tw: léger racisme (anglaise qui débarque en terre inconnue quoi)
23 janvier. Vous arrivez enfin au port de Pucallpa après 6 jours de voyage. L'ambiance à bord t'avait manqué. Les disputes, les empoignades, les repas partagés. L'équipage qui se démène pour venir à bout des courants qui traversent l'Atlantique. Les créatures luminescentes qui nagent sous la coque du navire. L'odeur d'iode qui sature tes narines. Le vent salé qui emmêle tes cheveux. Ici, au milieu de nulle part, tu es libre. Tu n'as pas besoin de faire semblant. Tu es à ta place, galvanisée par la confiance que place le Lord en toi. Tu es à ta place, à la tête d'un groupe de sorciers tous aussi singuliers que toi. Tu es à ta place, à la recherche du monstre qui réveillera celui qui sommeille en toi.

Le spectacle qui vous attend en arrivant est des plus fascinant. Tout est si exotique ici. De l'odeur entêtante de sciure de bois aux cris tonitruants poussés dans une langue inconnue, tu ne sais plus où donner de la tête. Un sourire étire tes lippes alors que vous vous amarrez. C'est maintenant que tout commence.

Vêtue d'une chemise d'un blanc nacré et d'un pantalon noir parfaitement repassé, avec tes cheveux tirés dans un chignon passablement défait et des grosses boucles en or massif serties d'écailles de léviathan (quelle forceuse) qui pendent de tes oreilles, tu as tout simplement l'air d'une touriste bien trop apprêtée pour ce genre d'odyssée. Évidemment, tu ne t'en rends pas compte, persuadée de pouvoir terrasser des créatures avec classe. Tu ne te rends pas compte non plus du danger que peut représenter ton apparente opulence dans ce quartier peuplé de bandits. Mais ton intention est claire : affirmer ton pouvoir, ta puissance, afin de montrer sans un mot que tu n'es pas venue pour plaisanter.

“ Restez vigilants. Au moindre signe de tempête, on se débarrasse de quiconque nous oppose une résistance. Seule le contact doit rester en vie. Je veux que chacun d'entre vous soit prêt à couvrir un coin de l'établissement. ”

Lorsque vous débarquez à Los Pollos, le fameux bar dont t'avait parlé Zephira, tu constates néanmoins que les codes du pouvoirs ne sont pas les mêmes ici que là d'où tu viens. Pour tout dire, tu te sens presque ridicule face à l'allure menaçante de la plupart des clients de l'établissement. Non pas que ça te déstabilise outre mesure : que sont-ils face à celle qui a tué le léviathan ? Par réflexe, tu cherches à éveiller la magie qui court dans tes veines comme pour te rassurer qu'elle soit bien là, prête à l'emploi. Or rien ne se passe, et c'est comme si tes pouvoirs étaient enfermés dans ton corps, impossible de s'en échapper. Un oiseau qui se cogne aux barreaux de sa cage sans jamais pouvoir rejoindre le ciel. Le coin de ton œil tique légèrement à cette réalisation. Il doit y avoir des runes, ou un enchantement gravé dans les murs en bois de l'établissement. Tu restes aux aguets.

“ Elle est là, te souffle Zephira. ” Tu glisses les yeux en direction d'une femme à la peau tannée par le soleil et au visage marqué par quelques années d'aventure. Ton cœur accélère légèrement quand vos regards se croisent. Il lui manque un œil, à elle aussi, et tu te sens irrémédiablement attirée par le joyaux scintillant logé dans son orbite. Nouveau sourire naissant au coin de tes lèvres. La femme te fascine plus que tu ne saurais l'expliquer. Elle dégage quelque chose de fort, de puissant, quelque chose qui impose le respect sans avoir recours à un quelconque artifice. Tu aimerais être comme elle. Te faire respecter comme elle.

Tu t'approches avec toute l'assurance et tout l'aplomb qu'on te connaît et tu ne quittes pas du regard la sorcière. Celle-ci vous invite à prendre place autour de la table. Les chaises se déplacent toutes seules, ce qui t'indique qu'elle est capable d'user de sa magie, ou que l'établissement lui-même en est imprégné. Tu aimerais pouvoir prévenir ton équipage, mais tu estimes qu'ils finiront sans doute par s'en rendre compte. Tu espères juste qu'il ne sera pas trop tard.

