new year new me (winan)

new year new me

14 janvier 2008 - un magasin de fringues moldus - @Winston Karahalios

cw: dépression (mention)

On pourrait penser, et ce à raison, que Winston et Conan ne sont pas compatibles. Il faut dire que tout les oppose, à commencer par leurs caractères qui sont diamétralement opposés. Leur façon d'agir, de parler, de relationnel avec les autres - le vampélane et le selkie n'ont absolument rien à voir. Winston attire naturellement le regard et s'épanouit sous l'attention, les regards en bon extraverti qu'il est. Conan, lui, ne demande qu'à se fondre dans le paysage et fait tout pour raser les murs, se faire oublier.
Pourtant, si Conan devait faire une liste des personnes avec qui il avait passé le plus de temps depuis son arrivé dans l'Ordre et particulièrement à Sweet River, le blond ferait assurément partie de la liste. Toujours quelque part dans le décor, à papoter, essayer de soulever les esprits des autres - ou juste pour faire la mauvaise langue et colporter les ragots, parce qu'il faut bien s'occuper. Et si Conan a très souvent été silencieux lors de leurs échanges, ça n'est pas pour autant qu'il ne les a pas apprécié: Winston est de ces personnes qui se sont imposées dans son quotidien malgré leurs différences, comme beaucoup.

Et Winston est une personne à qui Conan peut très difficilement dire non. Pour être honnête, Conan a des problèmes avec le "non" tout court. Il y travaille, he's getting there petit à petit mais c'est relativement aisé de le faire céder lorsqu'il ne se trouve pas pris par les vieux fantômes marins qui le clouent sous les draps et engourdissent ses muscles. Quand la lune est pleine, que son esprit malade ne tourne pas au ralenti, c'est là qu'il est facile de l'embarquer dans des virées, même si sa réaction première serait de refuser.
C'est comme ça qu'ils se sont retrouvés en plein milieu d'une ville moldue, tous les deux, en plein mois de janvier. Le selkie a hésité, a presque refusé: mais Winston étant un maître de persuasion (et relativement insistant), le brun a fini par céder à son ami. Ce n'est cependant pas pour autant qu'il est tranquille à l'idée de se retrouver en plein dans la nature au milieu de moldus, de la foule qui lui donnent envie de disparaître. Il se revoit avec Alexis quelques temps plus tôt, à devoir pousser un cadis dans un supermarché. It's exactly de same feeling. Pourtant, il ne peut pas se résoudre à s'accrocher à Winston comme il l'a fait avec Alexis: alors, Conan se bouffe l'intérieur des joues, jette des regards un peu affolés partout autour d'eux.

Pour cette raison le magizoologiste tente une dernière fois, alors qu'ils entrent dans un magasin de vêtements: "Winston... t'es sûr de toi?" Bien sûr qu'il est sûr de lui. Winston est tout le temps sûr de lui. C'est une des premières choses qui l'a impressionné, d'ailleurs: cette capacité à toujours avoir cette assurance naturelle qui le rend plus impressionnant encore. Cette assurance qu'il aimerait avoir (il y travaille, baby steps). "Elles sont très bien mes fringues j'ai pas besoin de faire les magasins..." La mine renfrognée (seulement parce qu'il angoisse), Conan jette un regard à ses fringues: un pantalon marron, des vieilles baskets usées et un pull à motifs vieillots. Il ne voit pas le problème, et n'a jamais eu de problèmes avec son style: c'est pas ce que Winston a dit, pourtant. (Mais Conan le soupçonne allègrement de n'avoir fait que donner des excuses pour pouvoir juste s'acheter des fringues pour lui).

