BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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Lucinda Seghezza
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Lucinda Seghezza
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I swear I don't mean to be this way
Mariage Rowle-Burke - December 2007
cw:self-loathing un peu

Lucia adore les mariages, et ce depuis toujours. Enfant déjà, c’est avec une lueur admirative et fascinée dans le regard qu’elle détaillait les cérémonies de cousins ou oncles et tantes dont elle connaissait à peine le nom, auxquelles ses parents les trainaient, elle et son frère. Et tout naturellement, elle a rêvé en long en large et en travers à son propre mariage – elle porterait une robe Archie Park faite sur mesure, parmi les convives se trouveraient ses proches, quelques paparazzis, des grands noms de la mode et de la société sorcière, dans les jardins d’un palace loué pour l’occasion, un orchestre, un buffet opulent, une cascade de fleurs, un diamant à son doigt aussi éclatant que son sourire, et à son bras, l’homme ou la femme de sa vie. Rien de bien compliqué, ni de très original – mais inaccessible désormais.

Lucia adore les mariages parce qu’elle peut rêver en silence, envier avec une haine discrète mais dévorante les mariés, et surtout les mariés du jour, ou plutôt le marié, l’un de ses collègues les plus détestables, qui ne l’a conviée que pour faire la sécurité – évidemment. Lucia déteste le fait qu’elle se trouve à un mariage et soit forcée de porter l’immonde uniforme de la VB sur le dos (qu’elle a agrémenté d’une ceinture pour cintrer sa taille, et d’une paire de talons dont elle a passé une heure à peindre la semelle en rouge pour les faire passer pour des Lobuto) (évidemment, dans l’optique d’être plus belle que la mariée, une règle implicite des mariages que la vampire respecte toujours) (elle a peut-être un triangle rouge sur la joue, mais elle a deux yeux, elle). Alors, la Hound se distrait comme elle le peut – colle aux basques de Buck, juge les convives avec un large sourire, enquiquine Billy, ne bouge pas le petit doigt quand quelqu’un fout le feu, pense au fait que ce n’est pas son mariage, juge un autre convive, pense au fait que ces petits cons privilégiés ne la regardent même pas à cause de son uniforme alors qu’elle est la personne la plus attirante de la cérémonie, pense au fait que– "Need a break, boss?" Peut-être est-ce elle, qui a besoin d’une pause, et que la soudaine rage qu’elle peut sentir grimper chez Buck tombe à point. Et peut-être qu’elle n’y réfléchit pas à deux fois, avant de lui emboîter le pas pour s’éloigner de l’agitation – peut-être que la perspective de se retrouver seule avec le sorcier est rassurante, apaisante, for some reason, bien plus que celle de devoir subir cette cérémonie.

Au loin, l’ouïe fine de Lucia perçoit le début d’un discours (”Ladies and gentlemen, we’re gathered here today–”), et c’est un soupir presque soulagé qui file d’entre ses lèvres pincées. Elle a l’impression de retrouver son souffle, alors qu’elle se trouve dans le dos de Buck qui progresse dans le hall de sa démarche empressée et lourde ; et lorsqu’elle se glisse à son côté, elle prend soin de reprendre le sourire qui illumine toujours son visage, un sourire presque ingénu, factice. "You didn’t think I would let you run away without me, did you? Come on, this way", l’invite-t-elle d’une voix rieuse en passant sa main sur son bras en ce qui ressemble à une caresse pour l’intimer à la suivre, avant de prendre les devants d’un pas qui se veut aussi tranquille qu’enjouée (si personne n’a daigné la regarder aujourd’hui, Lucia espère bien que Buck, lui, en profitera pour au moins jeter un coup d’oeil à la vue sur son dos qu’elle lui offre). Sans trop y réfléchir de nouveau, elle les guide jusqu’à une porte qu’elle repousse de ses deux mains pour les faire déboucher sur les toilettes ; et rien à voir avec les toilettes publiques crasseuses des quelques établissements qu’elle a le droit de fréquenter, non – se révèle à leurs regards un excès de marbre et de dorures, des lavabos et des urinoires au design extravagant, des vitraux plus grands que son appartement. Et Lucia s’y avance comme si elle appartenait à ce décor luxueux, comme si cette simple pièce ne la faisait pas se sentir minuscule et insignifiante.

