Blaise a l'impression qu'il y a un autre coeur qui bat dans sa poitrine près du sien: au début, il a mis ça sur le compte de l'alcool mais au final il n'a pas bu tant que ça, les regards assassins de sa mère sur lui durant la réception et la cérémonie et la seconde réception le forçant à se tenir sage; ensuite, il a pensé que ça venait de l'excitation, on ne se marie pas deux fois après tout, et même si il adore quand on le regarde, ça reste angoissant d'être observé pendant des heures le jour de son mariage. Mais non, parce qu'une fois complètement sobre des deux coupes de champagne qu'il a avalé (une pour le courage et la seconde pour se féliciter), et loin de la foule ayant assisté à son mariage, il a toujours cette impression étrange. Pas désagréable mais presque. Comme si quelque chose s'était logé dans sa poitrine pendant la journée, une source d'inconfort et de chaleur à la fois.

Il ouvre la porte de l'appartement sans mal, pousse le battant et fait entrer Pansy en premier; sa main s'égare, effleure le bas de son dos comme pour l'inciter à se dépêcher. Le geste n'est pas rare, il est même commun: mais en cet instant précis... c'est la première fois qu'il fait ça depuis leur mariage. Ensemble, ils vont avoir plein de premières fois, il y a l'avant mariage et l'après mariage. Et d'autres premières fois aussi...

Il referme la porte derrière eux et s'y adosse, regarde Pansy qui enlève ses chaussures délicatement et il ne peut pas s'empêcher de sourire. Ils ont changé de tenues quatre fois, et heureusement qu'elle ne porte plus sa robe de mariée avec sa longue traîne: ça n'aurait pas été pratique dans l'escalier. Mais elle est jolie, évidemment qu'elle est jolie. Elle est belle, même, un détail que Blaise a remarqué il y a bien longtemps mais c'est comme si la voir s'approcher de lui pour l'épouser avait changé sa perception des choses. Pansy, belle. Pansy, à lui. Pansy, à lui, pour toujours.

C'est en la regardant qu'il comprend ce qui l'habite. Ce n'est ni l'alcool, ni la nervosité, ni toute la nourriture qu'il a mangé, non. C'est de la magie: sa magie à elle dont une partie est désormais en lui, tout comme sa magie à lui est désormais en partie en elle. Un lien magique les unit. Bien plus ue le contrat et le prenup et la cérémonie en fanfare et les alliances qui ornent désormais leurs doigts, à la fin de la journée ils sont liés d'une manière encore plus intime qu'un simple oeil nu pourrait voir. Pansy a fini de retirer ses petits talons et relève la tête vers lui, mettant une mèche de cheveux derrière son oreille, et Blaise sourit un peu plus. “ Just looking at you. ” Elle n'a même pas besoin de lui demander ce qui le fait sourire qu'il répond déjà, en avance sur la partition. Il aime bien la surprendre, et encore plus la faire rosir. “ My wife, ” rajoute-t-il, le mot un peu étranger dans sa bouche, alors qu'il se détache du battant de la porte pour s'approcher d'elle.

Elle est si petite s'est-il rendu compte quand il s'est penché pour l'embrasser rapidement devant leurs invités, une fois, après leurs voeux et la magie du mage officiant la cérémonie. Ou alors c'est lui qui est très grand. Il aime bien ça, il aime bien la surplomber, avoir l'impression qu'il a la carrure pour la protéger. “ I'm going to make some tea. ” Il est tard, mais ils ont eu une longue journée et Blaise aimerait bien se détendre un peu avant d'aller se coucher... sans autant réfléchir à comment ils vont se coucher. Généralement, un mariage est suivi par une nuit de noces... il doute que Pansy veuille passer à la casserole immédiatement. Et peut-être pas tout de suite avec lui. Il se déchausse rapidement et va dans la cuisine, accueillant Bastet d'une légère petite caresse quand elle saute sur un comptoir près de lui. Il espère qu'elle n'est pas trop jalouse.

Le mariage s’est bien passé. Malgré quelques petits anicroches et autres tentatives de certains de leur voler la vedette, l'événement a su rester le leur, avec Blaise et Pansy au cœur de toute de la journée et toute la soirée. La mariage s’est bien passé, Pansy en est très satisfaite même si elle a un peu de mal à réaliser que ça y est, c’est fait. Blaise et elle sont mariés. C’est un peu ridicule, il y a encore cinq ans elle aurait ri de cette idée, Blaise et elle mariés, c’est complètement stupide, mais maintenant c’est la vérité, un état des choses prouvé aussi bien par leurs alliances que leurs vœux prononcés devant une centaine de témoins, que cette sensation dans le fond de sa poitrine, ce lien invisible qui la relie à Blaise. Ça ne la dérange pas autant que ça le pourrait, mais ça reste étrange. Surtout, c’est bizarre de se dire que ce qu’ils ont mis des mois à préparer, ce qui lui a fait faire des dizaines de crises de nerfs, hurlant contre Benjamin, Rosier Events, ou bien sa couturière qui a épanché nombre de larmes sur ses quatre robes, tout ça est derrière elle désormais. Et ils sont mariés. Plus besoin de chaperon, plus besoin même de cet appartement dans lequel ils rentrent ensemble ce soir, sans Benjamin. Ils vont pouvoir acheter quelque chose ensemble, une maison, construire une vie et puis, un jour, une famille. Le mariage est passé et Pansy et Blaise sont en roue libre.

