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 TATA #1 | Treason

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MessageSujet: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptyVen 17 Mai - 22:09
Londres — Janvier 1998
Every time I see you Look me in the eye I look straight back 'Cause a part of me will die If I had a hatchet It would be yours to have No amount of pain would ever stop me coming back
Faudrait voir aussi à pas trop le prendre pour un con. Certes Antonin n’était pas la prochaine médaille Fields, ni le futur prix Nobel d’économie, mais au bout d’un moment il fallait arrêter les conneries. Être le bouffon du roi ça passait quelques mois seulement, après il commençait à en avoir marre qu’on se foute de sa gueule.
Or, là, ça faisait un an et demi que Hauata se foutait de la sienne.
Passe encore, les premiers mois. C’était tendu, il fallait bien l’avouer. Le côté je retrouve mon ex qui sort de taule et que j’ai trahi, c’est vrai que ça ne donnait pas les relations les plus chaleureuse. Antonin n’était pas un monstre, il pouvait bien comprendre que Hauata n’avait pas envie de se réfugier dans ses bras.
Passe encore la première année. C’est difficile, parce qu’il doit rester planquer. C’est vrai, il y a encore des Aurors qui le recherchent et franchement plutôt se faire une séance d’acupuncture sur les couilles plutôt que de retourner à Azkaban. La planque, et les séquelles de quatorze ans de détention, c’est pas trop l’ambiance cosy et sexy qu’on pourrait souhaiter pour des retrouvailles. Donc bon. On pouvait comprendre allez.
Passe encore le premier mois après le changement de régime, la politique c’est compliqué et les gros bouleversements ça nique la libido. Et Antonin veut bien croire qu’on n’ait pas envie de le mater à poil, sauf si on a brusquement envie de pouvoir compter avec une intéressante acuité le nombre de côtes que possède l’être humain.
Passe encore quand il vient d’être nommé directeur. Ça impressionne sans doute un peu.
Il ne sait pas… Quelque chose comme ça.
Mais… alors que ça traîne encore maintenant ? Jusque maintenant ?
Y avait un moment il fallait arrêter de le prendre pour la bonne poire du duo.

Cela faisait deux ans, exactement, qu’il était sorti de prison, et il sentait encore, avec les jours qui passaient, son cerveau se désembrumer de plus en plus de toute cette tourbe qui l’avait enraillé toutes ces dernières années. Et avec ce réveil progressif venait les questions, les vraies questions qui restaient et qui ne s’évaporaient pas comme la plupart des pensées. Pourquoi ce connard de Hauata m’évite-t-il à ce point ?
C’est bon, Antonin lui avait déjà assuré qu’il l’avait pardonné, il n’allait quand même pas lui répéter son pardon à chaque entrevue ?
Insupportable.

Il détestait être énervé, comme ça. Il détestait sentir ses émotions sauter avec autant de facilité. Il détestait le fait d’avoir perdu cette facilité d’avant, à s’en foutre et à sourire. Sincèrement. Maintenant il devait le jouer ; le mimer. Essayer de se raccrocher à ce qu’il se souvenait du passé, imiter l’ancien Antonin.
Seul, dans le vide, à marcher dans la rue, il haussa les épaules, comme pour chasser ces imbécilités.
Il était énervé. Ce n’était rien. Ça passera. Tout passera.
La distance de Hauata finira par passer, elle aussi. Il allait s’en assurer.
Là, pour la première fois, il l’avait pisté. C’était une trahison, dans un sens. Un juste retour des choses, d’une certaine manière. C’était étonnamment simple de tracer un homme qui pourtant, il le savait très bien, pouvait se rendre silencieux et se dissimuler aux regards. Antonin, toutefois, ne perdait jamais de vue ce sur quoi son esprit était ancré.
C’est comme cela qu’il découvrit la boutique de son ami.
Dans le Londres moldu. Qu’il vit des gens qui n’étaient certainement pas des sorciers entrer. Il hésita un moment à y aller, immédiatement, traîna simplement devant la vitrine, quelques instants, à reconnaître presque les styles d’objets qui avaient toujours eu les faveurs du Maori exilé. Puis de se cacher quand il le vit sortir. Sans refermer la boutique derrière lui.

Hauata n’avait pas passé le coin de la rue qu’Antonin pénétrait le magasin, pour se retrouver nez à nez avec une employée, souriante, bien jolie, à qui il ne prêta d’abord pas attention. Il voulait simplement voir, simplement… « Je peux vous aider monsieur ? » Quand il releva le visage vers elle, la femme tiqua. Cela arrivait, assez régulièrement, que des sorciers aient cette réaction. On le reconnaissait des photos, des affiches qui ne l’avaient pas spécialement présenté sous le jour le plus jovial. Il secoua la tête : « Je regarde juste. » Puis, quelques secondes après : « Vous avez du jade ?Des objets en jade ? Nous avons une broche de Chi-Du jade de Nouvelle-Zélande. » Il avait pris l’habitude de ne pas utiliser les bons mots, avec les britanniques finis. Ils ne comprenaient pas et c’était souvent trop gênant. Là, la femme eut un sourire un peu embarrassé : « Oh pour ça vous devriez attendre que mon mari ne rentre, il pourra…Votre quoi ? » Là elle fit un pas en arrière, comme si, inconsciemment, elle avait senti la menace dans cette simple question. Pourtant Antonin n’avait pas encore porté sa main à sa baguette. « Pardonnez-moi, oui c’est mon époux qui gère ces affaires-là. Nous ne vendons pas d’objets Mao-Votre époux ? » Il avait fait un pas en avant et cette fois elle ne répondit pas, regarda autour d’elle, mais aucun autre client n’était présent dans la petite échoppe. « Vous êtes mariée à Hauata ? »
Elle acquiesça.




Ils habitaient au-dessus. Antonin n’avait eu aucun mal à forcer la femme à monter les marches. Il avait fermé l’entrée de la boutique, puis ensuite, à l’étage, l’avait installée sur une chaise. Les mains liées aux accoudoirs, les jambes aux pieds. Face à elle, Antonin soupirait, se massait la tempe, agacé de l’entendre pleurer. « Et il reviendra quand ? » Elle ne savait visiblement pas combien de temps Hauata mettrait à retourner dans le magasin. Peu importait, il fouilla les placards à la recherche d’un cachet quelconque pour faire passer le mal de crâne.
Il finit par en trouver un, qui n’apaisa en rien le marteau qui lui pourrissait la tête.
Il relativisait en se disant que ce n’était rien comparé au mal de ventre que devait subir l’épouse, à deux doigts de se pisser dessus, sur sa chaise. Ça ne le calmait qu’à demi.
Pendant un an et demi, ce salaud ne lui a rien dit.
Connard.
C’est qu’on le prenait vraiment pour un imbécile !

Il savait qu’il y avait une possibilité pour qu’il ne l’entende pas arriver. Il se tenait donc droit, derrière la chaise de l’épouse, la pointe de la baguette contre sa petite gorge. L’autre main occupée à tenir une pomme qu’il avait trouvé dans la cuisine et qu’il grignotait doucement.
Connard va.
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MessageSujet: Re: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptySam 13 Juil - 15:58
Londres — Janvier 1998
If I had a pistol It would be yours to have. You could shoot me in the head blow a whole in my back. If I gave you a pistol I wouldn't need it back : You could aim between my eyes and I'd still be yours to have.
La situation commence à être légèrement tendue.

Deux ans, maintenant, que Hauata vit en sachant que Tamati n’est plus à Azkaban. C’est fou, comment on peut s’habituer à quelque chose. Quatorze années avaient largement suffi pour que le maori efface son ancien meilleur ami de sa vie, se construise autre chose, se fasse une petite existence proprette. Un travail, une boutique, une femme, il ne manque plus que les enfants. Certes, il y a les douleurs, chroniques, d’avoir envoyé l’homme qu’il devait protéger en prison. Les journées, voire les semaines, les mois, à hurler de douleur dans un coin de l’appartement à cause de ce que ces enfoirés faisaient subir aux prisonniers. Le plus souvent, Hauata se disait qu’il l’avait mérité. Et dernièrement, il aurait largement préféré se tordre de douleur, écartelé par un tatouage qui le dévore, plutôt qu’à vivre en sachant Tamati dehors.
Tamati est dangereux, pour bien des raisons il est incroyablement dangereux. D’abord, les raisons évidentes : mangemort, élite du Lord, directeur au ministère, homme puissant, violent, meurtrier. En danger de mort, aussi, malade et en décomposition. Certains pensent que cela le rend moins menaçant, Hauata sait que cela ne le fait que plus impitoyable encore. C’est qu’il ne lui reste plus grand-chose à perdre, à son Tamati.
Il lui reste eux, à perdre. Ce qu’il reste d’eux, cette chose étrange, bâtarde, retenue par les fils encrés d’un pacte mais clairement plus par la passion étouffante qu’ils avaient pu connaître. Fut une époque, Hauata avait adoré cet homme. L’avait célébré, lui avait tout donné, tout cédé, tout avoué. Avait embrassé et célébré son esprit, son courage, son âme et, surtout, son corps. Par amitié, par pure amitié, il avait embrassé ces lèvres et célébré leur lien. Il avait souhaité toujours vivre à ses côtés, le rendre fier, rentrer avec lui à la maison.
Quel con.

Aujourd’hui, si Hauata geint de douleur la nuit, c’est de son propre fait.
C’est parce qu’il a épousé une femme qu’il n’aime ni ne désire mais à qui il veut cruellement faire des enfants. C’est parce qu’à chaque fois qu’il commence à vouloir essayer de tenter de le faire, le sourire d’un mangemort vient hanter ses pensées. Et si, à une époque, ça l’aidait plus qu’autre chose, maintenant qu’il le voit toutes les semaines dans le dos de son épouse, ça passe directement l’envie.
Hauata se trouve écartelé. Il n’est jamais avec sa femme, ne pense qu’à Tamati à ses côtés, comment lui en parler, comment la protéger. Et aux côtés de Tamati il fait tout pour se rappeler sa femme, le refuser, délayer, et essayer de trouver comment faire pour qu’il ne découvre jamais le pot aux roses. Tous les matins, il se dit qu’il va leur parler, au moins à l’un des deux, et qu’il va résoudre la situation. Refuser définitivement Tamati. Divorcer son épouse. Il ne sait pas. Et ne fait rien.

Ce jour-là, comme tant d’autres, Emma ne sait pas où il va. C’est qu’il va, comme souvent, rendre visite à Tamati. Il le fait sans réfléchir, comme avant, dès qu’il a mal, pour s’assurer qu’il va bien. Et comme avant, la belle époque, il ne passe pas par la porte d’entrée. Il s’introduit dans le manoir en trompant les défenses, trop habituées à sa présence. Se glisse par une fenêtre, absolument silencieux. Il aime surprendre Tamati dans son salon, le faire sursauter, ça les fait rire.
Ils rient de plus en plus, dernièrement. Tamati est de moins en fatigué, endommagé, il a de nouveaux ses cheveux, sa maison, sa richesse. Son assurance. Et ce charisme…
Hauata cède un peu plus chaque jour et fuit chaque jour plus tôt. Ce jour-là, cependant, il n’y a personne dans le salon. Personne dans la chambre. Dans la cuisine, non plus. Bon. Il ne doit pas être rentré du travail, pas grave. Hauata est habitué à attendre et se sert un verre, tranquillement, se balade, traine dans la bibliothèque. Il pourrait attendre longtemps.

C’est la brusque douleur à son bras qui lui fait arrêter son attente tranquille. Tamati est en danger. À une autre époque, il en serait mort d’inquiétude, aurait commencé à devenir fébrile, aurait presque pleuré si la douleur s’était accentuée. Là, il grogne plutôt du verre qu’il a laissé tomber dans la surprise et comprend que Tamati est en mission pour le Lord. Bon. Comme pour chasser la douleur, il agite le bras puis commence à partir.
Sur le chemin retour, pour déculpabiliser, il achète des fleurs, pour Emma. Elle aime les fleurs.
En arrivant à la boutique, cependant, il n’a aucun petit bout de femme pour l’accueillir, avec ses fleurs à la main et son sourire prêt à fêter le moindre anniversaire possible. Non, la boutique est fermée. Ce qui n’a pas de sens. Doucement, Hauata entre. Plus que doucement : silencieusement. Ses pieds ne font plus un bruit, les portes qu’il ouvre ne grincent pas, les planches du parquet restent stables. Il n’entend rien de l’étage mais monte les escaliers, doucement.
Une crainte, terrible, commence à monter.
Que sa pire peur se soit réalisée, qu’il ouvre la porte, qu’il rentre dans le salon et qu’il trouve…

La première chose qu’il voit, c’est le regard terrorisé d’Emma. Sa pauvre Emma qui n’a jamais rien vécu d’aussi traumatisant et maintenant… Maintenant elle se fait mettre en joue par Antonin Dolohov lui-même, tranquille, terrible. Hauata, de son plus cher allié, est venu la victime du mangemort.
Aujourd’hui, c’est lui, et non un vulgaire moldu, qui regardera sa femme mourir sous ses yeux.
« Relache-la, Tamati, elle n’a rien fait. »
C’est la première chose qu’il dit, alors qu’il laisse tomber baguette et bouquet de fleurs au sol pour présenter ses mains nues, mobiles pour pouvoir parler. Tremblantes, fébriles, angoissées. Paniqué, il tente un pas en avant. Du bout des lèvres, il articule un Tamati implorant qui, des années auparavant, aurait calmé bien des conflits.
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MessageSujet: Re: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptySam 13 Juil - 23:05
Londres — Janvier 1998
Every time I see you Look me in the eye I look straight back 'Cause a part of me will die If I had a hatchet It would be yours to have No amount of pain would ever stop me coming back
Bien sûr il arrive en silence. Après s’y être habitué il avait fini par oublier la manie qu’avait le Maori d’absorber les sons de son propre corps, et des choses qu’il touchait. Oublier en pratique, mais non pas en théorie. Il s’y attendait, et c’est pour cela qu’il ne fut ni surpris ou étonné par l’apparition de Hauata, lorsqu’il passa la porte qui séparait le salon de la cage d’escalier — simplement désarçonné, un bref instant. La baguette collé contre la gorge de l’épouse ne trembla pas cependant.
La colère le prit à la gorge en le voyant avec quoi à la maison ? Un bouquet ? Il se prenait pour qui ? Le parfait petit mari, avec une alliance au doigt, qui rentrait chez lui pour foutre des roses dans les mains de sa femme, des bisous sur son nez, des papouilles dans son cou, des coups de hanches dans la chatte et des bébés dans le ventre ? De fait, le bouquet n’était plus en état d’être disposé dans un vase après avoir été lâché. Les fleurs s’éparpillent, le papier craft qui les regroupait s’ouvre, les tiges coupées roules avec leurs beau pétales bientôt fanés.
Plus important, la baguette de Hauata trouva elle aussi le chemin jusqu’au sol. Pas comme si le géant aurait pu être un véritable danger en duel. Au début, avant la trahison, Antonin avait très gentiment laissé croire à Hauata qu’il avait le dessus physiquement et, peut-être aussi, magiquement. Si le premier était vrai, le voleur de son savait maintenant à quel point le second était faux. Lutter, de toute évidence, ne servait à rien, encore moins face à un Antonin énervé, remonté, fulminant.

