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début décembre 2007, Purest Hill (comté de Potter's End)| @axel deschamps @Louis travers

Cela faisait déjà près d’un mois que le pays était parcouru de “dysfonctionnements” magiques, auquel aucun chercheur du Département des Mystères ne parvenait à mettre un terme. Un mois que les équipes du niveau deux travaillaient plus que jamais en étroite collaboration avec celle du Département des Accidents et Catastrophes magiques pour régler les nombreux problèmes engendrés par ces incidents, dont personne ne savait rien.

Nombreux étaient les petits malins qui essayaient de tirer profit de ces dysfonctionnements en vendant toutes sortes d’objets frauduleux censés protégés des interruptions magiques. Tu ne comptais plus le nombre de fois où tu avais entendu les agents de la BPM se plaindre dans les couloirs, d’être envoyés sur ce genre d’affaires peu trépidantes. Tu devais bien avouer, que toi-même, tu ne lisais plus véritablement les comptes-rendus atterrissant sur ton bureau chaque vendredi. Ainsi aurait-il pu en être de même aujourd’hui, lorsque ton secrétaire vint t’informer d’un nouvel incident. Le jeune homme (dont tu avais fini par oublier le véritable prénom, à force de le surnommer peu affectueusement “Louis”), avait pour une fois énoncé un détail, suffisamment important pour réussir à capter ton attention. Cette fois-ci, c’était toute la production d’une célèbre entreprise sorcière qui avait été frappée par des anomalies magiques, et il se trouvait que le personnel -composé presque exclusivement d’elfes de maison- avait décidé de se mettre en grève et de distribuer des tracts dans une bourgade voisine de Potter’s End. Or, il s’avérait que tu connaissais particulièrement bien la commune insignifiante de Purest Hill (récemment renommée ainsi par le gouvernement, après son annexion sorcière), puisqu’elle était depuis bien des années l’un des fiefs majeurs de Travers Housholds. Partagé entre un mélange de lassitude, d’agacement et de satisfaction devant l’incompétence de ton frère à garder le contrôle sur ses équipes, tu t’autorisas un court instant de réflexion. Avant de décider, quelques secondes plus tard, de te rendre personnellement sur les lieux pour régler la situation - et transmettre avec un plaisir certain les remontrances du Ministère à Monsieur Louis Travers.

Sans perdre un instant de plus, tu avais fait annuler le restant de tes rendez-vous pour la journée et avais enfilé ta cape de voyage avant de disparaître dans le conduit de cheminée de ton bureau. Une fois arrivé dans l’atrium de l’entreprise familiale, tu exigeas d’être conduit jusqu’au bureau de ton frère sur le champ. Mais on t’indiqua rapidement que “la direction” de Travers Households se trouvait déjà sur les lieux du piquet de grève. C’est ainsi, que tu transplanas finalement jusqu’à Purest Hill. A peine après avoir fait quelques pas, tu entendis rapidement un brouhaha phénoménal et décidas de te diriger dans sa direction. Sous les yeux de passants ébahis, une multitude d’elfes de maison distribuaient des tracts, sur lesquels on pouvait distinctement apercevoir leurs revendications s'enchaîner les unes après les autres. Retour à la semaine de 50h de travail (au lieu des 60h de mise chez Travers Households), suppression des châtiments magiques de la part des superviseurs sorciers… Tu ne savais plus où donner de la tête tant ces appels au progrès social te dépassaient. Il était urgent de mettre un terme à cette mascarade, et vite. Néanmoins, tu avais beau scruter la foule à la recherche de ton cher frère, tu ne le voyais nulle part. Le seule visage connu que tu étais parvenu à identifier était celui de ton cousin, Axel Deschamps. Faute de mieux, tu haussas les épaules et entrepris d’aller à sa rencontre. Arborant ta meilleure trombine de directeur de la Justice Magique débordé, tu pris tout juste le temps de le saluer d’un bref signe de tête. “Axel, peux-tu m’expliquer ce qu’il se passe ici ? Et pourquoi Louis n’est-il pas là pour endiguer cette protestation grotesque ?”

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début décembre 2007, purest hill (conté de potter's end)

Le client russe du jour n’avait rien de facile. L’homme se plaignait des tarifs élevés, ce qui donnait du fil à retordre à Axel. Heureusement, il pouvait compter sur ses qualités de fin négociateur, ce qui calma légèrement les tensions. Sans lui, la plupart des clients iraient très certainement chez la concurrence qui moins traditionnelle octroyait souvent des échéanciers plus souples. Durant plus de deux heures, il travailla l’homme au corps, avant de finalement parvenir à un renouvellement de contrat pour une entreprise de pas moins de 2500 elfes de maisons. Au moment de la poignée de main légendaire, sa secrétaire frappa à la porte, visiblement très perturbée. Axel lui adressa un sourire qui signifiait “pas maintenant”, mais cette dernière resta planté au milieu de la porte avec un visage de chien battu.

«‌ ‌‌‌‌Je vous présente Natali, mon assistante. Vous l’avez sûrement vu en arrivant.‌‌ ‌»‌ Voyant que la situation n’amusait pas forcément le client, il expédia la signature du contrat, tout en ignorant les tentative d’approche de la jeune femme. Axel cachait son agacement avec brio, mais s’assura de remettre en question sa période d’essai. Une fois l’homme sur le départ, il posa un regard sévère sur l’autre. «‌ ‌‌‌‌Je peux savoir ce qui vous prend ?‌‌‌‌ ‌»‌ Mal à l’aise, la jeune femme begaya un peu, avant de s’excuser mécaniquement. Malgré son impatience, Axel lui laissa l’occasion de reprendre son souffle, avant de finalement lui demander ce qui pouvait bien la pousser à rentrer dans son bureau durant un rendez-vous client.

