part des Wang et de Bao: la précieuse drogue fumée à l'étage dont la simple évocation, même mentale, fait frémir les narines de Carrie.
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Bao Wang
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Mars 2007 - Opaleye
La colère, l’absence, la confusion, les sueurs froides, puis la douleur, se glissant insidieusement dans son crâne, écrasant sa poitrine, refermant ses doigts autour de sa gorge pour l’affaiblir un peu plus. Un schéma avec lequel Bao vit depuis toujours, terrifiante ombre planant sur sa sanité, et peut-être un peu sur la sécurité de son entourage. Elle connaît ce cycle vicieux par coeur, vieil ami que les Wang ont pris soin de glorifier et d’entretenir, avec précaution certes, mais la poussant sournoisement à étreindre ces explosions dès que la laisse fermement maintenue par son Clan est lâchée. Puisqu’il était impossible de prévenir le colères éruptives, incontrôlées de Bao, on en ferait une arme, on encouragerait la violence à s’abattre sur celui qu’on mettrait intentionnellement sur sa route. Et quand la rage laisserait place à sa propre stupéfaction et au châtiment de son esprit sur son corps, on lui donnerait un autre os à ronger pour calmer ses maux. Et on recommencerait. Jusqu’à ce qu’elle se soumette à sa perte de contrôle, jusqu’à ce qu’elle ne se sente exister qu’à travers ces secousses furieuses.

Soigner les manifestations de sa violence par plus de violence, trouver un remède à ses tourments et sa douleur en l’infligeant aux autres, à grand coups de poing métallique dans la gueule.
Carrie a brisé le cycle et, longtemps, Bao lui en a voulu. Elle l’a brisé de ses mains sur son visage, de ses douces paroles au creux de son oreille, de ses lèvres venant chercher les siennes. Elle a répondu à la violence par la douceur, une douceur dont Bao n’avait pas besoin, pour n’avoir jamais été présentée à elle comme une option valable - une option tout court. Elle lui en a voulu, oui, de lui avoir fait découvrir une alternative qu’elle ne considérait même pas, et de lui avoir volé un équilibre tangible. À deux reprises, seulement, Bao a laissé son visage revêtir les traits de cette colère face à Carrie, et c'eût été suffisant pour faire naître en elle le goût insatiable pour ces caresses, massant au loin le contrecoup de son explosion douloureuse. Et elle lui en a voulu, encore, toujours plus, d’imprimer cette tiédeur dans sa peau, autrement plus efficace que de s’élancer à la poursuite d’une fureur salvatrice.

Au fur et à mesure que la migraine perfide se répand dans ses pensées et à l’arrière de son crâne, ses pupilles se lèvent vers ces mains tremblantes - par sa faute - dans lesquelles elle aimerait plonger son visage, juste un instant, jusqu’à ce que la honte passe, que les marques de son emportement sur le poignet de Carrie disparaissent, que la douleur s’envole, que le temps s’arrête, remonte un peu, aussi.
Mais la douceur a été emportée un soir de Juillet, quand on a volé à Bao une partie d’elle-même. Que Carrie l’a laissée pour morte. Et elle n’a laissé derrière qu’amertume et incompréhension.
"Bao, I am many things that you should despise, but I'm not a liar." She’s lying. Poursuivant leur course ralentie, les yeux de Bao s’attardent sur les mains de Carrie, et uniquement ses mains, évitant d’affronter le regard dans lequel elle verrait les restes de cette peur qui l’a ramenée à la réalité. Une peur qui n’avait rien d’appétissant, et c’est bien ce qui lui a fait lâcher prise. Liar. Elle la voit se pencher fébrilement sur le paquet de cigarettes, en sortir une, la coincer entre ses lèvres. "It was not me." No, she did it. Bao lutte contre la vérité prenant l’apparence du timbre de Carrie. Elle se raccroche fermement à cette illusion, plus simple à digérer, qui lui a permis de trouver un sens à son échec de l’an passé. Mais la Wang voit les mots de celle qui la rend si faible et impuissante déconstruire peu à peu ce mythe confortable. Un mythe dans lequel Bao était seule responsable de son agression, pour avoir laissé Carrie s'immiscer dans ses pensées, sur sa peau, dans son existence ; où il était aisé de se détester, et de détester son amante à valeur égale ; un mythe qui lui appartenait, rien qu’à elle, et qui n’impliquait pas le Clan. It was her. Ce n’était pas elle. Putain, c’était pas elle. Fuck. La honte grandit un peu plus, et avec elle, la douleur qui prend désormais possession de toute sa boîte crânienne. Le regret, également, sous une forme plus insidieuse, nocive. Si Carrie dit vrai, et si Bao l’avait laissée lui ouvrir les yeux avant, peut-être qu’elles… non. Son esprit fait demi tour.

N’osant toujours défier le retentissement de sa rage dans les yeux de la Warlock, Bao vient s’appuyer contre le mur dans son dos, étourdie et penaude. Les Qiu dans sa paume sont froides et blêmes, comme doit l’être son propre visage, sur lequel elle passe nerveusement une main maladroite. "If you truly think this was someone from the Warlocks coming for you, I can investigate for you." Quoi ? "But I don't work for free." La main remonte vers le front, essayant de chasser la voix sournoise lui intimant de ne pas croire Carrie, tout en essayant d’assimiler ses paroles. Pourquoi proposer une chose pareille ? Pourquoi lui faire croire qu’elle pourrait trahir son propre gang ? Pourquoi ment-elle ? Ment-elle ? Ment-elle encore ? “What d’you mean? Why would you even offer something like that?” Sa voix essoufflée lui arrache une expression crispée, et toujours, son regard se tient éloigné des yeux tournés vers elle, désormais dissimulé derrière ses doigts massant ses paupières closes. Bao cherche à s’attacher à l’une des pensées l’assaillant, n’importe laquelle, pour trouver un sens que Carrie vient de lui dérober. Mais elles filent trop vite pour qu’elle puisse s’en emparer, et la laissent dépourvue, avec une tête trop pleine, où seule la confusion prime. “The Clan doesn’t need you.” I don’t need you. Évidemment, qu’il s’agissait d’un Warlock. Et le Clan n’a pas besoin d’une quelconque aide extérieure pour découvrir qui se cache derrière son agression, derrière l’assassinat de Wei. Pas la Brigade Magique, pas les Warlocks, personne. Les affaires du Clan se résolvent au sein du Clan, et c’est bien la seule pensée claire, profondément ancrée, qui tient debout dans son esprit. “What could you possibly need from the Clan?” souffle-t-elle d’une voix encore secouée par le torrent qui l’habite. Bao n’a plus rien à lui offrir. Elle détache ses doigts de ses yeux, qu’elle finit par relever timidement vers le visage enfumé. Et à nouveau, sa main tremblante vient prendre possession de son front, pour combler l’absence de celle de Carie sur sa peau.


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Charybdis Kang
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Carrie ne veut rien. Elle essaye de s'en convaincre souvent. Elle ne veut rien, si ce n'est que de rester en vie, et riche avec ça - le reste, c'est de l'arrière-plan. Des besoins, même charnels, irrépressibles et à la fois facilement ignorés. Mais parce qu'elle aime tout contrôler, parce qu'elle veut que chaque aspect de sa vie soit sous sa coupe et férocement protégé, Carrie essaye de se convaincre qu'elle ne veut rien, pas même Bao, pas même l'opium.
Mais la vie est un peu plus facile à supporter avec l'opium. Et Bao.
Elle sait d'ores et déjà que c'est une grossière erreur, mais elle sait aussi qu'elle n'a pas véritablement le choix. Sans Nezha, elle n'aura plus accès à l'opium des Wang; et sans opium... elle frissonne rien que d'y penser. Elle pourrait bien entendu piocher sans vergogne dans les réserves des Warlocks: ils continuent d'en importer, après tout, afin de pallier aux addictions toujours présentes de certaines anciennes Doves. Ils n'en font pas commerce comme le Clan, et son utilisation est un peu moins répandue. Sauf que Carrie sait que si elle commence à faire des ronds de jambes et à graisser des pattes au sein de son propre gang pour obtenir cette drogue tant désirée, ça finira par remonter à Zanjin.
Et il est hors de question que Zanjin l'apprenne.
Elle pourrait s'attarder sur pourquoi elle ne veut pas que son frère soit au courant de ses sombres desseins mais, par la force de l'habitude, parvient à ne pas tomber dans ce rabbit hole (être confrontée à sa propre honte, à sa propre faiblesse, à ses propres pulsions autodestructrices est plutôt désagréable) et à, à la place, garder un visage impassible en continuant d'observer Bao qui a la mauvaise idée de toujours lui dérober ses yeux.

Elle aimerait pouvoir les voir, essayer d'y percer leurs mystères. Est-elle toujours en colère? Non, certainement pas. A-t-elle peur? A-t-elle cet air fragile et vulnérable que Carrie a surpris sur son visage deux fois, une fois la rage estompée; cet air attendrissant et ô combien pitoyable, qui a agité en Carrie des sentiments très contraires entre embarras et douceur?
Pour s'occuper, Carrie allume sa cigarette d'un claquement de doigt, laisse la fumée à l'odeur réconfortante s'immiscer dans ses poumons. Elle se concentre sur ça, et seulement ça, essayant de ne pas grimacer face au goût si amer comparé à... “What d’you mean?” Moment présent. Rien n'est joué, surtout avec Bao, surtout comme ça. Carrie, malgré la sueur froide d'angoisse à l'idée que sa rapide machination échoue, reporte son attention sur la jeune femme. “Why would you even offer something like that?” Elle n'aime pas son doute. Elle n'aime pas être questionnée, encore moins quand la réponse est aussi désagréable que dans cette situation-là.
Carrie ne devrait jamais faire une proposition comme ça, et encore moins sans en parler à Jin. Ils ont, après tout, offert une histoire plausible aux Wangs: que l'homme en question était juste entouré d'une sécurité compétente. Ils sont même allés jusqu'à leur offrir son cadavre, en gage de paix! Cette affaire est réglée, Carrie ne devrait même pas s'apesantir dessus. Et encore moins quand toute enquête rondement menée mènerait directement à Jin. À la place, elle devra trouver un autre coupable, et accepter de s'en débarasser.

Et tout ça pour quoi? Du latex de pavot.

Carrie ne veut rien parce que c'est parce qu'ils voulaient quelque chose d'elle que tous ses ennemis sont morts. Mais putain, elle est incapable de résister; ce constat a du mal à être avalé, et laisse un goût aussi désagréable que la cigarette dans sa bouche. "Good faith," lâche-t-elle du bout des lèvres, entre deux rangées de dents serrées. La bonne foi, elles le savent tous les deux, n'existe pas dans leur monde; c'est là ce qui semble se rapprocher le plus possible de l'humour selon Carrie.
The Clan doesn’t need you.” Ce n'est pas au Clan qu'elle pense en cet instant précis, mais au chien battu qui se cache derrière ses mains bardées des cicatrices de mille combats, mille victoires et une certaine défaite cuisante. “What could you possibly need from the Clan?” Carrie grince des dents à l'idée qu'on pense que les Warlocks aient besoin des Wang, mais c'est malheureusement la vérité.
Mais surtout, elle a besoin des Wang. De Bao. Ce qu'elle ressent comme étant le renversement de leur dynamique est douloureux à envisager, et nécessaire. Elle doit y faire face. Elle a besoin de la coopération de Bao et elle n'a rien à lui offrir en retour, à part des mensonges et des histoires fabriquées de toutes pièces.

Sous ses yeux, Bao se révèle enfin et Carrie se sent se détendre en croisant son regard, comme si il ne lui manquait que ça pour se convaincre de ne plus avoir peur de la rage de la jeune femme. Elle étouffe un soupir en se laissant aller contre la table derrière elle, à moitié assise dessus mais toujours sur ses pieds, prête à l'esquiver au moindre mauvais augure.
"Opium," dit-elle, incapable véritablement de trouver une manière d'amener la chose sans lui mentir complètement. Rien qu'à la mention du mot, elle sent ses cheveux se dresser sur sa nuque et un frisson l'agiter. À son tour de détourner les yeux, se disant secrètement que c'est de la fierté plutôt que de l'embarras, baissant les yeux sur ses ongles parfaitement manucurés comme pour y chercher un défaut. Elle pince des lèvres, les humidifie dans le secret de sa bouche, revient mordre sa langue avant de reprendre: "We have our own stock, but buying it from you might be less expensive." L'explication n'est pas du tout mensongère, mais autant dire que c'est un rêve: imaginer Jin accepter de collaborer avec les Wang si il n'y est pas obligé est... plutôt chimérique. "Don't need a lot. Just to try and see." Elle se sent déjà vibrer à cette idée, libératrice et terriblement satisfaisante.

Plutôt que de laisser Bao s'apesantir sur la question (et plutôt que de laisser ses propres pensées se délecter, déjà, à la perspective de renflouer ses stocks personnels), elle reprend rapidement, espérant noyer le poisson et la laisser cogiter sur son offre plus tard: "did you really think I would do that to you?" Elle manque de rajouter: and not see it through, mais elle n'a pas convaincue Bao que ce n'était pas elle pour en rajouter une couche. Sa voix est un peu trop douce à son goût. Presque inquiète. Elle met ça sur le fait qu'elle essaye de manipuler Bao. Voilà. "Is that why you never returned my owls?" Bien évidemment; elle peut très bien comprendre qu'on puisse en vouloir à celle qu'on pense être derrière sa tentative d'assassinat. Carrie ignore l'agacement qui la guette à y repenser. Elle n'aime pas être ignorée.
Le sujet étant redevenu safe, elle relève les yeux vers Bao (espérant aussi guetter sa réaction, égoïstement). "I wasn't weak, and I wasn't bored, and I wasn't scared." Le mot est prononcé avec une grimace dégoûtée. "I could look you in the eyes then. And I can look you in the eyes now." Elle apporte la cigarette à ses lèvres, inspire en l'observant, essayant d'ignorer les signes d'une vulnérabilité effrayante qui traînent encore sur le visage et la posture de Bao. "And what I see right now doesn't scare me," conclut-elle après une brève pause, bien loin de la terreur ressentie quelques instants auparavant, qui continue en plus de la faire fumer fébrilement. It's all about control, répète-t-elle comme un mantra. And I'm not letting go.
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Bao Wang
OPPORTUNIST
Bao Wang
Date d'inscription : 09/04/2020
Messages : 346
Crédit : jklgklf poupoune (avatar/gif profil/sign).
Âge : 26 ans, semble-t-il. Elle ne connait pas sa date de naissance, mais fête son anniversaire chaque 16 janvier.
Occupation : Chien enragé du Clan Wang n'étant pas un titre officieux, on la nomme "Security Officer", soit responsable de la sécurité des siens lors de rencontres ou deals importants, en plus d'être en charge, de manière générale, de la sécurité rapprochée des Wang.
Allégeance : Le Clan Wang, que le Clan Wang, tout pour le Clan Wang. La situation politique de l'Angleterre ne l'impact pas vraiment, on peut donc la considérer neutre.
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(CHAOS #1)

everything was real,

but nothing mattered.

Mars 2007 - Opaleye
La notion même de contrôle plonge Bao dans un profond malaise. Elle n’est pas faîte pour maîtriser, pour garder la main sur quoi que ce soit, jusqu’à son propre tempérament qu’elle n’a jamais été invitée à dompter. Laisser les autres prendre des décisions, suivre les ordres sans réfléchir, se jeter la tête première dans ce qu’on attend d’elle, voilà de quoi est fait le confort qu’elle embrasse depuis toujours - et si elle accepte sans rechigner les responsabilités qu’on a posées sur ses épaules à la mort de Wei, c’est uniquement pour répondre à un besoin, plus fort encore, de servir le Clan.
Bao n’aime pas contrôler, mais, face à Carrie, en cet instant où elle passe sa paume sur son front dans une caresse réconfortante, Bao a envie de reprendre le contrôle. De se redresser, de planter ses pupilles sombres plus franchement dans celles de la Warlock, de relever le menton, de lui faire face avec l’habituelle posture ancrée et droite qu’on lui connaît. Non, elle n’a pas besoin d’elle, elle n’a pas peur d’elle, elle n’est plus sous son emprise. Elle peut lui tenir tête, elle peut lui prouver, elle lui a prouvé. Elle peut lui faire mal, elle peut se libérer. Elle peut se redresser, elle peut partir, elle peut lui dire plus clairement qu’elles ne sont plus, et qu’il n’y aura plus de elles.
Et, trahie par son corps, Bao reste plantée là, adossée au mur, la douleur dans sa boîte crânienne - et, toute aussi malvenue, se diffusant peu à peu dans sa poitrine où se débat furieusement son coeur - la clouant dans cette posture vulnérable. Tout simplement, parce que, contrairement à ce qu’elle se répète en soutenant le regard de Carrie, elle ne peut pas. Elle ne peut plus, depuis qu’elle l’a laissée passer progressivement une muselière en lui laissant apercevoir une partie d’elle qu’elle ignorait jusqu’à découvrir la chaleur réservée de la blonde. Malgré toute sa volonté fébrile, Bao n’arrive plus à refermer la porte. Pas totalement.

"Opium." Les traits du chien de garde se déforment, haussant d’abord les sourcils dans une expression surprise, avant de les froncer pour laisser place à la perplexité. De tout ce que Carrie pouvait bien lui demander, l’opium était très certainement tout en bas de la liste vaguement anticipée par Bao. Elle penche la tête sur le côté en récupérant sa main pour la joindre à la seconde dans son dos, observant le regard de la Warlock fuir le sien en se posant sur ses ongles. Le fil de ses pensées peine toujours à se stabiliser, un torrent furieux où s’entrechoquent la peine, la honte, la confusion, les restes de sa colère, et les mots de Carrie. “Opium?” déglutit-elle en froissant un peu plus ses traits, plissant les yeux pour trouver un sens à ce mot, à sa place dans la conversation, à son intérêt pour les Warlocks. "We have our own stock, but buying it from you might be less expensive. Don't need a lot. Just to try and see.What the fuck?” Sa voix se perd entre ses lèvres, d’un ton presque inaudible, comme pour elle-même. Jamais Bao n’a participé aux négociations liées aux affaires du Clan - et pour être parfaitement honnête, l’idée ne lui a même jamais traversé l’esprit -, encore moins celles concernant l’opium. Certes, elle a bien aidé à de nombreuses reprises à décharger les cargaisons de ravitaillement, plus souvent encore à encadrer et sécuriser les deals impliquant d’importantes quantités de drogue sorcière ; mais avoir les mains dans le cambouis ne revient certainement pas à avoir la moindre influence sur ce trafic dominé par le Clan. Que Carrie lui propose d’enquêter au sein de son propre gang en échange d’une faveur, que Bao ne saurait de toute façon lui offrir, fait de moins en moins de sens dans l’esprit opaque de la Wang, gagnée par une migraine plus insupportable encore, rien qu’à essayant de démêler les paroles de son interlocutrice. Elle ne peut rien pour Carrie, et Carrie ne peut plus rien pour elle.

Elle ouvre la bouche. "Did you really think I would do that to you? Is that why you never returned my owls?" Aussitôt, Bao scelle à nouveau ses lèvres, redressant la tête pour accuser le coup. Oui, elle l’a pensé, s’est accrochée férocement à cette pensée réconfortante pour ne pas regarder ce qui pourrait se trouver en-dessous. Et désormais, face au ton vertigineusement doux de Carrie, face à ses pupilles brunes se levant vers son visage - face à elle, bêtement -, il ne reste plus qu’un fossé béant dans ses pensées, au-dessus duquel elle n’ose se pencher. Elle aimerait revenir quelques instants plus tôt, où l’implication de la Warlock dans son agression était une évidence, où l’ignorer était confortable, où son esprit ne se tordait pas sous des bribes de confusion causées par la soudaine réalisation, par la suggestion inattendue de Carrie également. Où son coeur ne descendait pas dans son estomac en l’entendant, où elle ne se surprenait pas, avec honte, à se délecter de son ton presque tiède. "I wasn't weak, and I wasn't bored, and I wasn't scared. I could look you in the eyes then. And I can look you in the eyes now." Difficilement, Bao déglutit, son visage secoué par l’émotion désagréable qui lui enserre les entrailles, ses yeux suivant douloureusement la main de Carrie remontant à ses lèvres, la fumée encadrant bientôt ses traits. "And what I see right now doesn't scare me."

La voix, insidieuse, se resserre sur sa boîte crânienne, enfonce ses griffes dans ses pensées houleuses, étreint sa langue un instant, juste assez longtemps pour lui arracher une expiration basse et abrupte. Bao aimerait pouvoir se faufiler entre les doigts crispés sur la cigarette, oui, ces doigts qu’elle aimerait sentir courir dans ses cheveux, plus encore sous les mots qui la tiennent à la gorge. Mais déjà, elle peut sentir le regard planté dans le sien combler le vide laissé par son explosion enragée. “But I’m not sure I can still look you in the eyes.” Because I was weak, I am weak for you. Et pourtant, la Wang continue de la fixer, se décrochant même doucement du mur en rabattant ses mains devant elle. “I have no reason to trust you. I just don’t. Not anymore.” Quand bien même elle la croit, Bao ne peut se défaire de sa méfiance, pourtant progressivement édulcorée par la chaleur déchirante dans sa poitrine. ”Not after what happened. I don’t- I don’t give a fuck it wasn’t you.” ment-elle d’une voix plus tremblante et hachée que ce qu’elle ne désirerait. ”Warlocks left me for dead, and you didn’t do shit to avoid it.” Car pas une seconde, Bao n’envisage que Carrie ait pu ignorer ce qui lui est tombée dessus l’an passé. Son expérience du terrain ne saurait tromper la Wang : elle était attendue, ce soir-là, il ne s’agissait certainement pas d’un hasard ou d’une confrontation tournant au vinaigre. L’attaque était, sans l’ombre d’un doute, planifiée. ”I fucking trusted you Carrie, and you didn’t even warn me. You could have, and you- you just didn’t.” Son ton déchiré trahit, malgré elle, l’émotion logée dans sa gorge, la faisant étouffer sous la confusion douloureuse. ”And now you think you can show up and act all innocent, think you can ask me a fucking favour for I don’t know which one of your- shenanigans.” Elle baisse un instant les yeux vers le sol, soufflant à nouveau pour calmer ses nerfs à vifs, et surtout, le vertige déstabilisant provoquée par la honte de se montrer si faible face à celle qu’elle aimerait pouvoir haïr. ”Why?” Pourquoi a-t-elle été attaquée ? Pourquoi devrait-elle faire confiance à Carrie ? Pourquoi Carrie n’a pas empêché son attaque ? Pourquoi ne l’a-t-elle pas prévenu ? Pourquoi pense-t-elle que Bao peut l’aider ? Pourquoi, pourquoi vraiment, elle n’arrive pas à chasser l’envie de la croire et lui faire à nouveau confiance ?
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