Et là, Rodolphus se retourne, et lui colle une droite.
Métaphoriquement, ça lui décroche la mâchoire, tellement ça le cloue. Physiquement, c’est pas trop loin non plus parce que Rodolphus a cogné assez fort. Et en plus de ça, ça l’appelle Dolohov (wow, chaud… c’est comme s’il commençait à l’appeler Lestrange, ça manque de chaleur humaine tout ça) et il insulte sa mère.
La totale.
Il doit juste avoir les boules parce qu’il l’a fait flipper devant une nana. Pff, ces anglais n’avaient aucun sens de l’humour, de la dérision, de rien du tout, et les sang-purs étaient genre… les pires du lot à ce sujet. « Olala, putain les Détraqueurs t’ont aspiré ton humour en plus de ton âme en zonzon ou bien ? Pas top du tout Rodolphus. » Il soulève sa capuche sur son front pour montrer un peu plus son visage, et surtout passer une main sur sa mâchoire qui du côté gauche est bien douloureuse. Il la fait craquer en la décalant légèrement d’un côté puis de l’autre alors que l’autre le menace de lui faire bouffer ses fringues : « Déconne pas, arrête il est super bien fait, ça serait trop du gâchis. C’est Ruth qui me l’a cousu. Ziouk zioul. Elle est formidable. Tu t’es bien laissé prendre hein. Olala, quatorze ans à les entendre, je pratique au top leur respiration. J’étais un assez bon impersonator avant. » Il s’arrête quand Rodolphus lui propose d’aller faire la même blague à… Rodolphus ?

Il plisse des yeux, et se demande si son pote n’a pas genre… une crise de quelque chose. Antonin vomissait et Rodolphus délirait. Chacun son truc, on ne jugeait pas dans l’Élite (si) parce qu’il fallait bien le dire, chez les vieux de la vieille, personne n’était parfait, pas même lui. Mais finalement la révélation tombe alors que la main du Lestrange sur son épaule se resserre un peu. « Ah mais génial ! T’es en lui, et lui en toi. Putain si j’avais un frère… J’adore votre style les frangins. » Il cherche du regard Rabastan (qui est donc Rodolphus, haha, le cerveau au top !) avant de hocher la tête : « Ok, ouais je vais éviter. Pas certain qu’il parvienne à me tuer dans son état comme tu dis mais ça ferait tâche. Et puis vraiment ça ferait chier Ruth que je revienne tout cabossé. » Ruth qui l’avait accompagné jusque là avant de le lâcher pour aller faire la fête avec les gueux. C’était convenu qu’ils se retrouvent pour rentrer. Pas comme si elle risquait de le lâcher une seconde fois. Antonin n’était de toute manière pas le genre d’homme à foutre des laisses au cou des gens, pas de façon trop évidente en tout cas.

« Genre je te dois une bière, mec c’est gratuit. Allez vas-y si t’attends juste que je te serve hein… » Il fait léviter une bière jusqu’à eux pour la foutre dans les mains de Rabastan : « Là, t’as besoin d’une paille aussi ? Incroyable comme vous êtes susceptible les british… Han, MARLON ! » Il remet sa capuche pour perfectionner un petit peu son imitation de Détraqueur quand l’ancien taulard, comme eux, s’approche. « Allez, t’en dis quoi ? Lestrange a eu tellement peur, c’était hi-la-rant. Voilà, c’est ça un vrai costume de Halloween les cocos. » Et de faire léviter une nouvelle bière vers Marlon, alors que lui restait les mains vides (Ruth avait reprécisé qu’il ne devait pas boire et il avait largement roulé des yeux en grognant qu’il savait bien merci maman blabla, insupportable parfois). « Ça fait plaisir de voir des vieux copains dans des moments comme ça. Par contre, on est d’accord… les créatures dans les cages, c’est pas top niveau mauvais-goût non ? » Dit-il, tout à fait à l’aise dans son costume de Détraqueur face à deux rescapés d’Azkaban. « Autant quand on peut les chasser je comprends le fun. Mais si c’est juste pour regarder… » Il hausse les épaules.

resume:

Spoiler:

D'une manière générale, Ruth à beaucoup de mal à dire non à Antonin. Couds-moi un costume Ruth; viens à la fête, Ruth; sauve-moi la vie, Ruth. Ruth finit toujours par dire oui. Alors elle coud des vieilles capes trouvées au fond du grenier pour lui confectionner un costume absurde de détraqueur; elle se déguise elle-même à coup de cliché ambulant qu'elle déteste, mais qui l'arrange bien pour une fois parce que tomber nez à nez avec Zabini ce soir n'est pas une option; et elle garde sagement le secret de la malédiction d'Antonin en attendant de savoir exactement comment y mettre fin, elle n'est plus très loin. En attendant, elle lui recommande de ne pas trop boire et elle s'éclipse rapidement, quittant sans regret l'ambiance ignoble et absurde de Clemency et de ses hybrides en cages.

Dissimulée derrière l'apparence de Manman Brigitte, la Lwa des morts, Ruth se glisse dans la le foule qui se presse dans les rues de Potter's End. Ses cheveux et ses yeux teints magiquement en roux et en vert la rendent méconnaissable et c'est tant mieux, elle n'a pas très envie de se faire remarquer. Sous sa robe, l'insigne de préfet qui avait appartenue à Kingsley Shacklebolt des dizaines d'années plus tôt s'est mis à palpiter juste près qu'elle soit sortie de Clemency.
Il n'est pas loin.

Elle a du mal à y croire. Elle n'était pas du tout certaine que cela fonctionnerait, mais les vévés de Samdi et Legba qu'elle avait gravés dans le métal s'étaient réveillés: Samdi pour l'âme perdue qu'il fallait retrouver et Legba pour lui montrer la route. Elle pouvait presque entendre les esprits chuchoter à son oreille avec excitation, et lui donner la direction dans laquelle avancer. Si Zabini apprend ce qu'elle a fait, elle sera bonne à être mise en cage elle aussi... L'idée faire remonter un frison le long de sa colonne vertébrale. Elle chasse cette pensée, poussée plus fort par les Lwa, comme s'il sentait qu'elle était en train de se déconcentrer. Elle porte une main à sa poitrine pour la plaquer sur l'insigne. Elle écoute, elle avance. Quand la magie des esprits est lancée, il est interdit de s'arrêter, elle n'a plus le choix: elle cherche Kingsley Shacklebolt, alors elle va le trouver.

Ses pas pressés l'éloignent de Clemency alors que c'est par là que plusieurs personnes semblent converger. Elle se souvient vaguement avoir entendu quelqu'un dire que le Lord ferait une apparition, mais Ruth se fiche bien pas mal de Voldemort, elle n'écoute que les Lwas. Elle croise un diable qu'elle bouscule vaguement, slalome entre une sirène et une sorcière aux cheveux roux flamboyant. À quelque mettre devant elle, elle aperçoit une femme maquillée en un superbe squelette sud-américain, et à son bras le Baron samedi, comme une évidence; c'est lui. Dans le brouhaha ambiant de la foule, elle entend les esprits qui l'ont guidé jusque là se mettre soudain à exulter: trop heureux d'avoir mis la main sur leur proie. Ruth frémit un instant avant qu'ils ne disparaissent, ne laisse qu'un bourdonnement sourd à ses oreilles.

Elle continue sa route: Manman Brigitte s'avance droit vers le Baron samedi. Elle le croise, frôlant son épaule et s'arrêtant très brièvement à côté de lui. « Vous devriez vous méfier », elle dit à voix basse près de son oreille. « Votre neveu vous cherche et les esprits ne se laissent pas duper par les déguisements. »

bref:

« J’envisagerai peut-être de te faire un prix d’ami, en souvenir du bon vieux temps. » Des tréfonds ventraux monte un rire. « J'aurais l'impression d'honorer une charogne. Et même ça, j'peux l'avoir gratis. » Ou les goûts discutables de la bête à qui l'on prête monts d'abjections. Une pensée fulgurante lui traverse d'ailleurs l'esprit : à quoi ça peut bien ressembler d'honorer un mort-vivant ? Ça doit être froid et barbant — si tant est que les vampires soient aussi bêcheurs au pieu qu'ils ne le sont en société. Au moins quand c'est cané, ça ne cause pas. Tiré de ses réflexions par la voix nonchalante de Bagshot, il reporte derechef son attention vers la sorcière. « Uli, je te présente Fenrir. Fenrir, Uli. Vous deux avez eu l’immense honneur et le plaisir infini de bosser avec moi. Surtout ne vous battez pas pour savoir laquelle des deux expériences j’ai préféré. (...) C’est si difficile de choisir entre la peste et le choléra… » Une Handler, donc. La Handler. Elle ne respire pas franchement la sympathie et c'est tant mieux. Après un examen plus méticuleux de sa personne, il branle du chef avec connivence et grogne derrière sourire : « J'espère très sincèrement que vous êtes odieuse. » Comprendre avec lui, mais ce serait ravir les esgourdes de Bagshot que de le mettre au centre de toutes les attentions. Les rejoint à point nommé une connaissance de son interlocutrice. Greyback fait peu cas de l'homme jusqu'à ce qu'il lui tende sa pogne, laquelle est toisée par le lycan que ces salamalecs typiquement humains amusent. S'il se plie rarement à ces pitreries, les effluences douteuses de l'aristocrate aguichent son intérêt ; il serre donc la main et, tout en veillant à ne broyer aucun os, réplique presque aussi cordialement. « Ravi. Fenrir Greyback. » Puis un signe à Madame, histoire qu'elle ne se sente pas délaissée. Ulrike. Engel. Svetlana. Que d'exotisme. À eux trois ils déplafonnent le quota d'immigrés que la tripotée de nationalistes ici-présents peuvent tolérer. Revenant à sa posture, il continue de fixer von Bäume. « Vous n'êtes pas du Ministère, j'me trompe ? », le questionne-t-il à priori machinalement, comme on s'y attendrait du cerbère du Lord, mais son regard, qui ne quitte pas celui sibyllin de son vis-à-vis, trahit intentionnellement une curiosité plus vive.

Spoiler:

DOUBLE, DOUBLE TOIL AND TROUBLE

Ce que tu vois autour de toi te débecte, te dégoute. D'un côté, des hybrides comme des bêtes de foire, des freaks exposés tels des trophées à des sorciers qui exhibent la pureté de leurs sang comme un joyaux. L'opulence à peine déguisée face à ceux qui ont perdu jusqu'à leur dignité. Tu observes, tes yeux experts parcourant la disparate assemblée. Tu en reconnais la plupart : certains travaillent au ministère, ou sont des death eater connus. D'autres ont des noms anciens qui côtoient le tien depuis des génération. Les plus vielles familles de sorcier se mêlent et de démêlent, petit cercle fermé où les noms gravitent les uns avec les autres. Mariage d'un côté, et ton voisin devient ton cousin. De près ou de loin, tu as du sang en commun avec bon nombre d'entre eux. C'est comme ça. La famille Abbott fait partie des plus anciennes familles du territoire. Et bien que la pureté du sang ne soit que foutaises à tes yeux, ce n'est pas forcément le cas de tes aïeux. Et tu as souvent entendu des remarques telles que « je n'ai rien contre les sang-mêlés, mais ce serait quand même mieux si tu épousais un sang-pur » « ça passe chez les autres, mais pas chez moi » et autres joyeusetés. Discrimination déguisée, bien entendu. D'instinct, alors que des sorciers aux sinistres réputation te croisent, tu porte la main à ton ventre. Geste que tu as bien souvent répété ces dernières années. Longtemps, ça a été un toc signe de ton profond désespoir. Agent double, la quarantaine, il était devenu symbole de la fin de ton désir d'être mère. Tu n'avais jamais vraiment fait le deuil de la maternité, mais tu savais au fond de toi que jamais te ne serais mère. Tu ne le pouvais pas. Pas dans ces conditions. Mais le destin semblait s'être joué de toi. Et tu avais découvert quelques semaines plus tôt que tu portais l'enfant de Marlon. Un death Eater. Ton amant. Enfant de l'amour, et de la trahison. Double. Agent-double. Tu mentais à l'Ordre qui ignorait que tu étais tombée amoureuse de l'ennemi. Lequel ne se doutait pas de ta réelle allégeance. Double trahison, qui risquait à tout moment de te faire chuter. Chaque jour, chaque mensonge agrandissait ce vide qui s'ouvrait sous tes pieds. Funambule, tu es sans filet depuis longtemps. Mais aujourd'hui, la corde tremble, et le gouffre n'est plus très loin. Ton regard cherche Marlon, que tu trouves en compagnie de Rodolphus Lestrange et Anthonin Dolohov. Par Merlin, auras-tu un jour la force de lui avouer ce secret qui te pèse ? Que malgré la force et la sincérité de tes sentiments, votre histoire ne repose que sur un mensonge ? Et alors que tu portes le fruit de votre amour, ce secret te semble de plus en plus lourd à porter. Et alors que devenir mère te semblait le plus beau des cadeaux, tu as l'impression d'avoir croqué la pomme empoisonnée. Tu détournes les yeux du petit groupe en entendant quelqu'un t'aborder. Tu découvres Hannah Abbot, ta cousine. Tu l'as connu dans des réunions de famille, il y a longtemps. Mais votre différence d'âge et la guerre vous a éloigné. Tu ne sais pas vraiment ce qu'elle est devenue, mais tu remarques tout de suite la marque brune sur sa joue. Par Merlin. Tu trembles, imaginant sans peine ce qu'a du subir la jeune femme. Néanmoins, contrairement aux autres, elles n'est pas en cage. Au contraire, elle semble assurer la sécurité, ou surveiller tout du moins. En tout cas, si elle est là à cette soirée c'est qu'elle y a été autorisée - ou poussée. « Hannah ... Cela faisait si longtemps ! » Tu marques une pause. Regardant autour de toi, ton regard s'attardant sur les hybrides en cage. Spectacle désolant. « J'imagine qu'il vaut mieux être à ta place qu'à la leur. » Aucune animosité dans ta voix, ni curiosité mal placée. Seulement une franchise désarmante, propre à ta personne.

EN BREF:

Kingsley regarde à peine ce qu'il se passe autour de lui; les gens déguisés, les vendeurs, les enfants qui courent partout; il ne regarde que la porte d'entrée vers Clemency, et les membres de la VB engagés pour vérifier les identités à l'entrée. Ils vont mener l'assaut, quelques résistants vont faire sauter un pan de l'enceinte protectrice au nord-ouest, la distraction permettra au gros de l'Ordre de passer.
La main de Sofia sur son bras se resserre, et il se demande si elle aussi ressent cette tension. Kingsley n'est pas stressé, mais tendu, sur ses gardes; quand on s'approche de lui, il regarde, adresse un petit souvenir à la jeune femme déguisée en ce qui ressemble à un Lwa, comme lui (@Ruth Pike). Maman Brigitte, il imagine, même si il ne s'y connait pas très bien. Elle s'avance vers lui, il se demande si elle veut commenter sur son propre costume... Sofia, à côté de lui, se tend comme la corde d'un arc.
Maman Brigitte le frôle, elle s'arrête et Kingsley sent une sueur froide couler le long de sa colonne. « Vous devriez vous méfier. » La main de Kingsley, qui ne porte pas le bras de Sofia, se referme sur la baguette à l'intérieur de la poche de sa veste — il ne l'a pas lâchée depuis qu'il est entré, sauf pour écrire son petit "essèmess" sur son téléphone. « Votre neveu vous cherche et les esprits ne se laissent pas duper par les déguisements. » Son neveu? Mais putain, il en a une dizaine, des neveux! Enfin, il croit.
Maman Brigitte déjà va pour continuer son chemin, mais la main de Kingsley vole et attrape son bras. Le geste est rapide, un peu brusque, et pourrait attirer l'attention; Sofia semble en penser de même parce qu'elle continue son chemin elle-même. Le message est clair: si il veut s'enfoncer dans cette merde, Kingsley le fera seul.
Ses yeux cherchent le visage de Maman Brigitte, mais il ne pense pas la reconnaître. “ Mais enfin, Brigit, de quoi parles-tu? ” L'accent irlandais (un tantinet exagéré et franchement un peu maladroit) se glisse sur sa langue avec aisance; si quelques regards se sont glissés sur eux suite au mouvement brusque, la plupart se détournent quand les deux Lwas semblent se reconnaître. Sa poigne sur le bras de la jeune femme, en revanche, n'a pas faibli. “ De qui-- ” Il s'interrompt lui-même.
Blaise. Blaise est son neveu, même si ils n'ont pas le même nom. C'est le fils d'Helen, en plus.
Et c'est lui qui organises la soirée à Clemency.
Serait-ce un traquenard? Une embuscade? Un piège? Et Paws, pourra-t-il-- “ Que sais-tu? ” siffle-t-il à mi-voix, la relâchant seulement pour la clouer en place du regard. Elle n'est pas là pour le dénoncer — elle l'aurait déjà fait —, mais il se méfie tout de même, sa main toujours crispée sur sa baguette dans sa veste.

TLDR:

Plus les minutes s’écoulent, plus tu comprends que c’était une erreur que de s’attarder à cette soirée. Mais encore une fois, la pression familiale pesant sur tes maigres épaules avait fini par te contraindre à faire ce qui était attendu de toi. Tu n’avais jamais apporté d’affection particulière aux célébrations de la Samhain et encore moins à cette mascarade qui consistait à se déguiser de façon plus ou moins extravagante. Tu étais une von Bäume et tu en étais fière, tu n’éprouvais nul besoin de te travestir pour dérober l’identité de quelqu’un d’autre. Tous ces faux-semblants te révulsaient, toi qui étais connue pour ta franchise exacerbée et sans filtre. Caractéristique que tu semblais d’ailleurs partager avec ton hound. Ce que tu avais redouté venait de se produire. Boris se perdait une nouvelle fois dans de longues tirades sans queue ni tête. Du moins était-ce ce que les oreilles indiscrètes trainant aux alentours se plairaient sûrement à penser. Alors que toi, tu parvenais parfaitement à déceler les relents de vérité suintant de ses innombrables provocations. Que savait-il donc à propos des liens que tu avais noués avec Rabastan Lestrange ? Tu l’ignorais, tu préférais penser qu’il ne s’agissait là que de l’une de ces plaisanteries de mauvais goût, dont Bagshot avait le secret. Pour une fois, tu restes sans voix face à l’adversité, il faut croire que ce soir tu n’es pas d’humeur à te lancer dans d’interminables joutes verbales avec ton chien. Et comme si Merlin avait entendu tes suppliques silencieuses, un intrus fait son apparition et vient interrompre le monologue du vampire. Tu bénis intérieurement cet envoyé du destin avant même de savoir à qui tu avais à faire. Néanmoins, tu n’aimes pas beaucoup les manières de cet homme, ni même la façon qu’il a de te dévisager. Mais ce qui te déplait le plus est certainement la manière dont il s’adresse à ton hound. Est-il donc suffisamment stupide pour ignorer les liens qui t’unissent à Bagshot ? Il est ton chien, ta propriété. Toi seule a le droit de le traiter comme bon te semble. Ton sourire de façade s’évanouit rapidement alors que tu juges ton vis-à-vis d’un regard dédaigneux lorsqu’il t’est enfin officiellement présenté. Fenrir Greyback. Le chien du Lord. Il n’y avait à tes yeux rien de pire qu’un hybride qui ne savait pas rester à sa place. Alors tu préfères l’ignorer lui aussi, et avant que tu ne t’apprêtes à tourner les talons, tu aperçois la silhouette de ton oncle arriver dans votre direction. Tu ne peux t’empêcher de lever les yeux au ciel lorsque son costume d’un blanc éclatant vient te percer les pupilles. Pourquoi inflige-t-il un tel spectacle à son entourage ? Cette couleur ne lui sied aucunement, sa pâleur habituelle n’en était que plus soulignée. Et puis ces plumes et ce semblant d’auréole frôlaient les limites acceptables du mauvais goût. Mais parce que la famille était une entité sacrée, tu gardes ton commentaire pour toi et le laisses te baiser la joue avant de venir saluer Svetlana. « Tu m’excuseras mon oncle, mais j’ai suffisamment côtoyé d’hybrides pour le restant de la soirée. Nous nous verrons au manoir. » Sur ce, tu quittes la déplaisante compagnie offerte par Bagshot et Greyback et te diriges vers d’autres cieux. La tête haute, tu t’avances droit vers le petit groupe que formaient Rabastan, Dolores et Narcissa. Ne saluant que ces dames, tu t’attardes auprès de ta nouvelle belle-sœur, un sourire carnassier ajusté sur tes lèvres. Si ton amant comptait t’ignorer, tu étais bien décidé à lui rendre la pareille. « Narcissa, je constate que nous partageons la même habileté à se débarrasser de nos époux respectifs dans les premières minutes suivant notre apparition à une fête. J’espère tout de même que mon frère trouvera le moyen de passer du bon temps. »

Spoiler:

Tout ce qu'elle a retenu, c'est qu'elle sera payée. Alors, elle en a pas grand-chose à faire, de servir de monstre pour la soirée. Elle l'est 365 jours par ans, de toute façon - et puis, au moins, personne lui parlera. Passer la soirée dans une cage, ça lui rappelle un peu ses journées - ça la dépayse pas trop. Ça lui laisse l'occasion de regarder les gans autour - avec un regard méchant. Elle est là pour ça de toute façon non ? Être ce qu'elle est ? Alors elle laisse la colère qui brûle monter en elle et l'enflammer - le regard furtif et tranchant qui mord et brûle. Qui crie. Les plumes sur la robe, grises et ternes, cheap à en faire pleurer - l'oeil jaune qui toise les invités qui s'approchent un peu trop des cages. Elle a pas trop eu le choix du costume - mais pour le salaire, ils auraient pu lui mettre une plume dans le cul qu'elle se serait quand même pavanée dans la cage. Aucune fierté ? Peut-être. Tout pour garder sa tête connectée au reste de son corps - si pour ça elle doit baisser la tête et se laisser faire, elle le fait. L'asservissement ne s'arrêtera pas de sitôt, peut-être jamais - elle l'a accepté. Ce sera une vie longue, sûrement - mais sûrement plus longue que ses autres congénères qui ont décidé de se retourner contre le gouvernement. I'm here for a long time, not a good time qu'elle a pris l'habitude de souffler d'un ton acide.
La langue passe sur les canines pointues et d'un blanc éclatant - si elles le sont naturellement, leur tranchant n'a fait qu'être accentué par les sortilèges de métamorphose, qui prendront fin une fois la soirée terminée. Les doigts glissent le long des barreaux tandis qu'elle fixe la foule, l'oeil noir et tourbillonnant - comme un appel à rester loin. Jusque là, ça marche assez bien. Pas un mot, rien. Ou peut-être que c'est la tête de bébé couverte de sang et dotée d'une expression douloureuse qui rappelle à tout le monde sa vraie nature, celle ancestrale et sanglante, qui les pousse à rester loin. Dévoreuse d'enfants, monstre qui est soufflé parfois, quand quelque sang-pur passe au ras de la cage. Insulte à laquelle elle répond par un sourire carnassier et pointu. Est-ce qu'elle s'ennuie ? Pas vraiment. Ils la distraient autant qu'elle les distrait - bribes de conversations attrapées par-ci et par-là, elle ricane dans soin coin, Moeko. Les bras croisées sous la poitrine, l'épaule appuyée contre les barreaux de la cage, silhouette nonchalante et orageuse - Clemency se remplit, et vit. Elle rit et s'amuse, car c'est Halloween ce soir.

Spoiler:

Les récents évènements t’avaient conduit à maudire le don de métamorphomage dont Myrthild avait hérité. Ce soir encore, tu étais frileux quant à son utilisation. Le véritable Louis Travers aurait pu faire irruption à Clemency d’une minute à l’autre. Aussi, ton regard alternait sans cesse entre la porte d’entrée et Myrthild. Si jamais votre aîné se décidait à faire l’honneur de sa présence, il te faudrait réagir sans plus attendre et aller sauver ta sœur des griffes bien trop acérées de Louis. Impossible alors pour toi de feindre une parfaite décontraction. Les deux mangemorts à tes côtés ne se laisseraient certainement pas duper par les traits de ton visage trop peu lisses pour l’occasion. Mais tu mises énormément sur l’excitation candide de Dolohov et le cerveau embrumé de Rodolphus pour sauver les apparences. Tu te forces même à sourire poliment devant le costume ridicule d’Antonin. Comment pouvait-on cultiver le mauvais goût avec autant d’entrain et de passion ? Tu m’étonnes que l’aîné des Lestrange ait eu peur. Cela faisait dix ans, qu’il se pissait dessus à la moindre occasion. Toi, t’avais pas fait autant de cinéma quand ta femme était morte. D’un hochement de tête tu approuves les critiques de Dolohov quant à la présence de tous ces hybrides bien glauques. « Il faudrait que l’on se refasse une virée tous ensemble aux Battues un de ces quatre. Mais je me retiendrai d’investir, parce que la dernière fois, ma candidate a mystérieusement disparue… » Ce disant, tu lances un regard appuyé en direction d’Antonin. Tu l’avais encore mauvaise qu’il t’ait dérobé Ruth sans prévenir. Mais c’est une raison tout autre qui manqua de te faire recracher ta bière. Alors que tu avais porté la chope à tes lèvres, tes pupilles inquisitrices s’étaient posées sur une silhouette féminine que tu ne connaissais que trop bien. Freya Abbott venait de franchir le seuil de la porte d’entrée. Elle ne t’avait pas dit qu’elle viendrait. Toi non plus d’ailleurs. Il faut dire que depuis le désastre qu’avait était le diner organisé par Myrthild, vous ne vous étiez pas vraiment adressé la parole. Et pourtant la gravité de la situation aurait voulu que tu fasses le premier pas et que tu ailles t’excuser d’avoir eu une réaction aussi minable face à l’annonce de sa grossesse. Mais voilà, ta fierté de sang-pur quinquagénaire t’avait interdit de te laisser aller à un tel acte empreint de sensibilité. Et puis avant même que tu n’aies décidé d’aller la saluer, tu vois une petite hybride s’avancer dans sa direction. Ta main se porte instinctivement à ta baguette, que tu serais prêt à dégainer si l’on venait à s’en prendre à Freya. Ou à ton enfant à naître. Réaliser cette évidence te déstabilise quelque peu. Serais-tu donc enclin à accepter cet enfant, dans le simple but de purifier ta lignée et de lui offrir un héritier au sang-pur ? Oui certainement. En voyant les deux femmes discuter calmement, tu comprends que le vis-à-vis de Freya est certainement cette cousine dont il était fait mention dans l’arbre généalogique des Abbott. Tes doigts s’écartent mollement de ta baguette et font mine de lisser les plis de ta veste. Tu reportes alors ton attention sur les deux lurons qui te tenaient compagnie, comme si de rien n’était. « Dis donc, Rodolphus, il n’a pas mangé depuis quand Rabastan ? » Question parfaitement fondée lorsque l’on avait aperçu Lestrange piller le buffet sans la moindre gêne.

Spoiler:

Blaise n’a pas toujours bon goût. Pansy se fait souvent la réflexion en le voyant sortir habillé avec une tenue mal assortie à ses yeux ou bien les rares fois où elle va aux Satine Nights avec lui. Pire encore, il y a les Battues dont elle désapprouve fortement ; ce n’est pas qu’elle ait de la compassion à revendre pour les traitres mais les Battues c’est vraiment sale et inconvenant. Ça révèle un aspect si laid de la société sorcière et c’est vraiment vulgaire. De fait, elle n’y est allée que deux fois dans sa vie depuis leur création par l’homme qu’elle a tout de même épousé. Elle aime beaucoup Blaise, il est même la personne qu’elle aime le plus au monde quoiqu’elle ne l’admette pas, mais elle n’hésite pas à lui dire quand ses idées sont stupides ou ringardes. Elle a de longue date prévu de se rendre à sa soirée d’Halloween. En plus elle se produit à deux pas de leur nouveau chez-eux dans le quartier de Clemency à Potter’s End — Pansy déteste le Pays de Galles, mais bon — donc elle n’a pas d’excuse. Elle n’aime pas beaucoup se déguiser — s'enlaidir ? non merci — alors un peu de maquillage fait l’affaire pour elle et elle se dit qu’elle passera un bon moment à se moquer des autres avec leurs costumes débiles. Elle espère juste que Blaise restera un petit peu avec elle au moins. Le jour même pourtant il lui parle un peu de tout ce qu’il a prévu, d’un air très excité, sûr de lui comme d’habitude et Pansy hoche machinalement la tête jusqu’à ce qu’il lui parle d’hybrides en cage. Son distant :  “ hm-hm ” pour toute réponse à ce qu'il avait l'air de penser être une idée brillante ne lui a pas plu et Pansy s'est ainsi sentie forcée d'ajouter : “ That’s dumb. ” le plus simplement du monde. Forcément, c’est encore plus mal passé.

Mais Pansy reste bien assurée qu’elle avait raison quand elle arrive, avec beaucoup de retard (surtout pour la femme d’un des organisateurs) à la fête. Déjà, c’est vraiment pas beau comme décoration ces monstres. Ils ont pour certains des tenues indécentes et leurs triangles sur la joue luisent à la lumière des bougies. Sale. Mais en plus c’est dangereux : et si une cage s’ouvrait et que ces erreurs de la nature se jetaient sur la bonne société sorcière ? Sa langue claque sur son palais alors qu’elle observe toute l’assemblée avec une petite moue. C’est stupide comme idée, elle n’en démord pas et ça va encore donner de quoi jaser aux ennemis du gouvernement, comme quoi les sang-purs mettent des gens dans des cages. Ce n’est pas qu’ils méritent pas d’être enfermés ; ils sont dangereux après tout, mais il serait plus clément de simplement mettre un terme à leur souffrance. Inutile de les transformer en bêtes de foire. Ceci dit, des choses stupides il y en a d’autres dans l’assemblée. Il y a quelqu’un par exemple, dont elle n’arrive pas, d’où elle est, à voir le visage, déguisé en détraqueur. Pansy fronce encore un peu plus les sourcils quand elle remarque les hybrides hors-cage aussi — c’est même eux qui vérifient les identités à l’entrée même si elle y a pour sa part échappé, venant d'une maison déjà dans le quartier huppé. Blaise ne l’avait pas prévenue ! “ Putain ça me deg'. ” marmonne-t-elle devant la cage d’une harpie bien (salement) déguisée.

Blaise n’étant ni costumé ni maquillé, il est plutôt facile à retrouver et à rejoindre même si ça veut dire traverser la foule. Il parle avec Kalen, mais Pansy s’en moque. “ Il ? Et dire que je croyais que c’était moi que tu attendais. ” Elle fait la moue, même si elle devine rapidement de qui Blaise peut bien parler quand il prononce le pronom avec tant de déférence. L’invité d’honneur de la soirée, de toutes les soirées qui peuvent bien exister dans ce Royaume. Le Lord. Pansy n’a que rarement eu l’honneur de le voir en personne, de loin. “ Tu ne m’avais pas dit qu’il y aurait des- hm demi-personnes hors de leurs cages. Tu aurais pu prévenir. C’est dangereux. ” Ils le sont tous à ses yeux, même ceux qui font partie de la DB. Sauf peut-être…Millicent ? Mais bon Millicent n'est qu'un huitième harpie et elle ne le savait pas en grandissant. Ce n'est pas comme ces loups ou vampires qui sembleraient presque fiers de l'être et qui prétendent ensuite assurer la sécurité des vrais humains. “ No offence, ” elle adresse un vague regard en coin à Yaxley. Elle ne l’apprécie pas beaucoup, ni lui ni son travail. Elle doute, sans honte ni secret, de sa capacité à contrôler ces membres de la DB si quelque chose se passe mal ce soir.

TL;DR: