(freyhild #2) maintenant qu'on est face à face, on se ressemble sang pour sang

sang pour sang

février 2007 w/ @Myrthild Travers

comme si les battements de nos coeurs étaient sur la même longueur d'onde.
les lignes de nos mains se confondent. Tu me renvoies comme un miroir mes doutes et mes éclats de rire. la promesse d'un autre avenir.

Si on t'avait dit, quelques années plus tôt, que tu serais là en train de partager tes plus sombres secrets avec Myrthild Travers, tu ne l'aurais pas cru. Vous vous connaissez depuis longtemps, de part le ministère et parce que toutes les familles au sang-pur se connaissent. De la Travers, tu as toujours eu l'image d'une femme frigide, une bourgeoise tenant tellement à ses privilèges qu'elle est prête à se courber devant le seigneur des ténèbres. Une femme au sang-pur comme tu en as connu bien trop. Tu l'as toujours considérée comme une menace. Une ennemie de ton camps, de ton couple, de tout ce que tu crois juste. Pourtant, la femme qui te fait face, te fixant de ses prunelles factices semble bien loin de celle que tu avais imaginée. C'est étrange, de se dire que les gens que l'on a connu ont eu une vie avant de nous rencontrer. L'idée de la savoir avec Kingsley te tire un sourire. Tu n'aurais jamais cru cela ni de l'un ni de l'autre. Le chef charismatique et dénué de sentiments de l'ordre avec la bourgeoise au coeur de glace. Un couple pour ainsi dire détonnant. Tu ne peux t'empêcher de sourire. « Kingsley et toi donc. Un couple ... surprenant pour ainsi dire. Je n'aurais jamais cru ça de lui, ni même de toi. » Les apparences sont trompeuses, n'en es-tu pas la preuve future madame Travers ?

À ton tour, ainsi est le jeu. Une question, une réponse. Et à mesure que la partie avance, tu découvres une nouvelle femme. Et tu comprends à quel point tes préjugés ont guidé ton ressenti envers Mythild. À ton tour maintenant. Tu es soulagée qu'elle ne remette pas en doute ton couple avec Marlon, en tout cas pas des sa première question. Finalement, tu es plus agressive que la Travers. Encore une fois, tout n'est pas blanc ou noir. Et la méchante de l'histoire n'est pas forcément celle que l'on imagine. Quoi qu'il en soit, à toi de te révéler maintenant. « J'ai rejoint l'ordre il y a longtemps maintenant. Par conviction. Par envie d'un monde qui correspond à mes idéaux. D'abord, j'ai combattu, puis finalement je suis devenue agent-double. J'ai renoncé à celle que j'étais, pour devenir la Freya que tu vois tous les jours aux ministère. Maître-chercheur, fidèle au gouvernement, sang-pur qui n'hésite pas à faire les pires expériences au département des mystères. » À la fois le meilleur et le pire choix de ta vie. Tu as donné ta vie, ton nom et ton identité au service de la cause qui t'anime, dans l'espoir de voir renaître un monde où l'égalité reine en maître. Et alors que le temps passe, tu prends mesure de ce que tu as sacrifié en devenant agent-double. « De par ma position, je suis au coeur de l'un des départements du ministère avec le plus de secrets. Et c'est ainsi que j'aide l'ordre au quotidien. J'ai fait de ma vie et de mon visage un mensonge, jour après jour, pour protéger ceux en quoi je crois. »

Agent-double. Un mot fort de sens. Dès que tu as rejoint le cercle des espions, tu es devenue une enchanteresse, usant de tes charmes et de ta maîtrise des mots pour gagner la confiance de tes ennemis et en tirer des informations. Tu as fait de la trahison ton quotidien. Séduisante succube, tu as su gagner la confiance de certaines des âmes les plus noires de cette société que tu hais. Cela aurait pu être parfait, si les sentiments ne s'en était pas mêlés. Tu es par ailleurs surprise que Myrthild ne t'ait pas interrogée en premier sur ce qui te lie à son frère. Cela viendra surement en attendant, c'est à ton tour de jouer. « Pourquoi donnes-tu ces informations à l'Ordre ? Par réel soutien pour la cause ou bien est-ce juste pour Kingsley ? Pour être honnête, j'étais persuadée que tu soutenais le gouvernement corps et âme. Je te considérais comme une ennemie. Et je ne sais que vraiment dans quelle case te situer à présent. »

@freya abbott

Aux commentaires de Freya, concernant sa relation passée avec Kingsley, Myrthild hausse les épaules, l’air de dire qu’il était normal qu’on ne puisse se l’imaginer. Après tout, seuls ceux qui avaient été à Hogwarts en même temps qu’elle avaient pu avoir cette information, et cette amourette adolescente n’avait abouti à aucun mariage concret, si bien que ça n’avait été qu’une idylle éphémère, jamais vouée à autre chose. De plus, ils s’étaient rarement adressé la parole plus de quelques brèves minutes du temps où Shacklebolt était encore un membre du bureau éminent des Aurors, ce qui avait évité qu’on puisse l’accuser de connivence avec l’ennemi.

Interrogeant Freya sur ses raisons d’entrer dans l’Ordre, elle cherchait avant tout à se faire une idée nette de s’il était possible de se fier à cette femme dont elle ignorait une grande part du caractère, ne l’ayant pas vraiment côtoyée avant qu’elle n’entre dans son cercle familial au bras de Marlon. Elle comprend mieux le visage affiché par son interlocutrice, la façade qu’elle n’avait pu qu’effleurer, mais que Freya daignait abattre pour se révéler totalement à une alliée potentielle. Il aurait été probablement logique de se méfier, de chercher à repérer les accrocs dans le récit, mais la cohérence était telle que Myrthild ne voyait pas vraiment comment Freya pourrait -voudrait- lui mentir à ce sujet. Elle hoche la tête, se gratte un instant la barbe lorsque Freya mentionne les pires expériences du Ministère, et songe que la brune face à elle en sait sans doute plus encore que les journaux n’ont voulu révéler. Sachant que Gracefield existait, Myrthild n’avait pas spécialement envie de gratter davantage la couche de vernis du Secret du Département des Mystères : quelque chose lui disait qu’elle n’aurait pas aimé ce qu’elle aurait découvert. « J'ai fait de ma vie et de mon visage un mensonge, jour après jour, pour protéger ceux en quoi je crois. - Je vois… C’est sacrément culotté de faire ça, je ne sais pas si j’aurais réussi à faire pareil… » Si elle affirme cela, alors même qu’elle vient de révéler qu’elle informe Kingsley, c’est aussi parce que les convictions qui l’ont amenée à faire ce calcul et ce choix d’allégeance n’ont absolument rien avec une volonté de défendre un monde juste et équitable, en adéquation avec ses idéaux.

Lorsque Freya l’interroge à ce sujet, un sourire en coin un peu gêné étire le coin des lèvres du barbu, qui souffle légèrement, avant de commencer, toujours de sa voix grave et masculine : « Pour être honnête, je l’ai soutenu, ce gouvernement. Je suis revenue de ce soutien lentement, à force de découvrir certaines choses qui ne me plaisaient guère, mais je pense qu’une partie de moi en soutient encore certains aspects. Elle a l’air gêné de quelqu’un qui confesse ses fautes sans forcément avoir de quoi s’en faire excuser : Si j’ai commencé à renseigner Kingsley, c’est certes à cause des… des affinités que nous avions eues… mais c’est aussi parce que j’ai vu en lui un moyen de nuire à mes frères… » Elle se passe la main dans les cheveux aux reflets cuivrés, soupire et reprend : « C’était il y a dix ans, et ma relation avec Marlon a sacrément évolué depuis ce temps, où je le considérais comme un gêneur revenu dans notre vie juste pour me faire chier. » Elle reste songeuse quelques instants, et décide de prendre le temps de s’expliquer, puisqu’elles sont toujours seules dans ce coin de café moldu :
« En fait, on nous a toujours élevé en compétition, les uns avec les autres, dans ma famille. J’ai essayé de ne pas faire pareil avec mes gosses, mais je ne suis pas totalement sûre d’avoir réussi. Toujours est-il que je ne sais pas comment tu t’entends avec ta fratrie, mais mon entente avec la mienne a été calamiteuse pendant des décennies. On s’est toujours disputés l’affection de notre père -j’avais gagné celle de ma mère presqu’aussitôt que j’étais née fille- et ça a entaché nos relations en grandissant. Si bien que, quand le monde sorcier s’est divisé en deux camps, disons que j’ai considéré qu’il était plus malin de soutenir le camp opposé à celui que mes frères soutenaient… Le tout bien sûr de façon secrète, sinon tu penses bien que je ne serais probablement plus là pour te raconter ça… » Un sourire empreint d’une vague tristesse ourle ses lippes un instant, avant qu’elle se frotte le nez avec l’index gauche. « Avec le temps, à force de renseigner Kingsley, et de parfois discuter politique avec des gens moins intolérants, j’ai progressivement pris mes distances avec ce que toute femme de bonne famille de sang-pur devrait être… Et je crois que je soutiens désormais l’Ordre avec plus de conviction qu’avant. Oui, c’est ça. », entérine-t-elle en hochant la tête, presque libérée par ce constat.

Un poids s’est-il levé de sa cage thoracique ? Elle n’en sait trop rien : ce n’est pas parce qu’elle considère qu’un monde où l’Ordre aurait remporté la partie est plus souhaitable, qu’elle veut pour autant que ses frères, son mari, ses amis mangemorts et soutiens au régime de Voldemort, finissent exterminés non plus. C’est tout le problème de sa situation, probablement : trop intéressée pour cesser d’informer, mais trop mouillée pour encourager un renversement brutal de la table en place. Elle inspire un instant, prend une gorgée de thé -tiède, pas très bon- avant de reposer ses billes bleues pour l’occasion sur Freya. « Ton rapprochement avec mon frère… C’était pour l’Ordre au départ ? Ou c’est quelque chose qui s’est fait, tout seul ? » Elle pose la question mais lève presque immédiatement la main en l’air, comme pour l’interrompre, avant de reprendre, doucement : « Non, attends. Une chose d’abord : il m’a dit, pour la perte du bébé, et… Je suis désolée. J’ai perdu un nourrisson en bas âge, et je ne sais pas comment tu l’as vécu, mais si tu as besoin un jour d’en parler, pas aujourd’hui, j’imagine que c’est encore trop tôt, mais un jour… » Elle laisse la phrase en suspens,avant de reprendre le fil de sa question : « Mais donc, toi et Marlon : l’Ordre savait ? »

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février 2007 w/ @Myrthild Travers

comme si les battements de nos coeurs étaient sur la même longueur d'onde.
les lignes de nos mains se confondent. Tu me renvoies comme un miroir mes doutes et mes éclats de rire. la promesse d'un autre avenir.

Malgré tes attaques frontales, qui pourraient laisser croire que tu maîtrises totalement la situation, tu n'es pas aussi à l'aise que tu essayes de le laisser paraître. Cette situation est pour ainsi dire inattendue, si quelques moins plus tôt on t'aurait que tu serais face à la Travers , dans une discussion qui tendait inexorablement vers la révélation de vos plus noirs secrets, tu ne l'aurais guère cru. Et pourtant. Tu croises les bras, buvant littéralement les paroles de Myrthild, avec le sentiment de la découvrir à chaque syllabe. Tu connaissais la Travers, ce qu'elle était. Là, tu prenais conscience de qui elle était. Tu réalises qu'elle est plus complexe qu'il n'y paraît, guidée non pas par ses idéaux mais par des sentiments bien plus complexes, entre amour et haine. Rancoeur et Nostalgie. Autant de choses qui montrent que la reine des glaces est en réalité une humaine, avec ses forces et ses faiblesses. « C'est peut-être une question d'éducation, mais j'ai eu une relation cordiale avec mon frère et ma soeur. J'ai été la grande soeur à la fois protectrice et complice, un rôle que je tenais très à coeur. Mais pour les protéger j'ai coupé les ponts avec eux, je n'ai guère de nouvelles d'eux depuis plusieurs années. Ce fut l'une des décisions les plus difficiles de ma vie. » Freya, Leta et Jonah. La fratrie Abbott, aujourd'hui éclatée. Mieux vaut les savoir loin qu'en danger.

Tu l'écoutes attentivement tandis qu'elle continue d'évoquer ses relations avec son frères ainsi que sa position face à l'ordre. Tant est si bien que tu as presque l'impression de voir la belle brune et non le rouquin qui te fait face. « Tu es surprenante. » Est-ce un compliment ? Tu ne le sais pas vraiment, juste l'expression de ce que tu ressens face à cette femme qui tout d'un coup se confie. Maintenant, c'est à ton tour, on arrive au point culminant. Marlon. Cette histoire interdite, dangereuse mais sincère. Il était évident qu'elle allait te poser la question. Tu prends une profonde inspiration, consciente de la portée des mots qui allaient venir. Myrthild ne t'en laisse pas l'occasion, évoquant le bébé que tu as perdu. Immédiatement, tu portes la main à ton ventre, inexorablement vide. Pour certains, cela peut sembler ridicule d'être affecté par la perte de cet enfant que tu n'as même pas eu l'occasion de sentir bouger sous tes doigts. Pourtant, la blessure est encore là. Béante, suintante de tes espoirs de maternité qui s'échappent à jamais.

Tu mets quelques secondes à répondre. « Je te remercie. C'est .. encore difficile en effet, comme une vielle blessure qui ne guérit jamais totalement. Tes mots sont précieux, et je te remercie de ce soutien que je ne pense guère mériter, au vu de nos antécédents. » Mais aujourd'hui, alors que vos secrets sont évoqués carte sur table, comptent-ils encore ces antécédents ? « J'ai tout d'abord séduit ton frère pour le compte de l'ordre. Au vu de sa position, il était la cible idéale. Un membre de l'élite, Travers de surcroit. Finalement, je me suis fait prendre à mon propre piège. » La succube qui tombe amoureuse de sa victime, un cliché vieux comme le monde dont tu pourrais presque avoir honte. « Au fil du temps, mes sentiments sont devenus réels. Tant est si bien que je marche aujourd'hui sur une corde raide, sans filet. Enfin, nous. Marlon est au courant. » Tu trembles au souvenir de ta terrible confession, à Sainte-Mangouste, quelques heures à peine après l'accident qui avait interrompu ta grossesse. « Tout nous oppose. Nos idéaux s'affrontent et pourtant, nous avons décidé de nous unir. Pour protéger les nôtres de nos camps respectifs, mais surtout par amour. Nous avons conscience de la dangerosité de la chose, pour l'un comme pour l'autre. Aux yeux de l'ordre, j'ai tellement bien joué mon rôle que je suis parvenue à le tromper jusqu'au bout. Aux yeux du gouvernement, je suis tellement fidèle que j'en épouse le représentant de la loi. » Un coup de génie, qui risque bien de se retourner contre vous. Vous en avez pleinement conscience lui et toi. « C'est terriblement risqué, nous le savons tous les deux. Mais puisque je ne peux choisir entre mon coeur et mes idéaux, j'ai décidé de m'engager dans cette voie, aussi dangereuse soit-elle. » Un moldu a dit un jour que l'amour a ses raisons que la raison ignore. N'en déplaise à Voldemort, le bougre avait raison. « J'aime sincèrement ton frère. Assez pour prendre ce risque. Et je pense que c'est réciproque. »

@freya abbott

Elle ne pensait pas s’ouvrir autant à Freya et, s’il s’avérait que la Abbott était un honeytrap dans lequel elle était tombée, elle s’en mordrait les doigts. Mais quelque chose dans l’attitude de la brune face à elle avait changé et Myrthild considérait que toutes les alertes qu’elle aurait pu avoir en présence d’une ennemie s’étaient tues. Hochant la tête lorsque Freya partagea son expérience avec sa propre fratrie, la Métamorphomage ne comprenait que trop peu pour autant le fait de s’éloigner de ses frères pour ne point leur nuire : mais les familles étaient ainsi faites qu’on n’avait jamais les mêmes égards pour ses proches.
Un sourire étira ses lèvres lorsque la maître-chercheuse du département des mystères lui fit cet étrange compliment, confiant la surprise qu’elle ressentait à découvrir la Travers. Mais les surprises n’étaient pas finies puisque Freya elle-même en avait quelques unes dans son escarcelle.

Arrivant à la question concernant Marlon, Myrthild était sincère : si elle voulait savoir si l’Ordre avait quelque chose à voir dans cette affaire, c’était à la fois pour évaluer l’état éventuel de son frère s’il apprenait que cette femme qu’il avait aimé (aimait encore peut-être ? À en croire la douleur qui l’avait frappé et qu’il avait bien voulu signifier à sa cadette) œuvrait pour le Phénix. Mais songeant à la discussion aux Battues, elle avait soudainement interrompu Freya avant qu’elle n’ait pu répondre, pour lui exprimer sa sympathie et sa compassion au sujet douloureux de cette fausse couche. Il était des moments où certaines douleurs en réveillaient d’autres, et il était difficile de les ignorer. Contre toute attente, Myrthild compatissait donc avec une femme qu’elle n’avait jamais vraiment voulu connaître jusque là. Haussant les épaules lorsque Freya la remercia pour cette preuve de soutien inattendue, la membre du Magenmagot semblait vouloir signifier que n’importe qui aurait eu cette délicatesse… RIen n’était pour autant moins sûr.

Se calant de nouveau dans son fauteuil et entrecroisant ses doigts, l’informatrice de Shacklebolt s’attendait à la première partie de l’histoire : que Marlon se soit fait embobiner par les atouts non-négligeables de son interlocutrice n’était pas surprenant. Il y avait quelque chose chez Freya qui faisait se dire à Myrthild qu’elle avait appris à manipuler les personnes de la haute société, aussi cette vérité ne la surprenait pas.
Pour autant, ce ne fut pas la même chose avec la suite des informations. Dans un sens, la benjamine des Travers était rassurée d’apprendre que l’affection de son aîné vis-à-vis de celle que l’Ordre avait jeté à son cou avait trouvé un écho chez Abbott elle-même. Le schéma était un principe de base dans beaucoup trop d’ouvrages, si bien que ça semblait plausible et presque logique. Pour autant, Myrthild fut bien heureuse d’être assise sans rien dans les mains parce qu’elle aurait sans doute cassé une tasse à cette fameuse phrase, l’informant que Marlon Travers connaissait la véritable allégeance de Freya.
Et pire encore -enfin, « mieux » peut-être, au vu de la situation- il gardait le secret et en plus de ça ils allaient se marier ?!

Une pensée fugace lui vint : il n’y a donc vraiment que cet imbécile de Louis pour respecter encore à la lettre les leçons familiales…

Chassée bientôt par la prise de conscience assez choquante qu’en une semaine, Marlon était revenu sur sa rage et sa douleur, allait donc épouser Freya ici présente et… Un rire la secoua alors, alors qu’elle se passait la main dans cette barbe rousse qui semblait étinceler d’un coup. « Eh bien… Des félicitations s’imposent, je crois ? » Ah ça, pour être sur le cul, elle l’était sacrément !

Son frère savait-il déjà, lorsqu’il avait daigné lui expliquer les raisons de leur rupture, que Freya était de l’Ordre ? Avait-il menti pour protéger cette femme ? Avait-il donc un cœur ? (Oui, à cette dernière question, elle avait quand même une réponse sérieuse à donner : tout de même, ce n’était pas un monstre !) Inspirant longuement, comme si elle sortait d’un concours d’apnée après avoir bu avec attention et passion ce que lui racontait Freya, Myrthild se pencha vers sa confidente pour finir par avouer : « Je dois reconnaître que je ne m’attendais pas à pareille annonce… » Sans rentrer dans les détails de l’entrevue avec son frangin, elle aurait pu rester perplexe encore longtemps, mais c’était sans compter sur sa réactivité à toute épreuve. « J’imagine que ça s’est décidé récemment ? Non vraiment… Je suis… Oui, je suis heureuse pour toi, pour vous. Vous êtes complètement fous de risquer aussi gros mais disons que ça me fait plaisir de savoir qu’il est capable d’une folie pareille pour toi. » À cet instant précis, Myrthild ne pensait aucunement à la folie qu’elle-même menait de plein front, à avoir décidé de renseigner Kingsley sans se soucier des conséquences -ou en étant prête à les affronter dans tous les cas. « Je suis même impressionnée, en vrai. Je ne pensais pas ça de lui. J’imagine que ça n’a pas dû être facile que de lui avouer une chose pareille ? »

sang pour sang

février 2007 w/ @Myrthild Travers

comme si les battements de nos coeurs étaient sur la même longueur d'onde. les lignes de nos mains se confondent. Tu me renvoies comme un miroir mes doutes et mes éclats de rire. la promesse d'un autre avenir.

La situation est cocasse quand on y pense. Tu as passé des années à détester la Travers, par principe plus que par réelle animosité (c'est si facile de détester quelqu'un par principe après tout !), et te voilà face à elle, enfin en partie puisqu'en général la barbe rousse mal taillée ce n'est pas vraiment son style, en train de lui confier ton plus noir secret. La partie la plus intime de ta vie basée sur le mensonge et l'apparence. Si on t'avait dit ça un jour, tu aurais surement mis ça sur le compte d'un verre de trop. Pourtant, la réalité est bien là. Prenant la forme d'un rouquin, mais dont les mots, tranchants sont bel et biens ceux de celle qui sera bientôt ta belle-soeur. Tu peines à croire que dans quelques mois, cette famille dont tu as enduré les mesquineries lors ce repas mémorable sera la tienne. Pourtant, c'est bien ce qui te pend au nez. Par amour, tu épouses également toute la clique Travers. Néanmoins, ton instinct te souffle que Myrthild sera plus une alliée qu'une ennemie. Vous ne serez sûrement jamais les meilleures amies du monde, mais quelque chose dans ce regard, que même le déguisement ne parvient à dissimuler, te murmure qu'elle est sincère. Pour une fois.

Plus que sincère, elle est surprise, et tu remarques par ailleurs qu'elle ne cherche pas à le cacher. Preuve s'il en fallait une supplémentaire que les armes sont abaissées. pour le moment en tout cas. Ça te rassure un peu, tu as bien fait de lui faire confiance. Tu l'espères en tout cas. « Elles sont toujours appréciables, mais je ne veux pas te forcer. La situation est délicate et inédite. Je ne t'en voudrais pas si tu n'approuvais pas. » Myrthild semble surprise, celle dont le visage n'exprime d'ordinaire qu'une assurance froide, te paraît tout à coup prise de court. Cela te surprend et te rassure. Entre ses précédents aveux et sa réaction, tu réalises qu'iil y a bien un être humain derrière ces beaux atours qu'elle se plaît à exhiber avec tout le dédain imposé par son rang. Plus qu'un humain, une femme. Avec ses combats, ses doutes et ses sentiments. Peut-être que dans d'autres circonstances, vous auriez pu devenir amies. « En effet, c'est très récent. Et cela n'a pas été facile. Ça a même été plutôt le contraire. » Tu repenses à vos disputes, au ministère, au manoir, à Sainte-Mangouste. Tu repenses à tout ces moments où tu as cru que c'était fini. Et où tu avais plus peur de le perdre que de perdre la vie. « Je pense que ça a été difficile pour nous deux. Il s'est senti trahi, bafoué par ces années qui ont reposées sur un mensonge, mon mensonge. Quant à moi, j'avais peur. Mais j'ai fini par réalisé que j'avais plus peur de le perdre lui plutôt que d'être emprisonnée ou pire. Et ... je crois que c'est pareil de son côté. Il n'exprime pas facilement ses sentiments Marlon, tu le sais sans doute. » Et bien longtemps, tu as douté de la force de ses sentiments. Allant jusqu'à penser qu'il te haïssait. Et pourtant, c'est main dans la main que vous plonger dans les abysses. « Malgré la force de nos sentiments, nous ne voulons pas renoncer à nos idéaux. Ils font ce que nous sommes l'un et l'autre finalement, et je pense que trahir nos camps serait aussi nous trahir nous même. » Trahir mais pas trop, ainsi est le jeu dangereux dans lequel vous vous êtes lancé. Entre faux semblants et réels sentiments. Délicate est la limite, aussi fine que la pétale d'une rose, qu'un faux mouvement peu aisément déchirer. « Tu dois certainement penser que nous sommes des fous, des idiots voire des traîtres. Et nous le sommes certainement. Mais j'espère que l'on peut compter sur ton soutien. » Ton regard est fiché dans le sien, comme deux miroirs qui se font face. Les yeux dans les yeux, et dans les âmes.

@freya abbott

À écouter les explications de Freya, Myrthild est rassurée. Il y a dans la relation que son frère peut entretenir avec l’agent-double -parce que c’est ce qu’elle est- quelque chose de beau, de paradoxalement pur dans leur décision de rester ensemble malgré leurs camps opposés. Immanquablement, cela la ramène à son propre mariage qui -elle le redoute tout en ne cherchant pas à enrayer la lente marche du temps implacable- trouvera sans doute sa fin si Bertram apprend l’énorme mensonge qui gangrène leur famille. À cette union où ses idéaux de justice et de société se sont lentement éloignés de ce qu’elle avait pu souhaiter lorsqu’ils étaient plus jeunes, plus ambitieux peut-être. Myrthild s’interroge également sur la force de l’amour, car elle aime toujours Bertie, et suppose qu’il en est de même pour lui : à l’image de Marlon et Freya, les époux Prewett-Travers arriveront-ils à surpasser un mensonge, celui de Myrthild ? Elle se rend compte qu’elle est rstée sans doute silencieuse trop longtemps puisqu’elle relève la tête lorsque l’héritière Abbott lance des hypothèses quant à ce que peut penser sa future belle-sœur. « Tu dois certainement penser que nous sommes des fous, des idiots voire des traîtres. Et nous le sommes certainement. Mais j'espère que l'on peut compter sur ton soutien. - Je… », commence donc la Travers avant de s’interrompre et de peser réellement les mots et les sous-entendus qui peuvent s’y trouver, tandis que l’adepte de l’Ordre du Phénix a planté ses yeux dans les billes vertes de la membre du Magenmagot. La réponse qu’elle donnera est sans doute la plus capitale de toutes, parce que féliciter les gens pour un mariage qu’on n’avait pas vu venir, c’est une chose ; mais garder ce secret que Freya vient de lui confier ? « Tu l’as. Vous l’avez, mon soutien. », jure ainsi Myrthild, tendant la main vers le poignet de la brune, pour l’enserrer doucement, comme on ferait pour se préparer à un serment inviolable.

Le contact est ainsi maintenu quelques instants, tandis que l’homme à l’apparence de Barberousse fixe avec intensité son interlocutrice. Puis il la lâche, et Myrthild reprend, toujours sous cet aspect factice : « Je n’irai pas vous accuser de trahison, parce que je crois que je n’ai pas trop le droit vu ma position… Et vous avez l’air tous les deux totalement conscients des risques. » Elle passe sa main dans ses cheveux de cuivre, puis soupire légèrement : « Je ne dirai rien. » Et puis, après avoir laissé quelques secondes encadrer cette promesse d’un peu de solennité, Myrthild se penche de nouveau en avant, avec un air un peu plus conspirateur : « Et vous avez une date de prévue, déjà ? »

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février 2007 w/ @Myrthild Travers

comme si les battements de nos coeurs étaient sur la même longueur d'onde. les lignes de nos mains se confondent. Tu me renvoies comme un miroir mes doutes et mes éclats de rire. la promesse d'un autre avenir.

Les êtres vivants communiquent via différents langages, en fonction des capacités propres à l'espèce. Pour certaines, ça sera un grognement, pour d'autres un coup de dent plus ou moins appuyé en fonction du sens du message. À mesure de son évolution, l'espèce humaine a développé une multitude de moyens de communiquer. Que ce soit par la parole, le geste ou le regard. Mais, aucun ne semble plus symbolique qu'une poignée de main. Geste codifié, fort de conséquences. Il peut signifier la signature d'un accord, une confiance mutuelle, un soutien. Quand les doigts délicats de Myrthild enserrent ton poignet, et que vos mains se joignent dans une fugace - mais puissante étreinte, tu comprends dans chaque parcelle de ton corps qu'il n'y aura plus de retour arrière. Aujourd'hui, votre relation prend un nouveau tournant. Fait de respect, de soutien et de sororité.

De l'extérieur, vous avez juste l'air d'un couple de moldus en plein rencard, cocasse quand on y pense. Pourtant, si vos apparences sont trompeuses, vos regards eux, sont éloquents. Ainsi que vos mots. « Merci Myrthild. Ton soutien et ta présence nous seront précieux. Cela me va droit au coeur. » D'une gorgée, tu termines ta boisson chocolatée. Malgré son apparence, le regard de ton interlocutrice est si intense, que tu en oublie la barbe broussailleuse et les traits masculins, tu vois presque la mâchoire autoritaire et les lèves parfaitement dessinées de la Travers. Sa beauté froide et singulière, qui longtemps t'as effrayée. Tu souris à cette question, posée sur le ton de la conspiration. Dans un autre contexte, vous auriez pu être deux amies discutant de ton mariage autour d'un verre.

Soudainement, une idée te vient. Plus une intuition, un peu folle. « Cette question va te surprendre, mais j'ai le sentiment que tu es la meilleure personne pour tenir ce rôle. » Tu marques une pause, laissant passer quelques secondes de suspense. « Tu veux bien être ma témoin ? » Tu as des amies, bien plus proches de toi que ne l'est Myrthild (ce n'est pas bien difficile cela dit). Mais, bien que puissantes et réelles, vos amitiés reposent sur le mensonge sur lequel tu as construit ta vie. Et elles seront bien entendu à tes côtés pour le grand jour, mais pour témoigner de votre amour, tu as besoin de quelqu'un qui en comprenne les tenants et aboutissants. En qui tu peux avoir une confiance absolue. « Tu vas trouver ça stupide, mais au vu de ce que nous savons l'une sur l'autre, je ne vois personne de mieux placée que toi. »

Elle n’aurait pas voulu y croire si, une heure plus tôt, une vieille diseuse de bonne aventure l’avait pris à part pour lui raconter qu’elle allait avoir une discussion improbable avec quelqu’un qu’elle pensait être son ennemie. Et pourtant, c’est ce qu’il s’était bel et bien passé. En promettant à Freya qu’elle cacherait et garderait leur secret, à elle et Marlon, qu’elle acceptait de se faire complice de ce qui était un peu de trahison des deux camps, Myrthild avait fait d’une ancienne adversaire (qu’elle avait échaudée lors de leur première entrevue en tête à tête) une amie sincère, une sœur dans l’adversité. Incroyable, ce que les décisions qu’on prend peuvent nous mener à faire sans qu’on ne l’ait vu venir. Parce qu’après tout, elle n’aurait pas pu deviner tout ce que Freya lui avait confié, et elle n’aurait sans doute jamais su (ou en tout cas, pas aussi vite) que la brune face à elle s’était remise avec son frangin.

Oui, elle en avait appris beaucoup en une seule discussion, mais elle s’en sentait grandie et rassurée aussi, un peu, de savoir que Marlon était avec quelqu’un qui se situait davantage dans la zone grise de l’entre-deux que dans les ténèbres les plus noires. Peut-être même que cela voulait dire que son frère n’était pas complètement pourri jusqu’au trognon (et franchement, vu ce dont elles avaient discuté avec Freya, mais aussi avec lui la semaine précédente, Myrthild voulait bien croire cela). La sincérité de la partisane de l’Ordre du Phénix la touchait, en tout cas, et elle était heureuse (agréablement surprise, finalement) d’avoir osé tout poser à plat sur la table et de s’être révélée l’une à l’autre.

Plutôt que de lui donner une date pour la cérémonie, qui ne devait pas encore être arrêtée, Freya la surprit une nouvelle fois, alors qu’une lueur nouvelle brillait dans ses prunelles. La Travers n’avait pas l’impression qu’il fallait s’inquiéter de ce revirement, si bien qu’elle resta penchée vers son interlocutrice, quoique ne la touchant pas. Instinctivement, Myrthild sentait que la question était importante et que, même si cela était peut-être spontané, la demande n’en serait pas moins sérieuse. Si bien que lorsque Freya lui demanda de devenir sa témoin, elle ne fut pas totalement prise au dépourvu.
Agréablement surprise, peut-être, une nouvelle fois.
« Ça n’a rien de stupide., protesta-t-elle en secouant légèrement la tête de gauche à droite, Je n’aurais pas la prétention de me considérer comme la plus adéquate mais je veux bien me fier à ton jugement., et d’ajouter finalement avec un sourire fendant cette barbe rousse qui commençait à lui tenir chaud, toujours de cette voix masculine, Je serai honorée d’être ta témoin, oui. » il faudrait sans doute qu’elles trouvent une explication plausible pour cette décision, ne serait-ce que pour éviter de mettre la puce à l’oreille à certaines personnes. Mais s’il s’agissait de déguiser un peu la vérité pour protéger le secret de Freya, Myrthild n’aurait pas de scrupules. Après tout, elles seraient bientôt de la même famille.

Elle commençait à fatiguer, se rendit-elle compte alors qu’elle regardait, songeuse, ses mains, qui redevenaient plus fines un bref instant. « Il vaut mieux que je ne tarde pas trop, ou certains pourraient se demander où est passé le rouquin rentré plus tôt... » ajoutant le geste à la parole, elle se levait de son fauteuil et tendait la main vers Freya, comme pour la saluer d’une virile poignée de main. « Est-ce que tu veux passer dans la semaine, au manoir, pour qu’on parle de cet heureux événement et que tu me confirmes que tu veux toujours de moi en témoin ? Promis, je te ferai un meilleur accueil que la dernière fois... » une ombre de sourire un peu dépité ourle le coin des lèvres de la Métamorphomage, comme pour exorciser le souvenir de cet épouvantable dîner familial, puis elle propose enfin : « Je peux m’occuper de régler pour nous deux, si ça te va : j’ai encore de la monnaie d’ici... »

sang pour sang

février 2007 w/ @Myrthild Travers

comme si les battements de nos coeurs étaient sur la même longueur d'onde. les lignes de nos mains se confondent. Tu me renvoies comme un miroir mes doutes et mes éclats de rire. la promesse d'un autre avenir.

Si on t'avait dit, quelques mois plus tôt, que tu allais vivre l'un des moments les plus importants de ta vie avec la Travers comme témoin, tu en aurais ri. Il y a encore quelques temps, elle t'avait acculée pour t'interroger de la manière la moins subtile qui soit, et voilà qu'aujourd'hui tu pouvais la considérer comme une alliée. Quelque chose de particulier entre amie et soeur. Ni l'un ni l'autre mais tellement plus. Et, alors que Myrthild accepte ta proposition, tu ne cherches même pas à retenir ton sourire. « Merci, tu n'as pas idée à quel point cela me touche. Et je veux que tu saches que cela ne va pas dans un sens, tu peux compter sur moi. » Tu as peu d'amis, surtout au vu de cette vie de mensonges que tu as choisis. Pourtant, ces relations ont pour toi une importance particulière. Beaucoup mettent en avant les relations familiales comme les plus importantes. Tu n'es pas tout à fait d'accord. Un ami, tu le choisis, c'est donc en ton âme et conscience que tu t'impliques dans cette relation. Cela donne une toute autre importance à ce type de relation. Aujourd'hui, tu le choisis d'accorder ta confiance à la Travers. Et ce choix, tu as bien l'intention de l'assumer.

Tu ne sais pas vraiment combien de temps s'est écoulé depuis votre rencontre face à l'antiquaire. Tu as le sentiment d'avoir vécu un moment hors du temps. L'espace de quelques instants, Myrthild et toi étiez seules face au reste du monde. Unies par vos secrets et par vos coeurs. Quelqu'un a dit un jour que le coeur d'une femme est un océan de secrets. Aujourd'hui, Myrthild et toi avez plongé l'une dans les secrets de l'autre, et en êtes ressorties main dans la main. Tu souris à l'invitation de ta camarade, te rappelant de cette soirée atroce, qui semble si loin à présent. « Il est vrai que cette soirée fut mémorable en bien des aspects, elle ne m'a pas donné la meilleure image de la famille Travers mais il est temps que j'apprenne à en connaître les bons aspects. » Sur ces mots, tu te lèves à ton tour en serrant la main de la métamorphomage. Bien que ce soit la main calleuse d'un rouquin que tu serres, tu pourrais presque sentir les mains fines et délicates sous ta paume. « Ça marche, j'arriverais au manoir avec du bon vin français comme je l'aime dans ce cas ! »

- fin du rp -

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