Plus les jours passaient et plus c'était facile. Il y avait des rechutes, il y avait toujours son regard qui s'attardait sur les carotides, il y avait toujours la faim qui lui tordait le ventre mais Winston s'habituait. Un peu, pas tout à fait, loin d'être toujours contrôlable mais c'était mieux qu'au début et il ne perdait plus jamais la gourde remplie de liquide carmin qui lui servait de doudou et dont le niveau était refait avant chaque balade à l'extérieur. Il n'était d'ailleurs pas trop censé en faire (une des dernières en date, dans un bar moldu, avait failli mal tourner et c'était avant même le confinement à Sweet River qui avait failli avoir raison de sa santé mentale) mais il avait la bougeotte et s'était trouvé le meilleur accompagnateur de tout les temps. Il lui trainait dans les pattes depuis le matin même en réalité, non sans avoir zieuté où en était la lune (presque pleine : les êtres de l'eau étaient au top de leur vie, les loups-garous le voulaient morts à peine ouvrait-il la bouche) parce qu'il avait un minimum de décence (y comprendre, il ne racontait pas l'intégralité de sa vie à un mec roulé en boule au fond de son lit, il lui amenait plus des bd et du chocolat). Conan n'étant pas caché sous une couverture quelconque (erreur fatale) et se pavanant avec ses frusques habituelles, Winston ne l'avait pas raté.

Il a-do-rait faire les magasins (surtout les friperies, parce qu'être résistant n'offrait pas un salaire de fou puis qu'il pouvait dire des petites phrases style "j'ai chiné cet incroyable bombers dans une petite boutique londonienne, t'as vu comment je suis beau ?") et si d'habitude il y allait avec sa sœur à qui il recommandait des vêtements pour mieux lui emprunter, il avait trouvé un cas désespéré abonné aux fashion faux-pas. Une mission pour le soldat Winston qui avait battu des cils dés le café du matin (lui était plus chocolat chaud et juste pour le goût). Une mission qui avait été acceptée par le soldat Conan également dés le matin (Winston n'avait même pas eu besoin d'user de ses charmes de vampélane - soit l'hypnose, oups - pour arriver à ses fins, preuve que c'était un turbo bg). Une mission qui s'avèrerait périlleuse par bien des aspects (notamment le potentiel mauvais goût du descendant de selkie).

Petit ciel nuageux, petites lunettes de soleil sur le nez pour préserver ses yeux fragiles (parce qu'ils étaient clairs, bien entendu, pas parce qu'il était photophobe), petit sourire charmeur à une fille qui leur passait devant. Winston était prêt à attaquer. Conan un peu moins."Winston... t'es sûr de toi?" Gloussement un rien moqueur, sourire au vendeur de la boutique dans laquelle ils venaient d'entrer. Il déshabilla ensuite Conan de la tête au pied (métaphoriquement parlant, surtout pour se donner une idée des tailles qu'il fallait et pour s'enlever du cerveau les vêtements horribles). "Elles sont très bien mes fringues j'ai pas besoin de faire les magasins..." Le blond ouvrit des grands yeux horrifiés-incrédules. "Bien ? Bien ? Tes fringues sont bien ??" Derrière lui, le vendeur hochait la tête discrètement. "Non mais..." Il désigna le pull à la couleur indéfinissable et à la forme inexistante que portait son ami avant de relâcher son bras avec un soupir désespéré (oui, il était dramatique). "T'sais que tu nous représentes à Sweet River maintenant." Winston avait totalement voté pour lui d'ailleurs. "Et habillé comme ça, t'es plus représentatif d'un groupe de vieux qui prennent la poussière dans une maison de retraite. Ton pantalon est d'ailleurs d'époque." Et il n'était même pas blessant, c'était la vérité. "J'sais que t'en as pas grand chose à faire, hein. Et c'est pas grave parce que j'suis là pour t'aider !" Ou pour jouer à la poupée vu comment il fondit vers un premier îlot pour s'emparer d'une chemise un rien criarde qui irait très certainement bien à Conan s'il adoptait un style winstonien. "T'aimes quoi comme couleur et matière en vêtements ?" Si il avait le droit à un confortable en réponse, il hurlait.

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14 janvier 2008 - un magasin de fringues moldus - @Winston Karahalios

