BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 ARK ⊹ MOTION SICKNESS.

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Priamhark Nundinarius
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Priamhark Nundinarius
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MessageSujet: ARK ⊹ MOTION SICKNESS.   ARK ⊹ MOTION SICKNESS. EmptyLun 11 Juil - 23:26
arthur rothwell
It had bewildered her, back at the Citadel, how the whole of her always seemed to come back to Artie. For one brief and beautiful space of time, she had welcomed it: that microcosm of eternity between forgiveness and the slow, uncomprehending agony of the fall.
tw: mort

Tu t'inventes patiente pour Artie. Après avoir fait le tour du lit trois fois et bu le moindre détail de sa silhouette endormie et de l'épée qu'elle tient contre elle comme une peluche, tu quittes la chambre pour explorer, maladroitement, le petit appartement. Tu n'as que des souvenirs flous de ces derniers mois, mais tu peux tout de même te rendre compte à quel point c'était plus simple d'être immatérielle que revenante. Malgré les objets que tu manques de faire tomber à plusieurs reprises et le plancher qui crépite sous tes pieds, la silhouette endormie de l'homme sur son canapé défoncé ne moufte pas.

La plupart des bruits sont avalés par le grésillement de la boule cristal qui montre une série stupide. En dépit de l'idiotie totale des répliques et le mauvais jeu des acteurs, tu te retrouves hypnotisée par les images animées pendant un temps, debout et silencieuse au milieu du salon.

Un ronflement plus fort que les précédents te fait sursauter, et tu continues ton inspection méticuleuse de l'appartement jusqu'à trouver la salle de bains. L'eau de la douche est brûlante, mais elle ne te réchauffe pas. Tu restes sous le jet jusqu'à ce qu'il devienne froid. Tu sens à peine la différence.
Quand tu ressors, tu esquives le miroir parce que malgré la buée, tu vois mon reflet par-dessus ton épaule dans un coin de la pièce. Je te laisse partir. Tu reviendras bien assez vite. Tu le fais à chaque fois.

Tu retournes dans la chambre d'Artie. Tu enfiles un sweat et un jogging qui traînent parterre, et caches ton visage dans le col du pull - à la fois parce que tu as froid, et à la fois parce que l'odeur d'Artie, qui t'est plus familière que toute autre, est réconfortante. Tu la regardes dormir. A-t-elle jamais paru si apaisée? Jamais avec toi en tous cas.

Tu regardes surtout l'épée. T'aimerais la prendre, la garder avec toi, faire courir ton doigt le long son arête. Tu sens quelque chose de fort et de magique qui te lie à cette épée, qui n'est pas sans te rappeler ton lien avec Artie quand tu étais encore en vie.

Tu n'es plus en vie.

Cette réalisation douloureuse s'abat sur toi comme une chape de plomb. Tu te recroquevilles sur le fauteuil dans le coin de la pièce, sans lâcher du regard la poitrine d'Artie qui s'affaisse et se soulève au rythme de sa respiration. Tu essayes de rassembler tes pensées pour déterminer ce qui s'est passé mais tu n'y arrives pas.

Tant mieux, on va essayer de garder les choses comme ça.
Tu te fais du mal, à trop réfléchir comme ça, Priam. Il y avait des soirs dans les tunnels où Artie te disait qu'elle pouvait littéralement t'entendre réfléchir, de là où elle était allongée à côté de toi. Assez proche pour que tu sentes son souffle sur ta nuque, mais suffisament loin pour que tu regrettes l'absence de ses bras autour de toi.
Il y a assez de place sur le lit. Tu pourrais l'y rejoindre, sentir son souffle sur son visage. Peut-être que ça, ça parviendrait à te réchauffer.

Mais quelque chose t'immobilise sur ce fauteuil. Tu serres tes jambes contre ta poitrine, tire la capuche du sweat sur ton crâne. Tu l'as touchée et sa peau était brûlante, pleine de vie. Tu as peur de lui donner la mort si tu tentes l'expérience de nouveau.

Des heures passent. Tes pensées sont ailleurs, restées avec ton corps mort derrière le Voile. Pourquoi ne t'y es-tu pas abandonnée? te demandes-tu. Qu'est-ce qui a pu te retenir de ce côté-là? Quand tu étais petite, tu préférais nettement le monde des morts. Plus calme, plus grand, plus silencieux. Alors pourquoi ne pas y être restée?

Tu aimerais pouvoir dormir toi aussi pour me prendre dans tes bras mais tes yeux restent ouverts, alors même que la lune dévale dans le ciel et que le soleil fait son apparition à travers les stores. Les paupières d'Artie tressaillent et elle se réveille tout d'un coup, se redressant dans le lit comme la corde d'un arc qui claque.

Quelque chose de douloureux et de brûlant explose dans ta poitrine, mais tu as toujours aussi froid.

"Artie." Tes cordes vocales râpent les unes contre les autres, victimes de leur inutilisation et de leur brusque retour dans le monde matériel. Tu déglutis difficilement, cligne paresseusement des yeux en défaisant lentement tes membres engourdis. Tu restes sur le fauteuil, alors même que chacun de tes atomes te crient de la rejoindre, de la toucher. Elle est exactement la même que dans ton souvenir; et pourtant, tout est différent. "Where are we?"
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Arthur Rothwell
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MessageSujet: Re: ARK ⊹ MOTION SICKNESS.   ARK ⊹ MOTION SICKNESS. EmptyMar 12 Juil - 16:04
Quand Artie est venue emménager chez Buck, il y a bientôt deux semaines de ça, il l’a installée dans ce qu’il appelait en bougonnant la chambre d’amis. Artie ne veut pas faire d’a priori, mais elle a l’impression que Buck n’est pas un homme qui invite souvent des amis chez lui, autrement, la pièce ne se serait pas progressivement transformée en débarras, à en juger par les cartons, planches à repasser et autres vieilles fringues qu’elle doit enjamber chaque soir avant d’aller se coucher. Du reste, le peu d'espace disponible où Artie a entassé ses quelques affaires était recouvert d'une épaisse couche de poussière. Mais bien entendu, Artie ne lui en a pas tenu rigueur. Elle ne possède pas grand-chose et elle n'aime pas trop le vide. Ça lui donne froid. Et puis, Buck est gentil (même s'il ronfle tellement fort que ça fait trembler les murs), il lui a prêté des vêtements (qui sont - plus confortables que ceux de Nils, et moins ringards que ceux de Bernie) et, même si elle ne sait pas encore ce qu’elle va faire de sa vie, le loyer n’est pas si cher.

Comme toutes les nuits depuis sa sortie d’Avalon, Artie rêve de Priam. Elle rêve qu'elle est de retour dans les tunnels, qu'elle ne les a en fait jamais quittés, et que Priam est toujours là. Elle sent sa respiration, elle sent l'air remuer là où elle marche, bouge et vit encore. Mais elle ne voit jamais son visage. Artie sait que si elle essayait de la regarder dans les yeux, elle n'y verrait rien et Priam serait déçue et disparaîtrait. Mais à chaque fois Artie finit par la regarder et ne voit que son air déçu et presque dégouté, et Priam disparaît et Artie se réveille en pleurant.

Comme tous les matins depuis sa sortie d’Avalon, Artie se réveille donc en pleurant, l'épée rangée dans son fourreau serrée contre elle. Le pommeau est pressé contre sa gorge si serrée elle aussi qu'elle a l'impression qu'elle ne pourra plus jamais parler de sa vie. L'épée a une température différente. Mais surtout, l’agencement de la pièce est différent, parce qu’il y a quelqu’un d’autre dans la pièce avec elle.
Artie bondit sur le lit, sans lâcher l’Excalibur, qu’elle étreint si fort que ses phalanges sont blanches sur sa peau dorée et recouverte d’une fiche couche de sueur et des larmes qu’elle a vaguement essuyé.

Elle est certaine qu’Excalibur est dans son fourreau, et pourtant, elle a l’impression que sa lame lui transperce le cœur, quand elle découvre, recroquevillée sur un fauteuil (celui qui serre pour ouvrir la petite fenêtre difficile à ouvrir),
Priam.

Quelque chose de douloureux et de brûlant explose dans sa poitrine, elle a soudain très froid.

Les épaisses larmes qui se mettent à couler de ses yeux laissent des sillons brûlants sur son visage glacé. "Artie. Where are we?" Artie reste bouche bée pendant trop longtemps, simplement consciente du poids de l’épée contre sa poitrine, ses yeux semblant regarder au-delà de la silhouette menue et emmitouflée dans ses vêtements de
Priam.
Elle la regarde dans les yeux et Priam a des yeux. Artie cligne des yeux et la regarde de nouveau mais Priam a toujours des yeux et ne disparaît pas.

Alors, en lieu de réponse, Artie se met à pleurer de plus bel et à geindre si fort que si Priam dit quelque chose, elle ne l’entend pas; et elle réalise qu’elle n’a jamais été aussi heureuse et triste de ne pas l’entendre alors qu’il y avait désormais quelque chose à entendre.
Artie réalise à quel point elle avait été seule.

Dans ses pleurs, on dirait qu’elle rit un peu; des hoquets nerveux au rythme desquels elle s’extirpe de sous sa couverture et s’assoit sur son lit, infichue de s’approcher davantage de Priam.
"I— We are— H—How did you get h— Elle lâche enfin son arme pour se frotter les yeux avec vigueur, comme terrorisée par la silhouette floue de Priam. Did you come back for me? Why d— did you leave me??" Elle serre ses poings sur ses yeux. "Fuck, I’m sorry, I can’t stop it, I— I’m a mess!"
Elle reste un temps comme ça, renifle, et se lève.

Elle enjambe un carton et s’agenouille au pied du fauteuil de Priam. Elle plante ses mains dans les accoudoirs du fauteuil, pour lui barrer le passage (comme si elle avait l’air d’aller où que ce soit), mais sans pour autant se résoudre à la toucher. Ce n’est qu’à cet instant qu’elle réalise que quelque chose ne va pas, mais elle serait bien incapable de mettre le doigt dessus.
"Man, Priam, are y— are you ok? Artie fronce un peu les sourcils. How did you get there? Did you sleep lately?" Et, Artie, rabattant la capuche de Priam, pose le dos de sa main sur son front, pour en apprécier avec effroi la glaciale température.
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Priamhark Nundinarius
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MessageSujet: Re: ARK ⊹ MOTION SICKNESS.   ARK ⊹ MOTION SICKNESS. EmptyMer 13 Juil - 0:06
tw: violence graphique

Artie se met à pleurer.
Tu n'as jamais su quoi faire quand les gens se mettaient à pleurer, et encore moins Artie. Tu te rappelles, dans un flash, plusieurs fois où c'est arrivé quand vous viviez ensemble: après les déconvenues habituelles de ses relations vouées à l'échec, Artie avait tendance à être misérable pendant quelques jours avant de passer à autre chose. Tu t'es endormie de nombreuses fois en l'entendant pleurer dans son oreiller et renifler dans sa couveture et en faisant mine de ne pas l'entendre. Donner une existence à ce genre d'explosion de sentiments aurait instillé une vulnérabilité dans vos rapports complexes; et tu n'as jamais pu te permettre d'être volontairement vulnérable avec Artie, à moins de perdre complètement le contrôle de votre relation.

Alors tu accueilles ses pleurs avec effroi, resserant l'étau de tes bras autour de tes jambes serrées contre ta poitrine, la dardant avec... tu aimerais dire que tu la regardes avec mépris et avec horreur, mais ce n'est qu'un intense sentiment de désespoir qui s'est infiltré en toi. Tu aimerais savoir quoi dire, quoi faire pour l'aider - mais tu n'as jamais été équipée pour ça. Ça a toujours été à elle de t'aider, jamais l'inverse.

Artie pleure et gémit, et toi tu conserves un silence de morte. Tu ne vois qu'elle, et tu aimerais te lever, et la prendre dans tes bras, et lui dire que ça va aller. Sauf que ça ne va pas aller. "I— We are— H—How did you get h— Did you come back for me?" Quand elle relâche l'épée, tu dois provoquer l'effort de ne pas te jeter dessus. "No! I mean, I-I don't know," marmonnes-tu sous ses pleurs. Tu sais que c'était douloureux et triste et horrible, que tu pouvais la voir sans l'atteindre et puis, et puis... suddenly you're ripped into being alive. "Why d— did you leave me??" Tu n'as pas le temps d'accuser le coup, alors même que tu as l'impression de tomber de quinze étages et que ton coeur dégringole dans ta poitrine, qu'elle enchaîne, en refusant de te regarder: "Fuck, I’m sorry, I can’t stop it, I— I’m a mess!" Il y a un silence. Tu es trop choquée pour répondre. Tu ne sais même pas quoi dire. Alors tu décides de mentir. "It's fine." Sauf que it's not fine, nothing is fine, tu es en vie alors que tu es morte, tu es en vie alors que tu ne devrais pas l'être et Artie-

Artie se lève et s'approche.

Tes poumons se sont affaissées quand tu es morte: une fois ton lien avec ton ancre rompu, j'ai écrasé tes côtes jusqu'à ce qu'elles se referment comme des crocs sur tes organes. J'ai cassé tous tes précieux os comme des crayons, récupéré mon dû dans ta mâchoire sans l'ombre d'une hésitation. Tout le monde pense que les Marcheurs de Voile entament des Marches spirituelles; nous savons toutes les deux que la douleur était bien réelle, tout comme tout le sang que tu as laissé derrière toi. Je t'ai volé ta sécurité, ton corps, ta vie et ton souffle - et pourtant Artie te le coupe une nouvelle fois, ton souffle, quand elle trouve encore, malgré toutes les choses qui vous sont arrivées et que tu lui as infligée, la force de s'agenouiller au pied de ton fauteuil.

Qu'est-ce que ça fait d'avoir quelqu'un à ses pieds comme ça, Priam? Quelqu'un qui ferait tout pour toi? Quelqu'un qui donnerait sa vie pour toi volontiers, sans hésiter, sans même se questionner? Est-ce que toi aussi tu les mènerais à une mort certaine, violente et douloureuse, sans le moindre regret?

Ce qui te fait peur, c'est que tu en as été capable un jour.

"Man, Priam, are y— are you ok?" Tu ouvres la bouche et la refermes (quand t'a-t-on posé cette question pour la dernière fois) et tous les mots du monde quittent ton vocabulaire quand Artie tend la main, écarte la capuche du sweat que t'as enfilé, et pose le revers de sa main sur ton front. "How did you get there? Did you sleep lately?" Intellectuellement, tu sais qu'Artie est froide. Pas vraiment froide, puis suffisament pour qu'elle s'en plaigne dans les tunnels, et trouve toujours l'opportunité de se serrer à toi quand vous dormiez, prétextant que ta température corporelle naturelle (brûlante, disons-le) était nécessaire à son sommeil.

Cette fois, Artie est brûlante. Pas parce qu'elle a soudainement des problèmes de température; mais parce que toi-même est glaciale.

Ce n'est pas tant cette réalisation qui t'immobilise. C'est la soudaine proximité d'Artie, sa main sur ton front, son regard inquiet qui fouille le tien. Tes mains deviennent plus blanches encore là où elles sont serrées autour de tes jambes, et ton corps entier se rigidifie, comme si relâcher le moindre muscle allait te forcer à te jeter dans les bras d'Artie comme tu en as insupportablement envie. "I don't know if I can." Tu aimerais dormir, tu aimerais pleurer, et tu aimerais savoir quoi dire, pour pouvoir lui expliquer et la rassurer et lui dire la vérité: qu'elle n'a rien fait de mal, que jamais tu ne l'aurais abandonnée, que tu as essayé de la retrouver, tous les jours depuis juillet, et que tu n'as jamais cessé de penser à elle. Même à travers le Voile et la mort et l'amour que tu me portais.

Mais c'est trop de mots, ou alors tu n'as toujours pas assez d'air, dfficile à dire. Du coup, tu te contentes de lever la main et d'enrober index et pouce osseux autour du poignet d'Artie pour la forcer à éloigner sa main de ton front. "I'm fine, I just--" Tu la relâches lentement, après avoir ramené son bras entre vous deux. Tes doigts te brûlent là où ils ont touché sa peau mais paradoxalement, tu as toujours aussi froid. "The sword, I- I was trying to reach out and..." Tes yeux essayent vainement de se concentrer sur l'épée, mais Artie prend tout ton espace, penchée vers toi, te bloquant toute possibilité de sortie. En temps normal, ça te ferait paniquer; là tout de suite, c'est aussi rassurant pour toi qu'une étreinte.

Ta main toujours suspendue en l'air se tend timidement vers elle, et tu la poses sur sa joue. Ton pouce essuie une pommette, cueille quelques larmes au bord de son oeil. "Stop crying, Artie." Ta voix, que tu aimerais être pleine de reproches, s'étouffe sur un sanglot qui ne sort pas. Tu ne penses pas que tu en serais capable, tout comme le souffle qui te manque n'a toujours pas eu besoin d'être accaparé par tes poumons, tout comme tu es incapable de dormir. "I'm here." Ton pouce s'immobilise, mais tu gardes ta main froide sur sa joue. "I... I think I died. But I came back and..."

Un ronflement-vrombrissement interrompt ce moment plutôt touchant. Encore heureux... Si ta tête se tourne brusquement, et avec un peu de peur, vers la porte de la chambre, ta main quant à elle ne quitte toujours pas Artie. Elle glisse le long de son cou, puis se pose sur son épaule, se refermant sur le trapèze avec un rien de possessivité. "Where... where are we?" demandes-tu de nouveau en serrant légèrement ta main sur l'épaule d'Artie, et en lui retournant son regard perdu.
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Arthur Rothwell
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MessageSujet: Re: ARK ⊹ MOTION SICKNESS.   ARK ⊹ MOTION SICKNESS. EmptyLun 18 Juil - 21:42
Malgré le grossier maquillage barbouillant les paupières de Priam de noir, Artie devine les creux marqués sous ses yeux. Artie se souvient que Priam a toujours entretenu un teint d’albâtre, parce qu’elle passait ses journées enfermée à la bibliothèque (à croire qu’elle voulait se transformer en avatar humain de la Citadelle) (pompeuse et lugubre). Et pourtant, il y a une transparence déconcertante dans sa peau. Priam a toujours eu l’air d’être sur le point de tourner de l’œil, ou d’invoquer Cthulhu tout en tournant de l’œil; Artie a pourtant l’impression que si elle plisse les yeux, elle pourrait distinguer les petites veines bleues parcourant le visage blafard de Priam, comme si sa chair, ses yeux, ses cheveux avaient vu leur opacité réduite par quelque coup du sort.

"I don't know if I can. Artie a un petit rire confus, entre deux hoquets de sanglots. - What kind of answer is that?" murmure-t-elle en récupérant son bras, pour essuyer son nez qui coule.
"The sword, I- I was trying to reach out and... - Oh yes, I— I took it with me, when I somehow left the maze… but it… when I unsheathe it… it feels wrong…" Artie brosse pensivement le grain de sa peau, comme pour vérifier qu’il était encore là. Elle se souvient avec un épouvantable effroi et un semblant de nausée de la première fois qu’elle a tiré l’épée, une fois revenue à la surface: la douleur de la putréfaction, l’horreur des chairs qui fondent comme une assiette en plastique se décomposerait au-dessus d’un feu trop puissant. Elle espère que ça ne se reproduira plus jamais, et pourrait pleurer de plus bel au souvenir de cette épreuve, si ça n’était pour la main de Priam qui se pose à son tour sur son visage.

C’est étrange, Artie ne sent pas aussitôt sa paume et ses doigts sur sa joue. C’est seulement quand elle a un léger mouvement pour réajuster sa position qu’elle se rend compte que Priam lui touche la joue, et réalise par la même occasion qu’elle n’avait jamais autant souhaité quelque chose au monde.
"I... I think I died. But I came back and..." Artie plisse les yeux. C’est comme si ses oreilles s’étaient bouchées le temps d’un bruyant reniflement. C’est comme si, l’espace d’une seconde, on lui avait forcé la tête sous l’eau. Elle n’a pas entendu; elle n’a pas compris. Et pourtant, Artie ressent une douleur et une tristesse trop grandes dont elle ne peut pas se rappeler l’origine, dont elle ne veut pas se rappeler, car si elle parvenait à se souvenir, pleurer ne serait pas suffisant. Son cœur se ferme par sécurité, son cerveau traumatisé se verrouille. Don’t go that way, don’t try to remember. You’ll never get back from that kind of pain; look at her!
"I know, she doesn't, I’m— so glad you’re back!!"

"Where... where are we?" Artie regarde autour d’elles la chambre en bazar. "I moved here after getting out of the maze. Buck is renting the place to me; he’s nice. Un mouvement du menton en direction de la porte. Don’t worry, he’ll leave for work soon." Artie s’arrache douloureusement à la main sur sa joue (quand a-t-elle ressenti un pareil déchirement? Quand son bras avait nécrosé sous ses yeux, elle avait souffert, mais pas de la même façon. La douleur, sourde, comprime sa poitrine, comme un avertissement. Et toujours, dans l’arrière-plan de sa conscience, dans l’atmosphère de sa mémoire: "don’t go back there; don’t try to remember!").
Elle se lève et se penche juste derrière la porte, contre laquelle elle a collé son oreille. Elle attend que les bruits de Buck qui se réveille en catastrophe, parce qu’il est probablement en retard comme d’habitude (depuis le temps qu’elle était là, Artie n’avait toujours pas compris quels étaient les horaires de Buck, et elle soupçonnait qu’il n’en avait pas la moindre idée non plus), s’estompent.

"I’m so so glad you’re back!" répète-t-elle dans un soupir, comme si on lui avait tenu la tête sous l’eau beaucoup trop longtemps.
Elle ne lui demande pas combien de temps elle va rester, par peur de sa réponse. Depuis qu’elles se connaissent, il y a des milliers de questions qu’Artie n’a jamais posées à Priam, de peur de se faire jeter, de peur de paraître trop stupide, trop oblivious ou pas assez concentrée. Depuis le temps, ces innombrables questions ont formé une boule compressée dans sa poitrine, à laquelle elle s’accrochait dans les moments de chagrin, quand Priam lui manquait trop.

"Do you want something to eat? or drink? I’m starving, sorry, I need to raid the kitchen. Let’s go!" bien qu’il y avait rarement quelque chose de correct à manger dans le frigo. Artie pensait pouvoir compter sur la visite la veille au soir de la collègue de Buck pour leurs interminables parties de Uno. Elle se ramenait généralement avec des plats de traiteur qu’ils ne finissaient jamais, plus intéressés par leurs verres et leurs cartes +4.

Dans la cuisine, elle se sert un reste de riz frits aux légumes et du jus d’orange. Elle verse une généreuse rasade dans un second verre qu’elle pousse en direction de Priam. "So… what are we going to do now? We— we couldn’t make it, so, what’s the plan? Should we go back to Camelot? Should we tell them what happen?" bien qu’Artie n’ait pas la moindre idée de ce qui était réellement arrivé. Pour elle, le roi Arthur avait simplement refusé de se réincarner dans sa médiocre enveloppe, avait refusé de partager sa magie avec elle, ses souvenirs, son esprit. Et pourtant, depuis son retour des tunnels, Artie était rongée par la sensation que, bien qu’il ait refusé de partager son âme avec elle, il lui en manquait tout de même un morceau.
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Priamhark Nundinarius
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MessageSujet: Re: ARK ⊹ MOTION SICKNESS.   ARK ⊹ MOTION SICKNESS. EmptyMar 19 Juil - 16:12
Artie est solide, brûlante sous ta main. Tu aimerais pouvoir enfoncer tes griffes en elle pour être certaine de ne pas être séparée d'elle de force quand tu finiras inévitablement par retourner de l'autre côté du Voile. C'est la fin inéluctable de ta situation: tu le sais au plus profond de toi. Si te retrouver parmi les morts avait pu être une option séduisante quand tu étais jeune, elle te paralyse aujourd'hui. Tu as toujours cru que tu voulais être seule, ou à mes côtés. Maintenant, c'est la perspective d'être séparée définitivement d'Artie qui te hante.

"I moved here after getting out of the maze. Buck is renting the place to me; he’s nice. - Buck..." Tu fais tourner le nom dans ta bouche. Ce doit être l'homme que tu as vu dans le salon. Des mois ont passé depuis ta mort. Tu ne peux pas t'empêcher de te sentir peinée et heurtée que la vie d'Artie ait continué sans toi. "Don’t worry, he’ll leave for work soon." Artie se détache et tu es tentée de planter tes ongles dans son épaule, mais tu fais preuve de retenue. Tu la regardes se lever, s'éloigner. Tes bras reviennent entourer tes jambes fourbues, dans une parodie d'étreinte dont tu as incroyablement besoin.

"I’m so so glad you’re back!" Tu ne réponds pas. Tu la regardes, oreille pressée contre la porte, avec presque un sourire sur les lèvres. L'idée que tu aies pu lui manquer te fait chaud au coeur. La perspective que tu vas devoir lui infliger ta disparition une nouvelle fois te fait peur.

Après quelques instants, alors que tu t'enfonces dans un silence glacial, Artie se relève, apparemment satisfaite de l'absence de bruit de l'autre côté du battant de la porte. "Do you want something to eat? or drink? I’m starving, sorry, I need to raid the kitchen. Let’s go!" Tu n'as pas faim, ni soif, ni envie de bouger. Et pourtant tu te lèves en silence, après une courte hésitation et un hochement de tête sévère dans sa direction.
Dans l'encadrement de la porte, tu te tournes vers l'épée sur le lit. Tu as envie de t'en emparer, de glisser ton doigt le long de son tranchant. Tu te demandes si tu verras mon visage dans son reflet. Pourquoi est-ce que pour la première fois de ta vie, cela te semble-t-il être une perspective terrifiante?

Tu suis Artie dans la cuisine. Tu restes debout au milieu sans bouger, tes bras serrés autour de toi, le nez toujours enfoncé dans le col. Ce pull est énorme. Mais il sent comme Artie, et il est doux.

Artie fait glisser sur la table un verre de jus d'orange, dans ta direction. Tu regrettes qu'elle ne te le donne pas directement - tu aimerais la toucher. Cette réalisation est douloureuse. "So… what are we going to do now? We— we couldn’t make it, so, what’s the plan? Should we go back to Camelot? Should we tell them what happen?" Tu clignes des yeux. Camelot. Ta mère, ton père, tes oncles, tes tantes - tu n'as même pas pensé à eux! Tu es une fille indigne, une adepte odieuse! Tu es...

... lasse. Tu es lasse. Tu t'approches d'Artie mais tu as peur qu'elle ait un mouvement de recul si tu cherchais à la toucher. À la place, tu t'assieds à la petite table de la cuisine, avec le verre de jus d'orange serré entre tes doigts blêmes. "I don't know," dis-tu lentement, trois petits mots jamais prononcés auparavant devant Artie. Ou quiconque. "What do you want to do?"

Artie n'a jamais eu le choix. Tu l'as condamnée à cette vie de servitude et de malheur quand tu es née le jour de son arrivée à la Citadelle. Elle aurait dû être heureuse, comme elle le mérite; tes parents ont fait de sa vie un enfer et, quand tu étais petite, toi aussi. Le fait qu'Artie s'inquiète de la réalisation de votre quête et pense à revenir à Camelot te fait du mal physiquement: tu as l'impression que ta poitrine va s'affaisser de nouveau.

Elle mérite tellement mieux. Peut-être que la dernière chose que tu peux accomplir, c'est de faire en sorte de le lui offrir. "They know I'm dead by now," ajoutes-tu lentement en observant la réaction d'Artie. "And they won't come looking for you." Ce constat te fait du mal aussi. Tu déglutis lentement. "You can do anything. I'll help you." Elle a fini son jus d'orange. Tu te penches sur la table pour attraper son verre et le troquer pour le tien, intact.

Tu regardes la marque de condensation des lèvres d'Artie disparaître à la surface de son verre vide. "Artie, how much do you remember exactly?" Tu n'as jamais été aussi douce et prévenante avec elle. C'est le moins que tu puisses faire, après tout ce temps.

Tu te sens incroyablement fatiguée - tu aimerais tellement dormir, sombrer dans l'inconscience, rouvrir les yeux sur un monde meilleur, plus juste, plus brillant.
Un monde où Artie a ce qu'elle mérite, un monde où je ne t'ai jamais brisé le coeur, un monde où tu ne vas jamais briser celui d'Artie.
Mais les cartes ont été distribuées, c'est à toi d'en faire ce que tu peux et de faire en sorte que cette deuxième existence qu'on t'a offerte par quelque miracle, aussi temporaire soit-elle, ait plus de sens que la précédente.

Tu es tellement naïve. Ça te passera.
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Arthur Rothwell
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MessageSujet: Re: ARK ⊹ MOTION SICKNESS.   ARK ⊹ MOTION SICKNESS. EmptyVen 26 Aoû - 9:39
"I don’t know." Artie grimace dans sa bouchée de riz réduite en bouillie collant à ses gencives. Elle se souvient que ça, ça n’était pas dans les habitudes de Priam, de ne pas savoir. C’était d’ailleurs ce qui était assez ennuyant et terriblement agaçant, chez Priam,  c’est qu’elle savait tout. Artie ne prétendait pas être une lumière mais, pour quelqu’un qui préférait tant la pénombre au soleil, Priam se la ramenait souvent, avec son cerveau brillant.
"What do you want to do?" Artie soupire et gémit bruyamment en ouvrant des yeux ronds, comme si Priam lui avait demandé de lui réciter les planètes du système solaire, ou autre anecdote de culture générale que Priam savait faisait terriblement défaut à son ancre. "Man, I don’t know; there’s not much to do around here…" Artie passait la plupart de son temps à l’AMI, mais de là à dire qu’elle trouvait ça intéressant: angoissant et peut-être un brin frisquet, tout au plus. Il lui faudrait encore quelques minutes de plus avant de connecter les pièces et réaliser que le cauchemardesques établissement fascinerait sans aucun doute sa comparse.
Parce que, tout naturellement, toute sa vie avait toujours tourné autour de Priam. En témoigne les interminables jours passés sans elle, à errer dans les couloirs ou dans les plis de ses draps, infichue de faire quoi que ce soit, de prendre quelle que décision que ce soit.
A présent que Priam était de retour, tout serait de nouveau plus facile.

"They know I'm dead by now," une fois encore, toute réaction propice fait défaut à Artie, qui semble simplement avoir croqué dans un grain de riz pas cuit, et le bruit de la mastication avait soudain pris toute la place, si bien qu’elle n’entend pas toute la phrase, ses tympans obstrués par son petit-déjeuner.
Néanmoins, cette fois-ci, elle a l’impression d’avoir entendu que Priam ne disait rien, ou du moins que sa bouche formait des mots mais qu’aucun son distinct n’en sortait. Elle fronce un peu les sourcils et enfonce un index décidé dans le coin de sa bouche pour décoincer le grain de riz qui s’était logé entre deux molaires (une torture pour Priam qui avait toujours été bizarrement obnubilée par la dentition de sa petite camarade).  
"And they won't come looking for you. - You ‘ink?" Les doigts moites de salive s’enroulent autour du verre échangé. "Thanks." Artie engloutit la moitié de son deuxième verre.  

"Artie, how much do you remember exactly?" Elle repose son verre un peu brusquement, se jetant sur cette nouvelle question moins compliquée puisque cette fois-ci, il lui semblait moins embarrassant de lui dire qu’elle n’en savait rien.
Sa cuillère tapote le fond de son assiette, à un rythme différent que ses baskets sous la table; un skill acquis au terme de son entraînement, lui permettant de dissocier chaque partie de son corps. Un talent généralement réservé aux joueurs de batterie, ou bien aux adeptes de Camelot promis à devenir des chevaliers.
"Heee… I remember when we got the news, when they called us back to Camelot to send us on the quest. Elle ne mentionne pas pour autant la crise de nerfs et la dispute qu’elles avaient eu, parce qu’à l’époque, Artie ne voulait pas larguer sa petite amie, et voulait même l’emmener avec elles dans la Quête. I don’t remember going there, I mean, I do, like, when we travelled back to the citadel. But I don’t remember the maze though… Avec le recul, elle se demande si ça n’avait pas été fait exprès, que les Anciens veuillent conserver, for some reasons, la localisation de la sépulture d’Arthur secrète… Ça serait bien leur genre, tiens! I mean, you were the one leading the way. I couldn’t even find my way back at the citadel, remember? That’s why we were always late… Ça et les réveils tardifs parce qu’Artie n’avait pas réussi à fermer l’œil parce que dès qu’elle le fermait elle pensait à Priam, mais soit. I don’t know how I manage to work in deliveries for so long… Anyway, I don’t remember much of the maze… we fought, a lot; un silence, pénible; d’autres disputes dont elle ne veut pas se rappeler. We fought monsters, it feels like we also fought the place itself?"

La confusion fronce son regard chafouin. Elle tient sa cuillère dans une main, joue avec un grain de riz de l’autre. Elle l’écrase sur la vieille nappe plastifiée jaune pisse et laisse sa main un peu en vrac, ouverte, le bras un poil trop tendu pour ne pas que ce soit innocent. "Then it’s completely blurry. I don’t remember us finding the Body, I only know that we find it, somehow? But after that, nothing. The next thing I remember is me dragging the sword out of the maze and there are worms everywhere…"
Artie s’affale dans le fond de sa chaise, détendant ses membres endoloris, comme si tout le long de son récit, ses muscles s’étaient crispés autour de son squelette. "Talking about worms, girl, you need to see the AMI, it’s like, everything you’re obsessed with!! It got mysteries, creepy ladies and like book shelves that are alive? Man, they tried to bite me?? We should go after breakfast!" Son enthousiasme s’étiole aussitôt (il faut dire que ça n’est pas toujours une partie de plaisir d’aller rendre visite à Isla), tandis que son regard remonte de sa main au bras de Priam emmitouflée dans un sweatshirt trop grand (le sien mais aussi plus ou moins celui de Buck) (genre le sweatshirt qu’on donne aux nouvelles recrues à la VB). Elle a l’air si fatiguée; d’habitude elle avait juste l’air fatigué comme on porte un parfum capiteux. Désormais, Artie regrette presque de lui retourner la question, au lieu de l’envoyer se reposer. "You remember anything else? You sure love write stuff down, you probably kept track of our journey, right?"
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Priamhark Nundinarius
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MessageSujet: Re: ARK ⊹ MOTION SICKNESS.   ARK ⊹ MOTION SICKNESS. EmptyMar 30 Aoû - 14:13
tw: hallucinations

La symphonie insupportable de l'existence-même d'Artie t'est douloureusement familière: entre ses bruits de mastication, les tapotements incessants de ses doigts sur la table et les sursauts de sa jambe sur le carrelage de la cuisine, tu as l'impression d'assister à un spectacle créé spécialement pour te rendre folle. Avec quiconque d'autre, tu aurais soit dit quelque chose, soit aurait pris retraite au plus profond de toi pour ne pas avoir à subir ces abus sonores et visuels angoissants; mais avec Artie - comme beaucoup de choses -, c'était différent.
Tu la connaissais mieux que ton propre corps. Tu avais passé tellement de temps à la regarder, dédié tellement de jours à l'étudier, oublié tellement d'heures à l'écouter quand vous dormiez dans la même pièce à quelques mètres l'une de l'autre; sa présence était pour toi aussi familière que la tienne.

Alors tu remarques ses yeux distants, ses gestes brusques, et tu te retrouves à te demander si Artie t'a bien entendue. C'est une première pour toi, parce qu'autant que tu l'as toujours dardée avec une attention particulière, l'inverse aussi est vrai. Et pourtant, on aurait dit que la moindre mention de ta mort lui passait au-dessus de la tête comme un nuage.

Tu regardes le bout de sa cuillère qui sort de son bol, pour te concentrer sur quelque chose alors qu'Artie te raconte ce dont elle se souvient.
Pas grand-chose. Pour toi aussi, tes souvenirs étaient confus et cotonneux, vaporeux, mais peut-être qu'à deux vous pourriez reconstituer toute l'étendue de votre échec. "Anyway, I don’t remember much of the maze… we fought, a lot." Tu relèves les yeux vers Artie, et t'absolus rapidement en te disant qu'au moins elle a survécu - contrairement à toi - et que si tu te mets à t'excuser maintenant, tu ne sais pas si tu seras capable de t'arrêter. Alors tu te tais, et réprimes l'envie de tendre la main pour attraper la sienne. Tu as peur de faire un geste dans sa direction, parce qu'Artie aurait toutes les raisons de te repousser. "We fought monsters, it feels like we also fought the place itself?" Tu grimaces un peu en redescendant ton regard glacial. "Something like that." Tu n'as pas vraiment le temps de te perdre en conjectures métaphysiques pour partager tes théories sur la composition des tunnels avec Artie.

Tu regardes Artie jouer avec un grain de riz, te concentrant sur les tâches de rousseur sur le dos de sa main pour esquiver son regard. Tu as peur de ce que tu pourrais y lire.
Tu aimerais être un grain de riz. Tu aimerais être un grain de riz, te lover entre ses molaires, rester hors de portée de ses mains fouilleuses, toujours faire partie d'elle. Tu aimerais qu'Artie ne puisse pas se débarasser de toi, tout comme tu aimerais qu'Artie soit libre et puisse faire ses propres choix. Ce paradoxe antithétique te rend malheureuse. Tu ne ferais pas confiance à Artie pour faire un choix de ce genre. Tu aurais trop peur que le résultat te déçoive.
Artie écrase le grain de riz sur la table.

"Then it’s completely blurry. I don’t remember us finding the Body, I only know that we find it, somehow? But after that, nothing. The next thing I remember is me dragging the sword out of the maze and there are worms everywhere…" Tu relèves les yeux vers son visage avec un délicat froncement de sourcils sur le front. "Worms." Une note de dégoût s'installe dans ta bouche. Tu n'aimes pas les vers, parce que tu n'aimes pas les invertébrés. Déformation professionnelle. "Talking about worms, girl, ("Ugh" - du surnom ou de la mention des vers, difficile à dire ce qui te dérangeait le plus) you need to see the AMI, it’s like, everything you’re obsessed with!!" Tu arques un soucil en l'entendant, essayant de retourner l'acronyme dans ta tête pour en trouver la source. Tu doutais que l'AMI contienne ma sépulture ou un clone d'Artie - tes deux véritables obsessions - mais on aurait vu moins absurde dans ta vie. "It got mysteries, creepy ladies ("I don't like creepy ladies," t'empresses-tu de dire, si bien que tu manques presque le reste du discours d'Artie) (rude, Priam, rude, je m'en souviendrai) and like book shelves that are alive? Man, they tried to bite me?? We should go after breakfast!"

Tu restes impassible, ton sourcil retombant au-dessus de ton oeil, tes lèvres menant une bataille perdue d'avant pour ne pas se tordre dans un petit sourire. Artie a toujours eu ce don, parmi tant d'autres. "Sounds lovely," marmonnes-tu comme si la perspective de bibliothèques anthropomorphages n'étaient pas curieuse et délicieuse à tes yeux. "As long as there are no worms. Or bitey books..."

Tu sens le regard d'Artie se braquer sur toi et te renforgnes sous son attention, te laissant aller contre le dossier de la chaise où tu t'es assise en ramenant tes jambes sous toi. "You remember anything else? You sure love write stuff down, you probably kept track of our journey, right?" Peut-être qu'avant tu lui aurais dit de se taire et de te laisser tranquille, ou tu aurais simplement ignoré ses questions; mais Artie met là le doigt sur quelque chose d'important, qui te fait ouvrir de grands yeux secs avec fascination dans sa direction. "Yes, I did." Toi-même ne semblait pas t'en souvenir, et tu fronces les sourcils en te demandant si ta mémoire n'avait pas été modif-
Let's not go there, Priam.

