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blackcats - janvier 2008 | ♬

Le samedi soir a toujours été la soirée sainte pour les joueurs de quidditch. En effet, le dimanche étant le seul jour sans entraînement de la semaine, ils pouvaient profiter de leur soirée sans trop culpabiliser. De sortie avec les joueurs des Rowdy Ravens, et quelques-uns de l’équipe nationale du Pays de Galles, Jules suivait le groupe sans trop se poser de questions. Avec sa récente sélection en équipe nationale, Jules se retrouvait dans l’obligation de jongler entre deux équipes et deux championnats. Un rythme qui demandait une implication encore plus grande, ce qui rendait ce genre de soirée particulièrement rare dans son agenda. Plutôt fêtarde, elle a toujours éprouvé une certaine difficulté à refuser une sortie entre amis, ceci étant, depuis sa sélection, elle se montrait plus mature et raisonnée, afin de ne pas se blesser bêtement.

La rareté de ces événements la poussait à en profiter au maximum. Afin de profiter de l’alcool tant loué, les sportifs avaient commencé leur soirée dans un pub moldu, où l’ambiance avait été particulièrement enthousiaste suite à la victoire de l'équipe d'angleterre face à l’irlande au rugby. Un sport dont-elle ne comprenait pas vraiment les règles, mais qui avait l’air bien plus intéressant que le football. Une fois le match terminé, les joueurs de quidditch avaient rejoint le Londres sorciers que certains trouvaient plus confortable.

De fil en aiguille, ils avaient atterri au blackcats, un bar assez huppé que Jules ne fréquentait pas vraiment. Elle n’avait jamais particulièrement apprécié de côtoyer le gratin sorcier, mais pour une soirée, elle acceptait sans aucune hésitation de se prêter au jeu. Dès leur arrivée, certains clients s’arrêtèrent de discuter pour venir leur demandé quelques autographes. Proche de ses fans, elle accepta de signer la plupart des choses qu’on lui tendait, excepté le torse d’un sorcier visiblement sous l’effet d’une substance illicite.

Une fois le bain de foule passé, ils arrivèrent finalement au niveau du comptoir, où la carte était bien moins alléchante que dans le bar moldu. Après tout, pour une amatrice de bière comme Doherty, ce bar était forcément moins intéressant. Perdue dans sa réflexion, elle ne remarqua pas la serveuse qui s’approcha d’elle. Lorsque cette dernière lui demanda ce qu’elle souhaitait boire, Jules poussa un léger soupir. « Vous avez un cocktail sucré ? Avec de la clémentine par exemple ? » Son amour pour le sucre n’était un secret pour personne, ce qui lui valait d’ailleurs quelques commentaires de la part de ses coachs.

Cependant, au moment où ses yeux se posèrent sur la serveuse, son regard si solaire se transforma légèrement. « Toi ?! » Jules connaissait bien la brune et cela était plus que réciproque. Nell était une peste parmi les pestes, qui se permettait de lui envoyer après CHACUN de ses matchs des critiques toutes plus idiotes les unes que les autres. Certes, on ne pouvait pas plaire à tout le monde, mais son comportement commençait sérieusement à l’agacer. Il était temps de lui exprimer le fond de sa pensée, du moins c’était ce que l’heure tardive et les quelques bières dans le sang la poussaient à faire.

« Tu sais que je devrais porter plainte contre toi ? C’est du harcèlement! C’est facile de jouer les pestes par courrier, mais vas-y assume maintenant ! » Son agacement capta l’attention de ses partenaires, qui se montrèrent plus qu'étonnés de voir Jules s’emporter de cette manière contre une simple barman. L’un de ses amis lui attrapa le brun, pour l’inciter à reprendre son calme, mais Jules repoussa simplement cette main, bien décidé à mettre un terme aux agissements mesquins de la brune.

@Nell Jung

( Pando )

Haters

Janvier 2008, Black Cat, Knockturn Alley

Nouveau soir, nouveau service.

Gahee navigue entre les tables avec l’aisance qu’on lui connaît, prend des commandes, sert ses tables et entretient un semblant de conversation avec les clients les moins désagréables à son goût. Une soirée comme une autre, en somme. Bonus pour le couple de retraité qui lui laisse un gallion en poureboire. Ils sont pour ce soir, ses préférés.

Les clients sont nombreux ce soir, juste ce qu’il faut pour ne pas avoir à refuser ou à en faire attendre sur le trottoir. La communication autour de la nouvelle carte a fait son petit effet auprès des passants et des réguliers, et c’est tant mieux. Ils ont passé un long moment à expérimenter les mocktails et les recettes, pour trouver de quoi remplacer ceux qui ne fonctionnaient pas beaucoup, voir que les efforts payent est rassurant.