Finalement, la raison présentée par la jeune femme était plus que valable et son visage, d’ordinaire si angélique commença légèrement à s’assombrir. «‌ ‌‌‌‌C’est une blague ? Pourquoi Louis s’en occupe pas ?‌‌ ‌»‌ Des elfes en grève. Ce n’était définitivement pas bon pour les affaires, encore moins s’ils gagnaient les faveurs de l'audience en manifestant dans la rue. Effaré et réellement agacé, Axel attrapa son manteau pour rejoindre le lieu de ce spectacle ridicule.

Une fois sur place, la scène lui donna autant envie de rire que de soupirer. Dans le fond, Axel comprenait pourquoi ils se révoltaient et il n’était pas particulièrement fan des châtiments corporels qu’ils pouvaient subir. Pour autant, il n’avait pas vraiment le temps de prendre en considération leurs revendications, d’autant plus qu’elles venaient freiner son projet d’un jour récupérer l’entreprise familiale. Normalement, ce n’était pas à lui de gérer la situation. Seulement, comme souvent, il se retrouvait forcé de composer avec des éléments de d’autres départements. La plupart du temps, cela le dérangeait profondément SAUF quand cela sous-entendait prendre le rôle de Louis.

En effet, le français adorait lui voler la vedette et prouver à quel point ce dernier était un incapable, parfaitement dispensable pour l’entreprise. Sans tarder, il s’approcha d’un elfe en colère, avant de lui demander très gentiment. «‌ ‌‌‌‌‌‌Excusez-moi ? Est-ce qu’il y a un référent avec qui échanger ?‌‌ ‌»‌ Pour une question de marque employeur, il était préférable de ne pas se montrer trop violent sans prendre le temps d’échanger. Il ne faudrait pas que les passants colportent des informations trop négatives sur l’entreprise. En effet, une mauvaise réputation se répercuterait directement sur les rentrées d’argent de la compagnie.

Cependant, même s’il optait pour la négociation dans un premier temps, Axel savait qu’en cas de désaccord, il serait obligé d’user de sa force pour calmer les troupes, afin de montrer qu’ils savaient parfaitement gérer leur main-d'œuvre. Visiblement bien au courant de la personne qui lui parlait, l’elfe hocha la tête et s’en alla chercher le fameux référent (du moins, c’était ce qui supposait le français). Au même moment, parmi la foule, un visage familier se dessina, apportant sûrement de mauvaises nouvelles de la part du gouvernement.

Marlon avait dû être mis au courant, ce qui soulignait l’importance que prenait cette petite rébellion. Pour autant, il ne se dégonfla pas, parfaitement conscient qu’aux dernières nouvelles, il ne s’occupait pas de cette partie de l’entreprise. «‌ ‌‌‌‌Marlon !! Ravi de te voir !‌‌ Bien que j’aurai préféré que cela soit autour d’un thé.‌‌ ‌»‌ Son sourire habituel regagna son visage, alors qu’il allait à la rencontre du plus âgé. Axel avait toujours porté beaucoup d’admiration à son cousin. En plus d’être extrêmement charismatique, Marlon occupait une place de pouvoir, ce qui attirait fortement Axel.
Naturellement, Marlon demanda pourquoi son frère n’était pas présent pour gérer la situation. Une question qui amusa légèrement le français, qui trouvait finalement assez classique de la part de Louis d’être absent. «‌ ‌‌‌‌Pourquoi Louis n’est pas là ? Parce qu’il ne gère absolument… »‌ Rien. Avant de finir sa phrase, il ravala ses mots, conscient que critiquer le frère de quelqu’un n’était pas une très bonne stratégie. Aux dernières nouvelles, il travaillait main dans la main avec Louis. «‌ ‌‌‌‌Enfin tu sais, il a beaucoup de travail.‌‌ ‌»‌ L’air de rien, il se rattrapa, avant de se tourner vers quelques habitants aux mines aussi surprises que perplexes. «‌ ‌‌‌‌Je tente une négociation, avant d’user de la magie. Je ne voudrais pas affecter les chiffres de l’entreprise.‌‌‌‌ ‌»‌ Il se doutait que le gouvernement n’avait que faire de l’argent de la société. «‌ ‌‌‌‌Je viens seulement d’arriver. Je n’ai aucune idée de comment ils sont arrivés ici, j’imagine que Louis devrait nous en dire plus. Du moins quand il nous fera l’honneur de sa présence.‌‌ ‌»‌ Critiquer en français, une vieille habitude qu’il avait pris, habitué à ce que personne ne le comprenne.

(@Marlon Travers @Louis Travers)

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début décembre 2007, Purest Hill (comté de Potter's End)| @axel deschamps @Louis travers

Axel Deschamps était un sacré personnage. Toujours souriant, enjoué, charmeur. Enfant déjà, il rayonnait plus brillamment encore que le soleil lui-même. En d’autres termes, il était tout ton contraire. Et pourtant, d’aussi loin que tu te souviennes, il ne t’avait jamais agacé comme sa sœur avait la capacité de le faire. Il était probablement l’un des rares membres de ta famille à ne s’être jamais tenu à bonne distance de toi. On pouvait même dire, qu’il s’était toujours montré avenant et sympathique. On aurait même pu penser qu’il t’appréciait. Chose tout à fait saugrenue et inhabituelle, pour être tout à fait honnête. Et malgré tous ses efforts inconsidérés, tu t’étais toujours savamment méfié de lui. Après tout, il était un Deschamps.