"What?", demande-t-elle en haussant les sourcils dans un petit rire en pivotant sur elle-même pour tomber sur le regard indescriptible de Buck – surpris, horrifié, gêné, colérique ? "Oh don’t be shy, Bucky! I won’t look, I promise." Il est celui qui a déclaré (à littéralement tout le monde pouvant l’entendre) vouloir trouver les toilettes, pas vrai ? Ils ne vont pas se montrer timides et pudiques alors qu’ils travaillent depuis des mois ensemble, et qu’ils se sont respectivement vus dans des états loin d’être glorieux. Et il y a une part de Lucia, plus ou moins enfouie, et qu’elle reconnaît plus ou moins, qui aime voir ses semblants de provocation faire réagir Buck – des réactions qu’elle s’imagine peut-être, peut-être pas, peu lui importe vraiment. C’est pourquoi elle trouve bon d’ajouter "Or maybe just a sneak peek, but you’ll never know." en haussant nonchalamment une épaule, et en dévoilant ses deux longues canines avant de se détourner vers l’un des immenses lavabos, et d’inspecter avec une pointe de dégoût son reflet dans le miroir – you should all be looking at me, privileged assholes.

Immanquablement, cette simple pensée fait ramper une douleur légère à l’arrière de son crâne, et Lucia cligne des yeux comme pour faire disparaître les courants contraires qui traversent son esprit. Alors, pour s’occuper les mains et la tête, elle plonge sa main dans l’étui de sa baguette pour en sortir un rouge à lèvres, qu’elle ouvre distraitement pour l’appliquer sur sa bouche déjà parfaitement maquillée. "Weddings are a lot, hm?" Lucia déteste les mariages.
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James Buchanan Jr
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James Buchanan Jr
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tw: consommation excessive d'alcool

Buck déteste les mariages, et ce depuis le sien. Il trouve ça frivole et stupide, un gâchis de temps, de ressources et d'énergie pour tout le monde - et surtout les marié.es.
Si le début de la réception s'est bien déroulée, malgré l'accroc avec Mite et Hector (il finira par le coffrer un jour, il en demeure convaincu), voir la future mariée débarquer dans sa robe blanche a remué des souvenirs amers et douloureux dans ses pensées, et il a désormais envie de vomir ou de faire voler ses poings dans la direction de quelqu'un. N'importe quoi pour arrêter l'horreur en train de se dérouler devant ses yeux. Buck aimerait leur montrer à tous ce qu'est vraiment un mariage. Du dégoût, de l'alcool et de la violence - c'est, après tout, à quoi ressemblait le sien.

Il s'éloigne d'un pas rapide, suivi de près par Lucia. Buck triture un peu la flasque qu'il garde toujours à l'intérieur de sa veste. La remarque de Mite n'a pas été digérée tout à fait et il la maudit dans sa barbe, ses yeux bleus roulant dans leurs orbites à la recherche d'une porte d'entrée vers le manoir sur la propriété duquel se déroule la cérémonie.
Il siffle de satisfaction quand ils entrent, la porte ouverte par un domestique ganté auquel Buck n'adresse pas le moindre regard. Il s'engage dans un couloir comme si il était venu là mille fois, en espérant secrètement que ce soit bien la direction des toilettes - vu la tendance des sang-purs à l'architecture inutile, il aurait presque peur de se perdre...

Quand Lucia apparaît à son épaule, il lui adresse un regard noir. "You didn’t think I would let you run away without me, did you? Come on, this way. - Ugh," grommelle-t-il en se laissant rediriger sans protester, le tissu de sa veste de costume (passé à la va-vite par-dessus son uniforme, privilège de Handler) bien trop fin pour ignorer la brûlure des doigts de la vampire. Elle le dépasse et Buck fait bien attention à regarder le bout de ses bottes en voyant un mouvement de déhanché dans la périphérie de sa vision. Le mariage, les souvenirs d'Anne, cette journée de merde est en train de remuer plein de choses qu'il déteste à l'intérieur de lui. La dernière fois qu'il a assisté à un mariage, celui de Corban, les choses avaient dérapé aussi...
Il peut se pardonner que Corban ait été une victime collatérale de ses faiblesses; il ne sait pas si il en serait capable avec Lucia.

Buck siffle, impressionné par les toilettes quand ils y débarquent. Ça lui échappe pourquoi des gens comme Burke et Rowle insistent pour avoir un travail lorsqu'ils sont assis sur un tel tas d'or et de fortune générationnelle.
Lucia se retourne vers lui avec, toujours, ce petit sourire sur les lèvres. Buck se sent bêtement sourire en retour, avant de jeter un coup d'oeil aux urinoirs, puis à Lucia de nouveau. "What? Oh don’t be shy, Bucky! I won’t look, I promise." Buck grommelle un truc ("Suit yourself.") en sentant une rougeur stupide lui monter aux joues; bourru et énervé comme toujours, il carre les épaules et défait vaillamment sa baguette en se détournant, collé au plus près de l'urinoir à côté de lui. "Or maybe just a sneak peek, but you’ll never know." Buck renifle en l'entendant, amusé malgré lui par sa blague. "Stop it or I'll tell HR." Comme si le département des ressources humaines du Ministère lèverait le petit doigt. Quoique, avec une Hound dans la sauce, peut-être que ça provoquerait le miracle de les forcer à l'action...