"Bien ? Bien ? Tes fringues sont bien ?? - Mais- - Non mais..." Conan est tout penaud. Il a la désagréable sensation de se faire remonter les bretelles par sa mère devant un tas de témoins (ça ne lui est jamais arrivé: mais il suppose que c'est comme ça qu'un enfant se sent quand ses parents lui font la misère en place publique). Son visage rougit petit à petit alors qu'il sent les regards se poser sur eux. Il n'a qu'une envie: prendre ses jambes à son cou. Mais il sait très bien que Winston le tirerait de nouveau ici. Son ami tire sur la manche de son pull - les yeux du vampélane le scannent si bien que le selkie se recroqueville sous ses yeux horrifiés. Et lorsque Winston pousse un soupir excédé en relâchant son bras, Conan se tasse un peu plus sur lui-même. Il cherche un brin de soutien auprès du vendeur qui fait soudain mine d'être occupé à plier des vêtements. "T'sais que tu nous représentes à Sweet River maintenant." Conan redresse la tête, frappé de plein fouet par la violence des mots de Winston.
Le selkie n'a jamais prêté grande attention à ses tenues, ni l'image qu'il renvoyait, tout simplement parce que le regard porté sur lui ne changerait jamais. Il se sent tout minable, là: une part de lui regrette d'avoir écouté Irene et les autres. Il aurait définitivement dû pousser Winston à se présenter: il a beaucoup plus de charisme et d'énergie. Conan, lui, est soudain ramené à sa nouvelle position et a l'impression que le sang gèle dans ses veines coupées au sel de mer et à l'écume. "Et habillé comme ça, t'es plus représentatif d'un groupe de vieux qui prennent la poussière dans une maison de retraite. Ton pantalon est d'ailleurs d'époque." Le magizoologiste observe sa tenue avec un peu plus d'attention, les bras ballants. Il va pour arranger la poche dudit pantalon, renversée et qui dévoile un trou dans le tissu (heureusement que Winston ne l'a pas vu). "Je l'ai trouvé dans des caisses à Sweet River ..." qu'il souffle, sans plus d'investissement. Winston est en train de l'enchaîner en place publique, c'est à peine s'il a le temps de répliquer.

Les moldus qui croisent son regard détournent aussitôt la tête. Le message est clair. You're on your own boy. Personne ne viendra le tirer de ce pétrin. Il est seul, face à Winston et ses attentes beaucoup trop élevées pour lui. Il a bien peur de finir la journée dans un cercueil de tissus aussi colorés qu'un arc-en-ciel lui-même. "J'sais que t'en as pas grand chose à faire, hein. Et c'est pas grave parce que j'suis là pour t'aider !" Et le voilà qui vole en piqué vers un étalage d'où il ressort une chemise qui donne le vertige au selkie. Il y a beaucoup trop de couleurs pour son oeil habitué aux tons monochromes. S'il venait à porter une telle chemise, nul doute que Conan serait aussitôt dévoré par son trop-plein de teintes. "T'aimes quoi comme couleur et matière en vêtements ?" Le brun reste interdit face à son ami, sans savoir quoi répondre. Qu'est-ce qu'il aime? Il ne s'est jamais penché sur la question. Les vêtements qu'ils possèdent sont un mélange de récupération, de hasard et de confort. Winston s'arracherait les cheveux face à sa garde-robe (ou fondrait en larmes).
Un lueur s'illumine soudain dans l'oeil noir du selkie. Il sait exactement ce qu'il va répondre. "Confort-" Conan est coupé dans sa réponse par la silhouette du vendeur, qui s'est glissé derrière Winston. Le moldu lui fait de grands signes négatifs de la tête, croise ses bras au-dessus de sa tête. What now? Conan ne comprend pas, mais le massacre est partiellement évidemment grâce à l'intervention de l'employé aux sens acérés. "J'aime pas .. les matières qui bloquent les mouvements ..?" reprend-il après la pause forcée. Il ne supporte pas quand le tissu est rêche, et raide. "J'ai besoin de .. pouvoir bouger." Raison principale pour laquelle sa garde-robe se compose de pantalons à matière souple, et de hauts larges. Ça n'a absolument rien à voir avec un malaise quelconque en lien avec sa silhouette et son corps (absolument pas). "Le jean c'est horrible." Fut un temps où Conan ne se serait jamais exprimé d'un ton aussi assertif - mais il fait des progrès. À force de côtoyer des caractères aussi colorés que ceux de Winston, il faut bien se forger un minimum pour garder la tête hors de l'eau (heureusement pour lui, Conan est très bon en apnée). "Et euh.." Il hésite, se racle la gorge. "Les couleurs discrètes." Au fur et a mesure qu'il a parlé, Conan a étudié les traits de son camarade avec une certaine anxiété. "Quoi?..." qu'il termine d'une toute petite voix. Est-ce qu'il va encore se prendre un nouveau mistral dans la figure? Est-ce que Winston est déjà en train de réfléchir à quelque chose? Ou alors, est-ce qu'il va (enfin) baisser les bras et le laisser continuer à errer avec ses vêtements de grand-père? Personne ne peut le prédire.

"Tu les as trouvés dans des caisses à Sweet River" répéta Winston d'une voix blanche. Conan semblait avoir trouvé LA phrase pour le plonger dans un désespoir abyssal. Les caisses de Sweet River, le vampélane les connaissait, les avait déjà fouillées et n'avait trouvait qu'une (1) fois en six ans un vêtement à peu près coupé pour une forme humaine (il se souvenait même de la date, un 14 mars, pour dire). "Tu sais qu'ils sont là pour faire des chiffons ?" Pas tout à fait vrai, ils servaient aussi comme allume-feu ou la fois où Winston avait voulu essayer de faire des cocktails molotov comme les révolutionnaires moldus (ou quand les gens voulaient mal s'habiller mais il refusait d'admettre que cela pouvait être possible). Winston se pinça l'arête du nez en secouant la tête (il aimait éventuellement surjoué) avant de commencer son interrogatoire en ayant l'air pas trop désespéré.

Un, type de vêtement. "Confort-" Un instant les traits de son visage se déformèrent mais Conan rattrapa la situation comme par miracle. "J'aime pas .. les matières qui bloquent les mouvements ..?" Hochement de tête suspicieux. "J'ai besoin de .. pouvoir bouger." Noté (suspicieusement). "Le jean c'est horrible." Surtout avec du jean. Deux, couleurs. "Et euh.. Les couleurs discrètes." No shit Sherlock. Winston soupira d'un air un petit peu déçu. Pas qu'il s'attendait à autre chose dans le fond mais il aurait presque eu mieux fait de l'amener direct chez Damart (version uk, obviously) pour lui trouver des t-shirts confortables et chauds pour l'hiver, couleur gris égout et forme serpillière sur le retour. "Quoi?... - Rien, - je juge - je réfléchis."

Il détailla encore quelques instants Conan - du gâchis - avant de se diriger vers l'un des îlots où il fureta quelques instants avant de revenir sur la silhouette de son ami qui s'habillait tellement ample qu'il douta un instant de la taille qu'il lui fallait. "On va partir sur du lin !" C'était ample, un peu rêche mais Winston ne le dit pas à haute voix, pas criard, élégant-explorateur (selon le contexte) et il fallait le laver à froid ce qui tombait bien quand on habitait Sweet River. Dans les pattes du selkie qui s'était approché, il fourra beaucoup trop de chemises plus ou amples, au col plus ou moins rond, couleur sable, terre de sienne, vert kaki. Il se dirigea ensuite vers les pantalons - coton pour le confort, avec des poches pour que ce soit pratique - et en piocha deux-trois. "Déjà, commence par ça !" Et zouuu ! Vers les cabines. "Après, on regardera pour les pulls et les manteaux. Il te faut un beau manteau. Tiens comme dans matrix, t'aurais grave la classe ! T'as vu Matrix hein ?" Bon, il doutait un peu du mélange lin-cuir mais on n'était pas à l'abri d'une bonne surprise.

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14 janvier 2008 - un magasin de fringues moldus - @Winston Karahalios

"Rien, je réfléchis. - Ah ok d'accord ..." Conan a presque envie de lui dire qu'il a plutôt l'air d'être en train de planifier un massacre, mais il n'ose rien dire (une histoire d'instinct de survie. Il est déjà on a thin line et n'a pas la force mentale de tenir tête à Winston : il a déjà l'impression d'être six pieds sous terre. La vélane le détaille toujours avec autant d'intensité et le selkie, lui, rougit un peu plus (horreur)(quelle horreur)(ok Google how to be invisible). Le pauvre Conan a l'impression de passer sous un scanner (le gadget moldu là).
Winston se met à fouiller dans un tas de fringues posées sur un meuble à quelques pas d'eux et, encore une fois, le magizoologiste le regarde faire (littéralement l'emoji: new year new me (winan) 410585ccbd3ebe997c3554df996f366e

). Lorsque son camarade se retourne vers lui sans pour autant s'arrêter de fouiller (impressionnant), Conan fait quelques pas dans sa direction. "On va partir sur du lin !" lui annonce alors Winston. So be it. Conan hoche de la tête. Le lin, ça va, il aime bien. Ça lui donne pas envie de s'arracher la peau comme toutes ces horribles matières synthétiques dont les moldus semblent raffoler.