Une fois n’est pas coutume, dès lors que tu arrives à sa hauteur, il te salues d’un franc sourire, comme si de rien n’était, comme si la moitié de ses employés n’était pas EN GRÈVE. Ton visage demeure de marbre, mais tu ne peux t’empêcher d’être surpris par sa convivialité. “A ce rythme-là, c’est un thé avec un fond de firewhisky qu’il nous faudra.” Marlon Travers, toujours là pour jouer les rabats-joie et anéantir la moindre once d’optimisme. Qui aurait cru qu’Axel et toi descendiez de la même lignée ? Mais alors que ton cousin reprend la parole, sa spontanéité légendaire manque de l’emmener sur une pente des plus glissantes. Axel s’interrompt brusquement et ne va pas jusqu’au bout de sa pensée. Néanmoins, l’espace de ces quelques secondes, il te laisse entrevoir quelque chose qui pourrait bien attiser ta curiosité. Mais avant que tu n’aies le temps de creuser un peu plus sous la surface, il se reprend et te sert une pitoyable excuse, à laquelle lui-même ne semble pas croire. “Qu’il ait beaucoup de travail ou non, je ne vois pas ce qui pourrait être plus important que ce désastre.” Quelles sombres affaires pouvaient bien occuper Louis au point qu’il laisse de vulgaires elfes de maison menacer la réputation de ce qu’il y avait de plus cher à ses yeux ? “Les chiffres de l’entreprise souffriraient bien plus d’une rupture de contrat avec le gouvernement que d’une répression par la force de cette… grève.” Que Louis le veuille ou non, depuis l’accession du Seigneur des Ténèbres au pouvoir ainsi que ta nomination au Ministère, le gouvernement avait garanti un monopole à Travers Households sur le territoire britannique. Du moins en ce qui concernait les affaires officielles et légales de l’entreprise, à savoir la vente d’elfes de maison. C’était alors une menace à peine voilée que tu venais d’énoncer aux oreilles de ton cousin.

Les cris perçants des elfes de maison qui braillaient leurs revendications à tue-tête commençaient déjà à te donner la migraine. Maudites soient ces fichues créatures crasseuses, songeas-tu en te faisant violence pour ne pas les passer un à un au fil de ta baguette magique. Si tu avais été un basilic, tu les aurais volontiers massacrés d’un simple regard. Malheureusement, tu ne disposais pas d’un tel pouvoir en ta qualité de simple sorcier. “Je vais envoyer la BPM clôturer le secteur et faire évacuer les curieux. Je laisse une heure à Louis pour régler la situation.” Il était grand temps de mettre les moyens dont tu disposais à exécution. Il était essentiel de limiter rapidement les dégâts. Agrippant fermement ta boule de cristal, tu donnas immédiatement ordre à Silver Marsh d’envoyer une escouade sur place. Après tout, si les manifestants se voyaient privés de public, alors peut-être cela serait-il suffisant pour leur passer l’envie de tenir le piquet de grève.

Ayant eu confirmation que la Brigade de Police allait se mettre en chemin dans la minute qui suivait, tu reportas alors ton attention sur Axel. “Tu connais un endroit dans ce trou miteux où l’on pourrait patienter autour d’un verre ?” Tu étais curieux d’entendre ce que ton cousin pouvait bien avoir à te raconter au sujet de ce cher Louis…

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début décembre 2007, purest hill (conté de potter's end)
Peu surpris de ne pas voir son cousin sourire, Axel accepta la réaction et se contenta de faire comme-si de rien n’était. Marlon était certes charismatique, mais cela n’entâchait en rien le naturel à tout épreuve de Deschamps. Charmer les autres et les gâter d’un intérêt tout particulier était une pratique dans laquelle il excellait et qui lui valait autant d’admiration que de méfiance. Son cousin devait certainement se trouver dans la seconde catégorie, trop intelligent pour la première. Sans surprise, l’excuse de l’emploi du temps chargé de Louis ne trouva pas grand fan en la personne du directeur de la justice magique. Face à l’interrogation de Marlon face aux priorités hypothétiques de son petit frère, Axel haussa vaguement les épaules. Pour dire vrai, il n’avait pas la moindre idée de où se trouvait le directeur de l’entreprise. Une inconnue qui n’avait rien de surprenant, étant donné qu’il évitait, la plupart du temps, de le croiser. L'incapacité de son cousin lui donnait de l’urticaire, inutile de perdre trop de temps à le côtoyer.

Si Axel pensait à la marque employeur, Marlon lui pensait à la justice. Effectivement, il serait mauvais pour l’entreprise de perdre ses avantages avec le ministère, pour autant, le blond se voyait mal infliger des sentences physiques aux elfes de maison devant la moitié de la ville. Déjà, de base, il ne prenait aucun plaisir à punir un elfe, une tâche qu’il attribuait souvent aux autres, mais il refusait d’entamer son image pour une erreur de son cousin. «‌ ‌‌‌‌Effectivement, après l’idéal serait qu’ils acceptent tous, bien gentiment de régler ça dans les locaux de l’entreprise. ‌‌‌‌ ‌»‌ Peu de chance que cela se termine aussi facilement. Heureusement pour Deschamps, Marlon comptait bien laisser Louis se charger du problème. Une décision qui lui permettait de conserver son image positive auprès du public et de ternir, un peu plus, celle de son idiot de cousin.

«‌ ‌‌‌‌Tu… Comptes laisser Louis gérer ce problème ?‌‌ ‌»‌ La question sonnait comme un “c’est une mission difficile, Louis risque de galérer”, mais en vrai, il soulignait simplement l’incapacité de ce dernier à faire régner l’ordre dans l’entreprise familiale. Dénigrer Louis était une passion, et voir l’agacement de Marlon à son sujet ne le rendait que plus souriant. En attendant la suite des événements, le plus âgé proposa une pause dans un café du coin, proposition qu’il s’empressa d’accepter. «‌ ‌‌‌‌Bien sûr, un très bon café au coin de la rue. Ils sont italiens je crois, forcément des experts en café.‌‌ ‌»‌ A l’aide de sa jambe, Axel poussa, sans grande méchanceté, un elfe qui traînait dans ses pattes, avant d’élancer doucement son bras en direction du trottoir, comme pour inviter son cousin à le suivre. «‌ ‌‌‌‌Je t’invite.‌‌ ‌»‌ De toute manière, ce café, peu importe le prix, partira dans les frais de société, histoire de pénaliser, encore un plus, les erreurs de Louis.