Buck se rend compte seulement qu'il a peut-être un peu trop forcé avec le whisky sur son estomac vide quand il se regarde pisser pendant un temps infiniment long, fasciné par les glaçons que les domestiques ont laissé au fond de l'urinoir. Quand il a fini, il se rezippe trop vite, se fait mal, grogne un peu plus, et va vers les lavabos pour se laver les mains à côté de la vampire qui est en train d'appliquer son rouge à lèvres. Elle a des lèvres bien dessinées et pleines, qui entoure ses dents effilées dangereusement. Buck n'ignorait pas que Lucia était belle, mais il a l'impression de seulement découvrir à tel point en cet instant précis. "Weddings are a lot, hm? - Yeah." Buck détourne le regard pour le river sur ses mains sous l'eau. Il finit de les laver et les secoue pour les essorer, avant de se détourner du miroir (il ne fait jamais l'erreur de s'observer, détestant toujours autant ce qu'il y voit) en croisant les bras sur sa poitrine.

Les yeux pudiquement détournés vers l'un des impressionnants vitraux de la pièce, il laisse à Lucia le temps de finir de se remaquiller, même si il trouve qu'elle n'en a pas besoin. "Worst fucking mistake I've ever made, getting married. But I guess we don't live in the same world, us and them..." Buck ne réfléchit pas en incluant Lucia dans ce us général. Peut-être parce que sur le profil qu'il voit de là où il se trouve, la marque de Lucia est invisible. Peut-être parce qu'il y aura toujours eux, les dirigeants fortunés de ce monde, et nous, les autres. Peut-être parce qu'il a trop lu Karl Marx. Peut-être parce que le temps qu'ils ont passé ensemble lui ont fait voir Lucia sous un autre jour, plus simple et clément, et qu'il aime bien la personne qu'elle est. Peut-être parce qu'il aimerait qu'il y ait un us.
Lui-même ne sait pas: ses pensées tourbillonnent dans son crâne comme une nuée d'oiseaux. Il les chasse en sortant de nouveau sa flasque, dont il boit une longue rasade qui lui brûle la gorge. "I give it a couple of years before she rips off his head." Il ricane en baissant la flasque. "That's how long it took for Anne to--" À ces mots, Buck soupire et grimace, comme à chaque fois qu'il parle de son ex-femme.

Au final, il se tourne vers Lucia et lui tend, sans doute inutilement, la flasque, plus par mécanisme qu'autre chose. Il aimerait la voir y boire, poser ses lèvres sur le goulot; il aimerait que leurs doigts s'effleurent. Il aimerait ressentir autre chose que le vide apocalyptique qui s'est enfoncé dans son coeur toutes ces années auparavant et qu'il n'arrive pas à combler; et quand il provoque l'effort de croiser le regard de Lucia, c'est presque tout comme. Buck se sent sourire très légèrement, dépréciateur mais sincère. "Thanks for dragging me out of here." Il cligne des yeux et son autre main se lève. "Oh, there." Buck a trop bu et il ne réfléchit pas quand il amène son pouce à sa langue, pour venir souligner les lèvres de Lucia de son doigt, corriger son rouge à lèvres. "Sorry - that was gross," marmonne-t-il, confusément, en rougissant et en se détournant déjà. "I won't tell HR if you don't." Why the FUCK would you do this, Buchanan?
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Lucinda Seghezza
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Mariage Rowle-Burke - December 2007
cw:consommation d’alcool, self loathing ft. degrading kink, we’re in unhinged territory