Tu t'installes dans la chaise opposée à ton interlocutrice, faisant signe à l'équipage de prendre place autour de toi. Tu pousses légèrement Rodolphus et Hayes afin qu'ils soient de part et d'autre de toi et fais signe à Mite et Barlow de ne pas trop s'éloigner. Tu as besoin que la créature soit à disposition, prête à sortir les crocs si nécessaire, alors que ta magie ne semble pas fonctionner. “ Donc. ” De l'espagnol. Tu restes impassible, mais tu comprends très bien quelle problématique s'apprête à se poser devant vous. Tu ne parles pas espagnol. Du moins, très peu. Tu l'as bien sûr étudié lors de tes études de diplomatie mais tu as principalement appris à maîtriser le français et l'allemand. Ton espagnol est donc quelque peu rouillé, et tu n'es pas habituée à cet accent. Ton interlocutrice prend donc un sérieux avantage, en plus d'être sur son territoire. La négociation s'apprête musclée. Heureusement, tes études n'ont pas servi à rien. “ Vous voulez #### œil, #### ? ########## les prochaines semaines. ##### revenir dans trois mois ? ” Sans comprendre le sens des mots que tu déchiffres, tu réponds au large sourire creux de Carmela García Ríos, miroir parfait de son attitude désinvolte alors que tu te penches légèrement en avant, comme pour asseoir ta dominance. Tes deux mains sont jointes sur la table, pour montrer que tu n'as rien à cacher, mais tu glisses ton pied contre celui de Rodolphus. Tu as besoin de capter son attention, quitte à ce qu'il fouille dans ton esprit pour anticiper tes actions. Et puis il est beau parleur, tu le sais pour en avoir fait les frais. Si ce don pouvait vous sortir d'une mauvaise passe, ce ne serait pas de refus. “ Ravie de vous rencontrer, Madame García Ríos. Je suis Anthea Rowle et ici mon groupe, entames-tu dans un espagnol plus que bancal, malmené par un accent britannique trop présent. Je suis désolée pour mon espagnol. ” Tu te tournes vers Jiménez. “ Mon ami aller traduire. ” Tu fais un geste en direction du sorcier, ton grand sourire ne disparaissant jamais. “ On vous a apporté un présent, tu poursuis cette fois en anglais, t'attendant à ce que le sorcier fasse la traduction. ” Tu fais ensuite signe à Michalski de donner le petit coffre préparé pour l'occasion - le coffre est rempli d'une centaine de gallions, de quelques crins de licorne et d'un œuf de crabe de feu ramené des Fidji. “ En gage de notre bonne volonté. ” Ton sourire s'agrandit de plus belle, sans jamais atteindre tes yeux. Tu n'as pas oublié la règle numéro un de la diplomatie : ne jamais venir les mains vides.

En résumé:

tw: mort et anxiété.
Cette mission a un goût de déjà vu qui ne le ravit pas beaucoup. Sa première mort était face à un Léviathan et l’idée que la seconde le soit aussi lui paraît un peu risible. Certes, il n’a jamais été quelqu’un de très mature, du genre à apprendre des erreurs, mais là c’est quand même de la pure folie. Terrorisé à l’idée de retourner dans ce cauchemar éternel, il refuse tout bonnement de participer à l'avancée du navire. Quand tout le monde s’active sur le pont, il se contente de les regarder, se demandant comment Anthéa et Lord les ont motivés à monter dans un cercueil flottant. Sans grande surprise, la plupart le voit comme un parasite, un élément perturbateur qui aurait mieux fait des rester dans les abysses. Au fond, même si leurs réactions sont blessantes, Lazlo ne peut pas vraiment leur en vouloir. Lui non plus ne comprend pas pourquoi il est de retour et surtout, qu’est-ce qu’il est censé faire de cette seconde chance.

Si un dieu existe, quelque part en ce monde, il n’aurait jamais pu prendre la décision de sauver quelqu’un comme Michalski. Sa vie a toujours été un enchaînement de mauvaises décisions, toutes aussi stupides et irréfléchies les unes que les autres. Son père a raison, c' est un échec ambulant, rien de plus, rien de moins. Si quelqu’un l’a ramené à la vie, ses intentions ne peuvent pas être pure. Peut-être que c'est un piège des enfers ? Il est obligé de revivre éternellement sa mort, coincé dans une boucle temporelle avec la jeune Rowle ?

Lazlo a du mal à accepter que tout cela soit réel, ce qui le rend particulièrement nonchalant et distant émotionnellement. Il prend tout à la légère, encore plus qu’avant. C’est sûrement une manière de se protéger et d’accepter sa situation. Après tout, si elle n’est pas réelle, alors il ne risque rien. Cependant, une part de lui sait qu’il est vraiment de retour, et qu’il est vraiment en train de retourner vers un Léviathan avec un tout nouvel équipage. Ils vont sûrement mourir et cette idée l'effraie, encore plus que ceux qui marchent vers l’inconnu.