"My journals must have been with my bod... stuff," que tu dis lentement, en observant placidement l'expression sur le visage d'Artie. "I remember... what do I remember..." Tu pince des lèvres, prenant peur qu'en en disant trop, tu perdes tout à fait ce semblant d'harmonie qu'Artie et toi étiez en train de vivre. "S-something happened. Something wrong." Tu entoures tes jambes repliées contre toi, les presse si fort contre ta poitrine que ça te fait presque mal, et enfonce ton visage dans tes genoux. Ton coeur bat trop vite, trop fort dans ta poitrine; et pourtant tu ne ressens aucune chaleur, aucune vie émaner de toi alors que tu te remémores ta mort.

Mais pas que. Je te vois, à triturer la plaie, essayer de rouvrir la blessure pour en découvrir les causes. Tu as toujours été trop curieuse, mais je ne peux pas te laisser voir ça. C'est pour ton propre bien et, surtout, c'est pour celui d'Artie.

Tu es en train de chercher tes mots en fouillant tes souvenirs, les yeux rivés sur le grain de beauté à côté du nez d'Artie, quand je t'apparais dans la cuisine - une masse d'ombres et de yeux dorés qui te fixe. Tu deviens très immobile et te forçant de garder tes yeux sur Artie, parce que tu sais que si tu oses regarder mon apparition, tu te perdras dans sa contemplation.

Et il y a cette sueur froide qui dévale le long du dos de Priam, qui lui dit de ne surtout pas le faire, que c'est un piège. C'est une peur primale, un instinct inhabituel, qu'elle écoute pour une fois.

Il te suffirait de tourner la tête mais, pour une fois, tu plonges ton regard dans celui d'Artie. Il a la couleur d'un cognac corsé, et il te donne la même sensation de perte de contrôle. Tu ne te rappelles pas de la dernière fois que tu as regardé dans des yeux qui n'étaient pas les miens. L'inconfort que tu ressens d'ordinaire, cette fois, ne se fait pas entendre. "Let's go to the AMI." Tes lèvres gourdes ont du mal à former les mots. "If they have my," même toi n'est pas prête à parler de ton cadavre aussi librement, "stuff, I'm sure we can sort out what happened."

Tu baisses brutalement les yeux, ton coeur battant à tout rompre dans ta poitrine, et te lèves soudainement de ta chaise en la faisant grincer sur le carrelage. "For what it's worth, Artie," marmonnes-tu dans le col du pull dans lequel tu t'enfonces. "I'm glad you made it out. It's going to be fine." Tu te détournes déjà, embarrassée, en faisant bien attention à garder mon Corps en dehors de ton champ de vision. "Let's go." Malgré tous tes efforts, tu es incapable de retrouver le ton odieux et autoritaire d'autres fois. Si tu as pris, depuis des années, l'habitude de tourner les talons et de te mettre en route sans jamais vérifier qu'Artie te suivait, cette fois, en quittant la cuisine, tu jettes un regard dans sa direction par-dessus ton épaule pour bien t'assurer qu'elle est là.
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Arthur Rothwell
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Pour de multiples raisons, Artie a très souvent pensé que Priam ne l’aimait pas. L’une de ses raisons était la réaction instantanée de Priam quand Artie la regardait. Artie mate souvent Priam, mais généralement, elle le faisait à son insu. Priam ne se faisait pas prier pour tourner le dos à Artie, parce que c’était à elle de passer devant, parce qu’elle avait mieux à faire ailleurs, et parce qu’Artie était persuadée que Priam savait à quel point ses cheveux blonds avaient ce mouvement charmant quand elle tournait brusquement la tête. Aussi, son regard sévère trop souvent dissimulé au sien, Artie avait tout le loisir d’observer Priam. Souvent pour lever les yeux au ciel et partager à ses omoplates la consternation exagérée de son regard. Pour la surveiller, aussi, enfin, protéger ses arrières. Pour la suivre, enfin, et ne pas la perdre. Et pour d’autres raisons, moins professionnelles, mais à son avis, tout aussi cruciales.

De temps à autre, Artie avait l'air de penser qu’en fixant suffisamment longtemps les cheveux de Priam, elle finirait par découvrir le secret de leur santé si vigoureuse, ou la composition du shampoing qu’elle utilisait (joke’s on you, elle le savait déjà!! elle avait tendance à piocher dans ses produits de beauté quand elles habitaient ensemble, et avait retenu la liste des ingrédients de son shampoing par cœur, au cas où elle vide la bouteille pour aller en racheter une autre) (oui, le nom de la marque aurait suffi, btu she’s obsessed). Ou alors, des fois, le regard d’Artie s’échouait sur l’épaule osseuse de Priam, sur l’angle un peu exagérée de sa mâchoire, remontant le long de son oreille alourdie de piercings ("are those real bones???").

Artie n’avait donc pas l’habitude de regarder Priam dans les yeux. Mais le peu de fois que cet incident (ugh, ce miracle!) se produisait, son outre-tymbiste semblait se figer dans la glace, dans le dégoût, dans la peur et le choc, comme si elle venait de marcher dans une crotte de chien, mais que le chien était un alien et que l’excrément acide commençait à bouffer la semelle de sa chaussure puis son épiderme (et il fallait y aller pour l’atteindre, Priam portait toujours des plateformes). Oh, sa réaction était autrement subtile (mais Artie aime exagérer), et il lui avait fallu un certain temps avant de se rendre à l’évidence: Priam n’aimait pas qu’Artie la regarde (et pourtant! si elle savait tout le temps qu'elle avait passé à lui mater le c— la cape, tout ce temps à lui mater la cape!!).
Bref, tout ça pour dire que lorsqu’Artie la regarde dans les yeux, Priam a ce mouvement de recul (comme quoi, certaines choses ne changeaient pas).
Artie range sa main.

"My journals must have been with my… stuff. I remember... what do I remember..." Les yeux d’Artie s’arrondissent d’anticipation. S-something happened. Something wrong." Artie se frotte la nuque, persuadée que peu importe ce qui avait pu se passer, ça avait été de sa faute. Elle n’avait eu qu’un rôle à tenir, un rôle pour lequel on l’avait formée toute sa vie; un rôle simple, linéaire, même pas une ligne de dialogue à apprendre. Et pourtant, le moment venu, pour une raison qu’elle ignore, elle avait échoué.
Son regard échoue sur son assiette, alors que Priam aurait eu besoin de verrouiller ses yeux dans les siens. Artie ne réalise pas qu’elle se bat contre ses hallucinations, trop contrite vis à vis de son propre et mystérieux échec.
Artie a toujours aimé que Priam la regarde, même si ça n’arrivait pas souvent. Aussi, elle est prise par surprise à en lâcher sa cuillère, lorsqu’en relevant la tête, vraisemblablement pour changer de sujet de conversation, le regard de Priam est là, gris, comme une pierre lancée à sa figure, mais la pierre fait de la peine, mais la pierre fait du bien.
Artie a le souffle un peu coupé.
Pendant un instant, elle a l’impression que Priam a besoin de la regarder.

"Let's go to the AMI. Priam aurait pu proposer n’importe quoi qu’Artie aurait gémi ce même: - Yes, à bout de souffle. - If they have my stuff, I'm sure we can sort out what happened. A présent qu’elle occupait le champ de vision de Priam depuis plus de quelques secondes, Artie commence à rouler des épaules, fronçant juste un peu ses sourcils, et flexant ses biceps (toutes les occasions étaient bonnes à prendre!!) - Well, hopefully, Elizabeth will agree to give your stuff back…" La fin de sa remarque est avalée par le bruit de la chaise. C’est peut-être pas plus mal.
"For what it's worth, Artie, I'm glad you made it out. It's going to be fine. Et Artie, qui était déjà en train de chercher un moyen d’exhiber le reste de ses muscles, perd le peu de contenance qu’elle avait, ses joues devenant aussi rouges que son t-shirt. - Oh, eeh, yeah, I— uh— thanks??" Et de se taper les mains avant de débarrasser ses affaires.
For what it's worth. Well, everything.