"Yeah." La voix de Buck se fait entendre dans son dos, et le regard de Lucia ne peut s’empêcher de suivre, dans le miroir, la silhouette imposante du sorcier qui la dépasse pour se poster devant le lavabo à côté du sien. Weddings are a lot – peu importe ce que cela veut dire, pour lui comme pour elle. Elle doute sincèrement qu’il puisse ne serait-ce qu’imaginer ce que renferme sa boîte crânienne, et elle doute pouvoir deviner exactement ce qui se cache dans la sienne – quand bien même elle a une petite idée de ce qui s’y passe. Mais sur l’instant, occurrence plutôt rare, Lucia n’a pas envie de creuser, et elle se contente de cet échange plutôt vide, se concentrant plutôt sur son maquillage. Elle passe le rouge sur ses lèvres une deuxième fois, puis une troisième, et une quatrième, appliquant couche sur couche sans trop y penser, comme une tentative inconsciente et inarrêtable de ruiner ce qu’elle a passé de longues minutes à perfectionner avant de partir de chez elle ce matin. Elle parvient néanmoins à s’interrompre avant que la pulsion de se barbouiller le visage de rouge n’éclate, et elle constate avec une pointe de soulagement qu’elle n’a pas fait trop de dégâts, juste un excès qu’elle retire rapidement en s’emparant d’une serviette en papier qu’elle pince entre ses lèvres.

"Worst fucking mistake I've ever made, getting married. But I guess we don't live in the same world, us and them..." Il y a un rire léger, qui se forme au fond des entrailles de Lucia, et qui remonte pas si discrètement que cela jusqu’à sa bouche qui se déforme en un sourire trop large pour ne pas être tout juste crispé. Les gens comme Buck n’ont pas le droit de comparer leurs situations, ou de les mettre dans le même panier, mais les gens comme Buck le font tout de même, et Lucia s’y est fait depuis si longtemps qu’elle n’y pense plus qu’à peine – mais il y a toujours cette ombre minuscule au fond d’elle qui, elle, y pense, et ne peut jamais s’empêcher de ricaner face à cette audace. "We really don’t", répond-elle dans un gloussement, secouant la tête tout en pliant le papier où est imprimé la marque de sa bouche, dont elle se débarrasse d’un geste dans la corbeille. Elle répond, car lui faire remarquer que ils ne vivent pas dans le même monde, elle et lui, ne lui traverse même pas l’esprit ; car elle ne pense qu’au fait qu’il a raison. "I give it a couple of years before she rips off his head. That's how long it took for Anne to--" Buck s’interrompt, comme à chaque fois qu'il s’aventure un peu trop sur le terrain glissant qu’a l’air d’être le mariage dans lequel il était. Et Lucia aimerait tant ouvrir son crâne pour décortiquer tous ces non-dits et ces abstentions qui s’y trouvent, y plonger ses doigts et les dévorer, peut-être appuyer dessus, un peu, pour voir à quel point ils sont toujours douloureux. Mais comme toujours (ou du moins souvent), elle s’abstient, glisse plutôt ses doigts dans sa longue chevelure qu’elle finit par envoyer derrière son épaule dans un "Yeah, I bet." vide de sens, et un sourire tout aussi vide.

Ses yeux s’ouvrent un peu plus en voyant Buck lui tendre la précieuse gourde qui ne quitte jamais la poche intérieure de sa veste, a-t-elle remarqué, et elle ne peut s’empêcher d’avoir un regard vers la porte des toilettes, comme s’ils risquaient de se faire surprendre, comme s’ils faisaient quelque chose de mal, et d’interdit – et cette impression ne tient pas tant au fait de boire secrètement une boisson illégale, que de partager un moment de complicité avec son Handler. "Thanks for dragging me out of here." Les pupilles brunes de la vampire reviennent au sorcier, et tout naturellement, elle vient se saisir de la gourde. "Of course, boss. You were going to eat someone alive, and I can’t let you steal my job now can I?" Sa plaisanterie au goût contestable est avalée par un nouveau gloussement qui se veut léger, qui lui semble lointain et répugnant. Et elle suspend son rire, lorsque Buck marmonne un "Oh, there." dont elle ne comprend immédiatement l’origine ou le sens, avant de le voir lécher son pouce, qu’il porte à ses lèvres. Ses lèvres, à elle.

Le contact interrompt brusquement le fil de ses pensées, un arrêt sur l’image qui envoie une décharge électrique dans son système nerveux, et qui fait remonter dans son regard, l’espace d’une fraction de seconde, une lueur horrifiée. Non pas dégoût, non, ni de peur, ni de surprise ; le reflet d’une émotion que Lucia n’est jamais parvenue à nommer, ancrée dans une partie de son esprit à laquelle elle n’a plus accès, qui parfois se rappelle à elle dans les moments où elle s’y attend le moins. Cette même partie qui lui flanque une migraine à chaque fois qu’elle franchit une limite qu’elle ne devrait pas, la même qu’elle a ressenti quand elle a pénétré dans l’appartement de Buck, ou quand elle a une pensée trop négative envers ses collègues. Pas de migraine, cette fois-ci, simplement un battement de cils nerveux et un haussement de sourcils. "Sorry - that was gross." Lucia ne bouge pas, et Lucia ne répond pas, ses doigts crispés sur la flasque, et ses yeux toujours arrondis fixant la silhouette de Buck qui se détourne d’elle dans son grommellement. Son esprit pédale dans la semoule, tourne dans le vide, à la recherche de cette émotion fantôme, comme un mot qu’elle aurait sur le bout de la langue et qui refuserait de sortir.