Alors qu’il marchait en direction du café, ses yeux se posèrent sur l’elfe avec lequel il avait échangé quelques minutes plus tôt. Ce dernier semblait échanger avec le chef de la bande, sûrement pour expliquer la présence d’un des représentants. Axel, conscient qu’il pouvait éventuellement jouer un rôle avant de partir s’avança vers eux, toujours avec son charme habituel. Quelques regards curieux d’habitants se posèrent sur lui, ce qui lui tendait la perche pour jouer les sorciers modèles. «‌ ‌‌‌‌Monsieur l’elfe, je vous conjure encore une fois d’arrêter ces sottises. Vous avez une heure, sans quoi les conséquences seront plutôt… Désastreuses.‌‌ ‌»‌ Son ton de voix était d’une douceur sans égal, pour autant, son sourire malicieux laissait entrevoir la menace qui pesait.

Les elfes entamèrent un échange entre eux, alors que le blond se détourna d’eux pour rejoindre son invité du jour. Il n’était pas courant qu’un homme de pointure se déplace pour un événement pareil. Même s’ils étaient de la même famille, Axel comptait bien l’accueillir comme il se devait. «‌ ‌‌‌‌Je ne pensais pas que le gouvernement serait si rapide à agir, bien qu’ils aient un employé de grande qualité.‌‌ ‌»‌ Sans retenue, il adressa un sourire d’appréciation, avant de lui ouvrir la porte de l’enseigne qui sentait bon le café. Habitué des lieux, il s’installa à sa table favorite, avant de commander un café serré. «‌ ‌‌‌‌Leur café noisette est très bon soit dit en passant. ‌‌‌‌ ‌»‌ Il avait pour habitude d’amener certains clients à cette adresse, persuadé qu’elle offrait un peu plus de confort que l’entreprise. Axel avait déjà signé un bon nombre de contrats en ce lieu, si bien qu’il se sentait parfaitement à l’aise.

D’un air faussement inquiet, il posa les yeux sur sa montre. «‌ ‌‌‌‌Je doute que Louis puisse régler tout cela dans l’heure.‌‌ ‌»‌ Encore une fois, sa voix laissait entrevoir un semblant de compassion pour son cousin, alors qu’il se moquait ouvertement de lui. Depuis son plus jeune âge, Axel détestait Louis. Une haine qui était presque devenue physique avec le temps. Tout chez lui s'énervait, au point que salir son image lui donnait réellement du plaisir. Un comportement qui ne lui ressemblait pas vraiment, mais qu’il expliquait principalement par le comportement nauséabonde de Louis.

(@Marlon Travers @Louis Travers)

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début décembre 2007, Purest Hill (comté de Potter's End)| @axel deschamps @Louis travers

Tu avais beau connaître Axel Deschamps depuis des décennies, tu ne parvenais toujours pas à le cerner complètement. Si tu éprouvais un plaisir certain à répertorier les gens de ton entourage dans des cases bien précises, le cas de ton cousin, lui, te donnait bien du fil à retorde. Impossible de dire s’il se servait de ses charmes pour se donner un air naïf et ainsi se jouer de ses interlocuteurs, ou s’il était véritablement un modèle d’honnêteté comme on n’en faisait plus depuis bien longtemps. Quoiqu’il en soit, Axel se détachait nettement de son paternel et même de sa vipère de sœur. Il était tout bonnement unique en son genre. Et ses ressentiments apparents à l’égard de Louis lui conféraient un certain capital sympathie. “Travers Households est son entreprise. Je ne me mêle pas de ses affaires.” Du moins pas ouvertement. Dans l’ombre, c’était une toute autre histoire. Mais pour l’heure, Axel n’avait nullement besoin d’être mis au courant de tes petites manigances. Louis, en qualité d’aîné de la fratrie, s’était vu désigner comme le successeur de Torquil Travers, dès l’instant où il était apparu en ce bas monde. Et jusqu’ici, rien ni personne ne semblait en mesure de le déboulonner.

Merlin soit loué, ton cousin semble connaître un bistrot tout à fait acceptable dans ce village miteux ! Prêt à témoigner ton soulagement en le gratifiant d’un mince sourire satisfait, ton enthousiasme pâlit aussitôt qu’il reprend la parole. Il t’invite ? Te prend-il pour un sans le sou, pour un vulgaire Weasley ? Difficile alors d'apaiser ton égo blessé par ce simple geste de courtoisie de la part d’un proche. Mais vexé ou non, tu ferais mieux de prendre sur toi, car tu sais qu’un jour ou l’autre, Axel pourra se révéler être un allié de taille dans tes désirs de vengeance fratricides. La moue crispée, tu décides finalement de ne rien répondre et te contentes d’un bref hochement de tête pour signifier que tu étais prêt à le suivre jusqu’au troquet du coin. Avant de t’entraîner à sa suite, Axel prend une nouvelle fois le temps de s’adresser au leader des grévistes. Monsieur l’elfe, on aura tout entendu… Une fois n’est pas coutume, tu te retiens de justesse de lever les yeux au ciel devant tant de politesses futiles.

Une fois en route vers l’établissement, Axel soulève avec justesse la rapidité avec laquelle le Ministère a pris cette affaire en main. “Disons que le gouvernement n’apprécie pas beaucoup les histoires bruyantes comme celle-ci. Et dès que j’ai vu que la famille était impliquée, j’ai tenu à venir personnellement." Pour avoir enfin l’occasion d’admirer l’unique échec venu entacher le parcours de Louis depuis bien des années.