Pansy a beaucoup aimé chacune de ses tenues et les regards admiratifs posés sur elle et les compliments qu’elle a reçu, mais elle est aussi soulagée de pouvoir retirer ses escarpins une fois qu’ils ont passé la porte d’entrée. Pied nu la différence de taille avec blaise est encore plus flagrante, mais puisqu’il n’y a plus personne pour les prendre en photo, elle s’en fiche.  Quand elle relève la tête vers lui, adossé contre la porte, la regardant apparemment défaire précautionneusement les sangles de ses chaussures, il sourit. Elle se demande si c’est parce qu’elle est petite. Elle n’a pas le temps de lui poser la question qu’il lui répond déjà : “ Just looking at you. ” C’est vrai qu’il l’a toujours comprise mieux que les autres, Blaise. Et il arrive encore à la surprendre même alors qu’elle se targue de bien le connaître. Pansy, n’aime pas être prise de court, mais venant de Blaise ça ne la dérange pas trop, surtout si c’est un compliment qu’elle devine dans la chaleur de sa voix. “ My wife, ” Elle rosit un peu alors qu’il s’approche d’elle. Être mariés c’est ça aussi que ça veut dire : elle est sa femme et il est son mari. Ils étaient promis l’un à l’autre et désormais ils s’appartiennent. Peut-être que c’est parce qu’elle sait que Blaise ne cherchera jamais à lui voler sa liberté, mais ça non plus, ça ne dérange pas Pansy autant que ça le pourrait. Et même, l’idée de l’avoir à elle, pour toujours, lui plaît.

Elle est obligée de lever un peu le menton pour le regarder dans les yeux, mais elle a l’habitude, depuis qu’ils habitent ensemble. Elle ne porte que rarement des talons à la maison, ses chaussons tout doux comme de la fourrure de boursouflet sont bien plus confortables et déjà elle les enfile pour réchauffer un peu ses petits pieds glacés alors que Blaise annonce : “ I'm going to make some tea. ” Elle hoche la tête, les doigts pinçant un peu sa robe beaucoup trop longue désormais qu’elle a perdu ses échasses. Même si c’est quelque chose qu’elle ne reportera jamais — ça reste le principe de la robe de mariage — elle ne veut pas marcher dessus et l’abîmer.  Elle rejoint Blaise dans la cuisine, grimaçant en voyant Bastet sur un comptoir près de lui, le chat crachant presque en la voyant débarquer. Pansy songe presque à se transformer là tout de suite pour lui aboyer dessus et la faire fuir. Mais c’est inutile, quelques pas en sa direction et déjà la chatte se fait la malle. Au moins leurs haines sont réciproques. “ ’Tis so strange isn’t it? ” elle s’installe sur le comptoir pratiquement à la place exacte précédemment occupée par Bastet. “ That it is over I mean. I feel like I’ve worked on it for a-g-e-s. And now it’s done. ” Elle pousse un petit soupire, repoussant une mèche de cheveux trop courte qui lui masque un peu la vue, observant Blaise leur verser à chacun une tasse de thé bien chaud. Non qu’il fasse froid, ils ont bien choisi leur date — Blaise a bien choisi — mais c’est un requinquant comme un autre après une si longue journée et un peu plus raisonnable que les alcools qu’ils ont dans leurs placards. “ How do you feel? ” demande-t-elle presque avec douceur alors qu’elle attrape sa tasse et souffle sur son thé. Elle se demande si lui aussi sent véritablement comme si elle était tangible et chaude cette connexion magique entre eux.

Il a à peine le temps de profiter de Bastet que Pansy, sur ses talons, la fait fuir après un feulement hostile dans sa direction. C'est habituel pour lui, et il trouve ça franchement drôle parfois, même si ça le rend un peu triste que sa chatte ne veuille pas rester un peu plus longtemps. Il se demande si Pansy fait exprès de s'asseoir au comptoir là où se trouvait le chat il y a quelques secondes, comme pour clamer la place qui lui revient de droit... “ ’Tis so strange isn’t it? ” Blaise pousse un petit bruit d'approbation, sortant sa baguette pour mettre de l'eau sur le feu et aller chercher le joli meuble qui contient tous ses thés exotiques venant de quatre coins de la Terre. Il hésite un peu devant son impressionnant collection qu'il connait pourtant par coeur.

“ That it is over I mean. I feel like I’ve worked on it for a-g-e-s. And now it’s done. — I know, it's crazy. It was good, though, ” dit-il pensivement, l'eau étant rapidement prête grâce à la magie, sélectionné un thé noir savoureux pour Pansy, et un thé rouge sucré pour lui-même. Il lui tend sa tasse en allant s'accouder de l'autre côté du comptoir après un sourire. “ How do you feel? ” Il hésite un peu, se demandant si elle ressent la même chose que lui. “ Relieved, ” admet-il finalement. Soulagé que ce soit enfin fini. Même si il n'a pas eu le droit de demander quoique ce soit à propos de l'organisation du mariage, il a tout de même vécu les crises de nerfs de Pansy en tant que spectateur du premier rang... Sans compter sa propre famille et ses propres préparations personnelles. “ Do you feel it too? ” demande-t-il, timide, espérant ne pas imaginer ce bourdonnement dans sa poitrine. Il voit ceci dit, au regard de Pansy, qu'elle le sent elle aussi et il hoche la tête. “ It's strange. A part of me inside of you... ” Il souffle sur son thé, pensif, avant d'apporter la tasse à ses lèvres. “ I like that. ”