Le revenant cache sa peur derrière son sourire de premier de la crèche. Il refuse de parler des enfers à ceux qui l'entourent. Le soir, quand il ne joue pas le clown, il se réfugie dans la cuisine du navire, comme pour se retirer du monde des vivants. Parfois, il craque sous cette peur omniprésente. Les larmes coulent le long de ses joues, alors qu’il se demande pourquoi la magie l’a quitté ? Pourquoi sa peau semble déjà morte ? Qu’est-ce qui va lui arriver s’ils survivent au Léviathan ? Il est mort et personne ne sait qu’il ne l’ait plus. Est-ce que sa famille et ses quelques amis seront heureux de le revoir ? Son père a-t-il pleuré la mort de son fils aîné ? Ne ferait-il pas mieux de mourir une seconde fois dans cette quête suicidaire ? Peut-il mourir ?

Cette dernière question l’habite à chaque instant. Parce que si même la mort le rejette, que va-t-il advenir de lui ? Il est une abomination, personne n’a de réponse à lui offrir, du moins pas sur ce navire. Il les sent les regards curieux, voire effrayés à son égard. Ils veulent comprendre, eux aussi ce qu’il est et s’ils doivent se méfier de lui. Lazlo tente de ne pas s’arrêter sur ces regards, de feindre que tout va bien, qu’il est juste l’éternel fauteur de trouble. Jouer l'inconscient lui permet d’éviter les questions sérieuses.

Même s’il n’est pas sûr que naviguer vers la mort est une bonne option pour commencer une seconde vie, il est quand même heureux de profiter d’un temps loin de l’Angleterre pour s’habituer à cette idée. De pouvoir exister sans regrets et surtout sans problèmes. Parce que si Lazlo était monté sur ce foutu bâteau, c’est parce qu’il était recherché au pays. La mort lui a sûrement permis de disparaître des radars, mais pour combien de temps ? Son retour, il le prépare dans sa tête, mais pour l’heure, il faut surtout revenir en vie de cette quête.

Lorsque la civilisation pointe à nouveau le bout de son nez, ça lui met un peu de baume au cœur. Naviguer sur le bleu de l’océan est agréable, mais un poil répétitif. L’exotisme du lieu le tire de ses pensées. Il a envie de mettre le pied à terre et de découvrir les lieux, tel un touriste en vacances, pendant que les autres, eux, gèrent les vrais sujets. Pour autant, à la sortie du navire, il les suit, par curiosité. Les aventures de ce genre avec l’équipage l’ont toujours amusé, surtout quand elles comportaient dans l'équation un bar.

Ils entrent dans la bicoque, qui à l’intérieur est bien plus grandiose qu’à l’extérieur. L’ambiance est atypique, mais il ne se sent pas mal à l’aise. De toute manière, il s’est rarement senti mal à l’aise dans un endroit. Il remarque quelques regards curieux, mais ces derniers ne s’arrêtent pas vraiment sur lui. La borgne interroge plus que sa peau un peu trop claire, ce qui l’arrange bien. Ici, il n’est pas vraiment une curiosité, juste un matelot parti un peu trop loin de sa maison. Ils approchent d’une table, occupée par une seconde borgne. Discrètement, il se penche vers Bernardo, qui se trouve à côté de lui. « Je ne savais pas que c’était devenu à la mode. » Du bout des doigts il se cache un œil, comme pour rendre sa boutade plus visible.

Comme souvent, il ne ressent pas l’importance du moment et s'égare dans des pitreries. Tandis que l'échange quasi-diplomatique prend place, Lazlo promène ses pupilles dans le bar et comprend rapidement que tous les personnes présentes les observent. Aucun doute qu’ils surveillent l’échange. A la première bavure, le lieu si chaleureux deviendra un champ de bataille.

L’espagnol de sa capitaine ne casse pas trois pattes à un canard, ce qui l’amuse quelque peu en arrière-plan. Anthea tentait d’échanger avec une femme visiblement pas plus conciliante qu’elle, ce qui risque de déraper d’un moment à un autre. Cependant, pour l’heure, tout se passe plus ou moins comme prévu et l’heure du cadeau se présente. Lazlo est désigné pour offrir le présent, une mission simple qu’il s’empresse de réaliser. Avec son sourire charmeur, il s'avance vers la table, avant de déposer le coffre sur cette dernière. « Para la preciosa y famosa Capitan Garcia Rios. » Son espagnol est bancal, mais il mise tout sur ses charmes. Lazlo attire les problèmes, mais on ne peut lui retirer un certain talent pour s’en défaire. Souvent son charme et son naturel le sauvent in extremis.