Comme d’habitude, elle garde un œil attentif sur le travail de Man-Soo chaque fois qu’elle repasse derrière le bar. Il lui arrive encore de faire preuve de maladresse, et Gahee est presque sûre que les récentes modifications apportées au menu ne l’aident pas. La charge de travail augmente pour elle, mais la jeune Jung sait y faire. Un raclement de gorge, des éclats de rire, deux petits coups sur le comptoir sur sa gauche et elle finit par se tourner vers celui qui l’interpelle, redonnant son autonomie à Man-Soo. Oh. Elle voit immédiatement à qui elle s’adresse, on voit suffisamment leurs têtes sur les ondes ou même dans les magazines pour ne pas pouvoir les ignorer. L’équipe des Rowdy Ravens au grand complet. Constat qui fait naître un sourire sur son visage, plus encore lorsque Doherty ne la reconnaît pas immédiatement. Patiente, elle note les commandes des indécis - et de ceux qui le sont moins - jusqu'à ce qu'arrive le tour de la blonde.

« Du sucre et des vitamines. Bonne idée, t’en auras besoin. » Avec la majorité des clients, elle ne se le serait pas permis, mais voilà, celle-ci n’est pas une cliente comme les autres. Il s’agit de Jules Doherty. Une personnalité dans le monde du sport, une future star selon d’autres. Une fille qui avait juste eu de la chance, selon elle. La joueuse finit par lever le nez dans sa direction, et, les connexions faites, elle la reconnaît. « Oui, moi. » Ah les sportifs … . Preuve de son professionnalisme, elle s'abstient de rouler des yeux. Elle les apprécie, juste quand ils sont un peu plus malins.

Et plutôt que de s’arrêter là, comme l’aurait fait n’importe quelle personne responsable et mâture – ils en ont vu passer d’autres des starlettes et des gens ordinaires capables de le faire, pourtant – Doherty décide de se comporter en enfant. « Harcèlement, carrément. Ça devient sérieux. » La blonde exagère, encore, elle ne vaut pas mieux que les journalistes sportifs ou les commentateurs pendant les matchs. Il faut toujours qu’ils en fassent des tonnes et gâchent le plaisir du spectacle. Jusqu’à preuve du contraire, la serveuse n’a rien fait de mal. Envoyer quelques lettres pour lui expliquer comment tenir son balai, comment arrêter un souaffle et d’autres commentaires basés sur ses observations n’est pas considéré comme un crime, sauf lorsque l’on s’appelle Jules Doherty. « On est plutôt sur de la critique constructive, tu sais. Des conseils, des tips, pour que tu t’améliores. » Quelque part, elle lui rend service, elle assure le travail que son entraineur devrait faire. Elle marque un point sur son carnet de commande. Qu’elle gagne ou perde, très franchement, Gahee n’en a rien à faire. Elle ne supporte même pas ses deux équipes. Mais à partir du moment où Jules avait décidé de répondre, ça avait été le début de la fin. Elle avait commencé un jeu, du genre qui ne se finit jamais. Et Gahee adore jouer, surtout s’il est question d’emmerder son monde. Là, elle devient une véritable experte en la matière. « C’est du pur bénévolat. » Un acte du cœur. Certains diraient qu’elle fait preuve de gentillesse.

@Jules Doherty

( haters )

blackcats - janvier 2008 | ♬

En moins de quelques secondes, Nell faisait déjà une remarque à la blonde. Tout était un motif à critique, ce qui agaçait fortement la joueuse de quidditch, peu habituée à la dépréciation du public. Certes, tous les sorciers n’étaient pas des fans, mais peu étaient ceux qui se montraient véhéments, du moins de manière aussi frontale. Coqueluche du public, elle faisait toujours l’effort de véhiculer une bonne image dans les médias. A ses yeux, elle ne méritait pas les critiques incessantes de la brune et maintenant qu’elle se tenait face à elle, non sans un verre de trop dans le nez, elle comptait bien lui exprimer le fond de sa pensée. « Ah oui ? Des conseils ? » Jules pensait à une blague. Nell ne pouvait pas être aussi idiote pour penser bien faire en taillant absolument tous le jeu de la gardienne.

Une fois, dans un des courriers, la serveuse s’était même octroyée le droit de faire des commentaires sur comment tenir un balai, le genre de chose qu’on apprend dès la première année de quidditch. Au début, Jules avait ignoré le courrier, partant du principe que ces derniers venait d’un jeune garçon qui voulait se rendre intéressant. Malheureusement, la personne qui lui écrivait tous ces courriers était une adulte, qui devrait parfaitement comprendre le problème.