Ce qui était son cas, en cet instant, alors que les mains de Hauata tentait de lui faire entendre raison, ou d’en appeler à sa pitié. Exercice ardu : les deux n’étaient pas spécialement en train de tenir une permanence dans l’esprit du Mangemort en cet instant.
Et le pas en avant le fit lancer le trognon de pomme par terre, appuyer un peu plus la pointe de son arme dans la peau de la femme qui couina de terreur, craignant peut-être que le bois ne vienne carrément s’enfoncer dans sa chair (ce ne serait pas la première à mourir comme ça) : « Reste où tu es Hauata, » prévint-il. « Encore un pas et je la transperce. Ne me tente pas. »
La femme ne passerait pas l’heure. Il se demandait si Hauata avait le moindre espoir que son épouse ne s’en tire.
Antonin ne parvenait même pas à considérer la créature qu’il gardait sous son emprise comme un être humain, vraiment humain. Ce n’était que quelque chose qui venait se mettre entre lui et Hauata. Qui était là depuis combien de temps ?
Plus de deux ans. Ça date d’avant sa sortie.

L’idée qu’il se soit marié, marié alors que lui était en train de crever en taule serrait ses dents avec tant de violence qu’on les entendait certainement grincer dans la rue. « Tu comptais me le cacher encore longtemps ? Tu m’as… vraiment pris pour un imbécile ? » Peut-être en était-il un. Deux ans sans remarquer que Hauata était marié ? Mais quel idiot. Fut un temps où le géant ne pouvait rien lui cacher, et là…
Cette trahison était presque pire que l’autre.
Il secoua la tête : « Je comprends… je comprends que tu aies paniqué et que tu aies… je t’ai pardonné mais ça ? Putain, Hauata ! » Et la baguette s’enfonça, la faisant hoqueter, geindre. Il lui flanqua sa main libre devant la bouche : « Mais ferme-la toi ! » Clairement il n’avait pas envie de l’entendre elle.
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MessageSujet: Re: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptyVen 26 Juil - 15:49
Londres — Janvier 1998
If I had a pistol It would be yours to have. You could shoot me in the head blow a whole in my back. If I gave you a pistol I wouldn't need it back : You could aim between my eyes and I'd still be yours to have.
Merde, merde, merde.
Doucement, trop lentement, avec bien trop peu de bruit, Hauata voit son monde s’écrouler. Son monde bancal, étrange et douloureux, où il déteste sa femme et adore un monstre. Son monde, tout de même, qui n’aurait pas dû coïncider, jamais. Hauata aimerait être en colère, aimerait être révolté, fou de rage, se dresser contre l’intru, défendre son aimée, refuser de vivre sans elle… Rien ne vient, et c’est peut-être le pire : de se soucier davantage du visage trop tendu de Tamati que de l’horreur dans le regard de sa femme.
On lui ordonne de s’arrêter et il s’immobilise. Il ne résiste pas. Aimerait le faire plus que jamais.
La pomme, qu’il a oublié avant de s’en souvenir, a traversé la pièce. Il l’a suivie du regard rejoindre au sol le bouquet de fleurs. On ne rigole plus. Tamati utilise toujours cela pour cacher et habiller son stress. Quand l’interrogatoire commence, Hauata ne bronche pas : ne sait pas quoi répondre. Il ne pourrait pas lui expliquer son comportement même s’il l’avait voulu : tout avait été motivé par la peur, la pression sociale, la crainte d’être quelque chose qu’il ne voulait pas. Lui-même refuse d’entendre ses propres arguments.
Parler, c’est énerver davantage Tamati, c’est nourrir sa colère, sa tension qui monte dangereusement au fil des questions, des jurons.

Tout de même, Hauata a un sursaut en le voyant saisir ainsi Emma. Ça lui fait quelque chose, quand même, de voir le regard embué de larmes de sa femme et, surtout, la main si effrayante de Tamati qui l’enferme.
« Je ne pensais pas que tu sortirais un jour, » laisse-t-il finalement échapper, pour attirer de nouveau son attention vers lui. Sans réfléchir à ce qu’il dit, de toute manière incapable de dire ce que Tamati veut entendre. « Et après… après… » Il évite soigneusement de regarder Emma, maintenant, alors qu’une forme d’aveu passe ses lèvres, obstruant sa gorge et congestionnant ses pensées. La respiration monte, se précipite, sans un bruit : uniquement visible au mouvement trop rapide de son torse. « Je ne savais pas quoi faire Tamati, quoi dire, je voulais t’en parler, je… vraiment ! » Ça au moins, c’est vrai. C’est même presque honnête.