Il ne se rend pas compte de la deuxième lecture qu'on pourrait avoir de cette phrase qu'après une minute de silence confortable. Il ne peut s'empêcher de sourire un peu plus en buvant son thé, faisant comme si de rien n'était. Elle en parlera avec lui quand elle voudra. “ What now? ” demande-t-il de manière un peu stupide. Ils ont tant pensé à leur mariage qu'ils ont omis le reste... le changement de nom, la nouvelle maison, la famille à fonder, les habitudes à reprendre. Benjamin a déjà déménagé, ils n'ont pas à s'inquiéter de tout ça. Pour le moment... Mais bien assez tôt, ils devront pourtant vivre en mariage. Ils n'ont jamais parlé de ça. Avec un frissonnement désagréable, Blaise pense à tous les maris morts de sa mère. Il espère vraiment que sa malédiction ne se soit pas transmise...

“ Relieved, ” Blaise finit-il par admettre, arrachant un léger sourire amusé à Pansy. Soulagé, de quoi ? Que l'heure si stressante des préparatifs soit enfin passée ? Elle aussi. Que la pression des épousailles ne repose plus sur leurs épaules ? Elle aussi. Soulagé d'être son mari ? Elle en doute. “ Do you feel it too? ” Elle relève les yeux de sa tasse de thé dans laquelle elle trempait à peine ses lèvres, surprise par la timidité très peu caractéristique de Blaise. Elle pourrait lui demande ce dont il parle, faire mine de ne pas comprendre, mais ils se connaissent trop, ceci dit, et d'un regard le it est expliqué et d'un regard, Pansy lui répond que oui. Oui elle le sent aussi ce bourdonnement, cette chaleur étrange logée dans sa poitrine. Leur lien magique. Leur véritable alliance. “ It's strange. A part of me inside of you... ” Le thé lui brûle un peu la gorge surtout lorsqu'elle manque très légèrement de s'étouffer avec, se rattrapant de justesse lorsqu'elle voit l'innocence pour une fois véritable sur le visage de Blaise. Il ne l'a pas fait exprès, donc. “ I like that. ” Elle éloigne sa tasse de ses lèvres et l'observe un long moment, en se demandant s'il est sincère. Il en a l'air, pas moqueur, ni ironique et elle ne pense pas que Blaise offrirait un mensonge de cette façon-là, totalement gratuite. Il doit le penser donc dans une certaine mesure, il doit apprécier cette sensation étrange qu'ils partagent. Et ça, ça la surprend beaucoup. “ What now? ” reprend-il finalement quand leurs deux tasses sont à moitié vides. Spontanément, Pansy hausse les épaules, le geste très nonchalant, mais son visage un peu moins. Elle n'a aucune idée de ce qu'ils vont faire désormais. Ils ont (elle a) tout planifié en ce qui concernait le mariage en lui-même, c'est-à-dire sa célébration, mais pour ce qui est de la vie d'époux, ça, elle a à peine eu le temps d'y songer. Ou peut-être qu'elle n'a pas eu envie d'y songer. Parce que ça vaudrait bien une discussion cette fois plutôt qu'une série de choix unilatéraux. Et parce qu'elle n'a aucune idée de la manière dont pourrait se dérouler une telle conversation, pensant en effet que Blaise est au moins aussi perdu qu'elle à ce sujet. Ils vivent déjà ensemble, depuis un moment maintenant et ils ont une certaine routine, mais celle-ci va devoir changer, au moins un peu. Et ils vont déménager. Et elle va prendre son nom, même si la démarche n'est pas encore faite — et peu encouragée par son père qui, pas féministe pour un sou préfèrerait simplement que son nom ne meurt pas.

“ I don't know, ” aveu assez rare dans sa bouche.  “ We've got that honeymoon you've planned for us, ” regard appuyé en sa direction, légère suspicion ; elle lui a fait confiance pour tout organiser puisqu'il a insisté pour que ce soit une surprise, mais elle a un peu peur, aussi.  “ And then we'll see. One day at a time. ” Nouvel haussement d'épaules, tout aussi travaillé que le premier. Et avant la lune de miel d'ailleurs il y a ce soir. La nuit de noces. Ils vont la passer seuls évidemment, plus besoin de chaperon, mais Pansy ne sait pas trop comment ils vont la passer. Ensemble dans sa chambre comme lorsqu'il se réfugie dans son lit parfois sans qu'ils ne se touchent vraiment ? Séparés, chacun dans sa chambre ? Elle ne sait pas vraiment ce que Blaise attend d'elle. Elle ne sait même pas ce qu'elle attend de lui. Elle n'a qu'une question en tête : lui en veut-il toujours d'arriver vierge sur le lit marital ? “ Yes? ” tente-t-elle de transformer son affirmation en proposition. “ I thought tonight was good too, by the way. Despite some…disturbance… ” elle roule un peu des yeux. “ And you looked handsome in your suits. ” Et c'est toujours le cas, en dépit du détachement très travaillé de sa voix.

