“ You love this. ” Le sourire de Blaise s'accentue, creusant autour de sa bouche deux profondes ridules et révélant un morceau de dents aussi blanches que l'ivoire. Oui, il aime ça, la narguer, l'inciter à lui poser des questions auxquelles il ne répondra pas — c'est plus fort que lui. Surtout avec elle, parce que ça fait toujours mouche, même quand elle refuse de poser les questions qu'il faut, par fierté sans doute. Il la connait bien et Blaise aime savoir qu'elle le connait bien aussi. C'est un sentiment étrange, quand on aime pas trop donner de soi comme lui, qui ocille toujours entre façade charmante et façade immuable: le jeune prince qui séduit et l'homme d'affaires impitoyable.
Avec Pansy, il peut simplement être Blaise. Joueur, stupide, respectueux, plein de doutes, intéressé, affectueux, tendre, maladroit, impatient, demandeur, capricieux, égoïste; seulement pour voir ces mêmes qualités et défauts chez elle, comme dans un miroir. Quelle chance il a eu qu'elle accepte de l'épouser, qu'elle veuille bien passer sa vie à ses côtés. My mate cannot be less than I, se dit-il distraitement, comme il l'a fait plusieurs fois durant ces dernières semaines qui ont mené à leur mariage. “ Having one over me, knowing something I don't. ” Il hausse les épaules, faussement nonchalant, alors que bien entendu, à l'intérieur, il jubile. “ I have three different suitcases packed. One for a beach destination, one for a city-break in a moderate but summer-y climate, and one for a city-break in a colder climate.  You do need to tell me which to take if you do not want to be stuck carrying all three. ”

Elle le fait rire, Pansy, quand elle parle comme ça. Extra, dramatique, intense, bien préparée, trop préparée, méticuleuse, exaspérante pour certains, parfaite pour lui. Il aurait fait la même chose. “ As if I'd pick for us to go somewhere cold for our honeymoon, ” la gronde-t-il gentiment, en roulant les yeux. Blaise se plaint suffisamment du climat de Londres pour ne pas vouloir partir en vacances dans un pays à la météo et la température similaires, ce serait de la torture. Surtout pour des vacances aussi importantes que celles-ci. Leurs premières en tant qu'époux, le lendemain de leurs noces. “ I am glad for our holiday. ” Lui aussi. Il trouve qu'ils les méritent et même si Blaise a vaguement peur de laisser à Yaxley les rênes de Gracefield Manor, il espère que rien ne sera effondré le temps qu'ils reviennent de Cuba... Il a prévu quelques surprises intéressantes à leur retour, mais ne pas pouvoir régler les derniers problèmes et démarches administratives et magiques va être une torture pour lui qui, si il n'aime pas lui-même s'occuper de ses affaires, fourre le nez partout pour vérifier que tout roule comme sur des roulettes.

Pansy pose la main sur le matelas et ses doigts remontent jusqu'à son bras, l'effeurent avec douceur tandis que le corps tout entier de Blaise se fige par réflexe. Non pas que le contact soit désagréable — loin de là — mais Pansy n'a jamais, jamais été tactile. Sauf pour lui mettre ses pieds froids sur les jambes pendant la nuit et le faire tressauter de stupeur. “ How about you? Think you'll get tired of me? ” L'index remonte un peu sur son bras, vers son coude et son biceps et le manche de sa chemise de nuit à manches courtes, et Blaise la regarde sans rien dire pendant quelques secondes. Il ne pense pas trop à ce geste, tendre mais distrait semble-t-il, et ne se fait pas d'idées quant à ce qu'il pourrait vouloir dire. “ No chance, ” répond-t-il sans hésiter. Ils n'ont jamais eu véritablement l'occasion de partir en vacances ensemble — il se souvient de quelques plans à la comète faits après et pendant Hogwarts. Mais Pansy, Blaise la supporte tous les ours, alors ce n'est pas sous le soleil de Cuba qu'elle va commencer à (trop) l'agacer. “ I think we are going to have the time of our lives, where it's sunny and nice and warm. ” Nouveaux indices, quoique pas très probants même lui doit l'avouer. “ And that's all I'm going to say about it for now. ” Nouveau sourire, nouvelles ridules aux coins des lèvres. “ Il fait un mouvement vers la place à côté de lui sur le lit, pour laquelle il a libéré la place pour que Pansy s'y glisse, comme d'habitude. “ Are you not sleeping here? ”