Te laissant finalement guider à l’intérieur du café, tu écoutes les recommandations d’Axel, qui semblait être un habitué des lieux. “Bien, dans ce cas, je prendrai un café noisette.” annonces-tu au serveur lorsque celui-ci fait son apparition. Généralement, tu préférais le café pur, mais en cet instant, tu songeais qu’il pourrait être ingénieux de faire un pas dans la direction d’Axel en prétendant suivre aveuglément ses conseils. “Tu connais probablement Louis mieux que moi, désormais. Mais s’il y a bien une chose que je sais à son sujet, c’est qu’il vaut mieux ne pas le sous-estimer.” Et dans le cas présent, tu espérais bien qu’il parvienne à régler cette histoire en moins d’une heure. Pour être tout à fait franc, les réticences d’Axel à l’égard de Louis attisaient ta curiosité, tout en te laissant perplexe. Durant cette décennie passée entre les murs sinistres d’Azkaban, tu ne t’étais pas demandé une seule fois quel genre de relation les deux hommes pouvaient bien entretenir. A tort, tu les avais considérés comme des alliés, que tu avais alors rangés dans le même panier, celui des proches nuisibles. Mais ces premières minutes en sa compagnie aujourd’hui, te laissaient penser que tu avais peut-être eu tort de condamner Axel aussi promptement. “En attendant, cela nous donne l’occasion de discuter entre cousins, c’est donc un mal pour un bien.” Pour la première fois depuis ton arrivée, tu autorises un mince sourire à se glisser sur tes lippes. “Je te préviens déjà, si tu arrives encore une fois au dîner de Noël sans cavalière à ton bras, Adèle ne vas pas te lâcher.” La remarque était loin d’être anodine, et n’avait absolument rien d’un conseil bienveillant. Disons que tu avais récemment mené quelques recherches au sujet de l’ensemble des Deschamps. Et tu avais eu vent de la récente arrivée au Royaume-Uni d’une fameuse famille égyptienne, qu’Axel avait autrefois côtoyée de près…

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début décembre 2007, purest hill (conté de potter's end)
Chacun son problème. Une phrase qui n’était pas vraiment de rigueur chez les Travers. Bien que Marlon soulignait ne pas vouloir mettre son nez dans les affaires de l’entreprise, il n’avait pour autant pas hésiter longtemps pour débarquer aux premières minutes du problème. Travers Households appartenait à Louis, cela ne faisait aucun doute, pour autant, plus engagé dans la société, Axel en profita pour nuancer les propos. «‌ ‌‌‌‌Oui, c’est son entreprise, mais il ne la fait pas tourner tout seul.‌‌ ‌»‌ Les affaires se portaient bien, mais pour le coup, ce n’est pas forcément grâce au dirigeant et pour dire vrai, Axel voyait mal comment son détestable cousin allait se tirer d’affaire sans solliciter de l’aide à la totalité de l’entreprise.

Par contre, ce qui l’étonnait un peu était de voir Marlon débarquer aux premières loges tout en restant à l’écart. Qu’attendait-il ? Une réussite ou un échec ? La curiosité du blond avait été happée, lui qui avait toujours admiré la stature de l’homme. «‌ ‌‌‌‌La famille avant tout.‌‌ ‌»‌ Une blague. Il doutait sincèrement que cette venue soit liée, d’une quelconque manière, à un amour fraternel. Depuis son enfance, il ne se souvenait pas de voir les frères Travers particulièrement proches et encore moins de voir Marlon jouer les bons samaritains.

Surpris de voir son cousin suivre son conseil pour la boisson, Axel esquissa un sourire avant de commander la même chose. Se retrouver en tête à tête avec celui qui attisait sa curiosité depuis bien trop longtemps l'enthousiasmait. Faussement maladroit, Axel supposa l’incapacité de Louis à gérer une telle situation, juste pour sonder la réaction du plus vieux. Imperméable, comme depuis toujours, Marlon gardait un visage fermé, avant de presque prendre la défense de son puiné. D’un sourire mielleux, Axel s’assura de noyer le poisson, en confirmant les dires de l’autre. «‌ ‌‌‌‌Je n’ai jamais sous-estimé Louis, il sait être… rusé.‌‌ ‌»‌ Faire un compliment à son cousin lui crevait le coeur, mais pour autant, il devait admettre que ce dernier s’en tirait trop souvent avec une courbette ou une cabriole. chapeau l’artiste, mais ce n’était qu’une question de temps avant que le subterfuge ne tombe à l’eau. Du moins, Axel l’espérait plus que tout au monde.

«‌ ‌‌‌‌Pour autant, ça n’a jamais été mon cousin préféré.‌‌ ‌»‌ La phrase n’était pas vraiment là pour tacler Louis, quoi que, ça ne faisait jamais de mal, mais plutôt pour encenser Marlon. Ce n’était pas un mensonge, mais à ce moment précis, le compliment servait surtout à créer un climat de confiance. Depuis la sortie d’Azkaban, Marlon et lui n’avaient que peu souvent pris le temps d’échanger et lorsque l’autre le souligna, Axel ne manqua pas de sourire, presque flatté.

«‌ ‌‌‌‌C’est vrai qu’on ne passe pas beaucoup de temps ensemble. Tu devrais passer à Brighton à l’occasion, l’air de la mer c’est agréable.‌‌ ‌»‌ Sans surprise, Axel vivaient dans une ville de riches, dans un appartement vue sur mer hors de prix, dont la décoration changeait à chaque saison. L’opulence pour combler le vide. Un vide que Marlon s’empressa de pointer du doigt, avec la subtilité d’un éléphant. Coriace, Axel ne se laissa pas déstabiliser par l’absence d’une famille et accorda un petit rire à son aîné.

Tout le monde dans la famille était au courant pour son ancienne vie avec les El-Massri, de la grossesse de son ancienne campagne et surtout de la pression familiale qu’il avait subi de la part de son paternel. Si Marlon s’avançait sur ce terrain, ce n’était pas un hasard et même s’il mimait le détachement émotionnel, Axel ressentait une pointe au cœur. Acteur studio, il continua son rôle, celui du tombeur, acharné de travail et de liberté. «‌ ‌‌‌‌Hmm, je devrais y réfléchir c’est vrai. Je vais d’abord trouver ma tenue, comme ça je pourrais l’assortir avec.‌‌ ‌»‌ Jouer les connards ne le dérangeait pas, encore moins dans une famille de tarés.