“ I don't know. ” Il voulait tout sauf entendre ça... se dire que même Pansy n'a pas de plan pour le futur est un peu effarant: c'est elle qui se charge généralement de réfléchir pour deux. Pourtant, il ne panique pas, ne se sent pas nerveux, stressé, à deux doigts d'écrire à sa mère... non. Il la regarde et il se dit que, comme à chaque fois, lui et Pansy trouveront une solution à deux. Qu'ils parviendront à trouver un terrain d'entente, que leur mariage sera le tissu de légendes, qu'ils seront heureux parce qu'à deux, ils sont capables de tout faire, de tout vaincre, de tout gagner. Blaise ne s'inquiète pas vraiment, et accueille l'admission (extrêmement rare) de Pansy avec un très fin sourire. Ce n'est pas à n'importe qui qu'elle dirait ça et il en est pleinement consciente. “ We've got that honeymoon you've planned for us. ” Blaise arque les sourcils en réponse à son regard appuyé, son sourire s'élargissant lentement. Il leur a prévu deux semaines de rêve à Cuba, un voyage à l'étranger à l'autre bout du monde — luxe que peu de gens peut se permettre par les temps qui courent. Hôtel sorcier au bord de la plage avec piscine privée, vadrouille en voitures sorcières et promenades autour de l'île et dans ses eaux chaudes. Il a hâte! Surtout pour les cigares et le rhum... “ And then we'll see. One day at a time. ” Le sourire de Blaise s'élargit encore, comme si c'était possible. “ One day at a time, ” fait-il en écho, en hochant la tête.

“ Yes? ” Elle est le modèle d'une indifférence distante, avec son petit haussement d'épaules bien calculé qui fait bien rire Blaise. “ Yes, darling, ” répète-t-il patiemment sans problème. “ I thought tonight was good too, by the way. Despite some…disturbance… ” Blaise ne retournera pas le couteau dans la plaie en lui rappelant que c'est du côté de sa famille que le trouble est venu; sa famille à lui se tenait comme des anges! “ And you looked handsome in your suits. ” Il secoue la tête, habitué aux compliments et toujours aussi faussement modeste. “ Thank you. ” Il est content qu'elle le dise ceci dit parce que lui aussi se trouvait très beau — il a, après tout, passé plusieurs semaines à choisir ses tenues, et sans l'aide de Pansy! Ça aurait été tricher... Le compliment lui va donc encore plus droit au coeur. “ You were absolutely brilliant in your dresses too. And today was amazing — the disturbances we'll laugh about them in a few years, ” dit-il avec assurance (c'est ce que sa mère lui a dit pour le rassurer quand lui-même semblait un peu perturbé par le déroulé des évènements).

Il finit rapidement son thé, pourtant encore brûlant, et reposa la tasse dans sa coupole. “ I'm not worried, ” dit-il simplement. C'est vrai que Blaise s'inquiète de très peu de choses de manière générale. “ You and I, we're a good match, ” dit-il avec assurance, “ and I'm going to make you very happy. ” Son sourire ne s'est pas envolé de ses lèvres, révélant entre deux lèvres ses dents blanches. “ And that honeymoon? Pansy, darling, it's going to be amazing. No one else could have planned it better than me. ” Il pose son menton dans sa paume, son coude vissé sur la table. Il la regarde boire son thé, la regarde le regarder. Il la regarde, la regarde vraiment: comme il l'a fait à l'autel, ignorant les regards des invités sur leurs nuques. Ses cheveux raides, ses yeux sombres, ses traits fins, le grain de beauté sur sa pommette, celui qui se trouve près de la ligne de ses cheveux, ses lèvres bien dessinées. “ For tonight, what should we do? ” demande-t-il d'une voix égale, son visage ne trahissant pas vraiment ses doutes.

La moue et le mouvement nonchalant de Blaise, faussement modeste, ne berne pas Pansy un seul instant, évidemment. Il a l'habitude des compliments et elle sait pertinemment qu'il les apprécie grandement. C'est aussi pour ça qu'elle est plutôt avare en la matière avec lui.  “ Thank you. ” Le compliment n'est pas anodin toutefois, Pansy a, après tout, des goûts très arrêtés en matière de mode. C'est son domaine d'expertise et il en faut beaucoup semble-t-il pour la satisfaire. Sans être non plus un exploit, c'est donc une belle réussite pour Blaise qui peut s'en trouver très satisfait. “ You were absolutely brilliant in your dresses too. And today was amazing — the disturbances we'll laugh about them in a few years, ” Elle fait la moue derrière sa tasse et fronce un peu les sourcils en se souvenant de ces petits dérangements. À dire vrai, quelqu'un de moins exigeant que Pansy n'y verrait probablement pas grand problème. Voire même aucun problème du tout. Ça n'était vraiment qu'affaires de deux secondes, et vite oublié avec ça. La cérémonie s'est déroulée à la perfection, aucune de leurs surprises n'a raté, leurs tenues à chacun étaient parfaites, ils n'ont pas manqué d'alcool ni de nourriture et tout le monde semble être parti plutôt satisfait de la journée-soirée. Mais Pansy voulait que tout soit absolument parfait et que pas à un seul moment, pas même une seule seconde on ne leur vole la vedette. Elle en veut donc mortellement à ses cousins qui peuvent (et doivent) s'attendre à une cruelle vengeance de sa part.  “ I'm not worried, ” reprend Blaise après avoir fini son thé, sortant un peu Pansy de sa colère grandissante. Elle esquisse un vague sourire l'air de dire que c'est surprenant de sa part. Blaise n'est pas d'un naturel très inquiet. Son flegme a même de quoi l'agacer, bien souvent.