Hauata se fait toujours rattraper par ses conneries et ses mensonges. Il aurait pu apprendre, se dit-on un peu bêtement. Non. On n’apprend pas quand on se ment à ce point, quand on vit sur un fil si étroit qui t’empêche d’exister comme tu pourrais vouloir exister. Il y a des choses que Hauata veut, veut plus que tout : une famille, du pouvoir, quand il était en Nouvelle-Zélande ; l’impression de ne pas être une abomination, depuis qu’il est en Angleterre. Il a pris des risques, il a sacrifié des choses pour cela et il se trouve juste que, parfois, les conséquences sont dures à digérer.
Malgré tout, il recommencerait.
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MessageSujet: Re: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptyVen 26 Juil - 16:28
Londres — Janvier 1998
Every time I see you Look me in the eye I look straight back 'Cause a part of me will die If I had a hatchet It would be yours to have No amount of pain would ever stop me coming back
Il aurait aimé que la femme soit muette. Que Hauata puisse parler. Qu’il puisse enfin entendre sa voix sans avoir à le fixer, parce que putain, le regarder, là, c’était trop douloureux. Pas pour une histoire de cœur brisé à la con. Il n’y croyait pas trop à ça. Mais c’était quelque chose qui brûlait, au loin, quand l’image de cet Hauata se superposait à celui de l’ancien. Et affichait un peu trop cruellement à Antonin à quel point le géant avait changé, à quel point lui-même avait changé et surtout combien, malgré tous ses efforts, il lui serait impossible de revenir à ce qu’il y avait avant. Mais pourtant, il devait le regarder, devait garder ses yeux rivés sur lui s’il voulait espérer le comprendre.
Le voir signer, le voir signer des horreurs. Antonin battit des paupières, la colère terrible au fond de sa gorge, qui l’étouffait, qui lui faisait serrer un peu plus fort sa main libre contre la bouche de la femme qui, de fait, restait à présent silencieuse (pas aussi conne que son mari, visiblement). « Tu pensais que… Pardon d’avoir fait rater tes plans ! Espèce de connard, tu m’envoies en taule et après tu te prends une femme comme si de rien n’était ? »

De mémoire, il n’avait jamais été violent avec Hauata. Le Maori n’avait jamais eu à goûter ses accès de colère, sa violence, sa puissance magique de plein fouet. Il n’avait jamais été une victime, bien au contraire : il avait été un des seuls qui avaient un tant soit peut d’emprise sur Antonin. Une emprise partagée, évidemment. Mais tout de même. Là, tout semblait s’être écroulé à la façon d’un château de carte, c’était presqu’incroyable qu’ils tiennent encore debout alors qu’Antonin sentait presque le sol trembler sous lui. Là, tout changeait. Là, il ne pouvait pas simplement venir contre le torse de Hauata chercher du réconfort, chercher un mot doux, un caresse et un baiser. Il serrait si fort sa main sur la bouche de la femme qu’il avait l’impression qu’il allait l’étouffer tout comme il avait tué son père, d’une poigne trop forte contre son cou.
Le souvenir ne l’apaisait pas particulièrement.

« Tu voulais m’en parler ! » répéta-t-il, presqu’assommé par le culot. « Tu attendais quoi, exactement ? Tu attendais que je te pose la question ? Tu attendais que… Putain Hauata ! » Il secoua la tête, et la pression de sa main redescendit un peu. Il put entendre Emma aspirer de l’air brusquement quand il finit par la retirer, quand il se redressa, la pointe de la baguette toujours sur le cou de l’épouse, mais un peu plus droit maintenant : « Je croyais… je croyais qu’on pourrait reprendre… qu’on pourrait se retrouver. Et ça fait deux ans que j’attends ? Pour découvrir ça ? » Il secoue la tête, soupire. Sa mâchoire se contracte de façon bien trop visible : « Tu sais que je vais la tuer, Hauata. » finit-il par souffler. Comme s’il voulait voir si elle comptait pour lui. Ou bien voir le Maori le supplier de ne rien faire. Ou bien le voir signer qu’il pouvait bien la tuer, qu’il s’en moquait, qu’il n’y avait que lui qui comptait. « C’était idiot de faire ça à un homme comme moi. Et cette fois tu n’avais pas ta pseudo-ignorance derrière laquelle te cacher. »
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MessageSujet: Re: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptyVen 26 Juil - 21:38
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Hauata ne sait pas ce qu’il avait espéré en disant ce genre de choses. À sa décharge, il n’était pas exactement dans la position de pouvoir réfléchir ou peser ses gestes. Rien que construire une phrase lui demandait tout l’effort que pouvait assembler son cerveau tétanisé par la panique. « Tamati… » commence-t-il à signer, en le voyant s’énerver encore plus. Il article son prénom, essaye tout ce qu’il peut dans l’espoir de l’apaiser. « Ce n’est pas pareil, ça n’a jamais été pareil, » se défend-il faiblement, sans arriver à définir, exactement ce qui était différent. Incapable, encore, d’avouer devant Emma exactement tout ce qu’il avait pu faire à cet homme.
Les jurons viennent. Tamati se répète. Il n’a jamais été comme ça avant, jamais aussi violent avec lui, jamais aussi énervé. Hauata ne sait pas gérer ce Tamati-là. Ne sait pas le calmer alors qu’il ne peut pas bouger et ne peut pas… malgré tout ne peut pas condamner Emma. « Je suis désolé Tamati, vraiment désolé… » tente-t-il, sans grand espoir. « Je… Je ne penserais pas qu’après tout ça… » … Tu veuilles encore de moi. Que tu reviennes. Que tu m’attendes. Quelque part, Hauata avait espéré que Tamati se lasse, l’oublie, passe à autre chose s’il l’évitait assez longtemps.
Ce n’était plus de la modestie à ce stade, mais de la pure connerie.

« Non, » signe-t-il trop vite quand on lui promet de la tuer. « Non, non, non, je t’en prie, Tamati, elle ne sait rien, elle n’a rien fait… » Soudainement abasourdi de douleur, de choc, il tombe finalement à genoux devant lui, espérant que, au moins, ça l’attire et l’éloigne d’Emma. Qu’elle puisse s’enfuir. « Laisse-la partir. Il suffit de l’Oubliettes… de l’envoyer en France, je… » Son visage est déformé d’angoisse et maintenant il évite vraiment de croiser le regard d’Emma, qu’il trahit peut-être trop vite. Perdre sa relation avec Emma, après tout, n’est pas si grave face à la colère de Tamati (ce qui aurait dû résoudre son problème des mois auparavant). La culpabilité de sa mort, cependant, le hanterait des années entières. « Elle ne t’a rien fait c’est moi… moi qui t’ai trahi… » Deux fois, maintenant. Son tatouage lui faisait terriblement mal, à cette idée. « Épargne-la… C’est à moi que tu en veux. » Peut-être encore assez naïf pour croire que Tamati n’oserait pas lui faire de mal.
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MessageSujet: Re: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptyVen 26 Juil - 22:01
Londres — Janvier 1998
Every time I see you Look me in the eye I look straight back 'Cause a part of me will die If I had a hatchet It would be yours to have No amount of pain would ever stop me coming back
En face Hauata signe son nom, signe des excuses, des pardons qui s’envolent aussi vite que ses doigts, qui n’ont aucune importance, aucun impact sur la marée qui renverse Antonin. Qui, là, ressemble si peu au personnage affable et courtois qu’il avait pu être dans le passé… Ce n’était sans doute pas étonnant que Hauata ne parvienne pas à ressembler au jeune Maori naïf qui se laissait embobiner par le Mangemort, qui s’abandonnait à la starlette qu’était Antonin, qui se perdait dans ses bras. La différence, à présent, était trop marquée, trop profonde. Antonin la laissait le consumer.

Il aurait tant voulu pouvoir revenir en arrière, mais savait, en cet instant, que ce serait proprement impossible. Il ne pouvait pas pardonner ça à Hauata. Qui geignait en silence, qui signait qu’il n’aurait jamais cru, qu’il pensait qu’après tout ça… « Après que tu m’as envoyé crever en taule ? » La remarque était légitime, finalement. Et Antonin se répétait à tourner en boucle une accusation qu’il avait pourtant pardonné. Les dents se serraient, grinçaient alors que la ligne de sa mâchoire saillait dangereusement. « Tu savais… tu savais que tu étais le seul à pouvoir… » Et sa voix peinait un peu à dire le nom. Le nom de chez lui. Chez eux. Comment aurait-il pu oublier ou s’éloigner de l’homme qui allait pouvoir le ramener chez lui ? Il en était persuadé. Si ce n’était pas le Lord, ce serait Hauata. On s’accrochait aux espoirs que la vie nous donnait. « Notre maison… notre pays… » La tristesse se mêlait à la rage avec une violence inouïe, qui lui coupa un instant le souffle. Amenant finalement les menaces et…

« Mais relève-toi ! » hurla-t-il, un peu trop fort, d’une voix clairement habituée à gueuler, ces dernières années. « Tu crois que tu vas obtenir quoi là ? Tu crois qu’il suffit de te foutre à genou pour me calmer ? » Non, de toute évidence, cela ne suffisait pas. « Pourquoi je la laisserai partir ? Pourquoi j’irais lui lancer un sort, pourquoi j’irais la foutre en France ou… T’es con ou bien tu me cherches Hauata ? » Il avait vraiment l’impression qu’on se foutait de sa gueule. Et cette supplique. Hauata qui d’un seul coup se sentait pousser des ailes de chevalier. Il en avait les larmes aux yeux. « Alors elle tu la défends mais moi ? Tu me lances un sort dans le dos ? Tu sais combien de fois j’ai revécu cette scène dans ma cellule ? Et toi pendant ce temps tu la baisais ? Une femme ? Toi ? Mais putain ! » Des années à parler seul le rendait impossible à faire taire. « Bien sûr que c’est à toi que j’en veux imbécile ! » Et d’un mouvement de baguette, Emma est déliée de la chaise, jetée à terre violemment, dans un craquement sourd et un cri plus audible encore. « Mais moi, je suis bien incapable de te faire du mal. »

On y croit.
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MessageSujet: Re: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptySam 3 Aoû - 11:35
Londres — Janvier 1998
If I had a pistol It would be yours to have. You could shoot me in the head blow a whole in my back. If I gave you a pistol I wouldn't need it back : You could aim between my eyes and I'd still be yours to have.
Ça ne va pas, pas du tout. Normalement, quand Tamati s’inquiète, Hauata le rassure. Ça ne dure jamais longtemps, il ne savent pas vraiment s’en vouloir. Ils ne savent pas se gueuler dessus, se faire du mal, c’est l’inverse de ce qu’ils font. Ils tiennent beaucoup trop l’un à l’autre, ils sont trop importants, s’aiment trop. Ça a toujours été vrai.
Pas aujourd’hui.
« Je ne voulais pas que tu meures ! » s’exclame Hauata avec des gestes rapides. Et il répète la phrase, avec ses lèvres, avec sa voix silencieuse, parce qu’il n’en peut plus du silence. N’en peut plus d’être sans bruit, de ne pas avoir de place, d’écho, d’ondes dans cette pièce. Il veut crier, crier à Tamati d’arrêter, de se calmer. Quelque part, il se dit que sa voix, au moins, le calmerait. « Je veux toujours… tu sais que je veux toujours rentrer Tamati… » rajoute-t-il, essaye-t-il de l’amadouer, toujours sans succès.

À l’ordre, il se lève, comme un ressort.
Terrifié que la désobéissance ne condamne Emma.

« Non, non non, Tamati, Tamati, je suis con, je suis désolé je ne voulais pas… » Hauata se contredit, se confond, ne sait plus ce qu’il dit. Il essaye juste de rattraper Tamati, son regard au moins, de le faire se concentrer sur lui et lui seul. À une époque, Tamati était sous son charme. À une époque, il pensait être plus fort, plus puissant que son meilleur ami. Il se trompait tellement…
« Je ne voulais pas que tu meures, Tamati, » explique-t-il encore, la seule explication à son geste, des années auparavant. Ce geste brusque qu’il a eu, en le voyant si puissant, si brusque, à défier les autorités, à risquer de se faire tuer… « J’avais trop peur je ne comprenais pas je… » Les larmes dégoulinent de son visage maintenant, alors qu’il revit la scène, alors qu’il repense à ce qu’il ressentait à l’époque. À tout ce qu’il a pu… « C’est toi le plus important, Tamati, » avoue-t-il finalement. Un aveu qui lui coûte à lui aussi de signer. D’avouer. Même à lui-même. « Ça a toujours été toi, je n’ai jamais pu rien y faire je… »
Il ne regarde pas Emma, refuse d’entendre ses cris, refuse de se souvenir de toutes ces années qu’il a pu passer avec elle. « Ne me fais pas ça, je t’en prie. » Au nom de leur amitié.
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MessageSujet: Re: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptyJeu 8 Aoû - 21:02
Londres — Janvier 1998
Every time I see you Look me in the eye I look straight back 'Cause a part of me will die If I had a hatchet It would be yours to have No amount of pain would ever stop me coming back
Blablabla, je ne voulais pas que tu meures, blabla, tu sais que je veux rentrer à la maison, blabla, Tamati, blabla… C’était bien facile, une fois que le mal était fait, de signer tous le vomi de mots qu’il pouvait pour essayer de se protéger. C’était bien facile de dire qu’il n’avait pas voulu qu’il meure alors même qu’il l’avait condamné à la perpétuité (c’est que malgré le pardon, à force de ressasser dans sa cellule, la trahison de Hauata avait gagné davantage de force juridique que le coup de marteau du Haut-Juge qui l’avait envoyé en taule). C’était facile de faire semblant quand on était acculé et qu’il n’y avait plus rien à faire, à part chercher dans toutes les options celles qui pourraient le sauver. La sauver. Hauata, lui, n’avait rien à craindre. Antonin ne pouvait rien lui faire.

Il se relève, et même s’il le domine, tant en hauteur qu’en largeur — c’est qu’Antonin ne reprenait vraiment pas forme, restait trop maigre encore, donnait cette impression d’un jeune homme qui aurait avalé une potion de vieillissement — c’est bien le Mangemort qui a la main. Toujours. Elle est finie et bien finie l’époque où Antonin faisait croire au géant qu’il pouvait le maîtriser d’une quelconque façon. Et Hauata continue de s’agiter, de signer, de s’insulter, de le rappeler.
Emma est entre eux, couchée à leurs pieds, et Antonin pose le sien sur son dos, pour la maintenir au sol. Pendant qu’il se répète, encore. Et encore. « Toi t’avais peur ? TOI ? ET MOI ? » C’est que ça allait être lui le plus traumatisé des deux après son coup de jarnac ! Mais le voir pleurer le fait taire, l’empêche de protester plus loin.