Nell ne l’entendait pas de cette manière et Jules comptait bien la remettre à sa place. « Tu es qui, au fait, pour donner des conseils ? » D’un naturel plutôt bienveillant, Jules parlait rarement sur un ton agressif, encore moins dans un lieu public. Sa réaction ne manqua pas d’étonner son voisin de comptoir, qui restait à distance pour ne pas se retrouver mêlé à une dispute de femmes. « Tu fais du quidditch ? Non, bah garde ton avis pour toi. » Depuis son plus jeune âge, Jules s'investit dans ce sport. Aujourd’hui, le quidditch, c’est toute sa vie, matin, midi et soir. Elle s'entraîne durement, toutes l’années avec les Rowdy Ravens, mais aussi avec l’équipe du Pays de Galles pour faire gagner son équipe.

Une témérité qui ne devrait pas être pointée du doigt par une grognasse qui se pense meilleure que ceux qui se tuent à la tâche. « Tu te penses meilleure que nous ? » Jules n’en démordait pas. Elle lâchait sa colère sur la brune, mélangeant de la même manière les actions de la jeune femme avec celles de tous ces commentateurs, journalistes ou autres qui se permettent de juger ce qu’ils ne sont même pas capable de faire. Combien de fois elle a entendu dire que “gardien” c’est pas un poste compliqué ? Combien de fois elle a entendu dire que sans la pitié des Rowdy Ravens elle n’aurait jamais intégré une équipe professionnelle ?

Tous des langues de vipères qui ne font rien d’autre que cracher leur venin. Ils ne font rien, mais se sentent au-dessus des autres. Ca les conforte sûrement dans leur vie de merde. Elle aurait pu passer au-dessus, elle aurait dû le faire, mais ce soir, elle comptait bien faire ravaler sa langue a cette mégère. L’alcool l'enivrait encore, ce qui lui donnait encore plus de répondant et surtout une forte envie de lui rentrer dedans.

@Nell Jung

( Pando )

Haters

Janvier 2008, Black Cat, Knockturn Alley

Doherty répond et elle ne pouvait pas lui faire plus plaisir. Elle qui commençait à s’ennuyer, trouve finalement que son service du soir devient divertissant. « Tu es qui, au fait, pour donner des conseils ? » Pas mal, mais peut mieux faire. Devenue coach non-officielle et non-désirée de la blonde, Gahee décide de voir si elle peut l’encourager à faire mieux. Doherty est de ceux qui n’acceptent la critique que si elle vient d’un professionnel, d’un expert qu’elle aura elle-même estimé comme tel. Une serveuse ne peut donc de fait pas, prétendre au titre. Heureusement pour elle, Gahee ne s’en formalise pas. Elle continue même. Conservant ce ton détaché qu’elle aime avoir dans ce type de conversation. «Quelqu’un qui s’y connaît suffisamment pour pouvoir se le permettre. » Jules au contraire, ne sait pas conserver son calme quand il le faudrait. Le contrôle. Tiens, ça aussi elle pourrait le lui faire remarquer. Jules manque de contrôle ... Elle se laisse submerger par ses émotions et vite. S’il y avait un arbitre dans la salle, Gahee aurait été déclaré gagnante.

L’objectif de Jules est flagrant : la faire taire. La dissuader de recommencer. Mais c’est mal connaître son adversaire que d’espérer qu’elle coopère. « Tu fais du quidditch ? Non, bah garde ton avis pour toi. » Sa remarque ne fait pas disparaître le sourire de Nell, au contraire. Elle lui rappelle les disputes avec son frère, ceux qui pensent tout mieux savoir qu’elle parce qu’elle est jeune, inexpérimentée aussi. Le genre de conversation où elle ne lâche pas le morceau. « Pas besoin de jouer pour pouvoir t’expliquer des choses. » La pratique devait apporter une autre perspective, bien sûr, mais ses observations n’ont jamais eu besoin qu’elle se risque à se saisir d’un balai pour les vérifier.

«Tu te penses meilleure que nous ? » Changement de stratégie. Gahee ne peut pas lui enlever sa rapidité. Doherty a quand même quelques réflexes. Tout n’est pas perdu pour elle. Il faut juste qu’elle se canalise un peu. « Meilleure que vous ? » Elle marque une pause, prend le temps d’observer le « nous » auquel elle fait référence. Non, Gahee sait parfaitement ce qu’elle vaut en sport, aussi elle ne se risquera pas à aller jusqu’à la provoquer sur un terrain. Mais elle plus maline qu’eux, ça c’est certain. « Ce n’est pas bien compliqué. Si même quelqu’un qui ne joue pas au Quidditch est capable d’identifier vos faiblesses, n’importe qui le peut avec un bon œil. » Les autres grincent des dents mais ne disent rien. Des gens raisonnables. Tout n’est qu’observations et calculs.

N'oubliant pas son job, elle entame la préparation des commandes en commençant bien évidemment, par une autre personne que la joueuse énervée. Elle s’éloigne, la laisse mariner un peu dans son jus, avant de revenir à la hauteur des Rowdy Ravens, toujours scotchés par l’échange auquel ils assistent. « Tu te donnes en spectacle, Doherty, arrête. » commente-t-elle en ajustant les doses du cocktail d’un autre joueur, plus aimable. « Tu n’es pas sur une scène et encore moins dans un stade. Il faut que tu te calmes un peu, si tu veux mon avis. » Elle attaque, s’en amuse, avant de retourner s’occupe d’une autre commande. Consciente que l’autre doit gérer une autre frustration, celle de ne pas être servie immédiatement. Un nouveau verre est glissé vers l’un de ses coéquipiers, batteur. « Tu vois, lui, il est efficace dans son job. » Le sous-entendu est trop gros pour qu’elle ne réagisse pas, et c’est exactement ce qu’elle attend d’elle.

@Jules Doherty

( haters )

blackcats - janvier 2008 | ♬

Agacée, profondément agacée, Jules perd patience. Il est rare qu’elle s’énerve, mais cela fait des mois que ça dure et cela la pousse clairement à bout. Elle ne comprend pas cette haine, d’autant plus qu’elle n’a aucunement l’habitude d’en recevoir. Nell joue la spécialiste, comme si le monde du quidditch a besoin d’elle pour se maintenir à niveau. Cette impertinence sidère sincèrement la gardienne, qui n’a qu’une envie, lui en coller une. Jules Doherty se bat dans un bar. Un bon article pour la presse people. Habituée à jouer la petite sorcière modèle, la galloise garde son calme, du moins elle essaye de le faire. « Mais tu ne me connais pas du tout ! Et je pense qu’en quidditch ce n’est pas mieux. » Sa voix se veut encore raisonnée, bien qu’au fond, elle soit déjà au bord de la crise.

Le problème, c’est que Nell continue inlassablement ses commentaires médisants. C’est officiel, Jules la déteste. « J’ai aucune envie que tu m’expliques quoi que ce soit ! Y a suffisament de gens qui sont payés à le faire. » Son ton se fait plus sombre, comme pour annoncer que ce cirque devait cesser. Malheureusement, la barmaid ne comprend pas les nuances et continue dans son discours mégalo. « Nos faiblesses ? » Jules aime profondément les Rowdy et c’est sûrement pour cette raison qu’elle ne supporte pas les sous-entendus de la brune.

Les autres grimaces. Ils ne portent pas la jeune femme dans leurs coeurs, mais ils restent silencieux. Ils ne sont sûrement pas victimes des hiboux à répétition que l’autre lui adresse. Jules sait qu’elle ferait mieux de laisser couler, mais les bières bues dans le bar d’avant ne lui élèvent pas la raison. « C’est quoi son problème sérieusement ? Elle a pas honte de nous parler comme ça, après tout ce qu’on a vécu. » Son poing tape sur le comptoir, comme pour souligner son indignation. « Jules calme toi, c’est pas grave. » Le batteur essaye de la calmer, mais la gardienne ne veut rien entendre. « Si c’est grave ! Personne n’a le droit de nous rabaisser. » En réalité, elle se sent blessée dans son égo. Après tous les sacrifices qu’elle a fait pour jouer à ce niveau et toutes les injustices vécues en portant le maillot des Ravens, elle refuse d’accepter un tel manque de respect.

Lorsque Nell tente de la comparer au batteur, comme pour les monter l’un contre l’autre, la grenade Doherty dégoupille. S’en est trop pour la galloise, elle est exténuée de se retenir. « Ta gueule ! Juste ferme là ! » Bien qu’elle ne s’énerve jamais, Jules n’est en rien une timide. Elle veut en découdre et ce n’est pas le comptoir qui va l'en empêcher. « Tes cocktails à la con, tu te les gardes là où je pense !! » Sans réfléchir, elle attrape le dernier cocktail préparé par la serveuse pour le faire voler, en s’assurant bien que le liquide se déverse sur cette dernière.

Naturellement, la foule s’attarde sur le geste. Certains rigolent, d’autres restent bouche-bée. La galloise sait qu’elle vient de déclencher une embrouille, mais surtout un titre intéressant pour la presse à scandale. Seulement, à l’instant, elle s’en fiche. Jules se moque bien de ses torchons qui racontent que de la merde, qui ont détruit la moitié de ses amourettes et parfois même ses amitiés, qui ont salis le nom de sa famille, de son équipe et de ses amis. Cela fait trop longtemps qu’elle garde sa colère en elle, et bien que Nell ne soit pas la cause de tous ses mots, elle récolte un ensemble de colère.

@Nell Jung

( Pando )

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