Pansy n'est pas très tactile, voire même pas du tout, surtout aux standards de Blaise qui lui, à ses yeux à elle, l'est affreusement. Il l'est trop, mais il a appris à se contrôler auprès d'elle qui ne réagit pas bien aux câlins et autres touchers affectueux. Alors si effleurer le bras de son époux semblerait tout à fait anodin venant d'une autre, de sa part à elle, aussi innocente qu'elle souhaite paraître, c'est quelque chose. Quoi exactement, elle même l'ignore. Elle essaye, peut-être, de lui de montrer qu'elle est à l'aise avec lui, plus qu'avec quiconque d'autre, ce qu'elle pense qu'il doit déjà savoir. Et puis, elle est curieuse aussi. Curieuse d'effleurer sa peau chaude, son bras musclé, curieuse de tenter un rapprochement aussi. Il ne réagit pas vraiment à son geste cependant, ne la repoussant pas, sans l'encourager à plus. “ No chance, ” répond-t-il sans hésiter, a soulagement de Pansy. Ils s'agacent mutuellement depuis des années, mais surtout ils s'adorent. Et depuis qu'ils vivent ensemble ils n'ont eu qu'une seule vraie et longue dispute résultant en une semaine de silence mutuel. Elle espère que ça sera la dernière et qu'ils ne se donneront — enfin, qu'il ne lui donnera — aucune raison de reproduire la chose pendant leurs vacances. “ I think we are going to have the time of our lives, where it's sunny and nice and warm. ” Les indices n'ont rien d'extraordinaire, mais elle accueille ces nouvelles informations avec un petit sourire. Il s'agira donc de la valise numéro un — sa préférée. “ And that's all I'm going to say about it for now. ” Elle perd son sourire quand il arbore le sien, brillant et ravi de son petit effet, de cet avantage qu'il a sur elle. Au moins, il a eu la décence de ne pas nier adorer ça. Il fait un mouvement vers la place à côté de lui sur le matelas : “ Are you not sleeping here? ” Elle roule des yeux. C'est son lit et sa place habituelle, ils le savent tous les deux parfaitement. Évidemment qu'elle va y dormir. Mais ce mouvement de Blaise doit être une invitation à prendre sa place maintenant. Elle doit le lasser, ou bien sa tentative affectueuse n'a pas été appréciée. Ou les deux à la fois, peut-être. Sans un mot, elle ôte son doigt de son bras et à quatre pattes le contourne pour pouvoir s'allonger près de lui, sur le côté, pour lui faire face alors que lui-même se tourne vers elle. Au moins, croit-elle comprendre que la question de Blaise rend claires ses intentions pour ce soir : il veut dormir. Rien de plus. C'est tant mieux, bien entendu, Pansy préfère. Elle n'est pas trop déçue qu'il n'ait pas semblé apprécier sa nuisette spéciale nuit de noces, qu'il n'ait pas fait de remarque plaisante comme il l'a fait pour ses robes. Elle sait qu'elle ne lui plaît pas, après tout. Ils ne sont qu'amis, ça a toujours été comme ça. “ So you want to sleep then? ” murmure-t-elle d'un faussement air détaché, préférant simplement écarter tout doute quant à leur situation. C'est vrai que c'est elle qui a préféré esquiver la question sur ce qu'elle voulait ce soir. C'est elle aussi qui n'a pas été très sensible à la tentative de Blaise de discuter de tout ça sur un plan plus général. “ I know you would not. ” reprend-elle donc justement, comme s'il lui venait de lui poser la question. “ Do something I wouldn't want you to, I mean. I know you wouldn't do that. ” admet-elle, même si pour elle cela relève de l'évidence et c'est pour ça qu'elle n'y a pas répondu plus sérieusement une poignée de minutes plus tôt. Elle croit savoir que les cartes sont entre ses mains à elle, mais Pansy est trop timide pour jouer la première et faire plus que se rapprocher un peu, la tête sur son oreiller jusqu'à ce que ses doigts de nouveau effleurent la peau de Blaise, allant jusqu'à s'enrouler autour de son poignet pour apporter sa main à lui à sa joue à elle.