Sans savoir s’il s’agit des larmes ou bien de ce qu’il signe ensuite. Le plus important. Que tout le reste. Et la suite, qu’il comprend bien, alors que le géant ne regarde pas sa femme dans les yeux, qu’il le regarde lui. Antonin rabaisse légèrement sa baguette, toujours pointée sur la femme sous lui mais au moins il n’était plus en position d’attaque. Il cligne un long moment des yeux, devant la supplique.
Supplier Antonin, ça n’a jamais fonctionné. Soyons honnête, ce n’était pas ça qui l’arrêtait. C’était ce qu’il y avait eu avant.
D’un mouvement des doigts, il fait glisser sa baguette dans la manche de sa chemise. Et la fait remonter le long de son bras jusqu’à avoir les mains libres. À portée de main : Antonin avait souvent eu sa baguette rangée dans sa manche dans ses jeunes années, une habitude de duelliste qui ne voulait pas perdre de temps à venir chercher son arme à la ceinture. Là, il resta immobile un moment avant de chercher un instant ses mots.
Il était sorti depuis deux ans, et n’avait guère eu le temps de signer depuis sa sortie, plus prompt à parler maintenant qu’il n’était plus seul et qu’il pouvait faire profiter le monde de sa conversation. Ses mouvements n’étaient pas très nets, ses mains tremblaient encore beaucoup trop. Pourtant ça lui paraissait plus simple : « C’était bien, ces années-là, n’est-ce pas ? » Les souvenirs étaient là, un peu enfouis, mais tout de même présent. Malgré la taule le rire silencieux de Hauata n’était pas quelque chose qu’on pouvait oublier. « J’aurais aimé reprendre comme avant. Pour ça que je t’ai pardonné. Mais… » Il la pointe du doigt, la femme, avant de reprendre : « Pas avec elle. Tu es à moi, Hauata. Pas à elle. » Puis, à l’oral cette fois : « Tu seras mieux avec moi qu’avec elle. » Il avait raison.
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MessageSujet: Re: TATA #1 | Treason   TATA #1 | Treason EmptyMer 14 Aoû - 13:08
Londres — Janvier 1998
If I had a pistol It would be yours to have. You could shoot me in the head blow a whole in my back. If I gave you a pistol I wouldn't need it back : You could aim between my eyes and I'd still be yours to have.
Tamati se calme. C’est brusque comme une vague qui s’écrase sur les falaises. Il criait, hurlait, s’indignait et soudain c’est le silence et le regard rivé sur Hauata. Qui sent tout son corps en trembler, alors que les larmes paniquées continuent encore un peu de couler. Il l’a dit. Il suffisait de ça, visiblement, pour voir Tamati changer d’intensité. Trouver celle que Hauata a connu toutes ces années et qui, maintenant, semble complètement incongrue.
Vraiment, dire cela devant sa femme ? Celle qu’il essaye d’engrosser depuis cinq ans ? Peut-être plus ? Celle pour qui il a fait cette foutue thérapie ? Son Emma, avec laquelle il était si possessif, si inquiet qu’elle le quitte. Qu’il comblait de tout sauf de son désir. Et le voilà, Tamati, qui se dresse sur elle, la piétine littéralement. Qui signe, maintenant, comme au bon vieux temps. Des signes presque oubliés, une assurance perdue, et Hauata qui a presque envie de traverser la distance qui les sépare pour corriger ses mouvements de main. Comme avant. Quand Tamati en profitait pour lui attraper la main, entrelacer leurs doigts, comme seuls les amis savent le faire. Qu’il a été con.

Tu es à moi, Hauata. Combien de fois se sont-ils dit ça en à peine quelques années ? Combien de fois Hauata le lui a-t-il confirmé, juré, répété, articulé, en y soufflant ce qu’il pouvait d’absence vocale. Ça l’étrangle, il en oublierait presque Emma, et leur situation. C’est avec ce genre de phrases, de regard, que Hauata n’a pas pu le quitter en deux ans. Qu’il a cédé, parfois, un contact, une caresse, le moindre signe de tendresse qu’il regrettait après, l’imbécile.
Il refuse de regarder Emma quand Tamati la pointe du doigt. Que lui. S’il regarde autre chose, s’il se souvient d’où il est et de ce qu’il se passe, tout ses efforts partiront en lambeaux. Il voudra fuir, grimacer, se refuser à Tamati et là, ce n’est pas la solution. La seule solution c’est de lui céder, d’arrêter de lui mentir.
« Je suis à toi, Tamati, et tu m’appartiens. » Dix-sept ans qu’il n’a pas signé ces mots. Il les retrouve cependant, comme un vieil instinct. Comme si c’était toujours resté là, en filigrane, sous sa peau, à n’attendre que de sortir. « Personne d’autre, » précise-t-il même, en priant pour qu’Emma ne puis pas le voir et le comprendre. « Ça n’est bien qu’avec toi. » Et le pire, c’est de ne pas avoir à mentir. C’est de savoir que jamais, jamais il ne trouvera quelqu’un comme lui. Il est foutu, Hauata. C’est Tamati ou rien.

Il ne fait pas un pas en avant, trop effrayé de le brusquer. Ses pieds ne bougent pas mais son corps, lui, se rapproche. Son bras se tend, vers lui, paume tendue. Ses yeux lui murmurent de venir. De se rapprocher et de le retrouver. Lui-même oublie Emma. Il articule son prénom, encore. Tamati.
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