Le vent glacial de la mer du nord frappe ton visage, fait rosir tes joues et emmêle tes cheveux tandis que tu observes l'eau qui s'étend à perte de vue devant toi. La mer est calme, à peine agitée de quelques remous. Il ne fait pas beau, le ciel est entièrement couvert de gris mais il ne pleut pas. Un petit amas de glace flotte dans votre direction mais est bien trop petit pour endommager la coque de ton navire. L'ensemble de l'équipage s'affaire à entretenir l'Athena en vue de la prochaine grande expédition.

Tu trépignes d'impatience à l'idée de reprendre la mer. De ne plus te contenter d'une petite mission dans les îles britanniques mais de prendre le large, pour de bon, comme la dernière fois. L'aventure et le danger te manquent tant, et tu sais que tes matelots ont hâte de se lancer dans une plus grande mission. Ça vous fera du bien. Et toi, ça te permettra de tourner la page une bonne fois pour toutes sur Noûr, et sur ton mariage chaotique, et sur ta bonne à rien de cousine. Tu vas pouvoir reprendre l'attention qui t'est due, et si cette perspective t'enthousiasmes grandement, elle n'est rien par rapport à ta fasciation pour le danger et la férocité des bêtes que tu espères rencontrer lors de ton prochain périple.

Tu t'arraches finalement à ta contemplation de la mer et parcours le pont d'un regard nonchalant. Des cordes sont amassées par endroits et des caisses en bois s'empilent près du mât. Il va falloir que tu en touches un mot à Zephira. L'Athena n'est pas un dépotoir flottant. Ton œil se pose finalement sur la carcasse d'un matelot qui semble se réveiller d'une longue nuit de sommeil. Tu fronces immédiatement les sourcils, furieuse qu'on ose penser envisageable de se prélasser sur ton navire. “ Eh, toi ! ” Elle s'avance d'un pas décidé en direction de l'homme, et puis elle le reconnaît.

“ WHAT THE F- ”

***

Un peu plus d'un an plus tôt. Devant toi, il n'y a plus que le chaos. L'Andromeda vole en éclat, des morceaux de coque voltigent autour de toi et tu entends le bois craquer de partout sous la force de la créature. Tu remarques à peine l'écharde gigantesque plantée dans ton bras. Des vagues gigantesques s'abattent sur ce qu'il reste du navire et tout le monde court, tout le monde crie, tout le monde se bouscule mais toi tu restes plantée là, à observer le monstre, parfaitement fascinée par le chaos qu'il engendre. Son grondement guttural te fait frémir d'excitation. Tu n'as jamais rien vu d'aussi beau.

Tellement absorbée par la scène, tu regardes l'imposant visage du serpent des mers se tourner vers toi sans bouger. Ses yeux sont immenses, sans doute plus grand que toi toute entière, et ses crocs acérés luisent alors qu'il ouvre grand sa gueule. Tu restes là, à le regarder, ton monstre intérieur implorant que tu le laisses enfin s'échapper. Le monstre va te dévorer comme il l'a fait avec le reste de l'équipage.

Mais soudain un sorcier se dresse entre toi et la bête. Lazlo, le cuisinier, que tu reconnais pour ne jamais avoir supporté sa personnalité exubérante et provocatrice à chaque fois que tu le croisais. Tu ne comprends pas ce qu'il fait là ni pourquoi il tente visiblement de te protéger mais toujours est-il que tu le vois bientôt disparaître dans la puissante mâchoire du léviathan.

***

“ WHAT THE F- ”

Tu n'arrives pas à croire qu'il soit là. Tu l'as vu mourir. C'est Impossible. Du bout du pied, tu bouges un peu son corps afin de t'assurer qu'il soit bien réel, et non le fruit d'une hallucination plutôt arbitraire. Mais tu le sens bien, en chair et sans doute en os. Il est plus pâle que dans tes souvenirs et son teint blafard lui fait tirer une sale gueule. Il n'empêche, il a l'air toujours aussi agaçant. “ Qu'est-ce que tu fous sur mon navire. Je te croyais mort. ”

Noir. Il fait noir. Une constante, pire une évidence, comme s’il n’a jamais rien connu d’autre que les ténèbres. Pourquoi il pense à cela ? Depuis quand il peut penser ?