Pansy finit par se décider et le contourne précautionneusement pour s'installer sur le lit, Blaise se tournant pour lui faire face alors qu'elle pose sa tête sur son oreiller. Il remarque qu'elle fait désormais bien attention à ne pas le toucher après avoir détaché son doigt de son bras... peu importe. Il ne sait pas trop ce qui lui a pris mais ne lui posera pas la question, redoutant qu'elle se ferme comme une huître et finisse par décider de l'éjecter du lit pour la nuit. “ So you want to sleep then? ” Que pourraient-ils faire d'autre? Blaise a une petite idée, mais doute que Pansy le veuille véritablement; et il a beau être un goujat, il n'a pas quelqu'un qui a jamais eu envie ou eu besoin de se forcer sur quiconque pour coucher avec. C'est elle qui esquive, à chaque fois qu'il a mis le sujet sur la table. Et si il peut parfois être obtus, Blaise a fini par take a hint.

“ I know you would not. ” Il comprend de quoi il parle et hoche lentement la tête, rassuré malgré lui. “ Do something I wouldn't want you to, I mean. I know you wouldn't do that. ” Il la regarde sans rien dire, se demandant si c'est sa manière à elle d'en parler, d'amener le sujet... ça le surprend un peu, pour être honnête, mais il n'en dit rien, faisant juste les gros yeux quand elle s'approche un peu dans un geste plutôt équivoque. Les doigts de Pansy remontent jusqu'à son bras, son poignet, et s'enroulent autour pour apporter sa paume à sa joue... Blaise n'est pas stupide au point de ne pas comprendre ce qu'elle demande silencieusement, ou du moins ce qu'elle propose. Entre ça et son visage qui est désormais si proche du sien...
Sa main, raide et immobile, se détend un chouïa en se déposer contre sa mâchoire, son pouce caressant sa pommette alors que ses doigts se glissent dans ses cheveux. Il veut lui poser une question, lui demander si elle le veut vraiment, mais finit simplement par légèrement l'attirer à lui en se penchant lui-même. Elle a le temps de le repousser, ou de se raviser, mais elle ne le fait pas quand il l'embrasse.

Un frisson parcourt la nuque de Blaise malgré lui. Ça n'a rien à voir avec le peck qu'ils ont partagé à leurs fiançailles, ou le baiser rapide à la fin de la cérémonie plus tôt dans la journée. Cette fois, pour la première fois, ils s'embrassent vraiment, Pansy se pressant à son tour contre lui. Blaise, à l'aveugle, prend sa main à elle et la pose sur son cou à lui, avant que ses doigts ne reviennent effleurer le visage de sa fiancée... non, sa femme. Ils se détachent un peu vite à son goût, mais il sourit en voyant le teint rose de sa femme, ses lèvres qu'elle pince comme pour en vérifier le goût. “ Okay? ” demande-t-il à doucement, sa voix un peu rauque mais il ne sait pas trop pourquoi — de fatigue, de surprise, de désir? Pansy hoche la tête et Blaise se penche un peu jusqu'à ce que leurs nez s'effleurent, satisfait qu'elle ne s'éloigne pas. “ What do you want, Pansy? ”