La vélane lui met un tas de chemises dans les bras, sans prévenir - Conan ne laisse échapper qu'un très bref: "Hmpf!-" Il exagère peut-être un peu parce que ça ne pèse pas si lourd que ça, mais il a surtout été pris par surprise. Le lin gratte légèrement sous ses doigts et il s'inquiète un peu mais décide de faire confiance à Winston (peut-être qu'il le regrettera plus tard). S'il lui dit non après qu'il lui ait trouvé tout ça, l'hémovore serait bien capable de l'étrangler ici et maintenant.
Au premier regard, les couloirs choisies par Winston plaisent plutôt bien à Conan (c'est-à-dire qu'il hoche de la tête en les voyant, il saute pas au plafond non plus). Le khaki lui tape dans l'oeil. À vrai dire, tout ce qui est couleur boue rentre dans ses cordes. L'objectif : ne pas se faire remarquer quand il part à la cueillette (et aussi parce que les couleurs trop vives lui donnent mal à la tête).

Le selkie traîne toujours sur les talons du blond quand ce-dernier va vers les pantalons. Par-dessus l'épaule de son ami, il fait un peu la grimace quand des modèles qui ne lui plaisent pas du tout restent un peu trop dans ses mains à son goût. Au final : il est, une nouvelle fois, pas trop rebuté par les trois modèles qui lui sont mis de force dans les bras et s'ajoutent à la pile de chemises en lin. "Déjà, commence par ça !" "'Commence'? C'est déjà beaucoup là non?" Ils n'ont pas la même notion du terme "commencer" ça, c'est sûr. Pour lui, c'est déjà presque fini là (il ne sait pas encore ce qui l'attend).
Conan se fait bousculer par Winston jusqu'aux cabines, sans aucune délicatesse. "Après, on regardera pour les pulls et les manteaux. Il te faut un beau manteau. Tiens comme dans matrix, t'aurais grave la classe ! T'as vu Matrix hein ?" Conan a bien envie de lui dire que les manteaux ne lui servent pas vraiment parce qu'il a rarement froid: il a le sang glacé des selkies. Mais Winston est enthousiaste (et highkey adorable), alors il se laisse prêter un peu plus au jeu (weak ass whiny boy). "C'est le film avec les bébés qui sont fabriqués?" Non, Conan, ça c'est Bienvenue à Gattaca concentre-toi. Alexis ne t'a pas forcé à regarder tous les films moldus cultes pour que tu te permettes ce genre d'inepties. "Ah non, c'est celui avec les monsieurs en costard qui chassent des aliens!" Toujours pas. Il rentre dans la cabine et ferme le rideau pour échapper à l'air outré de Winston (et aussi pour cacher son visage en train de devenir ton tomate bien juteuse cultivée en plein été dans le sud). Ses heures sont désormais comptées. But he's trying, that does count form something I guess.

"Euh-" Il hésite, le rideau de la cabine à moitié ouvert, les doigts crispés autour du rideau. Il fait quelques pas. Être le centre de l'attention? Il déteste. Ajoutez à ça Winston et toute l'intimidation qu'il provoque chez Conan, vous obtenez le combo autruche: Conan qui essaye de se faire oublier (impossible). Il se sent tout pataud et tout crétin (il n'a aucune confiance en soi, et c'est terrible). "Elle se porte comme ça?" Il a boutonné la chemise comme il peut et essaye d'arranger le tissu mais il est vraiment pas sûr de la coupe (qui fait des manches longues comme ça sérieux? il a été obligé retrousser les manches comme à la ferme). "Il est bien celui-là." Il parle du pantalon et tapote doucement ses genoux pour chasser un peu de poussière (imaginaire bien évidemment)(he's just doing whatever at this point). "T'as été styliste dans une autre vie ou t'as un oeil d'esthète inné?" Oh Merlin. Une blague ? Who are you and what did you do with Conan? (mais quelle tentative pétée de faire la conversation quand même)(aucun fucking skills).

