cw. violence, blessures, sang

Tout avait bien commencé : la fenêtre de sa cuisine laissée entrouverte en partant pour que le chat puisse filer au cas où, Hunter croisée juste avant le déclenchement des opérations pour le plaisir de lui rentrer dedans - tasse à café à la main pour plus de fun - sans s'excuser option moue blasée et cafetière de la VB malmenée d'un coup de pied fouetté juste avant que Buck ne passe se servir.  Même l'arrivée en bombe à Brighton ne s'était pas trop mal passée (selon le point de vue) et Siham avait réussi à se débarrasser de Rayane à l'aide d'un petit sortilège de confusion des familles. Elle l'avait regardé s'éloigner des combats à la recherche de papillons ou autre avec une pointe de culpabilité puis s'était recentrée sur ce qu'il se passait autour d'elle. A priori, elle n'avait rien de spécial à entreprendre - les renseignements sur les rondes effectuées à Brighton, le nombre de personnes qui seraient à priori sur place, tout ce qu'elle avait pu grapiller - juste à jouer la handler médiocre pour ne pas reproduire ses petits exploits lors de la tentative de résurrection de Lestrange (apparemment sa faute si les adversaires étaient trop nuls).

Eloignement stratégique de Wickham (elle ne voulait pas le décevoir en étant médiocre), Siham affichait sa mine des jours sans (ou plutôt des lendemains de nuits avec alcool et autre jusqu'aux aurores). Le premier adversaire qui lui tomba dessus était du style pipou de l'Ordre, fanboy du survivant avant lavage du cerveau et essaya donc de lui faire une Potter (aka une utilisation excessive d'expelliarmus). Ce qui était toujours très bête à faire lorsque l'on était face à une sorcière visiblement pas d'origine européenne. D'ailleurs, pas une seule fois Siham ne fit mine de chercher sa baguette, se contentant d'agiter les doigts pour repousser quelques adversaires plutôt faiblards comparés à une handler entraînée professionnellement au duel depuis dix ans. A un collègue qu'elle n'aimait pas et qui apparut dans son champ de vision, elle balança un maléfice qui le toucha par erreur avant de se dissimuler derrière une voiture. Bon. Pas tranquille mais presque (et horriblement chiant sans compter qu'elle était un peu inquiète pour certains combattants).

Tout se gâta quand elle tomba face à Weasley le Sixième (ou bien le cinquième maintenant qu'un des connards de jumeaux était mort ?) archi vénère et visiblement près à la buter puis à la faire revenir pour la buter de nouveau (ce qui était un peu abusé pour juste un impero alors qu'elle aurait pu (du ?) y aller à l'avada). Siham savait trois choses : si elle amochait trop Weasley, elle n'avait plus qu'à devenir mangemort pour de bon ; la fuite n'était pas en option (question d'honneur) ; Elena lui avait fait comprendre qu'invoquer le nom de Royal en planche de salut pouvait être à double tranchant au vu de sa popularité défaillante (et dire qu'elle était sous la protection de ouistiti était évidemment pas une option, rien que l'idée de le formuler à haute voix lui collait la nausée). Elle découvrit aussi que Weasley n'était pas si claqué que ça quand il n'était pas sous impero et que rester en vie allait peut-être nécessiter de glisser qu'elle connaissait Alvarez en plus d'agiter le cercle de l'Ordre gravé sur son poignet - juste en dessous de la Marque pour un superbe effet - sous le nez de Ronald. {devant la violence de cette scène...}

***

Elle se réveilla dans une superbe cellule (non), sans vis-à-vis (non plus) et au confort à toute épreuve. Goût métallique du sang dans la bouche, vagues de douleur généralisée, elle partit pour un bon bout de temps à jongler et tout défila dans un brouillard épais. A un moment donné, on la tira de sa cellule. Elle avait un vague souvenir d'elle attachée sur une chaise inconfortable face à un individu qui lui hurlait de se mettre à table. Qu'on avait commencé à la prendre par le col pour la secouer bien comme il faut avant qu'une autre personne ne rentre. L'ambiance changea, on lui fourra une tasse de thé entre les mains (et même une cigarette) et on lui dit qu'elle en avait pour un moment en cellule mais que tout irait bien, qu'il ne fallait pas s'inquiéter, qu'une de ses blessures avait du s'infecter ce qui expliquait son état et que non ils n'étaient pas en train de la tuer à petit feu pour se débarrasser de son cas. Elle demanda si Nahel allait bien, on lui demanda qui était Nahel. Elle demanda si Hunter-Felix-Rayane-Nial allaient bien, elle n'eut droit qu'à un ricanement en réponse. Elle fut renvoyée dans sa cellule après avoir été obligée d'engloutir la moitié d'une pharmacie. Là, elle sombra de nouveau.

Quand Siham revint à elle, ses idées étaient déjà plus claires. Une rapide inspection des lieux lui apprit qu'elle était enfermée dans les locaux brightonnais de la BCBC et qu'ils avaient eu le mauvais goût de laisser les affiches des présentateurs aux murs. En face d'elle, il y avait donc une photo géante de son snob de fiancé qui décochait des sourires commerciaux à intervalle régulier (il aurait presque fait de l'ombre à Lockhart au sommet de sa grandeur). Dans sa petite cellule vitrée, il y avait un bureau que l'on ne s'était pas embarrassé à enlever, un semblant de matelas et c'était à peu près tout. Longueur : quinze pas pieds collés, largeur : douze. Voisin de droite : le boss final du département de la Justice. A gauche : Hunter (gênant). Occupations possibles : dormir, faire des pompes, jouer à pierre-feuille-ciseau avec ses voisins. Super.

Elle regardait le plafond avec une telle intensité qu'il aurait pu fondre lorsqu'une voix la tira de sa contemplation. Siham se redressa, remit de l'ordre dans sa frange (une perte de temps, elle n'avait jamais été aussi crade et était à peu près sûre qu'elle avait encore du sang dans ses cheveux décolorés) et hésita un peu. Maintenant qu'elle était là, était-elle encore obligée de répondre aux vieux connards fascistes infoutus de savoir qui elle était alors qu'ils fréquentaient le même cercle ? L'ennui prit le dessus et la réponse fut oui. Un regard à son uniforme lui indiqua qu'il n'était plus si reconnaissable (et que la question n'était donc pas totalement débile). "Oui, values brigade" répondu en bonne soldate avant de compléter d'un "Siham Al-Massri, enchantée" plus qu'ironique (car tout le monde ne pouvait qu'être enchanté de faire de nouvelles rencontres en prison avec une tête à se faire confondre avec un revenant et les vêtements en loques). Ce qui était rassurant était que Travers n'avait pas meilleure mine qu'elle. Elle faillit lui demander si il faisait dans le rapprochement familial mais ce serait mal venu de sa part alors elle se contenta de le dévisager avec l'air vaguement touché qu'un gars de l'Elite lui adresse la parole.