Blaise doit être surpris de son geste, Pansy n'en doute pas une seconde. Après tout c'est tellement peu commun pour elle de chercher le contact ainsi. Pour autant, il ne refuse pas l'ouverture qu'elle lui offre timidement, ses doigts acceptant de se poser sur son visage, son pouce venant même caresser sa joue alors que les quatre autres décident de se mêler un peu à ses cheveux. C'est étrange, encore bien nouveau pour elle, mais elle ne déteste pas l'espèce de tendresse qu'il insuffle à leur contact. Elle ne déteste pas non plus le fait qu'il utilise cette même main posée-là pour l'attirer à lui. Elle sait ce qu'il va faire, elle pourrait esquiver, refuser, mais elle n'en a pas envie. Pour la première fois sans public, Blaise l'embrasse et Pansy a le temps de répondre à la pression de ses lèvres. Elle a le temps de fermer les yeux et de véritablement y goûter. Et ça semble faire plaisir à Blaise puisqu'il en profite pour lui prendre sa main à elle aussi, la déposant sur son cou, chaud comme le reste de son corps, la paume de Pansy y appuyant légèrement alors que toujours leurs lèvres se touchent. Elle soupire lourdement lorsqu'ils se détachent après ce qui semble être une éternité et pourtant si peu de temps tout à la fois. Pansy sait qu'elle a les joues roses comme les deux autres fois qu'ils se sont embrassés, mais elle sait aussi que c'est un peu différent ce soir. C'est moins de l'embarras qu'un peu de plaisir qui teinte ses joues. Elle a eu le temps de tester ce baiser, de l'apprécier. Et pourtant, elle pince ses lèvres et dans le secret de sa bouche passe sa langue dessus comme pour chercher un goût particulier qu'y aurait laissé Blaise. Elle est un peu déçue que ça ne soit pas le cas. Ce n'était pas assez long. “ Okay? ” sa voix est un peu rauque, elle se demande pourquoi. Ce pourrait-être imputable à la fatigue, mais…elle n'était pas rauque il y'a quelques minutes encore. Doucement elle hoche la tête, même si une part d'elle se demande si c'est faux car son rythme cardiaque n'est pas aussi stable qu'il l'était avant leur baiser. Elle ne trouve pas à se plaindre néanmoins lorsqu'il s'approche et que leurs nez s'effleurent, leurs souffles se mélangeant presque, échouant sur le visage l'un de l'autre. “ What do you want, Pansy? ” Elle rosit un peu plus, bien malgré elle, peu désireuse de s'exprimer à haute voix. Elle était bien contente que Blaise ait su deviner, ait su lire en elle qu'elle cherchait ce baiser, timidement, cherchait un premier pas tout léger vers ce qui les attend, si ce n'est ce soir, bientôt. Elle était bien heureuse de ne pas avoir eu à parler pour se faire entendre. Mais Blaise maintenant lui demande des mots et Pansy à la langue d'ordinaire si bien pendue a bien du mal à trouver les bons.

Elle souffle un peu, contre son visage, relève le menton ce qui fait s'appuyer un peu plus son nez contre celui de Blaise. “ I want another kiss. ” finit-elle par avouer. Parce qu'elle est curieuse Pansy. Elle est curieuse de savoir si elle sera encore essoufflée après ça, curieuse de savoir si la chaleur de sa peau contre la sienne finira par s'épuiser à force de contact, curieuse de savoir si elle peut imprégner ses lèvres du goût de celles de Blaise. Et quand de nouveau il rompt la distance entre leurs visages, elle ferme les paupières et profite, répond au baiser avec envie. Blaise n'est que son meilleur ami, mais cela reste agréable, très agréable même. Pansy se plaît à penser qu'elle pourrait faire ça un bon moment, longtemps même. Et souvent, aussi. Alors le contact se prolonge et quand ils se séparent pour reprendre leurs souffles, ils se retrouvent aussitôt, encore et encore. La main de Pansy n'a pas quitté son cou, bougeant légèrement toutefois pour caresser la peau, glisser des doigts dans sa nuque, effleurer ses cheveux. Elle aime les doigts de Blaise sur son visage également, alors que lentement, presque imperceptiblement, leurs corps se rapprochent sur le matelas. Elle ne semble s'en rendre vraiment compte que lorsqu'ils sont plus proches qu'ils ne l'ont jamais été, s'effleurant de tout leur long alors que timidement toujours sa main glisse un peu pour effleurer une épaule, puis son dos, par-dessus la soie de son pyjama. Un autre baiser lui tire un long soupire et elle frissonne de ses mains encore chastes, mais s'aventurant tout de même en terrain inconnu sur ses bras et le haut de son dos laissés nus. “ Do you desire me Blaise? ” s'entend-elle demander dans un souffle rauque et lourd d'émotions qu'elle ne connaît pas. La question n'est pas joueuse ; elle ne demande pas comme quelqu'un qui a juste envie de l'entendre. Elle demande comme quelqu'un qui ne sait véritablemet pas ce qu'il en est. Elle demande avec vulnérabilité et besoin de savoir. Elle demande parce que Blaise désire les hommes. Elle demande parce que même lorsque Blaise désire les femmes, il ne la désire pas elle. Elle demande parce qu'elle n'a pas oublié, ne peut pas oublier, la manière qu'il a eu de lui dire que ce serait un calvaire pour lui de lui faire découvrir les plaisirs de la chair. Il s'est excusé mais, comme pour beaucoup de choses que dit Blaise avec humeur, elle ne peut s'empêcher de toujours se demander, s'il n'y avait pas du vrai dedans. Si vraiment ça l'embête d'avoir à partager un lit avec elle, des baisers, des caresses, une union plus que sur le papier.