“ You and I, we're a good match, ” affirme-t-il, apparemment très sûr de lui ce qui est plutôt étonnant car il n'y a pas si longtemps tout le monde s'accordait à dire que ça n'était pas le cas. Même leurs parents semblaient surpris, quoique Aeko pas tellement, justement. Elle a à peine cillé quand Pansy lui a raconté la demande en mariage de Blaise. “ and I'm going to make you very happy. ” Le sourire qu'il lui dévoile pourrait éblouir un aveugle et Pansy a du mal à retenir le sien, roulant des yeux à la place. Elle ne sait pas si Blaise est capable de la rendre heureuse pour être honnête. Elle ne sait pas si quiconque en est capable. Elle rêvait à une époque d'un mariage d'amour, mais l'idée est morte depuis longtemps et bien évidemment depuis leurs fiançailles elle est enterrée bien profondément. Ça ne veut pas dire qu'elle ne sera pas heureuse dans sa vie. Elle aime bien sa vie Pansy, mine de rien, malgré ses plaintes habituelles et son air bougon. Elle aime son travail, sa routine, elle aime vivre avec Blaise, la plupart du temps en tous cas. Tout ça n'a aucune raison de changer avec leur mariage, il ne risque donc pas vraiment de la rendre malheureuse a priori, elle ne pense juste pas vraiment qu'il va la rendre heureuse non plus. Ça n'est pas vraiment l'objet de leur arrangement, après tout. “ And that honeymoon? Pansy, darling, it's going to be amazing. No one else could have planned it better than me. ” De nouveau, elle roule un peu des yeux devant son manque de modestie, très habituel, et l'observe s'installer comme un penseur : le menton dans la paume, son coude sur la table, à la regarder comme si elle avait quelque chose de peint sur le visage. Il la regarde un long moment alors qu'elle finit son thé et elle se demande à quoi il pense, s'il essaye de la gêner, ou de la faire rire, ou… elle ne sait pas vraiment quelle autre option existe. “ For tonight, what should we do? ” sa voix est aussi égale que son visage, mais Pansy pense qu'il n'est pas vraiment aussi indifférent qu'il en a l'air. La crise qu'il lui a piqué la dernière fois qu'elle a bien voulu se rendre à une Satine Night, n'est pas du genre qui s'oublie facilement. Même après qu'il se soit excusé, Pansy lui a voulu, lui en veut un peu encore. En tous cas il est certain qu'elle-même a du mal à ne pas y penser ce soir, quand leur nuit de noces est enfin là et qu'il lui demande faussement innocemment ce qu'ils vont faire. Elle sait qu'il pense à ça, parce que, que pourrait-il vouloir dire d'autre ? Que sont-ils censés faire ce soir si ce n'est consommer leur mariage ? Pansy elle n'a pas le luxe de pouvoir masquer sa gêne, elle ne sait pas s'empêcher de rosir, de détourner un peu le regard. Elle essaye pourtant : elle replonge presque aussitôt ses yeux dans les siens et hausse une épaule. “ Whatever we want to do. ” Mais c'est bien ça le problème justement : elle ne sait pas ce qu'il veut et inversement. Peut-être que ça l'agace encore lui d'avoir à la dépuceler, quant à elle, elle n'est pas certaine d'avoir envie de passer à l'acte directement. Ça devra venir après tout il faudra bien qu'elle lui ponde deux ou trois enfants, mais pour l'instant…il reste Blaise. Juste Blaise, son meilleur ami, qui, il n'y a pas si longtemps était amoureux de Theodore. “ You can sleep in my bed, if you want. ” lui offre-t-elle généreusement. Elle tourne autour du pot évidemment, puisque pour eux, depuis des années, dormir ensemble veut vraiment juste dire dormir ensemble — mais comment lui dire qu'après l'avoir embrassé très exactement deux fois dans sa vie elle n'a pas très envie de se retrouver tout de suite en tenue d'Ève avec lui ? “ When do we have to leave tomorrow? ” Inutile de dire qu'elle espère fortement que leur portoloin est tôt le matin, histoire que ça écourte leur nuit et que leur problème se résolve tout seul.

Il voit la rougeur qui prend les joues de Pansy et qui le fait très légèrement sourire: un sourire gentil, pas vraiment moqueur (ceux-ci sont si courant sur le visage de Blaise, mais jamais adressés à Pansy), un peu complaisant peut-être. Il se souvient, avec un peu de déception (envers lui-même) de la dernière fois où Pansy a daigné l'accompagner à une Satine Night. “ Whatever we want to do. ” Blaise arque les sourcils en l'observant. Lui et Pansy ne se font pas de mensonges, ils se disent toujours la vérité... enfin, plus ou moins, Blaise étant incapable de garder des promesses et d'être sérieux plus de cinq minutes. Mais ils évitent rarement les conversations difficiles et finissent toujours par tout de suite: que ce soit à propos de Theodore ou à propos du choix douteux de l'autre en manière de vêtements. Là, il sait que Pansy tourne autour du pot. Il ne lui en veut pas, il imagine... “ You can sleep in my bed, if you want. ” Il arque les sourcils à cette invitation, surtout vu le ton de princesse généreuse que lui donne Pansy. Son sourire s'élargit un peu malgré lui. “ That's very nice of you to offer, ” ironise-t-il un peu, espérant la faire rosir un peu plus.