Une fois l’offrande effectuée, il se retire d’un pas, tout en restant à côté de l’équipage. En réalité, il veut juste boire un verre et se prélasser, mais il sait que cette option sera possible uniquement si l’échange se passe bien.

En résumé:

L’odeur de sciure de bois encore dans les narines, Billy avance avec le reste de l’équipage dans le bar de Los Pollos. Il a pu récupérer ses vieilles mitaines en cuir pour l’occasion, une grâce de leur capitaine qui ne s’est pas étendue jusqu’à son sabre stimagique (une question de protocole, lui a très sèchement répondu un administrateur des Archives et ce malgré la tentative désespérée du Hound à l’embobiner). Ses mains gantées reposent donc sur les pommeaux de deux sabres banals, rangés dans des fourreaux de chaque côté de ses hanches, et à mesure que la fine équipe progresse les paumes de Billy s’y écrasent un peu plus lourdement. Il ne se départit pas pour autant de sa gueule mutine, qui lorgne ici et là les scélérat.e.s présent.e.s comme une bête épie des semblables. Tiens, copain, il a presque les mêmes fringues usées que le pilier de comptoir affalé un peu plus loin.

Si Billy est là pour la sécurité de l’équipage de l’Athéna, Billy tanne surtout Bernardo, dans les pas duquel il n’a pas manqué de s’incruster pour la énième fois. Il ne s’en éloigne que très peu lorsque la table visée par leur capitaine est abordée, de quelques pas à peine, et se positionne face au reste de la population du bar. Billy jette toutefois un regard en biais à Carmela García Ríos, à son œil plus particulièrement, qui le fascine et l’appâte. Il en est à se demander combien ça pourrait se revendre sur le marché noir qu’un picotement dans ses poignets le pousse à les bouger et descendre ses mains jusqu’aux poignées de ses sabres. Les sens jusqu'à présent perturbés par la masse grouillante de sons et odeurs, il remarque tout juste qu'il est impossible de pratiquer la magique dans le bar.

Un sourire crispé naît sous sa moustache, tandis qu’il continue de jouer au mec nonchalant et détendu qui enchaîne des petits combats de regards avec les canailles qui les entourent. Les ordres d’Anthea en tête, Billy tend aussi l’oreille non pas pour écouter les échanges à la table des deux capitaines, mais pour dresser une carte mentale du lieu, ses recoins, ses pièces voisines, même un éventuel sous-sol qu’il essaie de déterminer en faisant grincer une planche de bois sur laquelle il met tout son poids. Difficile de s’en tenir à la réverbération seule des bruits. Malgré le silence environnant, le vampire entend tout un tas de trucs qui parasite son examen.

"Je ne savais pas que c’était devenu à la mode." Il glisse une œillade en direction de Lazlo et Bernardo, de manière un peu trop appuyée pour ne pas transpirer la jalousie, ou la méfiance, au choix, parce que depuis qu’il a embarqué ce type ne lui dit rien qui vaille (beaucoup de types embarqués ne lui disent rien qui vaille, tout compte fait…). Billy détourne le regard pour adresser un signe de tête à Amity, en lui désignant l’endroit où il sait qu’elle garde sa baguette. Vu la tête qu’elle tire, elle a aussi compris ; le phénomène est donc général.

Billy en revient à sa contemplation de la salle et de ses tronches tordues, le sourire crispé encore en place. Ça pue la merde mais, au fond, le vampire n’est pas peu content. Lui qui voulait de l’action…

tl;dr:

Pour Bernie, ce n’est pas tant l’odeur de sciure que la sciure elle-même qui se fraye un chemin dans son pif, et c’est donc saisi d’une interminable crise d’éternuement qu’il entre pas si solennellement que ça dans le bar, le visage encore un peu blafard de leur périple en mer pendant lequel il avait été malade la plupart du temps.
Lazlo tente de lui arracher un sourire à grand renfort de blague pas si drôle que ça: "Je ne savais pas que c’était devenu à la mode." Mais hé, Lazlo est hot, de fait, Bernie grimace un sourire timide, toujours un peu mal à l’aise, au milieu de tous ces oiseaux de mauvaise augure qui les dévisagent. "J’aurais peur que le cache-œil plus les lunettes soient un peu too much," rétorque-t-il, complice, accomplissant ce miracle de ne lâcher personne du regard sans pour autant regarder quiconque dans les yeux.