"Let's go." Artie, toujours fiévreuse, bondit de sa chaise, comme si elle n’avait attendu que ça.
Priam part devant; mais, pour la première fois sans doute, elle se retourne. Artie aurait pu être aveugle, ou dépourvue de toute autre sensation qu’elle aurait senti que Priam la regardait, là où, jusqu’à présent, elle avait toujours délibérément gardé le dos tourné, certaine qu’elle la suivrait coûte que coûte.
Alors, pour la première fois sans doute, Priam peut voir ce qu’Artie fait quand elle a le dos tourné. Elle voit à quel point Artie peut paraître fébrile et prise au dépourvu; la hâte de ses gestes, quand elle jette le bol dans l’évier, quand elle essuie ses mains sur son pantalon, quand elle a cette petite course en marche rapide pour la rattraper, et comment elle se force à s’arrêter, comme si, si ça n’avait tenu qu’à elle, elle l’aurait emportée dans son mouvement et portée jusqu’à la chambre, parce que c’est ce que Priam méritait.

Elles regagnent la chambre et Artie finit de se préparer, demandant régulièrement à Priam si elle n’avait besoin de rien: "You need a coat? You’re going to be cold! I got some spare socks, you can have a second pair! And take my beanie! Sorry, it smells like cigaret, I left it in the living room and Buck probably slept on it…" Elle avait désormais remarqué que Priam était arrivée sans rien, ce qui, à l’instar de son regard par-dessus son épaule, ne lui ressemblait pas. Une fois encore, elle se retient de lui demander si elle veut rester avec elle. En revanche, une autre idée lui traverse l’esprit: "Oh, you know what?? Let’s use the broom Buck got me for Christmas!!" Elle a déjà foncé dans sa chambre pour récupérer le balai de seconde main avec lequel elle dormirait si la place n’était pas déjà occupée par l’épée (qu’elle porte d’ailleurs à son épaule). "I don’t want to apparate; magic is still unstable, and I— I don’t know, but I think my wand is acting weird?? I—" Elle la sort de l’une des poches de son treillis (marque sorcière, toujours autant de poches mais sans fond, hé!). "I know it’s weird of me to ask you that but… is it yours by any chance? It’s like… bony and all, so I thought that…" Et, effectivement, l’instrument est un peu biscornu, d’un blanc crayeux, comme si on avait forcé une côte à rester droite. Le manche paraît rutilent, comme si on l’avait lavé récemment; et Artie avait effectivement gratté quelques taches de sang dont elle avait refusé de se demander l’origine.
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Priamhark Nundinarius
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MessageSujet: Re: ARK ⊹ MOTION SICKNESS.   ARK ⊹ MOTION SICKNESS. EmptyVen 16 Sep - 15:22
Artie se met en marche à toute vitesse sous tes yeux et tu l'attends patiemment à la porte. À plusieurs reprises, tu es à deux doigts de détourner le regard, honteuse d'observer ce spectacle douloureusement peu familier; mais tu tiens bon, te mords la lèvre pour ne pas faillir (tu l'as faillie de trop nombreuses fois déjà), et accepte avec difficulté le poids de la culpabilité de toutes ces années que tu as passée à la prendre pour acquis.
Le mouvement brusque d'Artie dans ta direction, comme si elle allait t'emporter à la volée, te fait te raidir instinctivement. On dirait que tu as peur qu'elle te frappe; à vrai dire, tu désires tellement le contact rassurant de son corps contre le sien que tu ne sais même pas comment le demander. Un instant de flottement, que tu passes à regarder son nez, et puis tu te détournes pour retourner dans la chambre d'un pas vif.

Tu m'ignores. Je te pardonne.

"You need a coat? - No. - You’re going to be cold! - I'll be fine. - I got some spare socks, you can have a second pair! - No thanks. - And take my beanie! - No." Tu fronces le nez quand elle te l'envoie sur les genoux (tu es retournée t'asseoir sur le fauteuil en l'attendant) et l'attrape du bout des doigts pour le laisser tomber parterre. "Sorry, it smells like cigaret, I left it in the living room and Buck probably slept on it… - Umf." Tes mains retournent dans les manches de ton hoodie, ton nez dans son col. "I'll be fine," répètes-tu d'une voix placide. "I'm not... cold anymore." La seule preuve de ta propre surprise à cette idée est la ridule qui s'installe entre tes sourcils. Tu as toujours eu froid aux extrémités, même en plein été, et Artie a toujours fait tout un sketch de tes pieds prétendument gelées les rares fois où vous avez eu le malheur de partager un lit. Tu te sens froide pourtant. Rigidifiée par quelque chose que tu ne contrôles pas. Mais tu n'as pas froid.

Artie est déjà passée à autre chose. "Oh, you know what?? Let’s use the broom Buck got me for Christmas!! - He... got you... a broom?" Tu essayes de te souvenir de la dernière fois où tu avais pris la peine d'offrir un cadeau à Artie, et une nausée douloureuse te prend. Tu la ravales le temps qu'Artie revienne, balai en main. "Um," est ta manière de marquer ton manque d'assurance face à cette perspective. "I don’t want to apparate; magic is still unstable, and I— I don’t know, but I think my wand is acting weird?? I— I know it’s weird of me to ask you that but… is it yours by any chance?" Tes yeux s'exorbitent quand elle te montre ta baguette, et tu sautes sur tes pieds pour t'approcher, tendant machinalement les mains pour la toucher. "It’s like… bony and all, so I thought that… - Yes, it's mine." Tu t'empares de la baguette avec des doigts révérencieux. "Those are my great-aunt Pelleamena's metacarpals. Artie, you know that." Et là, comme un rayon de soleil sur un ciel d'orage, tu lui adresses un très petit sourire, t'octroyant une complicité que vous n'avez jamais exploité. "It has a Thestral hair in it. It's a good wand... You lost yours, correct? It's fine. Keep that one safe for me for now, will you?" Tu lui rends la baguette (vos doigts ne se touchent pas; tu as envie de hurler). Rien qu'à l'effleurer, tu sais instinctivement qu'elle ne te sera d'aucune utilité.

Si tu avais pu t'arracher les os de la main pour en faire une baguette et l'offrir à Artie, tu l'aurais fait sans la moindre hésitation. Qu'elle porte quelque chose de toi quand tu seras--

Artie se remet en marche et tu suis le mouvement silencieusement, jusqu'au moment où elle enjambe le balai sur le balcon en attendant que tu la rejoignes. Tu restes paralysée (tu as peur du vide) avant de t'avancer avec une confiance en toi feinte.
Quand tu entoures tes bras autour d'Artie, tu le fais au départ avec timidité et raideur, puis empressement quand tu sens tes pieds décoller du sol dans un glapissement très loin de ta sévérité habituelle. "Don't laugh," marmonnes-tu en sentant ses côtes se soulever contre ses bras, et tu fermes les yeux pour ne pas regarder le sol qui s'éloigne, pressant ta tête dans le creux de ses omoplates. En te concentrant, tu peux entendre les battements de son coeur.

Tu es crispée quand vous atterrissez enfin, et tu as du mal à te détacher de la silhouette forte et solide d'Artie; c'est avec un embarras mortifiant que tu t'éloignes d'elle, avant de regarder les alentours. Vous vous trouverez sur une grande terrasse, au troisième étage d'un vieux bâtiment à l'architecture indescriptible. La longue baie vitrée qui longe le balcon est illuminée, alors même que c'est le milieu de la nuit. Tu n'as jamais mis les pieds à l'AMI mais tu ressens un fort sentiment de familiarité.

"I feel a bit unsettled," marmonnes-tu en t'approchant d'Artie, croisant les bras autour de toi en regrettant déjà son absence. Vous êtes côte à côte, face à l'AMI. "Bad vibes." Tu regardes les signes runiques et arcaniques qui recouvrent la moindre surface du bâtiment, et grimace très légèrement. "Rancid vibes, even. Do you really come here often?" Un.e inconscient.e aurait pu te croire en train de flirter; un.e sage ne pourra que voir te laisser pencher sur le côté, ton épaule se pressant contre la sienne. Quand elle te regarde, tu lui adresses une expression sarcastique, puis te détournes rapidement pour esquiver ses yeux. "I think you're the one who's obsessed with creepy" tu fais un geste de la main pour désigner le bâtiment, même si tu sais au fond de toi que tu ne reprends pas tout à fait ses propos (ladies) quoiqu'ils soient plus que jamais judicieux, "stuff. You just can't help yourself, can you?" Après un court moment de réflexion, ta main retombe. "Or maybe the creepy stuff is obsessed with you and is unable to let go of you..."

Sans aucun doute que tu te mettrais à rougir si ton corps mort en était capable; tu n'as pas le temps de mourir d'embarras que la baie vitrée s'ouvre sur les yeux exorbités d'un des deux Archivistes. Il te met immédiatement mal à l'aise et tu te presses un peu à Artie. Tu regardes obstinément le sol pour éviter ton regard quand il s'approche à grands pas. "You do the talking," marmonnes-tu à l'adresse de ta cavalière, une première là encore. Peut-être que tu aimes juste le son de sa voix.
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Arthur Rothwell
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Arthur Rothwell
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"Yes, it's mine." Artie regrette soudain de le lui avoir donné; elle aurait voulu la garder, et la ranger dans la poche intérieure d’une veste qu’elle ne portait jamais, juste pour la sentir contre son cœur. La manière qu’elles ont chacune de tenir la baguette pourrait être hilarant tant elle diffère, mais ne compte réellement que leur besoin de créer n’importe quelle situation pour s’effleurer les doigts. "Those are my great-aunt Pelleamena's metacarpals. Artie, you know that." Artie fait la même grimace qu’elle faisait à chaque fois que Priam lui expliquait d’où venait sa baguette, ou lorsqu’elle essayait elle-même d’épeler le nom de l’ancêtre: "Man, you’re right! how could I forget that your great-aunt must have had twelves fingers at least!" La blague est du déjà-vu, bien entendu, Artie croyait en la persévérance et au comique de répétition. Et de fait, comme un chevalier miraculé revenu d’entre les morts, comme un miracle, Priam lui sourit. Si Artie avait cligné des yeux, elle aurait pu manquer cette apparition qui s’imprime dans son âme comme une gifle, comme un baiser.
Le reste de ses explications passent à la trappe, poussées par les coins du timide sourire de Priam. Lorsqu’elle la lui tend de nouveau, Artie la reprend automatiquement; la baguette fraîchement manipulée ne dégage aucune tiédeur, aucune température différente de celle de ses os ancestraux. La paume de la main d’Artie est moite, elle crève de chaud sous ses vêtements d’hiver.
Elle range la baguette dans la poche intérieure de sa poitrine, la rigidité de l’instrument roulant un peu désagréablement, mais ô combien précieusement, contre son sein.

Elles sortent sur le balcon, où un vent glacé leur saute à la figure, plaquant les mèches folles d’Artie sur son front. C’est d’un mouvement machinal qu’Artie enjambe son balai chéri, et d’un mouvement moins machinal qu’elle se contorsionne, observant Priam par-dessus son épaule, en attendant qu’elle s’assoit derrière elle.
En quelques secondes, elle explore à peu près tous les scénarios qui pouvaient se produire, tous les points de contact, toutes les blagues vaseuses à la voir ainsi hésiter, et peut-être plus encore, les steamy situations (elle avait déjà lu une histoire érotique un peu fumeuse dans le genre, et restait confuse quand au fait que baiser sur un balai était une idée de génie ou non).
Lorsque Priam se décide enfin à monter derrière elle, Artie se retourne, aussi flustered que si sa nécromancienne était en train de se déshabiller (une très mauvaise idée par ce temps). Elle retient sa respiration, serre les fesses pour accentuer ses abdos, lorsque Priam passe ses bras autour de sa taille, et fait décoller le balai avant que son cerveau ne se mette à pédaler trop loin dans des zones steamy de sa caboche.

Presqu’aussitôt, l’étreinte de Priam se resserre. "Don’t laugh." Et tout aussitôt, Artie ricane, tout en s’excusant en même temps. "It’s fine, Priam; you’re doing amazing!" Et effectivement, il faut que ce soit au moins amazing pour qu’Artie sente ses joues se réchauffer un peu et que, dans un élan de zèle (ou de need), elle réajuste sa position, cambrant davantage son dos pour épouser encore un peu mieux la ligne tendue du corps de Priam, comme un cours d’eau s’harmonise dans son lit rigide et intransigeant.

Artie n’avait jamais réalisé à quel point le trajet était court, malgré le vent glacial qui lui fouette le visage et le nez. Elle renifle fort en descendant de son balai. Priam retrouve sa place à son côté, ou peut-être bien que c’est Artie qui reste près d’elle, attendant patiemment que sa nécromancienne donne son avis (comme toujours) sur l’endroit. "I feel a bit unsettled," Artie balance son balai sur son épaule. "Ugh, it will pass…" ment-elle pour l’impressionner. Pour sa part, elle était toujours prise de nausées quand elle passait la porte (ou dans ce cas, la fenêtre) de l’Institut. "Bad vibes. Rancid vibes, even. Artie renifle, cherchant une quelconque mauvaise odeur qui pouvait émaner d’elle ne sait quelle malédiction faisant sa life dans les boyaux du bâtiment. "Do you really come here often?" Cette fois-ci, Artie fait un peu moins la fière quand elle hausse les épaules. "Well, I had nowhere else to go…" C’est faux, elle aurait pu retourner à la Citadelle, mais, à l’instar de ses touchantes histoires sur Internet, où un chien s’endort sur la tombe de sa maîtresse, Artie semblait incapable de s’éloigner de là où elle avait perdu Priam. "I guess it reminds me of Camelot, somehow. - I think you're the one who's obsessed with creepy stuff. You just can't help yourself, can you?" Artie cligne des yeux, tandis qu’elle allait pour ouvrir la fenêtre. "Or maybe the creepy stuff is obsessed with you and is unable to let go of you... - Huu ok, look who’s talking?? You’re literally wearing bones for earrings!! and don’t start me on your ni—" "Morning, Arthur." Artie fronce du nez, ramassant contre elle son bras tendu en direction de la poitrine de Priam.

"Yo, Ade, wassup? Lisbeth is around?" L’Archiviste ne répond rien, les dévisageant tour à tour de derrière ses deux gros yeux, sa bouche close et pointue comme le bec d’un oiseau curieux. "Wh— - Isla! Is she around?" Un nouveau silence; so long for the talking. Adhémar observe autour de lui, littéralement. "How should I know?" La patience d’Artie s’étire dangereusement comme le vieil élastique avec lequel elle s’attache les cheveux.
"Ugh, fine! See you later, Adhemar!" coasse Artie qui se met en branle, Adhémar suivant avec l’attention d’un oiseau de proie Priam passant sous son nez. "Fascinating, commente-t-il sans cligner des yeux. You might want to introduce your friend from the other side to Islabeth, Arthur! - Will do, bye!" Artie se précipite à l’intérieur sans demander son reste.

L’endroit est gigantesque, et bien vite, les deux filles se retrouvent seules. Artie a ralenti l’allure, pour laisser le temps à Priam de s’imprégner de l’ambiance. Elle réajuste nerveusement l’épée sur son épaule en marmonnant pour elle-même: "Why the hell did he say she’s from the other side? is it because she’s not gay?? I could have swear she—" Réalisant que l’écho porte beaucoup plus que prévu, Artie ravale sa salive (ça aussi ça résonne). "Ade is a weirdo but he’s harmless… I mean, it seems to be a requirement to work there…" Elle se force à ne pas regarder Priam, même si l’écho de "you would fit here" résonne lui aussi. "I think that’s why they’re keeping me… I uh— appear in weird circumstances, carrying and saying weird stuff…" Plus que parler, Artie ne pouvait s’empêcher de pleurer, quand elle était sortie, à ce qu’il paraît; elle ne se souvient de rien, et avait dû, jusque là, se fier au discours d’Isla. "Do you like it? I can show you the library, if you want; you love books and uh— their content? They even have stuff about Camelot, like, not actually written by the nuns! People actually studied the cult?? It’s so weird, I feel like a superstar, you know!" Elle triture la lanière de son fourreau, avec la gêne d’une adolescente faisant entrer sa petite amie (what???) pour la première fois dans sa maison, à ceci près que: Priam n’était pas sa petite amie, ça n’était pas sa maison, et qu’à proprement parler, ça n’était pas la première fois que Priam, ou du moins son corps, passait les portes de l’Institut.
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