“ When do we have to leave tomorrow? ” Blaise est surpris par ce qu'il pense être un direct et abrupt changement de sujet mais il hausse les épaules et cesse, enfin, de la fixer pour mieux baisser les yeux sur sa tasse vide. Il attrape sa baguette et l'envoie avec le reste de la vaisselle dans l'évier, avant de se laisser glisser de son tabouret pour s'étirer comme seul lui en a le talent, faisant craquer sa nuque et son dos à plusieurs reprises en grognant. “ Early. Portkey's at eleven, ” indique-t-il à Pansy. “ I'm going to get changed, ” dit-il simplement, avant d'aller dans sa chambre en prenant Bastet dans ses bras en chemin.
Il se demande si elle veut vraiment dormir dans le même lit que lui cette nuit... l'appartement est vide, Benjamin a déjà déménagé. Il n'y a qu'eux et ils sont désormais... mariés. Mariés et sur le point d'aller en lune de miel... Blaise secoue la tête en jetant Bastet sur son lit, qui s'y vautre aussitôt dans un miaulement satisfait. Il retire ses vêtements et s'observe, en sous-vêtements, dans son miroir plein-pied. Il reste là quelques minutes avant de se détourner pour enfiler ses vêtements de nuit et, avant de le regretter, pour sortir de sa chambre et remonter le couloir jusqu'à celle de Pansy (ignorant le miaulement jaloux de Bastet).

Il frappe à la porte. Il n'essaye pas de l'ouvrir, pas cette fois... il se souvient amèrement de la dernière fois qu'il a essayé d'ouvrir sa porte sans que Pansy ne l'y ait autorisé. Ce souvenir lui fait fermer le poing avec un mélange de colère et d'amertume, qui disparaissent quand elle ouvre la battant. Il observe sa tenue de nuit habituelle, et sent son regard à elle en faire de même. Chemise ouverte et shorts en soie. Il sourit. “ You do know... ” Il s'impose dans l'encadrement de la porte, la faisant reculer pour le laisser entrer. “ That I would never do something that you wouldn't want me to do, right Pansy? ” Il se tourne vers elle un bref instant avant de foncer sur son lit, sautant dessus avec un grognement de satisfaction, roulant dessus jusqu'à trouver sa place habituelle. Il est épuisé. “ Never. ”

Pansy ignore si c'est lié à la question qu'elle vient de lui poser, mais Blaise, enfin, cesse de la fixer et baisse les yeux vers sa tasse de thé. Il la fait voler jusqu'à l'évier et prend le temps de s'étirer comme un chat — elle a l'habitude de le voir faire et ça n'est plus aussi impressionnant que ça pouvait l'être au début — avant de daigner lui répondre. Elle a le temps de finir son propre thé, ce qui l'agace un peu d'ailleurs, avant qu'il ne reprenne la parole : “ Early. Portkey's at eleven, ” ça n'est pas tard, mais ça n'est pas suffisamment tôt non plus pour justifier qu'elle lui propose très simplement d'aller dormir maintenant. “ I'm going to get changed, ” Elle hoche vaguement la tête, un peu rassurée, parce que ça semble au moins impliquer que même s'il vient la rejoindre dans sa chambre et dans son lit, ça sera avec des vêtements : il va se changer, a-t-il dit, pas se déshabiller. Donc ça semble vouloir dire qu'elle est encore tranquille, pour ce soir en tous cas. Il récupère Bastet avant de retourner dans sa chambre, Pansy tirant la langue au chat dans le dos de son maître, avant de poser sa tasse sur le comptoir et d'aller se débarrasser de sa robe de mariée dans sa chambre. Elle est un peu déçue de la faire glisser de son corps, pour être honnête. Elle l'aimait bien, elle aimait la porter, elle aimait être une princesse, pour un soir au moins. Elle a même porté une tiare avec l'une de ses robes et elle sait que dans l'audience certains ont du se moquer un peu, mais elle, elle en était très contente.

Elle n'a pas véritablement besoin de se changer, après avoir ôté la robe, puisque dessous elle a déjà une nuisette en satin tout aussi blanche et décorée de fine dentelle ; la couturière et Aeko semblaient penser que quelqu'un d'autre — Blaise, en fait — allait pouvoir profiter de la voir dans cette tenue-là. Elle hésite un peu à se couvrir plus, enfiler une robe de chambre ou mettre une chemise de nuit un peu plus couvrante, mais elle ne le fait pas. Ils sont mariés, il va bien falloir commencer quelque part non ?
Et puis, Blaise l'a beaucoup fixée ce soir et elle se demande s'il en fera autant quand il la verra ainsi vêtue.
Il frappe à la porte, semble attendre une réponse pour une fois et Pansy, qui hésitait encore un peu, se décide finalement à lui ouvrir. Blaise porte la même tenue de nuit que d'habitude, une chemise ouverte sur un short en soie. La même tenue qui lui fait toujours détourner les yeux, par pudeur. Il sourit et elle hausse un peu les sourcils. “ You do know... ” Il s'avance dans l'encadrement de la porte, la force à reculer un peu pour le laisser rentrer dans la pièce. “ That I would never do something that you wouldn't want me to do, right Pansy? ” Et sur ce, il fonce sur le lit, saute dessus et roule sur lui-même pour prendre la place qu'il occupe toujours, près du bord, tandis que Pansy aime être près du mur. “ Never. ” Elle grogne un peu en fermant la porte derrière elle — geste inutile quand ils sont définitivement seuls dans cet appartement. “ And yet you just did. ” joue-t-elle un peu avec lui, les bras croisés sur sa poitrine alors qu'elle s'avance vers le lit. “ Don't jump on it again you're going to mess with the springs in my mattress. ” geint-elle, en le pointant du doigt d'un air sévère, se radoucissant un peu quand elle s'approche du lit, timide car il faut que Blaise se lève pour qu'elle accède à sa place. Ou bien qu'elle l'enjambe. Mais ça veut dire le toucher, lui et son corps très dénudé, avec son propre corps qui l'est plus que jamais. Elle comptait attendre, debout, qu'il se lève, mais à la place, elle s'assoit près de lui, sur le bord du lit, sans pour autant le toucher.  “ Are you very tired? ” Ça l'arrangerait qu'il le soit, pour être honnête. C'est idiot pourtant, repousser l'échéance pour une nuit seulement ne lui apporterait rien. Pansy aimerait juste qu'ils puisse prendre leur temps, y aller doucement, étape par étape. Elle ne sait juste pas comment le lui demander.

Blaise sourit en entendant Pansy grogner, la regardant fermer la porte. Ça lui fait bizarre de se dire que Benjamin ne reviendra pas, sauf pour récupérer ses vacances pendant leur lune de miel si il en a oublié. Ça lui fait bizarre de se dire qu'ils sont seuls ce soir, dans l'appartement... Ce n'est pas la première fois (et certainement pas la dernière évidemment). Mais il n'empêche que c'est étrange, à la limite du déraisonnable. Peut-être qu'il aurait dû lui refuser sa présence ce soir, aller dans sa chambre, la laisser faire les choses à sa manière et prendre son temps...
Pansy n'a pas l'air révulsée à l'idée de partager son lit ce soir, au contraire. Il se dit que c'est peut-être un pas dans la bonne direction, même si Blaise ne se fait pas trop d'illusions. “ And yet you just did. ” Il arque les sourcils sans comprendre, l'invitant silencieusement à développer. “ Don't jump on it again you're going to mess with the springs in my mattress. ” Il sourit un peu, amusé, mais déçu aussi. Il aimerait qu'ils parlent, qu'ils parlent réellement de ça, cette question qui est posée au-dessus d'eux et qui ressemble de plus en plus à une épée de Damoclès. Ils se disent tout et parlent de tout, sauf de ça. Enfin non, Blaise, lui, en parle souvent. Du sexe, des filles avec qui il couche et, avant qu'elle n'ait le temps de l'interrompre, comment. Mais c'est surtout des monologues. Ça le déçoit un peu que Pansy détourne la conversation avec une blague. Il ne l'a jamais connue aussi lâche.

Elle le regarde d'un air sévère avant de se radoucir en s'approchant, Blaise la regardant faire en se décalant un peu pour lui laisser de la place sur le matelas quand il comprend qu'elle va se contenter de s'y asseoir. “ Are you very tired? ” Il hausse les épaules avec un petit bruit pas très digne de son statut qui ressemble à meh. Il est épuisé, son corps proteste contre le moindre de ses mouvements et si il ferme les yeux, il sait qu'il va s'endormir. Ce ne serait pas la première fois, ceci dit, qu'il se bat contre le sommeil. “ I'm okay, ” décide-t-il de répondre, avant de lentement se redresser pour s'asseoir sur le lit, pliant ses jambes pour lui laisser la place de le contourner sans mal. Ils dorment toujours dans la même position, elle près du mur et lui près du vide, comme ça elle peut le pousser du lit à coups de pied sans problème (de toutes manières, il a le sommeil difficile parfois et se relève certaines nuits plusieurs fois pour marcher, boire un verre d'eau ou aller faire autre chose).
“ Are you? ” lui demande-t-il en retour, lisant dans ses traits et ses yeux qu'elle doit être, à peu près, dans le même état que lui.

Blaise tend la main, lentement, et lève les doigts en pensant que, sans aucun doute, elle va le repousser ou éviter son contact. Mais elle ne le fait pas, même quand son index se tend vers son front et vient le pousser avec douceur, retracer son sourcil et glisser sur sa tempe pour remettre un côté de ses cheveux derrière son oreille. Sa main retombe sur le matelas et il sourit en coin, semblant apprécier la vue. “ Are you very excited about tomorrow? ” lui dit-il avec un air de vil tentateur, espérant qu'elle va mordre à l'hameçon et lui poser plein de questions auxquelles il refusera de répondre. “ I hope you packed some bathing suits. ” C'est le seul indice — qui n'en est pas vraiment un — qu'il lui donne, lui adressant ensuite un petit clin d'oeil joueur pour ne pas qu'elle s'énerve contre lui d'ainsi jouer avec ses nerfs.

Blaise hausse les épaules et répond d'un bruit assez peu dignifié qui veut à peu près tout et rien dire. Pansy pour sa part est plutôt fatiguée tant physiquement qu'émotionnellement des aventures de cette journée comme de la nuit précédente pourtant peu palpitante si elle doit être honnête. “ I'm okay, ” daigne-t-il toutefois lui répondre plus clairement, un mensonge, elle pense, même si elle ne le relève pas. Il se redresse sous son regard surpris et s'assoit, repliant ses jambes comme pour lui laisser un chemin si jamais il lui prenait à elle l'envie de s'allonger à sa juste place qu'il lui bloquait jusque-là. “ Are you? ” elle hausse les épaules, équivalent physique du meh qu'il lui a servi. Oui elle l'est, mais elle peut encore tenir, s'il le veut. Blaise tend lentement la main, sans un mot pour expliquer ce qu'il compte faire, sans que son regard non plus ne sache l'expliquer à Pansy qui regarde ses doigts avec beaucoup de curiosité, mais ne les repousse pas alors même qu'ils s'approchent dangereusement d'elle. Elle s'attend à ce qu'il fasse quelque chose de stupide et c'est un peu le cas, elle imagine, quand il touche son front de son index et le pousse en arrière non sans douceur. Le geste est assez nouveau et surtout plutôt inutile, mais il ne la dérange pas, quoiqu'il la surprenne énormément, surtout lorsque son doigt traîne sur sa peau, glisse sur son sourcil et sa tempe et vient finalement replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Pansy ne se rend compte qu'elle avait retenu son souffle que lorsque la main de Blaise retombe sur le lit et qu'elle expire presque bruyamment. Son petit sourire en coin n'annonce rien qui vaille et elle se prépare mentalement à un commentaire déplacé. “ Are you very excited about tomorrow? ” Elle comprend mieux le sourire et l'air de vil tentateur sur son visage ; il est très content de savoir quelque chose qu'elle ne sait pas. Ce n'est pas avec grand plaisir qu'elle lui a laissé tout décider de leur lune de miel, c'était plus une concession qu'autre chose et de quoi l'occuper pendant qu'elle-même planifiait le mariage. Ce n'est pas qu'elle n'ait pas confiance en lui, mais Pansy est une insatiable curieuse, sans compter qu'elle adore le contrôle et que ne pas savoir où elle ira demain et restera pendant deux semaines est pour elle extrêmement désagréable. Pourtant elle est plutôt excitée à l'idée de ces vacances, les premières qu'elle et Blaise prendront ensemble, en dépit de quelques tentatives pendant et après leurs années d'études. Elle est impressionnée aussi, que Blaise ait pu obtenir un visa pour l'étranger - quelle que soit la destination - pour deux semaines.

Lentement elle hoche la tête comme si le oui était plutôt mitigé, plein de retenu : elle n'a pas envie de lui faire le plaisir de son impatience, pas avec l'air goguenard qu'il arbore. Elle est certaine qu'il n'aimerait rien de plus qu'elle lui pose plein de questions auxquelles, sans aucun doute, il ne voudra pas répondre. “ I hope you packed some bathing suits. ” la nargue-t-il encore, lui adressant même un petit clin d'œil joueur pour couronner le tout. “ You love this, ” note-t-elle avec une petite moue agacée, “ having one over me, knowing something I don't. ” Ce n'est pas comme si c'était tout à fait désagréable de laisser son meilleur ami lui faire ce qui ne peut normalement être qu'une bonne surprise, mais quand même. Pansy n'aime pas être laissée sans information. “ I have three different suitcases packed. One for a beach destination, one for a city-break in a moderate but summer-y climate, and one for a city-break in a colder climate. ” Et rien bien sûr pour le genre de voyage d'aventure et de randonnée que ni Blaise ni elle ne sauraient apprécier. Elle pousse un petit soupir. “ You do need to tell me which to take if you do not want to be stuck carrying all three. ” Et autant dire que, pour un voyage de deux semaines, les valises sont énormes et pleines. Certes, Blaise n'aura pas littéralement à les porter de la seule force de ses bras, mais ça prendra de la place dans leur chambre d'hôtel. Un petit sourire danse sur ses lèvres en dépit de son agacement. “ I am glad for our holiday. ” admet-elle lentement comme si elle se parlait à elle-même. Avant d'être son mari, Blaise est son meilleur ami donc un voyage avec lui, ça ne peut que bien se passer, non ? Elle secoue lentement la tête, toujours pour elle-même et puis laisse glisser un doigt sur le matelas entre elle et lui, vers lui, vers son bras qu'elle effleure doucement. “ How about you? Think you'll get tired of me? ” demande-t-elle le bout du doigt traçant des figures impossibles sur le bras de Blaise, un air joueur peint sur son visage quoique la question soit tout de même. légitime. C'est vrai qu'a priori, où qu'ils aillent — à moins qu'il n'ait eu le mauvais goût de leur prévoir une lune de miel en Grande-Bretagne —, ils ne connaîtront personne et n'auront que l'un l'autre pour se tenir compagnie pendant deux longues semaines…