BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 (nasa) no quiero caer

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MessageSujet: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptyVen 5 Nov - 20:50
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Vélane.
C'est quoi ce foutu mot que t'avais juste entendu qu'une fois sorti de la bouche de Winnie, que t'écoutais même pas ? Il avait l'air de rien, pas plus inoffensif que Moncho en pleine digestion. Ça sonnait même à moitié mignon, ce truc-là, même si c'était à ranger dans la case mixed, en mode, well, c'est cool, mais pas trop-trop tu vois.
Vélane, c'est le mot qui te tourne dans la caboche, même quand t'as prit plus que ta dose habituelle de weedo. Déjà que t'as commencé à avoir peur de sortir de la planque depuis le raid de Gracefield où tu n'as même pas eu les couilles de participer, il fallait que tu te tapes ce genre de révélation imbuvable, indigeste.
Ça te prend la tronche comme une mauvaise cuite et ça fait bien six jours que t'as pas foutu un pied dehors, et que t'arrives à peine à manger ce que vous avez dans vos réserves ici, à la Tour. Deanito n'est pas là, non, n'est plus là, et ça t'aurait peut-être fait du bien qu'il soit là, lui aussi. Mais il est pas là parce qu'il est mixed, et apparemment, tu l'es aussi, alors tu devrais pas être ici, et…

Bon sang que t'as peur.

À chaque fois tu te remets dans le même état, quand Peanut te l'a dit, ça avait pas l'air grave au début, comme ce petit bisou volé, vous savez. Quand on est stone, on oublie tout ça, normalement, c'est la règle. Mais toi t'as pas oublié.

T'es à la fenêtre de ta (votre) chambre en train de fumer ton bedo, un peu comme tous les jours ces derniers temps ; tu te caches plus trop, de toute façon tout le monde sait que t'en prends, même s'ils s'imaginent pas forcément que t'en prends des plus fat. Le temps semble s'être ralenti, t'as dû pisser que deux fois dans la journée (véridique), faut dire que t'as pas bu une goutte d'eau. T'as quand même pensé à la gamelle de Moncho à remplir, ce que t'as plutôt omit de faire concernant la tienne. C'est pas grave, c'est qu'aujourd'hui, t'auras meilleure faim demain, tu vas gérer.

Sauf que ça fait six jours que c'est aujourd'hui.

P'têt même plus, tu sais plus.

Ça pleut sa mère dehors alors ça file encore plus le bourdon à ton cœur de sévillan déraciné. Où est Mama pour répondre à tes questions sur le fameux mot ? Pourquoi Papa ne répond plus aux textos que tu lui envoies ? Surtaxé, oui, c'est ça, tu peux pas. Tu sais même pas comment c'est possible que t'aies vécu sans savoir. Peut-être même qu'il faudrait mieux que tu continues à faire semblant de n'avoir rien su, de n'avoir rien entendu.

Mais c'est trop dur, c'est comme si tu les trahissais tous.

Mais t'as pas envie d'y aller non plus…

T'entends la porte principale de la Tour claquer lourdement, signe qu'une nouvelle âme est entre vos murs. Y'a pas grand-monde, alors tu veilles un peu, avec les trois neurones qu'il te reste après avoir si peu mangé, et surtout tant fumé. Tu t'empresses d'éteindre ton joint sans l'écraser (manquerait plus que ça) et le cacher là où Moncho ne pourrait pas essayer de le graille (et où personne d'autre que toi pourrait le trouver). Bref, tout en haut de la seule armoire toute pourrie du coin, autant dire que t'es obligé de monter sur une chaise pour y arriver, et faire tout un flex pour déposer tout ça.

T'es en jog, en tee-shirt oversize rose pâle (la faute à Peanut, à croire que t'arrives pas à te détacher de ça) et en chaussettes puma sur le sol froid. Tu laisses le fauve en haut et tu te laisses dégringoler de manière fluette et agile, mais bien moins enjouée qu'auparavant (avant que Lee…) ; capturant le premier visage qui te vient, et c'est celui de Nessa. "J'pensais t'allais jamais revenir Nessa querida" que tu lui dis en guise de salutations, un petit sourire sur les lèvres. Elle a un gros sac de courses et elle est trempée. Ton premier réflexe, c'est celui de vouloir l'aider, alors tu te rapproches et tu récupères les poignées du sac en plastique épais, "Espera j'vais t'aider" tu sais pas du tout ce qu'elle a ramené, en fait, tu te dis que ça doit être comme d'habitude ; à savoir des conserves, des trucs qui tiennent, qu'on peut facilement ranger sous vos lits, ce genre de trucs.

L'odeur du domac te prend plein le pif ceci dit, ce qui te rend tout bizarre, te coupe dans ton élan, de toute façon, t'es pas vraiment sûr qu'elle voulait te céder le sac. Trop bizarre, surtout que vous êtes que deux ce soir. Ou plutôt trois. Pourquoi elle te regarde comme ça ? Et puis… c'était pas risqué d'aller chercher ça ?

"C'était tranquilo ?" t'esquives un peu, parce que t'es pas sûr de vouloir graille, t'as pas tout à fait conscience non plus que y'en a qui sont pour toi, et pas que pour elle. Tu t'inquiètes qu'elle ait été suivie, alors que t'as jamais été aussi parano qu'après l'hécatombe Gracefield. La dope n'aidant en rien. T'es clairement anxieux, clairement sous emprise aussi. Mais t'es pas à la dérive.
Tu gères.
Tu vas vérifier un peu la porte et la tâte un coup, elle et sa serrure magique.
Tranquille. Tout est cool, sous contrôle.
T'es plus tout à fait seul maintenant.
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Vanessa Devon
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MessageSujet: Re: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptySam 6 Nov - 20:06
no quiero caer
octobre 2007, La Tour | @ignacio alcázar-wingates


Le trajet jusqu’à la supérette est bien connu, même s’ils en changent régulièrement et ne vont jamais deux fois d’affilée dans le même magasin. Tout comme ils essayent d’alterner les rôles quant à celui ou celle qui ira faire les courses. La sécurité avant tout.

Mais ses pieds s'arrêtent bien avant la supérette.

Elle reste là, plantée devant une enseigne lumineuse, hésitante, sur le trottoir d'en face. Elle devrait faire des courses, des vraies. Acheter des légumes, un peu de viande, du café, du thé, des pâtes même. Le genre de trucs essentiels. Mais c’est le Mcdo quelques rues plus loin qui lui fait de l’œil. Est-ce que c’est raisonnable ? Utile ? Un fast-food qu’elle associe toujours à Nacho, plus d’une fois elle s’était étonnée de sa capacité à engloutir les burgers, les frites et tout le reste. Elle l’a d’ailleurs à peine croisé ses derniers jours, Nacho, elle n’a pas croisé grand monde en fait. Raheem est souvent rendu dehors, les autres aussi ont l’air d’avoir trouvé mieux à faire ailleurs et puis Dean ...Dean a été envoyé à Sweet River malgré les tentatives de négociation pour lui permettre de conserver sa place. Les choses ont changé et pas spécialement pour le mieux.

Ses yeux se posent à nouveau sur les grandes affiches où l’on peut apercevoir les menus. C’est absurde. Elle ne devrait pas. Un repas fait maison serait bien meilleur, même une pizza à la rigueur ferait l’affaire. Pourtant, elle pousse la porte du restaurant pour être happée par les cris des gamins survoltés, ravis d’avoir fait craquer leurs parents et les odeurs de graisses qui émanent des cuisines. Le genre de parfum qui réconforte, celui qui apporte un peu de baume au cœur quand un bon film sous un plaid ne suffit plus à faire effet.

Quand son tour vient, elle énumère presque par cœur les mets dont elle a besoin à l’employé qui lui fait face. La liste est longue, bien trop longue, elle paraît ne plus finir – elle se fait d’ailleurs la réflexion que sa commande doit être au moins aussi chargée que celle de la famille de quatre qui vient de s’installer à la table derrière elle. On lui charge sa commande dans la poche de courses qui ne l’avait pas quittée depuis son départ de la planque. La carte bancaire moldue – récemment récupérée – est sortie, elle la garde presque toujours sur elle, juste au cas où. Elle se dit au moment de composer le code que ses parents seront probablement rassurés de savoir qu’elle est encore en vie. Elle presse sur la touche de validation et l’affaire est réglée.

Le système avait été trouvé il y a quelques années par ces derniers. Vanessa se refusait à leur communiquer trop d’informations sur son état ou même sa localisation, mais il était également exclu de les laisser croire qu’elle n’était plus de ce monde. Et si leur sécurité lui importait plus que la sienne, c’était tout l’inverse aux yeux de ses parents. Alors, ils avaient trouvé un compromis en lui proposant de lui approvisionner son compte bancaire. Elle pourrait ainsi toujours s’en servir pour se nourrir, s’habiller ou tout simplement vivre et eux pourraient ainsi savoir qu’elle allait bien sans que qui que ce soit ne soit mis en danger. Les rares échangent entre les membres de la famille Devon avaient donc lieu lorsqu’il fallait récupérer la nouvelle carte. A la fois si peu et trop nombreux.

Elle utiliserait les sous attribués à la planque pour faire les courses plus tard dans la semaine, il devait bien rester encore quelques conserves ou des pâtes pour tenir quelques jours.

Sur le chemin du retour, elle se fait surprendre par l’averse. Jure, parce qu’elle préfère observée les gouttes d’eau depuis sa fenêtre que depuis l’extérieur. Elle aurait s’en douter, le ciel affichait déjà une mine affreuse le matin, pourquoi aurait-il changé en fin de journée … Et La discrétion étant de mise à chaque sortie, elle se contente donc de jeter subtilement un sortilège d’imperméabilité sur la poche renfermant le précieux trésor. Le plastique de la poche de courses pourrait se mouiller, mais les sacs de papiers à l’intérieur de celle-ci, eux, resteraient bien secs. Tant pis, elle prendrait l’eau pendant dix ou quinze minutes, mais au moins le repas serait épargné.

La porte de la planque se referme derrière elle, et c’est un Nacho qui vient l’accueillir. Le sourire est là, mais il manque l’étincelle qu’elle y trouvait avant. Avant Gracefield. Avant que les choses ne changent. Et ce petit détail ne fait que la conforter dans l’idée que ce passage au McDo était une bonne décision. «Je reviens toujours. » Qu'elle lui répond avec sa douceur habituelle, à mi-chemin entre la promesse et le simple fait d’un quotidien presque monotone. Il tend les mains vers le sac, la délestant de ce poids et lui permettant ainsi de se débarrasser de son manteau dégoulinant. « Merci » Désormais plus libre de ses mouvements, elle récupère sa baguette dans sa poche et se sèche de la tête aux pieds en un geste. « Une horreur cette pluie, j’te jure ! » C’est un coup à choper un rhume, ce dont elle se passerait volontiers. « Tu sors, y a rien, pas besoin de parapluie, et même pas dix minutes après c’est le déluge ! » Insensé, ces changements de météo.

Et pendant qu’elle râle sur le temps qui s’est levé sur la ville, Nacho se charge de vérifier la sécurité de la porte. « Muy tranquilo, t’en fait pas. » Plus facile à dire qu’à faire, elle le sait. Mais elle est plutôt sûre d’elle quant au fait qu’elle n’ait pas été suivie. « J’espère que t’as faim, il se pourrait que j’ai eu les yeux plus gros que le ventre. » Piètre mensonge, elle savait très bien ce qu’elle faisait en alignant les plats de sa commande. Mais elle se dit que présenté ainsi, Nacho n’oserait pas lui refuser le service. « Porfa, Nacho ? » qu’elle ajoute même, comme si un s’il te plaît et un petit sourire allaient suffire à faire pencher la balance en sa faveur. Elle serait réellement incapable de manger la moitié de ce qu’elle a ramené dans la poche.

Et sans attendre de réponse de sa part, elle se met à sortir le produit de sa sortie pour l'étaler sur la table. Après tout ce temps passé à le côtoyer lui et les autres résidents de la Tour, elle avait rapidement appris à mémoriser les goûts de chacun. Deux boîtes de happy meal au couleur du dernier dessin-animé sorti sur les écrans, un menu big mac, le tout accompagné d’une grande boîte de nuggets avec son indispensable sauce moutarde. Avec ça, elle doit avoir juste ce qu’il faut pour nourrir le danseur. Pour elle, elle s’est dit que déjà un menu big mac avec une portion moins importante de nuggets serait suffisante. Et dans le cas où ça ne suffirait finalement pas, elle avait tout de même ajouté deux grands Sundays, qu’elle s’empresse d’ailleurs d’enfermer dans le freezer.  Et si jamais quelqu’un d’autre venait à se joindre à eux, il a anticipé en commandant une boîte supplémentaire de nuggets ainsi qu’un burger.  « J'en ai pris un tout petit peu trop, tu vois ? »

Non, vraiment, il a plutôt intérêt à accepter de se joindre à elle.
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MessageSujet: Re: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptySam 6 Nov - 22:43
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"Je reviens toujours." le problème c'est que c'est ce que t'as dit Lee, avant de partir, pis les autres aussi, même s'ils ne l'ont pas vraiment dit comme lui. Ils le disent mais ils peuvent pas promettre, parce qu'on peut plus se promettre des conneries pareilles aujourd'hui. On peut même se découvrir mixed d'un jour à l'autre, tu vois ; on vit vraiment dans un monde de bâtard maintenant, et tu peux même pas t'en échapper en trois pas de danse.
T'y crois pas et ça lève déjà en toi une soupape, tu sens l'émotion qui dégouline sous ton thorax, et ton p'tit collier paraît soudain plus lourd. C'est pas grave, tu gères. Tu gères. "Une horreur cette pluie, j'te jure ! Tu sors, y a rien, pas besoin de parapluie, et même pas dix minutes près c'est le déluge !Grave" que t'as dit à ce moment-là, pour pas la laisser toute seule dans sa râlerie : faut dire que t'as eu cette pensée au moins dix fois l'espace de ces deux derniers jours, t'en peux plus de ce pays de merde qui pisse plus que Moncho.

Nessa étant Nessa, elle te rassure comme l'aurait fait Mama, avec la même douceur que tu connais plus. Du coup ça fait bizarre parfois, de l'entendre parler, parce que t'as l'impression qu'elle vit encore quand elle est là. Personne l'a suivie, alors, c'est fini. C'est fini mais tu regardes quand même à nouveau vers la porte, comme pour t'assurer une dernière fois que rien d'horrible n'entrera. Plus de morts, plus de révélations, plus de guerre. T'en veux plus de tout ça… "J'espère que t'as faim, il se pourrait que j'ai eu les yeux plus gros que le ventre.Je… j'sais pas trop là, j'av'…" T'as pas l'air de comprendre, sur le moment, c'est que t'es un peu stone, et tu te doutes pas un seul instant que ça puisse être un coup monté. T'es déjà pas très fin sans en avoir prit, alors là, t'es juste aussi naïf que lorsque tu l'étais à tes trois ans et demi.

T'as l'air un peu tiraillé sur le moment, tes yeux soudés au paquet encore intouché, une moue sur tes lèvres pincées. Tu te mordilles même l'intérieur de la bouche nerveusement, comme si on t'avait coupé la parole tout d'un coup. Toi qui parlait tant… "Porfa, Nacho ?"

T'es à deux doigts de craquer, c'est qu'elle fait l'effort de te parler un peu en espagnol en plus Nessa. T'as pas envie de la blesser en disant non, et t'as pas envie non plus de te forcer à ne pas pleurer en mangeant ce McDo que t'aurais aimé partager avec toutes ces têtes qui ne sont pas là ce soir.

C'est que ce que tu t'es fumé ne t'aide plus trop, quand on te sert certains mots. Suffit d'un enrobage bien maîtrisé, et tu t'en vas pour une redescente bien salée. T'as pas pu te réapprovisionner avec quelque chose de plus fort que la weed de Sweet River. Parce que tu ne sors pas. Parce que t'as peur de sortir, plutôt. Mais ça va revenir.

Faut bien que ça revienne, parce que sinon tu sers à rien.

Déjà que tu leur mens à tous, là…

La gorge serrée, tu l'observes déballer tout le contenu du paquet, et c'est un réel festin de gras et de sel qu'elle te présente comme le graal. Elle a prit trop, mais pendant un bref instant, tu sais que c'est pas tout à fait normal, d'en prendre autant alors qu'elle voulait le manger pour elle toute seule. Alors… alors ça voudrait peut-être dire que…

"J'en ai pris un tout petit peu trop, tu vois ?" (oué, moi aussi) qu'elle insiste, et sentant son regard sur toi, tu lui rends enfin. Le tien est voilé de larmes. Et tu cèdes. Ta tête fait un mouvement de haut en bas, légers, concrets, emballé c'est pesé. "Ok," ça te monte enfin au cerveau qu'elle a ramené exactement ce que t'aimes prendre d'habitude. T'as même pas la même envie qu'avant d'aller découvrir le cadeau de la saison (c'est la première chose que tu faisais, avant de t'enfourner trop de frites dans la gueule à t'en foutre partout). Mais peut-être que ce soir-là, t'y arriveras quand même. Tu gères, t'as dit. Tu vas gérer comme le boss que tu es.

Tu vas t'assoir (super mal) sur l'une des chaises, un genou ramené à toi, l'autre pied bien à terre. "Gracias Nessa tu gères" que tu arrives à lui dire, mais ta voix se froisse un peu, alors tu vas vite essuyer tes larmes retenues avant qu'elle ne voie quoi que ce soit. Mais Nessa voit tout, comme Mama. C'est le problème, et t'as certainement pas envie qu'elle te voie pleurer comme une madeleine sur ton big mac. T'as envie qu'elle sourie, qu'elle soit contente, un peu comme toi avant. Bon sang, que t'as peur et que t'es triste à la fois, alors que t'aimerais ne pas être comme ça.
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MessageSujet: Re: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptyDim 7 Nov - 18:55
no quiero caer
octobre 2007, La Tour | @ignacio alcázar-wingates


Elle le sent hésitant face à son offre, presque fuyant et craint même l’espace de quelques secondes qu’il ne décide de quitter la pièce. Mais il reste, Nacho. Il reste là. Même après qu’elle ait insisté, il reste. Et lorsque son regard croise de nouveau celui de la brune, le voile qui passe dans ses yeux ne lui échappe pas, elle avait vu juste. Son « Ok » ne sonne pas non plus comme il devrait. Il cède, mais le ton qu’il a l’interpelle. Il y a définitivement quelque chose. Oh, elle a bien une petite idée de ce qui peut lui occuper l’esprit, parce que ça la travaille aussi, mais ce n’est qu’un petit morceau de l’iceberg que partage les gens de la Tour. Elle devine qu’il y a bien pus sous la surface, des trucs dont elle n’a pas idée, mais elle ne peut pas encore plonger.

Alors quand il la remercie, elle lui adresse un sourire reconnaissant. Elle n’est pas sûre de gérer aussi bien qu’il le dit. Elle fait de son mieux pour maintenir le radeau qu’est la Tour à flot, depuis le départ forcé de Dean. Elle tente de faire en sorte que tout le monde se sente bien à la maison, que y ait toujours un truc à grignoter, quelqu’un avec qui parler de tout et de rien, que tout soit comme avant en fait. Ou presque. C’est leur maison, il faut qu’ils s’y sentent bien, qu’ils s’y sentent en sécurité, que y ait un peu de vie, un peu de couleur et de joie, un peu de bonheur, quoi. Et si les autres s'y sentent bien, elle sait que ça ira pour elle aussi.

Et puis aussi soudainement que la pluie l’avait surprise un peu plus tôt, elle voit le visage du danseur se décomposer. La première larme glisse sur sa joue, bien vite rejointe par une seconde. Comme elle s’y attendait, il fait de son mieux pour dissimuler ses émotions, il n'avait d'ailleurs probablement pas prévu de finir à pleurer devant elle, à table. Maintenant qu’elle y pense, elle ne l’a pas souvent vu pleurer, elle est prête à parier que l’inverse par contre, s’est produit un peu trop souvent depuis la création de leur colocation. Ça lui fend le cœur de voir Nacho dans cet état, elle n’a jamais aimé voir la tristesse s’emparer du visage et du cœur de ses amis – pourtant, elle ne les quitte jamais. Elle rode, plus proche de certains que de d’autres, mais elle ne les lâche pas. Vanessa délaisse alors les boîtes sur la table pour venir se placer derrière lui et l’enlacer. Vaine tentative pour éloigner les nuages noirs. Elle pose sa tête contre la sienne et attend un peu avant de reprendre la parole, juste ce qu’il faut pour trouver les mots. « C’est rien … » C’est pas grave de pleurer, c’est pas grave d’aller mal, qu’elle a envie d’ajouter. Ils vont tous mal. « Je suis là. Je suis là et je te lâche pas. » Elle n’est pas Lee, ni Dean et encore moins Lena. Ce n’est pas vers elle qu’il va chercher le réconfort ou l’aide dont il a besoin le plus souvent. Seulement, elle est incapable de le laisser s’enfoncer dans la spirale dans laquelle il s’est laissé entraîner. On lui a bien dit de pas trop s’en faire, c’est Nacho, ils le connaissent tous depuis assez longtemps pour savoir comment il fonctionne. Ok, oui, peut-être qu’il fume un peu plus, et alors ? Faut laisser le temps au temps, il paraît. Sauf que le temps dure, il s’allonge, s’étire toujours plus et qu’elle voit bien que rien ne semble s’améliorer pour lui. Ses apparitions dans les pièces communes sont plus rares, moins enjouées, il est là sans l’être. Alors c’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle trouve une solution, faut qu’elle répare Nacho, qu’elle recolle les morceaux pour lui, pour qu’il aille un peu mieux. Elle se dit déjà que ça prendra du temps, mais elle est prête à y passer des soirées entières s’il le faut.

Quand elle le sent plus calme, elle relâche son étreinte, dépose un bisou sur sa joue et tire une chaise à côté de lui pour s’y installer. Assise sur l’une de ses jambes repliée sous elle, tournée vers lui, elle attend qu’il accepte de la regarder. Ses doigts jouent machinalement avec l’extrémité de la manche de son pull, vraiment, elle n’aime pas le voir dans cet état. « J’espère que toutes ces larmes c’est pas parce que je me suis pas trompée dans ta commande, hein ? » Moitié de confession pour tenter de relancer la conversation. C’est pour lui qu’elle a acheté tout ça, un peu pour elle aussi, mais surtout pour lui, il doit l’avoir compris. « J’me suis dit que ça te plairait plus que mes lasagnes ou que des conserves. » Elle ne sait plus à quand remonte leur dernière soirée mcdo … certainement, bien avant les évènements de l’été. A l’époque où elle pouvait encore espérer faire une soirée plateau télé au dernier étage avec tout le monde. Où il était encore envisageable de passer plus de temps à choisir le film en vidant les boites à pizza qu’à vraiment regarder ce que l’histoire raconte. « C’est si terrible que ça à l’intérieur ? » Elle se mord la lèvre, c’est peut-être un peu trop direct comme approche. C’est probablement pire que ce qu’elle se permet d’imaginer et ça l’inquiète. Parce qu’il se passerait quoi si la tristesse bouffait Nacho tout entier ? Qui d’autre que lui viendrait la distraire avec quelques pas de danse pendant qu’elle prépare à manger ? Qui mieux que lui pour la taquiner sur la qualité médiocre de son espagnol ? Non, il faut qu’elle trouve une solution, même si ça signifie dévaliser tous les mcdo de la ville.
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MessageSujet: Re: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptyLun 3 Jan - 21:36
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Tu sens sa tête s'échouer doucement sur le sommet de la tienne, messy comme jamais avec tes petites bouclettes mal rangées ; là encore t'arrivais à peu près à tenir, tu vois, c'est pas si difficile normalement puisque t'es sensé gérer, comme papa disait toujours. Gérer ça veut dire ne pas pleurer, parce que bon vous savez, ça se fait pas quand on est un garçon - pire, un homme - et toute cette sale éducation, tu l'as reçue au même titre que tous les autres que tu côtoies, tu crois même entendre des insultes pourries en espagnol que t'entendais beaucoup trop dans les rues sévillannes une fois la nuit tombée, mais qui heureusement ne te concernaient jamais. Parce que tu gérais, à cette époque. Époque révolue s'il en est, puisque maintenant t'apprends que t'es mixed et qu'en plus… et qu'en plus… "C'est rien …"

Alors que c'est pas rien, c'est trop. Nessa ne comprend pas ce qui te bouscule autant parce que t'as décidé de le garder pour toi, tout simplement, et elle ne devinera pas, elle ne devinera jamais, et peut-être que ça aurait été mieux, qu'elle puisse le savoir, elle, comme l'a décelé Peanut la dernière fois que tu l'as croisé. Ça avait l'air si fat votre petite sortie en plein air, le cerveau aussi déconnecté que le reste, à tel point que… mais il t'aurait pas menti, hein ? T'as cru Callix parce que tu l'as senti soudainement plus froid qu'avant (avant, il était déjà froid, mais pas autant) et parce que Callix ne te mentirait pas, c'est un ami, un ami que t'as embrassé peut-être, juste, une fois, pour essayer ; ça doit être un truc de vélane ça, de vouloir embrasser tout le monde, à moins que ce soit l'inverse.

Mais Nessa imaginera que c'est tout autre chose et y'a aussi de toutes ces autres choses qui te terrorisent et te tourmentent, comme c'est le cas pour tous les autres. Vous êtes vraiment une foutue génération sacrifiée, et tu ferais mieux de fumer jusqu'à oublier qui tu es — mais pas tes potes, eux, elles, tu veux pas les oublier ça, jamais.

"Je suis là. Je suis là et je te lâche pas." et ça suffit pour libérer le sanglot qui se maintenait encore douloureusement au fond de ta gorge, comme un vieux secret impossible à cracher. T'as les yeux gonflés depuis un moment, faut dire, c'est pour gérer encore un peu plus comme le boss que t'es, que t'as chialé sur les poils de Moncho ou sur ton oreiller (faudrait penser à le changer maintenant mais t'oublieras de le faire comme toujours, parce que t'es infoutu de te prendre en charge comme un adulte responsable), alors que tes yeux soient gonflés et mouillés là, c'est un peu comme une répétition, un peu, juste plus théâtrale, littérale.

Le genre de truc qu'on garde pour soi quand on est un Alcazár-Wingates, c'est clair.

T'as passé ta main dans son dos et tu t'es laissé un peu t'échouer contre elle, la tête basse pour ne pas qu'elle voie l'ampleur des dégâts - mais t'es déjà tout rouge, et tes oreilles doivent l'être autant, alors elle te voit, et c'est mort, c'est carrément mort même, t'es à poil comme jamais. Tu devrais pas être à poil devant Nessa en plus, elle crush sur d'autres. Ça prend deux minutes cette histoire, où tu te débarbouilles le visage comme un gosse paumé, perdu sur un nuage de grisaille. Tu paierais cher pour revoir les licornes, et pour revoir Lee et les autres, aussi.

Pas besoin de mots cette fois-là, et t'es même pas étonné de n'avoir rien dit, sans doute parce que t'en as quand même un peu dans le pif. Vous relâchez votre étreinte respective, tu la suis, et elle va s'assoir alors que tu passes encore ton temps à renifler et à t'essuyer la gueule qui ne s'éponge pas comme tu le voudrais. Est-ce que vous avez un stock de mouchoirs ici, même ? Ça devrait être la denrée principale après le PQ, l'eau et la weed, t'as juré. Y'a que ça pour tenir le nerf de la guerre.

Et ptet les amis aussi.

Quand ils sont encore en vie...

"J'espère que toutes ces larmes c'est pas parce que je me suis pas trompée dans ta commande, hein ?No ça va, tu gères, c'est top" que tu répètes comme un mantra, c'est pas le domac qui te retourne, c'est autre chose, même si t'as pas trop faim sur le moment, mais ça viendra. Faut se forcer qu'elle disait Mama, mais bon même en te forçant, ses puddings étaient quand même fichtrement dégoûtants. À côté ce que pouvait faire Nessa de temps en temps c'était vraiment divin. Mais au lieu de s'en faire une éloge, elle se dénigre et ça te fait un drôle d'effet de l'entendre dire ça. "J'me suis dit que ça te plairait plus que mes lasagnes ou que des conserves." Chose à laquelle tu rétorques presque aussitôt, l'air soudainement un peu plus alerte, la poussant un peu avec ton épaule pour appuyer tes propos.

"C'est le feu tes lasagnes, porqué tu dis ça ? C'est qui qui a dit que c'était pas bon ? J'ai jamais dit que c'était pas bon hein moi" que tu te justifies comme Moncho qui aurait chié à côté de sa litière, c'est à dire à peu près une fois par semaine, parce que Moncho. T'essaies vainement de reprendre du poil de la bête (non, pas celle susnommée) mais c'est encore pénible, difficile, parce que le mixed que tu es ne songe qu'au traître qu'il est devenu, en si peu de temps et surtout, depuis toujours, maintenant qu'on y pense. T'as pas encore touché à ton premier happy meal, signe que quelque chose coince encore un peu. "C'est si terrible que ça à l'intérieur ?"  

Au début t'y bites pas grand-chose parce que - on ne se répète jamais assez dans ces narrations - t'es un peu à l'ouest, du coup tu te dis qu'elle a dû se tromper en voulant dire extérieur, parce que c'est l'extérieur qui te fait le plus peur en ce moment. Peut-être que Nessa n'a pas trop remarqué, si ça se trouve, et que tu peux être à peu près tranquille alors, mais ce serait mentir. Elle a l'œil partout et pour tout le monde, à tel point qu'elle s'oublie elle-même. C'est le rôle qu'elle s'est donné, qu'elle s'est choisi, mais à un moment quand même… quand même, faudrait que quelqu'un prenne soin d'elle, si elle ne le fait pas elle-même.

"No sé…" susurres-tu d'une voix abîmée par l'émotion, alors que tu tires enfin ton happy meal vers toi pour l'ouvrir, en sort le cheeseburger. Le déballe doucement, comme pour t'aider à réfléchir, à mariner, si t'en es un tant soit peu capable. Qu'est-ce que Andrésito dirait, s'il était là ? Qu'il serait temps de te bouger le cul, d'une part, et il t'aurait sorti une chansonnette a capella pour vous enjailler un peu, te remettre sur pied, à danser. Le mouvement, c'est la vie. Tu perds le mouvement, tu meurs.

Tu veux pas mourir. Tu veux pas mourir comme Lee.

Défais l'emballage dans un son caractéristique, lorgne un peu trop longuement sur ton "entrée". (#) Que tu reposes comme si quelque chose de plus grave allait arriver. Un vent mauvais. L'anxiété te fait trembler comme jamais elle ne t'a jamais frappé auparavant. Ça veut sortir, alors tu lui prends l'avant-bras comme si t'allais toi-même tomber de ton siège, reposant tes pattes comme il faut (deux pieds au sol, comme les gens civilisés). "Nessa," les larmes qui n'ont pourtant pas quitté tes yeux remontent encore fortement, faudrait pas que t'en foute encore partout, mais là c'est trop dur, trop dur de tout garder pour toi, et tu te vois même pas dire ça à… à qui d'ailleurs ? Y'a qu'elle, vraiment qu'elle, pour t'entendre dire ça. "J'suis pas… j'suis pas comme vosotros" et tu pleurniches en la lâchant, parce que tu n'as pas envie de lui faire du mal sans le vouloir (avec ta force actuelle, tu serais même pas capable de lui faire rougir sa peau sous la pression). "Je… j'savais pas et on m'a dit…" et le mot, murmuré si bas qu'on ne l'entendrait pas - il ne veut pas l'entendre - soudain crève ton petit cœur et s'échappe de tes lèvres dans un soupir. "Mixed" avant d'enfouir ton visage dans tes mains, dans une dernière tentative d'effacer la honte qui te prend, et la peur aussi. Menteur que tu es.
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Vanessa Devon
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MessageSujet: Re: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptyLun 28 Mar - 19:34
no quiero caer
octobre 2007, La Tour | @ignacio alcázar-wingates



Elle a un petit sourire quand il s’empresse de la rassurer sur la qualité de sa cuisine, à croire que ça lui a redonné un peu d’énergie. Mais derrière ce regain soudain d’énergie pour lui répondre, elle continue de voir les nuages sombres planer dans l’air, juste au-dessus de lui. Il y a des choses qui se passent dans sa tête, elle le voit, pourrait presque le sentir même.

Quand elle finit par lui poser sa question, il ne trouve pas de réponse à lui donner. Il ne sait pas. Et ne pas savoir ce n’est pas toujours bon... c’est dire la quantité monstrueuse d’informations qui doivent batailler sous ses bouclettes brunes.

C’est un peu d’espoir qu’elle voit revenir dans la pièce quand il s’empare enfin d’un burger, espoir qui ne dure malheureusement pas bien longtemps. Le burger est reposé et il ne faut pas plus de quelques secondes pour qu’elle voie pointer de petites perles brillantes à ses yeux. Oh Nacho … Et il s’accroche maintenant à elle comme s’il allait tomber. L’inquiétude la ronge un peu plus, pour qu'il se raccroche à elle comme ça, c'est qu'il doit être mal, probablement plus que ce qu’elle a pu s’imaginer. Elle le soutient comme elle peut depuis sa place, son équilibre à elle est plus précaire que le sien, il faut néanmoins qu’elle tienne. Si elle tombe, il tombera encore plus bas. "Nessa," Elle est là, tout comme elle a dit, elle ne le quitte pas, ne cherche pas à se défaire de sa prise.  "J'suis pas… j'suis pas comme vosotros"  Et comme si c’était la plus affreuse des confessions possibles, il la lâche. C'est un pas en avant, pour deux en arrière comme on dit souvent.

Si le sens du vosotros ne lui est pas étranger, le sens de sa phrase lui échappe totalement, lui. Il n’est pas comme qui ? il n’est pas quoi ? il n’est pas comment ? La Tour les accueille tous, qu’importe ce que dit leur dossier. Qu’est-ce qu’il cherche à lui dire ? "Je… j'savais pas et on m'a dit…" qui lui a dit quoi ? Les mots ont dû être assez fort pour le plonger dans un tel état, elle l’a rarement vu aussi affecté par quoi que ce soit. Parce que Nacho ça lui passe souvent au-dessus, non ? Nacho, il danse sur tout ça. Il fait tout disparaître à l’aide de quelques pas de danse, mais visiblement, cette fois, quelque chose l’en empêche … mais quoi ? "Mixed"  Et il se cache, dissimule son visage pour se soustraire à son regard. S’il avait pris la peine de la regarder, il ne l’aurait peut-être pas fait, qu’elle songe. Mais elle peut comprendre, ce n’est pas mixed qu’on a utilisé pour elle – enfin pas dans le même sens. Certains mots ont plus de pouvoir sur les gens qu’on ne voudrait bien leur en donner, et c’est visiblement ce qu’il s’est produit avec Ignacio.

Ses deux pieds sont finalement posés sur sol, tout proche de ceux de Nacho, la chaise totalement tournée vers son colocataire au cœur bien lourd. Délicatement, elle l’encourage à se redresser et à libérer son visage de ses mains, recréant un contact entre eux. Les yeux et les joues rougis, il fait peine à voir l’artiste de la maison. Le spectacle n’a pas été bon, ce soir.

Ce sont alors ses mains à elle qui vont encadrer son visage, pour chasser de ses pouces les larmes qui insisteraient pour venir rouler sur ses joues. « Oh, mon Nacho. » qu’elle lui dit avec toute la douceur qu’on lui connaît, ses yeux brillent un peu, sauf qu'elle peut pas pleurer, pas quand elle s'est désignée pour lui faire arrêter. Face à elle, c’est un enfant, un gamin qui a peur de ce qu’il a découvert, des conséquences de cette découverte et tout ce qu’elle peut faire c’est le rassurer. Et s'il la voyait pleurer, il n'en serait que davantage submerger par la vague. «Te cache pas, t’as pas besoin de te cacher. » Mais qu’est-ce qu’elle aurait fait à sa place ? Rien de mieux, sûrement. C’est même très probable. Bien qu’elle ignore tout du contexte dans lequel il a pu apprendre la nouvelle, Vanessa imagine volontiers le raz-de-marée que ça avait dû être pour lui que d’entendre ces mots – ce mot.

« C’est pas grave.» Absolument pas, même. Sauf qu’elle sait que pour beaucoup, être mixed implique un tas de choses et toutes ces choses ne sont pas forcément positives. La différence, le rejet, Sweet River, … Est-ce que ça fait partie de ce qui tourmente Nacho ? Elle commence à penser que oui. Ses mains viennent récupérer celles du danseur avant qu’il n’ait l’idée de se cacher à nouveau ou de s’enfuir. Il n’irait pas loin, pas dans cet état, mais il ne faut pas qu’il parte. Encore moins face à elle. « C’est pas grave du tout, tu m’entends. » Ses mains se serrent un peu plus autour des siennes. Il faut qu’il l’entende, son ascendance ne représente pas un problème, pas entre ces murs en tout cas. « Tu as ajouté une ligne à ton dossier personnel, ça te fait une inconnue en moins à l’équation et alors quoi ? » La tête légèrement inclinée, elle tente de maintenir le contact visuel entre eux. Son dossier à elle est plutôt complet aux dernières nouvelles, ce soir, elle apprend que celui de Nacho ne l’était peut-être pas autant. « Tu es toujours notre Nacho, tu as toujours ta place ici, à la maison, avec nous. » Tous ceux qui ont logé à la Tour ont leur place, et ceux qui ne l’ont pas encore fait aussi. Elle se fiche bien de savoir quelle tête à leur arbre généalogique. Elle sèche une nouvelle larme, lui sourit. C’est quelqu’un de bien, il mérite de belles histoires, de beaux rêves, pas d’être secoué par ce genre de tempête. « Qui est-ce qui t’as dit ça ? » Là aussi, l’information est importante. Un ami, un parfait inconnu, un membre d’un cercle supérieur ? Le porteur de l’information aurait pu avoir une raison de lui dire qu’il était mixed. « Est-ce que c’est vrai, au moins ? On peut croire cette personne ?» On ne se serait tout de même pas rabaissé à lui faire une plaisanterie pareille, si ? A quel moment ce serait drôle en plus … « Et puis, que ça soit vrai ou pas, qu’est-ce que ça change? » Faut pas que ça change quoi que ce soit, elle en a assez des changements qui n’apportent rien de bon dans leur sillage.

Il leur faut de la stabilité, à lui, à elle, à tous. Pourquoi est-ce qu’un petit détail viendrait souffler ce semblant d’équilibre qu’ils ont retrouvé depuis l’été ?
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MessageSujet: Re: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptyDim 3 Avr - 19:22
Lenita t'aurait sans doute secoué comme un prunier pour te remettre les idées en place, elle t'aurait même fait répéter deux fois en croyant à une blague - ou peut-être pas, parce que les révélations à l'allure de mauvaise blague se font légion ces derniers temps. Personne n'est dans son état normal, alors ça se serait pas déroulé comme ça, vraiment, plus rien n'est à prendre pour acquis, pas même ses propres racines. T'imagines ? T'es tout seul et ta famille - celle que tu vois plus que dans tes quelques cauchemars - t'a peut-être menti depuis le début. Peut-être que tu ne vois plus tes souvenirs de la même façon aussi, et que lorsque Nessa prend ton visage entre ses mains, t'as l'impression de retourner face à une mère qui aurait pu être une menteuse.
T'es tout tremblant quand t'entends ses premiers mots, mais il y en a qui te font d'autant plus d'effet. "C'est pas grave."
C'est pas grave mais ça fait des années qu'on met les gens dans un seul endroit parce qu'ils sont mixed, parce qu'ils sont différents, parce qu'ils font un peu peur aussi.
C'est pas grave mais y'en a qui ont dû y aller parce que forcés, et toi t'es là, alors que t'aurais dû y être depuis belle lurette, à dormir sur les planches de la grange de Sweet River.
C'est pas grave mais pour toi, et pour d'autres, ça l'est.
"C'est pas grave du tout, tu m'entends. - Si," que tu arrives à lui dire quand même, d'une voix prise d'un trémolo un peu ridicule. Et tu cherches à te cacher la gueule quelque part où elle finit par t'empêcher, parce qu'elle voit très bien ce que c'est Nessa, d'être différente alors que rien ne devrait justifier certains traitements.
Elle te parle d'équation (c'est quoi une équation même) et d'inconnue, mais pour toi c'était pas une inconnue, puisque tu la cherchais pas. Ca n'existait juste pas, comme on ne peut pas deviner certaines tromperies, certains secrets, à moins d'être un radar vivant (ou seulement malchanceux, comme toi). Y'a soudainement tout qui veut sortir, remonter le plexus jusqu'au cœur qui fait mal, à la gorge nouée, à ces larmes qui s'imprègnent d'une ardeur désespérée : celle d'un cœur blessé.
"Tu es toujours notre Nacho, tu as toujours ta place ici, à la maison, avec nous. - Porqué moi j'ai le droit et- et- et les autres-" l'injustice que cela représente est telle que tu retrouves un aplomb dans tes jambes, dans ton assise (léger stretch qui te rappelle à quel point t'as besoin de te tenir plus droit, tes lombaires te rappellent à l'ordre). Elle te sèche une larme et tu as le courage d'aller lui attraper le poignet et la regarder. Pas méchamment, pas violemment, tu t'en saisis juste comme on prendrait le dernier flambeau restant pour sortir d'un labyrinthe abyssal. "C'est pas juste si moi j'suis là et si les autres ont pas l'droit d'aller où ils veulent, là" insistes-tu dans une diction qui te ressemble pas trop.

Puis tu la lâches, parce que t'as la sensation désagréable de lui avoir fait mal - alors que c'est pas le cas. Tu renifles et tes épaules redeviennent lourdes comme deux blocs de marbre qu'on t'aurait greffé là.

"Qui est-ce qui t'a dit ça ? Est-ce que c'est vrai, au moins ? On peut croire cette personne ? - Si, c'est un amigo" grommelles-tu un peu malgré toi, la voix abîmée. Un plus qu'amigo qu'on dira même. T'as pas envie de parler de lui. Tu lui en veux pas, mais c'est plus dur qu'une seule révélation : c'est plusieurs en une. "Et puis, que ça soit vrai ou pas, qu'est-ce que ça change ?" t'as l'impression d'être moins que rien, minimisation que tu crois sentir de la part de Vanessa alors que là n'est sans doute pas l'objectif. Elle veut pas perdre ce que vous avez déjà, mais tu sens déjà que toutes les choses que t'as pu construire se sont écroulées à chaque fois. Y'a que les potos qui sont restés. Ta seule et vraie famille, faut croire, même si t'attends encore de voir ça quand tu leur diras (et ça te fait peur d'imaginer ça, c'est déjà si compliqué avec Nessa).

"Genre ça fait longtemps tu crois t'es ça et... et... t'es pas ça", t'arrives pas à exprimer les choses clairement, parce que ton esprit ne l'est pas, limpide. Tu fais de grands gestes pour accompagner tes mots. "J'voulais PAS savoir moi" c'était déjà à moitié la loose à un moment d'être sang-mêlé, alors là, t'as décroché le pompon : tu te fais capturer par les Mangemerdes et t'es mort, boom, snipé en direct. "Pis les autres..." les autres vont pas capter, comment on peut pas savoir qu'on a ça dans le sang ? Tu te pinces un peu les lèvres, incapable de ravaler les émotions qui t'enflamment. Le son de ta voix est même plus fort, plus prononcé. "Mes... mes parents si ça s'trouve ils m'ont menti t'sais, si ça se trouve, si ça se trouve..." le decrescendo n'amène pas le silence mais une autre phrase. Si ça se trouve, c'est pas tes vrais parents ? Pourtant tes émotions sont réelles, elles, quand tu penses à eux. "C'est grave pour moi et c'est pas juste pour les autres Nessa" elle qui a beau te dire que ça ne va rien changer, mais au fond, il sera question de semaines, de mois, d'années même, pour l'accepter. Comme il faudrait accepter qu'elle te laisse une place ici, qu'elle ne dira rien, qu'elle t'ouvrira les bras comme si rien ne s'était passé. La vérité, c'est que t'avais déjà gagné un pass pour l'acceptation.
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Vanessa Devon
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MessageSujet: Re: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptyLun 18 Avr - 23:08
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octobre 2007, La Tour | @ignacio alcázar-wingates



La découverte de sa mixité l’a clairement secoué, suffisamment pour lui créer des nœuds dans la tête et l’en rendre mal. Ça lui fait quelque chose à elle aussi, pas le fait qu’il ne soit pas juste un sorcier, mais plutôt l’état dans lequel elle le trouve. "Porqué moi j'ai le droit et- et- et les autres – Il lui attrape le poignet, comme pour lui dire d’arrêter de s’occuper de lui, lui signifier qu’il ne mérite pas qu’elle soit là pour lui. Et si elle libère son visage, elle ne quitte pas sa chaise pour autant. - C'est pas juste si moi j'suis là et si les autres ont pas l'droit d'aller où ils veulent, là" Il se sent privilégié vis-à-vis des autres, trouve injuste comme elle ce traitement réservé aux mixed. Ils font de beaux discours au cercle 7, ils ont tous leur place dans la résistance, ils peuvent tous espérer avoir plus d’un cercle sur le bras, pourtant ce n’est pas l’impression générale. A croire qu’ils sont moins fiables, mais elle en connaît, elle, des mixed, et ils sont tous aussi fiables les uns que les autres. Alors pourquoi cette différence de traitement ? "Genre ça fait longtemps tu crois t'es ça et... et... t'es pas ça" Des années à croire qu’elle n’était qu’une enfant ordinaire avant qu’il ne se passe des choses un peu bizarres. Une vie à reconsidérer dès lors qu’une personne se présente à votre porte pour en changer le court. "J'voulais PAS savoir moi" Face à la détresse qu’il laisse transparaître, elle n’arrive plus à dissimuler sa propre émotion. Elle n’a jamais été très doué pour ça de toute façon. Ses yeux commencent à la piquer alors qu’elle s’était dit qu’elle ne pleurerait pas. Dans un dernier effort pour retenir ses propres larmes, elle pince les lèvres, renifle un peu aussi. Elle non plus elle ne voulait pas au début, ça lui avait fait peur tous ces changements. Ça lui avait fait peur de devoir tout quitter, de devoir déguiser sa vie derrière des mensonges sans savoir à qui elle pourrait se confier. Elle en avait pleuré les premiers temps dans sa chambre à la maison, un peu à Poudlard aussi, sans jamais l’avoir dit à ses parents. Personne ne lui avait dit que ce serait difficile d’être une sorcière. Parfois, elle s’était même dit que ça aurait été mieux de ne pas savoir. Quelque part, elle comprend ce qu’Ignacio essaye de lui dire. "Pis les autres..." Les autres … le regard des autres … le traitement des autres… elle comprend ses craintes. Elle voudrait pouvoir les lui enlever. « Hey, stop, - sa main vient se poser sur la sienne - les autres t’aimeront tout autant que maintenant, t’as pas à t’inquiéter pour eux. » Ils sont une famille, le stade des préjugés a été dépassé il y a bien longtemps. « Tu fais partie de la famille, t’es Ignacio de la Tour, c’est acté. » Et en parlant de famille, elle ne pensait pas qu’il rebondirait sur la notion et encore moins dans ce sens. "Mes... mes parents si ça s'trouve ils m'ont menti t'sais, si ça se trouve, si ça se trouve..." Si ça se trouve, ils ne savaient pas non plus ? ou alors ils ne lui ont rien dit pour le protéger ? Il y a plein de réponses possibles et seuls ses parents seraient en mesure de lui donner la vraie ... Mais dans la mesure où ils ne peuvent l’obtenir dans l’instant, Nacho doit en avoir encore plein d’autres en tête, toutes plus difficiles à accepter les unes que les autres.

"C'est grave pour moi et c'est pas juste pour les autres Nessa"  Il a raison et tort à la fois. Qu’il soit mixed n’a rien de grave, mais que d’autres, en revanche soient contraint de suivre une règle en raison de ce détail, est effectivement injuste. « C’est grave pour personne ici d’être mixed. »  Être mixed ne devrait pas compter plus qu’autre chose. On lui avait dit la même chose, être née-moldue ce n’est pas grave.  « Par contre, oui, c’est injuste qu’on leur demande de vivre à Sweet River. »  C’est injuste qu’on leur demande de ne vivre qu’à un seul endroit quand d’autres ont pu choisir leur planque. Certains ont une vie hors de Sweet River, une famille, des amis. Le débat a été engagé il y a des années, sans jamais qu’une solution convenant à tous ne soit trouvée. « Jamais on te demandera de faire ça, sauf si  … sauf si c’est ce que tu veux. » Mais à en juger par ce qu’il laisse entrevoir, il ne semble pas favorable à cette idée, tout comme elle. « Peu importe ce que tu décides de faire de cette information, tu peux compter sur moi pour te soutenir. » Il doit entendre qu’il n’est pas seul au milieu de cette tempête. « Si tu veux le dire à d’autres, c’est ton choix. Si tu veux qu’on garde ça pour nous, c’est bon aussi. » Ils peuvent enterrer ce secret, si c’est ce qu’il veut « Et si tu ne veux plus jamais qu’on parle de ça, c’est possible aussi. » Mais ce serait dommage, probablement terrible même comme choix d’option. « T’es courageux, Nacho. Tu es quelqu’un de bien et de courageux. » Il lui en a fallu du courage pour trouver la force de se confier à elle plutôt qu’à un autre. « Te limite pas à une étiquette. »  Il vaut mieux que ça.

Sa tirade achevée, elle prend le temps d’observer le danseur sur sa chaise. Il lui donne l’impression de porter toute la misère du monde, d’être écrasé par le poids de son secret. « Depuis combien de temps tu gardes ça pour toi ? » Quand est-ce que son ami avait pu lui lâcher cette information sur les bras? Quelques jours, au moins, s’il fallait parier dessus. « C’est pour ça qu’on ne te voit presque plus en bas ? » Elle comprend mieux maintenant, et s’en veut aussi de ne pas être intervenue plus tôt. Ils auraient pu retirer le pansement bien avant qu’il soit dans cet état, peut-être que ça aurait été moins pire.
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MessageSujet: Re: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptyMar 19 Avr - 15:00
L'idée de mensonge semble être la pire, et celle qui s'accroche aussi fortement à toi aussi. La seule chose que tu n'as pas encore compris, c'est que tu ne le sauras jamais, et que tu pourrais aussi bien te torturer toute une vie que ça ne rendrait pas la chose plus buvable, plus vivable. Sans doute trop tôt pour te dire de vivre avec comme si de rien n'était, mais pas encore trop tard pour commencer à y planter ces premières graines.

La gorge est sèche et tu grimaces un peu de temps en temps pour ravaler ta salive inexistante, Nessa tentant vainement de te faire entendre raison sur le fait que tes potes resteront tes potes, et que ta famille (la vraie)(donc tes potes) ne te claquera pas la porte au nez pour ça. La seule façon de vraiment s'en assurer est de passer à l'action, pas vrai ? Mais le petit lion avait besoin de lâcher ça avant de faire quoi que ce soit, si peu qu'il ait vraiment eu le courage d'opter pour le mouvement. Pourtant c'est ce que t'es, une étoile dansante, et c'est à ça que l'on reconnaît les gens morts des gens vivants. C'est ce que te disait Pablo, lorsque vous dansiez sur la plaza ; puis tu l'as répété partout où t'es passé, comme si tu prêchais la bonne parole. Tu t'essuies d'une manière un peu empressée - enflammée - avec le dos de tes mains, sans grande délicatesse. La nervosité transpire partout chez toi et ta jambe s'est mise à frétiller, la pointe du pied sur le sol. "C'est grave pour personne ici d'être mixed." pour elle ptet pas, mais pour toi si. C'est sans doute pour ça aussi que tu penses qu'on va te faire porter la culpabilité que toi tu t'infliges, celle de n'avoir rien dit, et de ne vouloir rien dire aux "autres", les supérieurs, les gens qui sont capables de te virer de là parce que "c'est comme ça".

Ici c'est la seule planque où t'as vraiment réussi à retrouver des bases saines. Sociales, déjà, mais aussi de vie tout court. T'avais l'impression d'être moins en prison, alors que tu l'es, quelque part. Mais t'as pas à te plaindre et tu le sais, parce que t'as la possibilité d'aller courir l'Angleterre pour aller faire des livraisons, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. C'est d'ailleurs pour ça que t'es réfractaire à ressortir maintenant, pas vrai ? La chance que t'as de pouvoir être en mouvement, ce sont tes peurs qui te l'ont fauché. Peur de mourir, peur d'être différent et d'être encore plus prompt à mourir. Peur d'être tout seul aussi.

Tu veux pas être tout seul.

"Par contre, oui, c'est injuste qu'on leur demande de vivre à Sweet River." l'œil se fait plus intrigué, car il remonte vers son visage - c'est même là où tu captes qu'elle se retient de pleurer. T'es sûr que ça devrait pas autant la toucher. T'es aussi sûr que t'as pas envie de voir d'autres gens à qui tu tiens dans cet état, parce que toi t'es dans cet état. Ton petit cerveau a vite fait le tour et y'a bien qu'un seul moyen pour renverser la tendance : le mouvement, et c'est à toi de l'initier, comme tu l'as toujours fait.
"Jamais on te demandera de faire ça, sauf si ... sauf si c'est ce que tu veux. - J'veux pas" bien sûr que tu veux pas, tu veux rester ici, parce qu'elle-même le dit, tu fais partie des murs, ici c'est chez toi. "Ici c'est... c'est chez moi" insistes-tu. Dans ta voix, y'a quelque chose comme un rappel de justice élémentaire, de bon droit.

Quand elle te parle de ce que tu pourrais faire de cette information, ça se bouscule encore au portillon, entre la peur, l'abandon, l'injustice ; qu'il faut être bon pour les autres et pas que pour soi, alors qu'en étant bon pour soi tu te sens mal pour les autres. Y'a bien quelques fois où t'as été égoïste dans ta vie, mais pas comme ça. Les encouragements de la médicomage ne prennent alors pas tout à fait la même dimension qu'il y a peu, car t'as compris qu'elle est vraiment de ton côté. C'est pas dit que les murs n'aient pas des oreilles, mais t'as réussi à en parler ; et en parler, c'est déjà accepter. "Depuis combien de temps tu gardes ça pour toi ? C'est pour ça qu'on ne te voit presque plus en bas ?" pas que pour ça non, mais sauras-tu lui dire, ça ? Tu peux pas. Lui dire que depuis que Lee est mort t'as l'impression que tu vas être le prochain, et qu'avec sa casquette sur la tête, c'est comme s'il te guidait à marcher sur des mines pour mieux te sacrifier.
T'as pas envie de faire ça, ni d'être un héros.
Toi t'es juste là pour faire le pitre et distribuer de la bonne humeur.
C'est un peu raté ces derniers temps on en conviendra.

"Ca fait longtemps et pas longtemps genre... 'fin t'as compris" quand on a l'impression que ça fait des années alors que ça fait que deux semaines, en gros. Vanessa doit très bien connaître ce sentiment-là.
Tu te lèves sur tes pattes et tu n'attends pas vraiment de signaux - elle sait reconnaître quand tu vas le faire depuis le temps, faut dire - pour aller la prendre dans tes bras, que tu accompagnes de baragouinages en espagnol que tu finis quand même par traduire. "Merci Nessa, merci" pis tu te rassois comme un pleutre en gardant son bras, parce qu'à force de rester dans tes miasmes là-haut, tu finis par te ratatiner tout entier. "Les autres j'leur dirais, mais juste ceux d'ici, enfin-- la famille" c'est dur à cracher mais au moins, c'est fait. "Tu vas pas avoir de problème si... 'fin si on te crame toi aussi ?" la petite piqûre de parano qui est tout à fait dans l'ambiance, puisque c'est comme ça que ton cerveau est câblé depuis ces derniers mois. Particulièrement ces derniers mois. "T'imagine s'ils vont chercher des trucs dans notre tête et tout ?" vous auriez l'air fin et Nessa tomberait avec toi, et t'as pas envie qu'elle se fasse taper sur les doigts par ta faute, déjà qu'elle a les yeux plein de larmes. "Laisse tomber" parce que dans ces cas-là, vaut mieux pas trop extrapoler.

Tu vas chercher machinalement ton p'tit burger et tu croques dedans, mâchouille bruyamment pour le faire passer. Puisque t'as aussi envie de faire passer ton malaise, tu balances une banalité. "Ca va toi avec Ezio là ?"
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MessageSujet: Re: (nasa) no quiero caer   (nasa) no quiero caer EmptyMar 3 Mai - 20:13
no quiero caer
octobre 2007, La Tour | @ignacio alcázar-wingates



"J'veux pas. Ici c'est... c'est chez moi" Le soulagement qu’elle ressent en entendant ses mots est immense, il y a eu assez de changements par ici que ça soit au niveau de l’ambiance ou par rapport au nombre des résidents. Bien sûr que c’est chez lui, ici. Bien sûr qu’il a sa place, il a sa chambre, non ? Ca veut bien dire qu’il est chez lui à la Tour, non ? C’est pas rien d’avoir une chambre dans une planque, encore moins une vraie ! Sans compter que tout le monde sait qu’il habite ici. Et puis, il fait partie de la famille, c’est aussi simple que ça. Vanessa continue d’énumérer silencieusement toutes les raisons qui font que Nacho mérite de rester, quand bien même il vient de lui confirmer ne pas avoir l’intention de partir, juste au cas où.

Quand il répond à sa question, elle croit voir ce qu’il essaye de lui dire. L’information a dû tomber il y a peu, mais l’effet produit par celle-ci a dû – doit – lui donner l’impression que ça fait bien plus longtemps qu’il rebrasse tout ça. Ils ont tous déjà ressenti ça au moins une fois. Le genre de sensation qui vous tort le ventre jusqu’à vous en rendre malade, le même genre qui vous empêche de trouver le sommeil la nuit. Ce même genre de sensation qui peut vous isoler du monde un moment, tant elle vous abat.

Et sans qu’il ait besoin de dire quoi que ce soit, elle devine ce qu’il s’apprête à faire quand elle le voit se lever. Alors pour lui éviter de se plier en deux, elle l’imite et accepte volontiers l’étreinte. Les mots qu’il aligne alors lui sont peu voire pas familier du tout, mais elle imagine leur sens. Se dit que le connaissant, après ce qu’il vient de lui confier, ça doit ressembler à des remerciements. "Merci Nessa, merci" L’impression se confirme bel et bien, et c’est l’esprit un peu plus léger, qu’elle se rassoit. « C’est rien, c’est normal. » Merci à toi de rester, aurait-elle pu ajouter sans pour autant le faire, car, elle aurait alors avoué à quel point ces changements lui déplaise. Ce soir, le centre d’intérêt c’est Nacho, ce n’est pas elle et son petit côté égoïste. Ils auront bien le temps d’en discuter un autre jour.

Tout comme lui aura tout le temps qu’il souhaite pour partager son secret avec d’autres.  « Tu fais comme tu le sens, en tout cas, tu sais qu’avec nous ton secret sera protégé. » Ils sont une famille, ils veillent les uns sur les autres, gardent leurs secrets respectifs et se soutiennent quand il le faut. "Tu vas pas avoir de problème si... 'fin si on te crame toi aussi ?" Ce n’est définitivement pas un point auquel elle avait pensé, ce n’est pas non plus une chose sur laquelle elle souhaite s’attarder. Les scenarii sont multiples et leurs fins ne sont pas toutes très agréables. « T’inquiète pas pour moi, je me débrouillerais si un jour ça arrive. » Difficile à dire de quelle façon elle pourrait se débrouiller quand elle ne sait pas ce qu’il pourrait lui arriver dans ce cas de figure. Elle se voit bien passer un sale quart d’heure dans le bureau de Sofia, pourquoi pas assorti d’une suspension de son accès à St James ? Le pire serait de repasser cercle 3, mais serait-ce vraiment si terrible ? Elle aurait moins de responsabilité, plus de temps pour tourner en rond aussi.  "T'imagine s'ils vont chercher des trucs dans notre tête et tout ? Laisse tomber. " Ouais, non, il vaut mieux ne pas trop s’aventurer sur ce genre de théorie. C’est un coup à en faire des cauchemars, à s’imaginer que les membres chargés des interrogatoires à l’Iron ou à l’Airlock viennent vous surprendre au détour d’un couloir pour vous arracher des aveux.

Vanessa se tourne finalement vers la table, récupère sa baguette et réchauffe l’ensemble de la commande à une température descente, avant d’attraper quelques frites. Elle se félicite d’avoir pu parler avec lui de ce qui le tracassait, il en avait besoin. "Ca va toi avec Ezio là ?" La question est si soudaine qu’elle la laisse sans voix un instant. «… Oui … enfin je crois … » Pourquoi lui parle-t-il d’Ezio ? Est-ce qu’Ezio lui a raconté quelque chose ? Est-ce que quelqu’un d’autre, comme Raheem ou Ethan, lui a rapporté ce qu’il s’était passé l’autre matin ? Pourquoi ce sujet de conversation quand il aurait pu en trouver un autre, genre vraiment n’importe quel autre ! « J’te promets Nacho, je l’ai pas frappé ! » C’est le premier truc qui lui vient finalement à l’esprit, se défendre, rétablir la vérité sans savoir les informations qu’Ignacio a en sa possession. De ce que Raheem lui avait dit, c’était l’impression que ça avait donné quand il avait ouvert sa porte et était tombé sur la scène qui se jouait sur le palier. Alors, peut-être que c’est ce que Nacho croit aussi ? « Il était couché devant ma porte, je – je l’ai pas vu et … et mon pied l’a légèrement heurté. Mais je l’ai pas frappé ! » Ce soir encore, elle continue d’espérer que l’impact a été léger. « Pourquoi, il t’as dit quelque chose ? » Ce serait tout à fait possible, compréhensible même. Sauf qu’elle n’a aucun moyen de le savoir parce qu’elle a évité tout contact avec lui depuis ce fameux matin. Bien trop inquiète à l’idée que la scène puisse se reproduire. Et cela impliquerait qu’elle s’excuse, encore, alors qu’il lui avait bien dit qu’elle n’avait pas besoin de le faire … Les nœuds dans son esprit se refont avec une facilité déconcertante, tous noués autour de ce fameux et si … et si elle ne s’était pas levée si tôt … et si elle avait pensé à descendre sa baguette avec elle ce matin-là, et si, et si, et si … « Je suis sûre qu’il m’en veut, en même temps c’était du n’importe quoi l’autre matin … t’aurais vu ça … je persuadée qu’il était pas loin de demander à aller s’installer ailleurs. » D’ailleurs, est-ce qu’il n’est pas déjà parti ? A vouloir l’éviter, elle a peut-être manqué l’information ?
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