Pour autant, plus sérieusement, il se reconcentra sur Adèle. Il l’appréciait réellement, et l’idée de la décevoir l’attristait un peu. Cela dit, il savait que si son plan allait à terme, il allait forcément rentrer en conflit avec elle. Après tout, son Louis, elle l’aimait un peu trop. «‌ ‌‌‌‌Je pense qu’elle a accepté que je resterais seul, toute ma vie avec mon chien.‌‌ ‌»‌ Un optique de vie qui sonnait fort la solitude pour un Deschamps, mais qui ne le dérangeait pas. Pour autant, il savait que dans l’ombre, certains lui cherchaient une compagne pour un mariage sang-pur, pour pérenniser le nom.

(@Marlon Travers @Louis Travers)

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début décembre 2007, Purest Hill (comté de Potter's End)| @axel deschamps @Louis travers

L’animosité d’Axel à l’égard de Louis se confirmait à mesure que la conversation se poursuivait. Bien que tu ne sois guère étonné que les manières et même le personnage de Louis Travers n’attire pas la sympathie de votre cousin, tu étais surpris par la franchise d’Axel. Et la dureté de ses mots éveillait même ta curiosité. Y avait-il plus qu’un simple ressentiment envers son patron ? S’était-il produit quelque chose de plus important, qui ait pu justifier l’agacement du Deschamps ? Voilà des interrogations auxquelles tu escomptais bien trouver des réponses aujourd’hui-même. “Non, bien sûr qu’il ne fait pas tourner Travers Households tout seul. J’imagine que tu l’aides beaucoup. Tu dois connaître toutes les ficelles du métier, depuis le temps que tu travailles pour lui.” Cette entreprise semblait attirer bien des convoitises, y compris même d’horizons auxquels tu n’aurais pas forcément songé. “La famille avant tout.” Tu reprends les mots de ton cousin tout en forçant un sourire faussement poli. Les rapports que tu entretenais avec ta propre famille étaient on ne peut plus complexes et surtout conflictuels. Tu avais toujours été intimement convaincu que l’on ne pouvait faire confiance à aucun Travers, aucun Deschamps. Ta véritable famille était celle que tu avais choisie. Ta véritable famille n’était autre que Freya Abbott.

Axel paraît satisfait que tu aies décidé de suivre ses recommandations en matière de café. De toute façon, il ne pourrait pas être pire que celui que préparait ton assistant. Et alors que le Deschamps affirme implicitement que son cousin préféré n’était autre que… toi, Marlon Travers, tu te retiens de justesse de laisser apercevoir ta surprise. Tu savais le Français flatteur et affable de bons mots, mais tu n’aurais pas imaginé en être gratifié un jour. Tu n’avais jamais eu la moindre altercation avec Axel et tu te souvenais même avoir partagé quelques parties de jeux avec lui, durant votre jeunesse. Mais tu ne le considérais pas pour autant comme un véritable proche. Peut-être à tort… “Je te retourne le compliment. Ta sœur m’a donné bien du fil à retordre ces derniers mois. J’espère que les fêtes de fin d’année sauront l’apaiser.” Étonnamment, tu choisis de faire preuve d’une certaine honnêteté à l’égard d’Axel. Après tout, tu n’avais pas grand chose à perdre en lui signifiant que Madelaine était une véritable harpie, que tu souhaitais vivement voir disparaître. Pour toujours.

Au vu de son attitude à ton égard depuis votre rencontre ce matin, l’invitation d’Axel à passer le voir à Brighton ne te surprit pas outre-mesure. Tu t’étonnas néanmoins de constater que sa sympathie ne semblait absolument pas feinte. On était loin des paroles en l’air, et autres déclarations hypocrites que s’échangeait la haute-société lors des soirées mondaines. “Tu as raison, l’air de la côte est toujours agréable. J’essaierai de faire de la place dans mon agenda, pour venir te rendre visite avec Freya. Elle sera sûrement ravie de faire plus ample connaissance avec toi.” Après tout, Freya et Axel n’avaient probablement pas eu l’occasion d’échanger le moindre mot durant le fiasco qu’avait été votre cérémonie de mariage.

Alors que tu évoques l’absence de partenaire dans sa vie, Axel repousse ta réplique et choisit de répondre sur le ton de l’humour. Tu comprends alors que le sujet semble lui déplaire. “C’est une bonne idée. Tu sais à quel point Adèle se focalise sur les tenues de ses invités.” Tu n’es pas du genre à rire devant ce type de plaisanteries. Mais pour Axel, tu te fends tout de même d’une réplique polie. Avant de lui proposer ton aide, bien entendu. “N’hésite pas si tu as besoin que je te recommande quelqu’un de ton rang.” Il semblait que tu aies une fâcheuse tendance à vouloir réunir les sang-pur célibataires de ton entourage…

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début décembre 2007, purest hill (conté de potter's end)
D’ordinaire prudent et stratégique, Axel se montrait bien incisif avec son supérieur. Cette conversation, il pourrait l’avoir avec bon nombre de collègues ou amis, mais difficilement avec un Travers. Et pourtant, autour de ce café noisette avec Marlon, il se laissait aller à quelques sous-entendus envers Louis. Une pratique un peu dangereuse qu’il maniait avec brio, suffisament pour piquer l’attention de l’autre, sans pour autant devenir insultant. Le français connaissait la relation conflictuelle qui existait entre les deux frères, ce qui lui laissait penser qu’un esprit critique et un brin d’esprit envers le directeur de l’entreprise pourrait créer ou développer un lien avec Marlon. «‌ ‌‌‌‌Oh, je fais juste mon travail. C’est important pour moi.‌‌ ‌»‌ Malgré son air de premier de la crêche, Axel était loin d’être idiot et savait reconnaître ses semblables. Rusé Marlon usait de flatteries pour en savoir plus, ce qui confirmait qu’il était temps de jouer les innocents.

