Quand Anthea lui avait annoncé qu’ils repartaient en mission, le mangemort c’était montré relativement calme, bien que la lueur d’excitation avait brillé dans sa pupille, en demandant la destination, ce qu’elle pouvait partager sur la mission et surtout, quand ils allaient partir. Le 17 janvier ne pouvait pas arriver assez vite pour le sorcier qui avait déjà ses affaires prête, tout organiser au bureau pendant son absence, et ce, bien avant que Noël s’invite ou que les feux d’artifice du nouvel an ne colorent le ciel. Non, le jour du départ n’arrivait pas assez vite à son goût, la nouvelle avait rompu l’ennui dans lequel il s’était installé. L’ennui, administratif, car la vérité était que personne n’avait eu le temps de s’ennuyer au ministère depuis les dérèglements magiques, les revenants, la disparition d’Harry Potter (ou l’enlèvement par l’Ordre). Tout ce qui n’était pas lié à la mer, la navigation, l’aventure, l’ailleurs, finissait par être ennuyeux pour le sorcier. S’il n’avait pas été arrêté il y a dix ans, peut-être qu’il ne serait pas revenu en Angleterre. À cette pensée, sa main glissait sur son bras où se trouvait sa marque, rappel qu’il aurait dû revenir, parce qu’on n'ignorait pas l’appel du maître. Comme le bon chien qu’il est censé être.

Ça le faisait rire, parce qu’en vérité il craignait beaucoup moins la colère du sorcier Tom Jedusor, que celle d'un autre maître auquel il était plus à même de répondre, alors que sa main passait de son avant-bras à sa nuque. S’il devenait apporter la tête du seigneur des ténèbres au Dullahan, il serait certainement plus enclin à tenter l'expérience, au pire, un aveda kedavra était une mort beaucoup plus rapide que celle par tête tranchée.

Les pensées glauques faisaient tourner les rouages de son cerveau, lui faisant perdre un instant le fil de la lecture d’un journal d’un navigateur venezulien qu’il avait décoté après quelques recherches dans ses archives. Bientôt, il serait loin de Voldemort, et dans quelques heures il lèvera la menace du second pendant quelques heures. Bientôt, il sera à la barre de l’Athena, traversant l’Atlantique, prenant le Delta Amacuro pour s’engager sur l’Orinoco, puis le Casiquiare, le Negro, l’Amazone…

L’horloge sonnait, le sortant de ses pensées, levant le nez de sa lecture, le temps était passé vite. Il posait ses lunettes servant de marque-page de fortune pour le journal, le laissant, avec son cahier de notes et la carte sur son bureau Il posait ses lunettes servant de marque-page de fortune pour le journal, le laissant, avec son cahier de notes et la carte sur son bureau (avec un léger pincement au cœur). S’il ne voulait pas être en retard, il ne pouvait pas (plus) traîner, et il se hâtait de quitter le lieu refermant la porte derrière lui.

Dans le hall d’entrée de sa demeure, Hayes fut surpris de trouver la chouette de sa femme, une missive à la patte. Il se saisissait de la note, l’oiseau repartant aussitôt, alors qu’il décachetait la lettre tout en récupérant son caban bleu nuit parsemé de motif argenté représentant la voie lactée, motifs mouvants, changeant en fonction de sa position dans le monde. Rien d’alarmant dans la missive, un simple rappel pour le filage de la nouvelle pièce dans laquelle jouait Ava, avait lieu vendredi (puisqu'il ne pourra pas être à la première), ainsi que les deux invitations pour les Marsh (pour la fameuse première londonienne). Ce qui tombait bien, c’était justement avec Silver Marsh que Hayes avait son rendez-vous. L’enveloppe glissée dans sa poche intérieure, le sorcier quittait le manoir et traversait le jardin pour rejoindre les falaises desquelles il transplanait pour atterrir dans une petite ruelle du Londres moldu dans un Pop! discret.

La maison des Marsh n’était qu’à quelques minutes à pied, mais Hayes atterrissait toujours un peu plus loin pour longer l’un des terrain de cricket du quartier dans l’espoir d’observer un peu les moldus y jouer (on peut être un serviteur d’un sorcier qui souhaite imposer la suprématie sorcière et apprécier un sport moldu : l’esprit de contradiction est une de ses spécialités). Une fois arrivé à destination, il frappait à la porte (ou l’une des portes).

Il n'eut pas longtemps à attendre, la porte de la maison des Marsh s’ouvrait sur un Silver presque décontracté, un sourire au bord de ses lèvres et un regard scintillant que Hayes connaissait bien (et qu’il pouvait même prétendre connaître mieux que beaucoup). Il lui rendait un léger sourire complice, accompagné d’un « Toujours ! » Qui sonnait presque comme un élémentaire mon cher Watson (oui, celui de Sherlock Holmes et non de Merlock Dolmes, plagiat scandaleux qui connaît une nouvelle popularité avec le gouvernement de Voldemort (Silver et Hayes pouvaient tout les deux se retrouvé dans leur soin de ne pas vivre uniquement dans la bulle du monde sorcier, et ne pas être entièrement dépendant de la magie).

Habitué de la maison, il retirait ses chaussures, pendant que Silver refermait la porte derrière lui, avant leur étreinte (amicale), sentant que son camarade sorcier s’assurer qu’il allait bien. Il rayonnait certainement un peu plus que d’habitude, l’excitation du voyage imminent accompagné de papillon dans l’estomac rien que d’y penser. Le sorcier avait hâte, et bientôt, il ne pourrait plus cacher l’impatience qui viendra prendre le dessus sur l’image du professionnel qu’il arborait encore au ministère de façon convaincante. Il le suivait en direction de la cuisine, main dans le dos alors qu’il jetait un coup d’œil autour de lui, évitant le coin de parquet indiqué par son hôte qui lui expliquait qu’il n’avait pas pris le temps de stabiliser la magie. Les dérèglements magiques frappaient tout le pays, et il n’était pas surpris, leur blocus aussi souffrait de ce problème, mais Hayes admettait que son problème à lui était plus autour des revenants. Ils en parleraient certainement pendant leur après-midi, il s’arrêtait presque aussitôt que son hôte l’invitait à rejoindre le bureau,

« Je t’y attends alors, et avant que j’oublie, il glissait sa main dans la poche intérieure de son caban pour en sortir l’enveloppe, Ava vous invite à la première londonienne de sa nouvelle pièce qui aura lieu le 18 janvier prochain, elle sera heureuse de vous compter parmis ses invités. Elle me l’a décrite comme une pièce un punk rock, avec une touche de cynisme qui devrait te plaire. Certainement moins la critique anglaise, car tout ce qui était un peu décalé avait du mal à obtenir leur faveur, enfin cela faisait une dizaine d’année que le théâtre anglais ne brillait guère par son originalité. Tout ce qui est était populaire, était très contrôlé. Et peut-être même à ton épouse. » Hayes avait cessé d’appeler Gina, l’Américaine le jour où il avait décelé dans le regard de son amie l’amour sincère qu’il lui portait. Ils n’en avaient jamais parlé, et Hayes ne l’aimerait certainement jamais, trop heureux de savoir que leur mariage était l’équivalent d’un maelström, mais il pouvait au moins respecter son ami et l’attachement qu’il avait pour cette femme. Hayes aussi ressentait de l’affection pour Ava et il n’apprécierait pas qu’on la designe comme l’actrice ou l’Anglaise.

Invitation remise au sorcier, Hayes rejoignait le bureau, posant ses affaires sur l’un des fauteuils, et se dirigeant vers la bibliothèque de Silver. Celle-ci contenait essentiellement des ouvrages sur l’alchimie et les runes, s’il avait des connaissances dans les deux matières, il ne pouvait pas prétendre pouvoir lire des manuels aussi complexe liant les deux. Par contre, l’ouvrage intitulé Arithmancie et runes, discussion sur les débuts de la cartographie scientifique et l’importance géographique dans la pose des runes de protection, posé sur le bureau de Silver captait son attention. Très familier avec le concept, il était surpris qu’un tel ouvrage lui ait échappé par le passé, découvrant qu’il était traduit du japonais, et qu’elle était récente.

Silver entrait dans le bureau, plateau à la main, avec le thé promis, mais aussi le pêché mignon du capitaine pirate, qui oubliait un instant le livre dans sa main pour se rapprocher de son hôte et de l’assiette dans laquelle se trouver les macarons colorés. « Tu es parfait. » Affirmation accompagnée d’un sourire charmeur, l’œil brillant de malice, alors qu’il attrapait un macaron du bout des doigts de sa main livre. « Où l’as-tu déniché ? » Demandait-il alors qu’il se dirigeait vers sa place attitrée, levant la main qui tenait le livre, pendant qu’il croquait la douceur sucrée qui se trouvait dans l'autre.