Avant même qu’il ne puisse répondre à cette question, un frisson le saisit. Une sensation aussi désagréable que fascinante, qui semble marquer le début de quelque chose. Du mouvement. Il sent du mouvement autour de lui, mais il ne peut pas sortir de son piège.

Où suis-je ? Il n’a aucune idée de où sort cette voix, mais il l’a reconnue. C’est la sienne. Je suis Lazlo. Il le sait, il s’en souvient, mais pourquoi il ne peut pas bouger ? Aucune drogue ne conduit à cet état, du moins pas à sa connaissance.

Il a peur, comme il a l'impression d’avoir toujours eu peur. Il essaye de se concentrer, chercher une issue à ce piège, mais il n’a aucun pouvoir sur la situation. Il est là. Dans un endroit qui n’existe même pas, sans savoir d’où il vient et où il va.

Puis sans prévenir. Un bruit lui agresse les oreilles. Une lumière lui brûle la rétine. Et une odeur lui chatouille les narines. Dans un sursaut, il s’éveille. La première chose qu’il remarque, c’est ses jambes, d’une pâleur évidente. Est-ce que je suis mort ? Il peine à respirer et comprendre ce qu’il se passe. Tel enfant, il se met en boule. Essaye de reprendre son souffle et de fouiller dans sa mémoire un peu trop embrouillée.

Au loin, il entend un bruit qui lui paraît familier. Le bruit des vagues. Oui, il en est certain, il est sur la mer, dans un bâteau. Lorsqu’il visualise le navire, une migraine le frappe, telle une aiguille qu’on enfonce dans la boîte crânienne. Il gémit de douleur et se tient la tête, comme si elle risquait d’exploser. Ses souvenirs reviennent, tous en même temps. Il les voit défiler, les uns après les autres, comme un mauvais film mal monté. Il suffoque, parce qu’il ne comprend pas ce qui lui arrive.

Il se souvient de la créature qui l’a dévoré, de la noyade qui l’a emporté dans les abysses d’un monde inconnu. Il est mort. Cela ne fait aucun doute. Il n’a jamais été aussi sûr d’une information de sa vie. Et pourtant, l’idée lui semble impossible, parce que s’il est mort, où est-il ? L’enfer ressemble-t-il à un bâteau ? C'est étrange, vraiment étrange.

Ses muscles et son système nerveux reprennent du service, il peut tourner la tête à droite, puis à gauche. Il est dans un navire, dans la cuisine d’un navire pour être précis. Cependant, il ne reconnaît pas cette cuisine. Ce n’est pas celle qu’il a connue. Il est sur un bâteau, mais pas sur l’Andromeda. Drôle d’histoire. Il se redresse et à l’aide d’un des tonneaux, il parvient à se mettre sur ses deux jambes. Il est perdu Lazlo, mais il ne peut s’empêcher de ressentir un soulagement. Bien qu’il ne sache aucunement où il a atterri, il est persuadé qu’il est mieux là que dans l’endroit d’où il vient de s’échapper.

Il s’offre un instant de répit pour analyser la situation. Il n’a jamais été très intelligent et il sait qu’à force de trop réfléchir, il va se faire une crampe au cerveau. Il faut agir et quitter cette cuisine. Silencieusement, il longe le mur, avant de s’arrêter net. Il a entendu une voix. s’échapper de l’étage. D’autres personnes sont sur ce bâteau. Peut-être un moyen de transport vers la vie après la mort ?

Lazlo tremble. Cette peur qu’il a ressenti au reveil n’est pas encore partie, mais il essaye de l’ignorer. Il poussa la porte de la pièce qui mène à l’escalier. Ce n’est peut-être pas le même navire, mais il devine facilement le chemin à prendre pour gagner le pont. La lumière du soleil l'éblouit. Il met ses mains devant ses yeux, le temps de s'acclimater. Quand les formes reviennent, il regarde autour de lui, surpris de ne connaître aucun visage.


Ils le dévisagent. Visiblement, il n’est censé être ici, un sentiment qu’il partage amplement d’ailleurs. Déstabilisé, il recule de quelques pas, comme pour retourner dans la cuisine, le lieu qui lui a redonné vie. Puis, alors qu’il sent la tension qui monte, une voix déchire l’instant. Cette voix est familière, ce qui le rassure presque immédiatement. Certes, la personne n’a pas l’air commode, mais au moins, elle à l’air d’appartenir à l’un de ses souvenirs. Il se tourne vers la source du son et reconnaît immédiatement Anthéa Rowle. Ils étaient à bord de l'Andromeda ensemble et visiblement, ils se retrouvaient de nouveau dans la même galère.

A contrario de lui, elle a l’air particulièrement surprise de le voir. Immédiatement, il sait qu’elle ne vient pas de se réveiller. Il est mort, mais pas elle. Pourquoi ? Parce qu’il l’a sauvé ! Encore une fois, les souvenirs reviennent à sa mémoire et il comprend son erreur. En voulant la sauver, pour aucune raison valable, il a perdu la vie. Une vraie mort de looser ! Même son père a dû être surpris d’être encore plus déçu que prévu par son premier enfant.

Il a sûrement plein de choses à dire, mais encore sous le choc, il n’a pas la moindre idée de comment il doit réagir. Puis plus il l’a regarde, plus il est forcé de constater que sa mort est quand même bien nulle. Cette évidence prend tellement de place dans son cerveau que la seule chose qu’il parvient à rire, c’est simplement parti dans un fou-rire. Il doit avoir l’air d’un fou, du moins plus que d’habitude. « Tadaa ! » Comme toujours, il communique avec la carte de l’humour. Un air nonchalant qui lui a permis de ne jamais se prendre la tête pour rien.

« Je sais que je t’ai manqué. » Il risque de s’en prendre une. Il le sait. Il connaît très bien la jeune femme qui semble, à sa tenue, avoir pris du gallon. En vrai, il est content de la voir, cela se lit sur son visage. Une présence familière dans un moment aussi compliqué est une aubaine. Le souci c’est que la borgne ne semble pas avoir envie de s’enthousiasmer.

Tu dévisages l'ancien cuisinier de l'Andromeda, d'abord avec une forme de confusion peinte sur ton visage - tu l'as vu mourir sous tes yeux, non ? - puis avec une perplexité certaine lorsque le sorcier se met à rire comme un fou. Tes sourcils se froncent, et tu le toises en attendant qu'il prenne enfin la parole. “ Tadaa ! ” Un de tes sourcils s'arque plus haut que l'autre. “ Je sais que je t’ai manqué. ” Merlin, has he always been this annoying? Les deux sourcils levés, cette fois, tu l'observes avec un mélange de confusion et de surprise fasse à tant d'arrogance.

Peu à peu, les souvenirs de ton premier voyage à bord d'un navire pirate s'imposent à toi. Tu entends l'écho lointain du rire agaçant de Michalski, et de ses blagues lourdes et déplacées, souvent bien loin de te montrer le respect qu'il doit aux sorciers de ton rang. Et encore, à l'époque, tu n'avais pas encore reçu la Marque, tu n'étais qu'une gamine, la petite protégée de Ted. Il n'empêche que tu te comportais déjà comme une petite princesse à qui tout est dû. Ça n'a pas beaucoup changé.

Ce que tu peines à comprendre, cela dit, c'est comment Michalski a pu se retrouver ici. Tes souvenirs sont de plus en plus clairs, et l'image de sa main sanglante sortant de la gueule menaçante du léviathan est bien gravée dans ta rétine. Instinctivement, ton regard glisse jusqu'à son bras. Sa main est bien là, tous ses doigts intacts. “ Comment est-ce possible, murmures-tu plus pour toi que pour faire la conversation. ”

Tu te rapproches imperceptiblement du sorcier et l'observes comme on observe un elfe de laboratoire - avec une curiosité malsaine et avec dégoût. Son teint est anormalement pâle, à tel point que tu jurerais voir le réseau de veines qui parcourt son corps. Les cernes sous ses yeux sont effroyables et pour être honnête, tu ne souhaiterais même pas à l'autre pouffiasse de Bagshot de tirer une telle mine (c'est faux, tu lui souhaites bien pire). Derrière son air de benêt content réside la trace d'un autre sentiment, plus sombre, plus dangereux. La peur ? Cette idée t'intrigue.

“ Comment es-tu arrivé là, finis-tu par demander. ” L'apparition impromptue du sorcier t'intrigue énormément. Tu te sens irrémédiablement attirée par lui, par son existence, sous tes yeux. C'est comme si un monde de possibilités nouvelles, toutes plus sombres les unes que les autres, commençait à se dessiner sous tes yeux, sans que tu en discernes encore les contours. Une partie de toi, cela dit, reste plus pragmatique, et tu t'enquiers : “ Qui t'as envoyé ? Ce n'était qu'une mise en scène, c'est ça ? ” Malgré ton inquiétude, tu ne parviens pas à y croire toi-même. Quelque chose dans son teint pâle et dans la lueur de son regard t'indique qu'il ne s'agit pas d'une erreur. Qu'il était bien mort. Et alors... Cela voudrait-il dire que...

Tu as bien sûr déjà entendu parler des inferi. Leur existence te révulse autant qu'elle te fascine. Ce lien frêle entre la vie et la mort déclenche en toi un sentiment trop confus pour être défini par des mots. Un sentiment fort, comme un puissant sortilège d'attraction qu'on aurait lancé sur toi. Mais ce que tu as sous les yeux n'a rien à voir avec un inferi. Michalski parle - malheureusement - et il est conscient. C'est fascinant...

“ Rien ne sert de mentir, j'ai de puissants legilimens à bord. ” Et tu doutes que Michalski cache un don secret pour la magie de l'esprit. Cela dit, il était mort, et le voilà en vie devant toi, alors peut-être ne finira-t-il pas de te surprendre. Quoi qu'il en soit, tu as besoin de savoir de quoi il en retourne. Et une partie de toi sent qu'il ne faut pas que ça s'ébruite trop. Il y a peut-être du potentiel, quelque chose à tirer de cette révélation. Et tant que tu n'auras pas mis le doigt dessus, tu n'es pas prête à partager cette découverte.

Néanmoins, s'il s'avère que Michalski est en réalité un espion envoyé par tu-ne-sais-qui - les terroristes ? Dante ? - pour compromettre la mission que t'a donné le Seigneur des Ténèbres, tu es bien prête à le confier à Rodolphus.

Dans ses souvenirs, Anthea Rowle n’a jamais été une personne facile à surprendre. Pourtant, face à lui, elle semble décontenancée, incapable de comprendre ce que ses yeux perçoivent. Dans un autre contexte, son incompréhension aurait amusé le cuisinier de navire, malheureusement, victime de ce regard, il sait que quelque chose cloche. De marginal à fugitif, il devient désormais une anomalie. Aussi nonchalant soit-il, Lazlo ne vit pas bien cette situation. Il a peur, comme n’importe quel être humain aurait peur de revenir à la vie sans raison apparente.

Il tente de cacher sa détresse, de rester au contrôle de son corps encore tremblotant. Il n’a pas vu son visage, mais en regardant ses avants bras, il se doute qu’il ressemble à un malade. Va-t-il mourir une seconde fois ? La possibilité lui effleure le visage, tandis que la jeune femme sort de sa surprise pour laisser place à la curiosité. Bête de foire, il sent le regard de l’autre se poser sur son corps, sur sa peau. Plutôt à l’aise avec lui-même, il la laisse s’approcher et observer.

Son sourire le quitte un instant. Un Lazlo plus sérieux fait surface, parce que lui aussi a envie de comprendre. Il a peur et même s’il doute que Anthea soit la personne la plus compatissante, il veut des réponses. « Aucune idée. » Il se concentre, comme pour essayer de se souvenir de quelque chose de concret, un indice dans ce mystère épais. « Je ne me souviens de rien après avoir été aspiré dans l’océan… » Un léviathan, l’obscurité des profondeurs puis plus rien. Le néant. Un silence et une noirceur sans limite, avant de revenir à la vie.

Mécaniquement, il se triture les doigts. Il contient sa panique et son inquiétude. Que va-t-il lui arriver ? Où vont-ils avec ce navire ? Il sent la crise existentielle arriver, mais il sait aussi qui il doit rester solide, sans quoi Rowle n’hésitera pas à le jeter par-dessus bord. « Peut-être que la mort a estimé que j’étais trop précieux pour mourir maintenant. » L’humour pour combattre la peur. Cacher sa sensibilité derrière la nonchalance. Un talent qu’il a développé aux côtés d’un père violent et d’une mère passive. Peut-être que finalement, sa vie entière l’a conduit à cet instant présent. Le constat est affligeant, même la mort ne veut pas de lui.

Doit-il se réjouir ou s'inquiéter d’être de retour parmi les vivants ? Il se questionne. Dans le trouble de son esprit, la voix de la raison finit par prendre le dessus. « On est quand ? Et on est où ? » Ces questions lui semblent être les plus simples à poser. Depuis combien de temps est-il mort ? Et pourquoi est-il de retour sur un bateau ? Que va-t-il se passer ? Anthea ne l’apprécie peut-être pas, mais il est mort en essayant de le sauver, elle lui doit au moins bien ça.

“ Aucune idée. ” Tu toises le sorcier avec cet air morne et désabusé qu'on te connait bien. Tu n'as pas encore décidé si tu le crois ou non. “ Je ne me souviens de rien après avoir été aspiré dans l’océan… ” Tu arques un sourcil. “ Pratique. ” Tu croises les bras devant ta poitrine et continues de l'observer, les paupières lourdes. Michalski est un bouffon, un guignol qui a toujours utilisé l'humour et la parade pour se sortir des pires situations. Il est un menteur éhonté qui use et abuse de ses charmes pour obtenir ce qu'il veut. Tu ne comptes pas te laisser berner aussi facilement. Cela dit, tu notes des petites rides qui naissent au creux de ses sourcils, et que tu interprètes comme une marque d'inquiétude. Peut-être dit-il vrai, en fin de compte ?

“ Peut-être que la mort a estimé que j’étais trop précieux pour mourir maintenant. ” Le voilà. L'humour. Celui dont il se sert comme d'une arme pour balayer les conséquences. “ Ou trop insupportable pour rester avec elle, tu rétorques d'un ton monotone. ” La désinvolture dont il fait preuve t'intrigue. Serait-il aussi détaché s'il venait de revenir à la vie ? Ton regard se braque à nouveau sur celui du sorcier, pour y sonder la moindre de ses émotions - non pas que tu sois une experte en la matière, tu as depuis longtemps appris à les identifier et à les cataloguer d'une manière presque scientifique. Il y a de la peur, de l'incertitude. Est-ce à cause de la mort ou à cause du mensonge ?

Perdue dans tes nombreuses interrogations, c'est à nouveau Michalski qui t'interrompt. “ On est quand ? Et on est où ? ” Tu restes silencieuse quelques instants, et puis tu réponds, estimant que mensonge ou non, cette information ne risquait pas de vous mettre en danger. “ Janvier 2008, à bord de l'Athena. Mon navire, tu précises avec insistance pour bien lui faire comprendre ta place ici, et par conséquent la sienne. ” Bien sûr, tu ne mentionnes pas la mission dans laquelle tu as embarqué ton équipage. Tout viendra à temps - si tu ne le passes pas par-dessus bord entretemps.

“ Commet c'était ? La mort ? ” Question qui t'a toujours taraudée et qui semble couler de source dans cette situation. Après tout, s'il est une sorte de monstre revenu d'entre les morts, il doit bien pouvoir partager quelques insights. “ Ou bien est-ce que de ça aussi, tu n'en gardes aucun souvenir ? ” Ce qui serait, une nouvelle fois, bien pratique. “ Donne-moi une bonne raison de ne pas te jeter aux krakens ? ”