"'Commence'? C'est déjà beaucoup là non?" Si le rire qui éclata avait le mélodieux de ceux des descendants de vélanes, dans ce contexte, il avait un petit côté menaçant. Winston ajouta trois vêtements sur la pile sans plus se soucier du porteur qui allait perdre son droit à la parole sous peu à force de dire des âneries. Le blond ne l'écoutait plus que d'une oreille d'ailleurs, concentré sur la recherche du manteau de Conan. "C'est le film avec les bébés qui sont fabriqués?" Non de la tête, regard insistant vers les cabines. "Ah non, c'est celui avec les monsieurs en costard qui chassent des aliens!" Toujours pas, zéro pointé en film culte ce qui lui valut une œillade désespérée. "Tu ne connais pas Matrix ?" Le ton employé signifiait que le selkie avait au moins raté sa vie. Mais bientôt le sourire de Winston refit son apparition (cela faisait deux minutes que Conan n'avait pas dit de conneries sur les fringues), lui dévoilant les canines (un vendeur le regarda bizarrement). "Faut troooop que tu le vois ! S'tu veux on se fait une soirée ciné un de ces quatre ! Avec des popcorns et tout ! Sucrés ou salés ?" Il se lança ensuite dans un discours plutôt pointu, plutôt carré sur le pour et le contre de chaque goût de popcorns (chose assez inhabituelle chez un vampire) ce qui l'occupa le temps que sa victime du jour se change.

"Euh-" Winston coupa net son flot de paroles, fit un signe de main au brun pour qu'il s'avance puis resta muet un moment alors que ses yeux bleus scannaient la silhouette. "Waw" laissa-t-il échapper parce que la tenue était parfaite ou presque. Ou pas trop parce que la chemise était mise n'importe comment mais c'était déjà dix mille fois mieux que les pulls tristes à crever que Conan mettait habituellement (Winston les prenait presque pour responsables des dépressions conanesques). "Elle se porte comme ça? - Pas-du-tout. Attends." Il s'approcha pour mettre le col bien en place, rectifier un bouton et lisser un pli. Petite moue satisfaite, c'était mieux et ça lui allait bien. Mais ok, peut-être que la coupe était un petit peu trop compliquée pour Conan (ou que ce dernier était basique). "Ok, ça, on prend pas." Et sa sentence était irrévocable.

Au pantalon maintenant. "Il est bien celui-là." Oui de la tête. Cela lui faisait une jolie silhouette. "Tourne toi pour voir ?" fit Winston qui en ce moment précis tenait plus de la daronne moyenne que du vampélane. Il lorgna au niveau des fesses (parce que l'on achetait pas un pantalon qui ne faisait pas un beau cul, d'ailleurs il était presque agréablement surpris et se jura d'hurler la prochaine fois qu'il verrait Conan dans ses pantalons difformes) avant d'annoncer le verdict. "On prend." Il avait éventuellement oublié que le brun avait voix au chapitre. "T'as été styliste dans une autre vie ou t'as un œil d'esthète inné?" Sourire ravi décoché (Winston ne prenait jamais les compliments comme des blagues), rire à nouveau. "Mais non, j'ai juste deux grandes sœurs qui a-do-rent la mode." Certains disaient que la première avait d'ailleurs des goûts douteux mais Winston, ayant passé son adolescence à piquer dans sa penderie, était certain que ce n'étaient que des rageux.

"Allez !" Mains sur les épaules de Conan pour le pousser de nouveau vers sa cabine. "On y retourne ! Il te faut au moins deux autres pantalons et quatre ou cinq hauts ! Et des pulls ! Et une veste stylée en plus du manteau ! Puis après, on essaiera tous les trucs marrants du magasin, tu vas voir, ça va être trop bien !" Ou trop angoissant selon le point de vue. Il referma le rideau bien comme il le fallait, et fit un clin d'œil au vendeur qui les observait toujours. "En tout cas mec, j'suis trop content que ce soit toi qui nous représente ! Tu vas être trop bien !" dit-il un peu plus bas, sourire sincère ornant son visage et visible uniquement par le rideau.

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