"Mon ami aller traduire." Bernie constate les limites de l’espagnol d’Anthea lorsqu’elle le désigne comme son ami, ignorant même comment elle avait pu apprendre un tel mot, et dans quel contexte. Le sorcier prend donc sa suite: "On vous a apporté un présent, en gage de notre bonne volonté."
Tout en traduisant, Bernie regarde par-dessus l’épaule de Lazlo, haussant les sourcils, l’air de dire "eh beh, moi aussi j’aurais bien aimé qu’on me paye grassement pour cette mission," avant de réaliser que ça allait être difficile de rivaliser en richesse avec la dentition de Carmela (que se passe-t-il si elle se coince une feuille de salade??). Heureusement pour Bernie, l’attention qu’il porte à la capitaine n’est pas du tout réciproque et il se félicite de n’être qu’une voix tremblante seulement là pour la traduction.

Il est coupé dans sa curiosité, quand un homme emporte le coffre sans l’ouvrir, et reprend sa traduction sans broncher.
"Ça m'embête beaucoup que vous soyez là, Bernie se râcle la gorge: - Euh, notre venue ne l’arrange pas trop trop… - Ça grouille de tombos partout, et vous venez, comme ça, pour trouver l'Amaru... J'ai entendu parler de votre épopée en Grèce. - Il y a la… police partout? oh boy, if only she knew, donc c’est pas le meilleur moment pour nous pointer… d’autant plus qu’elle a entendu parler de ce qui s’est passé en Grèce??" Bernie fronce doucement les sourcils, glissant un regard en coin à Anthea. "Vous venez faire la même chose ici, n'est-ce pas ? - Et euh, il ne s’agirait pas que ça se reproduise ici, ahah…" Son rire meurt dans sa gorge, écrasé par celui de Carmela. "C'est complètement stupide et vain. Rentrez chez vous. Bernie a glissé un doigt dans le col de sa chemise pour se ventiler, sous la tension: - Elle euh—hmm— - Nous étions en accord pour la carte—" Bernie manque de se couper la langue en deux lorsque Carmela frappe du poing sur la table. Le reste de son virulent discours, Bernie le résume succinctement d’un: "Elle nous conseille de dégager, elle pense que nous ne sommes pas prêts…" Et c’est que Bernie a l’air d’y croire, lui aussi. Mais il se doute qu’Anthea n’a pas dit son dernier mot, et qu’elle a saisi les tentatives de son traducteur d’édulcorer le discours de l’autre capitaine.

Pour autant, Bernie profite du silence pour glisser un commentaire, en anglais cette fois, à l’intention d’Anthea: "Ça m’a l’air d’être peine perdue, miss Rowle: si vous échouez à vaincre l’Amaru, on meurt tous, mais si vous réussissez, Carmela (qui a apparemment elle aussi essayé de combattre l'Amaru) risque de vous tomber sur le poil… Et je sais pas lequel des deux me fait le moins peur…" qu’il déglutit en gardant ses mains ramassées sur elles-mêmes, et sur la bandoulière de sa sacoche, dans laquelle il garde précieusement toute une multitude de potions de soins, et autres fioles récupérées à la va-vite dans les nouveaux bureaux du N9.

Spoiler:

Le sourire que te rend Carmela te fascine. Ses dents scintillent de joyaux colorés dont l'aura te fait perdre le fil de la conversation, suffisamment brièvement pour que cela passe inaperçu. “ Intéressant, dit-elle en caressant le coffre du bout des doigts. ” Tes propres lippes s'étirent un peu plus avec une confiance démesurée, convaincue que ce simple petit tour vous laisse une véritable chance de négocier avec la sorcière. Preuve en est qu'on vous sert dès lors quelques bières locales, que tu acceptes avec un mouvement de tête poli et un sourire que tu réserves à García Ríos, sans accorder plus d'intérêt aux serveurs. Alors que Lazlo reprend sa place après avoir roucoulé plus que nécessaire, tu ne peux t'empêcher de le voir comme un asticot au bout de ta ligne, sacrifice nécessaire pour t'aider à vaincre l'Amaru. Après tout, s'il est vraiment déjà mort... Il n'y a plus personne pour le pleurer.