Elle y trouve d’autres émotions – l’envie de hurler, l’envie de rire, l’envie de dire à Buck de ne plus jamais la toucher comme ça, l’envie de dire à Buck de la toucher à nouveau comme ça et plus encore, de la faire se sentir aussi désirée que petite et insignifiante. Lucia ne fait rien de tout ça : elle porte plutôt la flasque à ses lèvres pour en prendre une rasade du mauvais whisky dont le goût tourbé lui tire une légère grimace – difficile à dire si elle le fait pour anesthésier ces pensées qui n’ont pas lieu d’être, ou pour anesthésier ce qui la retient de les laisser affluer et s’installer. "I won't tell HR if you don't." Le rire qui finit par échapper à la vampire est beaucoup trop éclatant, beaucoup trop fort, beaucoup trop long pour ne pas être dérangeant (et paraître dérangé, surtout). "You know, I’m not sure they would care to listen to the scary and unhinged Lucia", lui offre-t-elle pour toute réponse, en une plaisanterie aussi mauvaise que la précédente, qui n’a rien de drôle, et qui pourtant maintient son hilarité superficielle. Elle jette un coup d'œil à la flasque, dont elle reprend une nouvelle gorgée avec une nouvelle grimace, avant de la refermer pour se rapprocher de Buck, le son de ses talons hauts claquant sur le marbre résonnant dans les toilettes vides. "Say, boss, do you always touch your Hounds this way?", demande-t-elle d’une voix plus calme, mais tout aussi provocatrice et joueuse, en posant la flasque sur l’un des lavabo sans un regard pour libérer ses mains et faire quelques pas de plus vers Buck avant de s’arrêter face à lui. Lucia, stop. "Do you like it?" Un son sourd grésille à l’arrière de son crâne, l’empêche de réfléchir correctement alors qu’elle glisse ses paumes sur la veste rêche du Handler.

Parfois, Lucia se surprend à désirer être née en partie vélane, pour que son hybridité se mélange à celle-ci, pour qu’elle retrouve le pouvoir d’hypnotiser d’un simple battement de cils, d’un simple mot, d’un simple sourire. Elle aimerait se rappeler de la chaleur des regards sur elle, emplis de désirs avoués, d’admiration, d’envie – elle aimerait parfois oublier ceux bien plus froids, emplis de désirs inavoués, de dégoût, d’envie. Ces regards qui existent depuis dix ans, qu’elle déteste et qu’elle recherche, qui la maintiennent en vie. Lucia pourrait tuer pour un regard hautain, dégradant, infantilisant, humiliant – parce qu’elle l’a oubliée, cette chaleur, cette douceur de ceux qu’on lui portait autrefois. Elle n’a plus que ceux-là, pour exister. "Or is it because you’ve never had a Hound as gorgeous as I am?" Look at me again, make me feel gorgeous and pathetic. Buck ne mérite pas d’être l’instrument des rouages bloqués de son esprit. Parce que Buck n’est pas comme les autres – il est fragile, vulnérable, pathétique, comme elle. Elle l’a vu, cette humanité brisée, lorsqu’elle s’est introduite chez lui, et qu’elle l’a découvert couvert de larmes et de vomi. Parfois, elle y repense – souvent, elle y repense, à chaque fois qu’elle est en sa présence. Elle repense à comment il aurait été facile de le détruire, et à comment elle a eu envie de prendre soin de lui.

Lucia, stop. L’une de ses mains progresse sur sa veste jusqu’à glisser sous l’un d’un pan de cette dernière et accéder à la chaleur qu’elle peut sentir sous son haut – l’autre, elle la ramène à son propre visage, pour en passer le revers sur ses lèvres. Les couches trop nombreuses de rouge qu’elle y a déposées s’étalent sans mal sur sa joue en une longue bavure défigurant pour de bon son maquillage. "Go ahead boss, I won’t tell HR if you don’t. Pinky promise." Peu importe comment Buck réagit, qu’il la touche à nouveau ou qu’il la punisse, elle l’aura mérité – as long as she can feel something.
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