L’avantage quand les autres ne vous estiment pas comme quelqu’un de stratégique, c’est qu’ils ont plutôt tendance à vous faire confiance et baisser leur garde. Axel avait capté l’attention du plus âgé, une victoire qui lui suffisait pour l’heure. Même s’ils se connaissaient depuis presque toujours, les deux cousins ne se connaissaient que très peu. Il ne s’était jamais disputé, ni même critiqué. Le français avait toujours admiré le charisme du Marlon, même s’il ne validait pas tous ses opinions ou actions. L’autre, quant à lui, avait toujours été ouvert à l’idée de voir se gosse traîner entre les murs de leur demeure londonienne. En effet, au lendemain de la mort de sa chère et tendre mère, Axel s’était retrouvé à vivre avec son père, qui concrètement, n’avait aucune aptitude pour remplir ce rôle. Heureusement pour l’enfant, Adèle avait gardé un œil sur lui, et lui proposait à chaque vacances de passer un peu de temps à Londres. Même si l’ambiance chez les Travers n’était aucunement paradisiaque, il acceptait toujours avec plaisir, ravi de pouvoir éviter de rester dans cette maison qui lui rappelait sa mère.

Son compliment envers Marlon créa visiblement la surprise, ce qui lui extirpa un sourire en coin. Plaire était une seconde nature chez-lui, un don secret qu’il bénissait chaque jour. Par politesse, l’autre lui retourna le compliment. «‌ ‌‌‌‌Ca me touche.‌‌ ‌»‌ Il était ravi de l’entendre, même s’il se doutait que ce n’était que pour la forme. Avec un peu de temps, peut-être que ce compliment deviendra une réalité.

Pour l’heure, ce n’était qu’une simple phrase, suivie d’une critique sur sa petite sœur. Axel appréciait Madelaine, même s’ils étaient très différents. Contrairement à la fratrie Travers, ils étaient proches et se serrait les coudes. Il connaissait leurs histoires, suffisament pour savoir qu’ils ne pouvaient pas s’encadrer. Pour autant, il n’avait aucunement envie de s’en mêler et préféra saisir la dernière option que son cousin lui tendait. «‌ ‌‌‌‌Les fêtes de fin d’année sont rarement détendues, mais au moins on mange bien.‌‌ ‌»‌ Chaque Noël était marqué par des malaises, des piques et autres remords. Les fêtes féériques n’existaient pas chez les Travers, une évidence qu’il avait accepté et dont-il savait désormais apprécier la saveur. Ecouter les disputes l’amusait, d’autant plus qu’il n’y était jamais mêlé. Les Travers se déchiraient très bien entre eux, inutile d’y rajouter le grain sel à la française.

«‌ ‌‌‌‌Avec grand plaisir, vous êtes les bienvenues.‌‌ ‌»‌ L’idée de recevoir Marlon et son amante dans son grand appartement l’enthousiasmait réellement. Plus ils pourront passer de temps ensemble, plus il pourra prouver sa valeur, mais surtout sa supériorité face à la Louis. Être bien vu par Marlon Travers est une très bonne chose, il le savait et comptait bien en profiter.

Pour la première fois depuis longtemps, les deux hommes prenaient le temps d’échanger. Se découvrir peu à peu, et même avoir des conversations futiles, comme celle concernant la vie sentimentale du français. Quelque peu surpris de voir Marlon s’y intéresser, il ne put cacher un sourire, avant de reprendre un air plus sérieux. «‌ ‌‌‌‌Je ne savais pas que tu faisais aussi agence matrimoniale.‌‌ ‌»‌ Imaginer son cousin jouer les cupidons l’amusait grandement, et encore plus lorsqu’il détaillait les traits froids et marqués qui dessinait le visage de l’homme. «‌ ‌‌‌‌Si tu arrives à trouver une femme qui plait à la fois à ta mère et à mon père, ça serait une sacré réussite.‌‌ ‌»‌ De cette manière, il rappelait que trouver une femme n’était pas quelque chose de compliqué. D’ailleurs, fut un temps, il en avait une, ainsi que des enfants. Malheureusement, la famille en avait décidé autrement et visiblement, ils ont gagné le combat.

(@Marlon Travers @Louis Travers)

strike while the iron is hot

début décembre 2007, Purest Hill (comté de Potter's End)| @axel deschamps

A ton plus grand étonnement, la journée commençait à prendre une tournure tout à fait intéressante. Le café n’était pas aussi mauvais que tu ne l’avais imaginé, et ton cousin Axel se montrait bien plus intriguant que dans tes souvenirs. Plus que jamais, le dernier conseil que Torquil Travers t’avait donné, prenait alors tout son sens. Dans les affaires comme dans la politique, il convenait toujours de bien entretenir ses relations. Y compris avec les membres de sa propre famille. Et si tu étais persuadé que le lien qui te liait à ta propre mère était à jamais brisé et enterré pour l’éternité, il subsistait encore un certain potentiel du côté des Deschamps (en dehors de Madeleine). “Oui, il faut bien reconnaître que les cuisiniers d’Adèle sont très compétents.” Tu rebondis avec un sourire poli sur la touche d’humour émise par ton cousin. La nourriture servie lors des repas de famille avait beau être d’une qualité exquise, elle ne parvenait néanmoins pas à adoucir les mœurs. Contrairement aux plaisanteries charmantes d’Axel, dont il usait pour esquiver tes services d’agence matrimoniale officielle. Tu t’autorisas alors un léger rire, comme pour te montrer moins insistant à l’encontre de sa vie sentimentale. “Disons que j’ai à coeur de faire perdurer nos valeureuses lignées de sang-pur. Et il se trouve que de par mes diverses activités professionnelles, je suis régulièrement amené à rencontrer des sorcières issues de très bonnes familles.” Tout comme toi, ton cousin avait déjà fait l’erreur de se tourner vers la mauvaise prétendante. Ta première épouse t’avait menti sur la nature de son sang, et la mère des enfants d’Axel n’avait pas convenu à Auguste Deschamps, qui avait tout mis en œuvre pour convaincre son fils d’abandonner ses propres enfants en bas âge. Un souvenir certainement douloureux, qui incita peut-être Axel à mentionner son père dans sa prochaine réplique. Tu ne lui réponds pas tout de suite. Tu prends le temps de siroter une nouvelle gorgée de café afin de lever les yeux d’un air pensif. Il était tout à fait intéressant d’entendre que l’avis d’Adèle semblait, aux yeux d’Axel, tout aussi important que l’opinion d'Auguste. Tu ne t’étais jamais véritablement attardé sur les relations que ta mère et ton cousin pouvaient entretenir. Tu n’avais jamais pensé un seul instant qu’elle puisse se révéler être comme une mère de substitution pour celui qui avait perdu la sienne, alors qu’il n’était encore qu’un adolescent. Adèle n’avait de toute façon pas suffisamment d’amour et de tendresse à donner. Mais peut-être que de son côté, Axel la voyait comme une figure d’autorité importante à ses yeux… Tu reportas finalement ton attention sur le visage souriant de ton cousin, avant de le gratifier de l’une de ces plaisanteries baignées d’ironie, dont tu avais le secret. “La seule femme qui puisse plaire à Adèle est certainement celle de Louis.” Une femme qui t’avait d’ailleurs plu à toi aussi, le temps d’une soirée, il y a bien longtemps. Une femme qu’Adèle avait fini par accepter et par prétendre apprécier, parce que Louis avait toujours raison et que jamais il n’aurait pu se tromper sur le choix de son épouse. “Quant aux attentes de ton père vis-à-vis de la belle-fille idéale, je dois bien avouer que je ne saurais trop par où commencer. Auguste et moi ne nous connaissons malheureusement que trop peu. Il serait d’ailleurs grand temps de changer cela.” Ton oncle avait longtemps dicté l’existence de ton cousin, c’est même lui qui avait insisté pour qu’Axel entre chez Travers Households. Et alors que tu pensais à l’époque qu’il ne s’agissait pour lui que d’un moyen de réhabiliter rapidement le statut social de son fils, désormais, tu avais été témoin de suffisamment de trahisons familiales, pour te douter qu’il y avait probablement bien plus d’intérêts en jeu. Et si les Deschamps se révélaient être des alliés potentiels dans ta quête fratricide ? "Vous devriez venir manger au manoir prochainement, ton père et toi."