Carmela ne daigne pas ouvrir le coffre et celui-ci est rapidement emmené par un de ses hommes, toujours scellé. Cette technique peu étonnante n'est pas moins la confirmation que ton interlocutrice est une sorcière dont il faut te méfier. Une sorcière qui a de l'expérience, tant dans la chasse aux trésors que dans les relations partenariales. Une sorcière qui peut potentiellement voir le contenu d'un coffre sans l'ouvrir, ou qui a tout simplement l'ego suffisant pour ne pas en avoir besoin. Une sorcière qui n'est pas seule, visiblement, puisque les échos d'une conversation houleuse vous parviennent de la salle où vient de disparaître le sorcier à l'aspect repoussant (pourtant Merlin sait combien tu aimes les hommes à forte pilosité, mais même toi tu as tes limites).

Tes yeux se plissent légèrement alors que tu sens la tension palpable dans l'autre pièce, et tu mets tous tes sens en alerte. Quelque chose ne va pas. Tu ne remarques malheureusement pas l'expression de Barlow, qui devrait te mettre la puce à l'oreille, bien trop absorbée par le regard de Carmela, que tu soutiens depuis tout ce temps. Alors que ton équipage est invité à s'asseoir, la sorcière reprend, rapidement traduite par Jiménez, ce petit sorcier inutile que tu avais failli ne pas accepter à bord. Quelle erreur cela aurait été. “ Euh, notre venue ne l’arrange pas trop trop… ” Sourire toujours en place, plus crispé que jamais. “ Il y a la… police partout? Donc c’est pas le meilleur moment pour nous pointer… d’autant plus qu’elle a entendu parler de ce qui s’est passé en Grèce?? ” Tu restes impassibles mais tâches de radoucir ton sourire, pour le rendre plus naturel. La police ? Il lui semble qu'il ne s'agit là que d'une piètre excuse pour ne pas remplir sa part du marché. Et la Grèce ? Toute sorcière puissante se doit d'être bien informée. Sans doute que tu devrais en prendre de la graine. “ Et euh, il ne s’agirait pas que ça se reproduise ici, ahah… ” Tu manques presque de ciller pour fusiller du regard votre traducteur du jour, qui juge bon de rire dans un moment pareil. Heureusement, la sorcière se met à faire de même, et tes yeux restent accrochés à sa bouche entrouverte, d'où sortent des sons à glacer l'échine des plus faibles, mais qui ont surtout don de t'agacer. Tu ne supportes pas qu'on te la mette à l'envers. Pas à toi. Tu laisses échapper un petit rire de ta propre gorge, à l'unisson, pour masquer la tension qui anime soudainement tes muscles. “ Nous étions en accord pour la carte- ” Zephira se fait interrompre par une logorrhée trop brièvement traduite par Jiménez. “ Elle nous conseille de dégager, elle pense que nous ne sommes pas prêts… ” Un sourcil s'arque plus haut que l'autre tandis que tu recules sur ta chaise, le dos maintenant collé à celui de ton siège. Ton sourire s'est transformé en rictus arrogant alors que tu saisis la bouteille de bière, que tu portes à tes lèvres. Cela faisait très longtemps que tu n'avais pas bu une goutte d'alcool, aussi décides-tu de te contenter d'une petite gorgée pour le moment. Il ne s'agirait pas que tu perdes la tête avec un de ces poisons proscrits par le Lord. Il te semble en revanche que Jiménez a omis de traduire quelques détails essentiels puisque le nom de Ted est ressorti aux milieu de phrases dans un espagnol incompréhensible pour toi. La mention du sorcier éveille quelque chose dans ta pupille. Si elle connaît Ted... “ Ça m’a l’air d’être peine perdue, miss Rowle: si vous échouez à vaincre l’Amaru, on meurt tous, mais si vous réussissez, Carmela (qui a apparemment elle aussi essayé de combattre l'Amaru) risque de vous tomber sur le poil… Et je sais pas lequel des deux me fait le moins peur… ” “ Merci Bernardo, l'interromps-tu avec un nouveau sourire. ” Tu prends le temps de boire une nouvelle gorgée, bien consciente des regards posés sur toi, en particulier de l'œil unique de Carmela et de son joyau magique. Ton sourire est glacé à présent et tu toises ton interlocutrice avec bien trop d'arrogance quand tu reposes la bouteille devant toi. “ C'est dommage de penser que parce qu'on n'est pas parvenu à quelque chose, personne ne le pourra. ” Les secondes s'étiolent. “ Regardez Ted. Il avait de l'ambition c'est certain. De l'expérience. ” Tu fais un geste de la main en direction de Carmela. “ Mais il n'avait pas de tripes. Et aujourd'hui... il est mort. Et moi non. ” Tu te penches à nouveau en avant et saisis la bouteille, que tu pointes en direction de ton interlocutrice sans pour autant en boire le contenu. “ Qu'avez-vous à perdre finalement ? Si nous ne sommes pas à la hauteur, nous mourrons tout simplement. Alors vous n'aurez qu'à pêcher un quelconque dédommagement sur nos cadavres. Mais si nous gagnons, si nous vainquons cette créature et pillons son trésor... ” Un large sourire tend à nouveau tes lèvres. “ Que dites-vous d'une part du butin ? ” Bien sûr, tu ne comptes pas une seule seconde partager un trésor vaillamment obtenu, car alors il n'appartiendra à nul autre qu'au Seigneur des Ténèbres. Mais elle n'a pas besoin de connaître les détails du contrat pour le moment. “ Cette police dont vous parliez... Quelle est-elle ? Peut-être pouvons-nous trouver un arrangement ? ”