Blaise ne sait pas à quoi s'attendre de la part de Pansy, comme la plupart du temps. Elle est capable du meilleur comme du pire, avec lui et avec les autres. “ I want another kiss. ” Sa réponse le surprend un peu et Blaise arque les sourcils légèrement avant de sourire en se penchant vers elle pour l'embrasser de nouveau, ses lèvres venant chercher les siennes avec un rien de retenue, rassurées seulement quand celles de Pansy répondent à son baiser avec envie. Il aime beaucoup ça, ce baiser, ses mains qui effleurent son corps par-dessus ses vêtements, son souffle court quand ils se séparent et qu'il entr'aperçoit entre ses cils ses joues roses. Ils s'embrassent. De vrais baisers, longs et lents, Blaise expérimentant lentement en laissant ses mains caresser sa peau à travers les vêtements, la pressant imperceptiblement contre lui à mesure que leurs baisers s'éternisent. Il ignorait qu'un tel désir pouvait exister chez Pansy, il ignorait combien sa peau pouvait être chaude même à travers son pyjama. Il est son meilleur ami et pourtant il a l'impression d'ignorer beaucoup d'elle, en cet instant précis, où elle le prend de court en lui rendant sa passion délicate.

Ils se séparent pour reprendre leur souffle, leurs nez s'effleurent et Blaise se reculent pour la regarder, voyant avant qu'elle ne sorte de sa bouche une question se former dans ses yeux. “ Do you desire me Blaise? ” Il cligne des yeux, complètement pris de court, et a un nouveau mouvement de recul pour mieux la regarder. En l'observant, Blaise se demande ce qu'elle veut entendre comme réponse. Ça, c'est une leçon que lui a appris son père quand il est allé vivre avec lui: toujours savoir ce qui est attendu de lui quand on lui pose une question importante.
Pansy aimerait entendre qu'elle est désirée, Blaise en est convaincu. Mais elle est sa meilleure amie, il lui doit au moins la vérité... mais lui-même ignore la réponse honnête à sa question.
Alors il réfléchit, rapidement, la regarde. Il pense à ses lèvres, à ses mains sur sa nuque et dans son dos. Il pense à sa robe de mariage, et celle qu'elle a porté pendant la première réception. À son sourire lors de leurs fiançailles, et à la manière agaçante qu'elle a de toujours lui piquer la moitié de son dessert après avoir prétendu ne pas en vouloir, ainsi que son air contenté quand elle engloutit sa part sans se poser de questions. Il pense aussi au fait qu'il aime bien quand elle les cheveux un peu plus courts que d'habitude, comme maintenant, et qu'il a vu qu'elle avait perdu du poids en prévision du mariage. Enfin, il pense à son corps pressé contre le sien en cet instant précis.

Blaise hoche la tête. “ Yes I do. ” Il sait que c'est vrai, juste à cause de tous ces petits détails, qu'il ne s'était même pas pris la peine de véritablement remarquer ou d'analyser dans le secret de ses pensées. Il a toujours su (ou cru savoir?) que ça ne mènerait à rien, avec Pansy. Mais là... là, elle lui demande qu'il l'embrasse. Alors peut-être...
Bien entendu, il ne se fait pas d'illusions. Ce n'est pas parce qu'il la désire que ça va tout changer entre eux. Blaise aime séduire, surtout ceux qu'il aime, il a même du mal à conserver des amitiés avec la gente féminine sans chercher à la conquérir. Mais il la désire, il la veut, parce qu'elle est désormais sienne. Et il espère que leur relation, si elle n'est que physique, pourra la rendre heureuse elle aussi.
Il la regarde, attend une réponse qui ne viendra pas, et finit par sourire un peu de manière déçu et piteuse malgré lui. Bien entendu, qu'elle ne le désire pas — comment pourrait-il la blâmer? Il est tordu, mauvais, immature, stupide, arrogant, une slut, elle l'a dit elle-même. Et ils sont bien d'accord, il ne la mérite pas. Elle ne le repousse pas quand il met un terme à leur court échange pour l'embrasse, et Blaise se dit qu'au moins, c'est déjà ça.

Pansy a peur du silence de Blaise, elle a peur du sérieux dans son regard alors qu'il ne la lâche pas des yeux et semble véritablement réfléchir à sa question. Une part d'elle en est rassurée : au moins il ne va pas lui servir un oui automatique qui ne pourrait être qu'un mensonge. Au moins il veut lui dire la vérité. Mais cela veut aussi sûrement dire que la vérité risque de ne pas plaire à Pansy. Et peut-être qu'il réfléchit juste à un moyen de lui dire non gentiment.
Finalement, après ce qui semble au cœur anxieux de Pansy être une éternité, Blaise hoche la tête. “ Yes I do. ” Sa voix est un peu rauque à lui aussi, et elle bat des cils presque surprise par sa réponse. En fait, elle l'est. Elle espérait l'entendre répondre ça tout autant qu'elle pensait la chose impossible. Il ne l'a jamais désirée avant ce jour Blaise, de ça elle est à peu près certaine. Est-ce savoir qu'elle est sa femme désormais qui change la donne pour lui ? Ou est-ce que ce sont leurs baisers ? Pansy elle-même est confuse par ces derniers, par son souffle saccadé et la chaleur que la danse de leurs lèvres propage dans tout son corps. Pour autant elle a du mal à croire que ça puisse faire le même effet à Blaise.

Et en même temps, il a l'air sincère. Alors sur un très léger hochement de tête, elle semble accepter sa réponse, vouloir se laisser persuader parce que ça lui fait plaisir, de se dire qu'il la désire. Elle. Et si c'est vrai, s'ils sont meilleurs amis, mariés et se désirent, Pansy ne sait pas trop ce que ça veut dire, au final. Ils se regardent un moment et pour une fois elle ne semble pas réaliser qu'il attend quelque chose en retour. Pas un instant elle ne se pose elle-même la question ; dans son esprit il est clair qu'elle n'aurait pas demandé si elle-même ne le désirait pas. Plus simplement, elle ne répondrait pas à l'énième baiser qu'il se penche pour lui offrir si elle ne le voulait pas. Et elle y répond comme elle le veut justement, avec une faim nouvelle qui la rend un peu timide, mais eager aussi. Leurs corps s'effleurent, leurs mains reprennent leurs aventures légères et maladroites l'un sur l'autre, par-dessus leurs vêtements de nuit. De nouveau elle perd des doigts dans ses boucles serrées et frissonne lourdement quand ceux de Blaise trouvent encore son dos nu. Elle soupire contre ses lèvres et s'assure d'une main qu'il ne s'éloigne jamais trop d'elle, même quand ils sont tous les deux parfaitement essoufflés.

Elle esquisse un sourire alors qu'ils s'observent dans le noir avant de reprendre leurs baisers. Elle aura bientôt tant de question à se poser et à lui poser, mais pour ce soir, elle veut juste profiter, de lui, de ses lèvres, de la chaleur agréable qu'il répand dans son corps et des frissons qu'il lui arrache. Ce soir elle veut profiter alors qu'elle songe que finalement à tout point de vue épouser son meilleur ami, ce n'est pas si mal. Pas si mal du tout, bien au contraire.  “ You're a really good kisser, Blaise. ” admet-elle le souffle court quand ils se détachent de nouveau, mais continuent de se caresser chastement. Elle n'a pas vraiment de quoi comparer ses talents avec autrui, mais elle croit savoir qu'il embrasse bien. Il faut assurément être doué pour lui faire ressentir ce qu'elle ressent actuellement. Quant à elle, Pansy fait de son mieux.