1960 Beth naît, fille unique des époux Wright (Mordred et Bloom), des sang-mêlés déjà réputés pour leurs recherches dans le domaine des runes. Ses parents ont d’ailleurs gravé des runes protectrices sur les barreaux de son berceau.
Janvier 1964 Beth est plutôt précoce dans la découverte de ses pouvoirs magiques, puisque la première manifestation se produit alors qu’elle n’a même pas quatre ans. Elle a si froid qu’elle en vient à s’énerver tant et si bien que le tapis d’éveil magique sur lequel elle jouait commence à prendre feu. À partir de là, ses parents s’entendent sur le fait qu’il vaudrait mieux… faire en sorte qu’aucun de leurs meubles ne risque de s’enflammer dorénavant.
1967 tw: fausse-couche Bloom est enceinte une nouvelle fois. Beth va avoir un petit frère, ou une petite sœur, et elle ne sait pas vraiment quoi penser de tout ça. C’est que ça voudrait dire que ses parents s’intéressaient moins à elle et elle n’est pas sûre, du haut de ses sept ans, de l’accepter vraiment. Pour autant, elle n’aurait plus besoin de se poser la question tant que ça : la grossesse se passe mal et se solde par une fausse-couche précoce. Beth est un peu triste, finalement, elle aurait bien aimé ne plus être seule en fait.
1968 Hogwarts n’est plus très loin, mais les parents de Beth l’inscrivent dans une petite école régionale pour jeunes sorciers, au préalable. Ils ont confiance qu’elle saura contrôler son flux magique (ce n’est pas comme si ils ne le lui répétaient pas déjà depuis quatre ans) et ils s’accordent à dire que leur enfant pourrait bénéficier d’une sociabilité accrue, d’autant plus qu’ils n’ont pas de métiers qui les amènent à côtoyer beaucoup des leurs. On est loin des réceptions des sangs-purs, mais c’est déjà un premier pas dans la société magique. Néanmoins, Beth se fait vraiment ses premiers copains sorciers, devant qui elle n’a pas besoin de tout tout tout contrôler.
1er septembre 1971 Elle fait le trajet jusqu’à Hogwarts avec Ruth, Hepzibah et Argylle. Une fois arrivés à l’école, après avoir traversé le Lac dans des barques dont les quatre enfants redoutaient qu’elles se retournent, ils sont néanmoins séparés dans les différentes maisons. Ruth et Hepzibah se retrouvent avec des glapissements de joie à Hufflepuff, Argylle est envoyé à Gryffindor, et Beth, parmi les derniers appelés sous le Choixpeau, finit à Slytherin, ce qui douche un peu l’enthousiasme de ses petits copains. Tant pis, de toute façon, elle s’est fait une raison au moment où le Choixpeau a envoyé les deux filles dans la maison du Blaireau : il n’y avait aucune chance pour qu’une Wright finisse là-bas.
Bon, ses parents espéraient sans doute qu’elle soit répartie à Ravenclaw, mais ils n’en laissent rien paraître dans la lettre qu’elle reçoit quelques jours après les avoir informés de sa répartition.
Novembre 1971 Franchement, les cours de Vol, c’est nul. Quelle idée d’apprendre à utiliser un balai, est-ce que tout le monde ne sait pas déjà en faire ? C’est ce qu’elle pourrait maugréer dans son coin si jamais une étudiante de Slytherin, rousse comme pas deux, ne s’était pas rapprochée d’elle en pestant contre les mesquineries qui sortent de la bouche d’Alecto Carrow, dans leur promo et maison. Si elle ravale les propos méprisants qu’elle avait failli formuler, c’est que Grainne Lynch a l’air quand même suffisamment sympa pour ne pas tout de suite la faire fuir. Après deux mois à ne pas vraiment se parler -la rouquine avait déjà des amis d’avant, parlant tous avec un accent irlandais sacrément prononcé et Beth n’est pas d’une sociabilité exacerbée, malgré les tentatives de ses parents de la décoincer- Miss Wright et Miss Lynch se lient pendant ce cours, et commencent à bosser ensemble, à trainer ensemble, et à parler de tout et de rien.
1974 Premier chagrin de cœur de Beth, qui raconte tout à Remy (Grainne a fini par avoir pitié d’elle -ou en avait assez que Beth (ainsi que l’ensemble de l’école) ne parvienne pas à prononcer correctement son prénom- et a choisi de se faire appeler Remy) un soir, dans la salle commune de Slytherin. L’amourette n’a rien de vraiment sérieux, mais c’est la première fois que Beth ne contrôle pas comment l’histoire s’achève, et ça ne lui plaît guère.
Yule Ball 1977 Septième et dernière année d’études à Hogwarts. Le Bal de Noël est l’occasion de s’afficher pour une des premières occasions officielles avec Otto Fitzroy, le préfet de Ravenclaw de leur promo. Pas repoussant du tout, le sang-mêlé a l’avantage non-négligeable d’avoir un cerveau qui fonctionne très bien, de ce qu’elle a pu constater avec les années écoulées dans la même promo que lui. Cela faisait plusieurs mois qu’elle le regardait à moitié de loin, à moitié de près, lorsque Remy lui a glissé un jour qu’il se pouvait qu’il soit intéressé en retour. Il a fallu leur sixième année complète pour que ça se fasse déjà, puis pour qu’ils décident d’officialiser la chose, mais ils sont ensemble, et Beth ne pourrait rien imaginer de plus formidable. S’afficher au bras d’Otto pour le Yule Ball la remplit de joie et ce même si elle connaît certains de ses secrets et est bien consciente qu’il est de ceux qui a déjà pris parti dans la guerre qui fait rage en dehors de l’école. Qu’à cela ne tienne, elle ne le trahira pas.
1978 À peine les études à Hogwarts achevées qu’Otto et elle se marient. La fête est belle, le bonheur à son paroxysme, mais déjà l’effet de la fin de l’école se ressent, alors qu’Otto disparaît un temps avec son père, pour mener des recherches secrètes. Beth est un peu amère, soudainement, même si elle comprend son mari et cette quête dans laquelle il se lance. Pour occuper ses journées et ne pas trop songer à l’absence de son époux, et ne pas non plus craindre de voir le contrôle de la situation totalement lui échapper, s’il venait à lui arriver malheur, elle s’enfonce avec détermination dans des études de Droit Magique, tout en commençant sa formation d’avocat au sein du département de la Justice Magique. En parallèle, elle continue d’approfondir sa maîtrise des runes, en reprenant les traités de ses parents.
Fin 1979 Elle se permet de faire une remarque à Otto, quand même, à un moment où il rentre chez eux plus de 24 heures d’affilée :
il serait peut-être de bon ton qu’il soit présent le jour où elle accouche, histoire que ça ne jase pas trop. Il la regarde sans comprendre d’abord. Elle lui sourit doucement. Dans un autre univers, peut-être aurait-elle dû attirer un fauteuil pour réceptionner son mari alors que les jambes de ce dernier se seraient dérobées d’un coup. Mais Otto reste droit, ne vacille pas. À l’inverse, il se rapproche d’elle, l’embrasse, confirme que cette nouvelle l’enchante au plus haut point (car elle n’était pas la seule à vouloir fonder une famille avec lui, heureusement…), avant de devoir repartir travailler.
Beth s’en accommode parfaitement. À vrai dire, si Otto avait réagi différemment, il est probable qu’elle ait supposé une usurpation d’identité. Là, au moins, elle sait que c’est bien l’homme qu’elle a épousé : dévoré par d’autres préoccupations, mais qui sera là lorsqu’il le faudra, lorsqu’elle aura besoin de lui.
6 juin 1980 De deux, ils passent à quatre. Enfin, trois et demi. Leur monde est bousculé par l’arrivée des jumeaux dans leur vie, mais Otto n’arrive pas à se détacher de ses préoccupations, comme Beth s’y attendait. Au moins il est là lorsqu’elle accouche (il faut bien quelqu’un à qui broyer la main). Il est même là les quelques jours qui suivent, avant finalement de retourner dans ses recherches. Les parents de Beth s’inquiètent de la non-disponibilité de leur gendre dans cette période charnière : Beth se charge de les rassurer et de bien leur faire comprendre qu’elle préfèrerait qu’ils n’interviennent pas dans sa vie de couple et de famille.
1981 Liam et Nils ont un peu moins d’un an et demi lorsque le monde sorcier est bouleversé. Leur père ? Absent. Beth sait qu’il est quelque part sur le continent européen, mais elle n’a plus le temps de s’inquiéter exactement de sa localisation. Elle ne lui en veut pas, elle comprend très bien ce qu’il fait -ou en tout cas l’importance de ses recherches pour son Maître. Néanmoins, elle espère naïvement -sottement- pendant peut-être un jour entier, qu’il va revenir auprès d’elle, maintenant qu’il est évident que celui qu’il servait a été sorti du jeu. Mais, alors que la chasse aux partisans de Vous-Savez-Qui démarre, Beth espère -de façon plus pragmatique- qu’Otto va rester loin de l’Angleterre, le temps que ça se tasse. Déjà, Anna, sa belle-sœur, est arrêtée et envoyée à Azkaban, et maintenant, on vient la renifler de près.
Jeune mère d’enfants en bas-âge, lorsqu’elle est visitée par une escouade d’Aurors, elle se retient bien sûr de foutre le feu (même si l’envie la démange brièvement) mais est la plus coopérative possible.
Sait-elle ce que fait son époux à l’étranger ? Des recherches.
De quelle nature ? Elle n’a nullement le bagage scientifique suffisant pour en comprendre à peine un centième.
Savait-elle qu’il avait la Marque ? Évidemment. Elle a fait des enfants avec lui, elle l’a bien vu nu au moins une fois.
Pourquoi ne l’a-t-elle pas dénoncé au Ministère ? Elle a fait des enfants avec lui, elle l’aime, il l’a toujours traitée avec le plus grand respect et n’a jamais rien fait -dans le cadre privé- qui justifierait qu’elle fasse intervenir les forces de l’ordre… Et puis franchement, qui dénoncerait son époux ainsi, sans raison spécifique ?
L’a-t-elle aidé à fuir ? Elle aurait préféré qu’il l’aide avec les enfants. Les questions pleuvent jusqu’à ce que ses enfants se mettent à pleurer en cœur, puis enfin un
Prévenez-nous si vous avez de ses nouvelles. De toute façon, vous vous doutez que nous surveillerons les hiboux que vous recevrez.Il n’est désormais plus question de contacter Otto. Dans un sens, ça ne changera pas grand chose à son quotidien.
Elle lui en veut, un peu. Lorsqu’elle l’a dit aux enquêteurs, elle ne mentait pas. Elle lui en veut de la laisser, elle lui en veut de ne pas être là alors que le chateau de cartes s’effondre et qu’elle a soudainement peur de tout perdre (lui, leurs enfants, leur vie, leur position), elle lui en veut de ne pas se manifester, de ne même pas lui laisser savoir qu’il est toujours en vie et qu’il reviendra, tôt ou tard. Elle lui en veut d’avoir préféré un défunt à sa propre femme.
Elle l’écrit, tout cela. Elle lui écrit pendant les années de cavale, à ne pas savoir quoi dire à ses enfants (trop jeunes pour comprendre, mais déjà bien assez éveillés pour comprendre qu’il manque quelqu’un dans l’équation). Elle lui écrit et n’envoie rien. Ce sont, à vrai dire, des lettres qu’elle brûle aussitôt qu’elle les a écrites, pour que jamais il ne sache, que jamais personne ne sache combien elle l’a haï à ce moment précis.
1984 Ses parents reviennent bien sûr à la charge. Ils l’aident avec les enfants, parce qu’il est hors de question qu’elle achète un elfe de maison pour s’occuper des jumeaux. Et gnagnagna qu’elle devrait reprendre son nom de naissance, que le nom Fitzroy ne risque que de lui faire du tort. Mais elle tient bon. Tant qu’elle n’a pas de preuve que son époux est mort et enterré quelque part, elle gardera son nom. (Ce serait trop long à changer, et puis le Ministère n’a pas besoin de ce genre de paperasse administrative en ce moment, affirme-t-elle.)
Remy l’aide aussi énormément : marraine de Nils, la rousse irlandaise vient l’aider à s’occuper des enfants, lorsqu’il s’agit de relayer les parents Wright, fâchés de n’avoir pas pu gagner leur fille à leur cause.
1986 Cette espèce d’idiot s’est fait attraper. Partagée entre le soulagement de le savoir vivant, et l’horreur d’apprendre le procès imminent, celle qui est déjà avocate au Magenmagot choisit sciemment de ne surtout pas s’approcher de cette affaire, professionnellement parlant. Même, elle refuse d’entendre des bruits de couloir à ce sujet (surtout que l’affaire est déjà pliée avant même d’être amenée devant les juges de la cour magique). Elle protège leurs enfants des cancans, mais se présente néanmoins à l’audience publique, digne et froide dans son attitude. À vrai dire, tout attentive aux plaidoiries de ses confrères, elle ne décroche pas les yeux de son mari, et lorsque cet imbécile la regarde enfin, elle lui sourit tendrement, loyalement. Il est vivant, c’est tout ce qui importe. Le vent finira bien assez tôt par tourner et le ramener près d’elle.
1991 Les jumeaux entrent à Hogwarts (Nils à Ravenclaw, comme son père ; Liam à Hufflepuff), la même année où leur mère, définitivement relevée du scandale relatif aux allégeances douteuses de son mari, devient juge au Magenmagot. Elle félicite tout autant un jumeau que l’autre, heureuse de les voir développer des personnalités différentes (elle n’a jamais été très fan du principe d’habiller des jumeaux de façon identique, à vrai dire).
1993 La Justice Magique est en ébullition et le Magenmagot veut faire tomber des têtes : quel est l’incapable qui a permis à Sirius Black de s’échapper ?!
Juin 1995 Elle vient assister à la dernière tâche du Tournoi des Trois Sorciers, en qualité de juge du Magenmagot et de représentante du Ministère de la Magie. L’issue de l’épreuve fait courir un vent glacial sur l’assemblée et, sans vraiment savoir ce qui est vrai dans toute cette histoire, elle prend quelques jours de congé pour être pleinement disponible de façon à accueillir ses fistons à leur retour d’Hogwarts. Ils parlent de longues heures, pendant tout l’été, et elle espère avoir réussi à lever leurs principales craintes qu’un sort aussi funeste ne leur arrive. Liam, qui connaissait le mieux le défunt Cedric Diggory, vu qu’ils étaient tous les deux à Hufflepuff l’inquiète le plus, même si elle tâche de ne pas trop le laisser paraître.
1996 Azkaban perd une bonne partie de ses prisonniers, il serait peut-être vraiment temps de changer les serrures, les barreaux, les détraqueurs, THE WHOLE FUCKING MESS?!!!
Bon, ça c’est ce que le Magenmagot dit.
Beth, elle est plutôt en train de capter que son mari va pas tarder à revenir, et qu’elle est
très loin d’y être préparée, et même d’y avoir préparé ses enfants. L’été va servir à ça, déjà. Et l’année scolaire qui s’ensuit aussi, tiens. De toute façon, ce n’est pas comme si Otto était pressé de revenir la voir, hein.
1997 ”My house, my rules. I couldn’t care less that it’s your hometown, honey.” C’est en ces termes -charmants- qu’elle accueille Otto à l’entrée de ce qui était autrefois leur demeure, et qui est désormais la
sienne (bah oui, il a bien fallu finir de la payer, et l’assurance magique ne couvrait certainement pas le « Mon mari est en prison sorcière jusqu’à sa mort. »). Elle s’efface ensuite pour le laisser pénétrer dans le Hall d’entrée, constater que la décoration a bien changé depuis quinze ans, mais qu’il reste encore, çà et là, des traces de son passage (un tableau qu’ils avaient acheté ensemble parce que sa contemplation lui instillait un sentiment de sérénité et de plénitude ; une photographie de leur mariage ; leurs diplômes de Hogwarts…). Reste encore à le présenter à leurs enfants, qui n’en ont certainement plus aucun souvenir de lui, et n’ont pas l’air aussi enthousiastes qu’elle aurait pu l’espérer.
Elle les connaît comme si elle les avait faits (elle les a faits, d’ailleurs, si certains doutent) et elle sait, au regard qu’ils échangent, que les jumeaux ne sont absolument pas ravis de voir leur père dans le salon de leur maison. Elle se fait confiance, se dit qu’elle parviendra à contrôler la situation de façon à ce que tout se passe bien. Elle ne laissera pas le retour d’Otto bousiller ce qu’elle a réussi à construire avec ses fils.
1998 Conçu probablement au moment où ses parents fêtaient leurs retrouvailles et l’avènement de Lord Voldemort, un troisième fils Fitzroy voit le jour à St Mungo’s, dix-huit ans après ses adelphes. Jude est plus chétif que les deux jumeaux, né un mois plus tôt que prévu, mais il est tout autant choyé par Beth que Nils et Liam. Un instant, Beth croit qu’elle contrôle tout. Quant aux deux grands, l’un entame sa formation à St Mungo’s, tandis que l’autre se lance dans l’apprentissage des conjureurs de sorts du Ministère. Elle est fière d’eux et leur promet de les soutenir financièrement jusqu’à ce qu’ils aient chacun un salaire. Quelque chose qui leur permettra de se tranquilliser, aussi, de prendre le temps de finir leurs études avant de se stresser à chercher de l’argent.
1999 Femme d’un Mangemort qui œuvre au sein du Département des Mystères, juriste redoutée, qui connaît parfaitement ses lois sorcières et son Droit magique, Beth est sélectionnée pour devenir la nouvelle haut-juge du Magenmagot, alors qu’un siège devient vacant à la suite de l’emprisonnement de celui qui l’occupait. Dans la foulée, les Fitzroy commencent à côtoyer de façon plus régulière les Wickham. Alice est adorable, quoiqu’un peu limitée pour certains débats sur la politique, mais Beth ne s’en formalise pas. Pas contre, elle repère des regards que leurs deux maris se lancent mutuellement sans s’en rendre compte. Ça l’amuse.
2000 Elle finit par demander tranquillement à Otto, après une soirée passée avec les Wickham, ce qu’il en est. C’est que depuis plusieurs mois, elle tient un pari dans sa tête, et elle aimerait bien être fixée. Après tout, il n’y a pas de mal à être attiré par le même sexe, quoiqu’en disent les décrets ministériels. Elle continue d’aimer Otto, mais après 15 ans à être séparés l’un de l’autre, l’amour adolescent s’est mué en quelque chose de moins passionnel et de plus stable, plus apaisé, plus généreux aussi, à tel point qu’elle ne verrait pas d’inconvénient à le partager avec un type aussi appréciable que Felix Wickham.
Elle met dans le mille et plante une graine dont elle ignore quand elle germera.
Dans tous les cas, elle devient à ce moment-là la fan numéro 1 incontestable du Fotto, avant même sa concrétisation.
2001 Le test Von Bäume est un
non-event pour Beth, ainsi que pour la petite famille. Rien de renversant, merci, circulez.
Septembre 2001 Lorsqu’elle prend la Marque, c’est pour continuer de contrôler son existence le mieux possible. C’est pour mieux tirer les ficelles invisibles du monde autour d’elle. C’est parce que ce qu’Otto lui dit est vrai, attesté, et qu’elle le mérite franchement.
Ce qu’elle estime ne pas mériter, par contre, c’est la réaction de Liam, ce «
How could you fuckin' do that ? » qui vient du cœur et qui déforme son visage, qui la cloue sur place de stupeur. Elle a beau affirmer qu’elle a tout sous contrôle et qu’elle va s’occuper de ça, alors qu’Otto commence à vouloir intervenir, elle a la cruelle sensation que le sol menace de se dérober sous ses pieds, et qu’elle pourrait bien foutre le feu à l’intégralité de la baraque. Mais qu’importe que Liam comprenne ou ne comprenne pas pourquoi elle a pris la Marque, il devrait savoir qu’elle sait ce qu’elle fait et ne pas remettre en question ses décisions.
Beth l'attend, une fois que tout le monde est allé se coucher. Elle le connaît suffisamment pour se douter qu'il va rentrer à pas de loups, et ça ne loupe pas effectivement. Hélas! Alors qu'elle essaie de clarifier la situation, d'expliquer le pourquoi du comment son bras en est venu à être marqué, il esquive encore et encore, lâchant à peine quelques mots, avant de disparaître dans sa chambre.
La situation ne s'arrange pas, puisqu'après ce retour fugace, Liam a transplané elle-ne-sait-où et ne revient pas pendant plusieurs jours, jusqu'à ce qu'elle reçoive un hibou qu’elle n’a pas l’habitude de côtoyer. Darragh Lynch tient à l’informer que son fils est chez lui. Peut-être a-t-il parlé à Remy, sa sœur jumelle, à qui Beth a osé confier ses craintes quant à ce que la colère pourrait faire faire à Liam. Peut-être est-il simplement quelqu’un de décent, qui imagine sans peine ce qu’une mère peut redouter lorsqu’un de ses gosses vient à manquer.
2002 Quand elle s’ennuie, elle se surprend à imaginer ce que peuvent bien faire Otto et Felix en Amérique Latine. Elle se concentre aussi sur Jude, qui déclenche ses pouvoirs de la même façon qu’elle : en foutant le feu à un tapis dans le salon. Ce petit tient d’elle, et elle entreprend de graver ses glyphes pare-feu sous tous leurs meubles : ça l’occupe.
Octobre 2003 Elle ne contrôle plus rien, alors que Liam rejoint définitivement l’Ordre du Phénix. Elle en conçoit un chagrin profond d’abord, horrifiée de constater que le jeune sorcier a complètement rejeté la bulle protectrice qu’elle avait créée autour d’eux. Une lettre est immédiatement envoyée à Otto, qui rapplique dare-dare à Oxford. Une interdiction formelle doit néanmoins être formulée entre les époux :
”If you hurt him, so help me Merlin, Otto, I will kill you.” Elle veut juste qu’il ramène leur fils chez eux : vivant, évidemment. Et malgré tout l’amour qu’elle lui porte, malgré toute l’abnégation qu’elle peut avoir à l’égard de son mari, il est un principe sur lequel elle reste intransigeante : quand il en vient à l’éducation de leurs enfants, même s’il est évident dans le cas de Liam qu’elle est face à une difficulté colossale, elle seule prend les décisions les plus drastiques. Si elle a besoin de lui, elle le lui signifie, mais en délimitant toujours le cadre dans lequel elle l’autorise à intervenir. Après l’attaque sur Wolverhampton, Otto repart en Amérique du Sud. Beth, elle, essaie de se convaincre qu’elle contrôle encore quelques petites choses.
2007 Un fils fugitif et traître, un autre qui devrait bientôt rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres, un dernier rejeton trop jeune pour prendre part à cette guerre… Le bilan est fortement mitigé pour Beth et, puisqu’elle n’arrive pas à contrôler complètement sa progéniture, elle tente de contrôler au moins quelque chose qui sera bénéfique à la longue : son mariage, et plus spécifiquement les ajouts à son ménage. Otto, revenu d’Amérique latine, rechigne à retourner voir son amant, et il lui faut redoubler d’ingéniosité pour enfin faire en sorte que ce pauvre Felix ne pâtisse pas des préoccupations alchimiques de son époux.
”Go and be with him, or I’ll invite him here.” le menace-t-elle, avant d’ajouter :
”Honestly, I’m gonna have him for dinner if you won’t. It’s gonna be lovely and Felix and I will have a wonderful time, even if you sulk in your office.” pour tirer Otto de ses pensées trop sombres.
C'est qu'il l'inquiète, un peu, ces derniers temps. À trop s'occuper de la vie éternelle de son maître, elle redoute qu'il oublie lui-même de vivre un peu.