En résumé:

Cela faisait déjà près d’une semaine que tu voguais aux côtés d’Anthea (et d’un équipage, que tu prendrais tout juste la peine de mentionner). Ce sourire béat du matelot qui effectue son premier voyage en mer n’avait pas quitté ton visage depuis votre départ de Londres. Cela faisait trop longtemps que tu n’avais pas vécu d’aventure aussi exaltante que celle-ci. Depuis que Gracefield n’était plus, tu n’avais pas eu beaucoup d’occasion de te dégourdir les jambes convenablement. Bien sûr que l’on pouvait encore t’entendre ici et là geindre à propos de la Fashion Week, à laquelle tu n’avais pas pu assister cette année, à cause du départ un peu trop ponctuel de l’Athena. Mais que voulez-vous, on ne pouvait rien refuser à madame Burke Rowle (ni même au Lord, soit dit en passant).

N’étant pas particulièrement sensible aux charmes de la nature et des paysages extraordinaires que vous traversiez, tu étais principalement là pour faire l’animation (qu’on le veuille ou non) et ravir les autres (non) de tes épopées les plus sordides, mais toujours avec un brin de cet humour décadent dont tu avais la spécialité. Alors que vous débarquez dans le port de Pucallpa, tu achèves l’une de tes histoires incongrues en flanquant une vive mais chaleureuse tappe dans le dos de Lazlo, dont tu as fait la connaissance quelques jours plus tôt. Si c’est d’abord d’un regard à la Marlon Travers que tu détailles la devanture crasseuse de Los Pollos, c’est finalement les pupilles envieuses que tu observes l’intérieur de l’établissement. Il y a bien longtemps que le manoir Lestrange ne pouvait plus se targuer de respirer l’abondance comme le faisait Los Pollos. Mais alors que tu t'apprêtais à saluer votre contact d’un “ciao bella” faute de savoir parler espagnol, un drôle de sentiment te fait soudain passer l’envie de jouer les nigauds. C’est comme si ta magie semblait bridée, soumise à une force supérieure. Et tu n’aimais déjà pas beaucoup cela. Lorsque tu sens l’épaule d’Anthea heurter presque imperceptiblement la tienne, tu comprends qu'elle partage alors ton ressentiment. Tu ne comprends pas un mot de ce que la harpie qui vous reçoit déblatère, mais tu constates, non sans un certain cynisme, qu’elle accepte votre présent sans un remerciement. Vous auriez mieux fait de lui offrir une crème matifiante pour le visage, ça lui aurait au moins servi (et cela t’aurait permis d’écouler tes stocks avant la prochaine réunion à domicile).

Si tu n’appréciais déjà pas les œillades que les pirates vous lançaient depuis votre arrivée, le début de la conversation, traduite par Jimenez, ne faisait qu’empirer les choses. Tu n’aimais pas du tout la tournure que prenaient les évènements. Comment osait-on prétendre que les soldats du Lord n’étaient pas à même de vaincre un monstre ? Cette gueuse aux dents de métal croyait-elle en position de vous donner des leçons ? Si Anthea avait passé un accord avec elle, alors tu veillerais à ce qu’il soit respecté. Te retenant de justesse de te gratter la gorge devant les dernières traductions de Jimenez, tu lanças un regard en biais à Anthea, dans le but de lui faire comprendre que tu ne laisserais aucun pirate vous tomber dessus sans répliquer. S’il semblait actuellement impossible de faire usage de magie à l’intérieur de l’établissement, tu n’excluais pas la possibilité de faire exploser le baraquement depuis l’extérieur, s’il le fallait. Mais pour l’heure, tu ne t’interposes pas dans les négociations entre les deux capitaines. Tu poses ton regard inquisiteur sur Carmela et tentes de laisser tes talents de legilimens opérer.

Spoiler:

Carmela siffle et son chien accoure. Billy l’épie en biais sans plus sourire, la tension s’accumulant dans ses muscles et sous ses jointures qui blanchissent à vue d’œil, se serrent même davantage autour des manches d’armes quand l’autre observe méchamment ses lames. Il a des palpitations nerveuses et l’envie d’en découdre à l’instant t mais se réfrène en sentant soudain la nature hybride du quartier-maître.

Gros tic facial. Billy cache très difficilement ses expressions, il est donc facile de voir qu’un truc l’a perturbé, d’autant plus qu’il suit la progression du loup-garou jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ de vision. Y a donc bien du chien en ce type ; Billy fait les gros yeux, les fronce, et tourne enfin sa tronche en direction d’Amity. C’est vraiment la merde, a-t-il envie de lui souffler, puisqu’il a dans le même temps entendu les échanges agacés proférés dans la salle voisine. Ils sont quand même pas toute une niche de clébards…

"(…) Elle nous conseille de dégager, elle pense que nous ne sommes pas prêts…" En pesant rapidement le pour et le contre Billy estime que c’est déjà suffisamment tendu derrière lui pour ne pas en rajouter une couche dans les coulisses - dans lesquelles il ne doute pas que la capitaine de la Serpiente a des yeux ou des oreilles ou une combinaison d’un peu tout ça dans la mesure de ses moyens. Dire à la Handler hé j’crois bien que le second est un loup-garou serait donc complètement con. Et Billy, même s’il n’est pas un gros cerveau, reste quand même malin. "Hé, il t’rappelle pas Rio le gars qui vient d’passer ?", marmonne-t-il à Amity, d’un ton neutre et inintéressant comme n’importe quel aparté de background character dont on est sensé se foutre. La gueule patibulaire dudit mec et le petit visage poupon de Rio n’ayant mais alors rien à voir, il espère qu’elle fera d’elle-même le lien. Amity n’est pas non plus un gros cerveau, mais elle reste quand même… maline… (?).

Petite torsion de nuque. Le Hound jette un œil par-dessus son épaule quand Anthea prend la parole. Il la trouve terriblement arrogante. S’il avait été à la place de Carmela (et il a été à la place de Carmela) il lui aurait fait bouffer l’œil qu’il lui reste. Mais il la trouve aussi passablement habile dans sa négociation et ça aurait pu marcher avec lui. Alors pourquoi pas avec Carmela.

Ça, ce serait la version idéale : ça passe, et tout le monde repart content.

Mais Billy nage dans les emmerdes depuis qu’il est en âge de les provoquer, et son sixième-sens de connard lui chatouille les narines à chaque fois que ses grandes billes retombent sur le point de pénombre où le quartier-maître a disparu. Pas besoin d’avoir le calendrier lunaire gribouillé comme anti-sèche sur son poignet pour comprendre que si ça bouillonne à côté, c’est parce que c’est ce moment-là du mois. Billy a côtoyé suffisamment de loups-garous dans sa longue vie pour savoir qu’ils sont 1. pas si débiles qu’on le croit, 2. sauf quand c’est la pleine lune. Raisonner Carmela García Ríos est une chose. Raisonner un groupe d’individus émotionnellement instables et très probablement armés jusqu'au crocs en est une autre.

Billy change ses appuis, recule d’un pas. Il entre au passage dans Arlo qui est obligé de se décaler et prendre sa place ; Billy lui adresse un signe de tête et un sourire complice. Il fera une très bonne diversion slash gibier avec sa jambe en bois et ses airs nigauds si jamais une meute de loups-garous débarque des ombres. En attendant, le vampire s’est rapproché de Bernardo - qui reste sa priorité. Il profite du temps mort dans son travail de traduction pour marmonner un nouveau truc dans sa barbe : "on s’croirait à Lahore…", comme s’il se parlait à lui-même, un rictus amusé et décontracté sur la gueule. Lahore, 1982. Rico Jiménez et lui avaient braqué une planque de contrebandiers qui s’étaient trouvés être des loups-garous. Pire idée. Ils avaient failli y passer et avaient mis trois mois pour semer le reste de la meute qui en voulait à leur peau. Bernardo lui a demandé à peu près vingt fois de lui raconter cette anecdote, en passant par tous les détails possibles ; lui, c’est sûr, il fera le lien (??).

tl;dr: