BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      
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isadora prewett
If I could see through walls, I could see you're faking
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Diego a mal au dos et il dort sur le canapé et il essaye vraiment de ne pas être énervé tout le temps mais il l’est un peu. Il est partagé entre la colère envers lui-même et la colère envers Dora, qui l’ignore, l’évite, l’esquive même quand il pense enfin l’avoir coincée pour lui arracher quelques mots, un geste, ou mieux: un regard. Quand il est sorti sans se retourner, il n’a pas voulu la croire. Elle va bien lui pardonner, au bout d’un moment, et comprendre, accepter de voir les choses telles que lui les voit, telles qu’elles sont. C’était une erreur de parcours et oui, il a fait de la merde. Mais ils peuvent réapprendre à s’aimer, non?
Et pour qui elle se prend, à penser qu’il ne l’aime pas? Il le lui a montré des dizaines de fois, qu’il l’aimait! Avec cette serre, qu’elle a détruite. Avec tout le temps qu’il a passé à l’école, à l’hôpital, chez Dolohov. Avec chaque intention, chaque baiser, chaque nuit passée dans ses bras.
Et puis, il l’aime, putain. Il aurait pu s’enfuir, prétendre que l’enfant n’était pas le sien, tenir la jambe à Mama jusqu’à ce qu’elle le sorte de cette situation (et il le sait, au fond de lui, qu’elle l’aurait aidé). Il aurait pu la renier, il aurait pu la laisser seule avec son gamin et son coeur brisé, mais il ne l’a pas fait, parce qu’il l’aimait, il l’aimait quand ils étaient gamins, il l’aimait quand elle est tombée enceinte, il l’aimait quand il l’a trompée et il l’aime aussi quand il dort sur le canapé.

Sauf que Dora ne veut rien entendre. La maison n’a jamais été si silencieuse et glaciale, malgré le feu de cheminée qui y brûle chaque soir à mesure que les bras de l’hiver se referment autour d’eux. Sans un mot, il a fini par faire ce qu’il aurait dû faire depuis des semaines: il a contacté, en secret, un éminent professeur de son université qui lui a recommandé un docteur de la tête.
Diego trouve le principe ridicule. Si elle a des trucs sur le coeur, pourquoi elle ne lui parle pas à lui? Ou à ses parents? Ou même sa grand-mère? Mais bon, apparemment c’est une science avérée et malgré la fortune que ça lui coûte - la quasi-totalité de ses économies y passe, au fur et à mesure des semaines -, il a laissé une note avec Dora pour qu’elle y aille. If you don’t do it for yourself, do it for Abel.
Et il sait qu’elle y va, puisque Pixie lui dit. Pixie lui dit qu’elle reste au lit et qu’elle pleure et qu’elle va aux rendez-vous et qu’elle s’occupe d’Abel, parfois en pleurant. Mais elle va mieux? lui demande Diego qui aimerait bien voir des résultats immédiats. Pixie hausse les épaules, elle en sait rien. Inutile, cet elfe.
Diego laisse des cadeaux pour Dora sur la table du salon, parfois, ou le buffet. Une glace à emporter en petit pot de chez Fortescue comme elle les aime bien: retrouvée fondue le lendemain. Un bouquet de fleurs dont il n’a retrouvé que quelques pétales près de la poubelle. And so on, and so on.

Diego trouve ça un peu injuste mais il a appris à mordre sa langue et à serrer les poings. Les marques d’affection ont fini par ralentir, puis à disparaître, quand il a compris qu’elle refuserait toujours de lui adresser la parole. C’est triste qu’Abel a moins d’un an et que déjà, ses parents ne se parlent plus.
Un soir, pourtant, il l’attend. Il est assis à la table du salon, à la lumière d’une bougie, entouré de papiers, et il a demandé à Pixie de lui amener Dora quand elle reviendra de chez ses parents. Il sait bien qu’elle refusera alors il a demandé à Pixie de mentir pour la faire venir; l’elfe s’en est mordu les doigts, littéralement, mais a réussi semble-t-il: Diego se redresse en regardant Dora. “ Don’t, ” lui dit-il quand il la voit déjà tourner les talons. “ I need you to listen to me for three minutes. This is about university. ” Ces mots ont au moins le pouvoir de la faire hésiter alors il continue, afin de l’accabler d’informations sans lui laisser le choix et lui permettre de l’entendre. “ I have spoken with your head of department and she’d be really happy to allow you to enroll for February. ” Il fait glisser sur la table, dans sa direction, une lettre signée par la femme en question. “ And I ran an ad in the Prophet to find a nanny or an au pair or something, so that you won’t have to worry about Abel while you study. ” Il sait que c’est l’une des raisons pour lesquelles elle ne voulait pas le faire avant. Ca, et aussi tout ce qu’elle dit à ce putain de médicomage de la tête qu’il doit se rappeler de payer pour les deux séances précédentes. Après la lettre de sa directrice de département, il jette sur la table en face d’elle une fine liasse de parchemins. “ Here are the resumes if you want to take a look at them. I have circled the ones I thought were acceptable. ” Il se passe une main sur le visage en soupirant. Il a travaillé toute la journée, et maintenant toute la soirée et il est épuisé. “ That’s all. I’ll leave you to it. ” Et il se lève, contourne la table puis elle, pour aller se coucher sur le canapé de la pièce d’à côté, épuisé.
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diego prewett
If I could see through walls, I could see you're faking
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And how does that make you feel? Des semaines que Dora se traîne au bureau de ce psychomage de St Mungo's, y allant à reculons après avoir plusieurs fois sauté quelques rendez-vous aussi, au début. D'abord elle ne disait rien et puis pas grand chose et puis elle s'est ouverte petit à petit. Mais à chaque fois, à la fin de la séance il lui demande la même chose : And how does that make you feel? Et à chaque fois ,que sa langue se soit déliée ou non au cours de l'heure qui leur est impartie, Dora reste silencieuse. Elle ne répond jamais. Parfois c'est parce qu'elle a l'impression que si elle voulait répondre elle ne pourrait jamais dire que rien, nothing. Ça ne lui fait rien ressentir, elle ne ressent plus rien, insensible à tout ces jours-ci, une manière comme une autre de supporter la douleur sinon constante. D'autre fois c'est parce qu'elle ne sait pas ce qu'elle pourrait répondre parce qu'elle ne sait pas ce qu'elle ressent, c'est trop confus emmêlé et elle pourrait y mettre des couleurs : du bleu du noir, mais pas des mots.

Il n'y a pas que le psychomage pour essayer de la faire parler. Il y'a Pixie aussi qui lui apporte le Daily Prophet tous les jours et Witch Weekly toutes les semaines et qui corne même des pages qu'elle pense que sa maîtresse pourrait apprécier. Elle lui apporte son petit-déjeuner préféré tous les matins et le récupère une heure plus tard à peine entamé. Il y a Toni qui lui a envoyée une lettre quand Dora ne s'est jamais montrée à la rentrée en octobre alors qu'elles avaient convenu qu'elles s’essayeraient ensemble pour leur deuxième année. Dora n'a pas répondu, au début, trop prise dans le tourbillon émotionnel qu'a déclenché la trahison de Diego, puis coupable, se disant que de toute façon il était trop tard pour répondre désormais. Enfin, il y a ses parents, ou en tous cas son père qui, peut-être en dépit des instructions de sa mère, la contacte encore, lui envoie quelques missives et une ou deux invitations à venir à la maison. Sa grand-mère est rentrée, un mois après la fameuse soirée où Dora est rentrée à Edinburgh trop tôt et a entendu ce qu'elle n'aurait pas dû. Elle a à peine été capable de lui rendre visite de nouveau avant son départ et elle était si pâle et silencieuse que tout le monde l'a crue malade, la renvoyant chez elle avec deux litres de soupe sous le bras. Dans toutes leurs lettres Vovo et Pai lui demandent comment elle va et dans chaque réponse — courte, forcée — Dora ment. Good, fine. Elle en dit le moins possible car après tout, elle n'a jamais aimé mentir à ses proches.

Et puis il y a Diego. Diego elle essaye de le voir le moins possible, elle se boucherait les oreilles même parfois, dans la chambre qu'elle occupe désormais seule, pour ne pas l'entendre. Elle aimerait aussi pouvoir boucher les oreilles et les yeux de son cœur qui lui rappelle à chaque fois qu'elle le voit malgré elle qu'elle l'aime encore, tellement. Au début il lui parlait ou en tous cas essayait, au début il lui laissait des cadeaux qu'elle ne voulait pas recevoir et maintenant, maintenant c'est à peine s'ils sont colocataires, se croisant le moins possible. Elle ne sait même pas s'il rend beaucoup visite à Abel — mais peut-être que oui, en son absence. Non qu'elle soit absente souvent. Mais elle s'absente, quand même, pour ces séances qu'il lui a offerte de manière si condescendante — il la pense folle, c'est ça ? — et pour voir ses parents, les rares fois où elle se fait inviter. Et Dora découvre ainsi que la nature humaine est malheureusement formidable et que l'on peut survivre, même avec un cœur brisé.

Sa mère reste encore si froide et distante avec elle, comme pour continuer à la punir pour son erreur, comme si Dora ne la vivait pas au quotidien sa punition. Pour tout ce qu'ils lui en veulent, ses parents sont toutefois au moins agréables avec Abel et elle peut au moins souffler un peu quand elle se trouve dans leur demeure londonienne et qu'ils le cajolent et qu'elle peut prétendre un instant qu'il n'est pas sa responsabilité à elle. Elle aimerait bien savoir arrêter de pleurer quand elle s'en occupe, mais elle n'y arrive pas, elle n'y arrive plus, quelque soit la force qu'elle a pu croire retrouver par le passé, cet été, elle n'en connaît plus même l'odeur aujourd'hui. Quand elle rentre chez elle, elle est fatiguée même si d'autres se sont occupés de Abel, pour une fois et elle n'a qu'une hâte : dormir.  “ Ah misses Isadora, misses Isadora, you cannot go upstairs just yet, a big package came for you, from Brazil! ” Pixie a un air un peu étrange que Dora n'a jamais vu sur elle, mais elle n'a pas la force de se questionner et suppose simplement qu'il doit s'agir d'un cadeau de sa grand-mère. Pixie pourrait le lui apporter à l'étage, mais bon, elle lui donne le bébé qui s'est endormi sur le trajet pour que l'elfe le dépose dans son berceau à l'étage et se rend dans le salon pour découvrir son paquet. Sauf qu'il n'y a rien dans le salon qu'une embuscade. “ Don’t, ” Elle tourne déjà les talons, peu encline à tolérer son traitre de mari alors qu'elle est déjà épuisée. “ I need you to listen to me for three minutes. This is about university. ” Elle fronce les sourcils et s'interrompt brièvement dans son geste. What about it? Elle sait qu'ils doivent la considérer défaillante puisqu'elle n'a assisté à aucun cours depuis le début de l'année. “ I have spoken with your head of department and she’d be really happy to allow you to enroll for February. ” Et pourquoi donc ferait-elle une chose pareille ? De toute évidence elle n'est pas assez courageuse, forte ou douée pour continuer les cours et elle ne voit pas pourquoi elle s'infligerait une autre rentrée, une autre tentative qui ne pourrait se solder que par un échec. “ And I ran an ad in the Prophet to find a nanny or an au pair or something, so that you won’t have to worry about Abel while you study. ” Elle daigne enfin jeter un œil sur ce qu'il a fait glisser vers elle sur la table. Pas par intérêt, au contraire, presque par dégoût. À qui pourrait-elle faire confiance pour prendre soin d'Abel quand elle se fait à peine confiance à elle-même, pourtant sa mère ? Diego lui balance une liasse de parchemins, probablement des cvs de candidates, ce qui ne fait aucun effet à Dora. “ Here are the resumes if you want to take a look at them. I have circled the ones I thought were acceptable. ” Ah parce qu'il sait ce qu'il lui faut à Abel lui peut-être ? Est-ce qu'il a même changé sa couche ne serait-ce qu'une fois lui ? Est-ce qu'il sait faire autre chose que disparaître chaque fois que le bébé se met à pleurer ? Il se passe une main sur le visage, étouffe à peine un soupire, en d'autres temps elle aurait pu se sentir mal pour lui. Coupable d'être un tel poids pour son mari. “ That’s all. I’ll leave you to it. ” Et déjà il se lève prêt à la laisser seule, encore une fois.

Elle est toujours seule Isadora, même quand elle est chez ses parents, même chez le docteur, même à la maison avec Diego et Pixie et Abel. Elle est tout le temps seule. And how does that make you feel?And what do you care if I go to school again? ” Peut-être qu'elle devrait apprécier les gestes et les efforts de Diego, que ce soit le médecin de la tête ou cette requête auprès de sa directrice de département. Peut-être qu'elle devrait arrêter de s'emmurer dans sa douleur et accepter sa main tendue. Peut-être qu'elle fait juste sa difficile, parce qu'elle est égoïste et égocentrique et que dans le fond c'est sa faute s'ils ont eu Abel trop tôt et sa faute si Diego ne l'aime plus et sa faute aussi s'il l'a trompée, s'il lui a menti, s'il la prend pour une idiote : parce qu'elle en est une, tout simplement. Mais chacun des gestes de Diego, elle les perçoit comme des insultes destinées à l'enfoncer un peu plus dans le gouffre où elle se trouve. Le médecin : une insulte, elle n'est pas saine d'esprit, peut-être même la croit-il hystérique. L'école : une insulte, comme si elle ne pouvait pas faire les choses elle-même, si elle en avait envie. La babysitter : la pire des insultes, la confirmation de ce qu'elle craint le plus, elle ne sait pas s'occuper d'Abel. Elle est une mauvaise mère, une mauvaise femme, mauvaise tout court d'ailleurs et c'est comme si Diego venait de lui jeter tout ça au visage. And how does that make you feel? Elle ne jette même pas un second regard aux parchemins qu'il a laissé en offrande, les yeux déjà humides de larmes, elle ne veut pas en entendre parler. Pourquoi il ne la laisse pas tranquille, n'en a-t-il pas déjà suffisamment fait ? “ It is a waste of time and money. ” le commentaire tombe à plat, sa voix manque de vie, comme si elle avait déjà tout donné pour sa question.  It's not worth it. Elle n'en vaut pas la peine et Diego est mieux placé que quiconque pour le savoir.
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Une partie de Diego, bien entendu, veut que Dora le retienne. Il ne veut que ça: qu’elle dise quelque chose. En revanche, il ne sait pas si il a envie qu’ils se remettent à hurler ou se réconcilient. Il ne sait même pas si ils pourront un jour se réconcilier, si ils trouveront un jour un terrain d’entente, pour leur famille au moins. Mais même si ils se crient dessus, au moins ça veut dire qu’il existe, qu’elle le regarde, qu’elle arrête de l’ignorer comme elle le fait si soigneusement depuis des semaines. Ca veut dire qu’elle ressent toujours quelque chose pour lui. Et c’est déjà ça… “ And what do you care if I go to school again? ” Et pourtant, aussi content qu’il est qu’elle le retienne et lui adresse la parole, Diego sent déjà son sang se mettre à bouillir dans ses veines, l’agacement se transformer en colère en moins d’un instant. Il respire profondément et se tourne vers lui, grinçant des dents.
Sa question est légitime, pourtant, et Diego pourrait le voir si il s’y autorisait. Sauf que comme toujours, il rapporte ça à lui et il a envie de lui hurler qu’il l’aime, qu’il tient à elle, et qu’évidemment il veut qu’elle aille à l’université vu qu’elle a toujours voulu y aller, et pourquoi ne peut-elle pas le voir qu’il l’aime et ferait tout pour elle?

It is a waste of time and money. It's not worth it. ” Excédé, il lève les yeux au ciel. “What the FUCK do you want?” explose-t-il malgré lui, alors qu’il se répète chaque jour qu’il ne doit pas crier, ne doit pas hurler, surtout sur elle. La première explosion, ce soir-là où elle a appris la vérité, lui a fait peur: il en a tremblé pendant des heures, plein de regrets et pourtant les excuses ne sont pas sorties quand ils se sont croisés après. Il s’est repassé en boucle la scène pendant des nuits et des nuits. Etait-ce de la peur qu’il avait cru apercevoir dans son regard ce soir-là…? Peur… de lui?
La pensée le rend malade et pourtant le voilà qui fait la même chose, s’approchant d’elle d’un mouvement brusque, les joues rouges et les traits tirés de colère. “Do you just want to mop around the house forever, avoiding me as much as you can? What will you do when Abel is in school, when Abel moves out? Do you just want to live on my dime and destroy whatever gift I give you? Oh no, I know what you want to do: stay in bed all day and cry into your pillow until it’s wet with tears. Great plan! Fucking great.” Il est vicieux, méchant, et cruel. La frustration et la colère lui font déverser un venin terrible, qu’il ne pourra malheureusement pas ravaler facilement. “You’ve always wanted to go to uni, Dora.” Le ton est presque accusateur. “You’re fucking brilliant. This is not a waste of time nor money. Yeah, the money’s not great, so what? Why the fuck do you think I work so goddamn hard? Because we’re a fucking team. Because I fucking love you.

Mais clairement elle ne veut pas l’entendre alors, exaspéré, Diego lance ses mains en l’air alors qu’un flot d’insultes en espagnol s’échappe de sa bouche, maudissant la vie et les circonstances et lui-même - le geste est très semblable à ce que pourrait faire sa mère… “I’m done trying with you. You don’t want to hear me? Fine. You want to make yourself miserable? Fine. I’m fucking done with this.
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What the FUCK do you want?” elle sursaute si fort qu'elle a l'impression que son âme s'en verrait presque éjectée de son corps. Le mouvement de recul qui suit est automatique, un réflexe. Diego ne crie jamais sur elle, il ne crie jamais tout court. Sauf le soir de la dispute. Dora est plus bruyante que lui, elle est plus impulsive aussi. Mais peut-être qu'il n'y a pas qu'Abel qui a aspiré toute l'énergie en elle, peut-être que Diego aussi lui a volé sa colère, son impatience. Elle sait qu'il n'est ni violent ni colérique, elle devrait savoir qu'il ne crie que parce qu'il est à bout de nerf. Mais quand même, quand il s'avance vers elle, elle recule et cette fois ce n'est pas que parce que l'idée qu'il la touche la rend malade. “Do you just want to mop around the house forever, avoiding me as much as you can? What will you do when Abel is in school, when Abel moves out? Do you just want to live on my dime and destroy whatever gift I give you? Oh no, I know what you want to do: stay in bed all day and cry into your pillow until it’s wet with tears. Great plan! Fucking great.” Ses yeux jusque-là choqués voire un peu craintifs laissent s'échapper les larmes qui s'y étaient amassées, dans un torrent inarrêtable. Il la déteste. Il la hait, elle en est certaine. Il l'a trompée parce qu'il la méprise. Et parce qu'elle ne lui pardonne pas, il s'est mis à la haïr. “You’ve always wanted to go to uni, Dora.” Il semble l'accuser, mais Dora n'est pas sûre de savoir de quoi. Ne plus aller à l'école c'est encore le moindre mal : au moins elle est là pour leur fils, sa seule utilité ces derniers temps. “You’re fucking brilliant. This is not a waste of time nor money. Yeah, the money’s not great, so what? Why the fuck do you think I work so goddamn hard? Because we’re a fucking team. Because I fucking love you.” Mais il ment. Il ment. Ils ne sont plus une équipe depuis longtemps maintenant. Parce qu'on ne trahit pas son équipe. On ne va pas voir des putes si on est une équipe. Et il n'a pas le droit d'encore lui dire qu'il l'aime après tout ça. Il n'attend pas de réponse de toute façon, et pendant que Dora pleure jusqu'à l'étouffement, lui il lève les mains au ciel et déverse un flot d'injures en espagnol.
La moitié, Dora les comprend.

I’m done trying with you. You don’t want to hear me? Fine. You want to make yourself miserable? Fine. I’m fucking done with this.” Elle reste immobile un instant, choquée plus encore par ses derniers mots que par ses cris et toutes les insultes en espagnol. Ils sont mariés mais on dirait qu'il est en train de rompre avec elle. Il est en train de rompre avec elle. Lui qui lui vole sa colère, qui lui vole les cris qui lui reviennent de droit et les insultes et la rancune. Lui qui l'a trompée, en a fini avec ça, avec elle. “ You don't get to say that. ” marmonne-t-elle d'une voix rendue rauque par les sanglots. Elle pleure encore mais le choc l'a semble-t-il guérie de ces soubresauts douloureux. “ You don't get to say that. ” répète-t-elle un peu plus fort en faisant, pour la première fois depuis des semaines un pas vers lui. “ You don't. You don't. You don't. ” Il n'a pas le droit, ce n'est pas juste. La vie n'est pas juste, surtout pas celle de Dora. Rien n'a été juste pour elle depuis qu'elle est tombée enceinte. Mais ça c'est trop, ça c'est trop ça c'est- “ YOU DON'T! ” et son propre éclat la surprend tant qu'elle-même en sursaute alors qu'elle s'approche un peu plus. How does that make you feel?. So. Fucking. Angry. L'injustice de la situation la rend malade. Elle lui donne envie de hurler, de s'arracher les cheveux, de se gratter le visage jusqu'au sang. Elle lui donne envie de donner une claque ou deux à Diego, l'envie de foutre le feu à tous leurs souvenirs comme à la serre déjà détruite. “ You don't get to hate me. You don't get to despise me. You don't get to say this to me. You don't get to break up with me, not when you destroyed us. ” Il les a détruit tous les deux et son cœur à elle. Il l'a brisée elle. Et de toute évidence, c'est irréparable d'un côté comme de l'autre. Dans un autre monde peut-être n'habiteraient-ils déjà plus ensemble Peut-être auraient-ils déjà divorcé. Peut-être que ça serait mieux pour tout le monde. Comme ça il pourrait aller trouver une femme moins stupide, moins brisée, plus vivante, plus drôle, plus agréable à vivre. Comme ça il pourrait arrêter de crier sur elle, comme ça il pourrait arrêter de la faire se senti plus minable qu'elle n'a déjà l'impression de l'être. “ I hate you. ” admet-elle avec une force et une sincérité qui l'étonne. “ I hate what you did. I hate how it makes me feel. I hate that I can't trust you. I hate how you look at me. I hate how you pity me. I hate how I pity myself. I hate how much I cry, I hate how no matter how much I cry it's not enough to let me be rid of my feelings for you. ” Elle est essoufflée comme si elle avait en ces quelques mots donné tout ce qu'il restait de souffle, de vie, d'émotion en elle. Mais dans un dernier sursaut elle s'approche encore et de deux petits poings trop mous elle frappe la poitrine de son mari en pleurant de plus belle.
Ce que Dora déteste le plus, dans le fond, c'est que tout ça c'est de sa faute à elle.
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Diego en a marre et surtout, Diego en a marre des larmes de Dora. C'est triste et ça lui brise le coeur, mais il n'en peut plus de la voir pleurer et être misérable plutôt que de l'écouter. Elle l'entend, il n'en doute pas, mais elle ne l'écoute pas. C'est comme si elle n'entendait qu'un mot sur trois ou plutôt, comme si elle sélectionnait attentivement ce qu'elle veut entendre de ce qu'elle n'a pas envie de comprendre. “ You don't get to say that. Here we go again, pense-t-il avec un froncement de sourcils appuyé. Tu m'aimes pas, t'y comprends rien, la vie est dure: il sait déjà ce qui l'attend. “ You don't get to say that.  You don't. You don't. You don't. ” Elle est hystérique, il en est convaincu. Pour le fric qu'il dépense pour sa "santé de la tête," il aimerait bien qu'au moins les médecins développent des résultats un tout petit peu plus vite. Ou peut-être qu'il devrait lui payer un médecin des oreilles.
Ou un médecin du coeur. “ YOU DON'T! ” Les yeux de Diego se plissent alors qu'elle se rapproche, après avoir crié. “ You don't get to hate me. ” Et le voilà. Les yeux de Diego roulent déjà dans leurs orbites alors qu'il se désiste et commence à se tourner pour la planter là. Inutile d'avoir une conversation si l'autre n'écoute pas ce que vous avez à dire. “ You don't get to despise me. You don't get to say this to me. You don't get to break up with me, not when you destroyed us.

Il en rirait presque. Ils ne peuvent pas se séparer, pas comme quand ils sortaient innocemment ensemble: ça ne se fait pas, de divorcer (Diego en est douloureusement l'exemple: il n'est pas du genre à penser que ses parents seraient encore ensemble si ils avaient le choix...).
Pourtant, cette pensée ne l'effleurerait jamais, pas avec Dora en tous cas. Il l'aime, c'est juste qu'elle refuse de le voir, parce qu'il a fait une erreur. Et puis elle aussi elle l'aime, donc ça doit bien compter pour quelque chose. “ I hate you. ” Elle ment.
Sauf qu'elle ne ment pas et Diego s'arrête, ses yeux reviennent vers elle. Là où il avait chaud, envie de s'énerver, d'envoyer des coups de poing, tout d'un coup, il a l'impression d'être devenu de la glace. “ I hate what you did. I hate how it makes me feel. I hate that I can't trust you. I hate how you look at me. I hate how you pity me. I hate how I pity myself. I hate how much I cry, I hate how no matter how much I cry it's not enough to let me be rid of my feelings for you. ” Il aimerait encore avoir la force ou l'envie de s'attendrir, face au spectacle de sa femme qui pleure en lui disant tout ça, sauf qu'elle le hait. Il pourrait s'inquiéter, aussi, de la voir s'approcher et lever les poings mais, comme il s'y attend, il s'écrase sur sa poitrine sans vraiment lui faire mal. Diego pourrait sans mal l'arrêter en grognant, l'entourer de ses bras et la forcer dans une étreinte obligatoire, puis il pourrait discuter calmement et se forcer à rester serein, mais non. Si elle le hait, alors il n'y a rien à faire, rien à sauver, il la déteste pour avoir dit ça, sauf que lui ne la hait pas. Il l'aime, il l'aime plus que tout, et qu'elle puisse prononcer ces mots à haute voix, même sur le coup de la colère, avec tant de sincérité et de force...

Diego serre les dents et quand Dora lève les poings avant de les abattre de nouveau, il attrape ses poignets et la repousse sèchement. “ I don't hate you. I haven't given up on us. And I have made a mistake and I'm trying to make it right instead of being miserable. Merlin knows I want to be. ” Il secoue la tête en reculant de quelques pas. Dégoûté, peut-être, enfin. “ I don't hate you, ” répète-t-il, sa voix qu'il aimerait être dure et inflexible ayant un petit trémolo pathétique, parce qu'elle ne ressent pas la même chose apparemment. “ I would never hate you. I vowed to love you as my wife forever, our magic are bound, you took my name and gave me a son. I would never hate you. ” Il secoue d'autant plus la tête avant de lui tourner le dos en soufflant. Il a un peu du mal à respirer, mais il survivra. “ I'm fucking done with this, ” répète-t-il en allant déjà prendre la porte. Pas besoin de dormir sur le canapé ce soir, il va plutôt emménager de manière permanente dans le bureau.
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Diego finit par attraper ses poings, probablement lassé et dégoûté un peu plus par son manque de force, lui, il n'en manque pas et c'est avec facilité qu'il la repousse. “ I don't hate you. I haven't given up on us. And I have made a mistake and I'm trying to make it right instead of being miserable. Merlin knows I want to be. ” Mais quel droit a-t-il d'être misérable, lui ? C'est lui qui a fauté, c'est lui qui lui a brisé le cœur ! Il recule et elle comprend, elle comprend qu'il est misérable à cause d'elle, parce qu'il est coincé avec elle et qu'elle est pitoyable. “ I don't hate you, ” elle entend, mais ne comprend pas le petit trémolo dans sa voix. Peut-être qu'il est sincère, peut-être pas. Mais même s'il ne la déteste pas ça ne veut pas dire qu'il l'aime encore, ça ne veut pas dire qu'il veut encore d'elle. Il n'a pas perdu espoir pour eux, a-t-il dit, pourtant juste avant il a dit qu'il en avait fini avec ça, avec eux, avait-elle compris. “ I would never hate you. I vowed to love you as my wife forever, our magic are bound, you took my name and gave me a son. I would never hate you. ” Invoquer leur mariage comme preuve ou raison de leur amour n'est jamais une bonne idée. Ils se sont mariés par obligation et prétendre le contraire ne fait qu'affaiblir un peu plus son argument. Leurs magies sont liées, comme celle de tous les gens mariés, ça ne veut pas dire qu'ils s'aiment, s'aiment vraiment comme elle voulait et pensait l'être. Finalement il lui tourne le dos en soufflant dramatiquement. “ I'm fucking done with this, ” Les poings de Dora se serrent de nouveau, ses ongles s'enfonçant douloureusement dans ses paumes. He's not giving up yet he's done.  Comment ne pas penser qu'il la hait, qu'il ne veut plus d'elle, qu'il divorcerait s'il pouvait quand il dit des choses pareilles ? Elle hurle de rage une fois qu'il a quitté la pièce, mais elle ne le rattrape pas cette fois. Diego n'est plus à elle, il lui a filé entre les doigts il ya bien longtemps déjà.

DECEMBER Sur conseil du psychomage Dora a écrit une lettre. Elle ne savait pas à qui l'adresser alors elle a mis le nom de Toni. Elle ne comptait pas l'envoyer la lettre, mais ça lui a fait du bien de l'écrire, et elle l'a gardée coincée entre deux pages d'un livre quelconque pendant plusieurs jours qui se sont transformées en semaines. Et puis elle l'a raturée, réécrite et sur un coup de tête envoyée.
Elle a demandé à son psychomage s'il pensait qu'elle était folle. Il a dit que non. Mais il n'a pas dit ce qu'il pensait qu'elle était et Dora pense donc qu'il a menti. Parce que pourquoi devrait-elle le voir toutes les semaines sinon ? Il lui parle de progrès, Dora aimerait bien les voir pour y croire. Elle aimerait que ce soit quelque chose de tangible comme les plantes qu'elle adorait tant. Elle aimerait arrêter d'avoir mal, tout le temps.

Deux jours avant Noël, Dora prend une décision très importante et demande à Pixie de l’aider, créant pour elle une petite couchette près du lit pour infant de Abel dans la chambre qui lui était jusque-là réservée. Elle a vidé la chambre de maître de chacune de ses affaires à elle, laissant derrière elle le cadre en triptyque avec une photo de Diego et elle à l’époque où ils s’aimaient, l’échographie d’Abel et une photo de leur mariage. Après tout, ça c’est à lui, même si elle ne comprend pas bien pourquoi il voudrait le garder. Elle ne lui a rien dit, a juste indiqué à Pixie d’annoncer au Maître qu’il pouvait retrouver sa chambre. Après tout, il est chez lui ici, ce sont les Prewett qui leur ont offert cette maison. Le lendemain, après un premier somme auprès d’un Abel qui commence à bien faire ses nuits maintenant, elle s’extirpe très tôt de la chambre, armée de la babycrystal, pour décorer la maison. L’année dernière, elle et Diego l’avaient fait ensemble avant qu’elle ne prenne finalement un portoloin de dernière minute pour le Brésil — aidée par le statut de diplomate de son père —, puisque Diego lui avait annoncé qu’il ne pourrait de toute façon pas passer les fêtes avec elle. Ils avaient tout de même pu passer le réveillon et le matin de Noël ensemble et elle se souvient avec grande précision de chaque instant, chaque caresse, chaque baiser, chaque sourire, quand elle avait cru au milieu des disputes avoir retrouvé son Diego querido.
Cette année elle a laissé traîner les choses, mais elle se sait égoïste. C’est le premier Noël de Abel et il mérite un arbre décoré, des gâteaux au pain d’épice qu’il ne pourra pas manger, des cadeaux et une crèche sur la cheminée. Elle a passé des commandes et en silence elle installe tout, Pixie la rejoignant pour l’aider sans un mot. Elle dépose soigneusement ses cadeaux sous le sapin, il y en a pour tout le monde, y compris Pixie à qui elle n’a pas le droit d’offrir de vêtements mais à qui elle a offert une boule à neige (elle a vu l'elfe une fois jouer curieusement avec une des décorations de la chambre d’Abel). Y compris Diego. Il a cinq cadeaux à son nom, emballés soigneusement.
C’est son mari après tout. Et puis c’est Noël.
Elle doit pardonner de toute façon, elle ne pourrait pas se présenter à la messe avec ce poids-là sur le cœur. De toute façon, une part d’elle l’a déjà pardonné, Diego. Parce que tout était de sa faute à elle de toute façon.

Le psychomage a suggéré qu’ils fassent une séance en couple, la semaine dernière et Dora a ri. C’était la première fois qu’elle riait devant lui et quoique bougon qu’elle refuse ainsi sa proposition, il a eu un vague hochement de tête, presque appréciateur. Dora se demande s’il trouve toujours qu’elle progresse. Elle lui a dit, la semaine dernière, justement, qu’elle avait envoyé une lettre pour officiellement demandé à être réinscrite à la Charm School pour la rentrée de février. Comme prévu par Diego. Elle essaye de se remettre en mouvement, mais pas grâce à Diego. Il a demandé comment elle se sentait à l'idée de retourner en cours, elle a répondu qu'elle ne savait pas. C'était un mensonge.

Une fois les décorations terminées, elle emporte la boule de cristal et une tasse de chocolat chaud et s’aventure dehors, ses chaussons peu appropriés pour la neige qui recouvre le sol de leur jardin, elle ose pourtant aller jusqu’à ce qu’il reste de la serre. Elle s’assoit au milieu des vestiges, une habitude prise en secret, ces dernières semaines. Rien n’a été réparé. Un peu comme dans son cœur. Ce monument à l’hypocrisie de Diego, est désormais un monument à sa colère à elle, qu’elle n’arrive plus à retrouver désormais ou alors juste envers elle-même. Elle est fatiguée et coupable.
Pourtant le psychomage dit qu'elle va mieux.
Elle grogne un peu quand Abel se met à hurler à travers la babycrystal, abandonnant tout derrière elle pour retourner à la maison, grimper les marches jusqu'à sa chambre où déjà il ne pleure plus, dans les bras de son papa. “ Oh… ”  Sur le pas de la porte, elle songe à faire demi-tour, mais elle n'y arrive pas. Abel a ses petits doigts enroulés autour de l'index de son père et couine joyeusement, ses cheveux changeant de couleur et de forme au gré des secondes. Au naturel Abel lui ressemble peut-être plus à elle, mais c'est vraiment le fils de son père.  “ I will tell Pixie to get on with breakfast. ” informe-t-elle ce dernier d'une voix absente avant de tourner les talons pour redescendre les marches, un peu inquiète de la réaction de Diego à ses préparatifs du matin, désormais qu'il est réveillé. Avec sa chance de toute façon, ses efforts pour rendre ce foyer vide et triste chaleureux seront tout à fait vains ; comme l'année dernière il ne pourra (ne voudra) pas passer les fêtes avec elle.
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Diego aime bien Noël, parce qu'il aime bien passer du temps en famille et surtout parce que cette année, il a quelques jours de congé. Même si il doit passer quelques heures en compagnie d'Antonin, au moins, il peut aussi passer quelques heures de plus au lit et se reposer pleinement pendant un weekend: quel luxe!
Diego s'est habitué au rythme infernal qu'est devenu sa vie. Tous les jours, il voit se rapprocher la fin de son stage, ignore consciencieusement le fait qu'Antonin devient de plus en plus pressant lors de leurs leçons. Il a raison, parce que Diego fait des progrès phénoménaux. Tous les jours où il n'est pas à l'université ou à l'hôpital, il prend le visage de Calum, il s'entraîne, expérimente devant le miroir. Tous les jours il tient plus longtemps. Antonin lui a aussi fourni des potions à l'odeur détestable, qui lui permettent avec un peu d'entraînement de garder une apparence factice même quand il dort. Bizarre de se réveiller le matin et de se surprendre à avoir d'autres traits en se regardant dans le miroir...
Diego a l'impression de vivre à moitié. Il dort sur le canapé, se traîne jusqu'à la salle de bains où il se douche et se rase aussi vite que possible avant de partir de chez lui en coup de vent, trouvant de quoi s'occuper ailleurs: tout, tout pour ne pas rester sous le même toit que sa femme. Il a pris l'habitude d'acheter son thé sur à Candymaker Row, le buvant rapidement en lisant le Prophet dans l'un de ces cafés à la mode hors de prix qui vient d'ouvrir. Il mange à l'hôpital ou à l'université, et généralement se contente d'un dîner sur le pouce accoudé à la table de la cuisine, sous l'oeil vigilant de Pixie.

Il a perdu du poids, mais il aime quand même s'observer dans le miroir, à moitié nu, quand il a le temps le matin ou que Dora est de sortie. Il aime effacer le moindre défaut, se donner plus de muscles ou au contraire les faire disparaître, pour ressembler un peu plus à Calum.
Dora l'aimait bien, son corps.

Ils ne se croisent pas, se parlent encore moins. Diego a abandonné l'idée de l'adoucir avec des cadeaux, et agit comme si elle n'existait pas: après tout, elle lui a bien fait comprendre qu'il ne pourrait rien faire pour recoller les morceaux entre eux. Si il offre un modicum de vérité à sa mère, le reste du monde l'entend juste dire que sa chère femme est occupée, qu'Abel se porte bien, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
La nuit il rentre, s'allonge sur le canapé, oublie son mal de dos et s'efforce de calmer la rage constante qui lui torture l'estomac. Ce n'est définitivement pas la vie qu'il imaginait en épousant Dora.

Quelques jours avant Noël, la veille de son long weekend de congé qu'il est déjà en train de planifier pour le passer le plus possible à l'extérieur, Pixie lui annonce sobrement qu'il a désormais une chambre.
Il pourrait s'en satisfaire, ou au contraire s'en inquiéter. Mais Diego ne ressent rien. Juste une forme de soulagement à l'idée d'enfin retrouver le confort d'un lit; il grimpe les escaliers et s'y laisse tomber dès qu'il le peut, s'écroulant sous la fatigue et l'exertion, sombrant aussitôt dans un sommeil réparateur et sans rêve, passant le reste de la journée sous les draps, à regarder un programme sur sa boule crystal quand il n'est pas en train de faire la sieste ou de regarder le triptyque sur la table de nuit d'un air affable.

Il en oublierait presque que c'est bientôt Noël. Il pense sincèrement que, comme l'année précédente, Dora s'esquivera pour le Brésil pour passer les fêtes avec sa famille: après tout, ces fêtes sont bien plus importantes pour elle que pour lui, et puis elle n'a plus de famille en Écosse, à part Abel.
Diego semble presque avoir oublié ce dernier. Il faut dire qu'il a compris le message: Dora le couve comme si un simple contact avec son père allait le maudire à tout jamais. Peu importe, de toutes manières, il n'a pas le temps. Peut-être quand il sera plus grand, il trouvera les moyens de lui accorder une partie de sa journée. Et puis putain, quand il crie, il crie fort (sa transformation en Langford s'affine de jour en jour).
Ce matin-là, Abel crie particulièrement fort: si bien qu'il en réveille son père, qui essaye vainement de l'ignorer pendant quelques instants avant de sauter hors du lit, puisque Dora ne semble pas décidée à s'en occuper. Bizarrement, sa mère n'est nulle part quand il rentre dans la nursery et, grognant un peu, Diego s'approche à contre-coeur du berceau avant de se pencher brusquement pour attraper le bébé. Il s'adoucit presqu'immédiatement à son contact, le prenant maladroitement dans ses bras, souriant malgré lui en voyant Abel s'arrêter de hurler pour inspirer profondément... avant de se remettre à hurler plus fort encore.
Mal à l'aise, mais attendri, Diego joue avec, s'amuse de ses yeux qui changent de couleur, ses cheveux qui ondulent comme le font (faisaient?) les siens, étant plus jeune. Il lui caresse le nez, le berce, lui marmonne quelques mots rassurants en espagnol, jusqu'à ce qu'Abel se détende pleinement, arrêtant enfin de hurler pour darder sur son père une paire d'yeux violets mouillés et confus.

Come on, pollito, no need to cry like this... ” lui chuchote Diego, lui embrassant le front avec douceur, se retournant dans un sursaut quand il entend Dora: “ Oh… ”  Il est pris de court, embarrassé, surpris dans un bref moment d'intimité et de vulnérabilité: comment et pourquoi lui donne-t-elle l'impression qu'il n'a pas le droit de s'occuper de son fils une fois de temps en temps? Il s'arrête presque à le reposer, ou à lui redonner, mais Dora ne s'en formalise pas. “ I will tell Pixie to get on with breakfast, ” déclare-t-elle simplement d'une voix éteinte, avant de repartir. Diego soupire, regardant pendant un bref instant le vide qu'elle a laissé derrière elle dans l'encadrement de la porte.
I think Mama wants us to have breakfast together, pollito, ” murmure-t-il à son fils. “ Let's see what Pixie prepared. ” Il garde Abel dans ses bras en sortant de la petite nursery, prenant bien garde à prendre son temps pour descendre les escaliers jusqu'à la cuisine. Il ne voit Dora nulle part, se contente donc de l'elfe, Abel toujours coincé contre son pyjama assorti. L'odeur de la viande et du fromage est délicieuse. “ The Master should go to the dining room, ” lui indique Pixie en le voyant prêt à s'asseoir à la table haute de la cuisine et, haussant les sourcils, Diego obéit en se demandant vaguement si les elfes de maison aussi fêtent Noël.

Il voit enfin les décorations, et ne peut pas s'empêcher de sourire face aux guirlandes, à la neige magique, la crèche qu'il aperçoit sur la cheminée et le sapin richement drapé de ses meilleurs atours, illuminé. Il montre à Abel le Père Noël animé qui, sur son traineau mené par une demi-douzaine de rennes, vole au-dessus de leurs têtes en riant silencieusement.
Il trouve enfin sa femme, qui l'observe d'un air curieux, et Diego sent aussitôt son sourire disparaître. Embarrassé, honteux, mal à l'aise. Il a le besoin soudain de s'excuser, mais le ravale. “ That is sumptuous, Dora. ” Il essaye de ne pas montrer son enthousiasme et son excitation. “ Thank you for doing this. ” L'année dernière, ils l'avaient fait ensemble. Diego repousse sèchement chaque souvenir des fêtes précédentes. “ Did you do it all by yourself? ” Difficile de faire du small talk avec sa femme... les cheveux toujours dans tous les sens, Abel s'agitant un peu dans ses bras, Diego s'asseoit face à sa femme, de l'autre côté de l'imposante table à dîner.
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Dora attend les deux hommes de sa vie dans le salon où ils doivent de toute façon passer pour accéder à la salle à manger, ouverte dessus. Elle se tord les doigts anxieusement, observant sans pouvoir masquer son avidité le visage de son mari alors qu’il découvre ses efforts. Elle pense qu’il ne va pas aimer, qu’il va trouver que c’est trop, ou alors pas assez, qu’il ne va pas être content qu’elle ait dépensé de l’argent dans tous ça sans lui en avoir parlé — même si c’est son argent à elle. Elle se dit qu’il va critiquer la présence d’une crèche alors qu’il n’est lui-même pas religieux, qu’il va lui demander pourquoi elle a fait ça, lui dire que c’est un bien maigre effort pour réparer ce qu’ils ont un jour été. Pourtant rien de tout ça n’arrive et au contraire s’étale sur le visage de Diego un sourire sincère et heureux ; il a l’air d’un vrai père pour une fois quand il montre joyeusement à Abel les décorations enchantées. Et puis leurs regards se croisent et le sourire de Diego disparaît et celui de Dora meurt sans avoir eu le temps d’éclore sur ses lèvres. Elle se rembrunit même si elle n’avait pas besoin de cette preuve de plus que c’est elle, sa présence à elle seule, qui gâche la vie de son mari. Elle baisse les yeux en s’installant à la table de toute façon plus capable de rester sur ses jambes. “ That is sumptuous, Dora. ” Sa voix semble un peu morne et, si c’est factice, Dora ne s’en rend pas compte, son cœur se serrant un peu plus à l’idée qu’encore une fois il lui ment. Elle ne suffit pas. Elle ne suffira jamais. “ Thank you for doing this. ” Elle ne répond pas. Elle-même aurait été si triste de voir la maison toujours aussi vide, toujours aussi terne pendant une période si spéciale. C’est le premier Noël d’Abel en plus. Elle ne mérite aucune louange, elle a fait somme toute le strict minimum attendu d’une mère à peu près digne de ce nom.

Did you do it all by yourself? ” Elle hoche lentement la tête, de toute façon c’est une question rhétorique. Qui donc aurait pu l'aider ? La conversation est si banale, si froide. Elle n’a pas l’habitude. Ceci dit, ces derniers temps, c’est au silence qu’elle s’est habituée. Et elle sait que ça ne peut que durer. Parce qu’il lui en veut d’être une femme nulle et il a dit qu’il en avait fini avec tout ça — avec elle, a-t-elle compris — et elle, elle n’arrive pas à en finir avec lui mais elle n’arrive pas à passer outre ce qu’il s’est passé non plus. Elle n’arrive pas à se reconstruire. Il s’installe, il a toujours Abel dans les bras et Dora ne peut s’empêcher de penser avec mesquinerie que ce doit être la première fois qu’il porte leur fils aussi longtemps. Elle observe une tâche imaginaire sur le bois vernis de la table, attendant que Pixie les serve, en silence. L’elfe approche la chaise haute du bébé près de la place du patriarche afin qu’il puisse s’il le souhaite s’en débarrasser et puis le petit-déjeuner arrive, un peu plus travaillé que d’ordinaire, mais Dora se contente de jouer avec. “ I was thinking, ” fait-elle après quelques minutes, “ it’s Abelito’s first Christmas. That’s why I did it. ” Et aussi pour se donner vaguement l’impression d’être encore capable de quelque chose, pour ce que ça vaut. “ My parents have invited us tomorrow evening. ” l’informe-t-elle ensuite platement. Heureusement ce n’est pas pour le déjeuner du vingt-cinq ni le dîner de ce soir, le vingt-quatre. Elle aurait refusé tout net sinon. “ I did not know if you were free so I left my answer open-ended. ” Elle hoche la tête pour elle-même, continuant de jouer mollement avec sa nourriture, sans le regarder. Elle ne sait pas si elle a très envie de voir ses parents, d’avoir à faire semblant encore et toujours que tout va bien et qu’elle n’a pas besoin d’eux puisque de toute façon ils se refusent à l’aider. Elle ne croit pas non plus qu’il ait très envie d’aller chez les De Sousa. Elle le lui propose quand même, par politesse, mais elle a tout fait pour ne pas s’engager auprès de ses parents.
Elle ne sait pas ce qu’il fait de ses journées, ni de ses nuits, et elle a la nette impression que ça ne la regarde plus. Son cerveau a bien reçu le mémo, mais son cœur a encore bien du mal à s’y faire. Il tangue et chavire à chaque fois qu’il rentre tard, chaque fois qu’il la regarde ou justement ne la regarde pas, chaque matin quand elle se lève sans lui et chaque soir quand elle se couche dans une autre pièce. Ils ne sont mariés que sur le papier, ça a sûrement toujours été le cas pourtant même aujourd’hui après tant de preuves qu’ils ne sont vraiment plus rien d’autre, elle a encore tant de mal à l’accepter. “ Let me know when you want to open the gifts. ” Normalement c’est ce soir ou demain matin, mais comme elle ne connaît rien de son emploi du temps elle préfère ne pas s’avancer et ils sont déjà prêts, sous le sapin.
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Quand Pixie s'approche avec la chaise haute pour Abel, Diego se relève pour déposer son fils dedans, faisant bien attention à ce qu'il soit à l'aise, réprimant un sourire en le voyant tendre les mains dans sa direction comme pour espérer rester dans ses bras. Pixie leur sert à manger, et Diego est ravi de voir qu'il pourra lui-même nourrir son fils aujourd'hui du peu de la nourriture solide préparée pour lui. Il s'adonne à cet exercice très rarement.
Voire jamais. “ I was thinking. ” La voix de Dora le tire de ses pensées. Il a commencé à manger un peu, après avoir rapidement remercié Pixie, mais il a surtout gardé un oeil sur son petit Abel, se penchant parfois pour lui essuyer le menton (en vain, vu la cadence des éclaboussures) ou pour lui faire avaler une cuillerée (le nourrison ayant tendance à attraper des morceaux de nourriture pour mieux les faire tomber parterre, quand laissé à ses propres moyens). “ It’s Abelito’s first Christmas. That’s why I did it. ” Diego hoche la tête, regardant sa femme du coin de l'oeil. "That was a very good idea," dit-il d'un ton neutre. Il pense que c'est même une magnifique idée, et il espère qu'ils pourront prendre plein de photos d'Abel pour son premier Noël. Mais cette perspective l'angoisse aussi. Où seront-ils, eux, sur ces photos?

My parents have invited us tomorrow evening. ” Diego retient une grimace et consulte plutôt le visage de sa femme pour deviner ce qu'il devrait répondre. Ce n'est pas vraiment une question, mais il imagine qu'elle lui demande son avis... en temps normal, la question ne se poserait pas. Ils iraient. Mais... “ I did not know if you were free so I left my answer open-ended. ” Diego aurait presque préféré qu'elle le force. Qu'elle l'oblige, qu'elle ne lui laisse pas le choix. Qu'elle lui montre qu'elle a encore...
Quelle idée. Quelle idée stupide et ridicule. Bien entendu qu'elle ne veut plus essayer, et qu'elle ne veut plus de lui, et il est naturel qu'elle ne veuille même pas qu'il fasse encore véritablement partie de sa famille. Elle a été plutôt claire à ce sujet, il trouve.
Le visage de Dora est impénétrable. Il était plutôt bon pour la lire, avant, mais... peut-être qu'ils ont trop changé, en si peu de temps. Il ne la reconnait plus. Il ne se reconnait plus, parfois... "That sounds lovely. If you would like to go, I'd be more than happy to join you with Abelito." Il aime bien ce surnom pour leur fils, qui gazouille un peu en l'entendant, habitué, arrachant un bref sourire à son père. "I'd understand if you'd prefer to go alone. I have no plans, I'd probably stay home." Ou peut-être qu'il s'improviserait une soirée avec Conor. Juste de quoi take the edge off... Mais même ses amis ont de la famille avec qui passer les fêtes.
Pas lui.

Let me know when you want to open the gifts. ” Diego cligne des yeux. "Oh, the gifts!" Confus et embarrassé, il saute sur ses pieds. "Oh, I'm so sorry, I forgot to put them under the tree!" Et de se lancer vers les escaliers à toute vitesse pour aller les chercher, manquant de tomber plusieurs fois dans l'escalier ce faisant. Il redescend avec une véritable montagne, pour Dora et pour Abel, qu'il dépose sous l'arbre à grand mal: au bout d'un moment, difficile de trouver assez de place pour la dizaine de boîtes dans ses bras. Il les assemble avant de revenir vers Abel, qui a fait le bazar comme d'habitude. Il nettoie son fils avec maladresse mais tendresse, et puis met son propre petit-déjeuner de côté pour l'aider à finir sa petite assiette.
"You, hm, you got any plans today?" demande-t-il d'un ton affable à sa femme en ignorant soigneusement son retard, trop gêné pour l'affronter. "I have the next couple days off..." Sa voix s'éteint. Avant, ça aurait voulu dire quelque chose. Qu'ils auraient pu passer du temps ensemble. Aujourd'hui... ça ne veut plus rien dire du tout.
Et ce contest le désespère presque plus que le reste.
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