BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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C’est la troisième depuis le début du mois.
La troisième lettre de démission que Ben a devant les yeux et doit signer. “Sérieusement ?” demande-t-il à son assistant après qu’il la lui ai apporté. Le jeune homme se contente de hausser les épaules - il ne dit rien, mais ça veut tout dire. “Tu n’as pas l’air surpris.” De nouveau, l’assistant hausse les épaules. Il reste muet, comme si dire quoi que ce soit à voix haute lui était impossible - comme s’il valait mieux qu’il n’ouvre pas la bouche. Benjamin fronce les sourcils. “C’est la même chose que la dernière fois, n’est-ce pas ?” L’assistant pince les lèvres. “Tu as perdu ta langue ?” “Je ne suis au courant de rien, monsieur.” dit-il sans hésiter, mais les mots prononcés disent le contraire de ce qu’on peut lire dans ses yeux. Bien sûr qu’il doit être au courant : les employés parlent. Les employés savent ce qui se trame, et surtout, ils savent que dans les locaux de l’entreprise, il y a toujours un risque d’être entendus. Benjamin n’est pas surpris que le jeune homme préfère ne rien dire ici : c’est probablement le genre du sujet sur lequel les employés s’étendent pendant des heures autour d’un verre, mais qu’ils évitent d’évoquer dans un endroit où leurs supérieurs pourraient laisser traîner des sortilèges.

“Ça ne peut pas continuer.” finit par dire Ben, lâchant une expiration excédée. Il pèse le pour et le contre, pendant quelques longues secondes, alors que son assistant l’observe, cherchant probablement à deviner si le jeune Rosier va oser aller défier le vieux Rosier. Benjamin lui-même ne sait pas. Mais s’il ne le fait pas maintenant, alors qu’il est vraiment énervé, il n’est pas sûr d’être capable de le faire ensuite. Benjamin déteste les conflits, et il évite ceux avec son oncle, en particulier, autant que possible. Il y aurait matière à se prendre la tête tous les jours, et ça ne serait que plus catastrophique pour leur entreprise, qui a besoin de stabilité et de garder une belle réputation. Cela fait trois ans que Fergus est mort, mais Benjamin a toujours l’impression que l’ombre de son père plane au-dessus de l’entreprise, et de lui, aussi.

Il lui faut de très longues secondes avant de se décider à bouger, et il repousse sa chaise si brusquement que celle-ci se renverse. Il s’engage dans le couloir, toujours pas certain que ce qu’il est en train de faire est une bonne chose, et s’arrête une demi-seconde devant la porte du bureau de son oncle. Est-ce qu’il va le faire ? Est-ce qu’il va se dégonfler ? Est-ce qu’il va le faire ? Est-ce qu’il va laisser tomber, comme il le fait d’habitude ?
Son corps bouge avant son cerveau, et la seconde suivante, la porte du bureau d’Aloysius est ouverte et Benjamin y entre sans y être invité. “Est-ce que tu peux m’expliquer ce que c’est ?” dit-il en abattant la lettre de démission sur le bureau, sous les yeux de son oncle. Il se redresse, croise les bras devant sa poitrine et attend, avec un air qu’il veut le plus dur possible sur le visage. Il n’est pas idiot : son oncle ne va même pas montrer une seconde de remords. Selon lui, ses excuses sont toujours bonnes. Ses actions sont toujours justifiées. Mais il n’est que le directeur adjoint de cette entreprise, et Benjamin est fatigué de le voir agir comme s’il avait les pleins-pouvoirs.
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Parfois il fallait quitter les locaux de Rosier Events installés sur le Chemin de Traverse pour se bouger jusqu’au Ministère. Une histoire de proximité — parce qu’apparemment Fergus était parti du principe que les fonctionnaires du gouvernement ne seraient pas capables de faire le déplacement jusqu’au siège de l’entreprise. Incroyable. Aloysius aurait bien aimé virer tout ça une fois le frangin dans un caveau, mais non seulement les plein pouvoirs lui étaient passés sous le nez (on le saura) mais encore le Ministère s’était trop habitué à les avoir sur place pour les laisser filer. Et Junior aimait bien reprendre ce qui existait déjà, de toute évidence. Alors Aloysius était condamné à ces allers et retours agaçants qui l’épuisait d’autant plus que sa secrétaire ne le suivait pas jusque là-bas.
Bien sûr il était censé avoir un assistant sur place, mais le malheureux était parti voilà trois semaines et aucun remplaçant n’avait été trouvé. La DRH avait roulé des yeux, baissé le regard, puis soupiré qu’elle tenterait de faire quelque chose. Mais quand ça voulait pas, ça voulait pas. (Typiquement le truc qu’il avait entendu Fergus dire plusieurs fois. Pauvre Madame Fergus Rosier…)

Si les jours où Aloysius allait jusqu’au Ministère étaient marqués d’une pierre blanche au siège, ils étaient cependant savamment connu par les agents d’accueil de l’Atrium qui se relayaient pour essayer de faire en sorte que le sang-pur ne fasse pas un scandale pur et simple au milieu des officiels. Heureusement, une fois foutu dans l’ascenseur Aloysius se calmait un peu — croiser d’anciens camarades marqués et bien plus haut dans la hiérarchie du Lord que lui faisait clairement baisser sa tension et le douchait, d’une certaine façon.
Il n’aimait pas être ici, dans un endroit où tout le monde n’était pas à sa botte.
Prince, dans sa poche, roucoulait doucement. Lui non plus n’aimait pas le grincement des portes de l’ascenseur.
Tout était laid, dans ce bâtiment. Le bureau était beaucoup plus petit et surtout, surtout pas de service. Rien. Il fallait simplement travailler, sans remontant, sans même pouvoir passer ses nerfs sur la secrétaire. Il devrait songer à demander à Merryweather de faire quelques heures supplémentaires ici. Peut-être la payer un peu plus ? Ce serait Junior qui serait content d’apprendre qu’il augmentait les employés. Ça allait avec son côté marxiste.

Les gosses, vraiment.
Aloysius était certain de ne jamais avoir été aussi idéaliste.

Mais le côté gentillet de Junior ne devait pas être réveillé ce matin. C’était incroyable ça. Non seulement le Ministère le privait de café mais en plus cela faisait pousser des couilles à son neveu. On croirait rêver ! En tout cas c’était clairement l’état d’esprit d’Aloysius quand il vit la porte de son bureau s’ouvrir à la volée pour laisser entrer Benjamin.
Qui, déjà, ne referme pas derrière lui (bonjour les courants d’air ! il resserra le nœud de son foulard autour de sa gorge) et qui, en outre, avait l’outre toupet de venir jusqu’à lui pour plaquer un fichu papier sur son bureau.
Autant dire que s’il s’était s’agit de Celyn, il aurait été calmé par une bonne paire de claques. Fergus n’avait vraiment pas su éduquer son môme. « Est-ce que tu peux m’expliquer ce que c’est ? » Aloysius lança un vague regard au papier avant de relever les yeux vers Benjamin : « Bonjour Junior. Dis-moi, ta mère ne t’as jamais appris à toquer aux portes ? » Le gamin avait les bras croisés sur sa poitrine, Aloysius esquissa un sourire, fit glisser le papier jusqu’à lui pour constater qu’il s’agissait d’une lettre. « Tu m’as pris pour ton secrétaire ? Tu as besoin que je te lise ton courrier ? » Puis, après une courte lecture en diagonale, il reposa le papier d’un geste désinvolte, avec un soupir : « Eh bien l’imbécile sait écrire sans faire de faute finalement. Qui l’eut cru ? »
Il se doutait de ce qui faisait voir rouge à Benjamin. Il n’était pourtant pas habitué à ce que le môme vienne directement l’affronter. « Tu viens me remercier d’avoir fait partir cette incompétente ? Tu n’auras pas d’indemnité de licenciement à payer comme ça. » Une excellente stratégie dans laquelle il était passé maître.
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“Bonjour Junior. Dis-moi, ta mère ne t’as jamais appris à toquer aux portes ?” Benjamin ne relève évidemment pas la remarque. Cela fait bien longtemps qu’il a cessé de se formaliser de toutes ces fois où son oncle met en doute la capacité de ses parents à l’éduquer correctement. En temps normal, Ben ne se gêne pas pour critiquer son oncle devant sa mère, mais il se garde bien de mentionner qu’Aloysius dit ce genre de choses. Sa mère serait profondément attristée et choquée qu’on se permette de juger ainsi les choix qu’elle a fait pour son fils. Il vaut mieux qu’elle reste dans l’ignorance. “Tu m’as pris pour ton secrétaire ? Tu as besoin que je te lise ton courrier ?” Benjamin prend une inspiration, ronge son frein le temps que son oncle cesse son blabla habituel et inutile. Il y a trois ans, ce genre de remarque - même dans un tout autre contexte - l’aurait mis mal à l’aise. Aloysius l'impressionnait, beaucoup. Benjamin avait constamment l’impression d’être un demeuré quand il posait une question, faisait signer un papier, ou prenait une initiative. Ça a duré longtemps, ce sentiment qu’il ne serait jamais à la hauteur. Et puis il s’est rendu compte qu’il était capable de gérer une entreprise sans venir sans cesse chercher les conseils de son oncle et sans fouiller systématiquement les vieux carnets de son père avec anxiété. Depuis, il se prend moins la tête, même si Aloysius a encore suffisamment d’influence sur lui - probablement une histoire de charisme - pour lui faire remettre en question ses compétences régulièrement.

“Eh bien l’imbécile sait écrire sans faire de faute finalement. Qui l’eut cru ?” Évidemment. Évidemment qu’Aloysius ne voit pas le problème. Pour lui, il n’y a pas de problème. Benjamin passe l’une des ses mains sur son visage, excédé devant l’incapacité de son oncle à se rendre compte de ses abus. “Tu viens me remercier d’avoir fait partir cette incompétente ? Tu n’auras pas d’indemnité de licenciement à payer comme ça.” continue même le plus âgé. Benjamin fixe son oncle, inspire, expire, inspire de nouveau. Kate, à ses pieds, regarde Aloysius avec le même air désabusé que lui, quasi immobile. Pendant quelques secondes, il ne sait même pas quoi dire. À quoi bon raisonner avec un homme borné, qui pense tout savoir et tout faire mieux que tout le monde, comme lui ? Peut-être qu’il aurait mieux fait de rester dans son bureau. Comme si elle avait senti cette soudaine envie de tout abandonner, Kate lève des yeux furieux vers lui. Benjamin se rappelle pourquoi il est là, et finit par se rapprocher du bureau.

“Dites-moi mon oncle.” fait-il, d’une voix qu’il veut la plus contrôlée possible. “Y’a-t-il un employé qui trouve grâce à vos yeux dans cette entreprise ?” Il hausse les sourcils, les bras toujours croisés devant sa poitrine. Il a beau chercher, il ne voit pas. Aloysius est terrible avec tout le monde, même ceux dont le sang est pur, même ceux qui viennent avec une vraie volonté de s’impliquer dans l’entreprise. Benjamin a beau réfléchir, il n’arrive pas à penser à une seule personne que son oncle aurait vraiment apprécié, depuis qu’il est arrivé dans l’entreprise après Poudlard. “Y’a-t-il une seule personne à qui vous pourriez laisser le temps de se former, avant de décréter qu’elle n’est pas digne de travailler avec nous ?” Aloysius ne laisse pas le temps. Ce n’est jamais facile, d’apprendre un métier et de se faire à la manière dont une entreprise fonctionne. Ça demande du temps, et oui, ça demande quelques petits faux pas avant de trouver sa place, son rythme, et de faire bien son job. Mais comment les gens sont-ils supposés rester et devenir la meilleure version d’eux-même si on ne leur donne pas leur chance ? Benjamin croit en la capacité des gens d’évoluer, de grandir, et de s’améliorer. Il aimerait qu’Aloysius soit capable de voir ça. Si son oncle était quelqu’un de plus simple, Ben lui recommanderait probablement quelques livres de management et de développement personnel à lire, mais Aloy est… Aloy. “Vous ne pouvez pas virer la moitié de nos employés et pousser l’autre moitié à la démission. C’est de l’acharnement.” C'est de la folie, c'est abuser de son pouvoir, même. Mais Ben ne compte pas prononcer le mot pouvoir, parce qu'il est hors de question de laisser penser à Aloysius qu'il en a à ce point.
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Aloysius ne déteste pas Jun- Benjamin. Déjà parce qu’il a bien autre chose à faire, en ces temps troublés, que de haïr quelqu’un de sa famille. De deux parce que ce serait extrêmement contreproductif, sur énormément de points. Le patriarche Rosier était peut-être un sale connard comme on l’appelait en salle de repos (pour ne pas dire d’autres mots moins sympathiques encore) mais il avait parfaitement conscience qu’une véritable guerre interne au sein de l’entreprise ne serait pas à l’avantage de la Famille, avec la majuscule. Avec sa vraie famille qui s’écroulait, depuis la m- la mo… depuis qu’Ha- Depuis ce moment, il n’y avait plus qu’à son travail qu’il pouvait trouver encore un peu l’essence familiale dans laquelle il avait autrefois baigné. Alors, bien sûr, il ne détestait pas Benjamin.
Pourtant Aloysius avait la jalousie facile envers ceux qui se permettaient de montrer au monde une telle candeur, douceur, tendresse. Cela prouvait bien qu’ils ne s’étaient pas pris assez de baffes dans la gueule pour s’endurcir. Aloysius, pour avoir eu une certaine dose d’endurcissement dans sa jeunesse, se sentait comme investi de devoir apprendre à son neveu que le monde ne récompensait pas la gentillesse et la douceur. Le prix Nobel de la Paix, ça n’existe que chez les moldus. Clairement pas chez les sorciers.
L’idée qu’il puisse faire plus de mal que de bien ne lui traversait même pas l’esprit.
Aloysius avait une étonnante capacité à se sentir dans son bon droit, à tel point que si le Nobel de la Mauvaise Foi avait existé chez les moldus, ils seraient sans doute venus jusque chez les sorciers pour traîner Aloysius jusqu’à l’estrade pour lui remettre sa récompense.

Alors que le vice-président joue aux innocents devant la lettre de démission, Prince vient voleter jusqu’au bord du bureau, à regarder le chien du neveu, qui se traînait partout avec lui. Il croyait que ses remarques allaient suffire pour faire partir Junior, mais il paraissait vraiment investi, aujourd’hui, dans sa mission anti-tonton. Le mon oncle ne laissait rien présager de bon, il pouvait voir d’ici la tension dans sa mâchoire alors qu’il tentait de se contrôler. Aloysius, de son côté, carra les épaules, se renfonça dans son siège et croisa les jambes, sous sa robe, avec un roulement d’yeux plus défensif qu’accusateur. Prince lâcha un pépiement bref, avant qu’il ne vienne le caresser machinalement, pour calmer l’oiseau trop habitué à réagir à la moindre tension de son propriétaire, surtout depuis deux ans. Et la question tombe. Presque ridicule, à tel point qu’Aloysius étouffe un rire : « Évidemment que… » Il n’a pas le temps de finir, de presque se défendre, que Benjamin continuait sa diatribe.
C’est qu’il avait l’air vraiment énervé, le neveu. Aloysius se crispa encore davantage. Ça c’était sacrément culotté. Et ça sortait des grands mots avec ça. Se former ? Laisser le temps ? Ce n’était pas tant une question de formation que de bonne volonté, et surtout… La suite le fit presque s’étouffer d’indignation. De l’ach-
« De l’acharnement ? » L’accusation tape un peu trop juste. Ou rappelle d’autres types d’acharnements. « Alors maintenant c’est moi qui m’acharne ? On aura tout entendu. » Il rit, à moitié, ce n’est pas spécialement rassurant ni agréable. Il finit par ravaler son ricanement, secoue la tête, lentement en faisant lui aussi un effort évident sur sa voix pour ne pas la laisser envahir totalement la pièce.
En effet, il s’agissait de Benjamin, et non pas d’un employé lambda. Il s’agissait (hélas) du patron.
« Tu viens là m’accuser de faire fuir tous les salariés, mais aux dernières nouvelles, la boîte se porte très bien. » Il eut une légère grimace, alors qu’il appuya un peu trop sur l’aile de Prince, en le caressant : « Qu’est-ce que tu crois, petit ? Que ton père et que le mien faisaient marcher la baraque en distribuant des bonbons aux employés le matin ? » Bien sûr que non, mais il était aussi terriblement évident qu’ils n’avaient jamais eu ce rapport qu’Aloysius avait avec une grande partie des subalternes. Après Fergus n’avait jamais été tabassé par ses subalternes quand il n’avait que treize ans, cela aidait aussi aux développements de rapports étranges. « C’est moi qui ai maintenu l’entreprise à flot à la mort de mon frère. Et toi et moi on sait… on sait très bien… » Finalement ça ne sort pas, Prince couine presque, et — typique — s’envole pour se percher en haut de l’armoire, comme s’il pouvait échapper à toute la tension de la pièce. Aloysius soupire, profondément, pour chercher à se calmer avant de reprendre : « Je bossais ici alors que tu n’étais même pas né, Junior. Cette boîte, c’est toute ma vie. Alors ne viens pas me dire avec tes yeux de biches que je m’acharne. Si tu n’es pas content tu n’as qu’à… » Dégager. C’était ce qu’il disait d’habitude. Et c’était ce que certaines personnes faisaient.
Sauf que là, le PDG pouvait difficilement dégager.
Il haussa les épaules, comme pour effacer ses derniers mots.
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Il sent tout de suite quand Aloysius commence à s’indigner vraiment de ce qu’il est en train de dire. Alors maintenant c’est moi qui m’acharne ? On aura tout entendu. Benjamin hausse les sourcils, complètement incrédule devant ce que vient de dire son oncle. C’est bien une phrase qui ne mériterait pas de sortir de sa bouche, ça. Non mais il s’entend ? Est-ce qu’il a au moins conscience de son comportement ? Benjamin commence à croire que non. Tu viens là m’accuser de faire fuir tous les salariés, mais aux dernières nouvelles, la boîte se porte très bien. Évidemment. Évidemment qu’Aloysius va utiliser la réussite de l’entreprise pour justifier son comportement, pour montrer à Ben qu’il n’a pas le droit de venir l’embêter. Après tout, pourquoi se prendre la tête alors que tout marche comme sur des roulettes ? Voilà pourquoi Benjamin n’arrivera jamais à parfaitement encadrer son oncle : pour lui, être un connard n’a pas d’importance tant qu’au bout du chemin, il y a le succès et le rayonnement de la famille. Qu’est-ce que tu crois, petit ? Que ton père et que le mien faisaient marcher la baraque en distribuant des bonbons aux employés le matin ? Benjamin ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel. Il a toujours besoin d’exagérer, comme ça ? Oui, il ne devrait même pas être surpris. C’est dans la nature de son oncle de tout exagérer. Bien sûr, que Ben n’envisage pas de distribuer des bonbons aux employés (quoique), mais un minimum de reconnaissance, de confiance et de gentillesse ne ferait certainement pas de mal aux équipes fatiguées et au bord de la crise de nerf avec qui ils travaillent au quotidien.

C’est moi qui ai maintenu l’entreprise à flot à la mort de mon frère. Et toi et moi on sait… on sait très bien… Il ne finit pas sa phrase, mais Benjamin n’a pas besoin qu’il le fasse pour comprendre ce qu’il veut dire. Il ne moufte même pas, ça fait des années que le sujet est là, comme un éléphant dans la pièce, mais jamais clairement adressé. Benjamin ne compte pas se lancer sur ce sujet-là aujourd’hui, mais compte bien avoir le courage, un jour, de dire à son oncle en face ce qu’il pense.

Je bossais ici alors que tu n’étais même pas né, Junior. Cette boîte, c’est toute ma vie. Alors ne viens pas me dire avec tes yeux de biches que je m’acharne. Si tu n’es pas content tu n’as qu’à… Cette fois, Ben attend la fin de la phrase avec impatience. Mais le silence s’étire, Aloysius ne semble pas vraiment prêt à exprimer pleinement sa pensée, et ça a le don d’énerver un peu le plus jeune, même s’il voit bien que son oncle fait des efforts - par rapport à d’habitude - pour que la situation n’empire pas. Ton ancienneté et ton expérience t’autorisent donc à martyriser ceux qui travaillent pour nous ? demande Benjamin, très sérieux. Être détestable a marché dans le passé et c’est donc la seule voie que nous avons pour faire prospérer cette entreprise ? Il lance un tss avant de continuer.
Le problème, c’est que le système est complètement du côté d’Aloysius. Qu’il soit exécrable avec les autres ne changera jamais le fait qu’il y aura toujours quelqu’un pour venir travailler chez eux : nombreux sont ceux à chercher du travail à tout prix, surtout chez les sang-mêlés qui tentent de trouver leur place dans la société sorcière. Benjamin sait aussi que quand bien même quelqu’un viendrait à critiquer leur entreprise à l’extérieur, la parole des Rosier aurait toujours plus d’importance aux yeux des autres. Rien ne peut vraiment forcer Aloy à changer son comportement et tout ça, Ben, ça le hérisse. C’est peut-être ainsi que mon père te laissait gérer l’entreprise, mais je refuse de vivre dans les cris et de voir les employés se crisper à mon arrivée comme toi. dit-il franchement. Et ça lui fait du bien. Ça fait très longtemps qu’il n’a pas parlé aussi honnêtement à quelqu’un. On est censés aider les gens, les accompagner -- on a une entreprise de service! -- comment peut-on être aussi désagréable entre les murs de notre boîte et vendre ça?
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Si son frère n’était pas mort, il le tuerait. Il irait le trouver dans son salon, lui attraperait sa sale gueule par les cheveux et lui exploserait le crâne contre la table basse jusqu’à ce que la tête saute, que la cervelle coule, qu’il crève comme le connard qu’il était. Il s’était passé quoi, dans sa tête, quand il avait écrit ce putain de testament ? « Oh, et si je donnais les rênes de l’entreprise familiale à mon gosse de vingt-trois ans ? C’est sûrement une bonne idée. Aloy-who ? Je ne vois pas de qui vous parlez monsieur le notaire. » Il va sans dire que si Aloysius avait connu le dessins-animé les Aristochats, il aurait ressenti beaucoup d’empathie envers le valet lésé (pour une fois qu’il pourrait ressentir de la sympathie pour un domestique…) mais le pire c’est que ce n’était pas comme s’il avait été simplement le bras droit de Fergus pendant des années, sans autre lien. Il était son putain de frère ! L’imbécile avait eu le bon goût de naître en premier et donc recevait tous les lauriers ? Pour quelqu’un comme Aloysius, qui détestait être mis de côté, la gifle ne passait pas.
De toute évidence Benjamin aurait bien aimé tout laissé à son oncle, mais maintenant que le gamin s’était accroché à l’entreprise, il y tenait, et le pire c’est qu’il tenait à ce que ça avance comme il l’entendait. On aura tout vu.
Pas étonnant que le patriarche Rosier soit de mauvaise humeur de façon quasi-constante.
Et par-dessus le marché on venait l’accuser d’acharnement. Ça non plus il n’en revenait pas.

Et il continuait. Martyriser ? « Tu utilises grands mots pour des petits trucs, Junior. » Martyriser ? Il n’avait (de mémoire) jamais porté la main sur un employé — normalement ? Il n’avait jamais fait courir des rumeurs dégueulasses sur les gens qui bossaient pour lui. N’avait jamais tenté de… Finalement Benjamin dit quelque chose de censé. On continue avec ce qui marche, évidemment, Aloysius décide de s’asseoir sur sa rancune — comme ça lui arrivait souvent, pour hausser les épaules : « Être détestable avec les incompétents et récompenser les bons travailleurs, oui c’est comme ça que ça marche. » Qu’on aille pas se foutre de lui, Aloysius savait qu’une majorité des employés le craignait, mais savait aussi fort bien qu’un petit nombre de bosseurs appréciaient sa manière de faire tourner la machine. Sans cette soupape cela aurait fait longtemps que quelque chose aurait pété et que Papa-Liam serait venu lui coller un bon coup de pied au cul. Aloysius était loin d’être con, surtout quand on en venait au management par le stress : il savait assez bien comment se goupiller pour que ça ne lui explose pas à la gueule.
Il n’avait simplement jamais tenu Benjamin en compte dans l’équation — ça devenait une mauvaise habitude.

Il s’étouffe presqu’à la suite, de l’entendre aussi idéaliste. Et de… « Ton père ne me laissait pas gérer l’entreprise. On la gérait à deux, qu’est-ce que tu crois, franchement. Il n’a jamais été plus sympathique que moi, ton papa. » Il roule des yeux, éclate presque de rire de nouveau : « On est une entreprise de service qui travaille pour un gouvernement qui asservit les nés-moldus. Qui traque les hybrides. Qui condamne les pédés. Tu crois… vraiment que les gens s’inquiètent de ce qu’il se passe entre nos murs ? Nos clients qui crachent sur leurs valets sang-de-bourbe à longueur de journée ? » L’hypocrisie du gamin, devant lui, est ahurissante. « De nous deux, c’est toi qui a donné l’ordre d’exécuter une part de nos employés. Pas moi. Je ne me souviens pas d’être venu dans ton bureau pour chouiner sur ta cruauté. » Pas qu'il critique le gouvernement, il était bien d'accord avec la politique de traque des hyrbides, qu'il trouvait même trop lâche. Mais le reste… Bon…

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Junior. Junior. Qu’est-ce qu’il hait ce surnom. Il a presque envie de balancer un coup à son oncle à chaque fois que celui-ci l’utilise. C’est juste horrible Junior. Ça le ramène toujours à l’impression qu’il est inférieur, qu’il n’a pas la place qu’il mérite, qu’il n’est pas légitime. Il sait très bien que Aloysius l’appelle comme ça en toute connaissance de cause : il se plaît même à utiliser ce surnom à tout va, même devant les autres -- ce qui a le don de mettre Benjamin en colère même si, à chaque fois, il se doit de rester poli et de sourire pour que personne d’extérieur ne soupçonne les tensions entre oncle et neveux. Avec un peu de chance, ça passe pour un surnom plein d’affection auprès des gens qui l’entendent. Ton père ne me laissait pas gérer l’entreprise. On la gérait à deux, qu’est-ce que tu crois, franchement. Il n’a jamais été plus sympathique que moi, ton papa. Benjamin lève les yeux au ciel. Il n’a jamais dit le contraire. Il n’aime pas les manières d’Aloysius, mais il n’aimait pas non plus les manières de son père, que ce soit dans le monde professionnel ou dans la vie personnelle. Ces deux-là étaient  peut-être très différents, mais Benjamin trouve autant de choses à haïr chez l’un que chez l’autre. Au moins une chose que les frères avaient en commun en plus du nom. On est une entreprise de service qui travaille pour un gouvernement qui asservit les nés-moldus. Qui traque les hybrides. Qui condamne les pédés. Tu crois… vraiment que les gens s’inquiètent de ce qu’il se passe entre nos murs ? Nos clients qui crachent sur leurs valets sang-de-bourbe à longueur de journée ? Évidemment. Encore une fois, Benjamin sait que tout est du côté de son oncle dans cette affaire. Mais il n’empêche qu’il est totalement en désaccord avec son oncle : tous sont regardés, bien sûr que ce qui se passe entre leurs murs a de l’importance. De nous deux, c’est toi qui a donné l’ordre d’exécuter une part de nos employés. Pas moi. Je ne me souviens pas d’être venu dans ton bureau pour chouiner sur ta cruauté. Benjamin lève les mains de chaque côté, incrédule. Quel est le rapport ? Je ne comprends même pas comment vous pouvez ne pas voir la différence. dit-il, les sourcils haussés. Comment peut-il parler de cruauté, alors qu’ils faisaient ce qui était nécessaire ? Leurs employés les avaient trahis, ils avaient laissé entrer la résistance. Bien sûr, qu’il fallait un châtiment à la hauteur. Mais harceler les employés alors qu’ils travaillent sérieusement pour l’entreprise, c’est tout autre chose. Benjamin se demande si son oncle réfléchit vraiment. Je ne vous demande pas d’accueillir les quelques hybrides et nés-moldus qui occupent des postes mineurs chez nous comme des rois. Je me fiche bien d’eux. dit-il en balayant ces personnes là de leur conversation d’un revers de la main. Mais nos employés sang-mêlés, qui cherchent à travailler normalement et à prouver au Lord qu’ils lui sont dévoués en faisant bien leur travail, ne méritent pas votre acharnement. dit-il en pointant un doigt accusateur sur son oncle. Si vous les détestez tous tant, je vous le dis, j’aime autant que nous remplacions tous nos employés par des sang-purs. dit-il, ferme. Le pire, c’est qu’il le dit sérieusement. Il déteste l’idée de faire perdre leur travail à des sorciers tout à fait capables de travailler, mais si c’est ce qu’il faut pour que son oncle soit agréable tous les jours au travail avec les employés, Ben est presque prêt à faire venir des sang-purs de l’étranger pour qu’ils aient la paix. C’est ça que vous voulez ? demande-t-il en posant les mains sur ses hanches, tout à fait sérieux.
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