strike while the iron is hot | marlon & louis travers

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début décembre 2007, purest hill (conté de potter's end)
D’ordinaire prudent et stratégique, Axel se montrait bien incisif avec son Axel Deschamps va-t-il se remarier ? Une question qui intéresse uniquement les familles de sang-pur, à la recherche d’un mariage honorable. Malheureusement, le blond n’est pas pressé de revoir une bague à son doigt et préfère papillonner pour oublier le mariage qu’il a brisé. En quittant sa famille, il n’avait jamais eu pour projet d’en fonder une seconde, même pour faire plaisir à son paternel. Entendre Marlon faussement s’inquiéter de son avenir l’amuse, d’autant plus que ce dernier souligne connaître un bon nombre de sorcières de bon pedigree. «‌ ‌‌‌‌ Je n’en doute pas.‌‌‌‌ ‌»‌ Son cousin ne traine pas avec le bas monde. Ses connaissances sont souvent issues d’un arbre immaculé. Axel ne partage pas les valeurs de son cousin, mais évincer une personne comme lui en fonction de ses préférences serait une erreur.

Marlon pourrait avoir un rôle à jouer dans son ascension. Une évidence qui pousse le blond à se montrer ouvert d’esprit. Doué pour charmer les autres, il garde le sourire tout rebondissant, de manière innocente, à chacune des remarques du plus âgé. «‌ ‌‌‌‌En même temps, Louis à toujours été le chouchou.‌‌ ‌»‌ Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer cette distinction existante. Deschamps n’a jamais aimé Louis, ce qui l’a toujours poussé à remarquer l’indulgence peu objective que ses parents lui ont toujours porté, à commencer par sa mère.

Axel apprécie sincèrement Adèle, mais il sait aussi que ses aspirations lui vaudront la colère de sa tante. Contrairement à lui, Marlon ne s’est jamais vraiment trop intéressé aux Deschamps. Une tendance qu’il aimerait soudainement changer. Même si cette demande rentre parfaitement dans les plans de Axel, une légère frustration se dessine sur son visage. Il n’a aucune envie de passer au second plan. Il déteste son père, alors idéalement, il apprécierait que ce dernier finisse par se faire évincer à son tour.

Malheureusement, il ne peut avouer son ressenti devant son cousin et décide simplement de jouer le jeu. «‌ ‌‌‌‌Effectivement, il serait ravi de déjeuner avec nous.‌‌ ‌»‌ Auguste voit, depuis toujours, une faille en Marlon. Qui d’autre que lui pourrait faire éclater en mille morceaux la famille Travers ? Seulement, si tout cela avance enfin, c’est uniquement grâce à Axel et il n’a aucune envie de laisser les manettes à son marionnettiste. «‌ ‌‌‌‌Je trouve qu’on devrait prendre plus souvent le temps de discuter ensemble, autour d’un bon café. ‌‌ ‌»‌ Se rapprocher de Marlon compte, d’autant plus que ce café se montre plutôt sympathique.

«‌ ‌‌‌‌Tu te souviens petit, je volais les chocolats de Louis pour te les offrir à Noël… Le bon vieux temps !! ‌‌‌‌ ‌»‌ Jouer dans la nostalgie est une technique de vente dans laquelle il excelle. De cette manière, il rappelle à Marlon qu’il a toujours été un allié et qu’avec un peu de confiance, il pourrait être un élément clef. Néanmoins, il ne faut pas trop en dévoiler et surtout, ne pas abuser de la sympathie de Marlon. Son café touchait à sa fin, et il repositionna sa veste sur ses épaules. «‌ ‌‌‌‌J’adore passer du temps avec toi, mais on a peut-être des elfes à canaliser non ?‌‌ ‌»‌ Axel ne se fait pas d’illusion, Louis n’a aucunement géré la situation et il va falloir qu’il entre en jeu, l’occasion parfaite de montrer aux Travers qu’il est un pilier majeur de cette entreprise.

(@Marlon Travers @"Louis Travers")

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